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Istanbul tribunal Erdogan

Extraits

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Jeanne d'Arc

Elle a fait la France de son vivant et plus encore pendant les siècles qui suivirent son martyre. Son irruption dans la guerre de Cent Ans change le cours de l'Histoire. Guidée par des voix qui lui intiment de bouter les Anglais hors du royaume, Jeanne devient la Pucelle, chef de guerre et héros politique. Elle communique sa hardiesse à ses compagnons d'armes et à Charles VII, qu'elle fait sacrer à Reims. Mais sa renommée, jusqu'au-delà des frontières, ne se résume pas à sa vaillance. Elle est également édifiée par tous ceux qu'effraie la figure d'une femme prophétesse et guerrière : Jeanne d'Arc terrorise les Anglais et sans doute ses juges. Ils font d'elle une "putain ribaude" et une sorcière, la capturent, l'emprisonnent, la soumettent à un procès inique qui la condamne au feu. C'est la construction d'un personnage maléfique que ce livre donne à lire, en interrogeant les sources à frais nouveaux. Le procès de condamnation, véritable tribunal d'inquisition, fabrique des chefs d'accusation pour déshonorer la Pucelle : son alliance avec le diable, ses échanges avec les démons, le signe mystérieux qu'elle aurait présenté à Charles VII pour le persuader d'asseoir son pouvoir légitime... Pourtant, son courage et son supplice n'ont pas suffi à lui attirer la reconnaissance du roi. Pour lui, Jeanne d'Arc a en partie échoué dans ses prophéties comme dans la guerre. Reste le peuple, dont on explore ici les croyances et les peurs ; car c'est le peuple qui restitue finalement à Jeanne d'Arc son honneur, avant que la légende ne s'en empare.

02/2022

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Histoire internationale

Rwanda, face à face avec un génocide

Rwanda. Avril-juillet 1994. Cent jours, un million de morts, cent vingt-cinq mille détenus dans les prisons et les cachots. Dix ans plus tard, s'est ouvert à Arusha devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda l'un des grands procès de l'histoire : Militaires II. La barbarie à entendre... et à juger. Didier Patry, membre d'Avocats sans frontières, se trouve impliqué dans ce drame et ses conséquences. Parce que tout accusé a droit à une défense, il a choisi d'affronter l'horreur. Sa destination ? Le cloaque de l'humanité. Voyage sans escale. Un voyage qui le place autant face à un génocide qu'à lui-même. Mal-être suscité par la défense du capitaine Innocent Sagahutu, présumé responsable du viol et de l'assassinat du Premier ministre ainsi que des meurtres de dix Casques bleus belges de la Minuar, ou par le souvenir d'un précédent séjour au Rwanda pour assurer la défense d'un instituteur présumé génocidaire encourant la peine de mort ? Aux enfers descendus, en deçà de l'Histoire, au-delà des massacres, ce livre personnel, sobre, nourri de témoignages inédits, sans volonté de prendre parti en faveur d'un camp ou d'un autre, est le journal d'un homme et d'un avocat devant plaider l'implaidable. Un document intense et mouvant, un témoignage remarquablement écrit afin que la mémoire ne soit plus l'amnésie du présent, que l'histoire des uns ne s'inscrive plus dans le rejet des autres et que l'homme n'apprenne plus la géographie par les drames de l'histoire.

04/2006

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Droit

Droit des entreprises en difficulté. Edition 2023

Une présentation de l'ensemble des procédures collectives permettant de comprendre le déroulement du traitement des entreprises en difficulté. Le droit des entreprises en difficulté - ou droit des procédures collectives - tente d'empêcher ou d'accompagner la disparition de l'activité générée par un entrepreneur en grande difficulté économique si son redressement est possible. Via les dispositifs mis en place par le législateur, les entreprises peuvent anticiper l'installation durable de leurs difficultés, négocier à l'amiable avec leurs partenaires économiques pour assurer leur sauvetage, demander l'ouverture d'une procédure judiciaire pour apurer leur passif, réaliser des opérations de cession d'activité et même mettre en oeuvre une liquidation judiciaire lorsque les difficultés sont devenues irrémédiables. Cette nouvelle édition 2022 intègre les dispositions de l'ordonnance n° 2021-1193 du 15 septembre 2021 portant modification du livre VI du code de commerce et qui réforme le droit des entreprises en difficulté en transposant en droit français la directive "restructuration et insolvabilité" et en pérennisant des règles prévues par les ordonnances prises pendant la crise sanitaire (accélération de la procédure d'alerte et pouvoir renforcé du président du tribunal, pérennisation et clarification pour la procédure de conciliation, dispositions relatives à la sauvegarde et à la sauvegarde accélérée (diminution des délais)... Points forts - Un cours clair, structuré et accessible pour l'étudiant - De nombreux tableaux et schémas pour illustrer les différentes procédures - Conforme au cours de Droit des entreprises en difficulté et permet d'acquérir les connaissances qui sont nécessaires Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Mémentos GUALINO sont imprimés sur papier 100% recyclé.

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Droit

L'essentiel de la procédure civile. Edition 2022-2023

Une présentation de la procédure civile à jour des dispositions de la loi pour la confiance dans la justice. La procédure civile définit d'abord les conditions de la mise en oeuvre du droit d'accès à un tribunal et établit des juges compétents pour statuer. Puis elle organise le déroulement du procès jusqu'à l'obtention d'un jugement, en déterminant les principes fondamentaux d'un procès équitable (respect de la contradiction, délai raisonnable, égalité des armes). Elle détermine ensuite les conditions d'élaboration du jugement, ainsi que les attributs dont il est doté pour que la décision du juge acquière l'autorité de la chose jugée et institue des mécanismes procéduraux permettant de contester la décision (voies de recours). Enfin, la procédure civile réglemente les conditions de l'exécution des jugements (force exécutoire, signification). C'est ce cheminement qui est présenté dans cet ouvrage, composé de 4 parties : les droits au juge ; la compétence ; la procédure ; les voies de recours. Seules les procédures civiles d'exécution (saisies) ne seront pas traitées dans cet ouvrage, puisqu'elles sont étudiées dans un livre autonome du même auteur dans la même collection. Cette nouvelle édition 2022 intègre les dispositions de la loi pour la confiance dans la justice notamment les décrets d'application dont le dernier du 25 février 2022 favorisant le recours à la médiation judiciaire devant toutes les juridictions. L'auteur illustre ses propos des références jurisprudentielles et doctrinales les plus récentes. Points forts - Réviser et faire un point actualisé - A jour des dernières évolutions législatives, réglementaires et jurisprudentielles - L'essentiel des connaissances indispensables sur la matière

