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Dorothée Aquino-Weber, Maguelone Sauzet

Extraits

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Essais

L’essence de la comédie

La comédie est beaucoup plus qu'un genre ou une simple catégorie d'oeuvre. Avec le traitement sérieux, c'est l'une des deux seules façons de rendre compte des choses de la vie. C'est également une technique, aux mécanismes bien spécifiques. Yves Lavandier expose les grands principes de la comédie, en dévoile les rouages et propose une méthode pour en produire. Il met l'accent sur ce qu'il estime être les plus hauts degrés de comédie : le comique de caractérisation et le comique de situation. De nombreux classiques (Lysistrata, L'école des femmes, Le pigeon, Certains l'aiment chaud, Astérix : La zizanie, Le Père Noël est une ordure, Un poisson nommé Wanda, Un jour sans fin, Le dîner de cons...) sont cités en exemple ou analysés en détail. Le livre se termine sur un long entretien avec Francis Veber, expert en la matière. Ce scrupuleux traité intéressera tous les amateurs de comédie, comme tous ceux qui veulent faire rire, quel que soit leur domaine d'expression. Auteur dramatique, cinéaste et script doctor, Yves Lavandier a été formé à Columbia University par Frantisek Daniel, Stefan Sharff et Milos Forman. Il a écrit et mis en scène des pièces pour marionnettes, écrit et réalisé une dizaine de courts métrages et un long métrage, et écrit pour la bande dessinée. Il est également pédagogue. Outre La Dramaturgie, devenu une référence, il est l'auteur de Construire un récit et Evaluer un scénario (tous aux Impressions Nouvelles).

10/2023

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Droit

Droit et Révolution. L'impact des Réformes protestantes sur la tradition juridique occidentale

La Globalisation étant ce qu’elle est – un jeu dont les partenaires se multiplient –, il devient essentiel de prendre connaissance de la tradition euro-américaine dans son entier, afin de considérer sans fard ce que nous sommes, en dépassant les frontières de notre hexagone mental. En clair : le révélateur désormais le plus fiable de la culture occidentale, ce sont les montages juridiques analysés historiquement, agents toujours actifs d’une double tradition normative (catholique et protestante) aspirant au gouvernement planétaire. Français, nous concevons mal que la notion de Révolution, étudiée par Harold J. Berman depuis son socle médiéval, puisse être associée à la passion évangélique de Luther et de Calvin. Le lecteur découvrira, à travers les réinterprétations combattantes de la Bible depuis le XVIe siècle, le poids insoupçonné du protestantisme dans la formation des espaces étatiques avec lesquels la France a rivalisé – l’Allemagne et l’Angleterre, notre Étranger proche. Ainsi se dévoilent des politiques fortement éloignées de notre héritage catholique refoulé. Le génie de Berman est celui des auteurs qui savent reprendre la main quand le questionnement social s’enlise, et ouvrir à la pensée le champ des interprétations stratégiques. Libre de ses mouvements, il saisit la généalogie des Révolutions (au sens européen du terme) depuis le Moyen Âge pontifical jusqu’à l’ordre installé en Russie par Lénine, tout comme il fait une critique en règle du positivisme de Max Weber, qualifié si justement de « saint patron des théories sociales au XXe siècle ». Enfin, cette grande leçon : il n’est d’interdiscipline que pratiquée par soi-même. Sa précision comparatiste, Berman la doit à sa conception d’une histoire du droit capable de se nourrir de théologie, de réinvestir la problématique des liturgies, des productions musicales et poétiques… et de se souvenir de la Romanité byzantine (l’orthodoxie) méthodiquement chassée de nos mémoires.                                                                                                                                                                                                                                           P. L.Harold J. Berman (1918-2007), historien juriste américain, est l’auteur d’une oeuvre abondante, non seulement érudite mais soucieuse de couvrir les grands domaines du droit (méthodes, religion, famille, criminalité, aide sociale, économie…). Les catégories en usage chez les économistes le classent parmi les libéraux.

10/2011

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BD tout public

So british. L'art de Posy Simmonds

Célèbre au Royaume-Uni depuis les années 70 pour son travail de presse et sa longue collaboration avec le Guardian, quotidien de la classe moyenne progressiste britannique, Posy Simmonds n'a été révélée en France qu'à l'aube du XXIe siècle, avec la publication de son premier roman graphique, Gemma Bovery. Depuis, Tamara Drewe, Literary Life et Cassandra Darke ont paru ici, ainsi qu'une poignée d'albums jeunesse dont Fred, l'histoire d'un chat ordinaire le jour, rock star la nuit, ou le délicieux Chat du boulanger. Le public français ignore encore les deux tiers de l'oeuvre de cette artiste prolifique. Objet d'innombrables articles, de critiques et d'exégèses enthousiastes, le travail graphique de Posy n'avait encore jamais été rassemblé dans une monographie. C'est fait grâce à Paul Gravett, journaliste et critique anglais de bande dessinée, commissaire de nombreuses expositions - dont celle que le PULP Festival 2019 consacre en avril à Posy Simmonds, la première en France de cette importance. Proche de l'auteure, cet érudit du 9e Art réunit dans un ouvrage riche et concis un portrait intime et une étude en profondeur des méthodes de travail très spéciales de celle que la presse de son pays surnomme "la mère du roman graphique anglais" . On y découvre une Posy très drôle, d'une totale liberté de pensée, à la main sûre et à l'oeil acéré, redoutable caricaturiste de son temps, toujours lucide, jamais cruelle, fascinée par les rapports humains et les failles qui divisent sa société, riches contre pauvres, enfants contre parents, villes contre campagne, observatrice inlassable des grandeurs et vicissitudes de notre présent. Une artiste considérable qui s'inscrit dans la lignée des grands dessinateurs humoristes anglo-saxons tels William Hogarth, Osbert Lancaster, Ronald Searle ou Raymond Briggs. Cette promenade en 120 images dans la partie inexplorée de son oeuvre (incluant de très rares oeuvres de jeunesse) entraînera le flâneur français à la découverte de merveilles inconnues comme Les Trois Silencieuses de St Botolph, True Love ou Le Journal de Mrs Weber, qui font se tordre de rire ses contemporains depuis de longues décennies.

