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Olga Ravn

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Littérature étrangère

Oblomov ; La frégate Pallas

L'originalité de Gontcharov réside dans le fait que son oeuvre échappe à tout esprit de chapelle, d'école et d'esthétique littéraire. Rompant avec le sentimentalisme et le romantisme alors en vogue, elle s'appuie sur la seule description du réel, du paisible bonheur d'être et de vivre à l'image de son auteur, génie littéraire incontesté dont l'existence fut celle, assez banale, d'un fonctionnaire impérial, qui vécut en se tenant, comme l'écrit Jacques Catteau dans sa préface, "hors jeu de l'histoire". L'ennui, le flegme, la mélancolie, la paresse, l'éloge de l'inutile sont les thèmes dominants de son oeuvre maîtresse Oblomov comme de tous ses autres écrits. Considéré comme un texte capital par Tolstoï, Oblomov est devenu un mythe littéraire au même titre que Faust, Don Quichotte ou Don Juan. C'est l'histoire d'un aboulique qui rêve d'une existence "sans nuages, sans orages, sans ébranlements intérieurs", le barine Ilia Ilitch Oblomov, un doux rêveur sensible. Malgré ses efforts pour contrecarrer ses rêves de grasse matinée permanente, malgré l'énergique Stolz qui secoue la torpeur de son ami, malgré son amour passion pour Olga - l'espace d'un été, Oblomov accomplira son destin : le renoncement à l'agitation extérieure, la reconstitution de l'univers de son enfance dans un quartier aux confins de Pétersbourg et, en fin de parcours, la mort d'inaction et de suralimentation. Sans tapage, sans ostentation, calmement, avec résignation et bonheur : "Il s'installait doucement, petit à petit, dans le cercueil simple et large où il allait passer le reste de ses jours, cercueil fait de ses propres mains à l'instar des sages du désert qui, après avoir renoncé au monde, se creusent une tombe". Malgré ce final nostalgique, le roman est celui de la recherche obstinée, souterraine, du bonheur au fil des événements quotidiens de chaque journée vécue en position horizontale, où la vie et la société défilent tel un spectacle théâtral dans la chambre du héros. Oblomov parvient à imposer sa volonté d'être, comme son for intérieur le lui dicte. Il réussit ce qu'il ne faudrait pas réussir, être enfin soi-même en dépit des autres, de l'image que proposent normes, morale, société et Histoire. Il refuse de bouger, fidèle, indéfectiblement, à l'immobilité des premiers jours. "Oblomov est le conte d'un rêve exaucé" ajoute Jacques Catteau. Dans La Frégate Pallas, Gontcharov relate un voyage autour du monde, à partir des lettres envoyées à ses amis. Un périple qui le conduit d'un continent à l'autre, au temps lent et envoûtant de la marine à voile. Toute la force romanesque et la puissance suggestive de ce livre reposent sur la vigueur des portraits, la beauté et le plaisir des voyages, l'évocation de la vie maritime, de ses charmes et de ses périls. On y retrouve le mélange de finesse, de placidité et d'humour qui font toute la singularité de l'oeuvre de Gontcharov.

02/2016

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Histoire de la photographie

Like N° 15, hiver 2024 : Dolores Marat

Comme toujours, nous célébrons les photographes. Ils nous racontent leurs parcours, leurs aventures, leurs attentes et leurs réflexions sur le monde en mouvement. Sans oublier de publier leurs images. LIKE la revue est avant tout un moment de lecture et de découverte. L'équipe de LIKE la revue vous souhaite une bonne et heureuse année 2024. Au sommaire Soixante ans après ses débuts, malgré les vicissitudes d'une vie personnelle chaotique, Dolores Marat trouve enfin la reconnaissance méritée. Une visite à Avignon s'imposait. Olga Sviblova est celle qui a voulu populariser la photo en Russie en créant de toutes pièces, dès 1996, au centre de Moscou, le premier musée consacré à ce médium dans son pays. Retour sur cette incroyable saga. Franck Courtès est romancier après six livres publiés. Dans A pied d'oeuvre, il raconte son déclassement social, lui, le photographe reconnu qui gagnait si bien sa vie. Tout au long de 192 pages qu'on ne lâche pas, il se met en scène, dans un effet miroir qui parle de sa vie d'avant et de sa foi dans celle d'aujourd'hui. Isabeau de Rouffignac parcourt l'Inde depuis plus de vingt ans, entre approche documentaire, démarche artistique et enquêtes digne du meilleur journalisme. Hôtel dignité en Inde nous parle de ceux que le pays ne veut pas voir. Youry Bilak est un artiste et photographe d'origine ukrainienne. Il agit pour son pays plongé dans la guerre et a recueillit la parole des enfants. Autant de témoignages qui mêlent dans un même élan innocence et horreur. Il n'aura fallu qu'une minute pour que Théo Le Foll nous ouvre, généreux, les portes de son univers : celui d'un jeune photographe parisien récemment surgi avec brio sur le devant de la scène. Il bouscule la photo de mode et vit à 100 à l'heure ses multiples passions. Muriel Dovic a réalisée ce que personne n'est autorisé à faire ? : prendre des photos dans une cour d'assises. Voici pour vous le déroulement en images d'un procès, avec tous ses acteurs. Un reportage unique. Parmi les multiples aides à la création offertes aux photographes par différentes institutions, il en existe une de plus en plus prisée, la résidence. Carline Bourdelas, raconte l'expérience qui fut la sienne à Planches contact de Deauville. André Travert. Diplomate et plus encore. Dès les années 1850, le Quai d'Orsay décide d'équiper ses ambassadeurs d'appareils photographiques, avec pour mission de documenter les pays encore peu ou pas connus en Occident. L'immense Chine est l'une de ces parties du monde qui suscite curiosité et convoitise. En rencontrant Antoine de Galbert, on ne sait plus très bien si la photo est une photo ou une oeuvre, si elle contient un simple témoignage ou à vocation à être admirée comme une icône incontournable, ou les deux. Ce collectionneur passionné est insaisissable. Discussion en toute liberté.

