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Lorraine

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Biographies

Proust in love. Une biographie érotique et sentimentale

Il ressort clairement des mémoires de ceux qui ont connu Proust, de ses lettres, des témoignages et des scènes de ses romans que la sexualité dans ce qu'elle peut avoir de vicieux l'intriguait. L'amour - jaloux, obsessionnel, sadique - est un thème profane qui traverse toute La Recherche, en contrepoint direct du thème transcendant et sacré de l'art, qui finit par triompher lorsque le narrateur conclut sa quête. En cours de route, Proust aura dépeint et analysé avec une finesse exceptionnelle les manifestations de ces amours dans les couples hétérosexuels que forment Swann et Odette, le narrateur avec Gilberte puis Albertine, Robert de Saint-Loup avec l'actrice Rachel ; dans les couples homosexuels - Mlle Vinteuil, Charlus, Charlie Morel -, ou encore bisexuels avec Saint-Loup et Morel. En retraçant les aventures et les mésaventures amoureuses du vrai Marcel, depuis le lycée Condorcet jusqu'aux banquettes du Ritz, le biographe attitré de Proust aux Etats-Unis montre comment ces expériences sont devenues des thèmes majeurs de ses romans. Nous y voyons Proust dans ses premières amours désastreuses, en pleine rafle de bordel ; dans un duel avec le journaliste Jean Lorrain qui avait fait allusion à son homosexualité dans la presse ; nous suivons ses flirts avec des femmes respectables et des prostituées de haut rang ; ses aventures avec des jeunes hommes de la classe des domestiques, dilapidant pour eux sa fortune. Un certain Proust s'y dessine, angoissé par des passions contradictoires, des perversions cachées derrière un style de vie socialement acceptable, rongé par des amours jalouses et inaccessibles. Un essai érudit et documenté, ponctué des réflexions intelligentes et bien souvent désabusées de Proust sur l'amour, qui relève les brillantes intrications de sa vie érotique dans l'élaboration littéraire de son oeuvre.

04/2022

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Littérature française

Sans départir

"J'avais 21 ans, j'étais seule avec Andy Warhol à la Factory. Il me lance : ''Diane, tu dois te mettre à écrire ton journal'', je le regarde : ''Je n'ai que 21 ans, j'ai déjà un pied dans la tombe, tu veux que j'y mette les deux ? '' Réponse de Andy : ''Just do it. ''" Quitter le luxe de l'avenue Foch, les dorures des châteaux lorrain et portugais, les jardins à l'anglaise, les dizaines de domestiques, les robes à smocks et autres excentricités aristocratiques familiales ? Il en faudrait plus pour effrayer Diane, la petite dernière des princesses Beauvau-Craon, qui débarque dans un New-York en pleine effervescence artistique. Bien décidée à mener une existence hors du commun, elle devient à 18 ans, en 1973, l'apprentie de Roy Halston, le Yves Saint Laurent américain, avant de créer elle-même sa collection de vêtements. Très vite, elle est l'une des plus étonnantes figures du milieu underground new-yorkais. Ivre de vin blanc et de cocaïne, elle écume les boîtes de nuit en compagnie de Warhol et Mapplethorpe, avec qui elle se lie d'amitié. De la Factory au Studio 54, en passant par les grands défilés de mode, elle côtoie tous les artistes mythiques des années 1970-1980 : Mick Jagger, John Lennon et Yoko Ono, Margaux Hemingway, Diana Vreeland, Timothy Leary... Dans cet univers de paillettes et d'acide, Diane vit à cent à l'heure. De rencontres exceptionnelles en péripéties romanesques, des affres de la dépendance aux années sida, Diane de Beauvau-Craon dresse le portrait d'une époque libre. Sans départir sont des mémoires généreux où le faste ne va pas sans légèreté. Une ode à la vie, pleine d'humour et de tendresse pour un monde aujourd'hui disparu.

05/2022

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Musique, danse

Sposalizio (conducteur A4). orchestration de Max d’Ollone

Vers 1939, Max d'Ollone compose une orchestration de Sposalizio, oeuvre pour piano solo issue du deuxième volume des Années de pèlerinage de Franz Liszt (1858). Il s'agit de la seule orchestration du compositeur qui nous soit parvenue. L'oeuvre originale est inspirée par le tableau Lo Sposalizio de Raphaël qui dépeint le mariage de la Vierge. Elle est marquée par une introduction pentato­nique, quasi impressionniste, qui structure la pièce au fil de ses retours ; ce motif clôture ainsi les grandes progressions, comme aux mesures 27-29, 66-67 et 106-108.
D'Ollone s'efforce de rendre la subtilité de l'écriture pianistique de Liszt tout en exploitant le potentiel de l'orchestre. Au travail sur les nuances, il ajoute un jeu sur les timbres que le piano ne permettait pas. Cet aspect est le plus perceptible lors des répétitions de motifs, comme celle du thème principal à la fin de la pièce, aux ­mesures 120-128 : il est partagé entre les flûtes, clarinettes, violons et violoncelles là où la version originale se limitait à des transpositions à différentes octaves.
D'Ollone prend également quelques libertés motivées par la volonté manifeste d'exploiter les possibilités de l'orchestre : on notera ainsi les triolets de violons des mesures 19-26 qui remplacent les arpèges de l'original, ou le retour du thème aux cors mesures 10-14, absent de la version de Liszt. Les nuances sont elles-mêmes amplifiées par l'emploi de plus ou moins de pupitres d'instruments, notamment lors de la section centrale semblable à une marche nuptiale qui se déploie sur un crescendo durant lequel le caractère va de l'intimiste au grandiose (mesures 77-115).
L'orchestration s'inscrit dans la grande tradition romantique, conférant à l'oeuvre un ton presque anachronique dans le paysage musical des années 1930. Tout comme Liszt parvenait en son temps à condenser des oeuvres orchestrales en des pièces pianistiques cohé­rentes, Max d'Ollone réalise ici l'exercice inverse en étoffant l'oeuvre originale et en explorant les possibilités offertes par l'orchestre.
A un moment où la modernité bat son plein, il montre son attachement au romantisme en proposant une orchestration toute en sensibilité d'une oeuvre de l'un des maîtres de la période. Joffrey Godart, sous la direction scientifique de Pierre Pascal, (département de Musique et Musicologie de l'UFR ALL - Metz de l'Université de Lorraine)

09/2020

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Musique, danse

Sposalizio (conducteur A3). orchestration de Max d’Ollone

Vers 1939, Max d'Ollone compose une orchestration de Sposalizio, oeuvre pour piano solo issue du deuxième volume des Années de pèlerinage de Franz Liszt (1858). Il s'agit de la seule orchestration du compositeur qui nous soit parvenue. L'oeuvre originale est inspirée par le tableau Lo Sposalizio de Raphaël qui dépeint le mariage de la Vierge. Elle est marquée par une introduction pentato­nique, quasi impressionniste, qui structure la pièce au fil de ses retours ; ce motif clôture ainsi les grandes progressions, comme aux mesures 27-29, 66-67 et 106-108. D'Ollone s'efforce de rendre la subtilité de l'écriture pianistique de Liszt tout en exploitant le potentiel de l'orchestre. Au travail sur les nuances, il ajoute un jeu sur les timbres que le piano ne permettait pas. Cet aspect est le plus perceptible lors des répétitions de motifs, comme celle du thème principal à la fin de la pièce, aux ­mesures 120-128 : il est partagé entre les flûtes, clarinettes, violons et violoncelles là où la version originale se limitait à des transpositions à différentes octaves. D'Ollone prend également quelques libertés motivées par la volonté manifeste d'exploiter les possibilités de l'orchestre : on notera ainsi les triolets de violons des mesures 19-26 qui remplacent les arpèges de l'original, ou le retour du thème aux cors mesures 10-14, absent de la version de Liszt. Les nuances sont elles-mêmes amplifiées par l'emploi de plus ou moins de pupitres d'instruments, notamment lors de la section centrale semblable à une marche nuptiale qui se déploie sur un crescendo durant lequel le caractère va de l'intimiste au grandiose (mesures 77-115). L'orchestration s'inscrit dans la grande tradition romantique, conférant à l'oeuvre un ton presque anachronique dans le paysage musical des années 1930. Tout comme Liszt parvenait en son temps à condenser des oeuvres orchestrales en des pièces pianistiques cohé­rentes, Max d'Ollone réalise ici l'exercice inverse en étoffant l'oeuvre originale et en explorant les possibilités offertes par l'orchestre. A un moment où la modernité bat son plein, il montre son attachement au romantisme en proposant une orchestration toute en sensibilité d'une oeuvre de l'un des maîtres de la période. Joffrey Godart, sous la direction scientifique de Pierre Pascal, (département de Musique et Musicologie de l'UFR ALL - Metz de l'Université de Lorraine)

