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Les mondes de Gérard Macé

Extraits

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Critique littéraire

Gérard de Nerval devant le destin. Études nervaliennes

Cet ouvrage rassemble l'ensemble des études consacrées à Gérard de Nerval par François Constans, et publiées dans diverses revues de 1934 à 1967. Ces textes, essentiels à la compréhension profonde de l'oeuvre nervalienne, furent avant tout écrits avec le coeur. Sans, naturellement, les négliger tout à fait, François Constans s'attache moins aux approches formelles (du structuralisme linguistique par exemple), aux repérage des sources et des influences, qu'à une lecture "de sympathie", tant avec la personne de Nerval qu'avec le monde dans lequel il évoluait. "L'oeuvre de Nerval, note le préfacier, baigne dans les courants politiques, sociaux, philosophiques de son temps, et il lui est arrivé de les transposer dans sa mythologie personnelle. M. Constans voit même dans les prodromes de la guerre de Crimée l'événement contingent qui, de façon indirecte, a incité Nerval à rassembler et publier les célèbres sonnets". Mais, on le sait, les textes du poète sont énigmatiques. L'empathie doit donc s'armer de sagesse et de prudence, d'autant que les études de François Constans s'efforcent constamment de percer les brumes de l'ésotérisme nervalien. Rentrer ainsi dans le "rêve de Nerval", c'est oser perdre ses repères au milieu de vastes pelouses où des sylphides diaphanes forment une ronde éternelle, où l'on voit des âmes migrer ou des morts ressusciter. Ce monde étrange, fait de néo-platonisme, d'orphisme et de symboles mystiques, n'est pas le produit de l'imagination de Nerval : c'est le monde même de l'écrivain, qui l'a mené à la folie, lorsque la distinction du rêve et du réel ne fut plus possible. Ce monde, c'était le mental et le coeur du poète, autrement dit avec François Constans : son Destin.

01/1979

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Animaux, nature

Gérard Ménatory. Guetteur d'aigles, meneur de loups

Zoologue et éthologue autodidacte, ornithologue hors pair, polémiste, "individualiste né et forcené", tel était Gérard Ménatory (1921-1998) qui a mené une vie sans compromission. Il grandit dans une maison forestière isolée, sur les contreforts du mont Aigoual dans les Cévennes, où se développa son amour pour la nature et un fort caractère indépendant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoignit le maquis à l'âge de vingt et un ans, fut arrêté puis déporté en Autriche où il subit de terribles épreuves. A la Libération, il mit son talent de rédacteur et de naturaliste au service du Midi libre (de 1951 à 1985) et d'un bon nombre de revues spécialisées, et s'engagea dans l'étude et la protection des grands prédateurs, l'aigle et le loup en priorité, auxquels il a consacré plusieurs ouvrages. Il fut aussi un ardent défenseur de la création d'un parc national dans les Cévennes et le témoin de la réintroduction des vautours dans les Causses. Cet homme de conviction et de caractère reste surtout connu pour la création en 1972 du fameux Parc à loups du Gévaudan (Lozère), grâce auquel il démythifia bien des légendes et permit une meilleure connaissance de ce grand prédateur emblématique trop souvent décrié.

10/2017

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Critique littéraire

Gérard de Nerval. Du réel à l'imaginaire

Une meilleure connaissance des textes et de la carrière de Nerval a conduit la critique à mettre l'accent sur leur ancrage dans le contexte littéraire, social et politique de son époque ; mais cette attention au réel a toujours subi l'influence et la concurrence d'un imaginaire dont l'emprise s'est accentuée dans ses dernières oeuvres et dont il convient de réévaluer le rôle déterminant. Une lecture psychanalytique y décèle l'empreinte d'une structure psychotique contre laquelle Nerval a dû lutter toute sa vie, mais dont il a su faire une ressource paradoxale et la source d'une écriture singulière, frayant à la littérature des voies nouvelles que notre modernité n'a pas fini d'explorer.

11/2019

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Récits de voyage

Au Caire, chemin faisant avec Gérard de Nerval

Sur les traces géographiques, symboliques et ésotériques de Gérard de Nerval au coeur du Caire du XIXe siècle. Au coeur de l'hiver 1843 Gérard de Nerval fuit les frimas et les commérages de Paris pour un long périple en Orient. Au Caire, Il va s'habiller à l'orientale pour se fondre dans la foule, renoncer au confort des pensions et des hôtels pour s'installer dans le quartier arabe afin de mieux s'en imprégner. L'oeuvre qui jaillira de ce voyage est exceptionnelle, singulière et déroutante. Exceptionnelle par la qualité de ses textes, singulière car contrairement à ses contemporains il n'exprime aucune condescendance à l'endroit de ce monde oriental qu'il découvre et déroutante dans la mesure où il lui est parfois difficile de faire la part des choses entre le réel et la fiction.