04/2019

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Sociologie

Penser l'histoire des médias

Penser l'histoire des médias ... le chemin historiographique et académique qu'elle a parcouru, mais aussi son actualité et ses perspectives, telles sont les ambitions relevées par la cinquantaine de contributions de ce livre. Quatre dimensions ont été placées au coeur de cette réflexion collective : les enjeux d'ordre méthodologique et la diversité des démarches mobilisées par les chercheurs qui ont les médias pour objet d'étude ; les singularités des rapports entretenus par l'historien avec ses sources ; le spectre des objets d'étude ; enfin les finalités et l'utilité sociale du savoir produit par l'historien des médias. Ces dimensions se dévoilent au fil des chapitres de synthèse, des études de cas et de récits d'égo-histoire qui se répondent et prolongent le premier Congrès international de la Société pour l'histoire des médias (SPHM), tenu à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en mai 2016. Au terme de cet ouvrage, le lecteur aura sans doute le sentiment que nous vivons un temps de redéfinition des frontières de l'histoire des médias, fécondée par d'autres approches et disciplines. Il en saisira d'autant mieux les défis en ayant son histoire à l'esprit, en un vaste panorama par médias, mais aussi par notions, thématiques et tendances de la recherche. Les auteurs : Jade Almeida ; Marine Beccarelli ; Delphine Benoit ; Laurent Bihl ; Claire Blandin ; Alexandre Borrell ; Jérôme Bourdon ; Josette Brun ; Virginie Cerdeira ; Delphine Chedaleux ; Jean-Jacques Cheval ; Emmanuelle Chevry Pébayle ; Frédéric Clavert ; Evelyn Cohen ; Ross F. Collins ; Diana Cooper-Richet ; Mario Cuxac ; Etienne Damome ; Simon Dawes ; Simona De Iulio ; Christian Delporte ; Mehdi Derfoufi ; Emmanuelle Fantin ; Adreas Fickers ; Claire-Lise Gaillard ; Isabelle Garcin-Marrou ; Alexie Geers ; Eric George ; Anne-Marie Granet-Abisset ; Pascal Griset ; Guylaine Gueraud-Pinet ; Pierre-Emmanuel Guigo ; Zdravka Konstantinova ; Pascal Laborderie ; Benoit Lafon ; Thibault Le Hégarat ; Fabiola Leone ; Sylvain Lesage ; Cécile Méadel ; Mike Meißner ; Michael Palmer ; Félix Patiès ; Léa Pawelski ; Géraldine Poels ; François Robinet ; Raphaëlle Ruppen Coutaz ; Aranzazu Sarria Buil ; Valérie Schafer ; Claire Sécail ; Michel Sénécal, Philomen Schönhagen ; Céline Ségur ; Mélodie Simard-Houde ; Evan Spritzer ; Beatriz Tadeo Fuica ; Sonia Temimi ; Philippe Tétart ; Marie-Eve Thérenty ; Dominique Trudel ; François Vallotton ; Nelly Valsangiacomo ; Isabelle Veyrat-Masson ; Graziela Mello Vianna ; Anne-Katrin Weber.

06/2019

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Sciences politiques

Sacré versus sécularisation. Religion et politique dans le monde

Les événements du ii septembre 2001 et leurs répercussions en Afghanistan et en Irak ont ébranlé les théories scientifiques relatives à "la fin de l'histoire" et aux dividendes de la paix postérieure à la guerre froide. L'étude de la religion s'est retrouvée soudain sous les feux de la rampe. Les conflits religieux sont-ils désormais le problème central ? Les prophéties annonçant un nouveau "choc des civilisations" se réalisent-elles ? Le processus de sécularisation est-il en train de réduire le rôle de la religion dans la vie quotidienne ou les grandes religions mondiales connaissent-elles une forte reviviscence ? Pour répondre à ces questions, Pippa Norris et Ronald Inglehart ont exploité un corpus important de données empiriques recueillies dans un très grand nombre de sociétés de type très différent, réparties dans le monde entier. A partir des idées développées par Weber et Durkheim il y a un siècle, ils élaborent un nouveau cadre théorique pour comprendre comment l'expérience de la sécurité existentielle influence le processus de sécularisation. Ils montrent de façon convaincante que les populations les plus vulnérables restent les plus attachées à la religiosité, surtout (mais pas exclusivement) dans les pays les plus pauvres et les Etats en faillite. A l'inverse, dans les franges les plus prospères des nations riches, les pratiques, les valeurs et les croyances religieuses sont en érosion constante. Mais si les populations de quasi toutes les sociétés industrielles avancées se sont de plus en plus laïcisées au cours du dernier demi-siècle, leurs taux de fécondité ont enregistré une chute brutale. Au total, le monde compte plus d'individus qui adhèrent à des conceptions religieuses traditionnelles que par le passé - et ils représentent une part croissante de la population mondiale. Salué lors de sa publication en anglais comme un ouvrage fondateur par l'American Journal of Sociology, les Comparative Politicai Studies, le Journal of the Scientific Study of Religion, cet ouvrage solidement argumenté et d'une lecture agréable séduira autant le monde académique que le lecteur curieux de comprendre les évolutions majeures de notre temps.

10/2014

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Beaux arts

Argan et Chastel. L'historien de l'art, savant et politique, Textes en français et en italien

Le savant peut-il s'engager en politique ? Giulio Carlo Argan (1909-1992) et André Chastel (1912-1990) en étaient convaincus. Dans l'Europe ravagée de l'après-guerre, ils comprirent que le patrimoine artistique ne survivrait qu'au prix d'une politique volontariste, soutenue par l'opinion publique éclairée. C'est pour porter ce combat qu'ils consentirent à descendre dans l'arène publique, Argon comme maire de Rome et sénateur et Chastel avec sa fameuse tribune dans Le Monde. Les textes réunis id sont issus du colloque accueilli à Rome en mars 2012 par la Villa Médicis et l'Accademia dei Lincei. Inscrits dans le sillage de Max Weber, ils explorent un aspect méconnu du rôle politique joué par les historiens de l'art au cours du XXe siècle. Outre Argan et Chastel, l'évocation de Venturi, Malraux, Ragghianti, Picon, Zeri, Girard et Spadolini, a fait ressurgir cette période où l'art occupait une place centrale dans le débat public. Loin d'apparaître comme un supplément d'âme relevant du divertissement, la culture artistique était alors considérée comme l'une des conditions de la pensée, éclairant la compréhension sensible du monde, la conscience critique et, in fine, l'exercice de la citoyenneté. Aujourd'hui en quête d'un nouveau souffle, notre politique culturelle peut certainement s'inspirer du combat mené par ces savants. Elle retrouvera ainsi le fil de ce qui, naguère, désignait l'olium, le "riposo attivo" des Anciens. Il permettait aux hommes libres d'établir avec la connaissance et l'art, une relation empreinte de patience, de profondeur, de gratuité, de contemplation, où la recherche du plaisir s'accordait avec la construction de soi. Dans une époque qui parait entièrement dédiée au technicisme, à l'économie et à l'immédiateté, h démocratisation de l'accès au savoir sur l'art, notamment grâce à l'éducation, offre donc une résistance précieuse. Exhumer l'atium peut nous aider à redonner sens à la culture en sollicitant des valeurs inséparables de la conscience humaine comme de la démocratie. La publication de ces actes a reçu le soutien de l'Institut national d'histoire de l'art, de l'EPHE (Histara EA 4115) ainsi que de l'Académie de France à Rome.

03/2014

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Philosophie

Raisonnement réaliste et éthique politique

L'Ethique politique traditionnelle élaborée par l'école platonicienne et aristotélicienne était une éthique idéaliste de la société parfaite et de l'Etat. Cette éthique supposait un homme qu'on pouvait façonner selon des normes idéales. Les juristes reprenaient, avec une certaine modification, l'idée normative de l'Etat. Par contre, les sciences politiques modernes ont montré que, par des conceptions normatives, la vie politique n'est point maniable. Machiavel déjà soulignait le fait que, dans la politique, c'est le succès qui l'emporte sur les réflexions normatives. Le sociologue allemand Max Weber formulait cette constatation par la distinction nette et presque exclusive entre l'éthique personnelle et l'éthique de responsabilité politique. Dans la politique ce serait la responsabilité vis-à-vis du succès de l'action, une responsabilité qui, dans certaines conditions, pourrait être en opposition contradictoire par rapport à l'éthique personnelle. C'est de ce problème fondamental que s'occupe la présente publication. Les solutions alternatives présentées de nos jours sont examinées d'une manière magistrale: d'une part celle qui s'appelle technologique, défendue par K. R. Popper et son école, d'autre part la soi-disante éthique émancipatrice des néomarxistes. Mais, ne devrait-on pas penser à une solution plus humaine et plus saine? De la réponse donnée à cette question dépend l'avenir de nos Etats. Né en 1941, Peter Paul Müller-Schmid, a fait ses études universitaires dans les différentes disciplines relatives aux problèmes traités dans son ouvrage - philosophie, sociologie, sciences économiques et politiques -, études terminées par le doctorat en philosophie. Il est aujourd'hui collaborateur scientifique de l'Institut international des sciences sociales et politiques à l'Université de Fribourg/Suisse, et de l'Institut des sciences sociales de Walberberg/Bonn. Après avoir publié plusieurs recherches sur des problèmes de la philosophie politique, il prépare un travail sur la philosophie néo-marxiste de l'économie, des réalités sociales et de la politique. Le présent ouvrage s'adresse à tous ceux qui cherchent le renouvellement moral de notre société politique, particulièrement à ceux qui sont, que ce soit à travers un parti politique ou un organisme social quelconque, directement engagés dans l'action politique. Le succès de l'édition originale allemande justifie sa traduction en français.