09/2020

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Critique littéraire

Guidargus du livre politique pendant l'Occupation (1940-1944)

Francis BERGERON (Agathon), spécialiste de la droite française, et Vulfran MORY, collectionneur érudit, ont publié, en 1990, un Guidargus Le livre politique sous l'occupation (1940-1944), rapidement épuisé, tentative, sans aucun précédent, de dresser une liste des écrits politiques au sens le plus large de l'expression parus en langue française, entre juillet 1940 et août 1944. Charles-Antoine CARDOT s'est employé, depuis 1991, à réviser, et surtout à compléter ce répertoire, considérablement augmenté puisque de quelques huit cents titres, pour la première édition, on passe aujourd'hui à plus de cinq mille dans un ouvrage qui a pris la forme d'un dictionnaire, pourvu de nombreux renvois thématiques. L'auteur de ce nouveau Cruidargus est né en 1930 ; c'est dire qu'il a connu l'occupation autrement que par ouï-dire, ou au travers des livres : il a assisté, le cœur serré, à l'entrée de l'armée allemande en Bretagne, le 18 juin 1940 et il a échappé de peu, quatre ans plus tard, aux bombes anglo-américaines ; entre-temps, vivant dans un milieu familial et relationnel plus sensible aux appels de Londres qu'à ceux de Vichy (et complètement sourd à ceux de Berlin ou de Paris), il a souvent tracé des croix de Lorraine sur le tableau noir de sa classe ; il se souvient d'avoir assisté à une manifestation anti-allemande le 14 juillet 1941 avant d'entrer, peu après, dans le mouvement Scout de France, alors clandestin ; il a lu, à l'époque, quelques-uns des auteurs cités : le colonel Alerme, René Benjamin, Serge Dalens, Roger Lefèvre et son inoubliable Raz de marée, Pierre Mariage et sa Passion des équipages et d'autres encore sans oublier le Maréchal et ses Maximes et Principes. Universitaire. Auteur d'une thèse sur le Parlement de Bretagne à la fin du XVIème siècle et de divers travaux consacrés à l'histoire du droit français public et privé, Ch.-A. CARDOT a consacré les premières années de sa retraite à l'élaboration d'un ouvrage conçu comme un instrument de travail pour les historiens et pour les libraires mais qui est aussi destiné à tous ceux qui, par delà les partis pris, veulent découvrir, dans toute sa complexité, le visage de la France pendant l'Occupation.

09/2001

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Protestantisme

Pain quotidien 2022

Ce livret permet de lire et de méditer la Bible quotidiennement, seul, en groupe ou en famille. Année 2022. Lecture suivie de la Bible. Pour cette année 2022, les textes pour la lecture quotidienne de la Bible suivent la liste proposée par la Communauté de travail oecuménique pour la lecture de la Bible. Elle permet de parcourir une fois l'Ancien Testament et deux fois le Nouveau Testament en huit ans. Du lundi au samedi, chaque page donne la référence de la lecture continue et entre parenthèses celle du verset cité par l'auteur, qui propose un commentaire et une strophe de cantique des recueils Alléluia ou Arc-en-ciel. Une introduction biblique et théologique est proposée chaque fois qu'un nouveau livre est abordé. Le dimanche. Pour inscrire la lecture suivie de la Bible dans un cheminement liturgique, des éléments sont proposés sur deux pages. La première page donne le nom et le thème du dimanche, le psaume, la parole de la semaine et la liste des lectures en usage dans l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL). La deuxième page donne la liste des lectures dominicales en usage dans l'Eglise protestante unie de France, adaptée du lectionnaire des dimanches de l'Eglise catholique. Comme pour la semaine, il y a un verset du texte, sa référence, une méditation et une strophe de cantique. Les couleurs liturgiques. Les différents temps liturgiques sont repérables à leur couleur : le violet, couleur de l'attente, marque le temps de l'Avent et du Carême, le blanc, couleur de la lumière divine, marque le temps de Noël et le temps de Pâques, le vert, couleur de la vie, marque les périodes non festives après l'Epiphanie et la fête de la Trinité, et le rouge, couleur du feu de l'Esprit saint, marque la Pentecôte et les Fêtes de l'Eglise, comme la Réformation... Le mot d'ordre de l'année et la parole du mois sont proposés par la Communauté de travail oecuménique pour la lecture de la Bible. Elle édite pour les Eglises d'expression allemande un plan de lecture suivie de la Bible sur huit ans et choisit pour l'année et pour chaque mois un verset. En coédition avec la Société luthérienne

10/2021

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Romans historiques

La liberté guidait leurs pas Tome 4 : Le clairon de la Meuse

Août 1918 : les Allemands refluent enfin. Ils avaient pourtant franchi la Marne et menacé Paris ! mais en butte aux attaques alliées sui s'enchaînent, les soldats du Kaiser sont démoralisés. Ludendorff lui-même accuse le coup. Ses troupes n'y croient plus et la discipline en pâtit. Face à l'ennemi, Foch dispose d'une arme imparable : des centaines de chars Renault équipés de radios encadrent à présent sa force internationale, que viennent régulièrement grossir de nouveaux contingents américains. Les Jazzmen de Harlem ont dû ranger leurs saxophones : sur les routes boueuses de l'Argonne, ils charrient des pierres pour faciliter le passage de l'artillerie. Hélas, la guerre n'est pas la seule à être mondiale : une foudroyante épidémie de grippe espagnole se propage, non seulement sur l'Ancien Continent mais aussi aux Etats-Unis. A Londres, les grands magasins sont obligés de fermer faute de personnel ; à Washington, les croque-morts s'enrichissent ; en Allemagne et en Espagne, premiers foyers de la maladie, on dissimule au mieux les morts de peur d'inquiéter les vivants. Et la France n'est pas épargnée... Mary l'infirmière, plus anxieuse que jamais, cherche son mari le long du front. Elle se rend jusqu'en Lorraine au risque d'être contaminée, et gare à ceux qui tentent de l'en dissuader. " C'est sur le champ de bataille que les filles de mon âge vont chercher leurs hommes ", clame-t-elle sans ciller. Son courage n'a rien à envier à celui de Jules, dont les coups d'éclat lui valent le nom de " Caporal Tempête ". Cet insatiable désir d'action cache mal la peur et les chagrins. Il y a trop longtemps que la guerre n'en finit pas. Bruges est libérée, les carillons de fonte cachés à l'ennemi ont retrouvé leurs clochers, et la population l'espoir, mais quel espoir ressuscite les morts ? Et les vastes mouvements de troupe, les plans d'attaque à l'aube, les stratégies faramineuses ne font pas oublier à l'écrivain Pierre Miquel que la victoire se paie en larmes de sang. Après Les enfants de la patrie et Les poilus d'Orient, Pierre Miquel achève ici son œuvre magistrale sur la Première Guerre mondiale avec une suite romanesque en quatre volumes entièrement consacrée à 1918, l'année décisive.

11/2005

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Guides de France

Ballons des Vosges. 30 belles balades

Un livre qui vous parle, chante à votre oreille et vous donne des ailes ! Survolez les balades en 3D. Ecoutez les conseils d'experts. Identifiez 150 chants d'oiseaux. 30 balades dans le Parc des Ballons des Vosges : entre Alsace, Lorraine et Franche-Comté, découvrez les plus beaux chemins de ce territoire préservé. La route des Crêtes, le Grand et le Petit Ballon, le plateau des Mille Etangs... les paysages se succèdent et l'on passe de versants boisés, aux tourbières et aux cours d'eau. Un espace protégé où la faune et la flore sont abondantes : lynx, faucons pèlerins, chevreuils, chamois, pensées des Vosges, oeillets superbes et l'arnica , célèbre plante médicinale. Découvrez les plus belles balades avec les pages panoramiques du guide ou trouvez la plus proche de chez vous grâce à l'appli mobile. Le livre, très illustré, permet de plonger en plein coeur des secrets naturels de la région avec près de 150 illustrations, des photos en double page et des planches animaux détaillées. Familiarisez-vous avec les circuits proposés en lisant les infos pratiques (niveau de difficulté, accès, durée...) Survolez les itinéraires en Animation 3D grâce à l'appli mobile pour vous faire une idée du relief, de la végétation, de la longueur du parcours... Comme si vous y étiez ! Sur place, choisissez d'être guidé par le livre ou par l'appli mobile. Les deux sont autonomes ! Ecoutez et identifiez plus de 150 chants d'oiseaux en pointant simplement votre téléphone sur le dessin dans le livre, ou en recherchant une espèce dans la rubrique Faune et flore de l'appli mobile. Ecoutez les conseils d'experts avec le Mot du naturaliste : des passionnés vous racontent leurs anecdotes sur la balade ou sur la faune et la flore à observer sur le site. Restez toujours sur le bon chemin grâce à la géolocalisation complète du parcours. En cas de doute, activez votre GPS et sachez instantanément où vous êtes par rapport au tracé de la balade. L'appli mobile est entièrement incluse dans votre achat. Il vous suffit ensuite de la télécharger. Pour la première fois, un guide exploite la qualité visuelle et tactile du livre (superbes photos grand format, plaisir de feuilleter) et toutes les possibilités pratiques du numérique (géolocalisation, son et vidéo, interactivité...).