02/2024

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Critique littéraire

Chroniques du Caire (1937-1939). Une certaine idée de la critique

Pour avoir abandonné l'écriture fictionnelle en 1948 (malgré de belles réussites dans ses Nouvelles et contes dont Fritz, paru en 1936), Henri Guillemin n'aura jamais, en revanche, cessé d'exercer ses talents de critique, littéraire mais pas que. La période 1937-1939 est à cet égard particulièrement riche avec sa collaboration hebdomadaire à La Bourse égyptienne, quotidien francophone du Caire : "98 chroniques dominicales rendant compte en tout de 109 livres : romans, essais, histoire littéraire, documents..." comme nous le précise Patrick Berthier, éminent spécialiste d'Henri Guillemin, qui a opéré un immense travail de chercheur pour rassembler ces écrits issus des lectures de l'historien alors en poste à l'Université française du Caire où il enseigna de 1936 à 1938. Le résultat est impressionnant et constitue une leçon méthodologique à l'attention des critiques de tout temps. Nous y trouvons déjà le style Guillemin, toujours passionné, parfois enflammé, qui sait aller jusqu'au souffle épique lorsqu'il parle, par exemple, de corrida à propos d'Hemingway. Le jeune historien (il a 34 ans au début de ces chroniques) fait preuve d'une maturité d'analyse sidérante, et, à le relire aujourd'hui, très rarement pris en défaut sur la longueur. C'est à une traversée de quelques décennies de littérature (et au-delà) que nous invite un Patrick Berthier enthousiaste, certes, mais lucide et sans complaisance quand il faut l'être, dans sa présentation des auteurs concernés. La concision, allant à l'essentiel, des brèves biographies en notes de bas de page constitue un véritable dictionnaire (im)pertinent des écrivains de la première moitié du XXe siècle. "Jovial, non ? " se serait exclamé un Henri Guillemin ravi d'être ainsi parfois surpassé par son élève. Un travail d'analyse et de présentation exemplaire pour une oeuvre de critique remarquable.

06/2019

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Science-fiction

Blackwing Tome 2 : Le Cri du corbeau

Quatre années se sont écoulées depuis que la Machine de Nall a repoussé les Rois des profondeurs à l'autre bout de la Désolation, mais alors qu'ils font pleuvoir le feu du ciel, des forces plus sombres encore conspirent contre la république. C'est dans ce contexte troublé qu'un nouveau pouvoir émerge : un fantôme dans la lumière, qu'on surnomme la Dame lumineuse, et qui se manifeste sous forme de visions. Le culte qui la vénère prend de plus en plus d'ampleur. Lorsque le caveau ésotérique de Corbac est profané, un objet d'une puissance terrible y est dérobé, et Galharrow et ses Ailes noires sont chargés de découvrir lequel des ennemis de Valengrad s'en est emparé. Pour sauver la cité, Galharrow, Nenn et Tnota devront s'aventurer dans le lieu le plus retors et le plus dangereux qu'ils ont jamais visité : le coeur même de la Désolation. " Le Cri du Corbeau est la suite parfaite, un livre que tout auteur de Fantasy aurait aimé écrire. " Book Nest " De la Fantasy top niveau, à la fois convaincante et inventive, dotée d'un rythme enflant tel un tsunami en approche. A coup sûr l'une des meilleures lectures de l'année. " Fantasy Book Review " Le Cri du corbeau ne reprend pas les mêmes ingrédients, sans non plus changer radicalement de recette. Au contraire, il s'appuie sur ce qu'il y avait de meilleur dans le tome précédent pour construire un roman encore plus abouti... qui comporte tout ce qu'on recherche dans une suite. " Fantasy Inn " Je lis de la Fantasy depuis des années et n'aurais jamais cru tomber un jour sur une série qui me plaise autant ; McDonald figure tout en haut de la liste de mes auteurs de Fantasy préférés, avec Sanderson et Tolkien " . Observant Raven Book Reviews

06/2019

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Littérature française

A son image

Par une soirée d'août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d'un mariage sous l'objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d'ardente conversation, la jeune femme, bien qu'épuisée, décide de rejoindre le sud de Pile, où elle réside. Une embardée précipice sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup. L'office funèbre de la défunte sera célébré par un prêtre qui n'est autre que son onde et parrain, lequel, pour faire rempart à son infinie tristesse, s'est promis de s'en tenir strictement aux règles édictées par la liturgie. Mais, dans la fournaise de la petite église, les images déferlent de toutes les mémoires, reconstituant la trajectoire de l'adolescente qui s'est rêvée en photographe, de la jeune fille qui, au milieu des années 1980, s'est jetée dans les bras d'un trop séduisant militant nationaliste avant de se résoudre à travailler pour un quotidien local où le "reportage photographique" ne semblait obéir à d'autres fins que celles de perpétuer une collectivité insulaire mise à mal par les luttes sanglantes entre dans nationalistes. C'est lasse de cette vie qui Antonia, succombant à la tentation de s'inventer une vocation, décide, en 1991, de partir pour l'ex-Yougoslavie, attirée, comme tant d'autres avant elle, dans le champ magnétique de la guerre, cet irreprésentable. De l'échec de l'individu à l'examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d'humanité, les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort.

08/2018

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Musique, danse

Route du jazz. Afrique(s), Amérique(s), Caraïbe(s)

ROUTE DU JAZZ Samuel Nja Kwa, Préface de Manu Dibango Editions DUTA, 174 pages, 54 photos noir et blanc, 27 photos couleur, 45 euros ISBN : 978-2-9542391-0-1 Distribution : DAGAN Distribution (info@dagandiffusion. com) ROUTE DU JAZZ raconte l'histoire musicale des Africains. Un point de départ, l'Afrique ; plusieurs territoires au-delà des mers : Les Amériques, les Caraïbes. Ré¬sultat ? Le rythme se multiplie et prend des formes nouvelles là où il renait. Produit d'une synthèse entre la tradition africaine et la création européenne, rendue possible sur le sol américain, le jazz porte en lui les stigmates de l'Histoire. A travers des portraits et entretiens, le photographe Samuel Nja Kwa retrace le voyage du rythme. Des anecdotes, des témoignages personnels, un hommage aux acteurs de cette épopée. LES MUSICIENS QUI FONT LA ROUTE DU JAZZ AFRIQUES Ali Farka Touré, Cheick Tidiane Seck, Doudou Ndiaye Rose, Etienne Mbappé, Femi Kuti, Francis Bebey, Guem, Hugh Masekela, Ibrahim Abdullah, Jean-Jacques Elangué, Lionel Louéké, Malia, Manu Dibango, Miriam Makeba, Ray Lema, Richard Bona, Sandra Nkaké, Seun Kuti, Somi, Tony Allen Toumani Diabaté et Taj Mahal, Zim Ngqawana. AMERIQUES Abbey Lincoln, Ahmad Jamal, Antoine Roney, Archie Shepp, Bennie Maupin, Carlinhos Brown, Cassandra, Wilson, Christian Scott, Danilo Perez, David Murray, Dianne Reeves, Elvin Jones, George Clinton, Gil Scott Heron, Gregory Porter, Herbie Hancock, James Carter, Jimmy Scott, Kenny Garrett, Liz McComb, Maceo Par¬ker, Macy Gray, Mal Waldron, Marcus Miller, Nicholas Payton, Nile Rodgers, Olu Dara, Orlando Poleo, Pharoah Sanders, Randy Weston, Ravi Coltrane, Ray Charles, Rhoda Scott, Ron Carter, Roscoe Mitchell, Sam Rivers, Shirley Horn, Stanley Clarke, Susana Baca, Trombone Shorty, Wallace Roney, Wayne Henderson, Wayne Shorter, Yusef Lateef. CARAÏBES Alain Jean-Marie, Calypso Rose, Courtney Pine, Franck Nicolas, Jacques Coursil, Michel Sardaby, Omar Sosa, Roberto Fonseca.

