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Poches Littérature internation

Le Portrait de Dorian Gray non censuré

Tout le monde connaît le chef-d'oeuvre d'Oscar Wilde tel qu'il a été publié en volume en 1891. Cette version diffère considérablement du manuscrit qu'il avait soumis quelques mois plus tôt au Lippincott's Magazine où le roman devait paraître en prépublication. Le directeur, par pruderie, l'avait sérieusement raboté, ce qui ne l'a pas empêché de provoquer un premier soulèvement d'indignation. Par la suite, Wilde a augmenté et remanié son roman, estompant ses passages les plus audacieux. La critique instruisait déjà son procès en immoralité. Il a fallu attendre 2011 pour que, en Angleterre, des universitaires rendent disponible le texte initial, avant les censures successives. C'est cette version que les Cahiers rouges publient pour la première fois en France. La trame reste inchangée. Dans le Londres fin de siècle, le peintre Basil Hallward tombe en adoration devant son modèle, le beau Dorian Gray. Leur chaste idylle commence, troublée par l'intervention d'un vieux camarade de Hallward, Lord Henry. Dandy hédoniste amoureux des bons mots, affichant avec insolence son homosexualité, il convainc Dorian de l'importance capitale de sa beauté. Un jour viendra où la vieillesse l'aura défiguré et plus personne ne le regardera. Horrifié, Dorian conclut un pacte faustien avec le portrait que Hallward a peint de lui : ce n'est plus lui que le temps abîmera, mais l'image du tableau. Le Portrait de Dorian Gray non censuré est encore plus délicieusement décadent et surtout plus ouvertement homosexuel. Le pouvoir érotique de Dorian est exacerbé, nombre de phrases rendent indubitable et intense la nature des sentiments de Hallward pour lui. On retrouvera bien sûr les saillies du spirituel Lord Henry, notamment le fameux : "De nos jours on sait le prix de tout, mais on ne connaît la valeur de rien".

09/2016

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Terrorisme

La putain du Califat. Marie, chrétienne, vendue treize fois par l'Etat islamique

"Comment est-on accueillie par les siens quand on revient de l'enfer ? Quand on a été souillée, torturée, violentée par des monstres ? Pendant deux ans, Marie, une irakienne de 38 ans, a été l'esclave sexuelle et la domestique de soldats de l'Etat islamique. Vendue et revendue, d'Irak en Syrie, elle change plus de douze fois de maître. Chrétienne, donc une perle rare, elle était l'objet de tous les fantasmes, de toutes les convoitises, de tous les ressentiments ; sur le marché, elle valait deux fois plus qu'une Yézidie. Dans le djihad de l'humiliation, le viol est une arme de destruction massive. Marie nous a confié son histoire, d'une manière aussi crue que décousue ; il a fallu se forcer à en retisser la trame. Elle a exigé que l'on raconte tout, que l'on n'omette rien, pas un seul nom de ces bourreaux. Son récit est celui d'une descente aux enfers, d'exactions de plus en plus insupportables, commises au nom de textes religieux et d'un code de lois à la précision sadique. Ce livre est aussi l'épopée des Chrétiens d'Orient, de leurs mythes, de leurs rêves. Un pays de légendes, de poésie et de mystères. Un pays brûlé par le soleil et les guerres. Jusqu'à l'apparition du fondamentalisme islamique qui, d'Al Qaïda à Daesh, renaît toujours de ses cendres". La putain du Califat est l'histoire bouleversante d'une femme qui veut vivre. Qui tente de s'échapper, qui se bat, qui résiste et refuse de se laisser briser. Marie est morte deux fois : quand elle a été arrachée aux siens et quand elle est revenue parmi eux. Aujourd'hui, elle veut oublier, reconstruire ce corps meurtri. Après l'horreur, l'espoir.

02/2022

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Littérature étrangère

Les aventures d'un idéaliste. et autres nouvelles inédites

« Les treize nouvelles qui composent cet ouvrage ont paru, à l’origine, comme presque tout ce qu’écrivait Isaac Bashevis Singer, dans le Forverts, un journal yiddish new-yorkais. Elles datent d’époques très différentes et donnent un excellent aperçu des nombreuses facettes du talent de son auteur : elles sont émouvantes, tendres, cruelles – on a le choix. Pour des raisons inconnues, aucune n’avait fait partie des différents recueils publiés de son vivant. Isaac aimait dire que “coïncidence n’est pas un mot cacher”. Mettons alors qu’il a fallu plusieurs petits miracles pour qu’elles soient retrouvées, réunies et enfin publiées en 2004 dans le troisième volume de ses Collected Stories, sous l’égide de la prestigieuse Library of America. Mais pour d’obscures raisons de droits, elles restaient inaccessibles en français et c’est grâce à l’intervention de Jerome Charyn, admirateur inconditionnel de Singer, que nous les découvrons enfin. Il se trouve que Singer, ayant beaucoup aimé le premier roman de Charyn, Il était une fois un droshky, l’avait soutenu dès sa publication en 1964. Une boucle est donc en quelque sorte bouclée en 2011. Et cela aurait sûrement plu à notre “magicien de la 86e Rue”. Singer épaulant Charyn et Charyn donnant un coup de pouce aux Aventures d’un idéaliste. On aime à croire qu’il y a des coïncidences qui sont cacher. »Marie-Pierre BayOn (re)découvre grâce à ces treize nouvelles inédites l’univers drôle et fantasque d’Isaac Bashevis Singer. Qu’il mette enscène l’oiseau qui pourrait être la réincarnation de la « femme aux yeux noirs », un amour déçu, un manuscrit interminableou un lacet de chaussure, il nous entraîne dans des aventures surprenantes ; pour notre plus grand plaisir.

05/2011

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Humour

Amour, humour

De fabuleux dessins drôles et facétieux de Serge Rezvani en hommage à la littérature, en amour de la vie " En 2020, à la surprise générale, un ennemi invisible nous a tous coupés les uns des autres. Il a fallu nous masquer. Et surtout nous confiner ! C'est ici qu'une sorte de jeu de la Liberté a commencé pour moi grâce à une amie : la librairissîme Marie-Rose Guarniéri ! Elle venait de publier un "livre blanc' proposant aux lecteurs de remplir les pages vierges d'une sorte d'éphéméride s'étageant sur un an contenant 365 titres de livres. Abandonné de tous, ne pouvant sortir faire les courses indispensables, voilà que Marie-Rose s'en est chargée pour moi, m'apportant au quotidien de quoi survivre et moi, comme en réponse, je commençai, un peu en ironie un peu par curiosité, à dialoguer avec les titres proposés par ce "livre blanc'. Ainsi jour après jour s'est établie entre mon amie libraire et moi cette complicité : elle, la "bouffe' et moi, la "schnouffe artistique'. Chaque jour elle déposait de la nourriture sur mon paillasson et moi quelques dessins. Cette expérience m'a ouvert à une sorte de création qui m'a passionné pour réunir plusieurs disciplines en une seule indiscipline : le dessin dans sa forme classique, proche de l'eau forte avec ses clairs-obscurs et ses noirs absolus, plus l'humour, plus l'ironie des bulles empruntées aux bandes dessinées, le tout rempli d'un total irrespect envers la sainte Littérature dont Mallarmé disait : Le sens trop précis/ Rature ta vague littérature. " Serge Rezvani L'ensemble de ces dessins est regroupé ici, soit 730 petits chefs-d'oeuvre de drôlerie, d'impertinence et de fantaisie venus du plus jeune des artistes pluri-indisciplinaires. Un livre de talent, de jubilation, de fête intime, d'humour et d'amour.