06/2020

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Beaux arts

Le château de Lunéville

L'histoire du château de Lunéville compose une vaste fresque, depuis les origines de la forteresse féodale jusqu'au chef-d'oeuvre de l'architecture classique, que nous admirons aujourd'hui. Au l des pages comme des siècles, l'ouvrage qui suit est une invitation à percer les secrets d'un édi ce qui a abrité tant de destins, des plus grands aux plus humbles. Le xviiie siècle prend à Lunéville son visage le plus attachant, majestueux et serein, à l'image des façades de Boffrand, où la grandeur sait toujours se faire aimable. Dès l'entrée, les ailes s'ouvrent vers la ville en signe de bienvenue. A l'intérieur, les gures des derniers ducs de Lorraine quittent leurs cadres d'or pour accueillir leurs hôtes. Elles nous invitent à voir derrière les fastes de la vie de cour ce qui dé nit son originalité parmi les satellites de Versailles, un ton de grâce débonnaire, le sentiment d'une nature toujours proche, qui dialogue avec l'architecture et fait le charme de ce palais aux champs. Les oeuvres acquises par le musée du château depuis l'incendie de 2003 confèrent à ce précieux héritage une valeur plus concrète, un supplément d'âme et d'humanité. Dans cette reconquête de la mémoire, le Département de Meurthe-et-Moselle a reçu et continue de recevoir de généreux soutiens, qu'il nous est agréable de remercier ici. La Ville de Lunéville ainsi que les services de l'Etat et de la Région Grand Est participent à cet effort, tout comme les donateurs privés et les partenaires associatifs, en particulier les Amis du château de Lunéville et de son musée ainsi que l'association Lunéville, château des Lumières. Palais phénix toujours debout malgré les assauts d'un sort contraire, Lunéville partage avec les eurons du patrimoine la faculté de forcer l'admiration et le respect pour l'oeuvre des siècles passés. Au-delà des pierres, ce legs s'exprime dans l'esprit singulier du lieu, qu'il nous revient de faire partager au plus grand nombre, dans un monument dédié au plaisir de la découverte autour d'une culture en partage. Voltaire, l'un de ses hôtes les plus célèbres, avait été conquis par l'endroit et lançait cet appel enthousiaste : " [...] partout des fêtes et de la liberté. " L'invitation tient toujours.

03/2019

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Littérature française

Lectures indiaocéanes. Essais sur les Francophonies de l'Océan Indien

La prodigieuse poussière d'îles perdues dans l'Océan Indien est une suite d'espaces, riche et complexe, où depuis plus de trois siècles se sont développées puis affirmées des littératures en langue française et en créole, encore mal connues et reconnues. Pourtant, pendant longtemps, l'île de La Réunion a mérité le titre d'Ile des poètes. Et si l'on en croit le Prix Nobel Jean-Marie Gustave Le Clézio, Maurice est devenue un "laboratoire verbal" . Le présent volume revient sur quelques moments marquants d'une production romanesque et poétique qui surprendra le lecteur par sa variété et son originalité. Une large quinzaine d'essais retrace, en une suite continue, une aventure qui commence à l'aube du Romantisme pour se terminer avec des oeuvres et des noms qui, à des titres divers, font partie de notre contemporanéité : on citera, entre autres, Alain Lorraine, Anne Cheynet, Axel Gauvin, Carpanin Marimoutou, Natacha Appanah. L'étude de diverses francophonies (on insistera sur le pluriel) est abordée comme celle de processus interculturels, de dialogues des cultures au sein desquels s'écrivent les rapports entre histoire et imaginaire, entre langue française et langues créoles, entre écriture et oralité. On retrouvera les multiples traces laissées par des modèles européens, du roman feuilleton à la littérature militante, engagée et l'on pourra à loisir suivre l'étonnante permanence d'un imaginaire qui s'exprime à travers quelques thèmes majeurs : le marronnage, l'enfance perdue, l'exil, la recherche d'une certaine dignité humaine. Aussi, au-delà de combats multiples qui redonnent à l'homme opprimé toute sa force et sa grandeur, l'unité profonde de ce volume est à chercher dans une suite d'expériences d'ordre existentiel, culturel ou politique, au sens large du mot, que nous livre, aujourd'hui et maintenant, une voix romanesque ou une parole poétique qui allient témoignage et confession. La lecture ici pratiquée comme une expérience poétique s'attache à la mise au jour de principes selon lesquels le texte s'institue en forme singulière. On parlera d'une lecture créatrice ou plutôt "recréante" , un néologisme dont l'auteur de l'ouvrage assume la paternité. Loin de vouloir identifier les premiers temps d'une création ou de saisir un hypothétique instant créateur, il s'agit de prendre possession d'un espace d'invention verbale et faire en sorte que le trajet de la lecture puisse retrouver un projet d'écriture.

07/2016

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Littérature française

Ève et Louis, années Mitterrand

Eve et son frère Charles sont les deux seuls enfants d'un couple d'intellectuels parisiens proches, depuis longtemps, d'un certain François Mitterrand. Louis est fils unique et alsacien ; son père est gendarme, sa mère archiviste. Fabrice, lui, est l'heureux descendant d'une richissime famille d'industriels lorrains. Lycéens de seconde, première ou terminale, tous quatre se rencontrent dans un ciné-club du Quartier Latin qu'ils animent ensemble. Liés fortement par leur amour du 7ème art, puis, pour deux d'entre eux, par l'amour tout court, ils croient devenir amis pour la vie. Mais cette vie-là ne dure pas aussi longtemps qu'ils croyaient : c'est qu'il faut bien grandir et devenir adulte. A quel prix ? En abandonnant quels rêves ? Eve sera la seule femme admise dans la première promo de la FEMIS mais ne réalisera plus tard qu'un seul long-métrage. Louis se découvrira gay en tombant d'amour pour Charles mais finira par se marier avec Eve. Charles, adolescent, avait un talent fou pour le son et la chanson, mais, adulte, il se contentera de devenir technicien à Radio France. Quant à Fabrice, il vivra de plein la fouet la déchéance de sa famille, ruinée par la crise industrielle des eighties en France. Eve et Louis, années Mitterrand est l'histoire malgré tout joyeuse et enlevée d'une génération perdue, la première en France à avoir connu le déclin social et le chômage de masse - sans parler du SIDA : la génération X. A travers ce roman à quatre voix se dessine aussi, tambour battant, le portrait d'une France qui, en 1981, fêtait l'élection d'un homme de gauche à sa présidence, et qui, cinq ans plus tard, empêchait sa jeunesse de lutter en faveur de l'égalité du droit d'accès aux études : comme l'a titré Libé à l'époque, "68 c'est trop vieux, 86 c'est mieux ! "

01/2024

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Musique, danse

Frédéric Chopin

Pour être le compositeur romantique par excellence, le musicien peut-être le plus célèbre depuis Mozart, Chopin paradoxalement n'a guère suscité d'ouvrages d'envergure. Plusieurs raisons sont susceptibles d'être à l'origine de cette situation : la simplicité apparente de sa musique, son goût prononcé pour la petite forme, son attachement quasi exclusif au piano, la perfection intimidante de ses grands cycles pianistiques (Polonaises, Mazurkas, Etudes, Préludes, Nocturnes, Valses, Ballades, Scherzos), le mythe dont il a très vite fait l'objet, la part de légende qui s'est attachée à son existence. On connaît l'image souvent dénaturée du musicien élégant, séducteur, les épisodes de son amour déçu pour Maria Wodzinska, les péripéties de sa liaison orageuse et sa rupture avec George Sand, ses succès dans les salons parisiens auprès des belles écouteuses, sa lutte contre la tuberculose qui finira par emporter à l'âge de trente-neuf ans. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, le présent ouvrage va bien évidemment au-delà de ces stéréotypes et éclaire d'un nouveau jour nombre d'aspects aussi bien de sa vie que de son œuvre, toutes deux ici étroitement mêlées. C'est ainsi que cette monographie met particulièrement en lumière l'intéressante figure du père, Lorrain venu s'établir en Pologne à l'âge de la majorité, la jeunesse polonaise du compositeur, ses relations en France avec ses compatriotes immigrés ainsi que l'accueil réservé à ses diverses œuvres par la critique officielle. Ce livre est aussi un véritable guide à travers toute l'œuvre du compositeur, présentant pour la première fois l'intégralité de ses compositions, toutes ici passées en revue, y compris les plus minimes. Les plus importantes, et particulièrement tous les grands cycles, sont analysées avec une extrême minutie, qu'il s'agisse de leur forme et de leur langage sonore, de leur aspect novateur ou de leur conception esthétique, de leur pensée ou de leur expressivité.