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Criminalité

La cavale. La course folle du Roi de l'arnaque

La course folle du Roi de l'arnaque "Je quitte le tribunal par la grande porte et dévale fièrement les marches en pierres blanches. A la Arsène Lupin. [... ] Putain, ils sont fous... J'ai pris huit ans ! " En juillet 2016, après des mois de tension, la sentence tombe : Marco Mouly est condamné à huit ans de prison pour avoir participé à la plus grande fraude fiscale à la taxe carbone jamais réalisée en France. Roi de l'arnaque, mais aussi de la frime et de la tchatche, il décide qu'il en sera autrement. Il s'engage dans une course folle pour échapper à Interpol. Cinq mois. Quatorze pays dont l'Italie, la Grèce, l'Egypte, Cuba, Israël. Voici le récit des aventures délirantes, des prises de risque insensées et des moments de doute d'un homme-caméléon. A propos des auteurs Personnage principal d'un documentaire Netflix sur les " Rois de l'arnaque " à la taxe carbone, Marco Mouly se raconte ici sous la plume de Julie Madar, autrice et réalisatrice. La Cavale est en cours d'adaptation par Kelija Productions. " Marco Mouly dévoile les secrets de son échappée belle de cinq mois. Une cavale à sa façon : clinquante et bruyante. " Vincent Monnier, L'Obs " Grâce au talent de plume de Julie Madar, un récit haletant sur l'échappée de Marco Mouly de cinq mois avant la prison. " Séverine Servat, Gala " Les confessions d'un malfrat flamboyant. " Jean-Jacques Lecocq, Ciné Télé Revue " La vie d'un bandit a tout d'un film d'action, surtout quand c'est lui qui la raconte. " Nous Deux

09/2023

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XVIIe siècle

Moi, Louis Gaufridy, ayant soufflé plus de mille femmes. Une confession de sorcier au XVIIe siècle

Le 30 avril 1611, un curé marseillais, Louis Gaufridy, est brûlé vif à Aix au terme d'un procès instruit par le parlement de Provence. Il est reconnu coupable d'avoir causé la possession diabolique de plusieurs religieuses d'Aix, ainsi que d'avoir initié à la sorcellerie l'une d'entre elles, la jeune Madeleine de Demandolx. Thibaut Maus de Rolley propose une nouvelle lecture de cet événementjudiciaire majeur du début du règne de Louis XIII. L'enquête s'articule autour des aveux livrés par Gaufridy à la justice, dans lesquels le prêtre raconte sa vie de sorcier, décrit les messes noires célébrées au sabbat et révèle avoir reçu du diable le pouvoir de rendre les femmes folles de désir en leur soufflant au visage. Moi, Louis Gaufridy examine comment cette "confession" s'est forgée au cours du procès, avec en point de mire une question cruciale : lorsqu'ils passaient aux aveux, les hommes et les femmes accusés de sorcellerie n'étaient-ils que les récitants passifs des fantasmes des juges, ou prenaient-ils part à l'invention de ces histoires diaboliques ? Est-il possible d'entendre leur voix propre dans les dépositions consignées par les greffiers ? A l'aide de documents inédits, ce livre novateur montre aussi comment cette fiction élaborée dans l'enceinte du tribunal s'est ensuite largement diffusée par l'imprimé, pour donner lieu à des réécritures qui éclairent d'un nouveau jour l'histoire de la littérature du crime, tout en nous permettant de mieux comprendre comment un procès de sorcellerie était reçu par ses contemporains immédiats, au plus fort de la chasse aux sorcières en Europe.

09/2023

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Droit

La justice congolaise face aux crimes internationaux commis en RDC

Les différentes guerres et rébellions qui ont ravagé la République démocratique du Congo, ont fait en quelques années plusieurs millions de morts, ce dans une certaine indifférence ou apathie de la communauté internationale. On ne peut plus ignorer l'ampleur des crimes commis dans les zones de combats où le viol constitue une véritable arme de guerre. Devant la gravité de ces crimes dont la plupart ont été répertoriés dans le rapport Mapping des Nations Unies et l'absence de justice, l'évaluation faite de la justice congolaise et des quelques jugements rendus révèle son incapacité matérielle à répondre efficacement aux crimes et le manque de volonté politique à poursuivre les personnes ayant la plus grande responsabilité dans la commission de ces crimes odieux. Se pose alors la question du mécanisme judiciaire approprié (TPI, CPI, Chambres mixtes, Cour africaine des droits de l'homme...) pour réprimer les crimes commis en RDC avant et après l'avènement de la CPI. Cette dernière quelque soit sa vocation universelle, n'a ni le temps, ni les moyens financiers de répondre aux espoirs de toutes les victimes congolaises. La fermeture prochaine des Tribunaux pénaux internationaux ad hoc pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie ouvre donc la voie à la possibilité de création d'un tribunal pénal international ad hoc pour la RDC et l'institution des chambres spécialisées mixtes au sein des juridictions congolaises. En définitive, l'efficacité du dispositif judiciaire mis en place pour la répression des crimes internationaux dépend dans une grande mesure de l'agencement des rapports entre les juridictions internationales, internationalisées et nationales, mais également du rôle de la compétence universelle des tribunaux nationaux.

09/2014

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Criminalité

Faute de preuves. Enquête sur la justice face aux révélations #MeToo

Depuis la vague #MeToo, les dossiers de violences sexuelles se multiplient. Dans les commissariats, à la barre, les victimes tentent de faire entendre leur parole. Mais la réponse policière et judiciaire n'est pas toujours à la hauteur. Les institutions sont mises en cause : de l'accueil défaillant au moment de la déclaration aux non-lieux trop souvent prononcés, on leur reproche leur inadaptation, voire leur indifférence. " La justice nous ignore, on ignore la justice ", avait lancé Adèle Haenel au nom de toutes celles et ceux qui ne portent pas plainte de peur de s'engager dans un parcours du combattant. C'est cette formule qui a guidé Marine Turchi dans une enquête saisissante sur les raisons de la défiance. Forte du témoignage de près de quatre-vingts interlocuteurs, des magistrates, des avocates, des policieres, mais aussi des femmes et des hommes de tous les milieux sociaux, protagonistes d'affaires médiatisées (Gérald Darmanin, Luc Besson, Roman Polanski...) ou pas, l'autrice pointe les obstacles que rencontrent ces dossiers et mesure, sur le terrain, l'impact des politiques affichées. Chemin faisant, elle contrecarre les arguments de ceux qui dénoncent opportunément un " tribunal médiatique " et crient à la " chasse à l'homme ", mais montre aussi les limites de ce que peut la justice. Ainsi au fil de chapitres qui font alterner coulisses de l'enquête et récits poignants, c'est bien le système dans son entier qu'elle nous dévoile. Il appartient à toutes et à tous, ensuite, de le changer. Marine Turchi est journaliste au pôle " enquêtes " de Mediapart où elle suit notamment les affaires de violences sexuelles.