03/2014

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Littérature étrangère

Peut-être Esther

Comprendre d'où l'on vient, n'est-ce pas la première responsabilité de l'âge adulte ? Katja Petrowskaja a grandi dans une famille juive à Kiev, en Ukraine, dans les années 70. De son enfance, lui restent les souvenirs de l'immeuble soviétique qu'elle habitait avec ses parents et ses babouchkas, ces grand-mères comme surgies d'un siècle passé, qui parlaient polonais ou peut-être yiddish - mais avant tout, lui reste un étrange sentiment de manque. Qu'est-ce qui n'était pas dit autour de la grande table familiale ? Dans quelle béance de l'histoire ces ancêtres dont on taisait les noms avaient-ils été happés ? Peut-être Esther est le fruit de cette quête des origines. Pas à pas, fragment par fragment, une découverte après l'autre, Katja Petrowskaja raconte sa filiation. Un arrière-grand-oncle dont l'attentat qu'il a commis contre un ambassadeur allemand aurait pu être le déclencheur de la Seconde Guerre mondiale ; un grand-père prisonnier de guerre qui n'est réapparu que quarante et un ans plus tard ; une arrière-grand-mère qui s'appelait peut-être Esther - personne n'en est plus sûr - qui à Kiev en 1941, en dépit de son grand âge et de ses difficultés à marcher, s'est rendue, sur injonction de l'occupant qui appelait tous les habitants juifs à faire de même, au ravin de Babi Yar, où ils ont été tués en masse. Par le prisme de ces destins brisés, Katja Petrowskaja trace les contours d'une Mitteleuropa disparue, et livre un récit du 20ème siècle où alternent le clair et l'obscur, la force et la fragilité, la gloire et la défaite.

01/2015

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Ecrits sur l'art

Déjeunons sur l'herbe

S'il y a un peintre français qui, par son seul génie, a bouleversé le monde entier, c'est bien Edouard Manet. Depuis l'enfance, j'aime ses oeuvres, ses noirs, ses ivoires, ses énigmes, ses amoureuses. La violence extrême qu'il a suscitée est inimaginable aujourd'hui. Je vous propose une balade personnelle et intime dans sa vie. Ado, j avais trois idoles : lui, Jacques Monory, le peintre des meurtres bleus, et Led Zeppelin. Vous allez les retrouver ainsi que des conversations sur le bel Edouard avec Koons, Barceló, Longo, Condo, Tabouret, Lavier, Yan Pei-Ming, Traquandi, Mivekannin et ceux qui font l'art vivant. Je ne suis pas historien, ce qui me permet de convoquer des surprises dans le secret des ateliers : Picasso, Warhol, De Niro père et fils, Hockney, Visconti, César, Niki de Saint Phalle, La Casa de Papel, Laurence des Cars, Bourdieu, la maladie brutale, le journalisme, mes parents, modestes marchands de tableaux et ceux du monde entier... Notre Hitchcock de la peinture a inventé l'art moderne pour le reste de la planète. Il adorait la vie et il a fini, presque paralysé, par peindre des fleurs déchirantes. Etant passé tout proche du ravin rejoindre mon père, je me suis autorisé ce roman vrai avec des reproductions magnifiques. Edouard Manet a vécu la mort aux trousses en revenant tout jeune du Brésil, à cause de la syphilis qui l'a tué à 51 ans. Comme Baudelaire à 46 ans. Il lui ferma les yeux. Il repose au cimetière de Passy, à Paris. Il incarne la preuve que l'art contemporain n'existe pas car le Déjeuner sur l'herbe est vivant pour l'éternité. Partout.

09/2022

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Humour

Mémoires. Coffret en 2 volumes

PEU AVANT L'AN 2000, Siné a soudain ressenti l'irrésistible envie de raconter ravin, Il a commencé à rédiger à la main ses Mémoires — d'abord publiées en fascicules sous le titre Ma vie, mon oeuvre, mon cul —, amplement illustrées de dessins nouveaux et anciens, de photographies, de documents, de vignettes. Dans un style truculent inimitable, il s'est livré tel qu'en lui-mémo, héros féroce et drôle d'une époque pleine de larmes et de sang. On y retrouve le virtuose de l'humour noir, le pourfendeur des puissants et de leurs serviteurs — militaire, policera, juges et prêtres —, premier dessinateur à dénoncer la torture lors de la guerre d'Algérie ; on y croise des personnages légendaires et controverses, tels que Fidel Castro, Malcolm X et Jean Genet on y découvre aussi un être délicat et tendre qui nous fait revivre les ravissements de l'enfance et les émois de la puberté, avant d'exprimer sans tabous les révoltes de l'homme épris de justice. Satiriste de génie, il a inspiré de nombreux dessinateurs par son insolence, sa franchise, sa liberté de penser, son humour, sans oublier l'efficacité redoutable de son trait. Jacques Prévert voyait dans ses excès de "gentils minois d'assassinat ", tandis que Marcel Aymé y relevait "une cruauté insistante qui fait penser à celle de l'enfance, et qui n'est d'ailleurs pas dépourvue de gentillesse et de candeur". Issu lui-même d'un milieu modeste, Sine ne s'est pas trompé de cible ; il n'a jamais méprisé ni moqué les gens du peuple. Il riait avec eux et ils riaient avec lui de la prétention des petits monarques, des bien-pensants et des imbéciles de tout acabit. Sa renommée est née de là elle perdure aujourd'hui.