05/1995

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Critique littéraire

Un joli monde. Romans de la prostitution

Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cœur. Le destin des " filles publiques " lui chatouillait l'âme. Etrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs lèvres peintes : " Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses. " Au XIXe siècle, présentes au cœur des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les rêves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extrêmes des solitudes. Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs livres. Suffisamment en tout cas pour que l'on puisse parler d'" écrivains de filles ". Un certain nombre d'entre eux, Maupassant, Jean Lorrain, Charles-Louis Philippe, J.-K. Huysmans ou Léon Bloy, pour n'en citer que quelques-uns, ont pris les filles publiques pour héroïnes. Ils ont sondé la vérité de leurs personnages de l'intérieur, bien au-delà de leurs apparences de simples objets sexuels, s'attachant parfois, comme Edmond de Goncourt, à faire œuvre de médecin, de savant ou d'historien. Un joli monde a aussi convoqué quelques hommes de lettres remarquablement oubliés, tels Paul Adam (Chair molle) ou Eugène Montfort (La Turque), et des écrivains francophones, comme Georges Eekhoud, qui a illustré avec force les bas-fonds du " riddeck " d'Anvers. Des documents d'époque font écho à ces textes de fiction qui tous nous parlent de l'amour et de sa profanation.

01/2008

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Monographies

L'origine des choses

Née en 1960 à Ypres (Belgique), Edith Dekyndt vit et travaille à Bruxelles et à Berlin. A travers ses oeuvres, l'artiste propose des expériences sensorielles fondées sur l'observation minutieuse de la matière et des contextes culturels qui l'englobent. Apres des études de communication, elle entre à l'école des Beaux-Arts de Mons. De nature processuelle et conceptuelle, son approche s'intéresse aux objets, souvent ordinaires, qui composent le quotidien et à leur transformation au contact d'environnements naturels et architecturaux. Ses installations et performances intègrent des objets naturels et usinés, des photographies, des vidéos, du son et de la lumière. Chacun de ses projets s'ancre dans l'observation d'infimes détails à travers lesquels des objets et des situations d'apparence quelconque deviennent à la fois sublimes et bouleversants. Ils invitent le spectateur à prendre conscience de l'équilibre précaire des phénomènes chimiques et physiques, ainsi que de la nature transitoire et fluide du monde matériel. Ses oeuvres sont présentes dans des collections publiques et privées telles que celles du Centre Pompidou (Paris), du MoMA (New York), du Skulpturen Park de Cologne, de la Cranford Collection (Londres), du Cnap (Paris), de Pinault Collection (Paris), de la Kunsthalle de Hambourg, du Mudam (Luxembourg), de plusieurs Frac (Picardie, Lorraine, Bretagne, Pays de la Loire, Alsace, La Réunion) ou encore du M HKA (Anvers). Après Bertrand Lavier et Anri Sala, Edith Dekyndt s'empare des vitrines du Passage de la Bourse de Commerce, reproduites ici sous la forme d'un leporello. Devenues par nature l'un des dispositifs de prédilection des expositions universelles, c'est justement pour la reconfiguration du bâtiment - d'une ancienne halle à une bourse d'échanges - conduite pour celle de 1889 que les vitrines en place aujourd'hui furent installées. L'artiste puise dans cette histoire pour créer des images qui seraient "? phénomènes d'apparition, de résurgence, dans le mouvement ? ". Dans ce cycle, l'artiste provoque et interroge l'apparition de l'oeuvre, cette suspension entre deux natures (de l'objet à l'oeuvre d'art), le "? déjà fait ? " (ready-made) et l'inachevé. A celle de nature morte, l'artiste préfère l'expression anglaise still life, action provisoirement arrêtée, ralentie, calmée, mais laissant le tableau vivant et ses composantes toujours actives. Elle se passionne pour la transformation des éléments, la variation des couleurs, les inflexions de la lumière, l'action du temps... Edith Dekyndt assemble et accroche ces objets du quotidien ou ces fragments d'objets, cassés, tombés, ramassés, récupérés, réparés.

04/2023

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Cerveau et psychologie

L'erreur est humaine. Aux frontières de la rationalité

Cela est contre-intuitif, mais souvent nous ne pensons et n'agissons pas de façon rationnelle. Par exemple, après les attaques du World Trade Center, beaucoup d'entre nous ont eu peur de prendre l'avion et ont privilégié les déplacements en voiture lorsqu'ils étaient possibles. Pourtant la probabilité de mourir en avion est très inférieure à celle de mourir en voiture. Pourquoi avons-nous tendance à accorder plus de poids aux informations qui confirment nos croyances qu'à celles qui les infirment ? Pourquoi les narrations construites par notre cerveau peuvent être parfaitement cohérentes et néanmoins totalement erronées ? Bref, pourquoi sommes-nous biaisés ? Comprendre et savoir comment remédier aux biais cognitifs est fondamental car leurs conséquences tant au niveau individuel qu'au niveau collectif sont loin d'être anodines. Maniement des probabilités, compréhension du hasard, prise de décision : dans chacun de ces domaines, l'influence des biais cognitifs est majeure. En s'appuyant sur de nombreux exemples de notre quotidien et dans un style très vivant, Vincent Berthet met en lumière notre rationalité limitée. Et montre comment certains acteurs en tirent parfois profit. Une plongée au coeur de notre irrationalité. Vincent Berthet, docteur en sciences cognitives, est maître de conférences à l'université de Lorraine et chercheur associé au Centre d'Economie de la Sorbonne. Il est co-auteur, avec Léo Amsellem, de Les Nouveaux oracles. Comment les algorithmes prédisent le crime (CNRS Editions, 2021). Cela est contre-intuitif, mais souvent nous ne pensons et n'agissons pas de façon rationnelle. Par exemple, après les attaques du World Trade Center, beaucoup d'entre nous ont eu peur de prendre l'avion et ont privilégié les déplacements en voiture lorsqu'ils étaient possibles. Pourtant la probabilité de mourir en avion est très inférieure à celle de mourir en voiture. Pourquoi avons-nous tendance à accorder plus de poids aux informations qui confirment nos croyances qu'à celles qui les infirment ? Pourquoi les narrations construites par notre cerveau peuvent être parfaitement cohérentes et néanmoins totalement erronées ? Bref, pourquoi sommes-nous biaisés ? Comprendre et savoir comment remédier aux biais cognitifs est fondamental car leurs conséquences tant au niveau individuel qu'au niveau collectif sont loin d'être anodines. Maniement des probabilités, compréhension du hasard, prise de décision : dans chacun de ces domaines, l'influence des biais cognitifs est majeure. En s'appuyant sur de nombreux exemples de notre quotidien et dans un style très vivant, Vincent Berthet met en lumière notre rationalité limitée. Et montre comment certains acteurs en tirent parfois profit. Une plongée au coeur de notre irrationalité.

08/2021

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Sciences historiques

Itinéraires d'internés du camp de Gurs (1939-1945)

En Béarn, de 1939 à 1944, de la Guerre d'Espagne à la IIe Guerre Mondiale, comme l'a écrit Robert Badinter "le camp de Gurs, honte de la France, qui a successivement concentré toutes les désespérances, opprimé toutes les libertés". Créé à l'origine pour les basques d'Euskadi, 60 559 hommes, femmes et enfants connaîtront ses barbelés. 3 907 internés seront déportés. Son histoire va de Guernica à Auschwitz. Dans ses 382 sordides baraques et leurs 18 500 "places", se côtoient soldats républicains, Brigades internationales, réfugiées étrangères, familles espagnoles, juifs allemands, Lorraines de Moselle, résistants français, gitans. Ils parlent de faim, de froid, de boue, d'angoisse. Il y a des évasions, des sauvetages, des déportations... Mais aussi de la solidarité, du dévouement (notamment CIMADE, Quakers, OSE, Secours suisse). Cet ouvrage livre des destins en ces années où la mort rôdait, témoignages au plus près des évènements. De 1936 à 1945, les Républicains espagnols sont sur tous les fronts de guerre, du Rio de Oro saharien à l'Ebre, la Retirada les menant aux camps d'internement français. Volontaires dans l'armée française en 1939, ce sera Narvik, la défaite de 1940 et pour certains, le camp de Mauthausen. Guérilleros et brigadistes initient la résistance. D'autres rejoignent la France Libre, présents à Bir-Hakeim et premiers à libérer Paris avec les FFI. Des aviateurs connaîtront le ciel en feu de l'URSS, allant jusqu'aux steppes mongoles. Cette saga des Républicains, "Toujours vaincus, jamais défaits", délibérément oubliée en France et en Espagne, est ici résumée. Automne 2015, les vagues de réfugiés, de migrants, rappellent celle des 500 000 Espagnols républicains en février 1939. L'insertion des étrangers est une question universelle et de tous les temps. L'Amicale du camp de Gurs, créée en 1980, association qui s'obstine à faire connaître le plus grand des camps d'internement français de 1939 à 1944. Elle honore toutes les mémoires, rappelant les causes qui ont mené à la victoire des idéologies fascistes et nazies dans les années 30 et défendant les principes démocratiques, les Droits humains.