09/2022

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Cuisine

Joseph Favre, cuisinier et érudit. Précurseur de la science culinaire et initiateur de l'Académie culinaire de France

Cuisinier et écrivain culinaire longtemps inconnu du grand public, Joseph Favre (1844-1903) trouve enfin la place qu'il mérite dans l'histoire mondiale de la cuisine. Ce premier ouvrage biographique complet le concernant permet de vraiment comprendre l'importance de ce cuisinier. Joseph Favre est d'abord et surtout connu pour son fameux Dictionnaire universel de cuisine et d'hygiène alimentaire publié en quatre tomes et en deux éditions dès 1889, dans le but d'inclure une approche scientifique dans sa profession. Mais la vie du fondateur de l'Académie culinaire de France en 1879 est bien plus riche, voire parfois même mouvementée et surprenante. Joseph Favre suit un apprentissage de cuisine dans un grand hôtel avant de perfectionner son art dès 1865 à travers la Suisse, la France, l'Allemagne et l'Angleterre, en travaillant dans les grandes maisons de l'époque et en vivant de nombreuses péripéties, comme ses activités d'anarchiste ou ses supposées études de médecine comme auditeur libre à l'université. Il s'installe définitivement dans la région parisienne en 1883, mais n'a jamais pris la nationalité française. Original, visionnaire et indépendant, il prône les bienfaits de l'alimentation sur la santé et de l'importance d'acquérir une hygiène alimentaire saine. C'est lui aussi qui lance et édite La science culinaire, le premier journal culinaire écrit par un professionnel entre 1878 et 1883. Il se passionne pour les expositions et les concours internationaux, joue les historiens, devient le cuisinier et l'ami des grands de ce monde. Malgré tout cela, et certainement très jalousé, Joseph Favre meurt dans l'indifférence le 17 février 1903. Il a fallu plus d'un siècle aux historiens pour redonner à Joseph Favre la place qu'il mérite vraiment au Panthéon de la cuisine.

10/2020

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Heidegger

Heidegger - Une pensée de la présence. Une pensée de la présence

Heidegger le répète inlassablement : pour les Grecs, " être " signifie " présence ". Ce qui, plus tard, s'est nommé " ontologie " renvoie ainsi à la question peut-être la plus simple parmi les questions simples : comment les choses nous sont-elles présentes ? Cette question, née en Grèce au ve siècle avant notre ère, touche, selon Heidegger, à l'essence la plus intime de la philosophie : celle qui, au cours de notre histoire, s'est déterminée comme idée chez Platon, être en oeuvre ou en acte chez Aristote, représentation chez Descartes - et ainsi de suite jusqu'à la volonté de puissance nietzschéenne. Mais comment Heidegger s'est-il acquitté de la tâche immense de penser ce qu'il tenait ainsi pour le fond de toute philosophie : la présence ? Sans doute lui a-t-il fallu en déceler patiemment les diverses déterminations au fil de sa lecture des textes qui ont fait l'histoire de la philosophie. Cependant, c'est d'abord comme élève de Husserl que Heidegger a découvert la question de la présence - comme élève de Husserl, c'est-à-dire comme héritier d'une pensée qui devait marquer en profondeur le xxe siècle : la phénoménologie. Aussi est-ce à partir de la relation de Husserl et Heidegger que l'étude ici proposée s'engage sur le chemin d'une pensée de la présence - chemin au long duquel se rencontrent, bien entendu, l'oeuvre qui a été à l'origine d'un profond différend entre Heidegger et son maître : Etre et Temps, mais aussi une histoire de la présence dont la source jusqu'alors inexplorée se situe, elle, au-delà de la présence. Laurent Villevieille est professeur en CPGE et chercheur associé aux Archives Husserl de Paris (ENS/CNRS).

02/2022

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Sexualité

L'amour au pluriel. Guide de polyamour éthique

Le best-seller mondial sur le polyamour enfin en France ! Est-il possible d'aimer plusieurs personnes ? d'avoir plusieurs partenaires romantiques sans être jaloux ou infidèle ? Absolument ! Les personnes polyamoureuses ont ouvert la voie du polyamour au prix d'expériences et d'erreurs douloureuses. Aujourd'hui, L'amour au pluriel est là pour vous aider à trouver votre propre voie. De la Grèce antique aux pratiques non monogames actuelles en passant par les différentes dynasties chinoises, les gens ont de tout temps ouvertement eu plusieurs relations intimes à la fois. Il a toutefois fallu attendre la fin du XXe siècle pour qu'apparaisse un mot qui englobait cette pratique ainsi que la philosophie, les structures et l'éthique inhérentes : le polyamour. Loin des clichés sur la polygamie et l'infidélité, le polyamour éthique est entièrement basé sur le dialogue, la confiance ainsi que qu'une transparence et une honnêteté totales pour créer un environnement polyamoureux sain et positif. Grâce à ce livre, vous découvrirez comment construire des relations amoureuses saines, quelles sont les clefs d'une communication équilibrée... C'est, au-delà du polyamour, un véritable guide pratique. Explorant les nombreuses nuances et situations des relations polyamoureuses, Eve Rickert et Frankin Veaux offrent un guide pratique et détaillé qui a déjà séduit plus de 80 000 lecteur·rice·s à travers le monde ! A propos des auteur·e·s : Eve Rickert est polyamoureuse et auteure. Elle a fondé la maison d'édition indépendante Thorntree Press dédiée aux questions LGBT+ et nouvelles formes de relations et sexualités. Franklin Veaux écrit sur le polyamour depuis 1998, d'abord sur son blog morethantwo. com, considéré comme une des références mondiales sur ce sujet, puis à travers différents ouvrages, de fiction ou pratiques.

