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Histoire ancienne

Démocratie athénienne, une affaire d'oisifs ? Travail et participation politique au IVe siècle avant J.-C.

Longtemps, le IVe siècle athénien a été considéré comme un siècle de déclin. Une des manifestations de ce déclin aurait été le dysfonctionnement des institutions démocratiques. Cette opinion était essentiellement fondée sur les critiques prêtées à Socrate par deux de ses disciples, Platon et Xénophon, ainsi que sur les remarques d'Aristote tant dans la Politique que dans la Constitution d'Athènes. Face à ce déclin, ces intellectuels proposaient, sinon des solutions, du moins des modèles inspirés d'un passé idéalisé ou élaborés de toutes pièces. Ce qui les caractérisait, en dépit des différences plus ou moins sensibles, c'était le fait de tenir toute activité autre que la guerre ou la politique comme indigne de l'homme libre. [...] Même le travail de la terre était interdit aux citoyens de ces cités modèles, ce travail de la terre qu'en revanche Xénophon ennoblissait pour mieux lui opposer les activités décriées qu'étaient l'artisanat et le commerce. Le livre de Saber Mansouri a le grand mérite de montrer qu'une telle attitude ne correspondait pas aux réalités de l'Athènes du IVe siècle où il existait une population d'artisans et de commerçants qui, lorsqu'ils étaient citoyens, étaient d'autant plus étroitement associés à la vie politique de la cité qu'ils se rendaient plus volontiers aux assemblées de la Pnyx que les paysans et, surtout, fréquentaient l'agora. Cet ouvrage, en mettant l'accent sur l'implication dans la vie politique de la cité non seulement de citoyens exerçant les métiers de l'artisanat et du commerce, mais aussi de certains métèques, va à l'encontre des idées reçues qui ne voient dans le citoyen athénien que l'homo politicus, pour reprendre la formule de Max Weber. (Extrait de la préface de Claude Mossé)

03/2010

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Philosophie

Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France (1970-1971) suivi de Le savoir d'Oedipe

Voici la transcription de la première année des cours de Michel Foucault au Collège de France. Sa publication marquera une date dans la "réception" de Foucault. On ne pourra plus le lire comme avant. On v découvrira la profonde unité du projet qui va de Surveiller et Punir (1975), dominé par les thèmes du pouvoir et de la norme, à L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi (1984), consacrés à l'éthique de la subjectivité. Ces Leçons sur la volonté de savoir rappellent que le travail de Michel Foucault n'a jamais eu qu'un objet: la vérité. Surveiller et Punir achève une enquête sur le rôle des formes juridiques dans la constitution du dire vrai, dont on découvre ici les premiers jalons. La vérité naît dans des conflits, la concurrence des prétentions qui trouvent dans les rituels du jugement judiciaire la possibilité de départager qui a raison et qui a tort. Au sein même de la Grèce antique se succèdent et s'affrontent différentes formes juridiques, différentes manières de partager le vrai et le faux, où viendront bientôt s'inscrire les querelles des sophistes et des philosophes. Sophocle, dans OEdipe roi, met en scène la puissance propre des formes du dire vrai: elles instituent le pouvoir comme elles le destituent. Contre Freud, qui fera d'OEdipe le drame d'un inavouable désir sexuel, Michel Foucault montre que la tragédie articule les rapports de la vérité, du pouvoir et du droit. L'histoire de la vérité est celle de la tragédie. Au-delà de l'irénisme d'Aristote qui plaçait la volonté de vérité dans le désir de connaissance, Michel Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, qu'il arrache dans un dialogue souterrain avec Deleuze à la lecture heideggerienne. Qui osera parler, après ce cours, d'un Foucault sceptique?

02/2011

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Philosophie

D'une cité l'autre. Essai sur la politique platonicienne, de la République aux Lois

Platon est-il sérieux ? Au sortir de la République, on s'interroge. Si oui, Popper a raison : voici l'ancêtre du totalitarisme. Si non, doit-on admettre, avec L. Strauss, que le vrai sérieux, chez ce disciple en ironie de Socrate, est de ne pas se prendre au sérieux ? La République ne serait-elle décidément qu'une utopie impossible, destinée à montrer la nécessité d'en rabattre pour qui se débat dans les limites de la politique réelle ? Il y a au moins un indice de bon sens : si Platon avait jugé la République pleinement satisfaisante, il n'aurait pas écrit les Lois. L'histoire a voulu que, durablement, seule la première retienne vraiment l'attention, les Lois, testament politique inachevé, restant une manière de continent oublié. S'inscrivant dans le mouvement actuel de réexploration de ces dernières, le présent ouvrage resitue la pensée politique de Platon dans le seul contexte pertinent, celui d'une évolution qui, d'une cité l'autre, épouse le profond changement de perspective opéré par le platonisme tardif. Intégrant les apports du Politique ou du Timée, Christophe Rogue en propose une interprétation novatrice et féconde. Il nous montre un Platon étonnamment " moderne ", qui découvre l'importance de l'histoire et en formalise la notion, s'alarme du désordre économique, et conçoit une cité à la fois ancrée dans le réel et fidèle au projet d'origine. Une cité confrontée aux interrogations mêmes que rencontre notre temps rendre la loi légitime et la faire aimer, subordonner l'économie à la politique, construire un ordre à l'épreuve du temps. Dans cette cité réconciliée avec l'humain, Platon trouvera matière à un dépassement des approches qui a nourri la modernité politique, d'Aristote aux théories du contrat.

01/2006

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Critique littéraire

Les tragiques grecs.. Volume 1, Eschyle, Sophocle

" Il n'est pas de saison théâtrale sans de nouvelles mises en scène de Eschyle, de Sophocle ou d'Euripide. Il n'est pas de festival de théâtre qui ne programme une ou plusieurs tragédies grecques. C'est dire l'actualité de ce théâtre qui, depuis vingt-cinq siècles, ne cesse de bouleverser les spectateurs, de les émouvoir, de les faire réfléchir, bref de provoquer cette fameuse catharsis dont Aristote avait fait l'essence même de la tragédie. À quoi est dû cet impact, ce choc émotionnel qui se renouvelle à chaque rencontre ? Sans doute au caractère profondément humain de ces pièces qui nous parlent de la grandeur et de la misère de l'homme, de ses passions, de ses aspirations, de ses peurs en des termes qui n'ont pas vieilli. Antigone affrontant Créon, Médée guerroyant contre Jason, Phèdre en proie au charme d'Hippolyte, Œdipe face à son destin : voilà des situations dans lesquelles chacun se reconnaît, et à chaque génération. C'est pourquoi chaque génération se les approprie à nouveau. Les auteurs tragiques grecs ont su créer des mythes qui sont au-delà de l'histoire : éternels. " ROBERT KOPP. Cette nouvelle édition en deux volumes des Tragiques grecs a été préparée par Bernard Deforge, doyen de la faculté des lettres et de sciences humaines de Caen, et François Jouan, professeur émérite de langue et littérature grecques de l'université de Paris-X, avec le concours de Louis Bardollet, professeur agrégé de l'Université, et Jules Villemonteix, maître de conférences à l'université de Poitiers. Ce premier volume contient, outre une introduction générale, toutes les pièces (et fragments) connus de Eschyle et de Sophocle. Le volume deux est consacré à Euripide ; chaque volume est complété par un Index mythologique, historique et topographique.