11/2021

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Littérature francophone

Vigile

Au coeur du grand marché de Gbèwi vit une population singulière de gamins que les usagers appellent " Dogbè ", mais eux-mêmes préfèrent se nommer : " vigiles du marché ". Ceux-là dont le tribunal populaire a fait des indésirables, sont pourtant ceux qui y rendent de précieux services, assurent la sécurité des marchandises, donnent des informations précieuses et veillent sur le marché quand les marchands et les passants l'abandonnent la nuit pour aller se coucher dans de douillets lits. C'est ce groupe de gamins aux habitudes curieuses qu'Ola vient rejoindre après avoir fugué de chez son oncle. En compagnie d'autres vigiles, comme son ami Ahmadou, il découvre des égouts humains qu'il ne pouvait soupçonner. Ce fut une aventure qui imprima en son âme de secrètes évidences : " Je pars en sachant que se trouvent par dizaine tapis dans des coins inimaginables de ce marché des enfants et des garçonnets qui souffrent un lent martyre. Je pars avec la conviction née du parcours d'Ahmadou que le dernier mot reste le nôtre. Je pars dans l'espoir qu'un jour chaque " vigile du marché " sortira de ce trou à galère, pour retrouver quelque part, les rayons d'affection qui lui permettront de marcher vers le bonheur sans devenir précocement adultes. Je pars en pensant que ma dulcinée aura un Don Juan de moins et peut-être aussi un ange de moins. Qui prendra soin d'elle contre ces vampires assoiffés d'âmes innocentes et vulnérables ? Je pars en saluant la bravoure des " vigiles " qui sacrifient au bonheur de ce marché leurs âmes laissées-pour-compte ".

10/2021

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Notions

Espace public et démocratie délibérative : un tournant

Dans L'espace public (1962) Jürgen Habermas montrait comment à partir du XVIII ? siècle le principe de Publicité avait défini un nouvel espace politique au sein duquel s'opérait une médiation entre la société et l'Etat, sous la forme d'une "opinion publique" qui visait à transformer la nature de la domination. A travers les discussions publiques ayant pour objet des questions d'intérêt général, l'autorité politique était soumise au tribunal d'une critique rationnelle. Mais bientôt, à l'heure des démocraties de masse, Habermas constatait (en 1990) que l'interpénétration des domaines privé et public conduisait à une manipulation de la Publicité par des groupes d'intérêts et à un singulier désamorçage de ses fonctions critiques subverties en un principe d'intégration. Aujourd'hui, Habermas radicalise son analyse. Les réseaux sociaux effacent pour certains de leurs utilisateurs la délimitation constitutive entre sphère privée et sphère publique : chacun peut parler individuellement comme auteur d'une parole publique. Si dans l'espace public traditionnel, il fallait, pour devenir un tel auteur, se soumettre à la médiation des médias qui mesuraient la vérité, la rationalité et la cohérence logique de la parole, avec les réseaux sociaux la position d'auteur est immédiatement acquise pour chacun. Cette publicité immédiate de la parole intime et privée conduit à l'érosion des critères de rationalité". Maintenir une structure médiatique permettant à l'espace public de rester un espace inclusif et permettant à la formation de l'opinion et de la volonté publiques de conserver son caractère délibératif ne relève donc absolument pas du simple choix politique : il s'agit d'un impératif proprement constitutionnel".

02/2023

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Littérature étrangère

Omenuko ou le repentir d'un marchand d'esclaves

Nwosu Nwana (c. 1881 - 5 sept. 1968), qui prit au baptême le prénom de Pita (Pierre), est né à Arondizuogu dans l'Etat d'lmo, au sud-est du Nigeria, en pays igbo. Son père était fermier. Pita, l'aîné de cinq garçons, aimait le travail manuel et se mit comme apprenti chez un commerçant. II se convertit plus tard au protestantisme et se distingua bientôt par son audace dans la contestation de la religion traditionnelle. Quelque cinq ans après son mariage, il quitta Arondizuogu pour Uzuakoli, où il eut cinq enfants. Là, il servit la mission et le collège méthodistes comme menuisier-charpentier mais aussi comme interprète et prédicateur laïc de 1921 à 1951. A sa retraite, le 30 juin 1951, il revint dans son village pour s'y consacrer à sa ferme, et participer un moment au conseil municipal et au tribunal coutumier. II mourut de fièvre le 5 septembre 1968, pendant la guerre du Biafra. On retrouve dans son unique ouvrage, Ornenuko, plusieurs traits autobiographiques tirés de son expérience de commerçant, de ses démêlés avec l'administration coloniale et de ses audacieuses entreprises en forêt. Si le style de l'ouvrage est proche de la tradition orale, le sujet, lui, est bien de son temps. A une époque où un réseau déjà dense de routes commerciales reliait villes et marchés, le portrait-robot de l'lgbo moyen brossé par l'auteur, est celui d'un commerçant habile et peu scrupuleux, spécialisé dans l'import-export, habitué des voyages et adepte de l'émigration. Ce roman, le premier écrit en langue igbo, se déroule dans un décor profondément marqué par l'esclavage.

12/2010

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Droit

L'ogre du jugement. Les mots de la jurisprudence

D'innombrables plaintes sont venues s'échouer au tribunal civil au fil des XIXe et XXe siècles, des milliers de dommages privés y ont été publiquement exposés, discutés, avant d'être avalés par l'ogre du jugement : de sombres affaires de famille, des histoires d'enfants abandonnés, de parents maltraités, des avortements qui ont mal tourné, des époux qui se sont évaporés, mais aussi des accidents au travail ou ailleurs. Les magistrats les ont examinées et racontées dans cette grande anthologie de la jurisprudence que Jean-François Laé examine à son tour avec une rigueur qui n'efface pas l'émoi. C'est, en effet, une extraordinaire collection de récits de heurts et de malheurs, de violences infligées ou subies, de négligences au travail, de litiges en tous genres. Ils parlent du corps et des passions pour tenter de les cerner et les contenir. Ecrits par ces hommes de loi qui partagent évidemment les inquiétudes, conceptions et préventions de leur temps, ils témoignent de l'histoire des disciplines et des idées sur les " mœurs ". Mais c'est aussi une histoire du droit à l'œuvre, cherchant ses mots, polissant ses concepts, en inventant de nouveaux, à travers une longue série d'affaires judiciaires. Ainsi voit-on la notion d'injure migrer du code pénal au code civil pour qualifier l'inconduite d'un époux, l'adultère criminel céder le pas au divorce par consentement mutuel, le préjudice moral se préciser, les responsabilités, les imprudences comme les nuisances se détailler et se codifier. Où est la faute, l'offense, la maladresse ? Ces questions, sans cesse, sont reprises et remises sur l'établi du droit.