04/2023

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Littérature française

J'étais un jeune homme étranger…

En 1984, Ugo Ferraris-Pesci, mon père, alors dans sa soixante-quinzième année, entreprend d'écrire son histoire de jeune immigré italien. Il tient à laisser le témoignage de ce qu'ont été les vicissitudes de sa vie et les combats qu'il lui a fallu mener. Pour survivre d'abord. Car il a traversé deux guerres mondiales, et a été très pauvre, à l'époque où la protection sociale n'existait pas. Il a eu faim, il a eu froid, et il a été humilié. Et puis pour parvenir à se hisser, à force de courage et de persévérance, de sa condition d'enfant de treize ans brusquement arraché à son sol natal, à l'école, et propulsé dans le monde du travail en pays étranger, sans aucune formation, sans même parler français, jusqu'à son statut d'ingénieur, polyglotte et très cultivé, tant d'arts et lettres que de sciences. Il a été aidé par quelques bonnes rencontres, des tuteurs de résilience, comme le dit Boris Cyrulnik, mais surtout par le Conservatoire National des Arts et Métiers, dont il a suivi avec assiduité les cours du soir pendant les années de guerre, parfois dans les pires conditions. Son témoignage montre l'ampleur des progrès accomplis, entre sa jeunesse et celles d'aujourd'hui, tant par le développement des sciences et des techniques que par celui de ce qu'il est convenu d'appeler l'Etat-providence. Mais il met aussi en relief tout ce qui manque encore à notre société, "? restée très inégalitaire ? ", disait-il, pour que chacun de ses enfants, natif ou d'adoption, puisse exprimer, comme il l'a fait lui-même, les talents dont il est porteur.

08/2021

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Science-fiction

Pellucidar Tome 4 : Tarzan au coeur de la Terre

Paru initialement en 1929, Tannar de Pellucidar est le troisième tome d'un autre Cycle, celui de Pellucidar qui comprend six volumes. Sa première publication en français date de la fin des années 1960. Dans ce cycle, la Terre est une sphère creuse dans laquelle se trouve le continent de Pellu­cidar. Ce sont le prospecteur David Innes et son compagnon, l'inventeur Abner Perry, qui découvre par hasard ce continent intérieur. Jason Gridley décide donc de partir au secours de David Innes, au centre de la Terre. Il se rend en Afrique demander l'aide de Tarzan. Au moyen d'un dirigeable spécial, le O-220, ils pénètrent par l'ouverture polaire menant à Pellucidar, amenant avec eux une dizaine de guerriers waziris. Après quelques heures de navigation, Tarzan et Jason découvre les dangers de Pellucidar : une attaque d'animaux sauvages puis d'un pteranodon géant achève de les égarer et les disperser. Tandis que Jason rencontre la jolie Jana, la Fleur rouge de Zoram, Tarzan se fait capturer par les Sagoths, un peuple d'hommes-singes. Réussissant à s'évader, Tarzan ren contre Thoar de Zoram, le frère de Jana, et ils partent tous les deux à la recherche de Jason et de Jana. Au fil des rencontres et des combats épiques, Tarzan retrouve Jana mais ils sont capturés par des Horibs, peuple de lézards intelligents anthropophages. Quant à Jason, en com­pagnie de Thoar, il est enlevé par des pirates Korsars, puis par des Horibs... Mais les guerriers waziris, puis la flotte de l'empereur de Pellucidar, viendront sauver la situation. Tarzan repart alors à la surface de la Terre, et Jason, désormais fiancé à Jana, décide de rester à Pellucidar.

03/2017

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Littérature française

Le manteau de la vierge

Le récit d'un exil empreint de nostalgie, prix Méditerranée 2007. " Emile Brami sait faire revivre son pays, ses parfums, sa chaleur... Il fallait un roman pour dire ce peuple ; et il fallait, pour l'écrire, la nostalgie sans aigreur d'Emile Brami. " (Le Monde) Le récit d'un exil " J'aurais voulu raconter ton histoire dans notre dialecte, le judéo-tunisien, ce baragouin sans grammaire où se mêlent l'arabe, l'hébreu, l'espagnol, l'italien et le grec. Mais il sombrera avec nous car, au contraire du yiddish, il ne donna jamais un livre imprimé. Alors je me suis résolue à broyer les mots de mon enfance jusqu'à les réduire en poudre pour fabriquer du français, comme les peintres du Quattrocento pilaient le lapis-lazuli, préparant ainsi le coûteux bleu céleste dont, par tradition, ils coloriaient le manteau de la Vierge. " Une langue disparaît, un peuple aussi. Une femme écrit le roman de sa mère, incarnation malgré elle d'une communauté chassée de sa terre jusque sur les pentes de Belleville. Des juifs de Tunisie, que reste-t-il ? Quelques souvenirs déformés par le prisme du folklore méditerranéen et de malentendus historiques, quand il aurait fallu comprendre la mélancolie et le sentiment de déshérence qui les hante. Dans ce livre de l'exil, d'une nostalgie universelle, Emile Brami les réhabilite - les sauve peut-être. " Ce roman est celui d'une femme, enfermée depuis des années dans la surdité, qui, à la mort de sa mère, écrit l'histoire de celle-ci... Emile Brami sait faire revivre son pays, ses parfums, sa chaleur... Il fallait un roman pour dire ce peuple ; et il fallait, pour l'écrire, la nostalgie sans aigreur d'Emile Brami. " (Josyane Savigneau, Le Monde) Prix Méditerranée 2007 Prix Méditérannée 2007

09/2023

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Thrillers

Le bourg

- A qui faudra-t-il l'adresser ? - Il ne faudra pas la poster. - Qu'est-ce que j'en fais alors ? Voulez-vous la remettre en main propre ? - Non, je voudrais que celle à qui cette lettre s'adresse se reconnaisse. Je voudrais qu'en la lisant, elle réalise petit à petit que cette femme à qui je parle, c'est elle. Qu'elle parcoure ce chemin du doute vers la certitude. Alors, je sais qu'elle sera émue. Si je lui adresse cette lettre par la poste, ou si je lui remets directement, elle n'éprouvera pas l'apparition lente, et douce j'espère, de cet amour inconnu que je veux lui révéler. Il faut laisser aux sentiments le temps de cheminer. Alors ce que je vous demande, c'est d'écrire cette lettre, oui, mais de l'afficher. Que tout le monde puisse la voir, la lire. Peut-être cette femme sera-t-elle parmi les gens qui la liront. On ne sait pas. Cette incertitude me convient bien. - Mais même si elle la lit, comment serait-elle sûre d'être celle dont vous parlez ? - Elle se reconnaitra. Et puis le doute où elle resterait me convient bien aussi. " J'étais devenu pour quelques temps l'écrivain public de ce gros village qu'ils appelaient "le bourg" pour bien afficher leur différence. Des lettres comme celles que mon visiteur me demandait d'écrire, il y en a eu. Souvent belles et émouvantes. Mais il y a eu les autres, quand ils se sont mis à dénoncer, à parler du passé de ce bourg, du village mort, du grand charnier... Il a fallu que je parte très vite. Que je m'enfuie en fait. Ils avaient gardé dans leur gènes que les étrangers, on pouvait bien les tuer.