09/2001

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Philosophie

Vivre selon la raison. Introduction à la philosophie morale

Dans le prolongement de ses études sur Aristote (notamment les deux petits volumes, parus chez Ellipses, consacrés au I. V de l'Ethique à Nicomaque et au I. IV de la Métaphysique), l'auteur a voulu aborder ici la philosophie comme mode de vie, comme choix de vie. D'une façon qu'on peut juger paradoxale, la philosophie prétend en effet nous apprendre comment nous devons vivre, en s'appuyant sur le seul raisonnement. Car si la raison permet de connaître la vérité, elle conduit aussi à vivre selon cette vérité. Alors, les exigences morales ne sont plus des "principes" ou des "impératifs" qui se justifieraient par eux-mêmes, encore moins des "options" personnelles arbitraires, mais sont fondées sur la certitude rationnelle que certaines actions sont bonnes, et d'autres mauvaises. La raison nous commande ainsi de vivre selon la vérité, et faire de la vérité le but ultime nous permettra d'échapper aux oppositions mortelles entre le bonheur et la liberté, entre le plaisir et le devoir, entre la conscience et la loi, ou encore entre la personne et la cité. Cela nous donnera également des critères pour répondre à des questions plus précises : la politique contredit-elle nécessairement la morale ? Est-il véritablement possible d'aimer quelqu'un, qu'il s'agisse de la simple solidarité entre voisins ou de l'amour conjugal ? Enfin la foi religieuse a-t-elle sa place dans la vie selon la raison ? Dans cette Introduction à la philosophie morale, tous les termes techniques de la philosophie sont expliqués à l'usage des débutants. En fin d'ouvrage, on trouvera également un glossaire des termes grecs, une bibliographie, un index des auteurs et un sommaire détaillé.

09/2015

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Dictionnaire français

Le bouquin des aphorismes

Tout aphorisme se doit de résumer en quelques mots une vérité fondamentale ou d'énoncer de manière succincte une vérité banale de la vie courante pour, souvent, aller à l'encontre des stéréotypes et des idées convenues. La tradition des formes brèves et sentencieuses remonte à la culture grecque et traverse toutes les époques. Illustrée à l'origine par Plutarque, Héraclite, Aristote ou Marc Aurèle, elle est poursuivie par Villon et Montaigne, dont les Essais fourmillent d'aphorismes, puis par La Bruyère, Chamfort, Vauvenargues ou La Rochefoucauld, et jusqu'à Cioran. Tous firent de cet " art de la pointe " un art à part entière. Cet ouvrage de Philippe Moret témoigne de la richesse d'un genre littéraire proprement universel. Il ne se limite d'ailleurs pas au domaine français, puisant aussi bien dans les littératures anglaise, allemande et espagnole que dans celles d'Afrique ou d'Orient. Conçu sous forme d'abécédaire, il embrasse, de A comme " Ages de la vie " à Z comme " Zoologie ", en passant par E comme " Eros ", R comme " Rire " ou S comme " Sociabilité ", tous les thèmes ayant trait aux grandes questions de l'existence et de la culture, de la relation à soi et à autrui. Le lecteur trouvera dans ce vaste répertoire quantité d'aphorismes souvent savoureux, drôles, incisifs, comme ceux-ci : " Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage " (Albert Camus) ; " On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité " (Pierre Reverdy) ; " La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " (Paul Valéry) ; " La vie familiale est une intrusion dans la vie privée " (Karl Kraus) ; " Toute confidence engendre deux servitudes " (comtesse Diane). Il y a ici matière à s'instruire autant qu'à se distraire.

03/2018

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Religion

L'évangile du pardon

L'évangile de Luc, le plus long des quatre reconnus par la tradition chrétienne, est aussi l'évangile de la miséricorde, du pardon infini de Dieu envers les pécheurs qui se convertissent, à l'image du bon larron ou de la femme venue verser du parfum sur les pieds de Jésus. Mais s'il affirme la primauté de l'amour par rapport à toute forme de légalisme et de ritualisme, cet évangile fustige en même temps la tiédeur et l'hypocrisie, notamment chez les riches. Par les passages qui lui sont propres, à commencer par la scène de l'annonciation et la parabole du fils prodigue, ce troisième évangile a joué un rôle fondateur pour la théologie et l'iconographie chrétiennes. Cette nouvelle traduction ne vise pas seulement à restituer une somme d'informations, mais à épouser le mouvement du texte original, en prenant au sérieux sa dimension littéraire. Le traducteur n'a pas voulu choisir entre littéralité et inspiration : c'est parla fidélité à l'esprit des phrases grecques qu'il a voulu rejoindre la foi, et s'ouvrir à la fraîcheur de cette bonne nouvelle, loin de toute rigidité dogmatique. Sans verser dans le calque, fausse littéralité, cette version respecte autant que possible les structures de phrases, les temps des verbes, et cherche à éveiller les mêmes images chez le lecteur francophone que chez les premiers destinataires. Une attention particulière a été portée à la vivacité des dialogues, qui rendent les personnages si présents. Né à Paris en 1977, docteur en philosophie antique, Frédéric Gain est professeur en classes préparatoires littéraires. Il a notamment traduit Les Parties des animaux d'Aristote (Le Livre de poche, 2011). 11 entrepris cette traduction pour approfondir sa foi et pour rendre l'évangile accessible à un plus large public.

12/2020

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Littérature française

CAHIERS. Tome 4

A la fin de l'année 1900, les Cahiers changent durablement d'aspect. Une écriture disciplinée s'installe dans l'espace stable de grands registres cartonnés, révélant le souci d'un travail régulier maintenant devenu rituel. Le quatrième volume de l'édition intégrale, établie d'après les manuscrits originaux conservés à la Bibliothèque nationale, contient les trois premiers cahiers d'une longue série chronologique, commencés respectivement en novembre 1900, juillet 1901 et novembre 1901.
Valéry a trouvé sa devise, que rien désormais ne démentira : "J'ai l'esprit unitaire, en mille morceaux". Elle dit la volonté de ne jamais donner prise, le principe de rupture qui préside au choix de la forme fragmentée. Sous l'hétérogénéité apparente de notes très diverses, le texte a pourtant sa continuité souterraine. Le but principal se dit, comme naguère, représenter la connaissance et tenter d'en définir le fonctionnement.
Valéry reprend un très ancien problème : le rapport de l'image sensible et de l'intelligible, de la sensation et du concept. La recherche est sous-tendue par une lecture critique, avouée ou tacite, des philosophes : Aristote, Thomas d'Aquin, Descartes et surtout Kant suscitent le désir de repenser les concepts fondamentaux de la culture occidentale. Mais une autre tension anime ces cahiers : celui qui se plaçait sous le signe de la mystique de l'intellect se confronte à l'étrangeté corporelle.
Comment l'esprit peut-il s'accommoder du corps, cet incompréhensible véhicule du Moi, avec son langage obscur et les mystères de ses organes ? L'importance maintenant accordée à la condition incarnée freine l'élan d'une ascèse qui rêva de conduire l'esprit là où il coïnciderait avec les structures a priori de la conscience : à la Limite.