04/2016

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Récits de voyage

L'encre du voyageur

L'Encre du voyageur a reçu le prix Fémina Essai 2007. "Un voyage n'est que de l'encre. Toute exploration est le souvenir d'un ancien manuscrit. Christophe Colomb découvre une Amérique qu'il avait arpentée dans les récits de Marco Polo. Les missionnaires qui ouvrent le Brésil, au XVIe siècle, connaissent par coeur les textes des écrivains antiques, Pline le Jeune ou Hérodote. C'est pourquoi ils aperçoivent dans la forêt équatoriale toutes ces amazones. En lisant, en écrivant, j'ai parcouru quelques recoins de la terre, Inde, Islande ou Tahiti. J'ai ajouté ma peinture aux peintures qui les barbouillaient déjà. Cela m'a permis d'en raviver la fraîcheur, d'en débusquer les surprises, les miracles". Gilles Lapouge. "Avec une érudition et un humour formidables, Gilles Lapouge enrichit nos rayonnages d'une bien séduisante philosophie de la géographie". Géo. "Les écrivains sont les meilleurs guides. Avec Lapouge, on est sûr de s'égarer avec bonheur... Incitant au rêve, sollicitant les imaginations, favorisant la réflexion, L'Encre du voyageur convie à une délicieuse flânerie planétaire rappelant que, dans un monde qui court sans savoir où, on ne perd jamais son temps à perdre du temps". Jean Contrucci, Le Nouvel Observateur. "Joyeux, poétique, insolite, malicieux, drôle, amical Gilles Lapouge va là, où, mode ou pas mode, ça lui chante. Et il s'enchante de là où il est allé... Ses points de vue ne figurent dans aucun guide. Normal qu'on ne les retrouve pas après son passage, car il faut avoir son oeil, sa culture et son style... Sa prose, c'est du nanan à déguster. A Madurai existe un bassin dans lequel, autrefois, on jetait les livres pour en juger les qualités. S'ils tombaient au fond, ils ne valaient pas tripette. S'ils flottaient, ils méritaient d'être lus. J'ai jeté le livre de Gilles Lapouge dans le bassin du Luxembourg. Tiens, comment avez-vous deviné qu'il n'a pas coulé ? " Bernard Pivot, de l'académie Goncourt, "Les livres de Gilles Lapouge devraient être remboursés par la Sécurité sociale. ". . Mohammed Aïssaoud, Le Figaor littéraire. "Un enchantement [... ]. Ce livre éblouit par sa beauté, sa polyphonie, sa sagesse. ". . Roger Bichelberger, Le Républicain lorrain.

01/2022

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Littérature française

Un chef de chantier à l'isthme de Suez - Une campagne en Kabylie. Un roman d'Erckmann-Chatrian

Fin 1872, Emile Erckmann, contre qui un mandat d'arrêt a été émis par les Prussiens qui occupent l'Alsace et la Moselle, s'installe à StDié. L'été précédent, il a fait la connaissance à Paris d'un Lorrain, entrepreneur de travaux publics, qui avait longtemps travaillé en Egypte à la construction du canal de Suez, Alban Montézuma Goguel, qui possède une propriété dans sa ville natale de StDié, l'Ermitage. Erckmann y est très bien accueilli et s'y sent bien, au milieu des Vosges et tout près de la nouvelle frontière qui le sépare de chez lui. Mais bientôt, "une envie furieuse" le prend de revoir l'Alsace. Pour s'empêcher de commettre cette imprudence, il entreprend avec Montézuma Goguel un voyage en Egypte et dans l'Orient méditerrannéen. Le voyage leur procure leur lot d'émotions, leur navire manquant de couler entre l'Italie et la Grèce. Ils visitent les ruines de Grèce, puis Alexandrie, le Caire, Gizeh. Ils embarquent sur un petit vapeur qui les mène d'un bout à l'autre du canal de Suez, où ils s'arrêtent sur les lieux des chantiers de Montézuma. Le retour les mène par Jaffa, Beyrouth, Tripoli, Rhodes, Constantinople, Corfou puis Rome, Gênes et le champ de bataille de Marengo. Ils rentrent à StDié au bout d'un voyage de trois mois. Goguel a une grande expérience du monde oriental actuel, des ses moeurs, de sa religion, de sa langue. Erckmann, lui, est plutôt versé dans l'histoire des anciennes civilisations. Tout le long du trajet, ils échangent leurs observations. D'Egypte, Erckmann rapporte la matières de ce livre. Il écrira plus tard à Chatrian : "C'est la première fois que nous sortirons d'Europe. Paysages, figures, tout est nouveau... Il faudra que le monde oriental y soit solidement indiqué, la couleur vive, originale de ces payslà devra ressortir avec une grande vigueur, mais sans exagération". De plus, Goguel, qui avait servi comme engagé volontaire dans la dernière guerre, s'était trouvé, en 1871, parmi les troupes chargées de réprimer l'insurrection de la Grande Kabylie. De ses souvenirs qu'il partagea avec Erckmann, celuici rédigea en grande partie pendant le voyage même, "Une campagne en Kabylie" .

01/2023

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Géographie

ATLAS DE LA POPULATION EUROPEENNE

Un atlas pour toute l'Europe. L'Atlas de la population européenne couvre l'ensemble du continent, y compris la partie occidentale de l'Union soviétique. L'Europe, de l'Atlantique à l'Oural, a été le théâtre depuis deux siècles, d'une véritable révolution démographique: progrès de la longévité, chute de la fécondité, vieillissement. Bien qu'elle ne se soit pas produite partout en même temps dans l'aire étudiée, cette révolution, par sa précocité et son intensité, a clairement individualisé, sur le plan démographique, l'espace européen par rapport aux territoires environnants, en particulier la Turquie et le Maghreb. La prise en compte de l'ensemble du continent permet également de mesurer, d'une manière éclatante, les divergences induites dans les comportements démographiques du fait de l'instauration, après 1945, de deux ordres politico-économiques distincts en Europe. Aussi bien en termes de fécondité que d'espérance de vie, par exemple, la fracture entre les deux moitiés du continent est aujourd'hui bien connue. Un atlas pour toutes les régions. L'Atlas de la population européenne est à la fois transnational et régional. Comme dans bien d'autres publications plus classiques, les cartes permettront de comparer les pays entre eux. Mais ces valeurs nationales masquent le plus souvent de grands contrastes régionaux au sein même des Etats : en termes de fécondité et de vieillissement, tout oppose l'Andalousie à la Galice, les Pouilles à l'Emilie- Romagne, la Lorraine au Limousin, la Slovénie au Kosovo, pour ne citer que quelques exemples. Souvent connus grâce aux monographies nationales, ces contrastes sont mis en lumière, d'une manière comparable et homogène, dans toute l'Europe. Le maillage territorial retenu, de 600 à plus de 900 unités selon les cartes, donne une image à la fois fine et synthétique des caractéristiques de la populations européenne. La population européenne: des approches nouvelles. Les aspects classiques - densité de population, fécondité, mortalité, dynamique démographique, structures par âge et par sexe - en côtoient d'autres, plus originaux, dont certains touchent à l'anthropologie culturelle - naissances hors mariage, état matrimonial, structure des ménages. Ces différentes caractéristiques ont été cartographiées et analysées à deux moments : le début des années 1960 et celui des années 1980 ; chaque fois que cela a été possible, l'analyse a été poussée jusqu'en 1988. Les cartes remettent en cause bien des idées reçues: les régions les plus fécondes ne sont pas toujours, loin s'en faut, rurales et sous-développées ; les fortes longévités ne sont pas liées de manière mécanique au développement économique; la structure des ménages et l'état matrimonial témoignent de l'existence de profonds contrastes culturels, religieux, voire anthropologiques, au sein de l'espace européen.