11/2021

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Alzheimer - Parkinson

Les premiers survivants d'Alzheimer

" Le protocole ReCODE est porteur d'un grand espoir pour les familles, je forme le voeu que de nombreux neurologues lui prêtent une oreille attentive. " Dr Bernard Aranda, neurologue, micronutritionniste " Le Dr Bredesen aura écrit une page de l'histoire de la médecine. " Dre Anne-Isabelle Dionne, médecin généraliste au Québec, certifiée en médecine fonctionnelle Tout le monde connaît un survivant du cancer, mais jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait encore rencontré un survivant de la maladie d'Alzheimer. Dans ses deux premiers livres, le Dr Dale Bredesen décrit les traitements révolutionnaires qui peuvent inverser le déclin cognitif et la démence, deux troubles neurologiques dont l'issue semblait inéluctable. Dans ce troisième volume, il donne la parole aux premiers survivants de la maladie d'Alzheimer : leurs histoires d'espoir racontées avec leurs propres mots. Ces récits à la première personne retracent d'abord la sidération, le refus de la fatalité puis la lutte contre la maladie et finalement la guérison. Ils décrivent de façon émouvante et saisissante ce que c'est que d'avoir la maladie d'Alzheimer. Ils expliquent également comment ils ont fait en sorte que le programme ReCODE fonctionne pour eux - les défis relevés, les solutions alternatives qu'il a fallu trouver, les résultats encourageants obtenus qui sont si motivants. Le Dr Bredesen ajoute un commentaire à la fin de chaque histoire pour aider le lecteur à trouver les conseils et les astuces qui pourraient lui être utiles. Les patients du Dr Bredesen n'ont pas seulement survécu, ils ont réussi à retrouver une vie épanouie, des relations gratifiantes et un travail intéressant. Ce livre donnera un espoir immense à toutes celles et ceux qui souffrent de déclin cognitif ou de démence, et à leurs proches.

04/2023

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Histoire de l'architecture

La Grande Motte. Patrimoine du XXe siècle, Edition revue et augmentée

L'édition augmentée d'une étude sur l'une des plus importantes stations balnéaires de France, La Grande Motte, comprenant des entretiens inédits avec les acteurs ayant permis sa conception. Patrimoine du xxe siècle Il n'y avait là qu'un marais, des moustiques, un paysage inhospitalier, avant qu'un jeune architecte talentueux, Jean Balladur, n'y invente une utopie balnéaire moderne : la station de La Grande Motte, sortie des sables à partir de 1964. Un demi-siècle plus tard, en 2010, la cité reçoit le label Patrimoine du XXe siècle. Ainsi aura-t-il fallu le recul de l'Histoire pour dépasser les premières décennies d'incompréhension, de sarcasmes et de polémiques, et que l'on reconnaisse enfin l'exceptionnelle qualité de son urbanisme, de son architecture et de son aménagement paysager. Gilles Ragot, historien de l'art, spécialiste de l'architecture contemporaine, retrace cette aventure visionnaire et nous fait découvrir une cité pensée comme une oeuvre d'art total qui renouvelle le genre de la villégiature. Aujourd'hui, chacun, habitant, estivant ou amateur d'architecture, retrouvera dans cet ouvrage qui se lit comme un " roman d'architecture " les clefs pour comprendre l'importance de La Grande Motte dans l'aménagement de la côte du Languedoc-Roussillon, mais aussi dans l'histoire de l'architecture. L'Odyssée créative Julie Daurel, journaliste, et Nicolas Millet, photographe, ont l'âge de La Grande Motte et l'ont découverte en 2010. Avec l'intuition qu'une cité aussi singulière n'a pu être imaginée que par des bâtisseurs peu ordinaires, ils parviennent à réunir plusieurs des protagonistes de la première heure, architectes, paysagistes, artistes. Leurs interviews et discussions à bâtons rompus racontent cette grande aventure de leur jeunesse et parfois de toute leur vie : la naissance d'une ville.

03/2023

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Football

Je suis le président masqué

"Je dois vous dire que je me suis bien amusé et que cela m'a rapporté un bon petit paquet. Je ne suis pas milliar- daire mais j'ai de quoi assurer l'avenir de mes enfants. Certains diront que je n'ai pas toujours été réglo. Mais qui est réglo dans le football ? Jeune homme, j'avais apprécié la méthode Tapie lors de son retour à l'OM dans les années 2000 et vu les agents agglutinés comme des mouches autour du pot. Là, il y avait, croyez-moi, de l'oseille à la clé. Je me voyais bien agent, des commissions bien grasses, la Rolex Daytona en or au poignet et l'appartement avec terrasse sur le Larvotto à Monaco. Le sort en a décidé autrement. Je suis devenu manager sportif , à l'anglaise comme ils disaient autrefois, d'un club de milieu de tableau du centre de la France. Avec quelles compétences ? Aucune, j'avoue, mais j'avais pu faire deux ou trois bons coups comme coordinateur sportif, de quoi faire rêver avec le trading joueur. Il n'en faut pas plus, je vous jure, pour être dirigeant, d'autant que la veuve du propriétaire a fini par me laisser le club, lassée d'éponger les dettes et les larmes de crocodile des joueurs. Il m'a fallu un peu d'imagination, certes... J'ai regardé mes aînés à l'oeuvre, avec un faible pour le petit père Aulas et du respect pour la maestria de Labrune. A la table de la Ligue, je me suis délicatement fondu dans la masse, pas très difficile tant les Caillot, Caïazzo ou Kita sont gonflés d'importance. J'avais en plus deux ou trois agents dans la poche et les fonds américains ont créé la demande. J'ai vendu. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. ". .

06/2023

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Littérature française

Lettres d un voyageur. Tome 2

Oins travaillé que ces deux volumes de lettres écrites à des époques assez éloignées les unes des autres, presque toujours à la suite d'émotions graves dont elles ne sont pas le récit, mais le reflet. Elles n'ont été pour moi qu'un soulagement instinctif et irréfléchi à des préoccupations, à des fatigues ou à des accablements qui ne me permettaient pas d'entreprendre ou de continuer un roman. Quelques-unes furent même écrites à la course, finies en hâte à l'heure du courrier et jetées à la poste, sans arrière-pensée de publicité. L'idée d'en faire collection et de remplir quelques lacunes m'engagea, par la suite, à les redemander à ceux de mes amis que je supposais les avoir conservées ; et celles-là sont probablement les moins mauvaises, comme on le comprendra facilement, l'expression des émotions personnelles étant toujours plus libre et plus sincère dans le tête-à-tête qu'elle ne peut l'être avec un inconnu en tiers. Cet inconnu, c'est le lecteur, c'est le public ; et s'il n'y avait pas, dans l'exercice d'écrire, un certain charme souvent douloureux ; parfois enivrant, presque toujours irrésistible, qui fait qu'on oublie le témoin inconnu et qu'on s'abandonne à son sujet, je pense qu'on n'aurait jamais le courage d'écrire sur soi-même, à moins qu'on n'eût beaucoup de bien à en dire. Or, l'on conviendra, en lisant ces lettres, que je ne me suis jamais trouvé dans ce cas, et qu'il m'a fallu beaucoup de hardiesse ou beaucoup d'irréflexion pour entretenir le public de ma personnalité pendant deux volumes.