05/1975

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Religion

HISTOIRE DES RELIGIONS ET DESTIN DE LA THEOLOGIE. Volume 3

Théologien, historien, philosophe, sociologue et homme politique libéral, Ernst Troeltsch (1865-1923) fait partie du groupe des théologiens protestants allemands appelé " Ecole de l'histoire des religions ". Revendiquant l'héritage de Kant et de Schleiermacher, proche de Max Weber et du néo-kantisme de l'Ecole de Bade, Troeltsch est le théoricien classique du néo-protestantisme. Surtout connu en France comme sociologue de la religion, il est redécouvert aujourd'hui comme philosophe et théologien, éclipsé un temps par Barth, l'existentialisme et Heidegger. Les huit essais rassemblés ici sont écrits à l'horizon d'une réflexion sur le religieux marquée par les sciences humaines et sociales et par une conscience accusée de la pluralité des formes de la religion. Troeltsch y dessine un programme qui inscrit délibérément la théologie dans une perspective historique, tout en s'efforçant d'articuler approche empirique et interrogation touchant les jugements de valeur. Il récuse ainsi toute tentative pour faire valoir un domaine théologique réservé : non seulement le christianisme n'est pas la religion dans sa forme achevée ou " absolue ", mais les tentatives pour déterminer une " essence " du christianisme par-delà ses inscriptions socioculturelles diverses devront également être refusées. En désenclavant la réflexion théologique, Troeltsch oblige à redéfinir son objet et son statut : elle ne sera plus explicitation du croire, mais devra esquisser une théorie du christianisme précisant le statut, la fonction et les limites du religieux dans une modernité marquée par la diversification des instances de rationalisation et de légitimité. Ce faisant, son propos tranche avec les discours théologiques dominants dans la seconde moitié du XXe siècle, tant en protestantisme qu'en catholicisme. Et il ouvre à nouveau la question d'une pertinence sociale et culturelle du religieux et du théologique. A l'heure où les paradigmes modernes se trouvent en profonde interrogation sur eux-mêmes et où la question religieuse fait retour - peut-être pour le meilleur mais souvent pour le pire -, la lecture de Troeltsch peut apporter une contribution bienvenue à un ensemble de questions parmi les plus centrales de notre temps. Publiés pour la première fois en français, les textes présentés ici sont accompagnés d'un important appareil de commentaires historiques aidant le lecteur à reconstituer le contexte et la genèse des débats en cause.

09/1996

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Chine

Fei Xiaotong. L'homme qui voulait comprendre la Chine

Très peu connu dans le monde francophone, Fei Xiaotong (1910-2005) est l'un des personnages les plus considérables de la Chine contemporaine. Fondateur de la sociologie chinoise, il occupe en Chine un statut au moins égal à celui d'un Max Weber ou d'un Bergson dans le monde occidental. Formé en Chine mais aussi en Occident, Fei Xiaotong, est resté toute sa vie profondément attaché à la culture chinoise traditionnelle. Tout au long de sa vie, ses recherches n'auront qu'un but : mieux faire comprendre la Chine et trouver le moyen de la faire renaître de ses cendres. Après la parution en 1938 de son ouvrage Peasant Life in China, le sociologue ne changera plus jamais de ligne. "Du travail de la terre à l'industrie rurale, de l'industrie rurale à l'industrie nationale" : pour lui, seul ce chemin pouvait s'accorder avec les particularités de la Chine. La disparition de sa toute jeune épouse lors de sa première enquête de terrain, les persécutions politiques qu'il allait devoir subir à l'époque maoïste, rien ne l'arrêtera dans sa détermination. Réhabilité à la mort de Mao et bien que déjà âgé, il ne cessera jusqu'à sa mort de sillonner la Chine et d'élaborer, pour chacune ou presque de ses provinces, des modèles de développement qui, pour la plupart, seront mis en oeuvre avec les résultats que l'on sait. Il se distanciera aussi de ceux qui ne considèrent le développement de l'Empire du Milieu qu'en termes de progrès matériels en faisant abstraction de la dimension humaine primordiale à ses yeux. A ceux qui pensent que le développement de l'Empire du Milieu "vient du haut" et non de la base, ce livre montrera que la société civile des villes et des campagnes a été le principal moteur des réformes que connait la Chine. A ceux qui souhaitent mieux connaître la Chine, il permettra d'y pénétrer au plus profond et de découvrir, non seulement un grand lettré chinois mais un homme profondément attachant qui déclarait : "Le but de ma vie, mon unique objectif, est de comprendre la Chine et les Chinois".

10/2023

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Philosophie

Scénarios de la mondialisation culturelle. Tome 1, Du retour du religieux

Peut-on parler d'une culture mondiale ? A première vue la réponse est positive. La mondialisation repose sur une universalisation économique accompagnée d'une universalisation politique. Le système de l'économie monde repose sur l'expansion des marchés et sur la généralisation de l'entreprise comme institution totale. Ce système a pour forme politique la démocratie régime appelée à se répandre partout avec ses droits de l'homme et du citoyen. L'universalisation culturelle semble s'imposer avec les médias de masse du capitalisme cognitif, avec l'unification linguistique opérée par l'anglo-américain, avec l'expansion d'un idéal de vie individualiste centré sur la consommation. Le néolibéralisme se présente comme la conception totalisante du monde, de ce monde. C'est ainsi en ces conditions que s'accomplit ce que l'on nomme le retour de la religion. Sous ce terme se dissimule une pluralité de phénomènes qui défient les théories disponibles de la religion notamment celles qui se définissent comme critique de l'imaginaire idéologique. Concurrence des monothéismes, vitalité exceptionnelle de l'Islam, recul des hérésies égalitaires du christianisme, poussées d'intégrisme théologico-politique au sein des religions universelles, tentations de recours à la guerre sainte, émergence de religions bricolées soutenant l'intégration dans une société de concurrence, marché des croyances absurdes et ce au sein d'une époque qui devait être selon Weber celle du désenchantement et du rationalisme calculateur. Sous cette mosaïque bigarrée se constituent des rapports complexes de pouvoir autour d'enjeux bien terrestres et rien n'assure que les masses subalternes ne trouvent là satisfaction de leur désir d'émancipation cruellement dénié. Les luttes d'émancipation doivent s'expliquer avec ce retour du religieux et affronter ce qui fait la force des religions, une puissance ambiguë de symbolisation compensatrice et efficace, reformulée au sein des flux de désymbolisation de l'économie monde. Comment articuler les uns avec les autres les éléments d'une théorie des formes religieuses en mondialisation et les prémices d'une théorie du Tiers symbolique rationnel au nom duquel les conflits multiples des masses subalternes peuvent faire référence ?