12/2018

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Aquitaine

Docteur, un cheval vous attend. Mémoires d'un médecin du Pays Basque, 10e édition

Voici un témoignage exceptionnel, un livre très simple, beau comme une évidence. Composé d'une suite de "petits faits vrais" comme les appréciaient aussi bien Giono que Stendhal, il retrace quelques étapes de la vie d'un jeune médecin qui, en 1937, sous-lieutenant démobilisé, choisit pour y accomplir sa vocation une région de montagne reculée, la vallée de Saint-Etienne-de-Baïgorry, au Pays Basque. Les visites aux malades, les accouchements, l'assistance à ceux qui vont mourir de tuberculose, tout cela et beaucoup d'autres faits quotidiens, nous font découvrir un Pays Basque inconnu, à la vie rude et austère mais furieusement belle. "Il m'arrivait souvent, seul avec mon cheval, sur les hauteurs de la vallée, perdu dans le silence et le blanc de la neige, ou grillant de chaleur sous un soleil intense, de ressentir une sorte d'ivresse. J'avais subitement conscience de l'étendue de mon fief ; celui-ci ne s'arrêtait même pas aux crêtes, puisque j'allais de l'autre côté, jusqu'aux premières maisons d'Espagne. Je dépassais les limites naturelles de cet immense ravin qu'était la vallée des Aldudes. J'éprouvais en même temps le sentiment de ma responsabilité à l'égard de tous ces foyers qui me faisaient confiance et qui ressentaient une sécurité du fait de ma présence. Quels que soient l'heure, la distance ou le temps, ils savaient que je répondrais à leur appel et que je me battrais pour eux. Pendant sept ans, les plus durs du fait de la guerre civile en Espagne, puis de la guerre 39-45 sous l'occupation allemande, je fus le seul médecin de cette vallée de montagne. Quatre mille cinq cents habitants y vivaient, répartis en quatre villages et dispersés dans des maisons isolées...

06/2021

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Divers

Voyage au bout de la nuit

Peu de livres ont une aussi grande puissance de vision que Voyage au bout de la nuit. Vision intense : celle de la révélation de la misère, de la guerre, de la maladie sans fin, de la mort. La phrase se concentre, repère tout, ne pardonne rien. Vision itinérante et prodigieusement variée ensuite : on part de la place de Clichy, on se retrouve dans divers massacres à cheval, puis dans une Afrique écrasante, puis noyé à New York, à Détroit, puis de nouveau dans la banlieue de Paris (la banlieue de Céline, cercle minutieux de l'enfer !), puis dans les environs de Toulouse, et enfin dans un asile psychiatrique pas comme les autres. La mort au épart et à l'arrivée. La symphonie agitée de la nuit infinie pour rien. Le héros métaphysique de Céline est ce petit homme toujours en route, entre Chaplin et Kafka, mais plus coriace qu'eux, vous le redécouvrez ici, perplexe, rusé, perdu, ahuri, agressé de partout, bien réveillé quand même, vérifiant sans cesse l'absurdité, la bêtise, la méchanceté universelles dans un monde de cauchemar terrible et drôle. Céline lui-même a comparé son style aux bandes dessinées, aux " comics ". C'était pour dire qu'il allait toujours au vif du sujet, au nerf de la moindre aventure. Ce Tardi-Céline l'aurait ravi. L'œil traverse le récit comme une plume hallucinée, on voit le déplacement sans espoir mais plus fort, dans son rythme de mots et d'images, que tout désespoir. Il faut relire Céline en le voyant. Tardi lui rouvre l'espace. Le grouillement et la simplicité des épisodes et du jugement qu'il porte se redéploient. Céline a dit la vérité du siècle : ce qui est là est là, irréfutable, débile, monstrueux, rarement dansant ou vivable. Le Voyage recommence. Les éclairs dans la nuit aussi.

11/2006

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Policier-Espionnage

Voyage au bout de la nuit

" Peu de livres ont une aussi grande puissance de vision que Voyage au bout de la nuit. Vision intense : celle de la révélation de la misère, de la guerre, de la maladie sans fin, de la mort. La phrase se concentre, repère tout, ne pardonne rien. Vision itinérante et prodigieusement variée ensuite : on part de la place Clichy, on se retrouve dans divers massacres à cheval, puis dans une Afrique écrasante, puis noyé à New York, à Détroit, puis de nouveau dans la banlieue de Paris (la banlieue de Céline, cercle minutieux de l'enfer !), puis dans les environs de Toulouse, et enfin dans un asile psychiatrique pas comme les autres. La mort au départ et à l'arrivée. La symphonie agitée de la nuit infinie pour rien. Le héros métaphysique de Céline est ce petit homme toujours en route, entre Chaplin et Kafka mais plus coriace qu'eux, vous le redécouvrez ici, perplexe, rusé, perdu, ahuri, agressé de partout, bien réveillé quand même, vérifiant sans cesse l'absurdité, la bêtise, la méchanceté universelles dans un monde de cauchemar terrible et drôle. Céline lui-même a comparé son style aux bandes dessinées, aux " comics ". C'était pour dire qu'il allait toujours au vif du sujet, au nerf de la moindre aventure. Ce Tardi-Céline l'aurait ravi. L'œil traverse le récit comme une plume hallucinée, on voit le déplacement sans espoir mais plus fort, dans son rythme de mots et d'images, que tout désespoir. Il faut relire Céline en le voyant. Tardi lui rouvre l'espace. Le grouillement et la simplicité des épisodes et du jugement qu'il porte se redéploient. Céline a dit la vérité du siècle : ci qui est là est là, irréfutable, débile, monstrueux, rarement dansant ou vivable. Le Voyage recommence. Les éclairs dans la nuit aussi. ", Philippe Sollers.

11/1997

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Romans historiques

Monsieur le Consul. Le fils du Consul. Anne Marie

On disait toujours de Lucien Bodard, le Prince des grands reporters, que sa monumentale histoire de la guerre d'Indochine avait plus de qualités d'évocation et de vie que le plus romanesque des romans. C'est en 1973 que Bodard deviendra romancier, et ce fut Monsieur le Consul ou la découverte, par un enfant ravi, d'une Chine encore médiévale, mise à sac par les seigneurs de la guerre, où Albert, consul de France, Monsieur le Consul, se débat pour mener à bien la construction d'un chemin de fer qui relierait le Sichuan au Tonkin. Le petit Lulu voit tout, raconte tout, de l'élégante arrogance d'Anne Marie, sa mère bien-aimée, à la misère, aux têtes coupées, aux fastes de Shanghai. Monsieur le Consul sera couronné par le prix Interallié. Deux ans plus tard, Bodard récidive avec Le Fils du Consul. Cette fois, nous sommes au Yunnan, dans une Chine nouvelle où gronde la révolution. Une Chine où les Blancs ont peur. Voyous, putains, barbouzes, ambassadeurs, encore une fois Bodard n'épargne personne, ni l'ordre colonial, ni le duel toujours recommencé de la mésentente de ses parents qui, en 1981, lui fera écrire le fabuleux Anne Marie, qui obtiendra le prix Goncourt. A travers Anne Marie, Lucien Bodard ne raconte pas seulement sa mère et ses rapports avec l'homme qui gouverne le Quai d'Orsay, mais aussi l'univers des écoles de la grande bourgeoisie, celui des salons, de la puissance, et le désespoir d'un petit garçon qui hurle son besoin d'amour. Après la trilogie de La Guerre d'Indochine, voici, réunie dans ce volume, la trilogie romanesque de l'enfance de Lucien Bodard : ces trois livres ont consacré un nouveau très grand romancier dont on ne finira pas de savourer les personnages hors du commun et l'écriture singulière et somptueuse.