01/1991

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Religion

Cité de la Vierge. Cité de Pierre Fourier

La Franche-Comté, dont il est ici parlé, a des pèlerinages célèbres. Depuis « Notre-Dame-des-Buis », près de Besançon, dans un des plus beaux sites de la région, jusqu'à « Notre-Dame Libératrice », qui protège le peuple graylois, combien d'étapes mariales n'y pourrait-on point faire ? « Cité de la Vierge et cité de Pierre Fourier », Gray, dans cette attachante litanie, retient notre attention. Que de caravanes humaines n'a-t-elle pas vu passer, depuis les invasions barbares jusqu'aux guerres plus proches de nous, religieuses ou autres, cette antique cité située sur la Saône entre Alsace et Bourgogne ! A lire ces quelques pages érudites et savoureuses de l'auteur, on voit comment ce saint, qui appelait l'évangéliste Luc « le secrétaire de la Sainte Vierge » et Bernard de Clairvaux « le mignon de Notre-Dame », et qui était, à sa manière, l'émule de Luc et de Bernard par sa plume délicate et sa parole souvent melliflue, a su mettre l'aimable Mère du Sauveur au centre de sa vie quotidienne, comment cette présence mariale a transformé son existence et son apostolat et comment (notons ce trait entre bien d'autres) il a revalorisé la dévotion à l'Annonciation et à l'Angélus. Saint Pierre Fourier, dont on vénère le cœur en la cité de Gray, est un modèle suggestif et entraînant, non seulement pour l'ordre des Chanoinesses de Saint-Augustin qu'il a fondé avec la Bienheureuse Alix Le Clerc, mais pour tous les fidèles de Gray, de France, de la chrétienté. Lisons donc avec attention, parce que nous avons beaucoup à y gagner, et « sans fatigue », puisque l'auteur de cette plaquette a adopté « la forme reposante du conte », tout le bien que fit aux citoyens de Gray le saint qui vint se réfugier en leur ville. -8- Si, au lendemain du Concile de Trente, au sortir de ses études faites à l'Université de Pont-à-Mousson, le curé de Mattaincourt en Lorraine, le fondateur de la Congrégation de Notre-Sauveur et de la Congrégation de Notre-Dame, l'apôtre zélé de la population grayloise avait déjà, avec « cette belle lignée de saints » qui surgit à cette époque, « préludé au grand renouveau catholique du XVIIe siècle », il le doit, après la grâce de Dieu, à son union à Notre-Dame. Replongés dans l'atmosphère du passé par un itinéraire judicieusement tracé, les heureux pèlerins qui iront s'incliner à « Gray-la-Royale » devant la petite Vierge de Montaigu et devant le cœur du « bon Père », comprendront mieux aussi, après la méditation du récit d' H. Derréal, toute la portée de leur geste. H. DU MANOIR, S. J.

01/1958

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Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Nicole Dockès

Jalons pour une histoire culturelle de la firme : Grandes écoles et fonction publique, une voie française de la croissance, 1920-1980 par Jean-Pierre ALLINNE, PR Université de Pau La solution d'un industriel parisien à la crise financière et au paupérisme : Thomas Guinier et les crédit national (1848-1868), par Pierre ALLORANT, MC Université d'Orléans, Laboratoire Collectivités Territoriales de l'Université d'Orléans, Comité d'Histoire Parlementaire et Politique Catégories de juristes et catégories d'historiens : Quelle osmose ? par Mario ASCHERI, PR Università Roma III On devrait marier les prêtres ! par Jean BART, PR Université de Bourgogne (Dijon) Le choc de 1840, par Jacques BOUVERESSE, PR Université de Rouen Les origines guerrières de la propriété romaine par Jean-François BREGI, PR Université de Nice-Sophia-Antipolis Germanolâtrie et germanophobie en France au XIXe siècle, par Marie-Bernadette BRUGUIERE, MC Université Toulouse I-Capitole La philosophie politique, une utopie de la renaissance ? Réflexions autour de quelques "Républiques imaginaires" du temps, par Géraldine CAZALS, MC Université d'Avignon et des pays de Vaucluse Lettres de Bassora... , par Christian CHENE, PR Université René Descartes (Paris V) De Vincent Scheil à Guillaume Cardascia : un siècle d'assyrologie juridique française, par Sophie DEMARE-LAFONT, PR Université Panthéon-Assas Paris II Le florissant commerce de la photographie licencieuse en ses débuts, par Christiane DEROBERT-RATEL, MC Université de Toulon et du Var Rousseau juge de Jean... Calvin. La marque de Calvin sur la pensée politique de Rousseau, par Alfred DUFOUR, PR Université de Genève La séduction et le juge : Le rapt en Franche-Comté au XVIIIe siècle (1728-1774), par Sébastien EVRARD, MC Université de Lorraine, Institut François Gény EA 1138 La guerre des sexes n'aura pas lieu ou des vertus de l'ironie. Sylvain Maréchal et le projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes, par Jérôme FERRAND, MC Université Pierre Mendès-France - Grenoble II L'impuissance et ses conséquences dans l'ancien droit, par Karen FIORENTINO, MC Université de Bourgogne (Dijon) Fixer la Constitution : Une antenne des constituants de 1789, par Michel GANZIN, PR Université d'Aix-Marseille De l'empire des pères à l'emprise des mères : Quel statut pour le père séparé ? par Nathalie GOEDERT-MAITRE, MC Université de Paris-Sud (Paris XI) Dans une école de Gaule, la leçon du Maitre d'Autun, par Soazick KERNEIS, PR Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense Paul Durand, théoricien du droit social, par Jean-Pierre LE CROM, CNRS, Université de Nantes Les parlementaires dans la vallée du Rhône et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, par Catherine LECOMTE, PR Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Recherches autour d'une expression : Droit savant, par Anne LEFEVRE-TEILLARD, PR Université Panthéon-Assas Paris II De la condition du travail aux condit

11/2014

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Beaux arts

Palézieux. Oeuvres sur papier - Coffret en 4 volumes : Estampes ; Dessins ; Lavis et aquarelles ; Essais et témoignages

Quatre petits volumes ressemblant à des carnets nous introduisent, y compris sur le plan matériel, à l'oeuvre sur papier du peintre et graveur suisse Gérard de Palézieux (Vevey 1919-Veyras 2012). Après sa formation à l'Ecole des beaux-arts de Lausanne, il réside à Florence pendant la Seconde Guerre mondiale, puis s'installe dans le canton du Valais, où il vivra jusqu'à sa mort. La lumière, les usines et la campagne italiennes constitueront un ancrage important pour sa poétique, parfois très proche de celle de Giorgio Morandi, dont Gérard de Palézieux fait la connaissance en 1953 et avec qui il restera en contact jusqu'au décès du peintre bolonais. Mais son oeuvre témoigne aussi d'autres sources d'inspiration, tels les effets lumineux de Canaletto et de Claude Lorrain. En 1969, après un voyage au Maroc, il découvre l'aquarelle, technique qui va l'aider à élargir sa vision et lui permettre de dissoudre toute pesanteur en une pure luminosité. C'est à Venise que, à partir de 1972, Palézieux trouve sa véritable voie, grâce aux qualités de rapidité et de transparence du médium, une voie très proche d'une sagesse et d'un retrait du monde prônés par les peintres chinois. A partir de ce moment-là, le graveur s'ouvre à des expériences beaucoup plus libres, en se passionnant pour des techniques comme l'aquatinte ou le monotype lui permettant de traduire dans des paysages d'une extrême sensibilité le passage du temps. Solitaire, instinctif, fidèle à ses émotions, Palézieux n'a jamais renoncé à la peinture telle qu'il l'avait apprise de ses maîtres. "Je suis un attardé, disait-il, un isolé, dans un siècle qui me dépasse". En dehors de tout courant, de toute posture, son regard sur le monde se révèle néanmoins étonnamment juste, et chargé d'un étrange pouvoir de résistance. Dans ses images peintes ou gravées, il évoque les choses et les pays avec une réserve qui traduit les incertitudes de notre temps, ses abandons ; pourtant jamais il n'appuie sur la plaie et jamais il ne force l'expression. Ses aquarelles de neige, ses aquatintes au sucre disent le retrait de la lumière, la force inéluctable du temps, opposant aux contingences et aux discours personnels un art qui tente de renouer avec le simple et l'universel.