02/2011

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Travail social

Dialogues en humanité. De la créativité citoyenne pour prendre soin de chaque humain

Il y a 20 ans, sous l'impulsion visionnaire de quelques pionniers naissaient une initiative ouverte à tous : les Dialogues en humanité. Espace de réflexion sur ce qui fait obstacle à la résolution des grands problèmes auxquels l'humanité est confrontée, les Dialogues cultive la cohésion sociale et sociétale, la créativité, l'écoute bienveillante et le dialogue. Cet événement annuel a trouvé un écho croissant aussi bien au sein d'institutions de l'ONU que dans des quartiers populaires et essaimé dans une dizaine de pays. D'une centaine de personnes lors de la première édition, ce "festival citoyen" accueille désormais des participants par milliers. A l'occasion de la célébration des 20 ans des Dialogues, nous avons voulu consigner les temps forts de cette aventure humaine singulière, les souvenirs et surtout les réflexions et expériences de celles et ceux qui l'ont nourrie. Mais pas seulement ! Il s'agit aussi de fournir de quoi polliniser la société avec l'ADN des Dialogues. Car nous sommes face à des défis encore plus grands qu'il y a 20 ans, mais aussi riches des leçons tirées du parcours accompli. A l'heure où le monde est chaque jour plus injuste et plus violent, il est plus que jamais essentiel de traquer les raisons d'espérer, de ne laisser personne être submergé par un sentiment d'impuissance, de développer une culture du dialogue aux plans local, national et international, de favoriser et penser l'émergence d'actions concrètes cherchant à prendre soin de chaque humain, donc du vivant. C'est la raison d'être des Dialogues en humanité. A partir des contributions de 70 familiers des Dialogues, nous avons construit ce livre sur une double base : un récit et une réflexion prospective. Dans la première partie, nous invitons le lecteur à suivre les déambulations de la jeune Capucine dans le parc de la Tête d'or où se tient l'édition lyonnaise des Dialogues. Au fil de la journée, elle découvre les diverses facettes de cette formidable aventure. Dans la deuxième partie, nous avons donné la parole à plusieurs personnalités afin qu'elles tracent les grandes lignes d'une réflexion sur ce que les Dialogues doivent devenir afin d'être toujours plus pertinents et un levier de transformations sociétales (Patrick Viveret, Catherine Dolto, Jean Fabre, Hervé Chaygneaud Dupuy, Isabelle Delannoy, Christian Delorme, Siddhartha, Cyril Kretzschmar, Hugues Sibille, Carminda Mac Lorin, Dorothée Browaeys). La dernière partie de ce livre est un "mode d' emploi" succinct à l'attention de tous ceux qui aimeraient organiser des Dialogues.

06/2023

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Philosophie

Marie-Dominique Philippe, philosophe de la personne humaine

Le père Marie-Dominique Philippe a fait, pour notre temps, l'effort philosophique que saint Thomas d'Aquin a fait pour le sien : sortir de la pensée ambiante pour revenir au réalisme d'Aristote. Car le sommet de la pensée d'Aristote, c'est sa philosophie de ce qui est, en tant qu'il est, ce qu'il appelle la philosophie première, la métaphysique. Et c'est ainsi que le père Marie-Dominique Philippe, ayant refait le chemin de l'analyse de l'être et de la découverte de ses causes propres, la substance et l'acte, pouvait en arriver à se poser la question de la personne, comme la réalisation la plus parfaite de ce qui est dans notre expérience et en même temps, comme ce qui, de ce fait, nous intéresse au plus haut point puisqu'il s'agit de nous ! Son oeuvre philosophique est couronnée par sa philosophie de la personne et de sa manière d'exercer les deux principes propres de l'être dans son autonomie, sa recherche de vérité, sa capacité d'aimer, sa prudence, sa capacité de transformer l'univers, son corps et sa découverte de l'existence de Dieu. Faisant ainsi, le philosophe pousse jusqu'au bout sa recherche métaphysique sur ce qui est. Tant que l'homme n'est pas au centre de la réflexion philosophique, celle-ci n'atteint pas le service éminent qu'elle veut accomplir pour lui : le révéler à lui-même dans sa dignité de personne, jusque dans sa capacité de sagesse par sa découverte de la Personne Première que les religions appellent Dieu.

12/2014

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Théologie

Dieu, Alpha et Omega. 0

Où est-il ton Dieu ? Par bien des aspects, l'immanentisme de la culture contemporaine rend difficile au croyant de reconnaître l'action et la présence de Dieu dans le cosmos, dans l'histoire et dans sa propre vie. Faut-il dès lors mettre en place une théologie du retrait de Dieu ? Mieux vaut sans doute, à l'école de saint Thomas d'Aquin, prendre acte que l'action de Dieu se situe sur le plan proprement métaphysique : Dieu est la Cause première, la source de l'être, qui rend raison de l'existence même des êtres et qui, dans son gouvernement providentiel, agit au coeur même de l'action de ses créatures pour les conduire vers leur accomplissement en Dieu. La théologie du gouvernement divin, qui est la mise en oeuvre dans le temps du dessein éternel de la Providence, éclaire le sens de l'histoire et fournit les principes qui régissent l'intelligence de l'économie du salut chrétien. C'est à sa lumière qu'il est aussi possible d'envisager la redoutable question du mal. Cet ouvrage, qui fait suite à Dieu ‘Celui qui est' (De Deo ut uno) (2016), se présente comme un cours systématique de théologie qui traite successivement la doctrine de la création, celle de la providence et du gouvernement divin et enfin la question du mal. Sur chacun des thèmes abordés, il offre une présentation condensée des données de l'Ecriture sainte et de la Tradition puis propose une synthèse théologique qui prend appui sur la lecture commentée des textes de la Somme de théologie de saint Thomas, dont les principes fondamentaux sont à même d'éclairer les problématiques les plus contemporaines.

03/2023

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Critique littéraire

Dante. Une poétique de la conversion

Les études sur Dante ont été grandement renouvelées par les chercheurs qui, en Amérique et dans le sillage de Charles Singleton, ont interprété La Divine Comédie. C'est à cette tradition qu'appartient John Freccero, dont le présent livre, rassemblant ses essais parus de 1959 à 1984, est vite devenu un classique. Disposées dans l'ordre du poème, du prologue de l'Enfer à la vision finale du Paradis, ces études sont centrées sur la notion de conversion. La transformation du pèlerin en poète ouvre sur une double perspective, humaine et divine, qui permet à Freccero d'éclaircir de nombreuses énigmes : pourquoi l'un des deux pieds du pèlerin est-il "plus ferme" que l'autre ? Qui sont les "anges neutres" ? Pourquoi Dante a-t-il peur de Méduse en enfer ? Comment donner à voir un paradis immatériel ? La réponse à ces questions nécessite de reconstruire l'univers intellectuel du poète, de Platon et Aristote à saint Thomas d'Aquin, en passant par saint Augustin ou saint Bonaventure. Freccero nous invite à un voyage dans les cosmologies allégoriques de l'Antiquité et du Moyen Age, éclairant ainsi certains enjeux de la relecture du paganisme par le christianisme. Dans ce bouillonnement d'images et de métamorphoses, la poésie atteint un sommet. Traduction de Laurent Cantagrel / Préface d'Efraín Kristal John Freccero est un éminent spécialiste de Dante, Pétrarque et Machiavel. Professeur émérite à l'université de New York, il a enseigné à Yale, Stanford, Cornell et Johns Hopkins. Maintes fois distingué par la ville de Florence et la République italienne, il a également publié de nombreux articles sur le cinéma, la philosophie et la littérature.

