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Marguerite Duras, passages, croisements, rencontres

Extraits

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Littérature française (poches)

Dix heures et demie du soir en été

"C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur. Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être, changer le cours de ces vacances-là. Mais au fond qu'est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ?"

02/2014

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Littérature française

THEATRE. Tome 3

Ce volume est composé d'adaptations théâtrales. La bête dans la jungle est l'adaptation française de la nouvelle de Henry James, adaptée au théâtre par James Lord. Les papiers d'Aspern sont aussi inspirés de Henry James. Michael Redgrave en a tiré une pièce en trois actes et cinq tableaux dont l'adaptation française est de Marguerite Duras et Robert Antelme. La danse de mort est l'adaptation française, créée au T.N.P. en 1970, de la pièce de Strindberg.

04/1984

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Littérature française (poches)

Le théâtre de l'amante anglaise

" Amélie Rabilloux a avoué dès qu'elle a été arrêtée. Je les ai appelés les Lannes. Elle, Claire, Claire Lannes. Lui, Pierre, Pierre Lannes. J'ai changé aussi la victime du crime ; elle est devenue Marie-Thérèse Bousquet, la cousine germaine de Pierre Lannes, celle qui tient la maison des Lannes à Viorne. Je crois que la peine d'Amélie Rabilloux a été considérablement écourtée. Au bout de cinq ans, en effet, on l'a revue à Savigny-sur-Orge. Elle était revenue dans sa maison, rue de la Paix. Quelquefois on l'a encore revue. Elle attendait l'autobus en bas de sa rue. Toujours elle était seule. Un jour on ne l'a plus vue. "

09/2006

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Littérature française

L'Homme atlantique

" Je l'ai pris et je l'ai mis dans le temps gris, près de la mer, je l'ai perdu, je l'ai abandonné dans l'étendue du film atlantique. Et puis je lui ai dit de regarder, et puis d'oublier, et puis d'avancer, et puis d'oublier encore davantage, et l'oiseau sous le vent, et la mer dans les vitres et les vitres dans les murs. Pendant tout un moment il ne savait pas, il ne savait plus, il ne savait plus marcher, il ne savait plus regarder. Alors je l'ai supplié d'oublier encore et encore davantage, je lui ai dit que c'était possible, qu'il pouvait y arriver. Il y est arrivé. Il a avancé. Il a regardé la mer, le chien perdu, l'oiseau sous le vent, les vitres, les murs. Et puis il est sorti du champ atlantique. La pellicule s'est vidée. Elle est devenue noire. Et puis il a été sept heures du soir le 14 juin 1981. Je me suis dit avoir aimé. " Marguerite Duras Marguerite Duras (1914-1996) a publié L'Homme atlantique en 1982.

11/1985

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Critique littéraire

Le Livre dit. Entretiens de Duras filme

En 1981, Jean Mascolo et Jérôme Beaujour suivent Marguerite Duras sur le tournage d'Agatha à Trouville. Tournage dans le tournage, en présence de la chef-op de Duras, Dominique Lerigoleur, et des acteurs qui jouent le frère et la sœur, Yann Andréa et Bulle Ogier. Dans son introduction, Joëlle Pagès-Pindon montre que l'on assiste là à un moment de grâce, " d'envoûtement ", à une mise en scène du travail de Duras où la réalité et le mythe s'entremêlent, et à la toute-puissance de l'écrit à travers le texte, l'image et la voix. Il est vrai que Duras est impressionnante d'assurance et de joie. Avec malice, consciente de son personnage, elle tient des propos qui pourraient surprendre sur l'homosexualité, la Révolution française, Mai 68, l'interdit... Duras parle du projet Agatha, l'histoire d'un inceste pendant des vacances d'été, en pensant à sa relation avec son frère adoré, tué à 28 ans pendant la guerre. Elle débat avec Yann Andréa : " Je montre ce qui n'est pas montrable ", " c'est une époque très pauvre " car " tout tend maintenant à interdire l'interdiction ". Elle parle avec une grande liberté du désir, " un échange impossible entre deux sexes différents ", et de l'homosexualité, " une relation masturbatoire ", " misérable ". À propos de l'idée de bonheur étendue à la société, alors que c'est individuel, " la Révolution française n'a fait que du tort à l'humanité. ", le marxisme-léninisme est une " connerie monumentale "... Dans une deuxième partie figure le " brouillon du livre-dit " : ce court texte inédit illustre une technique de Duras qui consiste à réécrire un entretien. On retrouve donc ici certaines phrases et certains thèmes réexprimés : " Libéraliser c'est punir la liberté ", ou : " On n'a jamais autant fait l'amour et jamais le désir n'a été aussi rare ". Ces entretiens, qui paraissent à l'occasion du centenaire de la naissance de Marguerite Duras sont inédits dans leur version intégrale : une partie seulement a été utilisée dans le documentaire Duras filme, de Jean Mascolo et Jérôme Beaujour (1981). Ils montrent la parole libre d'un écrivain au sommet de sa force créatrice.