06/1992

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Philosophie

L'événement de monde. Essai sur les conditions pures de la phénoménalité

La pensée qui se donne pour objet propre, et exclusif, l'analyse de l'ordre pur des "phénomènes" s'est déployée chez Husserl, l'archi-fondateur, selon une double exigence, dont la cohérence interne fait problème. Il s'agissait de faire retour à la donation même des "choses", en régime d'évidence, mais aussi, et tout aàssi bien, de rapporter tout apparaître à cet irrelatif absolu, la conscience pure qui "pose" et "constitue" ses objets. Le sens de vérité qui authentifie la présence renvoie en effet à une instance de dévoilement pur, index de " transphénoménalité". D'où notre questionnement initial quant à l'essence à la fois ontique et ontologique d'une intentionnalité qui, telle "l'être" chez Aristote, se dit et se conçoit "en de multiples et diverses manières". Il appartient à tout phénomène de différer de soi comme de son autre (ses autres), cependant que "l'être" ne peut se donner que pour l'acte même d'une puissance, celle de s'affecter d'immanence, de se rapporter à soi. La production du Sens apparaît ici l'équivalent d'une distanciation sous horizon de monde, c'est-à-dire d'un avènement d'ipséité... Acheminement-vers-soi, choc en retour et reflux-sur-soi ! Il y a, certes, Evénement de présence éclatée en monde. Mais un tel Surgissement diasporique, substitut originaire du "demeurer-manquant", en vient lui-même à se réfracter sous le visage des quatre principes de schématisation fondamentaux, étroitement entrelacés, qui régissent la dialectique serrée de la "donation" et de la "non-donation" : Temps et Monde, Chair et Altérité. L'Analytique de la Finitude apparaît ce en quoi et par quoi la science pure des phénomènes et le discernement de cette affinité de "l'être" avec l'ipséité trouvent le principe et de leur conciliation et de leur médiation réciproque.

09/1997

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Histoire et Philosophiesophie

Histoire de la notion de vie

De la notion de vie on pourrait dire ce que saint Augustin disait du temps : "Si personne ne me demande ce que c'est, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus." L'ouvrage s'efforce de saisir cette notion à travers les écrits des plus grands théoriciens de la vie, de l'Antiquité à l'aube de la biologie moderne. Il s'agit d'un guide de lecture et d'une gigantesque somme de textes - plus de mille extraits d'ouvrages essentiels - commentés et critiqués dans une perspective historique, philosophique et scientifique. C'est aussi la tentative d'éclaircir, par l'histoire d'une notion, la philosophie sous-tendant les sciences biologiques actuelles. Hippocrate, Platon, Aristote et Galien ouvrent une réflexion systématique sur la vie. Leurs théories subsisteront jusqu'à la Renaissance, où la chimiatrie les conteste, et au XVIIe siècle où le mécanisme les remplace par une conception issue de la nouvelle physique (Von Helmont, Harvey, Descartes, Malebranche). Au siècle des Lumières, médecins et naturalistes (Boerhaave, Stahl, Bonnet, Bichat, entre autres) poursuivent la recherche en des voies diverses et parfois divergentes, mais sans parvenir à des résultats comparables à ceux qu'obtient la physique newtonienne à la même époque. Ce n'est qu'au XIXe siècle et au début du XXe que la biologie moderne trouve ses véritables pères fondateurs (Lamarck, Claude Bernard, Darwin, Mendel, Weismann, De Vries). L'ouvrage est composé d'un texte principal illustré par de nombreuses citations. Texte principal et citations sont différenciés typographiquement. Deux niveaux de lecture sont possibles, soit l'ensemble du texte et des citations, soit le seul texte principal qui forme un tout en lui-même.

04/2004

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Histoire internationale

Hiéroglyphes

Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 20, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l'euphorie de son adhésion au communisme (1931 il adhère au Parti communiste allemand), quand les lendemains chantaient en URSS (voyage en URSS de 1932-1933) ; et que, comme l'annonçait Trotsky "le citoyen moyen de la société sans classe" qui s'édifiait à l'Est allait "s'élever au niveau d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx". Notre édition rassemble en un seul volume Hiéroglyphes I et Hiéroglyphes II. Ce livre autobiographique narrant sa relation personnelle au communisme demeure aussi une étude documentée de l'Europe qui précède la Seconde Guerre mondiale puisque A Koestler voyage en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en France et en Angleterre. L'auteur rapporte les expériences qui ont marqué sa vie notamment lorsqu'il fut accusé d'espionnage au profit d'une puissance étrangère pendant la guerre civile espagnole et emprisonné dans les geôles franquistes ou encore sa détention au camp de Vernet par les autorités françaises (1939). Juif hongrois né à Budapest en 1905, Arthur Koestler fait ses études à Vienne, puis devient journaliste en Palestine. Revenu en Europe, il adhère au Parti communiste allemand, trouvant là une réponse à la menace nazie. Egalement séduit par l'utopie soviétique, il part un an en URSS, puis participe à la guerre civile espagnole. A partir de 1938, ayant rompu avec le Parti communiste, il combattra sans relâche le régime stalinien, notamment à travers son roman majeur, Le Zéro et l'Infini. A partir de 1940, il vit en Angleterre, où il se suicidera avec sa femme en mars 1983. Son ouvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.

10/2013

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Philosophie

Être et vivre entre intelligence et amour - essai philosophique

Cet ouvrage s'adresse à ceux qui veulent comprendre et approfondir ce qu'est l'esprit humain, en distinguant ses deux capacités, l'intelligence et l'amour, sans en avoir toujours mesuré la véritable signification que la philosophie grecque a explorée, en particulier Aristote, suivi de Thomas d'Aquin et de Marie-Dominique Philippe pour notre temps. L'auteur conduit le lecteur ou l'auditeur, puisque ces cours sont en audio et en ligne sur son blog Ecole de la vie réelle, dans un parcours en quatre étapes successives : la première à l'école de l'intelligence, la seconde à l'école de l'amour, la volonté en philosophie, la troisième dans la relation entre l'intelligence et la volonté, et la quatrième dans la relation entre l'intelligence et Dieu. D'où la question ultime : l'intelligence peut-elle par elle-même découvrir l'existence de Dieu ? Oui, "la philosophie est faite pour comprendre l'homme et découvrir l'existence de Dieu ; sinon elle ne sert à rien" , insistait Marie-Dominique Philippe. Nous vivons dans un monde dominé par la rentabilité, la consommation, les médias, sous l'influence de pouvoirs au plan politique, économique et idéologique. De même, l'éthique et la famille sont sujettes à de grandes pressions qui nécessitent une vraie lucidité, réclamant une qualité d'intelligence et un sens aigu de la finalité. Etre et vivre entre intelligence et amour est le dernier tome de trois courts essais philosophiques, après Etre et vivre entre nature et personne, puis Etre et vivre entre l'univers et l'homme. Ces essais sont le prolongement d'un itinéraire philosophique intitulé Á l'école de la vie réelle, partant de l'expérience et se terminant à la personne humaine.