04/2019

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Religion

Oeuvres complètes. Volume 16 (1959-1961)

Le présent volume rassemble les écrits des années 1959-1961, à l'exception du livre Le Mal, paru en 1961, qui, ouvrira le volume XVII (1961-1963). Le seul livre de ce volume est Entretiens sur la grâce, chef d'oeuvre à bien des égards. On pourra aussi découvrir trois opuscules. Deux d'entre eux, sur l'Eglise et sur la messe, sont des "petits catéchismes" . Le troisième, L'Eglise et la Bible, traite des rapports de l'Ecriture et de la Tradition dans l'Eglise. On trouvera en outre plusieurs ensembles de textes qui poursuivent dans l'oeuvre du théologien des sillons anciens, essentiels et féconds : le mystère des noms de Dieu, l'histoire des religions, la rencontre des religions et une étude sur "Palamisme et thomisme" , confrontation de la théologie du docteur byzantin et de celle de Thomas d'Aquin. Enfin, c'est la substance de plusieurs traités - notamment celle qui est au coeur des deuxième et troisième tomes de L'Eglise du Verbe incarné - qui se trouve, ici, transmise et méditée. Ces écrits révèlent le prédicateur lumineux qu'était Charles Journet, pour qui le travail de théologien n'était jamais disjoint des préoccupations du pasteur. Prêtre, théologien, cardinal, Charles Journet (1891-1975) laisse une oeuvre intellectuelle considérable. Il avait aussi la capacité d'une merveilleuse tendresse humaine dotée de la douce lumière d'un ami de Dieu. Il participa activement au concile Vatican II. En France, une étroite collaboration l'associe à Jacques et Raîssa Maritain. Il fut aussi très proche, ou le protecteur, d'un très grand nombre d'artistes, poètes, peintres, sculpteurs ou musiciens.

03/2019

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Religion

Commentaire de la première épître aux Corinthiens complété par la Postille sur la première épître aux Corinthiens de Pierre de Tarentaise

La précédente traduction française de ce texte de Thomas d'Aquin était due à l'abbé Bralé et date de 1870 ! La présente traduction est faite d'après l'édition Marietti (1953), améliorée par l'édition de Parme, et surtout grâce aux corrections de la Commission Léonine. On ne peut se prononcer sur la date exacte des chapitres 1 à 10 de ce texte, en revanche la fin est sans doute le fruit des cours donnés à Rome durant les années 1265 à 1268. Ce commentaire souffre hélas d'une lacune, celle de la perte ou de l'absence de plusieurs chapitres : du chap. 7, 10 au chap. 10, 33. Le texte que nous donnons inséré ici provient de la Postille de Pierre de Charentaise (v. 1224 - 1276, dominicain, élu pape sous le nom d'Innocent V) ; cette Postille (mot utilisé pour désigner, à partir du XIIIème siècle, un commentaire continu de l'Ecriture sainte par opposition à la glose discontinue) permet au lecteur de suivre le développement logique du texte de l'Epître. Ce texte est une nouvelle illustration du génie propre à saint Thomas qui se caractérise avant tout par un remarquable esprit de synthèse, le souci constant d'aller à l'essentiel, la concision et la simplicité de l'expression, la préoccupation des intentions de l'auteur commenté et la quête radicale de la vérité. site du traducteur : www. thomasdaquin-bible. eu -- The previous French translation of Thomas Aquinas's text was made by Abbé Bralé in 1870 ! This new one was made using the Marietti edition (1953), improved by the Parme, but especially thanks to the Leonine Commission's corrections.

10/2002

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Cinéma

Michel Piccoli. Les choses de sa vie

Il a incarné à lui seul tout un pan du cinéma français des années 70-80, même s'il a continué de jouer jusqu'en 2015. Discrètement mais porté par l'assurance de son talent, il s'est imposé comme l'un des rares monuments authentiques du septième art. Les plus grands l'ont sollicité à leur côté : Bunuel, Clouzot, Hitchcock, Sautet, Melville, Chabrol, Resnais, Godard, Demy, Ferreri, Moretti, Costa-Gavras, Malle, De Broca, Lelouch, Boisset, Deville, Tavernier, Girod, Rouffio, Granier-Deferre, Doillon, Rivette, Ruiz, de Oliveira, Chahine, Miller, Lartieu, Carax, Angelopoulos... Une liste presque interminable que bien des comédiens peuvent lui envier. Car elle est unique. Cet incroyable parcours lui a permis d'accrocher à sa riche carrière des titres comme Le Mépris, César et Rosalie, La Grande Bouffe, Les Demoiselles de Rochefort, Vincent, François, Paul et les autres, Le Sucre, Le Charme discret de la bourgeoisie, Les Noces rouges, Le Trio infernal, Le Doulos... et pléthore d'autres. Non content d'accumuler les rôles puissants au cinéma, Michel Piccoli a brillé au théâtre. Son interprétation du Roi Lear est restée dans la mémoire de tous les spectateurs. Quatre César et deux Molière du meilleur acteur ne sauraient suffire à résumer sa riche carrière. Cet ouvrage dresse le bilan complet d'un qui a toujours suivi ses propres idées, refusant de se laisser porter par l'air du temps, repoussant les sirènes de la facilité. Car Michel Piccoli s'est aussi fait connaître par ses opinions politiques que l'on retrouve à la fois dans ses prises de position, dans ses actions au sein du syndicat des acteurs et dans le choix de nombre de ses films. S'il restera à jamais le héros romantique des Choses de la vie face à une Romy Schneider étincelante, son apport se révèle bien plus considérable et laissera une trace indélébile au coeur du monde des images animées. Mieux : une référence. Son ami Marcello Mastroianni dit de lui : "C'est un type extraordinaire... C'est un grand acteur. Qui plus est une vedette qui ne refuse jamais de tourner, même une petite scène, lorsqu'il juge que le film est de nature à servir le cinéma." Une biographie exhaustive qui permet de mieux apprécier le comédien et de mieux comprendre l'homme.

05/2020

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Musique, danse

L'expressionnisme et la musique

Parmi les bouleversements qui ont marqué le début du XXe siècle dans les domaines de l'art comme de la pensée, celui apporté par l'expressionnisme se distingue plus particulièrement par sa violence émotionnelle et son inspiration visionnaire. Circonscrit presque exclusivement à l'Allemagne et à l'Autriche, ce mouvement, porteur d'angoisse, traduit plus que tout autre, en cette époque troublée par le premier conflit mondial, l'état d'esprit d'une génération gagnée par un pessimisme extrême en même temps qu'en révolte à l'égard des valeurs établies et soucieuse de rompre avec les modes d'expression du passé. Célébré essentiellement dans ses manifestations picturales, poétiques, théâtrales ou cinématographiques, l'expressionnisme est abordé dans ce livre, pour la première fois en France dans sa dimension musicale. A la suite de Mahler et de Richard Strauss qui jouent en ce domaine le rôle de précurseurs, Schoenberg, Berg, Webern, ainsi que le jeune Hindemith et indirectement Bartok portent à son apogée ce courant esthétique en une suite de chefs-d'œuvre largement commentés dans cet ouvrage. Cerné non point comme un simple fragment d'histoire de la musique, l'expressionnisme musical est ici appréhendé dans ses nombreuses interactions avec les autres arts, et accorde une place toute particulière à la rencontre entre Schoenberg et Kandinsky si riche de conséquences pour tout l'art du XXe siècle. Cette étude tente de replacer les musiciens au sein de milieux qui, comme ceux de Vienne, Berlin, Munich ou Franfort, ont été des centres exceptionnellement importants et caractéristiques de ce fascinant bouillonnement intellectuel et artistique.