02/2023

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BD tout public

Le Printemps des quais

Fils d’ouvrier, Séraphin "Paul" Carpita habitait le quartier St Jean de Marseille. Les sirènes des bateaux avaient retenti à l’unisson pour saluer la victoire du Front populaire, comme un grand cri de joie ! Sous le régime de Vichy, Paul était entré dans la résistance, c'est-à-dire, à ce moment-là, au parti communiste. C'est à la Libération qu’on lui a offert sa première caméra ; il l'a naturellement mise à disposition de ses idées : filmer les manifestations pour la paix, de Berlin à Stockholm, filmer les gens ordinaires, filmer la vie. Et puis un jour, il a réalisé un "vrai" film, avec une histoire et des acteurs : le Rendez-vous des quais. Pour montrer aux gens ce que les actualités ne montraient pas : le départ des soldats pour l’Indochine, l’occupation du port par les CRS, les manifestations durement réprimées, les grévistes. La misère des ouvriers contraints de reprendre le travail. Il a fallu filmer caché, agir avec audace, se débrouiller pour trouver de la pellicule ou des costumes, compter sur les copains… Mr Pagnol leur avait même prêté son studio. Et tout ça dans un esprit si fraternel ! Mais quand le film fut fini, les RG ont débarqué et confisqué les bobines. Le PC l’avait lâché, le cinéma français l’avait lâché, lui et tous ceux qui croyaient à la possibilité d’une vie meilleure. Le film fut interdit de diffusion durant 35 ans. Paul a repris son métier d’instituteur et celui de cinéaste, sans renier ses idées, dans une autre résistance. Le film, retrouvé dans les caves de la cinémathèque française, a été réhabilité en 1990. Il fut alors salué par la critique comme "le chaînon manquant entre Jean Renoir et la Nouvelle Vague".

01/2014

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Psychologie, psychanalyse

L'enfant et ses meurtriers. Psychanalyse de la haine et de l'aveuglement, huits récits cliniques, suivi de Lettre à Michel Onfray

Huit récits cliniques où Pierre Kammerer relate la cure psychanalytique d'adultes qui ont subi, dans l'enfance, la haine de ceux qui étaient censés les aimer, leur père ou leur mère. Ce qui caractérise ces patients, c'est l'aveuglement dans lequel ils se sont enfermés pour ne pas démasquer la perversion d'un parent dont ils ne désespéraient pas d'être aimés. Aveuglement qui les conduit à rester dans la répétition des mêmes traumatismes, à ne pas se protéger du mal qu'on pourrait leur faire. Pierre Kammerer parle ici d'une "clinique du témoin" où l'analyste réintroduit la Loi Symbolique (interdit du meurtre, de l'inceste...), prenant ainsi la place de l'autre parent, celui qui, au moment du trauma, s'était absenté alors qu'il aurait dû l'empêcher. Cette restitution du témoin dans le patient lui-même permet à celui-ci d'instruire le procès de son "meurtier" et d'éprouver la colère ou la haine séparatrices qui lui donneront la capacité de se protéger. Pour cela, il aura fallu aussi que l'analyste "souffre" de ce qui a fait souffrir l'analysant, le lui traduise et porte avec lui, dans le transfert, la dénonciation de la perversion. C'est ce que nous enseignent ces huit récits cliniques. Pour conclure, Pierre Kammerer répond à Michel Onfray qui, dans son Crépuscule d'une idole : L'affabulation freudienne, accusait Freud d'être cupide, menteur et partisan des régimes autoritaires, et la psychanalyste d'être "une hallucination collective appuyée sur des légendes". Face au philosophe, dont les violentes attaques sont les alliées des pulsions de mort à l'oeuvre dans le monde, le psychanalyste se range résolument du côté du "travail de la culture" (Freud) pour qu'il se déploie sous le signe d'Eros.

03/2014

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Droit

La complémentarité des sexes en droit de la famille

La réalité est que le genre humain est duel, féminin et masculin. La réciprocité est inhérente à la complémentarité de l'homme et de la femme qui découle de la distinction même des sexes. Face aux évolutions du droit faisant émerger des concepts nouveaux de "genre indifférencié" ou d'"identité de genre" fondés sur la remise en cause de la différence des sexes dans les modèles familiaux, le Centre de recherche sur le couple et l'enfant, laboratoire du CEJESCO, a organisé, à l'Université de Reims (URCA), un colloque international sur le sujet. Les travaux qui conduisirent à la loi française du 17 mai 2013 n'avaient pas alors été amorcés, mais cette journée de conférences eut lieu pendant les débats parlementaires, ce qui accroît la portée de la réflexion menée. Le défi relevé fut de penser ensemble la différence des sexes et l'égalité de chacun d'eux au regard des liens primaires d'alliance et de parenté. La question a été creusée sous différents angles : aussi bien celui de l'identité sexuée et du couple sexué, comportant une analyse de la nouvelle loi ayant ouvert le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe, que celui des familles recomposées, des filiations sexuellement exclusives, des conventions de gestation pour le compte d'autrui, de l'assistance à la procréation ou, encore, de l'allaitement, de l'éloignement des père et mère du fait de l'incarcération, des droits de l'enfant et, enfin, de la résidence alternée. D'éminents spécialistes y ont contribué : Catherine Labrusse-Riou, Jean Hauser, Main Sériaux, Frédérique Granet-Lambrechts, Daniel Fasquelle, Martine Herzog-Evans, Jean-Dominique Sarcelet, Nathalie Baillon-Wirtz, Caroline André, Adélaïde Kadiyogo, ainsi que des intervenants venus d'Espagne, du Luxembourg et de Guinée : Carmen Làzaro Palau, Jordane Segura, Sekou Koita.

04/2014

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Psychologie, psychanalyse

Sandor Ferenczi. Entre tendresse et passion

Le 22 mai 1933 meurt, à 60 ans, Sandor Ferenczi, psychanalyste hongrois. De cet homme, son ami et son analysant, Freud lui-même écrira, quatre ans après sa mort, qu'il était devenu de par l'analyse un frère aîné sans reproche, un maître bienveillant promoteur de jeunes talents, ajoutant qu'il était l'ami et le professeur de ses présumés rivaux. Dans l'hommage qu'il lui rendait pour son cinquantième anniversaire, le maître viennois disait que ses articles avaient fait de tous les analystes ses élèves et qu'à lui seul il valait toute une société d'analystes. Dans ses lettres, il se plaisait à l'appeler son paladin, son grand vizir secret. Il est vrai que Ferenczi a beaucoup écrit, enseigné, cherché, trouvé et cherché encore ; il a fondé l'Association internationale de psychanalyse et fut titulaire en Hongrie de la première chaire de psychanalyse. Et pourtant, à sa mort, il est vilipendé, on le dit égaré par la maladie ; Freud lui-même lui fait d'amers reproches et la postérité l'a, pendant un temps, oublié. En France, dans les années 1950, l'on ne disposait pas de traductions de l'oeuvre de Ferenczi et les analystes ne connaissaient de lui que ce que l'on en chuchotait. Il aura fallu attendre quarante ans pour que son oeuvre commence à être traduite en France et encore un peu plus de temps pour que les quelque 1200 lettres échangées entre Sigmund Freud et Sàndor Ferenczi puissent être traduites et publiées. Alors, qui était ce Hongrois, à la fois si proche et si étranger ? Que représentait-il de si dangereux pour les psychanalystes, ses contemporains qui l'ont étouffé et de si précieux pour nous, ses successeurs qui ont enfin la possibilité de le lire ?

