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Rabindranath Tagore

Extraits

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Cinéma

Ritwik Ghatak. Des films du Bengale

" Nous sommes nés dans une époque de dupes. Les jours de notre enfance et de notre adolescence ont vu le plein épanouissement du Bengale : Tagore, avec son génie écrasant, au faîte de sa carrière littéraire ; la vigueur renouvelée de la littérature bengalie dans les oeuvres des jeunes écrivains du groupe Kallol ; l'élan national largement relayé dans les écoles, dans les collèges et dans la jeunesse bengalie ; les villages du Bengale débordant de l'espoir d'une vie nouvelle, avec leurs récits, leurs chants et leurs fêtes populaires. Mais, à ce moment-là, la guerre et la famine sont arrivées. La Ligue musulmane et le parti du Congrès ont conduit le pays à sa ruine en le coupant en deux et en acceptant une indépendance dévastatrice. Les émeutes villageoises ont submergé le pays. Les eaux du Gange et de la Padma sont devenues rouges du sang des frères. Telles ont été nos expériences. Nos rêves évanouis. Nous avons chancelé, nous sommes tombés, nous accrochant désespérément à un Bengale misérable et appauvri. Quel Bengale est-ce, où la pauvreté et l'immoralité sont nos compagnes permanentes, où règnent trafiquants du marché noir et politiciens malhonnêtes, où la peur terrible et le chagrin sont l'inévitable destinée de chacun ? Dans les films que j'ai réalisés ces dernières années, je n'ai pas été capable de me départir de ce thème. Il m'a semblé qu'il était urgent de montrer au peuple bengali ce visage misérable, appauvri du Bengale divisé, de lui faire prendre conscience de sa propre existence, de son passé et de son futur ". Ritwik Ghatak

05/2011

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Poches Littérature internation

K'iu Yuan

Né en 1892, Kouo Mo-jo n'a pas été seulement vice-Premier ministre de la République populaire de Chine, président de la comission des Affaires culturelles et président du Comité chinois pour la paix ; il fut aussi celui qui, dès 1921, créait en Chine un mouvement littéraire et libéral, le poète, l'essayiste, le conteur, l'érudit, le dramaturge dont l'oeuvre constitue incontestablement, et toute politique mise à part, l'un des deux ou trois sommets de l'humanisme chinois du XXe siècle. Chinois, sans doute, mais ouvert au monde : Tagore, Whitman et Goethe ont agi sur sa poétique. De tous ses drames, le plus célèbre, le plus joué, c'est le K'iu Yuan. L'auteur du Li Sao, poème de l'exil, est devenu à la fois le héros de la poésie et celui du patriotisme chinois. Quand on connaît la vie de Kouo Mo-jo et la part qu'il prit, dès 1920, aux combats de libération, on ne s'étonne pas qu'il ait consacré à K'iu Yuan, outre plusieurs travaux de critique et d'érudition, le drame que nous présentons au public français. Drame, spectacle et mystère à la fois, mystère des temps modernes, il va de soi, ce K'iu Yuan initiera d'un seul coup les Occidentaux à deux écrivains chinois, K'iu Yuan et Kouo Mo-jo, qui comptent parmi les plus grands d'un pays où les chefs-d'oeuvre pourtant ne manquent guère. Pour comprendre la Chine actuelle, ses sentiments et ses valeurs, rien ne remplacera la lecture de cette pièce où, renonçant aux formes traditionnelles, un patriote chinois accepte les cinq actes de notre dramaturgie.

10/1988

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Poches Littérature internation