09/2001

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Sociologie

Jeunes - ville - violence. Comprendre - prévenir - traiter

Parce que la violence est polymorphe et omniprésente (dans les familles, à l'école, dans la rue, au travail, sur les stades, etc.), parce qu'elle saccage le besoin de paix et de sécurité nécessaire au développement de la personne et de toute sociabilité, parce qu'elle met en avant fréquemment les jeunes générations qui seront les adultes de demain, parce qu'elle insiste, également sur les différends actuels de la vie sociale, la Ligue française pour la santé mentale, reconnue d'utilité publique, et l'association Enfants et Espoir, délégation régionale de celle-ci, associées à l'Institut de sciences pénales et de criminologie de l'université d'Aix-Marseille III (Aix-en-Provence), au Tribunal de grande instance de Toulon, à l'hôpital d'instruction des armées Sainte-Anne, ont organisé un colloque de deux jours sur le problème de la violence dans la cité, sa dimension quotidienne et le rôle tenu par les populations jeunes. Ce colloque, placé sous le haut patronage de Madame Claire BRISSET, Défenseure des enfants, s'est tenu les 9 et 10 octobre 2002 au casino de Hyères-les-Palmiers (83400). Vingt sommités de la médecine, de la psychologie, du droit, de l'éducation, se sont jointes à des magistrats et à des policiers pour exposer leur point de vue et essayer de comprendre, afin de mieux le prévenir, ce phénomène majeur de notre temps, véritable défi à nos institutions et à nos cultures. Le ministre des Sports et de nombreuses personnalités y étaient présents ou représentés. Dans le présent ouvrage sont envisagés les formes et les lieux de violence, les aspects juridiques de celle-ci et son traitement.

05/2004

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Histoire de France

L'énigme Pierre Pucheu

"Allemands et collabos me haïssent pour ma réalité, tandis que gaullistes et Anglais me détestent sur ma légende"… Pierre Pucheu, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy de juillet 1941 à avril 1942, nourrit les controverses : a-t-il réellement désigné lui-même les otages fusillés à Châteaubriant, dont Guy Môquet, comme il en est systématiquement accusé ? A-t-il organisé les crimes judiciaires perpétrés par la section spéciale de la cour d'appel de Paris et le tribunal d'Etat, condamnant à mort des communistes pour avoir distribué quelques tracts ? Ou est-il au contraire le ministre qui, en zone libre, a permis l'arrestation de plusieurs centaines d'agents ennemis ? Celui qui adjura Pétain de partir pour Alger en octobre 1942 de manière à y appeler les Américains, rompre l'armistice et reprendre la guerre contre l'Allemagne ? Alors qu'il rejoint le camp allié dès novembre 1942 pour aller se battre en première ligne contre les Allemands avec l'aval du général Giraud, Pierre Pucheu est arrêté à son arrivée en Afrique du Nord, incarcéré, jugé, condamné, fusillé. Son procès, le premier de l'épuration, préfigure tous les autres. De Gaulle, tout en refusant sa grâce pour "raison d'Etat", fait cependant savoir qu'il lui "garde son estime". Symbole de cette contradiction, voire de ce regret, Pierre Pucheu est, avec le maréchal Ney, le seul condamné à avoir été autorisé à commander le peloton chargé de l'exécuter… Ni réquisitoire ni plaidoirie, cette captivante biographie conçue comme une enquête "comble – enfin ! – un trou noir de l'historiographie concernant Vichy, l'Occupation et la "collaboration"" (Jean-Marc Berlière).

09/2018

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Droit

Le nouveau droit des entreprises appliqué aux ASBL. Les ASBL et le CDE

L'année 2018 marque pour le secteur non marchand une évolution : les modifications en cours ou encore à intervenir tant au niveau du code de droit économique que du futur code des sociétés et des associations devrait sonner le glas d'une loi qui ne pourra pas fêter son centenaire, à savoir la loi bien connue du 27 juin 1921. L'évolution de l'environnement, et pas seulement climatique, pousse notre législateur à adapter et à moderniser notre droit. 2018 année charnière donc pour le non marchand. Ce dix-neuvième numéro est consacré au nouveau droit des entreprises appliqué aux ASBL. Il reprend les actes de la journée d'étude organisée le 25 octobre 2018 sur le sujet par SYNECO : Introduction (Fernand Maillard), Les ASBL insolvables (Philippe T'Kintet Denis Dufour), Les responsabilités des administrateurs d'ASBL (Michel Davagle), Les ASBL désormais considérées comme des entreprises et soumises au Code de droit économique : principes et conséquences principales (droit de la concurrence, pratiques du commerce, tribunal de l'entreprise) (Michel De Wolf), La Banque-Carrefour des Entreprises et les ASBL (Jean Pierre Vincke), Impact du code de droit économique et du projet de code des sociétés et des associations sur les subventions des ASBL (Pierre Georis). La revue " Les Dossiers d'ASBL Actualités -Non-Marchand/Economie Sociale " s'adresse à toute personne intéressée de près ou de loin par la gestion et l'administration des entreprises des secteurs non-marchands et de l'économie sociale, que celles-ci aient adopté la forme d'une ASBL, d'une société coopérative, d'une société à finalité sociale, d'une association de fait...