10/1995

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Préhistoire

Gallia Préhistoire N° 63/2023

Gallia Préhistoire n°63 PREHISTOIRE DE LA FRANCE DANS SON CONTEXTE EUROPEEN Le site de l'âge du Bronze moyen de Berstett Langenberg (Bas-Rhin), approches croisées The Middle Bronze Age site of Berstett Langenberg (Lower Rhine), cross-referenced approaches Matthieu Michler1 Ginette Auxiette, Florent Jodry, Nadia Tarifa-Mateo, Pierre Adam, Philippe Schaeffer, Clément Féliu, Cécile Véber ... ... ... . 5 Frontière de préhistoriques ou frontière de préhistoriennes : quid des litho-espaces durant la transition Pléistocène-Holocène en France centrale ? Prehistoric frontier or frontier of prehistorians : what about litho-spaces during the Pleistocene-Holocene transition in central France ? Alix Gibaud, Vincent Delvigne, Mathieu Langlais, Jean-Pierre Bracco ... . 75 Les débuts de l'Aurignacien dans leur cadre européen : où en est-on ? The beginnings of the Aurignacian in a European framework : where do we stand ? Nicolas Teyssandier ... ... ... ... ... ... ... ... ... 103 L'apprentissage de la taille du silex sur le site aurignacien de Bourg-Charente (Charente, France) : interactions cognitives et implications sociétales Learning how to knap flint on the Aurignacian site of Bourg-Charente (Charente, France) : cognitive interactions and societal implications Nelly Connet, Pascal Bertran, Emilie Claud avec la collaboration de Blandine Larmignat, Eve Boitard ... ... ... ... ... ... ... 153 L'affaire est dans le sac : un cas exceptionnel de contenant textile au sein du dépôt du Bronze final atlantique 2 de Hellez, Saint-Ygeaux (Côtes-d'Armor) An exceptional case of a textile bag from the Atlantic 2 Late Bronze Age hoard at Hellez, Saint-Ygeaux (Côtes-d'Armor) Muriel Fily, Muriel Mélin, Véronique Gendrot, Axel Levillayer, Véronique Bardel ... ... ... 263

04/2024

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Religion

Le chevalier de l'absolu. Jacques Maritain entre mystique et politique

Le nom et l'œuvre de Jacques Maritain (1882-1973) sont aujourd'hui presque oubliés. Ils ont pourtant longtemps marqué, au siècle dernier, la vie intellectuelle en France, mais aussi en Angleterre et en Italie. Cet enfant de la République laïque, converti à vingt-quatre ans au catholicisme, allait consacrer sa fougue mystique à la défense de la doctrine romaine, à la méditation et à la transmission de l'œuvre de saint Thomas d'Aquin. Guillaume de Thieulloy retrace l'itinéraire de ce penseur inclassable, philosophe et théologien, confident du pape et ami de Jean Cocteau, compagnon de route de l'Action française et adversaire résolu de l'antisémitisme. Voici restituées la rencontre du jeune Maritain avec Raïssa ; leur découverte éblouie de la foi catholique sous le parrainage de Léon Bloy ; l'ambiance enchantée de la petite société formée autour du couple à Meudon et les conversions qu'elle suscite. Voici encore Maritain aux prises avec Maurras dans une relation tumultueuse et leur rupture lors de la condamnation papale ; puis en adversaire inflexible du franquisme ; et enfin, la guerre venue, exilé dans une Amérique où la liberté paraît émancipée des chaînes du pouvoir politique. Mais l'auteur fait plus que reconstituer l'itinéraire d'un homme. Relisant à nouveaux frais cette œuvre considérable, il analyse l'évolution d'une pensée au carrefour de la tradition et de la modernité, de la mystique et de la politique. Ainsi se dessine le portrait moral, cohérent mais tout en contrastes, d'un philosophe politique ennemi de tout pouvoir politique, d'un théoricien de l'ordre séculier professant la primauté du spirituel, de cette figure hier si éminente et aujourd'hui si lointaine que Julien Green dénomma un jour " le chevalier de l'absolu ".

03/2005

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Ouvrages généraux

A chacun selon ses besoins.. Petit Traité d’économie divine

Si vous vous jetez dans un précipice sans avoir vérifié que l'élastique était bien attaché, croyez-vous qu'un matelas va apparaître tout au fond ? C'est ainsi que beaucoup s'imaginent que fonctionne la Providence : je fais n'importe quoi, et "tout s'arrangera" . En fait, Dieu a déjà donné. Au bout de tout un processus, partant du Big Bang et passant par la naissance de la vie et son évolution, Il a commencé par créer un vivant doté d'assez de jugement pour ne pas prendre de risques inutiles. Selon Rémi Brague, qui s'inspire ici d'intuitions de Thomas d'Aquin, c'est ainsi que Dieu procède envers tout ce qu'Il a créé. A chaque être, Il donne d'emblée ce dont il a besoin pour atteindre le bien qui lui convient, et pour l'atteindre par lui-même. A l'élément, Il donne assez de consistance pour qu'il reste ce qu'il est, là où il est. A la plante, de quoi tirer sa nourriture du sol et du soleil. A l'animal, l'instinct qui lui fait assurer sa survie et la reproduction de son espèce. Dans chaque cas, Il donne une latitude plus grande de mouvement : la plante croît ; l'animal se déplace ; l'homme, qui subsiste comme une personne libre et intelligente, peut accumuler son passé en une mémoire et se construire une histoire. Avec l'homme, où culmine la liberté, la providence devient prudence, sagesse pratique. Chez Dieu, elle devient économie du salut. Là où l'homme a blessé sa liberté et perdu la force de voir clairement son bien et d'en vouloir vraiment les moyens, Dieu combine de quoi libérer la liberté de l'homme en la retournant de l'intérieur.

10/2023

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Religion

Marie-Dominique Philippe. Au coeur de l'Eglise du XXe siècle

Assez méconnu, le père Marie-Dominique Philippe est pourtant une figure qui se situe au coeur de l'Eglise du XXe siècle. Né en 1912 dans une grande famille du Nord, Henri Philippe est le huitième de douze enfants dont huit se consacreront entièrement à Dieu. Lui-même, à 18 ans, rejoint la Province dominicaine de France, parcourue d'une très grande vitalité religieuse, apostolique et intellectuelle. Comme étudiant puis enseignant, le frère Marie-Dominique participe alors aux avancées du célèbre Saulchoir, couvent d'études de philosophie et de théologie. Il y partage les questionnements de ses frères prêcheurs de plus en plus concernés et bousculés par une société en pleine mutation. Il cherche à y répondre, à sa manière, en tant que professeur de philosophie à l'université de Fribourg et prédicateur auprès de contemplatifs, de familles et de jeunes, inlassable dans ses recherches, notamment en métaphysique et en théologie mystique, à la suite d'Aristote, de Thomas d'Aquin et de l'apôtre Jean. Dans cette même ardeur apostolique, le père Philippe accède à la demande pressante d'une poignée d'étudiants en fondant, en 1975, la Communauté Saint-Jean. Appartenant pleinement à une France et une Eglise marquées par deux guerres mondiales, un concile, des crises majeures et un renouveau spirituel, cet homme a voulu mettre tout son coeur et toute son intelligence, toute sa bonté et toutes ses compétences, à servir le Christ et à répondre aux besoins de ses contemporains. Personnalité attachante ou agaçante, sa vie demeure passionnante, ne serait-ce que pour le contexte dans lequel elle s'est développée. C'est ce que révèle cette biographie riche et fouillée, fruit d'un travail à la fois passionné et rigoureux. Marie-Christine Lafon est journaliste. Etudiante, elle a connu le père Marie-Dominique Philippe dont elle a suivi cours et prédications.