03/2017

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Droit

Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs. Actes des 1ères journées scientifiques de droit constitutionnel - Palais des Congrès de Niamey, du 10 au 13 octobre 2017

Cet ouvrage propose l'intégralité des communications présentées dans le cadre des premières journées scientifiques de droit constitutionnel organisées à Niamey et consacrées au thème suivant : "Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs". L'ouvrage tente de remettre en lumière l'essence de la séparation des pouvoirs et l'esprit des contre-pouvoirs alors qu'ils ont toujours été au tenue des débats doctrinaux. Si Montesquieu a été le premier à systématiser (théoriser) la séparation des pouvoirs, l'idée avait déjà été formalisée par certaines avant lui (Aristote, John Locke...) ou approfondie par d'autres (Tocqueville, Benjamin Constant, Hobbes...) et plus proche de nous Eisenmranm, Carré de Malbert, Duguit, Vedel.... La tombée en désuétude de la théorie - constat pessimiste - ou son inadaptation aulx réalités contemporaines - vision optimiste - fait que l'on assiste aujourd'hui à la construction d'une notion de substitution, celle de conne-pouvoir. Mais le recours presque frénétique à la notion, dam le champ du droit constitutionnel et politique, comporte un risque principal : celui de la perte de toute portée explicative et de son sens critique. Qu'il s'agisse de constater les excès des contre-pouvoirs ou le déficit de contre-pouvoirs, le résultat est le même : si tout est contre-pouvoir alors rien n'est véritablement contrepouvoir ! D'opératoire, la notion devient superfétatoire ; d'essentielle dans la démocratie constitutionnelle, elle devient un accessoire de la démocratie constitutionnelle. L'idée centrale de la séparation des pouvoirs ne demande qu'à être oxygénée et reformulée avec les outils actuels de la démocratie constitutionnelle. De l'Esprit des lois à l'esprit des contre-pouvoirs il n'y a alors qu'un pas que ces journées scientifiques de droit constitutionnel nous donnent l'occasion de franchir.

04/2019

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Philosophie

La cigogne de Minerve. Philosophie, culture palliative et société

Ce livre propose une enquête philosophique explorant le rapport à la mort dans nos sociétés. C'est une invitation à penser les liens humains à la fin de la vie. On évoque les liens intimes, mais également les liens sociaux encadrés par la loi. Dans un tel contexte, comment discerner les raisons anciennes et nouvelles convenant au bien de la cité? L'ouvrage s'adresse aux accompagnants en soins palliatifs. Il concerne également toute personne soucieuse pour elle-même et ses proches de réfléchir à son voyage au bout de la vie. Nous sommes mortels, nous le savons, et le fil de nos existences provoque des occasions de nous le rappeler. Dans la solitude de mourir s'inscrit l'appel à la compassion. Ainsi, pour les Grecs de l'Antiquité, l'image de la cigogne symbolisait la prise en charge des vieux par les jeunes, un signe de l'amitié politique. L'émergence de la culture palliative est intimement liée aux changements qui ont affecté l'évolution récente de la vie démocratique. Cette culture est née et s'est développée dans des circonstances politiques particulières. A l'observer, on peut déchiffrer certains codes de notre vie civique, ses aspirations, mais aussi ses ambiguïtés. Louis-André Richard propose d'examiner les questions actuelles en compagnie de Platon, d'Aristote, d'Augustin ou de Tocqueville. Grâce à eux, la philosophie, symbolisée par la sagesse de Minerve, est mise à contribution pour explorer la genèse et les métamorphoses de concepts comme la dignité et l'autonomie. Comment se déploie la dynamique de la raison et de la liberté à l'heure de notre mort ? Tel est l'enjeu pour les roseaux pensants que nous sommes. Si notre frêle espèce appelle à la sollicitude de la cigogne, elle ne saurait négliger de convoquer aussi la sagesse de Minerve.

01/2019

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Philosophie

De la très ancienne philosophie des peuples italiques. Edition bilingue français-latin

Voici le premier livre, non seulement d'un fils de libraire, mais le premier livre fils des livres. Le De antiquissima sapientia italorum (1710) élève en effet soudainement à la hauteur métaphysique ce qui se préparait depuis dix ans dans les Discours inauguraux, et en particulier dans le dernier de ceux-ci, De la méthode des études de notre temps : L'union de la philologie et de la philosophie pour mener LE combat avec Descartes. On sait qu'il durera quinze ans pour Vico (jusqu'à l'assaut final de la Scienza nuova en 1725). On sait aussi (au moins depuis l'essai de B. Croce de 1910, relayé en Allemagne par Windelband à partir de la 5e édition de sa Geschichte der neueren Philosophie, Leipzig, 1911, qui sortirent le Napolitain d'un oubli dont le "rayonnement" français était la cause principale) que ce combat ne s'arrêtera plus : venue de Platon et d'Aristote, mais aussi de tous les Latins (de Plaute, entre autres, dont le Cogito apparaît littéralement le "Sosie"), à travers les écoles scottiste et ockhamienne, passant ensuite par Marsile Ficin et Cardan, la pensée vichienne puise dans le trésor des langues la force de libérer la pensée moderne de ses limites cartésiennes, inaugurant une sorte de deuxième tradition (qui pourrait bien être la reprise de la modernité au sein de LA tradition, tout simplement). Reprise critique et extension en même temps, puisque, du centre métaphysique que constitue la pensée du VERUM IPSUM FACTUM, la pensée philologue s'étend, avant Rousseau, avant Nodier, avant Hegel, sur les langues, sur le droit, sur l'histoire. Non sans préfigurer (ce qui n'a pas été montré encore, malgré certaines prémonitions de Croce) la critique kantienne elle-même. Autant dire que notre temps appartient à ce livre et que Vico est bien, comme le nommait Gœthe, "der Altvater".