05/2014

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Théâtre

Suzanna Andler

Saint-Tropez l'hiver. Dans la mélancolie d'une villa inhabitée, Suzanna Andler hésite entre son mari et son amant. Transcendant les codes du théâtre de Boulevard, Marguerite Duras offre le portrait bouleversant d'une femme en quête d'une impossible émancipation. "C'est une femme cachée, cachée derrière sa classe, cachée derrière sa fortune, derrière tout le convenu des sentiments et des idées reçues... Elle ne pense rien, Suzanna Andler. Mais j'ai essayé de la lâcher, de lui redonner une liberté". Marguerite DurasAvec quatre photographies en couleurs du film Suzanna Andler de Benoit Jacquot.

01/2021

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Littérature française

La Pute de la côte normande

" Au début, c'était difficile. Je pensais que c'était injuste qu'il crie contre moi. Que ce n'était pas bien. Et quand j'écrivais et que je le voyais arriver et que je savais qu'il allait crier, je ne pouvais plus écrire, ou plutôt l'écriture cessait partout. Il n'y avait plus rien à écrire du tout, et j'écrivais - des phrases, des mots, des dessins - pour faire croire que je n'entendais pas qu'on criait. " M. D. Marguerite Duras (1914-1996) a publié ce court texte en 1986.

12/1986

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Critique littéraire

Le dernier des métiers. Entretiens 1962-1991

Tout au long de sa carrière d'écrivain, Marguerite Duras a accordé un grand nombre d'entretiens radiophoniques, télévisés et écrits, jamais réunis en volume. Ces entretiens, elle les a donnés à l'occasion de parutions importantes, parfois aussi à l'occasion de tournages ou de sorties de films, d'événements politiques ou d'événements personnels qu'elle commente en leur donnant une dimension non privée. C'était tout l'art de Duras de transformer tout ce qui la concernait, tant dans sa création que dans sa conception personnelle de ce qui l'entourait, en événement public, d'importance considérable. Une chose est certaine, c'est qu'on ne doute jamais de sa liberté, elle reste elle-même, avec la même autorité et la même ingénuité revendiquée. Outre un nouveau portrait de l'écrivain, cet éventail d'entretiens dessine une petite histoire littéraire, à travers sa propre évolution. Duras se définit par rapport au colonialisme (ses premiers livres), par rapport au Nouveau Roman, par rapport au cinéma commercial, par rapport à l'évolution des moeurs, par rapport à l'exploitation de l'homme par l'homme, par rapport à l'aliénation amoureuse, par rapport au mal et aux faits divers, par rapport à la parole en général et au silence. La parole fait partie intégrante de son mode de création littéraire. Et il n'est pas, dans son cas, secondaire de lire la transcription de sa parole, où l'on reconnaîtra souvent la patte même de l'écrivain.