01/2015

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Théologie

Révolution sociale et amour chrétien

A l'heure où de jeunes chrétiens cherchent à penser leur engagement politique face aux crises climatiques et financières, Herbert McCabe, considéré comme l'" un des philosophes et théologiens anglophones les plus talentueux du vingtième siècle " est une ressource précieuse. " Voici l'un des grands théologiens d'expression anglaise du xxe siècle et le plus grand prêcheur que j'aie jamais entendu ", nous prévient Timothy Radcliffe dans la préface à ce livre inédit en français. Et il est vrai que Herbert McCabe a été un des penseurs éminents de la foi catholique depuis Vatican II. Les questions qu'il a abordées restent d'une profonde actualité. Les pistes de réflexion qu'il a ouvertes demeurent significatives pour aujourd'hui. Surtout, la démarche qui a été la sienne, à la fois traditionnelle et radicale, constitue un exemple à redécouvrir. Qu'est-ce qu'être chrétien ? Comment conjuguer appartenance religieuse et action politique ? Faut-il sauver le monde, et comment s'y prendre ? Quel est le sens de la liturgie ? A quoi servent les prêtres ? Autant de sujets passionnants et de réponses stimulantes, jamais stéréotypées, que nous apporte ce recueil. Puisant dans des sources très diverses, d'Aristote et Thomas d'Aquin à Marx et Wittgenstein, McCabe nous apprend à discerner. L'Eglise n'a pas à être dépendante d'un quelconque régime politique. Le disciple du Christ doit se montrer sans concession envers la mode du moment mais attentif aux signes du temps. Et inlassablement à l'écoute du peuple et de sa demande de justice. La lecture de ce théologien réfractaire à tout classement est essentielle pour quiconque s'intéresse aux débats tant confessionnels que sociétaux. Une figure majeure appelée à devenir une référence incontournable.

05/2023

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Religion

La vérité vous rendra libres. Hommage au Cardinal Georges Cottier, o.p. Théologien de la Maison Pontificale

" Je vous adresse mes plus vives félicitations à l'occasion de l'hommage qui vous est rendu et je m'y associe avec une particulière reconnaissance pour le travail que vous accomplissez avec dévouement depuis de longues années au service du Saint-Siège. Rendant grâce au Seigneur pour la mission particulièrement délicate que vous réalisez, je tiens à vous redire combien j'apprécie votre collaboration, marquée notamment par votre sens de l'Eglise et par votre souci d'approfondir inlassablement les mystères de la foi, selon les enseignements de saint Thomas d'Aquin et en prêtant une grande attention aux situations contemporaines ". Jean-Paul II. " Un trait original de ce livre d'hommage au cardinal G.-M. Cottier est qu'il rassemble des écrits qui ne portent pas seulement la lumière de la raison mais tout autant la chaleur du cœur. Ces noms, au renom souvent prestigieux, ont en effet répondu d'abord à l'appel d'une sorte de conspiration de l'amitié : on les sent heureux de se donner la main dans une grande chaîne d'affinités de l'esprit. " L'art - ou le devoir ingrat - du Père Cottier est de s'effacer le plus possible derrière la pensée des autres qu'il a souvent aidé à se préciser ou à s'habiller. Sa tâche de théologien de la Maison pontificale ne laisse pas deviner l'ampleur et la gravité des questions abordées au jour le jour. Prêtre disponible pour toutes les rencontres, attentif aux silences ou aux cris des malheureux et des pauvres, théologien en coulisse mais non en chambre, le Père Cottier garde la vigueur et la verdeur d'un regard circulaire qui embrasse les moindres recoins d'un monde en détresse ". Cardinal Roger Etchegaray.

09/2004

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Religion

La Femme

Les conférences et le cours magistral d'Edith Stein sur le thème de la femme datent des années trente et s'inscrivent dans le droit fil de ses préoccupations relatives à la personne humaine. Son propre vécu spirituel en tant que " moine heureux" dans le monde s'y profile en filigrane. Edith Stein traite ce sujet en tenant compte des nombreux problèmes qui se posaient alors et en s'attachant particulièrement à la question de l'éducation féminine, car son activité d'enseignant le lui avait permis de mesurer à quel point celle-ci s'accordait peu avec la spécificité féminine. Cela la conduisit à mettre en évidence le fait qu'"aucune femme n'est uniquement femme, mais que chacune a sa spécificité et sa disposition individuelles au même titre que l'homme". En établissant sur un fondement chrétien le droit des femmes à l'instruction, à toutes les voies de formation ainsi qu'à l'exercice de toute profession, Edith Stein fraya la voie aux femmes catholiques luttant pour leur émancipation. Dans ses investigations sur la spécificité de l'homme et de la femme et sur leur destinée respective, Edith Stein recourt à la méthode phénoménologique, s'appuie sur les Écritures saintes et se réfère à saint Thomas d'Aquin. L'homme et la femme sont voués à remplir d'une façon propre leur double mission consistant d'une part à être à la ressemblance de Dieu, d'autre part à procréer et à éduquer une postérité. La femme est appelée à" chercher le chemin menant d'Ève à Marie" : elle se voit assigner la mission particulière de rétablir " la nature féminine dans sa pureté ", dont " l'archétype" est la Vierge- Marie.

01/2009

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Littérature française

CAHIERS. Tome 4

A la fin de l'année 1900, les Cahiers changent durablement d'aspect. Une écriture disciplinée s'installe dans l'espace stable de grands registres cartonnés, révélant le souci d'un travail régulier maintenant devenu rituel. Le quatrième volume de l'édition intégrale, établie d'après les manuscrits originaux conservés à la Bibliothèque nationale, contient les trois premiers cahiers d'une longue série chronologique, commencés respectivement en novembre 1900, juillet 1901 et novembre 1901.
Valéry a trouvé sa devise, que rien désormais ne démentira : "J'ai l'esprit unitaire, en mille morceaux". Elle dit la volonté de ne jamais donner prise, le principe de rupture qui préside au choix de la forme fragmentée. Sous l'hétérogénéité apparente de notes très diverses, le texte a pourtant sa continuité souterraine. Le but principal se dit, comme naguère, représenter la connaissance et tenter d'en définir le fonctionnement.
Valéry reprend un très ancien problème : le rapport de l'image sensible et de l'intelligible, de la sensation et du concept. La recherche est sous-tendue par une lecture critique, avouée ou tacite, des philosophes : Aristote, Thomas d'Aquin, Descartes et surtout Kant suscitent le désir de repenser les concepts fondamentaux de la culture occidentale. Mais une autre tension anime ces cahiers : celui qui se plaçait sous le signe de la mystique de l'intellect se confronte à l'étrangeté corporelle.
Comment l'esprit peut-il s'accommoder du corps, cet incompréhensible véhicule du Moi, avec son langage obscur et les mystères de ses organes ? L'importance maintenant accordée à la condition incarnée freine l'élan d'une ascèse qui rêva de conduire l'esprit là où il coïnciderait avec les structures a priori de la conscience : à la Limite.