09/1987

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Rousseau

Le discours sur l'inégalité de Jean-Jacques Rousseau

Ce n'est pas le moindre intérêt du 2d Discours que de montrer qu'à vouloir penser rigoureusement la fondation contractuelle de l'Etat, il faut penser tout aussi rigoureusement, fût-ce hypothétiquement, un état antérieur dit "de nature" , et que, dès que l'on va au bout de cette tâche, on s'aperçoit que ce qui a été conçu, loin de montrer en quoi l'institution de l'Etat civil a pu être nécessaire, en atteste au contraire la radicale contingence. Ainsi, pour penser l'Etat comme un contrat, suivant la formule que Hegel reprochera à Rousseau, il faut commencer par penser un état de nature qui l'exclut, mais on s'expose alors à un dilemme : ou bien cette pensée de l'état supposé naturel ne sert à rien pour rendre compte de son abolition volontaire ; ou bien il faut attribuer à l'être humain non seulement une impuissance advenue à y demeurer, mais une capacité naturelle d'en sortir, ce qui est après tout une manière de retrouver la vérité de la vieille formule selon laquelle c'est par nature que l'homme est fait pour vivre en Cité. Platon ne s'est peut-être jamais montré autant philosophe qu'en développant de sa propre "théorie des idées" une autocritique interne qu'Aristote eut à peine à compléter, et qu'aucun commentateur ultérieur n'a vraiment surpassée. Rousseau n'a à certains égards rien fait d'autre en prenant à charge les exigences du conventionnalisme politique moderne pour donner à celui-ci la rigueur qu'il requérait. Si l'on veut comprendre pourquoi plus d'un auteur, au XXe siècle, jugea nécessaire de revenir à une conception du politique que ce conventionnalisme prétendait dépasser, rien ne vaut mieux qu'une relecture du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

01/2022

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Histoire de la philosophie des

Le Point hors-série - Références N° 94, septembre-novembre 2023 : Dieu et la science. Les textes fondamentaux

L'histoire des relations entre Dieu et la science ? Trois dates pourraient les résumer. 1615 : "Contentez-vous de nous dire comment on va au ciel et laissez-nous le soin de vous dire comment va le ciel" , écrit un Galileo Galilei exaspéré par les attaques de l'Eglise contre Copernic : la Terre tourne autour du Soleil, n'en déplaise aux inquisiteurs et au pape. Pourtant la théorie de l'héliocentrisme est déclarée hérétique et lui-même risque le bûcher. Entre l'Eglise et la science, les hostilités sont ouvertes. 1802 : Napoléon Bonaparte demande à Pierre Simon de Laplace pourquoi il ne parle pas de Dieu dans son ouvrage sur la mécanique céleste. "Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse" , répond le savant. A chacun son domaine. 2022 : Emmanuel Macron, président de la République, déclare : "Je crois profondément qu'il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison". La foi pourrait guider la science, et la science soutenir la foi. Parole de croyant ? Aujourd'hui, on peut explorer l'infiniment petit comme l'infiniment lointain ; on peut aussi manipuler le vivant : l'homme grignote les domaines que l'on croyait jusque-là réservés au seul divin. Mais la science a-t-elle une éthique ? A-t-elle une âme ? Peut-elle dire pourquoi le monde existe tel qu'il est et quelle est la place de l'homme dans la nature ? Peut-elle prouver l'existence même de Dieu ? Aristote, Galilée, Descartes, Pascal, Spinoza, Comte ou, plus près de nous, Einstein ou Dawkins se sont exprimés sur cette question. Tous sont à lire dans ce Point Références, ainsi que les opinions de philosophes, théologiens et scientifiques qui nous éclairent sur les termes de ce débat, à la lumière des dernières découvertes.

09/2023

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Théâtre

L'anti-Brecht. Le théâtre, sa mort, sa vie

Il y a vingt ans, j'ai publié un opuscule polémique, Thaumaturgie du théâtre ou l'Anti-Brecht, où j'annonçais avec des arguments de fond la dégringolade de cette icône stalinienne du mur de la honte où elle était accrochée. Certes, je n'étais pas le seul, bien qu'ayant ouvert le feu dès 1968 - moment particulièrement choisi ! - dans les Nouvelles littéraires et enfoncé le clou à partir de 1971 dans Matulu, tandis que les godillots défilaient en colonnes compactes dans les médias aux ordres, sous la bannière rutilante du compagnon de la Stasi. Parmi d'autres, Ionesco, Weingarten, le cher Georges Vitaly, Arrabal, Sacha Pitoeff, Guy Scarpetta, plus récemment John Fuegi ont dénoncé les impostures de l'homme, et surtout la fadeur du ragoût mitonnée dans le chaudron du Berliner Ensemble. Les chapitres qui composent cet Anti-Brecht revu, augmenté et actualisé entendent, non seulement en finir avec l'idole, mais aussi, d'une part, réfléchir sur la nature... anti-brechtienne du théâtre telle qu'Aristote, Corneille, Jouvet l'ont analysée ; d'autre part, prendre en compte ce qu'on nomme périodiquement la " crise du théâtre " et son évolution durant ces dernières années. L'ouvrage est dédié à la mémoire de Silvia Monfort, qui a suivi mes travaux pendant dix ans avec autant d'attention que j'ai suivi les siens, et de Jacques Mauclair, éveilleur et animateur de théâtre exemplaire. Après en avoir lu la version de 1989, ce dernier avait écrit de mon Anti-Brecht : " Il était temps que l'on sorte de cette ère de terrorisme brechtien et surtout de celui qu'ont exercé les médiocres successeurs du maître, brechtologues sourcilleux, critiques et autres " dramaturges ". M. M.

03/2010

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Littérature française

Tous les maux dehors, c'est la faute à Pandore

" "Putain, quel choc, quelle envergure ! ... Brusquement, je me suis retrouvée tout en haut d'un pont reliant des falaises et surplombant un fleuve qui courait 2000 mètres plus bas, les pieds attachés à un élastique improbable prêt à craquer au moindre à-coup, et un revolver sur la tempe..." C'est une image, bien sûr, mais c'est la seule qui m'est venue à l'esprit, très forte, pour cerner cet état scabreux, nouveau, inattendu, totalement indépendant de moi, que je ne devais plus ignorer. Quel choix ! L'élastique représentait le quotidien qui pousse à agir, avec ses efforts à fournir constamment, sa fatigue, sa lassitude, mais aussi la satisfaction, ou plutôt, les satisfactions à chaque pas fait. Le pistolet représentait le renoncement et la condamnation à rester emprisonnée entre 4 murs, c'était la mort, la facilité surtout (le mot est violent, mais quel autre ? ) ; certes, je ne me heurtais à plus aucun effort, plus aucune souffrance, mais je passais à côté de tout. "Je décidai de sauter... Le fleuve pouvait me réceptionner... Pour peu que les crocodiles dorment... Les piranhas aussi... Ou soient seulement occupés ailleurs, le temps de me laisser évacuer l'élément rafraîchissant mais hostile..." L'élastique a craqué et j'ai touché le fond... " Dans une introspection écrite avec beaucoup de sensibilité et d'humilité, Dominique Malgre se livre sur le cancer de l'âme. Durant sa longue plongée dans la dépression, puis le laborieux combat pour guérir, l'auteure a dû aussi affronter de tristes événements et faire face à d'innombrables incompréhensions. Ce témoignage montre la force de caractère d'une femme courageuse, malgré de grandes souffrances, et souligne également l'importance de pouvoir exprimer ses ressentis. Un ouvrage poignant, mais porteur d'espoir de guérison pour celles et ceux dont l'âme est rongée par cette vicieuse maladie si incomprise.