01/2019

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Droit

Littératures populaires du droit. Le droit à la portée de tous

La littérature populaire du droit existe-t-elle ? La question peut paraître incongrue alors que le droit est un savoir spécialisé et un privilège de la communauté des juristes. Le juriste n'est-il pas celui ou celle qui maîtrise tous les textes du droit ? C'est toutefois oublier que dans les caves et greniers ou dans les bibliothèques traînent une foule de livres qui ne sont ni scientifiques, ni réservés aux juristes. C'est également faire fi d'une question essentielle qui n'est autre que le droit intéresse tout un chacun et que "nul n'est censé ignorer la loi". De cette ambivalence relative à l'arme du droit naît un genre littéraire : les textes publiés à destination des profanes, cette littérature "populaire" en ce qu'elle n'est ni réservée aux juristes, ni forcément écrite par des juristes de profession. Il y a ainsi une littérature grise qui ne retient guère l'attention et qui pourtant véhicule ce qu'est le droit pour toute une population de professionnels divers et variés, de curieux et d'utilisateurs allant de l'artisan ou de l'architecte jusqu'à "l'homme de la rue" et qui n'ont jamais mis les pieds dans une faculté de droit, un cabinet d'avocat ou même dans un tribunal. Ni inventaire ni quête du droit dans la littérature, les études d'histoire du droit réunies dans ce volume, majoritairement issues d'un colloque organisé à la Maison française d'Oxford, se proposent ainsi d'explorer tout un continent inconnu en tentant de le cartographier, de le sonder et d'interroger son ancienneté et sa variété dans plusieurs pays européens.

02/2019

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Lecture 6-9 ans

Théâtre de la Jeunesse Tome 5 : Acqua alta ; La parole est à l’enfance ; Notre rivoluzione ; Au dodo, Mammout !

Ce cinquième recueil Théâtre de la Jeunesse propose quatre pièces de théâtre, pouvant être jouées par des groupes d'enfants ou d'adolescents. Acqua alta de Lucie Depauw ou l'odyssée cauchemardesque d'un petit garçon et d'une petite fille devenus des réfugiés climatiques, suite à la montée des eaux. Dans La parole est à l'enfance de Hans Limon, une figure de l'Adulte est traînée devant un tribunal par une ribambelle d'enfants résolus à lui demander des comptes sur le monde qu'on leur prépare. Dans Notre rivoluzione, Julie Aminthe nous emmène avec un groupe de collégiens, sous la chaleur rebelle de la Sicile, pour un voyage scolaire déjanté et libérateur. Avec Au dodo Mammout ! , Anouch Paré nous livre une fantaisie théâtrale sur le Covid-19. Confinée par la crise sanitaire dans une tour de sa cité, une famille est forcée de réinventer son quotidien. Nées entre octobre 2019 et mars 2020, ces quatre pièces font partie du projet Un(e) auteur(e) dans ma classe : il vise à faire lire, écrire, jouer du théâtre dans les établissements scolaires. La Saison Gatti est installée à la bibliothèque théâtrale Armand Gatti (La Seyne-sur-Mer, Var). C'est un centre des écritures contemporaines et des arts de la rue, centre ressource territorial d'éducation artistique et culturelle du Pôle - scène conventionnée d'intérêt national Art en territoire. Elle accueille régulièrement des auteurs en résidence d'écriture pour le théâtre et les arts de la rue et propose une programmation de lectures, de rencontres et de spectacles écrits pour l'espace public.

06/2020

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Littérature française

C’était en l’an 1698 qu’advint dans la ville le fait mémorable

Chronique, récit, bref roman - C'était en l'an 1698 qu'advint le fait mémorable raconte l'histoire d'une femme-homme qui vécut en Sicile au temps de l'Inquisition et du Baroque... A partir de la chronique d'un fait aussi mémorable qu'oublié, conservé dans les vieux livres des archives de la ville de Caltagirone, grâce à la main curieuse d'un potier qui se fit scribe, Maria Attanasio reconstruit savamment et poétiquement - en donnant une lumière et une tournure des plus singulières à des paysages et des mots aussi anciens que contemporains - l'histoire de Francisca, dont on va à la rencontre dans les venelles de cette vielle ville sicilienne... A la mort accidentelle de son mari, avec qui elle vivait pauvrement mais honnêtement et travaillait de pair à pair - pour échapper au seul destin concevable pour une misérable veuve au XVIIe siècle, c'est-à-dire la prostitution et la servitude - Francisca décide de se déguiser en homme et de continuer à travailler dignement... Mais les moeurs, à cette époque en ce lieu, la jugèrent différemment, accusée de sorcellerie, elle devra rendre compte de son comportement au Saint Tribunal... ""Femme au-dedans, homme au-dehors", répond-elle à la question de l'Inquisiteur. "Et si je faiz cette chose que de femme je deviens homme, je le faiz pour travailler, pour mordre mon bout de pain. " Et à son tour elle demande, on imagine avec quelle voix, avec quel regard rivé sur don Bonaventura [l'Inquisiteur] : "Moi ce faisant, à qui je faiz du tort, à qui je dérange, mon Maître ? ""

03/2022

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Littérature étrangère

Le boxeur polonais

Le narrateur, né au Guatemala, est obsédé par les cinq chiffres verts que son grand-père, né à Lodz, en Pologne, porte tatoués sur son avant-bras. Le gosse est curieux, comme tous les enfants. Je n'ai pas de mémoire, lui explique le vieillard, alors je me suis tatoué mon numéro de téléphone. Le temps passe et la question reste en suspens. Jusqu'au jour où le grand-père accepte que son petit-fils le filme. On le retrouvera d'abord au camp de concentration de Sachsenhausen, puis à Auschwitz où, au fameux Bloc Onze qui est l'antichambre de la mort, il parle toute une nuit avec un autre juif de son quartier, un boxeur polonais. Celui-ci n'a la vie sauve que parce que les Allemands aiment le voir boxer. Et ce boxeur va aider son compagnon à éviter la mort en lui répétant ce qu'il doit dire et ne pas dire devant le tribunal qui le jugera le lendemain. Il lui apprend à boxer avec des mots, et c'est ainsi que le grand-père sera sauvé. Quels étaient ces mots ? Le mystère revient dans "L'Allocution de Póvoa" : là, il est demandé au narrateur de plancher sur une proposition énigmatique : "La littérature dérange la réalité." La vision d'un film de Bergman, La Honte, vient donner la clé du récit : nous connaissons la réalité, nous avons les mots au bout de la langue, mais voilà, impossible de se les rappeler. Comme un numéro de téléphone oublié. Nous n'avons que des images qui nous rapprochent de la vérité.