10/1999

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Littérature étrangère

Histoires du roi Salomon

A la fin de la joute, la reine Balkis prononça ces paroles : - Ô roi de justice, j'ai une dernière question, toute simple. Le roi se méfia : parfois ce qui paraît simple est le plus compliqué. En effet, la reine sortit une boîte de sa poche et dit simplement : - Ô roi de justice, qu'y a-t-il dans ma boîte ? Le roi n'était pas devin et se trouva dans l'embarras. Il fit donc appel aux génies qui lui soufflèrent à l'oreille ce que contenait cette boîte. Salomon regarda la jeune femme avec un léger sourire car de tout temps, en Orient, les femmes ont toujours été comparées à des perles. Il murmura très séducteur : - Ô reine de beauté, dans ta boîte, il y a une perle noire... non-percée. Balkis, imperturbable, enchaîna comme si elle ne parlait que de perles et uniquement de perles : - Ô roi de justice, sauras-tu percer la perle ? Salomon devina qu'elle cherchait à dire autre chose à travers ce jeu ambigu. Pour gagner du temps, il décida de résoudre l'énigme de la perle, au sens propre, car à son époque, on ne savait pas encore percer les perles, pour les mettre en colliers. Il fit donc appel aux génies et leur demanda s'ils pouvaient percer la perle. Mais ces derniers firent d'atroces signes d'impuissance devant la petitesse de l'objet. Alors le roi appela les animaux. Le termite se proposa et réussit si bien, qu'on put enfiler la perle sur un cheveu. Le roi, ravi, lui demanda : - Que veux-tu, en récompense ? - Ô grand roi, répliqua le termite, je voudrais trouver ma nourriture dans le bois. - Cela t'est accordé ! Et c'est depuis ce temps que le termite nous mange le bois.

09/2011

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Cinéma

Histoire d'une revue. Tome 1, A l'assaut du cinéma (1951-1959)

Avril 1951. Dans un petit bureau des Champs-Elysées, Jacques Doniol-Valcroze, Lo Duca et Léonide Keigel feuillettent les premiers exemplaires d'une nouvelle revue voulue par André Bazin : les Cahiers du cinéma. La couverture du premier numéro est déjà jaune, et sera longtemps un signe de ralliement des cinéphiles. Mai 1959. Les Quatre Cents Coups triomphent au Festival de Cannes. Derrière François Truffaut, c'est toute une génération de critiques - de Claude Chabrol à Jean-Luc Godard, Jacques Rivette ou Eric Rohmer - qui passe avec armes (un don certain pour la polémique) et bagages (une passion et une vraie intelligence du cinéma) du côté de la mise en scène. On connaît la suite. Entre ces deux dates. L'histoire des Cahiers du cinéma est celle d'une génération enthousiaste et injuste, brillante et provocatrice, conviviale et divisée, qui va donner naissance à la Nouvelle Vague. La figure centrale de ce noyau de moralistes du cinéma est incontestablement André Bazin qui, selon le mot de Truffaut, fut "un homme célèbre par sa bonté". Du côté de Renoir et Rossellini, défendant le cinéma hollywoodien, pourfendant "une certaine tendance du cinéma français", ces jeunes Turcs inventent, au fil des débats et des polémiques, cette "politique des Auteurs" qu'incarnent des réalisateurs alors méprisés ou incompris tels que Hitchcock, Hawks, Lang, Nicholas Ray ou Minnelli, et qui va révolutionner la critique de cinéma dans le monde. Relisant les textes, traquant les personnages, profitant de sources d'archives inédites, Antoine de Baecque raconte les dix premières années d'une revue qui ne pouvait laisser quiconque indifférent. Il offre ainsi le premier récit du "cinéma vu de la critique", d'une critique qui laisse aujourd'hui encore le lecteur haletant, ravi, parfois irrité, ou à bout de souffle.

04/1991

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Littérature française

Oeuvres complètes, tome 15. Radio Vian

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Radio Vian Ce volume regroupe pour la première fois tous les textes radiophoniques de Vian qui ont pu être retrouvés. Au micro, Vian parle certes de radio, mais aussi de jazz, de chanson et d'actualité. Ses propos révèlent sa curiosité et sa compétence, comme le dit si justement Claude Rameil. Et surtout, il s'exprime ici avec candeur et spontanéité sur ses romans, son théâtre, et autres oeuvres sur lesquelles il n'est généralement guère prodigue de parole. Pour terminer brillamment, une version entièrement remise à jour du fameux dictionnaire des personnages de Vian que Gilbert Pestureau avait publié voici presque vingt ans vient couronner - index raisonné et indispensable - cet ultime volume des Ouvres du prolifique Bison Ravi. Gilbert Pestureau Marc Lapprand Textes radiophoniques Dictionnaire des personnages

11/2020

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Loisirs et jeux

Les contes russes

Le poisson d'or : Un conte sur le revers de la colère et de l'envie Un pêcheur et sa femme vivent modestement au bord de la mer. Un jour, le vieux attrape un petit poisson d'or, qui le prie de le rejeter à la mer, promettant d'exaucer ses voeux en échange. Le pêcheur le libère sans rien lui demander. Encore sous le charme de cette rencontre, il raconte le prodige à sa femme. Mais celle-ci se met en colère et lui demande de retourner voir le petit poisson d'or pour obtenir un baquet neuf. Le vieux exécute l'ordre et le petit poisson d'or exauce le voeu. Mais, insatisfaite, la vieille se fâche et réclame toujours plus : une isba, une parure, des serviteurs, un palais, une couronne, un immense royaume... Le vieux est de plus en plus embarrassé et la mer de plus en plus agitée. Jusqu'où l'envie et la colère conduiront-elles la vieille femme ? Macha et l'ours : Un conte sur la victoire de la patience et de la ruse En ramassant des baies, Macha se perd dans la forêt malgré la mise en garde de ses grands-parents. De sapin en sapin, de bouleau en bouleau et de ravin en colline, elle arrive au fond du bois touffu et découvre l'isba d'un gros ours. Il s'ennuie tout seul et voudrait qu'elle reste un peu avec lui. Elle entretiendra alors sa maison. Macha travaille beaucoup et rêve de revenir chez elle. Patiemment, elle imagine une ruse. Un jour, elle propose à l'ours d'apporter un panier avec un gros gâteau à ses grands-parents... L'esprit rusé de Macha aura-t-il raison de la gourmandise du gros ours ?