10/2019

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Littérature française

La comedie humaine les comediens sans le savoir. Les comediens sans le savoir

" Léon de Lora, notre célèbre peintre de paysage, appartient à l'une des plus nobles familles du Roussillon, espagnole d'origine, et qui, si elle se recommande par l'antiquité de la race, est depuis cent ans vouée à la pauvreté proverbiale des Hidalgos. Venu de son pied léger à Paris du département des Pyrénées-Orientales, avec une somme de onze francs pour tout viatique, il y avait en quelque sorte oublié les misères de son enfance et sa famille au milieu des misères qui ne manquent jamais aux rapins dont toute la for- tune est une intrépide vocation. Puis les soucis de la gloire et ceux du succès furent d'autres causes d'oubli. Si vous avez suivi le cours sinueux et capricieux de ces Etudes, peut-être vous souvenez-vous de Mistigris, élève de Schinner, un des héros de Un début dans la vie (SCENES DE LA VIE PRIVEE), et de ses apparitions dans quelques autres Scènes. En 1845, le paysagiste, émule des Hobbéma, des Ruysdaël, des Lorrain, ne ressemble plus au rapin dé- nué, frétillant, que vous avez vu. Homme illustre, il possède une charmante maison rue de Berlin, non loin de l'hôtel de Brambourg où demeure son ami Bridau, et près de la maison de Schinner son premier maître. Il est membre de l'Institut et officier de la Légion-d'Honneur, il a trente-neuf ans, il a vingt mille francs de rentes, ses toiles sont payées au poids de l'or, et, ce qui lui semble plus extraordinaire que d'être invité parfois aux bals de la cour, son nom jeté si souvent, depuis seize ans, par la Presse à l'Europe, a fini par pénétrer dans la vallée des Pyrénées-Orientales où végètent trois véritables Lora, son frère aîné, son père et une vieille tante paternelle, mademoiselle Urraca y Lora. Dans la ligne maternelle, il ne reste plus au peintre célèbre qu'un cousin, neveu de sa mère, âgé de cinquante ans, habitant d'une petite ville manufacturière du départe- ment. Ce cousin fut le premier à se souvenir de Léon. En 1840 seulement, Léon de Lora reçut une lettre de monsieur Sylvestre Palafox-Castel-Gazonal (appelé tout simplement Gazonal), auquel il répondit qu'il était bien lui-même, c'est- à-dire le fils de feue Léonie Gazonal, femme du comte Fer- nand Didas y Lora... ".

02/2023

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Tourisme France

La vallée de Munster

Sur le versant oriental du massif des Vosges, la vallée de Munster ou vallée de la Fecht se déploie de la grande crête, qui trace la frontière avec les Hautes Vosges lorraines, jusqu'à la plaine d'Alsace pour déboucher à la hauteur de Colmar. Le canton de Munster en occupe la plus grande partie, dont les seize communes sont rassemblées dans la communauté de communes de la vallée de Munster. Trouvant son origine dans l'établissement d'une communauté monastique vers 660, la ville de Munster offre aujourd'hui, à travers son patrimoine, un résumé de l'histoire religieuse et politique de ce territoire de moyenne montagne. De grands bâtiments et les vestiges du cloître de l'abbaye bénédictine Saint-Grégoire voisinent avec les bâtiments du pouvoir de la Communauté du Val et de la Ville de Munster, entité politique singulière qui regroupa dix communes jusqu'à sa dissolution en 1847. Encouragée par les moines dès le Moyen Age, l'exploitation de la montagne par l'élevage, le pastoralisme, la viticulture et l'activité forestière modèle les villages et transforme les paysages par la construction de fermes et de marcairies. La fabrication du fromage de Munster pendant la période de l'estive assure très tôt la réputation de la vallée hors des frontières alsaciennes. Elle constitue aujourd'hui un facteur d'attraction touristique essentiel dans les nombreuses fermes-auberges et auberges qui s'égrènent sur les hautes chaumes. Profitant de la force motrice des eaux de rivières abondantes, l'industrie cotonnière s'établit dans la vallée à la fin du XVIIIe siècle et pour plus d'un siècle et demi. Introduite et dominée par la famille des industriels Hartmann, elle densifie le territoire par l'édification de tissages et de filatures, et par la construction d'habitations d'une grande variété destinées à loger ouvriers, cadres et directeurs. Le paysage se voit également façonné par les exigences de l'activité textile à travers l'endiguement des lacs de montagne, le creusement de canaux hydrauliques alimentant les centrales d'énergie. La vallée trouve enfin un nouveau visage suite aux destructions considérables de la Grande Guerre, qui ruinent Munster et les communes de la Grande et de la Petite Vallée situées sur la ligne de front. Au cours de l'entre-deux-guerres, plusieurs dizaines d'architectes et d'entrepreneurs oeuvrent alors à leur reconstruction intégrale. Des communes nouvelles renaissent ainsi au coeur des paysages les plus pittoresques du massif.

09/2011

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Histoire de l'art

Dessiner, enseigner. François-Georges Pariset (1904-1980), historien de l’art au XXe siècle

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04/2024

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Littérature française

Vies de forêt

Vallées, forêts et monts vosgiens à la lisière de la Lorraine et l'Alsace ? : Karine Miermont traverse ces lieux depuis une trentaine d'années, travaille à leur protection. Les sensations vécues dans ces espaces, les souvenirs et surtout le désir, la poussent à raconter les vies de ceux qui y habitent ? : arbres, pierres, eau, animaux, hommes et femmes ? : "? Toutes ces présences qui ouvrent des récits, des histoires ? ". Par l'observation, l'analyse, de telle source, tel arbre, pourtant familiers, l'auteure s'ouvre à l'étonnement et à la contemplation ? : autant d'états d'être qui façonnent une écriture à plusieurs vi(e)sages, qui s'interroge sur elle-même, jusqu'à se raconter elle-même, se faire récit du mot. Si l'élément naturel sature chaque page de ce récit, ce n'est pas tant pour le décrire, faire état de recherches très précises que pour en relater l'expérience sensible, existentielle, celle de l'auteure et celle qu'elle met à portée du lecteur. Sans lien chronologique entre eux, au gré des saisons, les instants vécus prennent l'allure de séquences aux touches impressionnistes, le réel visible est perçu dans sa profondeur temporelle, tel un sédiment modelé par le temps. Par la concision d'une écriture qui se déroule toujours plus, Karine Miermont interroge ce qu'elle voit et ressent. Par là elle cherche ce qui vit au-delà du visible ? : "? On pourrait ne pas s'arrêter, passer son temps à regarder et raconter ce que l'on voit, pendant des minutes, des heures, des mois, des années des siècles à dire infiniment ce qui se passe quand rien ne se passe soi-disant (...)? ". Dans cette quête du mystère pressenti, nous retrouvons peut-être un peu du lyrisme des Disciples à Saïs de Novalis. Récit rythmé de réflexions et de faits, la scansion "? dedans ? " et "? dehors ? " s'élabore aussi dans les mots, qui, comme la forêt, deviennent lieu d'apprentissage, de ramifications infinies ? : "? Les mots ces réservoirs, ces dépôts. Contiennent toujours plus que ce que nous y mettons quand nous parlons ou pensons ou lisons ou écrivons. ? " Cet au-delà inexprimable passe bien sûr par l'expression poétique qui ponctue le récit, de manière tout aussi singulière que dans son précédent ouvrage, Marabout de Roche. La solitude que nécessite le face-à-face avec la nature est loin d'habiter l'écrit, au contraire, Karine Miermont le tisse d'anecdotes, de conversations, de références livresques, d'études d'archives, mais aussi de citations proverbiales qui rendent hommage à des hommes, des femmes, des animaux. Autant de paroles, d'écrits qui nourrissent les réflexions de l'auteure sur la vie, la finitude, le temps, l'écriture. Face à la profusion des points de vue, difficile de déterminer la nature véritable du récit ? : analyse scientifique, recherche historique, essai critique, écrit poétique, la démarche est volontairement audacieuse. Portés par la ferveur d'un style lapidaire et instinctif, c'est l'éloge de la lenteur, du silence, la quête d'une totalité première qui traversent de part en part les lignes de cette oeuvre.