RADHA AU LOTUS ET AUTRES NOUVELLES

Lorsque cette traduction fut réalisée il y a presque vingt ans, en ces années inquiètes où les hippies et les flower people revendiquaient, contre les sociétés de gaspillage et d'argent, le droit de vivre et d'aimer à leur guise, dans la pauvreté, voire de chercher Dieu ou quelque substitut de ce qu'on appelle ainsi dans les effets souvent combinés de la musique, de la danse, de la chair, de la drogue, Râdhâ au lotus, l'une des oeuvres à juste titre les plus admirées de T. S. Banerji (1898-1971), écrivain réfractaire lui aussi, et pour cette raison emprisonné par les Anglais, devait combler ceux qui se réclamaient des moeurs hippies, éclairer ceux qui se demandaient : "Pourquoi tous ces hippies, tous ces flower people ?" L'histoire en effet se situe dans une communauté de marginaux, les vaishnaves de ce Bengale dont la presse nous parlait tant à l'époque, et que nous connaissons si mal. A part La complainte du sentier d'un autre Banerji (B.B. Banerji), Le testament de Krishnokanto de B.C. Chatterji, Shrikanto et Mahesh de S. Chatterji, qu'a-t-on traduit du bengali, Tagore excepté ? Et pourtant, ça bouge, là-bas aussi. La poésie, la prose, la morale. Contre les moralisateurs bourgeois, les tartuffes de tout poil aussi nombreux qu'ici, T.S. Banerji conte l'histoire d'une femme qu'il admira dans sa jeunesse : morale vishnouite, marquée de tantrisme, où l'amour charnel et l'érotisme ne font qu'un avec la vie spirituelle et, comme il convient, n'ont aucun souci des conventions sociales.

10/1988

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Critique littéraire

Utopie et désenchantement

C'est à nouveau un très beau livre que nous donne Claudio Magris avec Utopie et désenchantement. L'écrivain triestin y rassemble une brassée d'essais écrits tout au long de ce dernier quart de siècle. Avec une grande diversité dans l'approche, Claudio Magris revisite ici tout un pan de la littérature universelle, son attention se portant tantôt sur l'ensemble de l'œuvre (pour Hermann Hesse, Hermann Broch, Goethe et Thomas Mann), tantôt sur une œuvre spécifique (pour Hugo, Gontcharov ou Tagore), tantôt sur la mise en parallèle de deux écrivains (Fontane et Strindberg, Nietzsche et Dostoïevski), ou sur un bilan établi à l'occasion d'un anniversaire, d'une mort ou d'un événement historique (Ernst Jünger, Primo Levi, Ivo Andric), ou encore sur un aspect apparemment anecdotique mais en fait révélateur de l'essentiel des êtres (Hannah Arendt et Martin Heidegger, Pasolini et Montale). Ce livre est itinérant et vagabond, comme l'était à sa manière Danube. En bon voyageur, Claudio Magris aime s'écarter des sentiers battus : il nous parle aussi d'une œuvre étonnante que Linné destinait à son fils, de lettres apocryphes de Ninon de Lenclos, d'écrivains naïfs au sens propre du terme (Turi, Qipinngi, un poète indien anonyme), et de ces aventuriers que furent eux-mêmes certains auteurs de romans d'aventures (Sealsfield et Stevenson). Enfin, il sort du domaine littéraire pour s'interroger sur notre époque, ses dilemmes et ses vertiges. La réflexion de Claudio Magris prend son essor aux confins où se croisent et s'entrelacent la littérature, l'Histoire et l'éthique. Il apparaît alors que le fil rouge reliant ces divers essais est le conflit dynamique entre utopie et désenchantement. Il se pourrait que ce livre soit aussi un livre de sagesse, nous invitant à l'apprentissage d'une " forme ironique, mélancolique et aguerrie de l'espérance ".

01/2001

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Lecture 6-9 ans

Les aventures d'Elyse Tome 2 : Elyse et le Prince des Fleurs

Nouvelles aventures d'Elyse Princesse du Temps. Elyse est heureuse dans sa nouvelle famille. Elle voltige parmi les fleurs et se repose a la cime des arbres. Mais un jour, elle fait une étonnante rencontre. Derrière un buisson, un jeune loup blessé se reposait. Intriguée, Elyse se demande se qu'il fait ici dans la forêt des Nymphes ! En réalisé, il est prince et a été changé en loup par la pire des sorcières de la région, la cruelle Grymelda ! Elyse décide d'aider Oulan en se rendant chez le Mage Méryldor, le seul qui pourra le désenvouter . Mais il est blessé. Pourtant Elyse tente de le soigner. Elle puise dans ses forces et perds connaissance. Le loup paniqué cherche de l'aide. en trouvera-t-il ? Le Prince Noir Ranaghar et la Sorcière Grymelda, avec l'aide de Tagor, le dragon noir monteront une armée de Trolls et appelleront Gobbhyel un être diabolique et malfaisant pour réaliser leur plan diabolique. Oserez-vous ouvrir la porte du monde d'Elyse la Princesse du Temps et ses amis pour découvrir ses nouvelles aventures et l'aider face aux maléfices des sorciers ?