10/2018

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Policiers

River Falls - Saison 2 Tome 3 : Souviens-toi de River Falls. Une enquête de Mike Logan et Jessica Hurley

Désormais séparé de sa compagne, Jessica Hurley, le shérif Mike Logan a du mal à cacher son mal-être. Son caractère bougon a repris le dessus, pour le grand désespoir de ses proches, en particulier de sa fidèle lieutenante Lindsay Wyatt, qui est prête à tout pour lui faire retrouver le sourire. Pour sa part, elle file le parfait amour avec le journaliste Stephen Callahan, avec qui elle vient d'emménager. C'est dans ce contexte que le tournage d'un film, inspiré des hauts faits de Logan et Hurley, commence à River Falls. Ulcéré par ce choix, Logan n'a pas de mots assez durs contre les producteurs, qu'il accuse de vouloir faire de l'argent sur la tragédie des autres. En grand fan des acteurs principaux, Stephen Callahan est en revanche ravi de réaliser une série de reportages en plateau. Il fait équipe avec Marion, "l'enfant sauvage", qui l'a déjà secondé, quelques mois plus tôt. Tout serait parfait si un terrible drame ne venait entacher le tournage. La productrice du film est en effet retrouvée morte dans sa chambre d'hôtel. Simple accident, suicide... ou meurtre ? Aidés de leurs fidèles comparses, Logan et Callahan enquêtent chacun de leur côté, et ils ne sont pas au bout de leurs surprises... Troisième et dernier épisode de la saison 2 de "River Falls", la série culte d'Alexis Aubenque, Souviens-toi de River Falls en est le tome le plus émouvant et le plus surprenant. Logan doit enfin faire face à son passé... pour le meilleur et pour le pire. Il se pourrait bien aussi que ses aventures ne s'arrêtent pas en si bon chemin... Etes-vous prêts pour une saison 3 ?

06/2019

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Histoire des idées politiques

Robert Henri Desbordes

Robert-Henri Desbordes (1921-1997). Il appartient au monde de la méritocratie qui trouve ses racines dans l'exigence de La Parabole des Talents, selon saint Matthieu. L'histoire que Robert-Henri, nous raconte, son histoire à lui, est un combat de tous les instants contre l'immobilisme et l'avilissement de l'Homme. La volonté, le courage et l'audace sont les garants d'un honneur qui guide son action vouée à l'amour de sa Patrie : la France. C'est un vrai parisien qui connaît parfaitement la Capitale, ses rues, ses avenues, ses faubourgs, ses places, mais aussi et surtout son histoire. Il a effectué toutes ses études au lycée Janson de Sailly, ainsi que sa préparation aux Grandes Ecoles, avant d'intégrer Centrale Paris. Il nous décrit avec beaucoup de précisions et d'humour ses années à Janson Paris, la " drôle de guerre " avec les chahuts et les actions de résistance des lycéens et des étudiants contre l'occupant Allemand et cet épisode historique de la célébration du 11 novembre à l'Arc de Triomphe. Une escapade en province, au Mans, au moment de l'entrée des armées allemandes dans Paris. Nous suivons avec délice et humour ses choix de vie et sa destinée dans les Mines du Nord et du Pas de Calais, à Bruay en Artois où il sera quelques années plus tard, ingénieur en chef de la Fosse 4. (Il a écrit sur ce sujet un livre, intitulé : Mineur, à Bruay en Artois, aux éditions G. de Bussac-1982) Un homme d'espoir que le destin a ravi trop tôt à son épouse, ses enfants et petits-enfants à qui il dédie ce livre posthume.

04/2023

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Terreur

Métamorphose

Pierre-Olivier Lacroix, Sébastien Raza, Jeanne Miromensil, Christophe Migon, Frédéric Durand, Laurent Copet, Stéphane Miller, Claire Chouteau, Sylwen Norden, Julien Brethiot, Olivier Polaert, Delphine Vidal, Simon Le Brigand, Eve Mattatia, Cédric Bessaies, Alexandre Ratel, Constantin Louvain, Thomas Siefert, Goliathus, Aurèle Lesanne, Hélène Carbonnel, Justine Dutertre, et Jean-Jacques Jouannais se partagent le recueil Métamorphose. Approchez-vous un peu plus près de leurs univers de folie... " J'éprouve une peur sans nom. " " L'écorché continuait de massacrer le cadavre, alors qu'un sarcophage était amené dans l'arène. Edgar replongea. Il devait lutter contre l'envie du démon, il devait l'empêcher d'agir. " " Soudain, sa tête se mit à bourdonner. Des émotions violentes l'assaillirent et il faillit hurler. Une autre créature apparut, tout près de lui. Trop près. Fix se jeta en arrière et se recroquevilla. " " Mais cette chose était remontée des profondeurs de la mort pour elle. " " Horrifié, je ne retins pas mes larmes en contemplant l'étendue de ma folie. Ca n'aurait jamais du arriver. " " Ses yeux reptiliens luisaient d'un éclat malsain. L'homme hurla devant le sourire qu'elle lui adressa. Un sourire où, à la lueur des flammes, deux rangées de dents acérées scintillaient comme des aiguilles de diamant. " " Au moment où je pense toucher le fond, la morte chavire tout doucement vers l'avant. Elle me tombe dessus et m'accable de toute son inertie. J'essaye de me dégager de cette position obscène qui aurait ravi le plus pervers des nécrophiles. " " Le visage du monstre s'était soudain animé, tandis que l'une de ses mains se refermait avec une force inouïe sur son poignet. Tentant d'échapper à cette étreinte, assurément due à une contraction post-mortem... "

04/2021

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Science-fiction, heroic fantas

Brume Tome 2 : La forêt des âmes perdues

Apprentie sorcière : croire en soi reste le plus puissant des sortilèges ! Recueillie dans la forêt par un père aimant, Brume est une petite fille espiègle qui ne rêve que d'une seule chose : devenir sorcière ! Le jour où son papa adoptif lui dévoile l'ouvrage secret qui entoure sa naissance, un grimoire de magie, tout s'éclaire. Et si Brume était une véritable sorcière ? Et la voilà, traînant un chaudron d'occasion derrière elle, prête à ouvrir sa première échoppe de sorcière ! N'en faisant qu'à sa tête, elle recrute en chemin son assistant, un petit cochon prénommé Hubert, et se lie d'amitié avec Hugo, un petit garçon ravi de l'aider dans cette entreprise exaltante. Mais Brume ne semble pas avoir les aptitudes d'une véritable sorcière... Ses sorts ne produisent aucun effet. Quant à sa première potion, elle vient de plonger tout le village dans un épais brouillard ! Peu importe : convaincue de la puissance de ses pouvoirs, elle décide de s'engouffrer dans la forêt interdite pour combattre un dragon légendaire qu'elle tient pour seul responsable de ce brouillard nauséabond. Têtue, déterminée et un brin arrogante, elle va entraîner Hugo et Hubert dans une folle aventure qui va en surprendre plus d'un. Et si Brume avait réellement un don et une destinée hors du commun ? Jérôme Pélissier et Carine Hinder entrent au catalogue Glénat avec une série désopilante mettant en scène une petite héroïne forte, drôle et attachante qui évolue dans univers hors du temps. Le dessin très doux et soigné de Carine Hinder et le scénario rythmé de Jérôme Pélissier font de cette trilogie la série jeunesse de la rentrée à ne pas manquer !