03/2022

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Histoire de France

Bazeilles, la Gloire, le Sang et le Feu

Les combats de Bazeilles sont commémorés chaque année par l'arme des Troupes de Marine de l'armée française car ils symbolisent les qualités de courage, d'abnégation, de dévouement et de sacrifice qui, de tout temps, ont présidé à leur engagement. Ce fait d'armes remonte à la guerre de 1870 et se déroule les 31 août et 1er septembre, la veille de la cuisante défaite de Sedan qui va rendre captifs plus de 100 000 soldats français. Ce coup d'éclat au milieu d'heures obscures porte bien des messages. D'abord, il fait imaginer que si toutes les troupes françaises s'étaient battues avec le même sens du devoir que les Marsouins des Troupes de Marine, le désastre de Sedan n'aurait probablement pas eu lieu. Dès lors, tout devenait possible et l'issue de cette guerre devenait incertaine. L'Alsace et la Lorraine sauvées, on imagine que la Première Guerre mondiale pouvait ne pas avoir lieu. Ensuite, au-delà des appréciations de tactique, Bazeilles exprime une certaine idée du métier de soldat. Enfin, le contexte lui-même, souvent passé sous silence, donne du relief à l'aspect symbolique de cette bataille. Il n'est pas question, dans les pages qui viennent, de refaire l'Histoire. Il s'agit de compléter les récits classiques avec des témoignages et des éléments peu ou pas connus, de resituer leur contexte, et surtout, d'appréhender toute la dimension universelle de Bazeilles. Cet exercice se voudrait utile, car il est probable, comme le dit l'auteur, que chaque génération de soldats et de citoyens doit à un moment ou à un autre, faire Bazeilles. Faire Bazeilles, c'est donner tout ce que l'on a dans le coeur et les tripes. C'est donner sans compter sans pour autant être dans la démesure. C'est résister jusqu'au bout, par tous les moyens, exprimant ainsi intensément la conviction qu'il ne peut y avoir d'idée réellement défendue sans sacrifice et sans action. Au-delà du mythe, l'exemplarité de ces soldats qui vont combattre jusqu'à l'épuisement de toutes leurs ressources, jusqu'à la dernière cartouche, est un message lancé à l'ensemble des citoyens-soldats français de toutes les générations. Oui, indubitablement Bazeilles est moins une affaire de soldats que de citoyens. Que se rappelle-t-on aujourd'hui sur 1870 ? Très peu, si peu : quelques images, des murs devenus musée, quelques pages succinctes sur les derniers instants. N'est-ce pas trop peu ? Or pour comprendre les combats de Bazeilles dans leur universalité, il ne faut pas isoler les faits, mais leur donner de la couleur en expliquant leur contexte. Pour glorifier vraiment l'instant, il faut saisir le tout dans lequel il s'inclut. Pour comprendre l'héroïsme d'un jour de gloire, il faut le replacer dans les tribulations qui le précèdent et dans les fardeaux qui vont lui succéder. Les histoires isolées sont souvent des loupes floues et des trompe-l'oeil. Au-delà des armes et des cartouches, la gloire appartient à ceux qui ont tenu quand tout le monde lâchait, à ces hommes de fer tenaces.

10/2015

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Primaire

A l'école de la laïcité

Le jeu A l'école de la laïcité s'adresse aux élèves de CM1, CM2 et 6e. Il se présente comme un jeu de plateau, mélange de Trivial Poursuit et de Jeu de l'oie. Le but est de répondre à des questions (une cinquantaine). Chaque bonne réponse permet de reconstituer, à la manière d'un puzzle, la charte de la laïcité. Ce jeu est Lauréat 2021 du Prix de la laïcité de la République Française. La boîte de jeu contient : - 54 cartes " Question " - 1 plateau, 4 pions, 1 dé - 1 poster de la Charte de la laïcité à compléter - 15 étiquettes repositionables pour compléter la Charte - la règle du jeu - une page de présentation de notre engagement écologique et éthiquement responsable Les objectifs du jeu - Promouvoir une laïcité d'intelligence dans les classes de cycle 3 au moyen de ce jeu qui permet aux élèves de reconstituer ensemble la charte de la laïcité en répondant correctement à des questions sur les faits religieux et la laïcité en général. Les questions et les réponses ont été établies d'après le Vademecum Laïcité du Ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse de 2018, mis à jour en juillet 2021. - Donner aux enseignants un outil leur permettant d'aborder la laïcité, avec le souci d'une appropriation réelle des valeurs et des principes de la République par les élèves plutôt que de l'organiser selon une transmission frontale et/ou moralisatrice, souvent superficielle et inopérante. Aider les enfants à mieux comprendre la laïcité La laïcité est un principe de la République française. La Constitution rappelle que cette République est indivisible, laïque, démocratique et sociale. Mais la laïcité est parfois difficile à définir et à comprendre. Les nombreux débats de société qui l'entourent la rendent parfois illisible pour les plus jeunes, voire installent l'idée fausse qu'elle pourrait être l'ennemie des religions. Comment faire pour combattre les idées reçues et aider les enfants à mieux comprendre la laïcité ? En 1789, au moment de la Révolution française, des jeux ont été conçus pour que les Français s'approprient les valeurs et principes d'une France nouvelle : la liberté, l'égalité devant la loi, devant l'impôt... notamment des jeux de l'oie et des jeux de cartes. Les étudiants de l'INSPE de Lorraine, avec leurs formateurs, ont donc eu l'idée de créer ce jeu, intitulé " A l'école de la laïcité ", sur le modèle du jeu de l'oie de la Révolution française. Les 54 questions sont de nature et de difficulté différentes : elles traitent des dimensions juridiques, philosophiques et sociales de la laïcité, mais aussi des faits religieux. L'objectif est de faire prendre conscience aux élèves que l'Ecole et la République sont laïques, mais que ces dernières n'ignorent pas que la société ne l'est pas. La laïcité permet à tous les Français, quelle que soit leur religion, de " faire société ". A ce jeu de l'oie est associé un poster de la Charte de la laïcité à compléter : le fait de gagner une bonne réponse sur le jeu de l'oie donne accès à un article de la charte, à coller sur l'affiche afin de reconstiituer intégralement les 15 articles de la charte simplifiés pour des élèves de cycle 3 et illustrés. Un jeu éco-responsable Ce jeu est fabriqué de manière responsable. Il est imprimé et fabriqué en France et utilise des encres et matériaux entièrement recyclables.

11/2022

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Romans historiques

Joseph Balsamo ; Le Collier de la reine. Mémoires d'un médecin

Cette fresque historique, l'une des plus réussies d'Alexandre Dumas, va de la fin du règne de Louis XV à la Révolution. La publication en feuilleton puis en volume, commencée en 1846, s'est terminée en 1855. Joseph Balsamo s'ouvre en 1770 sur un prologue ésotérique : sur le mont Tonnerre où sont réunis les chefs de la franc-maçonnerie universelle, un inconnu, Joseph Balsamo, prophétise la Révolution universelle. Nous retrouvons Balsamo au Taverney, en Lorraine, où vivent le vieux baron de Taverney et sa fille, Andrée, chez qui Balsamo découvre la faculté de double vue sous influence magnétique. Marie-Antoinette, venue en France pour épouser le dauphin, fait une halte à Taverney. Au cours d'une scène dramatique, Balsamo, cédant aux supplications incrédules de Marie-Antoinette, lui fait apparaître, dans une carafe d'eau, sa future décapitation. Le Collier de la reine est le plus connu des quatre romans du cycle grâce à de nombreuses adaptations. Il prend appui sur la célèbre affaire du Collier : Louis XVI a promis à la reine un merveilleux collier. Celle-ci, dans un premier moment de vertu, y renonce, se ravise sous l'influence de Jeanne de La Motte, puis décide finalement de le rendre. S'ensuit un imbroglio dont Jeanne de La Motte tire les fils : Rohan croit avoir acheté le collier, la reine croit l'avoir rendu aux bijoutiers, tandis que c'est Jeanne de La Motte qui le garde. Le roi fera en vain juger Rohan et condamner Mme de La Motte : à l'issue du procès, c'est la reine, et avec elle la royauté, qui est perdue ! Avec Ange Pitou, on est au début de juillet 1789. Ange Pitou est un jeune paysan du bourg d'Haramont, inculte mais droit. Gagné aux idées nouvelles, il participe à la prise de la Bastille, tandis qu'une rétrospective historique installe sur la scène du roman l'image noire de la reine : usurpatrice étrangère, vampire suçant le sang de la nation en dilapidant son or. En contrepoint se déroule, sur le mode héroï-comique, le roman d'apprentissage d'Ange Pitou : devenu capitaine de la garde nationale d'Haramont, il est désormais un " personnage ". Avec La Comtesse de Charny, nous retrouvons Balsamo en envoyé de la Providence acharné à la perte de la royauté. Le récit de la fuite à Varennes occupe une grande place dans le roman : c'est de cette fuite manquée que procède, selon l'auteur, la rupture définitive entre le peuple et la royauté. Y figurent également le complot Favras, la compromission de La Fayette et de Mirabeau en faveur de Marie-Antoinette, la fête de la Fédération. Les événements révolutionnaires ont leur écho atténué à Haramont, où Pitou mène une révolution moins sanglante, alors que la figure sinistre de Marat, le chirurgien morbide, l'homme-animal, symbolise l'ultime étape de la Révolution. Dans cette série passionnante, on découvre aussi la fascination exercée par l'hypnose, la vigueur des idées propagées par Mesmer, alors qu'une médecine de plus en plus rationnelle se met en place. Les personnages ne se contentent pas d'être des acteurs (parfois rocambolesques) : ils sont aussi animés par des conflits idéologiques, ils hésitent, s'enflamment puis doutent lorsqu'il leur faut constater les excès auxquels ont conduit leurs convictions. Dans cette perspective, Balsamo incarne aussi l'Histoire qui hypnotise tous ses acteurs.

02/2012

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Autres

Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024