06/2019

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Esotérisme

Du zodiaque au totem

"Les recherches poursuivies en paléontologie humaine par feu le docteur LEAKEY, en particulier, ont permis de placer le berceau de l'humanité en Afrique Orientale, dans la région des Grands Lacs, autour de la vallée de l'Omo" (Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine) Comment l'Egypte est-elle perçue par les Africains après les travaux de Cheikh Anta Diop et de Théophile Obenga ? Comment après ces apports, les Africains appréhendent-ils la Tradition ? La leur, et aussi celle des autres ? Dans le cadre du culte des Ancêtres divinisés et de ce fait toujours vivants, l'homme pouvait se déplacer dans toutes les régions de l'Afrique. C'est peut-être ce que les Egyptiens Anciens ont voulu affirmer en plaçant les étoiles et constellations symbolisant Osiris-Canopus et Isis-Sothis-Sirius au pôle sud. Quoi qu'il en soit, les premières divinités africaines sont totémiques. Comment sont-elles nées ? Pourquoi les figures animales ? Le Lion ou la Lionne occupant une place de choix, le Serpent et donc le Boa, symbole d'ailleurs de la fertilité féminine et de la transmission de l'énergie et de la vie, le Singe et donc le Babouin, le bélier, le Taureau ou la vache ; le Scorpion, les Milans, les Hirondelles, l'Epervier ou le Faucon, le Crocodile etc. ? La présente étude a pour but de présenter, à travers l'évolution du zodiaque, la façon dont cette pensée a évoluée dans le temps. L'auteur propose également ce qui lui paraît devoir être la préoccupation de tout chercheur d'où qu'il soit, à savoir : rechercher en Afrique ce qui reste vivant de cette Egypte Ancienne que l'on croie morte. "L'Egypte est un gigantesque Temple plein de Sous-Temples. Et pour connaitre un Temple d'ailleurs, assurons-nous que nous maîtrisons les temples de chez nous. Sinon, l'Egypte demeurera hermétique et Thot continuera de nous cacher ses secrets" . Aujourd'hui, si nous estimons que l'Egypte Ancienne est africaine et de culture africaine !!! Soit ! Voyons donc cette Egypte Ancienne dans l'Afrique Noire d'aujourd'hui et apprécions sa vitalité à travers ce livre d'Essoh Ngomé Hilaire.

02/2014

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Fantasy

Emma Paddington Tome 2 : Le fantôme hypocondriaque

Tous aux abris ! Emma Paddington et les créatures déjantées de Dark Road End sont de retour ! Dans ce deuxième tome de la saga d'Urban Fantasy francophone la plus loufoque du moment, retrouvez les personnages atypiques et attachants qui ont fait le succès du premier opus : Les trois Djinns au caractère bien trempé, le dragon télescopique et la sorcière-patrouilleuse, évidemment, mais aussi quelques nouveaux-venus, comme le Père Lawrence, un vieux curé qui passe son temps à s'évader de sa maison de retraite pour traquer le crocodile à deux têtes. . . Heureusement que Jamie Hartgrave, l'agent immobilier, a trouvé un local à Emma pour installer son cabinet de psychologue ! Des angoissés, des dépressifs et un ou deux schizophrènes de temps en temps, c'est tout ce qu'il lui faut pour se détendre un peu ! Mais ça, c'était ce qu'elle pensait avant de rencontrer la famille Miller, évidemment. . . Une intrigue menée tambour battant, des rebondissements cocasses et beaucoup d'humour, voici le cocktail idéal pour passer un excellent moment. Un roman qui plaira autant aux adultes qu'aux adolescents à partir de 13 ans. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Quelques avis de blogueurs sur le premier tome, Emma Paddington (tome 1) Le manoir de Dark Road End : "De l'action, une multitude de personnages farfelus, une imagination débordante de l'auteure ! Ce livre est une pépite ! Un vrai dépaysement, une récréation, un vrai moment d'amusement et de déconnexion totale avec la réalité et ça. . . ça fait du bien ! Si bien qu'on a hâte de reprendre la lecture pour retourner à ce monde parallèle ! Ce livre est accessible à tous : fan du genre ou pas, adulte ou enfant, tout le monde pourra s'évader avec amusement !" Karine, du compte bookstagram "les lectures de bloomette" . . . . "Le style à la fois mignon, drôle et farfelu m'a rappelé Roxane Dambre que j'adore particulièrement. C'est une de ces lectures doudous, tout en douceur et en légèreté". Lolita, du compte bookstagram "Le grimoire fantome" . . . . "Dès le début, j'ai été embarquée et très séduite par l'histoire loufoque, énigmatique, fantastique et mystérieuse ! (. . . ) Une très belle découverte pour moi et j'ai hâte de lire la suite !" Manon, "tes_livres_et_moi" . . . .

04/2022

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Critique littéraire

Hippocrate

"La vie est courte, l'art est long", tel est le début des Aphorismes d'Hippocrate qui furent pendant des siècles, avec le Serment, la Bible des médecins. C'est là plus qu'une métaphore. Hippocrate fut représenté à l'époque byzantine comme un Christ en gloire tenant ouvert son livre des Aphorismes. Cette miniature du XIVe siècle (reproduite sur la couverture du présent ouvrage) est symbolique de la fortune exceptionnelle d'Hippocrate. Célèbre dès son vivant, Hippocrate de Cos, au cours de plus de vingt siècles, par l'oeuvre conservée sous son nom, eut sur la pensée médicale une influence analogue à celle qu'a exercée Aristote sur la pensée philosophique. Même au XIXe siècle, les querelles d'école brandissent ou fustigent l'hippocratisme. Laennec se réclame encore de la pensée hippocratique. Qui était Hippocrate ? Est-ce à juste titre qu'il passe pour être le père de la médecine ? Quelle était la vie quotidienne des médecins au siècle de Périclès, leur carrière, leur activité, leurs relations avec les malades ? Quelle était leur conception de la médecine, de la santé et de la maladie ? des rapports de la médecine et de la philosophie ? de la science et de la religion ? L'oeuvre attribuée à Hippocrate, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, est d'une richesse et d'une diversité telles que ses multiples facettes permettent de répondre à ces questions et expliquent aussi les multiples lectures qui ont été faites de cette oeuvre au cours des siècles par les médecins ou les philosophes. Même si l'oeuvre médicale est scientifiquement dépassée, elle demeure actuelle par sa profondeur humaine. De toute façon, elle reste et restera l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. C'est avec l'oeuvre hippocratique que naît la science de l'homme.