04/2023

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Histoire internationale

Le cimetière des innocents. Victimes et bourreaux en Russie soviétique 1917-1989

Au début des années 90, alors que l'empire s'écroule et qu'on croyait tout savoir sur la terreur soviétique, les archives les plus secrètes du régime, du Comité central, du KGB et de la Guépéou vont devenir accessibles pendant une courte période de temps et révéler une barbarie insoupçonnée. Alexander Yakovlev est alors un ancien responsable du régime chargé, sous Gorbatchev, de recenser et de réhabiliter les victimes du communisme dans son pays. De ces archives, il tirera cet inventaire méthodique et détaillé des crimes du système soviétique, de l'époque de Lénine jusqu'à la perestroïka. Il y dénonce la prédilection de Lénine pour les prises d'otages, considérées comme un moyen de consolider le système ; les mauvais traitements de près d'un demi-million de prisonniers de guerre, rentrés au pays après la guerre finno-soviétique ; les terrifiants échanges entre Staline et Romain Rolland sur la punition des enfants et des adolescents ; les nombreuses intrigues et dénonciations visant divers artistes et écrivains ; la persécution des compagnies théâtrales et des cinéastes dans les années 30 ; le sort réservé à la minorité coréenne ; les préparatifs de la déportation des Juifs à l'époque du "complot des blouses blanches", juste avant la mort de Staline... Il revient sur les mesures de répression touchant les minorités ethniques ou nationales dirigées notamment contre les Ukrainiens, les Allemands de la Volga, les Tatars de Crimée, les Ingouches, et étudie - de façon particulièrement pertinente aujourd'hui - les mauvais traitements infligés dès les années 30 par les Soviétiques aux Tchétchènes. Cet ouvrage n'a rien d'un compte rendu clinique et froid. Fondé à la fois sur l'expérience personnelle de l'auteur et sur l'accès privilégié qu'il a pu avoir à certaines sources, c'est un cri de révolte et de honte lancé au soir de sa vie par un homme brisé par ses découvertes.

09/2007

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Histoire de France

Pechkoff, le manchot magnifique

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le "Manchot magnifique", est une légende oubliée du XXe siècle. Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats - il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux Etats-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'Etat soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de "Manchot magnifique" pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

09/2019

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Géopolitique

Russie, le logiciel impérial

L'offensive de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, lancée le 24 février 2022, a surpris, par son ampleur, tous les observateurs du monde russe et post-soviétique. Les analyses de ce conflit sont multiples et contradictoires. Plusieurs grilles de lecture reviennent néanmoins : démocratie (ukrainienne) contre autoritarisme (russe), nation (ukrainienne) contre Empire (russo-soviétique), Europe-Occident (Ukraine) contre Eurasie (Russie), émancipation (ukrainienne) contre oppression coloniale (russo-soviétique), société civile (ukrainienne) contre Etat oppressif (russe)... Or, une question est toujours évacuée ou oubliée, c'est celle de l'Etat. Pour la Russie comme pour tous les pays de son ancien " empire " , la construction de l'Etat et la hantise de son effondrement sont centrales. Cet ouvrage vise à resituer ce conflit dans la longue continuité de l'Etat russe moderne (Empire russe, URSS, Fédération de Russie). Il faut revenir sur la dynamique impériale qui a présidé à sa création et à l'expansion géographique progressive de l'Etat russe depuis le XVe siècle pour analyser et comprendre le présent. Titulaire d'un doctorat et d'une HDR (Habilitation à Diriger les Recherches) en science politique à l'IEP de Paris, Jean-Robert Raviot est professeur de civilisation russe et soviétique à l'Université Paris-Ouest Nanterre La Défense depuis 2000. Au cours des années 1990, il a effectué plusieurs séjours de longue durée en URSS puis en Russie : à l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de Moscou (IMEMO), à l'Institut de sociologie de la section sibérienne de l'Académie des sciences de Russie à Akademgorodok (région de Novosibirsk) ainsi que des missions plus ponctuelles dans les républiques du Tatarstan (Volga) et du Bachkortostan, ainsi que dans d'autres régions de Russie. Il a dirigé les Collèges universitaires français de Saint-Pétersbourg (1997-1998) puis de Moscou (1998-1999). Il est auteur de plusieurs ouvrages, dont "Démocratie à la russe" (Ellipses) et "Russie, vers une nouvelle guerre froide ? " (Documentation Française)

02/2024

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Sciences politiques

A la vie

Ce livre est la relation d'un parcours - celui de Benny Lévy - à travers la voix de sa femme Léo, un itinéraire où les exigences de la pensée et les gestes quotidiens s'ajustent au plus près, alliant à l'extrême rigueur un généreux amour de la vie.« Dans la lumière sans complaisance des matins de Jérusalem, trois stations?: la maison, la maison de prière, la maison d'étude. Le soir, une fois par semaine, détour par le lieu d'enseignement où un public bariolé, passionné, vient écouter le petit homme en noir. Simplicité des rythmes, transparence des jours, soi rassemblé. À Jérusalem, aucun mystère, pas de recoins obscurs grouillant de projections fantasmatiques. Mais ailleurs?? En d'autres temps??Le chef révolutionnaire sans nom, à l'existence improbable, en tout cas invisible, pouvait-il vraiment du chaos des faits et des discours faire émerger une vision et une visée claires??Il eut des maîtres. Côté philosophie, il se réfère à Sartre, Althusser et Lévinas. Côté sagesse d'Israël, il a été enseigné par un cabaliste ashkénaze, un rav français d'origine marocaine, un Yérouchalmi d'ascendance lituanienne. Enfin, au cour de l'énigme, quel lien entre ce tout jeune Juif arrivé d'Égypte, pathétique et ardent, en quête acharnée d'assimilation, et la fille du faubourg Saint-Antoine, placide, rigolote par parti pris, qui portait encore vivaces les traces des villes juives de Pologne?? Étrange rencontre. Plus étrange encore, la constance malgré les turbulences. »