03/2016

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Critique littéraire

Yann Andréa Steiner

" C'était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet. C'était l'été 80. L'été du vent et de la pluie. L'été de Gdansk. Celui de l'enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l'histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l'histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe. Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l'étage, le couloir, la porte. "

04/2001

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Littérature française (poches)

Un barrage contre le Pacifique

Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'œuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : Mouvement littéraire : L'après-guerre : engagement et liberté ; Genre et registre : Le roman : réalité, mythe et symbole ; L'écrivain à sa table de travail : Ecriture et réécritures du matériau autobiographique ; Groupement de textes : Familles je vous aime ; Chronologie : Marguerite Duras et son temps : Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture

09/2005

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Littérature française

Outside N°2 : Le monde extérieur

Comme Outside, Le Monde extérieur réunit des articles de journaux, des préfaces, des lettres, des textes, les uns publiés entre 1962 et 1993, les autres demeurés inédits. Certains sont nés de l'événement politique ou social, d'une indignation (l'affaire Greenpeace, la campagne électorale puis la victoire de la droite, la montée des intégrismes et du néonazisme, le raid américain en Lybie), certains d'un film aimé, de peintures longuement regardées, d'une rencontre, d'un soir de solitude. Marguerite Duras les a écrits pour le "dehors, pour sortir au-dehors" et, fragments échappés à son oeuvre, ils en forment une part complémentaire.

12/1994

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Littérature française

La Pluie d'été

Vitry, banlieue tentaculaire, immense, vidée de tout ce qui fait une ville, réservoir plutôt avec, çà et là, des îlots secrets où l'on survit. C'est là que Marguerite Duras a tourné son film Les Enfants : "Pendant quelques années, le film est resté pour moi la seule narration possible de l'histoire. Mais souvent je pensais à ces gens, ces personnes que j'avais abandonnées. Et un jour j'ai écrit sur eux à partir des lieux du tournage de Vitry". C'est une famille d'immigrés, le père vient d'Italie, la mère, du Caucase peut-être, les enfants sont tous nés à Vitry. Les parents les regardent vivre, dans l'effroi et l'amour. Il y a Ernesto qui ne veut plus aller à l'école "parce qu'on y apprend des choses que je ne sais pas", Jeanne, sa soeur follement aimée, les brothers et les sisters. Autour d'eux, la société et tout ce qui la fait tenir : Dieu, l'éducation, la famille, la culture... autant de principes et de certitudes que cet enfant et sa famille mettent en pièces avec gaieté, dans la violence.

01/1990

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Français

Le Ravissement de Lol V. Stein. Fiche de lecture

Venez découvrir Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras, grâce à une analyse littéraire de référence ! Ecrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants. Cet ouvrage contient la biographie de l'écrivain, le résumé détaillé, le mouvement littéraire, le contexte de publication de l'oeuvre et l'analyse complète. Retrouvez tous nos titres sur : www. fichedelecture. fr.

08/2021

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Cinéastes, réalisateurs

Le cinéma que je fais. Ecrits et entretiens

"Que le cinéma aille à sa perte, c'est le seul cinéma. Que le monde aille à sa perte, qu'il aille à sa perte, c'est la seule politique". Marguerite Duras, Le CamionCet ouvrage recueille, pour la première fois, un ensemble de textes et d'entretiens de Marguerite Duras, la plupart inédits ou difficiles d'accès, autour des dix-neuf films qu'elle a réalisés des années 1960 à la fin des années 1980. Depuis La Musica jusqu'aux Enfants, en passant par India Song, Le Camion ou Le Navire Night, Marguerite Duras a rédigé des textes pour des dossiers de presse, des notes de tournage et des déclarations d'intention, des commentaires et des réflexions sur ses écrits, ses films et sur la situation du monde et du cinéma. Pour Marguerite Duras, tout est écriture, d'un bref entretien, d'un commentaire de film au roman, à la pièce de théâtre ou radiophonique, jusqu'au film lui-même.

10/2021

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Petits classiques

Réussir son Bac de français 2023 : Analyse de La Pluie d'été de Marguerite Duras

Réussissez votre bac de français 2023 grâce à notre fiche de lecture de La Pluie d'été de Marguerite Duras ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

10/2022

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Français

Un barrage contre le Pacifique. Fiche de lecture

Décryptez Un barrage contre le Pacifique avec l'analyse de Paideia éducation ! Que faut-il retenir du roman de Marguerite Duras ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir de ce chef-d'oeuvre de la littérature française dans une analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l'oeuvre. Rédigée de manière claire et accessible par un enseignant, cette fiche de lecture propose notamment un résumé, une étude des thèmes principaux, des clés de lecture et des pistes de réflexion. Une analyse littéraire complète et détaillée pour mieux lire et comprendre le livre ! Paideia éducation en deux mots : Plébiscité aussi bien par les passionnés de littérature que par les lycéens, Paideia éducation est considéré comme une référence en matière d'analyses d'oeuvres littéraires. Celles-ci ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs appartiennent aux milieux universitaire et de l'éducation, gage de sérieux pour vous faire découvrir les plus grandes oeuvres de la littérature mondiale.