03/2015

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Droit international public

Ethique et justice internationale

L'émergence de la préoccupation éthique dans les différents systèmes juridiques est le fruit d'un paradoxe troublant : qualifiée d'effet de mode, elle est pourtant aussi âgée que la Justice. Remontant à des questionnements originels sur l'indépendance et l'impartialité de ceux qui rendent la Justice, le XXIe siècle a vu la résurgence de la question éthique toucher tous les prétoires, et en particulier ceux des juridictions internationales pour qui l'éthique de leurs personnels est plus prégnante que jamais. D'une importance fondamentale pour qu'une justice de qualité puisse être rendue, la règle éthique est pourtant loin de provoquer un consensus flagrant sur sa consécration. Cet ouvrage se donne ainsi pour mission d'étudier ce "mouvement éthique" et les règles qui en découlent et enserrent le comportement des personnels les plus visibles au sein de toute juridiction ou tribunal d'arbitrage : les juges, arbitres, avocats et le Procureur de la Cour pénale internationale. Après avoir saisi le panorama des règles éthiques gouvernant leur conduite, c'est leur comportement au regard de ces règles qui fera l'objet d'une analyse comparative entre différentes juridictions. Une telle opération est nécessaire car elle permet d'apprécier autant la perception des règles éthiques par leurs destinataires, que leur réception dans l'ordre juridictionnel international. Or il n'est pas rare que les règles éthiques soient purement et simplement violées, soit frontalement, soit de manière plus insidieuse par des pratiques judiciaires qui restent profondément ancrées en droit international. Ce constat ouvre le débat sur la refonte des règles éthiques au regard des spécificités de l'ordre juridictionnel international.

03/2021

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XVIIIe siècle

L'Audace de la liberté

Paris, le 3 novembre 1793. Après plusieurs mois de détention et une parodie de procès, Olympe de Gouges, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, est la première femme à périr sous la guillotine à la suite de Marie-Antoinette. Arrivée de sa province natale vingt ans auparavant, cette fille naturelle d'un poète, essayiste et dramaturge élu à l'Académie française, ambitionne d'embrasser la carrière littéraire, en dépit d'une éducation qui ne l'y prépare pas. Dans l'effervescence de ce siècle des Lumières, tandis que l'on repense la place de l'homme au sein de l'univers, Olympe songe à celle des femmes et plus largement des opprimés. Son instinct politique s'éveille ; sa plume se fait acerbe. Elle devient une pionnière de ce que l'on nommera ultérieurement le féminisme, tout en s'insurgeant contre l'esclavage à travers des pamphlets et des pièces de théâtre. La Révolution génère un formidable élan d'espoir, l'incitant à se jeter à corps perdu dans la bataille avec un courage et une détermination qui forcent le respect. Eblouissante en un combat que Karin Hann nous restitue dans un récit alerte et documenté, cette femme au destin romanesque, trop souvent méconnue, nous émeut, nous interroge et nous emporte indéniablement vers un idéal qu'elle aura incarné jusqu'à son dernier souffle : l'audace de la liberté. Karin Hann, doctorante en lettres, est notamment l'auteur des romans historiques Althéa ou la Colère d'un roi (Robert Laffont, 2010), Les Lys pourpres (2012), Les Venins de la Cour (2013), Raison souveraine (2015) et Reine des Lumières (2017) aux Editions du Rocher.

03/2022

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Revues de droit

Droit & Société N°111-2022

Dossier Droit, justice et temporalités coordonné par Charles Reveillere, Lus Prauthois et Jérôme Pélisse Charles Reveillere, Lus Prauthois, Droit et temporalités : rythmes, prévisions et rapports de pouvoir. Jérôme Pélisse, Présentation du dossier Irene Lizzola, Le raisonnement préventif ou quand le contrôle devient hors de contrôle Rémi Rouméas, Le passage en force du droit. Les victimes de crimes correctionnalisés face à la gestion professionnelle des délais judiciaires Alexis Provost, Une accélération maîtrisée. La gestion des temporalités du travail judiciaire dans le cadre de la "procédure particulièrement accélérée" à Berlin Stéphanie Barral, Fanny Guillet, Temps de la nature, temps de la procédure. Conflit de temporalités dans le droit de l'environnement Christophe Traïni, "L'Affaire du Siècle" . Des mobilisations pour le climat à l'épreuve de la temporalité judiciaire Question en débat Avortement : le cas de la France Marie Mathieu L'avortement en France : du droit formel aux limites concrètes à l'autonomie des femmes Etudes Nicolas Sallée, Emmanuelle Bernheim, Au tribunal des risques. Contrôle, autocontrôle et tensions Guillaume Ouellet, juridiques à la Commission d'examen des troubles mentaux Pierre Pariseau-Legault (Québec, Canada) Chiara Tamburini Aide active à mourir : le pluralisme comme facteur déterminant d'une évolution différenciée du droit en Belgique, en France et en Italie Catherine Le Bris, Pierre-Edouard Weill Les élus locaux au défi de la protection des droits de l'homme : entre "voeux pieux" et "lignes d'horizon" Traduit pour vous James Boyd White La rhétorique du droit : les arts de la vie culturelle en commun A propos In memoriam Eugenio Bulygin Riccardo Guastini Un aperçu sur la philosophie du droit d'Eugenio Bulygin Michel Troper Eugenio Bulygin et Hans Kelsen Chronique bibliographique

10/2022

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Guerre d'Algérie

Le procès du commandant de Saint Marc

Le 5 juin 1961, le commandant Hélie Denoix de Saint Marc est traduit devant le Haut Tribunal Militaire créé pour juger les principaux protagonistes du "putsch" d'Alger du 22 avril 1961. Une semaine auparavant, les généraux Challe et Zeller, à l'encontre desquels le ministre de la Justice Edmond Michelet avait enjoint au procureur général de requérir la peine de mort, ont bénéficié de circonstances atténuantes et été condamnés à une peine de quinze années de détention criminelle. Hélie de Saint Marc fait à son procès une déclaration liminaire qui fera date. "Depuis mon âge d'homme, Monsieur le Président, j'ai vécu pas mal d'épreuves, la Résistance, la Gestapo, Langenstein, trois séjours en Indochine, la guerre d'Algérie, Suez, encore la guerre d'Algérie (…). On nous a fait faire tous les métiers, oui…, tous les métiers, parce que personne ne pouvait, ne voulait les faire. Nous avons mis dans l'accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous avons laissé le meilleur de nous-mêmes (…). Monsieur le Président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir : c'est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer (…)". Le compte rendu intégral du procès plonge le lecteur, minute après minute, déposition après déposition, au coeur du drame personnel et collectif que fut pour l'armée et d'abord pour Saint Marc le processus d'abandon de l'Algérie et de ses habitants après celui de l'Indochine.