09/2013

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Levinas

De l'être à la lettre. Philosophie et judaïsme dans l' uvre d'Emmanuel Levinas

Cet ouvrage propose de souligner le passage de l'être à la lettre en mettant l'accent sur la rupture avec l'ontologie. Il décrit le mouvement allant de l'un à l'autre dans une sorte de "? séparation liante ? " (AHN, p. 185) qui n'implique guère de reniement - ni d'un côté ni de l'autre. Il ne propose pas de synthèse, mais une autre distribution d'accents. Dans un premier temps, l'auteur s'interroge ? : cette façon de penser conduit-elle Levinas "? hors du champ de la philosophie ? "? ? Puis il met Levinas "? à l'épreuve de l'autre ? ", en le confrontant - toujours à partir de la perspective judaïque - à des auteurs tel que Rosenzweig sur les questions de l'éducation, Meschonnic sur la modalité du sacré, Blanchot sur l'être Juif, Janicaud au sujet du tournant théologique qu'il aurait imprimé à la phénoménologie, ou encore Benny Lévy sur l'attachement marqué de Levinas au "? grec ? ", à savoir à la philosophie. Toutefois, l'originalité de l'ouvrage réside dans la comparaison à des auteurs beaucoup moins connus dans notre espace européen ? : à Leibovitz pour lequel le judaïsme est une "? religion revendicative ? ", assignant l'humain aux commandements ? ; à Israël Salanter - fondateur du Moussar à Kovno, en Lituanie ? ; au rav Soloveitchik sur la question de la halakha. Mais aussi à un penseur étonnant et tonique, Daniel Epstein qui nous a livré, en hébreu, une présentation magistrale, précise et en nuances.

02/2022

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Littérature francophone

Vigile

Au coeur du grand marché de Gbèwi vit une population singulière de gamins que les usagers appellent " Dogbè ", mais eux-mêmes préfèrent se nommer : " vigiles du marché ". Ceux-là dont le tribunal populaire a fait des indésirables, sont pourtant ceux qui y rendent de précieux services, assurent la sécurité des marchandises, donnent des informations précieuses et veillent sur le marché quand les marchands et les passants l'abandonnent la nuit pour aller se coucher dans de douillets lits. C'est ce groupe de gamins aux habitudes curieuses qu'Ola vient rejoindre après avoir fugué de chez son oncle. En compagnie d'autres vigiles, comme son ami Ahmadou, il découvre des égouts humains qu'il ne pouvait soupçonner. Ce fut une aventure qui imprima en son âme de secrètes évidences : " Je pars en sachant que se trouvent par dizaine tapis dans des coins inimaginables de ce marché des enfants et des garçonnets qui souffrent un lent martyre. Je pars avec la conviction née du parcours d'Ahmadou que le dernier mot reste le nôtre. Je pars dans l'espoir qu'un jour chaque " vigile du marché " sortira de ce trou à galère, pour retrouver quelque part, les rayons d'affection qui lui permettront de marcher vers le bonheur sans devenir précocement adultes. Je pars en pensant que ma dulcinée aura un Don Juan de moins et peut-être aussi un ange de moins. Qui prendra soin d'elle contre ces vampires assoiffés d'âmes innocentes et vulnérables ? Je pars en saluant la bravoure des " vigiles " qui sacrifient au bonheur de ce marché leurs âmes laissées-pour-compte ".

10/2021

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BD tout public

Les champs d'azur Tome 1 : Les pionniers

Au début du siècle dernier, le ciel est un vaste champ mal connu qui fascine et effraie. Un espace infini qui attire les aventuriers romantiques, les têtes brûlées ou les colons pragmatiques. Mais quelles que soient leurs origines, leurs méthodes et leurs intentions, tous sont habités par la même ferveur. Hantés par une passion exclusive pour laquelle ils vont jouer leur fortune et leur vie. Les uns, venus de nulle part comme Théodore Fayard, sont dotés d'un instinct hors du commun pour tout ce qui touche au "plus lourd que l'air": Les autres, issus du monde mécanique comme Fernand Joliot, mettent au service de cette industrie naissante l'expérience acquise dans le vélo, la motocyclette ou l'automobile. De la rencontre entre ces deux hommes, aussi féconde qu'explosive, vont naître une firme et un clan. Une famille ballottée par les convulsions de l'Histoire et les haines internes. Une dynastie qui marquera le siècle autant qu'il la marquera. Théodore Fayard a dix ans lorsqu'il croise son destin. Ce qui se passe ce jour-là, tandis qu'une mauvaise chute l'a jeté au fond d'un ravin des Vosges, a la saveur des miracles. Avant même sa guérison, le jeune Théo n'a plus aucun doute sur ce qu'il fera de sa vie : il la consacrera à la conquête des airs. Durant la décennie suivante, il se fait abonner à l'Aérophile, étudie avec avidité tout ce qui concerne les machines volantes, puis commence à construire ses propres planeurs en modèle réduit. Et peu à peu grandit en lui le désir de fabriquer un véritable appareil, comme ceux des frères Wright ou du capitaine Ferber ; mais pour un fils de rien, sans appui et sans le sou, c'est un rêve inaccessible... à moins que d'autres fous d'azur, plus fortunés que lui, ne décident de conjuguer leur passion avec la sienne.

04/2010

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Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

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Histoire internationale

Mihailovic, Héros trahi par les Alliés (1893-1946)

Le 17 juillet 1946, le général Draza Mihailovic est fusillé par les communistes yougoslaves au terme d'une parodie de procès. Avec sa mort disparaît le chef de la résistance monarchiste anti-allemande, dernier obstacle à la conquête de la Yougoslavie par Tito. Né en 1893 au coeur de la vieille Serbie, décoré à de multiples reprises durant les deux guerres balkaniques (1912-1913) et la Première Guerre mondiale, Mihailovic intègre ensuite l'état-major de l'armée yougoslave. Après un séjour de quelques mois en France, il est nommé attaché militaire à Sofia puis à Prague. Ses avertissements contre le danger allemand ne sont pas entendus : la Yougoslavie est balayée en quelques jours par l'offensive du IIIe Reich d'avril 1941. Refusant la défaite, il rejoint le plateau de Ravna Gora où il crée la première guérilla de résistance en Europe occupée. En quelques mois, des dizaines de milliers d'hommes se rangent derrière lui, pour une Yougoslavie libre et royale. Depuis Londres, le roi Pierre II le nomme ministre de la Guerre du gouvernement yougoslave en exil. Après l'entrée en résistance des partisans de Tito en juillet 1941 et l'échec d'une action commune contre l'ennemi nazi, les troupes de Mihailovic doivent combattre sur plusieurs fronts : contre les Allemands, contre les ustasi croates alliés de Hitler, enfin contre les communistes. D'abord considéré comme le héros du monde libre par les Alliés, « le Chouan de Serbie » est abandonné par ceux-ci après des tractations entre Churchill et Staline. Les titistes ne parviennent à s'emparer de lui qu'en mars 1946 alors qu'il est encore à la tête d'une armée de plusieurs dizaines de milliers d'hommes. Draza Mihailovic fut autant victime de l'infiltration des services d'espionnage alliés par les agents communistes que par le cynisme et la lâcheté de l'Occident. Surtout, son destin tragique incarne celui de nombreux peuples européens, victimes successives de deux totalitarismes du XXe siècle.

02/2011