06/2021

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Français

L'Amant. Fiche de lecture

Décryptez L'Amant avec l'analyse de Paideia éducation ! Que faut-il retenir du roman de Marguerite Duras ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir de ce chef-d'oeuvre de la littérature française dans une analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l'oeuvre. Rédigée de manière claire et accessible par un enseignant, cette fiche de lecture propose notamment un résumé, une étude des thèmes principaux, des clés de lecture et des pistes de réflexion. Une analyse littéraire complète et détaillée pour mieux lire et comprendre le livre ! Paideia éducation en deux mots : Plébiscité aussi bien par les passionnés de littérature que par les lycéens, Paideia éducation est considéré comme une référence en matière d'analyses d'oeuvres littéraires. Celles-ci ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs appartiennent aux milieux universitaire et de l'éducation, gage de sérieux pour vous faire découvrir les plus grandes oeuvres de la littérature mondiale.

06/2021

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Littérature française

Agatha

" Il semblerait que le sentiment ne soit pas représentable, ni dans son apparence, ni dans sa conséquence du désir. L'inceste de même mais au plus haut degré est ce qui ne peut pas être représenté ni dans son apparence ni dans sa conséquence du désir, ni dans son principe, ni dans son savoir, ni dans sa connaissance. L'inceste est invisible. Il est d'ordre organique, universel. Il est hors de la folie, il repose au fond des temps. Il semble être partout, dans l'instance la plus paisible de l'enfance, dans la colère la plus foudroyante des Dieux. Mais il n'est nulle part véritablement exprimé, il est toujours enfermement sans issue, bonheur sans mesure, inaccompli, ineffable, indéfini, indéfiniment à venir. " Marguerite Duras Agatha est paru en 1981, la même année que le film Agatha et les lectures illimitées.

11/1987

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Petits classiques

Réussir son Bac de français 2024 : Analyse de L'Amant de la Chine du Nord de Marguerite Duras

Réussissez votre bac de français 2024 grâce à notre fiche de lecture de L'Amant de la Chine du Nord de Marguerite Duras ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

11/2023

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Littérature française (poches)

Les impudents

"Maud ouvrit la fenêtre et la rumeur de la vallée emplit la chambre. Le soleil se couchait. Il laissait à sa suite de gros nuages qui s'aggloméraient et se précipitaient comme aveuglés vers un gouffre de clarté. Le "septième" où ils logeaient semblait être à une hauteur vertigineuse. On y découvrait un paysage sonore et profond qui se prolongeait jusqu'à la traînée sombre des collines de Sèvres. Entre cet horizon lointain, bourré d'usines, de faubourgs et l'appartement ouvert en plein ciel, l'air chargé d'une fine brume ressemblait, glauque et dense, à de l'eau. Maud resta un moment à la fenêtre, les bras étendus sur la rampe du balcon, la tête penchée dans une attitude semblable à celle d'un enfant oisif. Mais son visage était pâle et meurtri par l'ennui. Lorsqu'elle se retourna vers la chambre et qu'elle ferma la fenêtre le bruissement de la vallée cessa brusquement comme si elle avait fermé les vannes d'une rivière".

02/2014

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volumes 3 et 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu'ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd'hui évident que Le Navire Night, L'Eté 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l'oeuvre. En 1984, enfin, L'Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une "décennie cinématographique". Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d'adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis "autour des oeuvres". La décennie suivante (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. La décennie 1985-1995 (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 3

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu'ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd'hui évident que Le Navire Night, L'Eté 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l'oeuvre. En 1984, enfin, L'Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une "décennie cinématographique". Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d'adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis "autour des oeuvres".