05/2021

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Faits de société

Les cabossés de la justice

Chaque parcours judiciaire est une épreuve. Quelquefois un drame. Le fait divers fascine. La justice questionne. L'enquête criminelle, lorsqu'elle est relatée dans une série, au cinéma, attire son lot de curieux. Face à une procédure pénale, que l'on soit victime ou accusé , chacun réagit différemment. Certains somatisent, dépriment, baissent les bras, s'effondrent. D'autres trouvent un ressort énergique inattendu, se lancent dans la bagarre, tête baissée, affrontent l'adversaire à bras-le-corps. On se remet difficilement de l' "expérience" de la garde à vue, comme de celle de la détention. La machine judiciaire va jusqu'à toucher l'entourage familial. La justice soigne-t-elle les plaies ? Ou ne fait-elle qu'accroître la douleur ? Sans compter le tribunal médiatique qui laisse son empreinte impitoyable. Et lorsque l'affaire se clôt par un non-lieu ou entraîne une indemnisation, le mal causé est-il pour autant effacé ? Pour répondre à ces questions, l'auteur a interrogé une douzaine de condamnés, d'acquittés, de parents de victimes, tous blessés, cabossés par la justice, dont il avait couvert le procès pour la plupart d'entre eux (Eric Mouzin, le père d'Estelle, Alain Marécaux, victime de l'emblématique dossier "Outreau" , Loïk Le Floch-Prigent, Jérôme Cahuzac et bien d'autres), considérant qu'ils étaient les mieux placés pour dire "comment ils jugeaient notre justice" . Pour leur permettre de décrire ce qui s'apparente à une chute. Mieux vaut être témoin de la justice qu'acteur. Sur France 2 et France TV Info pendant plus de trente ans, Dominique Verdeilhan a couvert les grandes affaires judiciaires. Il présente désormais l'émission "Justice en France" sur France 2.

11/2023

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Droit

Les mutations de la justice pénale internationale ?

L'organisation de la poursuite des responsables de crimes de masse se présente comme un phénomène contemporain, multidimensionnel et incertain. Un phénomène contemporain car si l'on met de côté le précédent controversé - mais néanmoins précieux - des Tribunaux militaires internationaux au sortir de la Seconde Guerre mondiale (Nuremberg et Tokyo), la justice pénale internationale est née il y a vingt-cinq ans seulement, lorsque le Conseil de sécurité créa le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Un phénomène multidimensionnel puisque, depuis la "renaissance" de la justice pénale internationale en 1993, ce sont trois générations de juridictions qui ont été inventées. Les deux Tribunaux pénaux internationaux (ex-Yougoslavie et Rwanda) ; neuf juridictions dites hybrides, mêlant aspects de droit interne et de droit international ; et une juridiction pénale internationale permanente, la Cour pénale internationale (CPI). Un phénomène incertain enfin car si la CPI s'affirme ainsi comme la pièce centrale de la justice pénale internationale, si elle fait pleinement partie du paysage institutionnel international, elle peine à correspondre à l'idéal du glaive et de la balance. Cet ouvrage, qui reprend les actes des troisièmes journées de la justice pénale internationale tenues à Paris 2 début 2018, revient ainsi sur plusieurs des mutations contemporaines du phénomène (la fermeture du TPIY, le bilan de la CPI vingt ans après la conclusion du Statut de Rome, le développement de certaines expériences nationales ou mixtes). Il rassemble les contributions de Bruno Cotte, Lara Danguy des Déserts, Emmanuel Decaux, Aurélia Devos, Joël Hubrecht, Philippe Kirsch, Flavia Lattanzi, Catherine Mabille, Frédéric Mégret, Remy Ourdan, Virginie Saint-James, Damien Scalia, Pascal Turlan et Muriel Ubeda-Saillard.

11/2018

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Littérature française

Les carnets du commandant Vautrain

Une nuit de février 1794, en pleine guerre de Vendée, le commandant Vautrain, invalide de guerre, amnésique, est séduit par une jeune et intrépide aventurière, Gaëlle Keradec. Il sera par la suite chargé par l'autorité militaire de la retrouver afin de la traduire devant le tribunal militaire. Tout au long de sa traque, il découvre les horreurs de cette guerre fratricide. Il prend peu à peu conscience qu'il est amoureux de celle qu'il est chargé de poursuivre, et découvre qu'elle aussi est amoureuse de lui. Dans son journal, il relate au jour le jour des événements qui surviennent, note les réflexions qu'ils inspirent, évoque ses aspirations et ses rêveries... 1796, la paix est signée mais sa mise en application est confiée à ceux-là mêmes qui perpétrèrent les massacres. Face à cette situation, les trois personnages principaux évolueront de façon différente. Gaëlle reprendra la lutte, sachant qu'elle est désespérée et qu'elle la conduira au martyre. Pour Gatary, ce sera le renoncement et le repli sur soi. Vautrain tentera, lui, le grand écart : s'intégrer par mimétisme au contexte local, tenter de rapprocher les deux bords par l'éducation et la catharsis, prévenir les coups bas en provenance des deux bords. Pour se doter des moyens de sa politique, il sera lui aussi conduit à recourir à la magouille et au meurtre. Une évocation historique de ce conflit sera ainsi dessinée à travers l'évolution psychologique des personnages, face à la chronologie des événements. Ce roman évoque une tranche d'histoire qui, aujourd'hui encore, affecte la mémoire collective des Vendéens.

10/2015

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Littérature française

Armen

Armen Lubin (1903-1974) est né à Istanbul sous le nom de Chahnour Kérestédjian. Persécuté, comme ses compatriotes arméniens, il doit quitter la Turquie à l'été 1923, devenant de fait apatride. A son arrivée à Paris, il exerce la profession de retoucheur en photographie pendant plusieurs années. En parallèle, il écrit dans des journaux arméniens, tandis qu'il fait, aussi, ses premiers pas de poète français, sous l'aile d'André Salmon et de Jean Paulhan. Très vite atteint d'une affection tuberculeuse particulièrement redoutable, le mal de Pott, il passera sa vie le reste de sa vie dans les hôpitaux et les sanatorium de l'Assistance publique, de la Salpêtrière à Berck, mais aussi à Bidart et à Pessac. C'est dans ces lieux où il connaîtra des souffrances extrêmes qu'il écrira toute son oeuvre poétique tout en continuant de correspondre avec ses amis. Publié par Jean Paulhan chez Gallimard, il se liera d'amitié avec Henri Thomas ou Madeleine et Jean Follain. Le livre, suivant une alternance régulière, réfléchit en miroir de brefs chapitres revenant sur la vie d'Armen Lubin, regroupés en cinq parties : Enfance, Souffrances, Ecritures, Amours et amitiés, L'homme double et des chapitres directement autobiographiques, concernant Hélène Gestern, ellemême originaire d'une famille d'exilés. C'est donc une méditation sur l'exil, la perte et l'écriture, sur ce qui construit un écrivain, sur les blessures du passé et leur rôle fondateur. La réflexion des deux existences, l'affinité qui se noue, au fil de l'écriture, entre Hélène Gestern et son sujet, se veut le lieu d'une méditation sensible sur l'écriture et la place centrale qu'elle peut tenir dans une existence. D'une ampleur comparable à celle de l'Odeur de la forêt, ce texte nous emporte dans les méandres de deux destinées que tout oppose et qui, pourtant, se répondent singulièrement. C'est la première fois qu'Hélène Gestern livre avec pudeur quelques clés de son univers romanesque.