11/2012

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Beaux arts

Louttre.B. L'insolente nécessité de la peinture

Est-il possible aujourd'hui de peindre des paysages ? De tenter d'exprimer un sentiment du paysage, sans polémiquer, sans prétendre définir une esthétique, les règles à respecter d'un art de peindre ? Tout en proposant cependant sa propre mise en question de l'art contemporain, aujourd'hui célébré, sa propre interrogation sur le devenir de la peinture ? Est-il possible encore, aujourd'hui, de vouloir figurer en peinture, donner à voir en peinture, le vent, la pluie, la nuit et le jour, les nuages qui passent, les ciels de plomb présages d'orages, les "enlevés" qui strient des ciels chargés de lourdes nuées ? Et les collines et la campagne à l'aube et au jour finissant ? Et la vacuité de midi, les lumières de l'été, la chaleur, le gel ? C'est ce que fait Louttre B depuis les années quatre-vingt. Une sorte d'ordo qui assure visuellement de la permanence du monde et de la peinture : sa peinture. Après la guerre, c'est comme naturellement qu'il a adopté, fait siennes, les organisations formelles des peintres non-figuratifs dont Bissière fut l'un des inventeurs. Mais, dès la fin des années soixante, à voir dans ses oeuvres ce qu'il en retient, on ne l'imagine plus guère satisfait d'une peinture dont il pressent l'enlisement... Il lui a fallu réinventer une non-figuration délivrée de toute soumission aux conventions modernistes. C'est pourquoi à l'aide d'une pictographie simple et dans une palette sourde ou éclatante Louttre B a transcrit en ses équivalents plastiques, comme le peintre ou le sculpteur " primitif ", pour citer Bataille et Griaule, ce que "son esprit sait de la chose représentée". Bref, Louttre a su inventer et invente, chaque fois qu'il peint, son primitivisme, son propre socle primitif, qu'il régénère en s'y ressourçant.

04/2012

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Romans historiques

Novembre blanc. Récit de l'exil

D'abord publié sous divers titres et divers pseudonymes, interdit par le Régime, mis au pilon, le texte de "Novembre blanc" a été longtemps considéré comme inexistant par son auteur. Il aura fallu les patientes recherches de son traducteur, le père Jean Ribertaud, s.j, pour parvenir à reconstituer un livre embarrassant dont on en connaissait que des fragments disséminés à travers le monde. Un cahier a été découvert, récemment, dans la doublure d'un transfuge russe revenant d'Israël ! Nous sommes donc particulièrement heureux d'offrir au public français la première version intégrale de ce classique de la littérature alternative, dans la version remarquable de sont traducteur, qui est parvenu dans un français souple à rendre toutes les nuances du texte original. Résumer "Novembre blanc" s'avère une gageure, compte tenu de la matière complexe de son intrigue, qui lève un voile sur un des aspects les plus extraordinaires et les plus méconnus, de la fin du régime tsariste ; ainsi que sur les conceptions révolutionnaires de l'Etat-major de la Marine de Nicolas II. Outre les révélations concernant l'histoire navale secrète de la Russie, on reste confondu par la capacité de son auteur à décrire, du fin fond de la région où il fut relégué de nombreuses années, une France imaginaire, la Côte d'Azur pour être plus précis, et la condition des émigrés russes qui y trouvèrent refuge à partir des années 1920. A travers les destins d'un quatuor de personnages, dont les caractères renouent avec ceux de la grande tradition romanesque russe du 19e siècle, l'auteur nous emporte dans une fresque haletante dont l'humour n'est pas absent, sans nuire pour autant à l'évocation de questions plus sérieuses liées aux destins des êtres confrontés à la violence, l'exil, la création et la mort.

05/2012

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Beaux arts

Petit pan de mur jaune. 22 écrivains du côté du Louvre

Dans A la recherche du temps perdu, l'écrivain Bergotte redécouvre un de ses tableaux préférés, la Vue de Delft de Vermeer, grâce à la lecture d'un article : " Enfin il fut devant le Ver Meer [...] il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. [...] "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune." " Comme foudroyé par le tableau, Bergotte fait l'expérience d'une révélation esthétique : l'oeuvre lui inspire une conception de l'écriture que le passage lui-même expérimente. Le musée du Louvre, en invitant vingt-deux auteurs à écrire sur une oeuvre de leur choix appartenant aux collections, provoque cette rencontre entre art et littérature, et nous convie à être témoins de ce mariage d'inspiration et de fascination. A l'exemple de Proust, chaque auteur a tenté de ciseler une écriture propre à évoquer 1'oeuvre choisie. Geneviève Brisas a rêvé sur le sort des Mendiants de Bruegel, Linda Lê a imaginé une Madeleine à la veilleuse de La Tour plus méditative que religieuse, Vassili Alexakis s'est moqué allègrement du Serment des Horaces de David, et François Reynaert du Christ de Greco. Gila Lustiger a assumé la sensualité de L'Odalisque de Boucher, Camille Laurens celle d'un torse antique et Christophe Donner s'est souvenu avoir été gardien de musée, passant des heures face au Chancelier Seguier. Cet ouvrage est un cheminement : l'oeuvre comme point de départ de la fiction, la fiction comme découverte renouvelée de l'oeuvre.

08/2010

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Religion

Le livre des proscrits

"Nos portes, nos murailles viennent d'être assiégées, elles ont été ébranlées, elles ont fléchi sous le marteau et la hache. Pas nos coeurs. Ils sont trempés comme de l'acier, et nos fronts, grâce au Christ, sont d'airain. Nous sommes sortis de nos couvents le front haut et serein. Ceux qui avaient brisé les portes, baissaient la tête. Ils rougissaient sous les injures, et les fleurs pleuvaient sur nous. Et Dieu était exalté. "Ils disaient : "Ouvrez, au nom de la loi !" Moi, je n'ai entendu qu'un mot : "Ouvrez au nom de Satan !" Et j'ai fermé au nom de mon Dieu. "Resté seul, dans le réduit obscur où il a fallu cacher le Dieu du tabernacle, je priais, je pleurais, et qui n'aurait pas pleuré?" Ce livre a été publié en 1880, moins d'un mois après les dernières expulsions en France de six mille religieux hors de 261 couvents. Il a été écrit dans un mouvement de souffrance qui peut s'imaginer, par le rude missionnaire au coeur tendre mais pugnace, qu'on ne saurait faire taire. Et qui continue à croire, en toute certitude, que, de ce combat où Dieu met dans la balance son infinie miséricorde et donc sa puissance, la victoire sera, inéluctablement, au bout. Au-delà du témoignage partagé entre larmes et colère blessée, ces pages présentent une série de reportages glanés dans les journaux, dans les informations orales de religieux, toutes communautés confondues, sur les chemins de l'exil. La diversité des sources, le tableau très complet des ordres après ce cataclysme, et ses conséquences à long terme, en font un document inestimable sur des faits aujourd'hui mal connus et peu concevables dans le pays des droits de l'homme.