05/2017

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Critique littéraire

Les bords de la fiction

On le sait depuis Aristote : ce qui distingue la fiction de l'expérience ordinaire, ce n'est pas un défaut de réalité mais un surcroît de rationalité. Elle dédaigne en effet l'ordinaire des choses qui arrivent les unes après les autres pour montrer comment l'inattendu advient, le bonheur se transforme en malheur et l'ignorance en savoir. Cette rationalité fictionnelle a subi à l'âge moderne un destin contradictoire. La science sociale a étendu à l'ensemble des rapports humains le modèle d'enchaînement causal qu'elle réservait aux actions d'êtres choisis. La littérature, à l'inverse, l'a remis en cause pour se mettre au rythme du quotidien quelconque et des existences ordinaires et s'installer sur le bord extrême qui sépare ce qu'il y a de ce qui arrive. Dans les fictions avouées de la littérature comme dans les fictions inavouées de la politique, de la science sociale ou du journalisme, il s'agit toujours de construire les formes perceptibles et pensables d'un monde commun. De Stendhal à João Guimarães Rosa ou de Marx à Sebald, en passant par Balzac, Poe, Maupassant, Proust, Rilke, Conrad, Auerbach, Faulkner et quelques autres, ce livre explore ces constructions au bord du rien et du tout. En un temps où la médiocre fiction nommée " information " prétend saturer le champ de l'actuel avec ses feuilletons éculés de petits arrivistes à l'assaut du pouvoir sur fond de récits immémoriaux d'atrocités lointaines, une telle recherche peut contribuer à élargir l'horizon des regards et des pensées sur ce qu'on appelle un monde et sur les manières de l'habiter. Né à Alger en 1940, Jacques Rancière est professeur émérite de philosophie à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages aux relations entre politique, art et littérature. Il a notamment publié au Seuil, dans " La Librairie du XXIe siècle ", Courts voyages au pays du peuple (1990), Les Mots de l'Histoire (1992), La Fable cinématographique (2001) et Chroniques des temps consensuels (2005).

09/2017

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Histoire de France

Culture et société dans l'Occident médiéval

Ce livre souligne les aspects créateurs de la pensée médiévale dès les siècles dits barbares, quand Grégoire le Grand se pose en continuateur de saint Augustin. Cette brève synthèse prend en compte les apports des " renaissances " successives, d'Alcuin le " grand instituteur " de la cour carolingienne à Abélard, le brillant dialecticien, soucieux de faire reconnaître les droits de la raison au sein de la foi. S'il est courant de voir célébrer les mérites des architectes romans et gothiques, il est plus rare d'entendre vanter les apports de la démarche scolastique, souvent assimilée à la plus pesante des routines. Tout en reconnaissant la dette d'Albert le Grand et de Thomas d'Aquin envers Aristote et Averroès, il est bon de rappeler, à la suite de l'illustre chirurgien Henri de Mondeville (vers 1260-vers 1320), très conscient des progrès accomplis en son temps par l'architecture et par l'ensemble des sciences, que " les anciens peuvent être corrigés " et qu'il est toujours " nécessaire d'ajouter et d'écrire du neuf ". Ces avancées intellectuelles ont été opérées pour l'essentiel dans les universités, dont le réseau s'est étendu à l'ensemble de l'Occident à partir des années 1350. C'est également au XIVe siècle que les petites écoles ont commencé à se généraliser, surtout en Angleterre et en Italie. Avant les premiers balbutiements de l'humanisme, Marsile de Padoue, Guillaume d'Occam et Jean Buridan avaient engagé la pensée européenne sur des voies nouvelles. Conscients de leurs droits et fiers de leurs privilèges conquis de haute lutte, adossés à la science antique et munis d'une méthode à toute épreuve, membres d'une seule communauté latine, les universitaires du Moyen Age sont les ancêtres directs des intellectuels européens du XXe siècle, de Coïmbra à Budapest et de Catane à Uppsala. Ils constituent une référence essentielle pour l'Europe en construction.

04/1999

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Sciences politiques

Retour aux Fondamentaux - Pour une République Civique (Manuel à l’usage du citoyen)

Les valeurs de la République sont universelles. "République" , du latin res publica, au sens propre "chose publique" , désigne l'intérêt général, le gouvernement, la politique et enfin l'Etat. La république (Politeia) de Platon, Le politique (Politikie) d'Aristote et De la république (De re publica) de Cicéron traitent tous des formes de gouvernement. Res désigne la cause plaidée. Historiquement il s'agit de la cause de la plèbe, plaidée par le tribun - représentant des "tribus" - devant le Sénat romain composé des patriarches des familles connues de Rome. En 1576 Jean Bodin la définit dans Les six livres de la République comme le "droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine" . Jean-Jacques Rousseau, dans Du contrat social, comme "tout Etat régi par des lois, sous quelque forme d'administration que ce puisse être ; car alors seulement l'intérêt public gouverne et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain". République prend alors le sens de communauté d'esprit ou d'idée, dans le sens d'une recherche du bien commun dans un domaine donné. Un des objets privilégiés du modèle républicain est l'approfondissement des notions de : nationalité fondée sur la citoyenneté, intégration, laïcité, éducation civique, mission fondatrice de l'Ecole, égalité de tous devant la loi, prévalence de l'intérêt général, organisation territoriale équilibrée, garantie des libertés publiques, définition et rôle des services publics, civisme versus "montée des communautarismes" etc. , ainsi que le développement, à partir de ces notions, du dialogue entre les cultures et entre les nations. A l'heure des communautarismes, de la désintégration du tissu social et de l'espace public, ce modèle républicain est de pleine actualité. A partir des valeurs républicaines, il s'agit d'ouvrir un chemin d'universalisation et de fonder la paix sur le dialogue des cultures, les échanges et la reconnaissance mutuelle des différentes nations.

10/2017

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Histoire ancienne

Archéologie de la pensée sexiste. L'Antiquité

Les oeuvres de l'Antiquité révèlent à la fois le mépris et l'éloge adressés à la femme dans des domaines fort différents (cosmogonie, théologie, morale, littérature, droit, philosophie, médecine, histoire et rhétorique), qui se sont développés dans diverses régions (Croissant fertile, Inde, Chine, Grèce, Rome et monde des Pères de l'Eglise). L'humanité a ainsi hérité d'une multitude de manuscrits très riches, encore qu'ils soient presque tous rédigés par des hommes, la plupart du temps pour des hommes, bien souvent sexistes avant la lettre. Au cours de cette longue période, la femme, ou les femmes, ont été qualifiées très durement : "une eau profonde et les détours en sont inconnus" ; (Livres de sagesse des pharaons) ; "un anneau d'or au nez d'un pourceau" (le livre des Proverbes) ; "un piège profond", de même qu'"un coeur de chienne et des façons sournoises" (Hésiode) ; "mystérieuse obscurité" (Lao Tseu) ; "un être manqué" et "ce qui sert de réceptacle" (Aristote). Comment expliquer que des termes aussi injurieux aient été utilisés par des hommes qui comptent indiscutablement parmi les êtres les plus éminents de leurs disciplines respectives et les esprits les plus brillants de leur époque ? A l'inverse, on a su rendre hommage à la femme, par exemple à sa "beauté qui subjugue la force elle-même" (Isocrate, dans son Eloge d'Hélène) et à "cet être si parfait, qui est doué d'une exquise sensibilité" (Jean Chrysostome, dans l'une de ses Homélies sur la Genèse). Archéologie de la pensée sexiste propose une relecture des oeuvres principales de nombreux auteurs de l'Antiquité et montre que les préjudices et les maux subis par les femmes en ce début du XXIe siècle plongent leurs racines dans un passé très lointain et se manifestent de toutes les manières : inégalité des droits, maltraitance, esclavage sexuel, viols collectifs, avortement, lapidation pour adultère, mariage négocié, port imposé du voile dans l'espace public et bien d'autres.