11/2020

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Science-fiction

Le Livre des Martyrs Tome 2 : Les Portes de la Maison des Morts

Sur le vaste continent de Sept-Cités, au coeur du Saint-Désert de Raraku, l'oracle Sha'ik rassemble son immense armée. Son objectif : déchaîner le Tourbillon, un soulèvement prophétisé depuis des siècles et qui deviendra l'un des conflits les plus sanglants que le monde ait jamais connus. Dans les mines d'Otataral, Félisine rêve de se venger de sa soeur Tavore, nouvelle Adjointe de l'Impératrice Laseen, qui l'a condamnée à l'esclavage. Pour parvenir à ses fins, la plus jeune fille de la Maison Paran devra s'associer à un ancien prêtre de Fener et à une brute mystérieuse. Pendant ce temps, deux Brûleurs de Ponts désormais hors-la-loi, le sapeur Violain et l'assassin Kalam, se sont promis de ramener la jeune Apsalar chez elle et d'éliminer l'Impératrice. A Hissar, Coltaine, l'énigmatique commandant de la 7e armée de Malaz, s'apprête à tenter l'impossible pour sauver la vie des dizaines de milliers de réfugiés jetés sur les routes par la rébellion. C'est à ce moment précis que deux vagabonds séculaires choisissent de revenir errer sur ces terres ravagées, Mappo le Trell et son compagnon Icarium de demi-sang Jaghut, porteurs d'un secret dévastateur caché au coeur des ténèbres et qui pourrait bien les engloutir tous.

11/2018

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Critique littéraire

Littérature française et pensée hindoue des origines à 1950

En quoi la nation la moins orientale et la plus sceptique s'est-elle, des origines à nos jours, passionnément ouverte à l'Inde ? Comment et pourquoi la patrie des dieux a-t-elle pu influencer et inspirer tant d'écrivains français ? On s'étonne de lire la marque indo-bouddhique dans telles fables de La Fontaine, la sympathie militante d'un Voltaire, l'enthousiasme d'un Michelet et d'un Lamartine. Aucun genre n'échappe à l'emprise : récits de voyage, essais, romans, théâtre et poésie. L'Inde est à ce point partout qu'elle irrigue la France secrète, celle d'un Fabre d'Olivet ou d'un Guénon, sûr initiateur des doctrines métaphysiques. Elle fait même la rejoindre à leur insu ceux qui en sont les moins familiers : Péguy, dans ses litanies si proches des mantra, Mallarmé, dans sa quête de l'essence du langage. Trois auteurs jouent ici un rôle privilégié : Romain Rolland, qui révèle l'oeuvre de Tagore, l'harmonie des religions de Râmakrishna, la "non-violence" gandhienne ; Lanza del Vasto, apôtre de cette même ahimsâ, au carrefour du vishnouisme et du christianisme ; René Daumal, adepte du yoga des "saveurs" poétiques et ascensionniste du Mont Analogue. Dans l'actuelle et grave conjoncture cosmique, les apports de l'Inde à la France — et à l'Occident — sont d'une importance capitale tant sur les plans artistiques, littéraires et pédagogiques que psychologique et spirituel ; ils sont réponses concrètes aux questionnements contemporains. Jean Biès s'applique à montrer qu'en dépit de résistances, d'incompréhensions ou d'erreurs — Leconte de Lisle confond trop vite le nirvâna et le néant —, nous sommes parvenus aujourd'hui à une meilleure connaissance d'un domaine qui reste cependant riche en promesses et en découvertes. Cet ouvrage, couronné du Prix de l'Asie par l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, ne constitue pas seulement une somme d'érudition universitaire. Par son style et ses intentions, il relève également de l'exploration poétique et de la critique créatrice.