09/2011

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Pléiades

Romans et nouvelles complets. Tome 2 : Faust ; Excursion dans les grands-bois ; Assia ; Nid de gentilhomme ; A la veille ; Premier amour ; Pères et fils ; Apparitions ; Assez ; Le chien ; Fumée

Il aura fallu près de cent ans après la mort de celui que les Russes ont toujours considéré comme le plus accompli de leurs prosateurs pour que la totalité de ses romans, nouvelles et esquisses soit publiée en français, dans les trois volumes que lui consacre la Bibliothèque de la Pléiade. Et pourtant Tourguéniev fut, de son vivant, l'écrivain russe le plus célèbre en France. Ami intime de George Sand, de Mérimée, de Flaubert, installé à Paris à partir de 1871, il fut le véritable initiateur du public français à la Russie, par ses romans et plusieurs de ses nouvelles qui furent traduits et édités en français presque en même temps qu'ils étaient publiés en Russie. Malgré cela, parmi ses oeuvres, seuls quelques titres isolés éveillaient encore un écho dans nos mémoires : Les Mémoires d'un chasseur, Premier amour, Pères et fils... Dans les trois volumes de l'édition de la Pléiade, le lecteur français retrouvera cette évocation merveilleuse, réaliste et lyrique à la fois, de la vieille Russie terrienne qui enchantait déjà George Sand et Flaubert ; il y découvrira aussi un autre Tourguéniev, peintre génial de l'actualité sociale et intellectuelle de son temps, que ses compatriotes, tantôt flattés, tantôt furieux, portèrent aux nues ou insultèrent férocement : ni Tolstoï, ni Dostoïevski, ni bien entendu Tchékhov ne soulevèrent jamais de telles passions. Cet aspect de Tourguéniev n'avait pas été perçu jusqu'ici par le lecteur français. L'édition de la Pléiade, avec son introduction, ses chronologies, ses notices historiques et biographiques, son appareil de notes et de variantes, lui en facilitera la découverte et la compréhension. On s'est fondé, pour traduire les textes, sur l'édition "académique" en 28 volumes des oeuvres et de la correspondance de Tourguéniev, une des meilleures éditions savantes qui soient en U.R.S.S.

01/1982

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Pléiades

Romans et nouvelles complets. Tome 1

Il aura fallu près de cent ans après la mort de celui que les Russes ont toujours considéré comme le plus accompli de leurs prosateurs pour que la totalité de ses romans, nouvelles et esquisses soit publiée en français, dans les trois volumes que lui consacre la Bibliothèque de la Pléiade. Et pourtant Tourguéniev fut, de son vivant, l'écrivain russe le plus célèbre en France. Ami intime de George Sand, de Mérimée, de Flaubert, installé à Paris à partir de 1871, il fut le véritable initiateur du public français à la Russie, par ses romans et plusieurs de ses nouvelles qui furent traduits et édités en français presque en même temps qu'ils étaient publiés en Russie. Malgré cela, parmi ses oeuvres, seuls quelques titres isolés éveillaient encore un écho dans nos mémoires : Les Mémoires d'un chasseur, Premier amour, Pères et fils... Dans les trois volumes de l'édition de la Pléiade, le lecteur français retrouvera cette évocation merveilleuse, réaliste et lyrique à la fois, de la vieille Russie terrienne qui enchantait déjà George Sand et Flaubert ; il y découvrira aussi un autre Tourguéniev, peintre génial de l'actualité sociale et intellectuelle de son temps, que ses compatriotes, tantôt flattés, tantôt furieux, portèrent aux nues ou insultèrent férocement : ni Tolstoï, ni Dostoïevski, ni bien entendu Tchékhov ne soulevèrent jamais de telles passions. Cet aspect de Tourguéniev n'avait pas été perçu jusqu'ici par le lecteur français. L'édition de la Pléiade, avec son introduction, ses chronologies, ses notices historiques et biographiques, son appareil de notes et de variantes, lui en facilitera la découverte et la compréhension. On s'est fondé, pour traduire les textes, sur l'édition "académique" en 28 volumes des oeuvres et de la correspondance de Tourguéniev, une des meilleures éditions savantes qui soient en U.R.S.S.

01/1981

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Littérature française

Voyage eb Egypte

C'est entre juin et septembre 1851, juste avant de se lancer dans la rédaction de Madame Bovary, que Gustave Flaubert mit toute son énergie à écrire le récit du voyage en Orient qu'il venait de faire, quelques mois plus tôt, avec Maxime Du Camp : un texte direct, sauvage, parfois éblouissant, toujours surprenant de vérité, où le jeune écrivain, encore inconnu, se faisait à lui-même le pari de " tout dire " et d'enregistrer tels quels les souvenirs de cette traversée de l'Egypte qui avait été pour lui une expérience décisive. Or ce Voyage que Flaubert considérait comme un monument de mémoire personnel, et dont les réminiscences se retrouvent partout dans son œuvre de romancier, ne fut publié qu'après sa mort, dans une version reconstituée de toutes pièces par son héritière Caroline Franklin-Grout qui fournit à l'éditeur une copie " aménagée ", souvent fautive, et largement expurgée de tout ce qui risquait de heurter la bienséance. Depuis lors, faute de pouvoir accéder au manuscrit original, toutes les éditions de cet ouvrage n'ont cessé de reproduire un texte remanié et lacunaire d'où avaient disparu, hélas, des fragments entiers, des péripéties par trop inconvenantes et, bien sûr, quelques détails " osés " de la vie érotique de Flaubert... Par chance, l'histoire a voulu que ce manuscrit, dont on avait perdu la trace depuis la mort de Caroline en 1930, revînt à la surface tout récemment. Et c'est à partir de ce document - une liasse de cent quatre-vingt-sept grandes pages autographes - qu'a pu être établie, pour la première fois, l'édition complète qui est ici présentée. Il aura donc fallu attendre plus d'un siècle après la disparition de l'auteur pour que les flaubertiens disposent, enfin, de ce texte essentiel à la connaissance de l'homme et de l'œuvre.