06/1992

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Philosophie

Être et vivre entre intelligence et amour - essai philosophique

Cet ouvrage s'adresse à ceux qui veulent comprendre et approfondir ce qu'est l'esprit humain, en distinguant ses deux capacités, l'intelligence et l'amour, sans en avoir toujours mesuré la véritable signification que la philosophie grecque a explorée, en particulier Aristote, suivi de Thomas d'Aquin et de Marie-Dominique Philippe pour notre temps. L'auteur conduit le lecteur ou l'auditeur, puisque ces cours sont en audio et en ligne sur son blog Ecole de la vie réelle, dans un parcours en quatre étapes successives : la première à l'école de l'intelligence, la seconde à l'école de l'amour, la volonté en philosophie, la troisième dans la relation entre l'intelligence et la volonté, et la quatrième dans la relation entre l'intelligence et Dieu. D'où la question ultime : l'intelligence peut-elle par elle-même découvrir l'existence de Dieu ? Oui, "la philosophie est faite pour comprendre l'homme et découvrir l'existence de Dieu ; sinon elle ne sert à rien" , insistait Marie-Dominique Philippe. Nous vivons dans un monde dominé par la rentabilité, la consommation, les médias, sous l'influence de pouvoirs au plan politique, économique et idéologique. De même, l'éthique et la famille sont sujettes à de grandes pressions qui nécessitent une vraie lucidité, réclamant une qualité d'intelligence et un sens aigu de la finalité. Etre et vivre entre intelligence et amour est le dernier tome de trois courts essais philosophiques, après Etre et vivre entre nature et personne, puis Etre et vivre entre l'univers et l'homme. Ces essais sont le prolongement d'un itinéraire philosophique intitulé Á l'école de la vie réelle, partant de l'expérience et se terminant à la personne humaine.

03/2017

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Théologie

De quelques vertus oubliées. Religion, chasteté, pénitence

On ne cesse d'instruire des procès pour fautes sexuelles, mais que fait-on de la chasteté ? On exige des repentances, mais que sait-on de la pénitence ? On fait de la religion, un fait de culture ; en oubliant que c'est une vertu. Il est urgent de rouvrir le dossier des vertus. Qu'est-ce qu'être heureux ? Dieu a créé les êtres humains pour qu'ils le soient dès ici-bas. Et tel est le principe qui anime spontanément la théologie des vertus, ces inclinations qui nous poussent au bien. Y compris celles que nous n'associons pas généralement à notre représentation du bonheur. Dont, en premier lieu, la religion, la chasteté, la pénitence. Loin des mécompréhensions contemporaines, ces mots recouvrent en effet des vertus. A condition d'en retrouver le sens premier et plénier. La religion ne se réduit pas à la contrainte de la règle ; la chasteté, à la continence de la chair ; la pénitence, à la culpabilité de la faute. Elles ne se limitent pas aux sphères de l'entendement ou du sentiment. Elles impliquent entièrement l'être humain. Elles convoquent sa nature et sa culture. Elles le renvoient à la grâce de Dieu. C'est ce paradoxe anthropologique qu'éclaire ce livre étonnant et détonnant qui profite de la science et de la pédagogie du frère Philippe-Marie Margelidon. En revenant à l'enseignement du maître de sagesse que fut et que demeure saint Thomas d'Aquin. En relisant sa doctrine morale qui offre des modèles théoriques performants donnant lieu à des préceptes pratiques éminents. En réouvrant notre intelligence à l'étude de sa pensée par-delà les clichés. Un guide sûr et clair pour vivre, bien vivre et mieux vivre.

05/2023

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Sociologie

Durkheim fut-il durkheimien ?

« Durkheim fut-il durkheimien ? » La question, que pose Raymond Boudon en conclusion du colloque organisé par l’Académie des Sciences morales et politiques à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Durkheim, a de quoi surprendre. Il s’en explique ainsi : « Je me suis souvent demandé quels principes régissaient l’interprétation des textes. À première vue, le cas des textes scientifiques paraît plus simple que celui des textes littéraires. Mais, à tout prendre, je n’en suis pas si sûr et je me sens parfois déconcerté par l’assurance avec laquelle les commentateurs donnent à croire que leurs interprétations présentent la pensée de tel auteur telle qu’elle est supposant par là qu’il est aussi facile de décrire une pensée qu’une chaise ou une pipe. » Si Durkheim et Max Weber, les deux fondateurs de la sociologie, n’ont jamais connu une audience comparable à celle de Marx ou Freud, c’est sans doute que leurs pensées étaient moins aisément susceptibles d’être caricaturées, même si elles le furent. Ainsi on peut s’interroger pour savoir si Durkheim se serait reconnu dans les assertions de certains de ses lecteurs qui assignent à sa pensée un strict « causalisme ». Les deux pères de la sociologie moderne offrent des outils bien plus subtils pour l’analyse des sociétés et des relations entre l’individu et la société. Mais comme c’est le cas de beaucoup de pionniers, ils ont exprimé leurs intuitions novatrices d’une façon qui passe parfois pour incertaine aux yeux du lecteur moderne. C’est donc à une (re)lecture attentive de l’œuvre de Durkheim – ou mieux, des œuvres de Durkheim – que Raymond Boudon a invité 12 universitaires français et étrangers afin de tenter de retrouver la vigueur, la justesse et le caractère novateur de sa pensée. Ont participé à ce volume : Jean Baechler (Académie des Sciences morales et politiques), Pierre Birnbaum (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Raymond Boudon (Académie des Sciences morales et politiques), Massimo Borlandi (Université de Turin), François Chazel (Université Paris-Sorbonne, Paris IV), Mohammed Cherkaoui (CNRS, Université Paris-Sorbonne, Paris IV), Hans Joas (Université de Freiburg-im-Brisgau, Université de Chicago), Steven Lukes (New York University), Philippe Raynaud (Paris II Panthéon-Assas, EHESS), Bertrand Saint-Sernin (Académie des Sciences morales et politiques), François Terré (Académie des Sciences morales et politiques).

09/2011

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Philosophie

Science de la culture et science de la nature. suivi de Théorie de la définition

Heinrich Rickert (1863-1936) est la figure dominante de l'école néokantienne, dite de Bade, dont le principal inspirateur fut Windelband. Heidelberg est le centre géographique et intellectuel où s'exerça son influence. C'est sous sa direction que Heidegger fit sa thèse, et l'œuvre qui est ici pour la première fois traduite constitue le socle philosophique et méthodologique de Max Weber, de même qu'elle est encore le cadre de la classification des sciences telle que la conçoit un Habermas. La réussite de ses élèves a fini par laisser dans l'ombre la figure de ce grand professeur de l'Université allemande à son apogée. La pensée de Rickert est d'abord une réflexion philosophique - jugement, définition et concept - et se développe en une épistémotologie des différents disciplines scientifiques, moins pour en donner une classification descriptive que pour réagir à la fois à l'apparent autonomisation des sciences de la nature, à la volonté hégémonique de telle ou telle discipline - la psychologie et l'histoire, notamment - et à l'apparition de sciences naturelle - et à l'apparition descriptive que pour réagir à la fois à l'apparente autonomisation des sciences de la nature, à la volonté hégémonique de telle ou telle discipline - la psychologie et l'histoire, notamment - et à l'apparition de sciences nouvelles : la biologie, la théorie de l'évolution. Il a voulu également répondre au positivisme ambiant qui niait de plus en plus résolument la pertinence de la réflexion philosophique. L'opinion qui veut mesurer la valeur des disciplines du savoir à l'aune exclusive de la physique mathématique entend dénier le statut de science aux disciplines que nous appelons " sciences humaines ", " sciences sociales " ou " sciences de la culture " ; elle oublie, ce faisant, que les disciplines se distinguent moins par leur objet ou le caractère formel de leurs méthodes que par la finalité de ces méthodes. Rickert montre qu'on ne saurait comparer des disciplines dont la finalité est l'explication dont la description des phénomènes de la nature (en fonction d'une généralisation abstraite) avec des disciplines, comme l'histoire et la sociologie, dont le but est la compréhension des événements humains (et qui procède en fonction d 'une individualisation évaluatrice). Rickert jette ainsi les bases d'une philosophie de la valeur qui est à l'arrière-plan de tous les débats en sociologie et en philosophie politique depuis près d'un siècle.

04/1997