01/1992

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Science-fiction

Le Livre des Martyrs Tome 4 : La Maison des Chaînes

Au nord de Genabackis, trois guerriers teblors s'apprêtent à mener une incursion sur les fermes du lac d'Argent, avides de sang et de gloire. Pour le dénommé Karsa Orlong, c'est le début d'une extraordinaire destinée. Quelques années plus tard, suite aux événements tragiques de la Chaîne des Chiens, Tavore Paran, la nouvelle Adjointe de l'Impératrice, débarque en Sept-Cités à la tête de douze mille recrues qu'elle devra aguerrir si elle veut renverser les hordes de l'Apocalypse. Mais tandis que les conflits entre Grands Prêtres et généraux menacent l'âme de la Rébellion, d'obscures forces se rassemblent autour de Raraku. Dans le Naissant, Onrack, un T'lan Imass errant, libère de ses fers le Tiste Edur paria Trull Sengar et se lance avec lui dans une odyssée pour fuir ce lieu de dévastation. Sur Avalii la Dérivante, une sanglante confrontation force Ammanas et Cotillon à sortir de leur réserve. Et au coeur de Kurald Thyrllan, les Tistes Liosan sont aux abois : leur dieu Osric a disparu, et personne ne sait où il est. Un terreau propice pour la Maison des Chaînes du Dieu Estropié qui, en secret, poursuit son inquiétant recrutement... Suite directe des Portes de la Maison des Morts, la Maison des Chaînes pousse le lecteur à explorer encore plus profondément l'univers foisonnant de Steven Erikson en faisant s'entrecroiser des destins légendaires au sein d'un récit haletant d'une richesse vertigineuse.

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Critique littéraire

Epistolaire, Revue de l'Aire N° 45/2019 : André Gide dans ses lettres

Geneviève Haroche-Bouzinac, avant-propos. Dossier : André Gide dans ses lettres. Paola Codazzi, introduction. Epistolarité et écriture de soi. Pierre Masson, "Avatars des lettres gidiennes". - Peter Schnyder, "'Mon cher enfant' – 'Chère petite maman'. De la correspondance de Gide avec sa mère (1880-1895)". - Pierre Lachasse, "Un jeu de masques". - David Walker, "Gide et Rouart : correspondance et jeu de cache-cache". Une vie en toutes lettres : amitiés et rencontres. Frédéric Canovas, "'Un grand courage moral, un grand désintéressement' : André Gide vu par Paul Léautaud". - Lucie Carlier, "Regards sur la correspondance entre André Gide, Jean Schlumberger et sa femme, Suzanne Weyher (1899-1912)". - Martine Sagaert, "Bien-être, maux et mots, dans la correspondance entre André Gide et Maria Van Rysselberghe". - Paola Codazzi, "André Gide et 'ses' femmes : Maria, Aline, Dorothy". - Patrick Pollard, "Un courrier d'outre-manche : Gide à la découverte de la littérature anglaise". Correspondance et apprentissage : Gide à l'écoute de la nouvelle génération. Paola Fossa, "Entre Paris et le désert : l'Italie et les italiens dans la correspondance de Gide (1894-1915)", suivi de deux lettres inédites d'André Gide. - Sophie Martin, "La correspondance entre André Gide et Marcel Arland". - Karine Abadie, "La lettre comme lieu de formation : la correspondance entre André Gide et Marc Allégret". - Christine Armstrong, "André Gide, épistolier lafcadien". La lettre e(s)t l'oeuvre : la correspondance comme espace de création. Elena Chashchina, "Dostoïevski dans les lettres d'André Gide". - Christophe Langlois, "Gide et Saint-John Perse en quête de Tagore". - Augustin Voegele, "André Gide et les musiciens de son temps : harmonies et dissonances épistolaires". - Katherine Doig, "Chantiers de L'Immoraliste : Gide aux prises avec l'autographie épistolaire". - Christine Ligier, "Echos et miroirs de la création : les correspondances gidiennes des années 1916-1926". - Jean-Michel Wittmann, "La correspondance gidienne ou la vie des idées". Perspectives. Françoise Gevrey, "Aspects du temps dans l'écriture épistolaire : les Lettres nouvelles de Boursault". - Odile Richard-Pauchet, "François Mitterrand dans ses Lettres à Anne (1962-1995) : topoï et contre-topoï de la lettre d'amour, de Pygmalion à Abélard". Chroniques. Pierre Masson, Etat de la question de la correspondance d'André Gide. - Karin Schwerdtner, entretien avec Arlette Farge : "Le 'goût' des lettres". - Fabienne Stahl, "Les fonds de correspondances du musée départemental Maurice Denis". - Benoît Melançon, Le Cabinet des Curiosités épistolaires. RECHERCHE. Bibliographie, Agnès Cousson (dir.). - Comptes rendus : publications de lettres, critique, fictions Epistolaires. - Résumés du dossier. - Index des noms cités dans le dossier Gide.