10/2003

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Histoire et Philosophiesophie

Le concept de modèle. Introduction à une épistémologie matérialiste des mathématiques

Voici la réédition, augmentée d'une longue préface, d'un livre publié en 1969 et devenu introuvable depuis trente ans. Il transcrit deux conférences prévues à l'époque dans un contexte à la fois dense et mondain : le "cours de philosophie pour scientifiques" organisé par Louis Althusser. La première conférence eut bien lieu, en 1968, à la fin du mois d'avril. Deux semaines plus tard, c'était le début de Mai 68, celui-là même auquel notre actuel Président ordonne qu'on mette fin "une fois pour toutes". Nous, jeunes philosophes, sommes alors passés brutalement des raffinements formels de la théorie pure à l'activisme politique le plus radical. Nous servions les structures, il a fallu, et avec quelle détermination, servir le peuple. La deuxième conférence fut annulée. Entre 1960 et 1968, nous étions en effet "structuralistes", et nous avions une grande dévotion pour la science, que nous opposions à l'idéologie. Il est vraiment paradoxal que depuis, on ait jugé que nous nagions en pleine idéologie, et qu'on ait appelé à "la fin des idéologies". On verra tout le contraire dans ce livre: une grande rigueur instruite concernant la logique contemporaine, un grand mépris pour les à peu près de l'idéologie, et une ambition rationnelle qui s'étend à tous les domaines de la pensée active, politique comprise. La vérité saute toujours par-dessus les étapes obligées. C'est parce qu'il est vraiment de son temps - le début des années soixante - que ce petit livre peut être du nôtre. Écrite aujourd'hui, la préface, racontant l'histoire de nos pensées depuis presque un demi-siècle, tente de montrer la pertinence de cette réédition. Pour les idées profondes, quarante ans, ce n'est que le temps raisonnable d'une latence, pendant laquelle mûrissent les conditions nouvelles de leur efficacité.

10/2007

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Sciences politiques

Lève-toi et tue le premier. L'histoire secrète des assassinats ciblés commandités par Israël

"Face à celui qui vient te tuer, lève-toi et tue le premier." C'est par cette citation du Talmud que s'ouvre le livre-événement de Ronen Bergman, le premier ouvrage exhaustif sur les programmes d'assassinats ciblés menés par les services du Mossad, du Shin Bet et de l'armée israélienne. Depuis les mois qui ont précédé la création de l'Etat jusqu'aux menaces les plus contemporaines, Israël s'est appuyé sur le renseignement et les opérations secrètes pour préserver sa sécurité en exécutant, sur son sol ou à l'étranger, ses ennemis. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les Israéliens ont ainsi éliminé de manière ciblée plus d'individus que n'importe quel autre pays occidental. Il a fallu plusieurs décennies d'enquête à l'auteur pour réunir ces milliers de documents - dont beaucoup sont encore aujourd'hui classifiés - et pour mener des centaines d'entretiens avec des responsables du Mossad, des anciens Premiers Ministres israéliens, ou encore des membres de commandos parfois célèbres, remontant ainsi toute la chaîne depuis les agents exécutants jusqu'aux plus hautes sphères politiques. Bergman nous fait revivre les grands succès de ces opérations secrètes, certains échecs également, et écrit ainsi une histoire parallèle de l'Etat hébreu. Une histoire de l'ombre dont on comprend dès les premières pages qu'elle est ancrée dans l'ADN de la nation israélienne. Il s'agit d'un projet extrêmement ambitieux mais aussi d'un fabuleux page-turner qui se dévore, chapitre après chapitre, à l'instar des meilleures séries télévisées. Et pourtant nous ne sommes pas du côté de la fiction, Bergman nous raconte un monde secret mais bien réel qui continue, encore aujourd'hui, de modeler le Moyen-Orient et les relations internationales.

02/2020

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Critique littéraire

Alexis Léger dit Saint-John Perse

Cette première véritable biographie de Saint-John Perse réunit enfin ce qui a été séparé par Alexis léger lui-même, la vie du diplomate et celle du poète. le lecteur qui ouvre sa Pléiade ne peut en effet qu'être fasciné par une série de contradictions. le poète y affirme l'irréductibilité de l'œuvre au fait historique, mois multiplie les confidences biographiques. II se targue de son premier rifle dans la conduite de la politique étrangère de son temps, mois s'exonère du naufrage à quoi elle a abouti. Le lecteur découvre une vie dont il pressent Io port romanesque et qui méritait d'être réécrite. Il a fallu, pour relever ce défi, mener une longue enquête, rétablir les faits dissimulés, reconstituer le perpétuel palimpseste du diplomate, qui effaçait ses traces à mesure qu'il révisait sa politique pour donner le sentiment qu'elle était immuable. Les mystifications d'Alexis ne sont pas seulement un rideau de fumée à dissiper. Elles permettent de plonger l'individu dans le bain de son époque et offrent la garantie, en s'intéressant à une personne, de connaître une société. Épris de puissance et de gloire, le secrétaire général du Quai d'Orsay a voulu la conférence de Munich, pour le bien de la France et celui de sa carrière. II a bataillé secrètement contre de Gaulle, en espérant rafler la mise, à la libération, ove( le soutien de l'Amérique, où il s'était réfugié. Le poète a œuvré avec sa science de diplomate, fort de ses réseaux, pour obtenir le prix Nobel de littérature. Renaud Molli, avec cette biographie totale, offre une relecture passionnante d'un destin qui se voulait exemplaire sans se dévoiler, et d'un prophétisme qui se prétendait infaillible malgré le désastre de 1940.

10/2008

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Beaux arts

Le dernier tableau. De Simone Martini à Zao Wou-Ki

II n'y a pas de règle et encore moins de justice. La mort frappe au débotté, quels que soient l'âge et l'état de santé du peintre. Il disparaît dans ses trente ans ou - aussi bien - au-delà de quatre-vingts, d'un trépas parfois accidentel comme Signorelli tombant d'un échafaudage, parfois attendu comme Cézanne rongé par le diabète écrivant cette lettre : "Mon cher Bernard, je suis vieux, malade, et je me suis juré de mourir en peignant", rarement doux, toujours brutal, si lumineux comme Joan Mitchell qui intitule Merci le salut qu'elle adresse au monde. Il n'y a pas non plus d'évidence, d'autant que les oeuvres sont datées par année et non par mois. Des incertitudes demeurent et il aura fallu trancher. Parfois, des débats entre historiens d'art et des expertises règlent, ou ne règlent pas, la question. Mais ces énigmes sont la possibilité d'entrevoir au passage de belles histoires. On observe tous les cas de figure : dernier tableau d'une oeuvre déjà célébrée ou qui sera célèbre même si l'artiste n'a vendu qu'une toile de son vivant, travail terminé depuis plusieurs années, ou bien inachevé, ou achevé post mortem par une main amie, toile encore sur le chevalet, ou déjà donnée ou vendue, mais parfois posée à côté d'autres toiles dans l'atelier, dernier opus sachant qu'il était ou qu'il avait toute chance d'être le dernier, le signifiant plus ou moins discrètement à ceux qui le regarderont, voyez je m'apprête à disparaître, l'ignorant ou feignant de l'ignorer, revenant à un vieux sujet ou à un sujet de prédilection pour un dernier tour de manège, décidant parfois d'ouvrir l'horizon, cherchant toujours à finir en beauté.

10/2017