03/2020

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Littérature française

Heliotrope

Ils marchent silencieusement vers la jetée. Cette digue en bois sur pilotis, s'avance sur plus de trois cents mètres dans les hautes eaux lagunaires. Elle a été édifiée dans les années vingt sur le modèle du pont promenade anglais. A l'entrée, un restaurant de fruits de mer fermé à cette heure jouit d'un excellent point de vue. A mi chemin sur le pont, des marchands glaciers offrent aux heures chaudes de la journée, une halte rafraîchissante sous leurs grands parasols de couleurs. Ils croisent quelques noctambules. Tout est silence, merveilleusement liquide. La lune est une goutte de miel dans les eaux violines. Au bout de la jetée encorbeillée, des bancs sont prêts à appareiller vers la haute mer. "Allons-nous asseoir et rêver un peu, propose la jeune-femme. Vers quelle contrée mystérieuse, m'emmènes-tu ? - Ferme les yeux. Ecoute. Entre la mer Noire et la mer Marmara...C'est l'heure où le Bosphore... Viennent les longues caravanes... Rouge, les vents du désert, sur sa corne d'alezane éparpillent les parfums de l'enfer. Peut-être, qui peut le dire. Les hommes ont soif simplement. Des montagnes de lait coulent, dans leur rêve et au couchant, voici la mer bleue, Istanbul. Les éthers pâment les ivraies de roses. Près des souks au grain bleu, les femmes spolient les murs, de la cité, déjà le feu, de la nuit monte l'aventure. Corsaires ivres du monastère des voiles, équarris au port, rouge felouque, le flot vapeur tisse et tremblent les oranges métissées du souk, déjà sirop d'orgeat ce me semble. L'orbe agrandit sa fatigue, couché soleil rouge à minuit, dans l'huile sulfatée que sont les eaux. On entend le battement des rames qui essuie la liquidité bleue des oiseaux effleurant de l'aile la nuit. Seul sur les pontons de marbre, dans la secrète nuit mineure, sa corne d'or retroussée, le Bosphore, je vois, s'accoupler la mer Noire avec sa soeur Marmara. Et toi, où m'emmènes-tu ?

05/2019

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Architectes

Piano. Renzo Piano, Building Workshop. Complete Works 1966-Today, 3rd edition, Edition français-anglais-allemand

Renzo Piano a acquis une réputation internationale après sa participation à la conception du Centre Pompidou de Paris, que le New York Times décrivit comme le bâtiment "qui a mis le monde de l'architecture sans dessus dessous" . Depuis, il a persisté à imaginer des espaces culturels emblématiques comme l'aile moderne de l'Art Institute de Chicago et, plus récemment, le Whitney Museum of American Art, une structure asymétrique sur neuf niveaux érigée dans le Meatpacking District de Manhattan avec des galeries intérieures et d'autres à ciel ouvert. Piano a aussi marqué Londres de son empreinte en piquant dans sa ligne d'horizon le Shard, l'édifice le plus haut de l'Union européenne. A 81 ans, le maestro italien conserve tout son enthousiasme et sa générosité, et ses créations récentes sont plus impressionnantes que jamais. "Je pense qu'à un certain âge on peut découvrir qu'il existe quelque chose comme ce que les Français appellent un fil rouge, qui relie les bâtiments les uns aux autres au fil du temps" , a-t-il confié à l'auteur de cet ouvrage. "Dans mon cas, je pense que c'est une affaire de légèreté et d'art de la construction" . Qu'il s'agisse des musées érigés il y a peu à Athènes et Santander, de ses travaux en cours à Los Angeles, Moscou, Beyrouth et Istanbul, ou de projets humanitaires tels que le centre de chirurgie pédiatrique d'urgence d'Entebbe, en Ouganda, ou le centre de soins palliatifs pour enfants de Bologne, en Italie, la carrière de Piano est un périple captivant dans la beauté et l'essence même de l'architecture. Réalisée à partir de l'imposante monographie format XXL, cette édition retrace l'ensemble de la carrière de Piano à ce jour dans un format accessible, enrichi de plus de 200 nouvelles pages illustrées de photos, de croquis et de plans.

09/2021

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Monographies

Néjad Devrim - Monographie

Un jeune peintre turc d'à peine vingt-cinq ans au talent éclatant et à la personnalité éblouissante s'impose comme l'une des révélations du Paris d'après-guerre. Nejad Devrim, né en 1923 à Istanbul, séduit autant par la richesse de sa peinture que par son charme personnel. Il devient un habitué du salon d'Alice B. Toklas, compagne de Gertrude Stein. Clotilde Scordia s'est lancée sur la trace de ce dandy génial qui, après avoir enthousiasmé Paris et New York, disparut en Pologne. Pour Georges Boudaille, l'oeuvre de Nejad Devrim (1923 - 1995) se comprend comme une recherche du point de jonction entre l'héritage islamique et l'art occidental. Arrivé à Paris en 1946, il vient se confronter à la modernité et se lance à corps perdu dans la grande aventure de la Seconde Ecole de Paris. Son travail, imprégné d'héritage oriental qu'il ne reniera jamais, se tourne résolument vers l'abstraction. Dès l'année suivante, une galerie lui consacre une exposition personnelle et, en 1950, il est choisi par le galeriste Sidney Janis pour exposer à New York avec Pollock et de Kooning. Jusqu'à la fin des années 60 il continuera d'exposer, de voyager en Europe, aux Etats-Unis, en Asie centrale et en Union soviétique, fondera avec le critique Charles Estienne le Salon d'Octobre, se liera d'amitié avec de nombreux autres artistes et particulièrement Sonia Delaunay dont il sera très proche. Quand il choisit à sa façon de tourner le dos au succès, de quitter Paris et de s'exiler en Pologne, c'est l'un des plus brillants et singuliers artistes de l'abstraction qui s'éclipse. Malgré cet effacement volontaire, il sera toujours reconnu comme un artiste déterminant. Sa peinture frappe immédiatement par la richesse de ses couleurs et de ses constructions, d'une force d'apparence presque brutale mais toujours maîtrisée. A la veille du centenaire de sa naissance, voici une monographie très attendue.

09/2023