05/2014

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Théâtre

La Musica

Marguerite Duras a réinventé les conventions théâtrales et cinématographiques, ce qui fait d’elle un auteur aussi important que contesté. La Musica est le drame d’une rupture définitive entre deux amants qui se sont beaucoup aimés et qui se retrouvent dans un hall d’hôtel. L’oeuvre s’inscrit pleinement dans son époque entre crise idéologique et artistique qui suit la Seconde Guerre mondiale et renouveau littéraire par le Nouveau Roman et le Nouveau Théâtre. Cet ouvrage permettra de mieux cerner ces mouvements littéraires d’importance du XXe siècle.

02/2013

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Littérature française (poches)

La vie tranquille

Francine Veyrenattes nous raconte - ou se remémore - comment son frère Nicolas se bat à mort avec son oncle Jérôme ; quelle garde discrète et sûre la famille monte autour de l'agonisant ; comment la liberté que Nicolas s'est ainsi conquise le conduit à l'amour, puis à la mort. Dans le même temps, Francine est aussi conduite à l'amour, et les parents à la folie. L'impassibilité de la narratrice rend un son vite étrange. Que l'indifférence soit à ce point nécessaire, qu'elle suive si évidemment le fond des choses la rend furieuse, inconsolable. Indifférente, elle est en fait le seul moteur du drame. Elle seule l'a voulu, suscité. Elle l'ignore elle-même. Elle en prend une conscience de plus en plus nette à mesure qu'elle raconte. Cette découverte devient même le sujet véritable du livre - qui est l'épuration progressive d'une âme - et son principal attrait. On se promet : "On l'aura la vie tranquille". Du sein d'une grande fatigue, on veut bien enfin se laisser aimer, et aimer. Et faire des enfants. Cette vie est sincère. Ces enfants seront posthumes. On veut bien du bonheur. C'est qu'on est simple enfin. C'est qu'on est morte enfin. C'est qu'on peut enfin vivre "pareille à tous, la plus à plaindre, pareille à tous".

01/1982

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Littérature française (poches)

India Song

C'est l'histoire d'un amour, vécu aux Indes, dans les années 30, dans une ville surpeuplée des bords du Gange. Deux jours de cette histoire sont ici évoqués. La saison est celle de la mousson d'été. Quatre voix sans visage parlent de cette histoire. L'histoire de cet amour, les voix l'ont sue, ou lue, il y a longtemps. Certaines s'en souviennent mieux que d'autres. Mais aucune ne s'en souvient tout à fait et aucune, non plus, ne l'a tout à fait oubliée. L'histoire évoquée est une histoire d'amour immobilisée dans la culminance de la passion. Autour d'elle, une autre histoire, celle de l'horreur, famine et lèpre mêlées dans l'humidité pestilentielle de la mousson.

06/2006

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 1

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'oeuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage "a lieu") comme à prendre la caméra : "Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose." Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, "texte théâtre film"... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son oeuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air "existentialiste" de l'époque. Les trois suivants - Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) - s'inscrivent dans l'"âge du roman américain". Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent - au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle "Les Chantiers" (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des oeuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les "cycles", informels et poreux, qui traverseront toute l'oeuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.

10/2011

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 2

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'oeuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage "a lieu") comme à prendre la caméra : "Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose." Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, "texte théâtre film"... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son oeuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air "existentialiste" de l'époque. Les trois suivants - Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) - s'inscrivent dans l'"âge du roman américain". Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent - au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle "Les Chantiers" (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des oeuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les "cycles", informels et poreux, qui traverseront toute l'oeuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.

10/2011

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Pléiades

Oeuvres complètes

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'oeuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres – romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films –, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage "a lieu") comme à prendre la caméra : "Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose." Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, "texte théâtre film"... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son oeuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air "existentialiste" de l'époque. Les trois suivants – Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) – s'inscrivent dans l'"âge du roman américain". Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent – au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle "Les Chantiers" (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des oeuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les "cycles", informels et poreux, qui traverseront toute l'oeuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.

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Littérature française

Romans, cinéma, théâtre, un parcours 1943-1993

"Ca rend sauvage, l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit". Duras, 1993.

02/2002