11/2016

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Vie chrétienne

Le Bonheur. Selon Saint Thomas d'Aquin

Rare sont ceux qui ont consacré plus d'un paragraphe sur la question cruciale du bonheur chez saint Thomas. Pourtant cet axe de réflexion est centrale puisque théologie comme philosophie ont pour unique visée le sens d'une vie heureuse. C'est cette lacune que nous entendons combler. Qu'est ce que le bonheur pour le docteur angélique ? Il l'aborde d'abord par une voie apophatique (négative) puisque le bonheur ne réside pas dans les biens tels que la vertu, la gloire, la richesse, le pouvoir, les biens de l'âme, la volupté. Il n'est pas la joie augustinienne, pas davantage n'estil dans le plaisir. De même qu'il avait corrigé, enrichi Aristote, l'Aquinate accepterait aujourd'hui d'être amendé, amélioré en vue d'une meilleure expression de toute la richesse de l'être dans une saisie intellectuelle plus large, plus hardie encore que la sienne, de toute la vérité. L'homme ne s'adonne à la philosophie que dans la perspective du bonheur. C'est là un constat que toute philosophie antique s'est donné pour tâche. Pardelà la diversité de ce qu'il faut entendre par bonheur. Toute philosophie s'attache à cette question fondamentale : qu'est réellement le bonheur ? En prenant au sérieux ce que possède d'universel le désir d'être heureux qui ancré dans la nature humaine, le pousse à chercher le bonheur. C'est là pour saint Thomas d'Aquin le but ultime de la philosophie même si le philosopher enferme une angoisse d'être heureux. Et il n'a eu de cesser de vouer son existence à la philosophie, même si son approche du bonheur est de l'ordre théologique qui pose le problème suivant : si la philosophie est manque, manque du désir d'être heureux et si l'homme est frappé dès sa naissance par le péché adamique, comment la philosophie théologique peutelle nous conduire au bonheur ?

09/2023

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Psychologie, psychanalyse

L'acte est une aventure. Du sujet métaphysique au sujet de l'actepouvoir

Descendre acheter le journal ? Réflexion : vous délibérez, construisez un projet, argumentez. Décision prise, la volonté vous met debout. Alors, dès le premier pas, l'acte vient à la rencontre de l'action-projet qui agrégeait dans votre tête réflexion, délibération, argumentation, décision, volonté. L'acte est une aventure. Toute la réalité imprévisible du monde se trouvait là, en réserve, dont les créations intellectuelles de l'action escamotaient la part d'inconnu. On décide une action, c'est l'acte qu'on rencontre. Mais alors, pourquoi les deux mots sont-ils communément employés l'un pour l'autre, obligeant à penser l'acte dans une réduction à l'action " dans la tête " ? Tel est le sujet de ce livre magistral de Gérard Mendel qui prend la suite de La psychanalyse revisitée (1988) et La société n'est pas une famille (1992). A partir d'une lecture critique de l'œuvre des grands philosophes, d'Aristote à Habermas, en passant par Saint Augustin, Descartes ou Nietzsche, Gérard Mendel montre comment la naissance philosophique de l'être il y a vingt-cinq siècles a chassé l'acte de la réflexion intellectuelle. En s'appuyant sur une étude approfondie de l' " intelligence pratique " nourrie de son expérience de terrain sur le champ social et sur la relecture des travaux fondamentaux de Winnicott, il propose une nouvelle approche théorique du sujet et de l'acte. Loin du fantasme occidental d'une domination absolue de l'esprit sur la nature et la société, s'affirme alors l'idée d'un acte, pouvoir individuel et collectif en quête d'un rapport plus harmonieux avec la réalité qui, parce qu'elle résiste continûment, reste toujours aussi blessante pour le narcissisme humain. Cette réflexion passionnante, d'une écriture toujours claire, intéressera tous ceux qui ne se satisfont pas de la césure entre théorie et pratique dans la compréhension de l'activité humaine : psychanalystes, psychologues et philosophes, bien sûr, mais aussi travailleurs sociaux et sociologues.

09/1998

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Littérature française

De la fin des temps. Suivi de Espérance et histoire

L'attitude du chrétien face à l'histoire est double. D'un côté il doit se préparer à la "fin des temps", c'est-à-dire à l'avènement de l'Antichrist ; de l'autre, et en dépit des circonstances dramatiques qui entoureront cet avènement, il ne doit pas séparer "espérance et histoire". Pour Josef Pieper, ce paradoxe constitue l'ethos authentique du christianisme. Pourquoi faut-il aimer le monde et son histoire ? Parce que l'Antichrist est aussi l'ennemi de la création. C'est pourquoi l'annonce de l'Evangile s'accompagne de la défense de la dignité de l'homme. La "terre nouvelle" attendue veut dire que rien ne sera perdu de ce qu'il y a de bon dans l'histoire. Platon rêvait d'un festin métaphysique auquel participe l'âme comme commensal des dieux, hors de l'histoire. Le chrétien y communie déjà. Non pas dans un "arrière-monde", mais dans la communion eucharistique. Dans cette perspective, les réalisations sécularisées de cette aspiration à une commensalité universelle ("démocratie", "règne de la liberté", "société sans classe") signalent toujours un lien implicite avec l'espérance chrétienne. Mais ce désir peut être dévoyé et devenir le creuset de la société totalitaire de l'Antichrist. Si l'activité du chrétien dans la cité veut être dotée d'une vraie fécondité, elle doit sourdre d'une veille intérieure. Josef Pieper (1904-1997) a consacré sa vie à la recherche de la vérité par l'exercice de la philosophie. Il fut en Allemagne l'un des grands connaisseurs de Platon, Aristote et saint Thomas d'Aquin. Opposant au régime nazi et réduit au silence, ce n'est qu'après la guerre qu'il trouva une consécration universitaire. On lui doit plus de soixante ouvrages, remarquables par leur concision. Une belle filiation philosophique relie Romano Guardini, inspirateur de Josef Pieper, à Benoît XVI, qui a reconnu en Pieper un maître en philosophie.

09/2013