11/2019

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Hindouisme

Parole et silence. Un patrimoine de l'Inde hindoue

Un livre passionnant qui révèle des aspects peu connus sur l'unité reliant Parole et Silence. Parole et silence, voilement et dévoilement, essence et puissance, deux aspects de la même réalité ? Cet essai incite à devenir attentif à cette part inaudible, cachée, qui se tient au coeur de la Parole et qui, sitôt découverte, devient un seuil vers l'inconnu, l'infini. Sans y prêter vraiment attention, nous partageons avec tous les êtres humains une communauté essentielle : la parole. Sous sa pluralité veille un lien mystérieux, comme en dehors des mots. Qui ne se souvient, au cours d'un voyage, d'avoir su, contre toute attente, communiquer avec une personne d'une autre langue, sans avoir un seul mot en commun ? Le phénomène de la parole nous est si familier que sa magie passe inaperçue. Jacques Scheuer nous conduit de découverte en découverte : il y a plus de trois millénaires en effet, est née en Inde une recherche aussi originale qu'intense sur la nature et les fonctions de la parole. Elle suscite l'admiration, aujourd'hui encore, par des intuitions remarquables, non seulement dans le cadre de l'histoire des idées mais également pour l'intelligence de l'expérience religieuse et spirituelle. Avec la concision et la profondeur qui le caractérisent, Jacques Scheuer, spécialiste internationalement reconnu de la culture religieuse indienne (hindoue et bouddhiste), nous convie à un cheminement à travers les grands textes hindous qui jalonnent les courants majeurs de l'hindouisme. La parole n'y est pas vue comme un simple moyen de communication entre êtres humains, mais comme la puissance originelle, universelle, divine, d'où tout émane et en laquelle tout se résorbe. Cette Parole n'est pas distincte de la Conscience absolue. Elle englobe, anime et " informe " tout ce qui est. Ainsi, Au fil des pages, l'auteur, avec une grande pédagogie, nous initie à une vision vivante, holistique, de la parole, qui certes a évolué mais est demeurée inébranlable pour l'âme hindoue, de nos jours encore. Nous découvrons que, depuis bien longtemps, pour les hindous, non seulement la pensée est parole, mais aussi le corps, le monde, l'oeuvre d'art, comme toute réalité. L'émerveillement ne s'arrête pas là. Des Veda aux Upanishad, du yoga au Tantra, en passant par la Bhagavad-Gîtâ et la bhakti, jusqu'aux poètes contemporains tels que Tagore, se dévoile, au coeur de la parole, une dimension profonde, socle des paroles inspirées, qu'elles soient liées aux cultes, aux rituels, à l'expression poétique... C'est en effet, selon les maîtres indiens, la part de silence, de sens inexprimé, qui rend la parole vivante et efficiente. Jaillissant de la source universelle, elle hérite ainsi de la puissance du silence originel, assimilé à l'infinie potentialité primordiale, à la Vibration de la Conscience absolue. Dira-t-on que le silence est une modalité de la parole, ou la parole une variation bien tempérée du silence ? Déjouant les pièges du formalisme, le livre que nous offre ce passeur dans l'âme qu'est Jacques Scheuer, parvient à restituer ce climat d'étrangeté qui force le respect car il contient un sentiment du sacré.

10/2022