04/2022

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Humour

Gérald Tome 2

Gérald est un garçon hors du commun. Naïf est un mot faible pour le définir car il prend tout au premier degré. Pour comprendre le message que son grand père lui a laissé avant de mourir, il consulte une voyante qui lui conseille de partir en vacances avec ses meilleurs amis. Malgré ses bonnes intentions, leur séjour va tourner au cauchemar. Gérald, un personnage drôle et émouvant !

08/2021

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Contes et nouvelles

Geraud d'esparros

L'histoire au Moyen-Age d'un chevalier bâtisseur, précurseur de mille et une façon. Je l'ai découvert suite à un coup de foudre pour une petite chapelle dans la lande de Trie sur Baïse dans le Gers. Tout a été coup de foudre du début à la fin du roman. En le lisant vous découvrirez toutes les étapes que j'ai passées. C'est à la suite de recherches historiques que j'ai pu l'écrire.

10/2021

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Histoire internationale

Le sentiment de la mort chez Gérard de Nerval

Le sentiment de la mort chez Gérard de Nerval / Nicolas J. Popa,... Date de l'édition originale : 1927 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Théâtre

Le Faust de Goethe traduit par Gérard de Nerval

Madame de Staël disait du Faust de Goethe qu'il " fait réfléchir sur tout, et même sur quelque chose de plus que tout ". Ce chef-d'œuvre incomparable des temps modernes, aimanté par un des plus puissants mythes qu'ait engendrés l'imaginaire occidental, n'a cessé d'envoûter, depuis sa parution en 1808, d'innombrables artistes en tous genres. Et cependant, la pièce elle-même, theatrum mundi d'une troublante duplicité, n'a rien perdu de son irrésistible ascendant sur les lecteurs et les interprètes. De toutes les traductions françaises du Faust allemand, celle de Gérard de Nerval est demeurée la plus célèbre : œuvre à la fois romantique et intemporelle, elle se distingue moins par une fidélité constante à la lettre de l'original que par de grandes qualités poétiques et dramatiques qui révèlent le croisement de l'écrivain et du traducteur. Entreprise par un bachelier enthousiaste, elle a accompagné jusqu'à la fin la trajectoire littéraire de Nerval, qui a laissé jusqu'à quatre versions différentes de la pièce. La présente édition contient le texte intégral, dûment présenté et annoté, de la version la plus complète que Nerval ait donnée en 1840 de la tragédie. Elle propose aussi un apparat critique détaillé, et recense notamment, pour la première fois, l'ensemble des variantes des éditions précédentes que Nerval a données du premier Faust, en 1827 et 1835, et de la version abrégée des deux Faust publiée en 1850.

10/2002

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Poésie

Odes à chacun . Suivi de Tombeau de Gérard Philippe

Poète, Henri Pichette l'aura été comme personne. Artaud excepté, qu'il a toujours vénéré, il aura été poète comme aucun autre poète. C'est-à-dire farouchement, violemment, follement - si l'on veut bien prendre la folie comme un emballement de la raison. Avec Pichette, la poésie ne suffisait pas, il était en quête d'une lumière plus insoutenable, brutale, intense, évidente : la poésie de la poésie, celle qui se donne pour l'oxygène de l'être, celle qui a force de révélation, et de colère aussi. Car Pichette a la dent dure, le regard sauvage, voire un accès direct à la beauté. Il bat le lexique comme d'autres les fourrés. Il parle dru, net et précis, sans jamais oublier, comme le souligne Alain Rey, d'aller "droit à l'essentiel, qui est l'amour". Avec les Odes à chacun, il entend "faire chef-d'oeuvre en digne compagnon" : écrire en artisan souverain, dire les peines et les joies d'un labeur qui s'affranchit du temps, chanter la Création en chacun de ses phénomènes, en chacune de ses incarnations. Et d'emblée, il annonce quel est le champ immense, mais humble à la fois, de ses explorations : "Ce monde est parsemé d'oeuvres douces et fortes". Et les Odes à chacun sont ainsi : douces et fortes. Avec le Tombeau de Gérard Philipe, Pichette n'est plus dans la louange du monde, mais dans la célébration fervente, désespérée, foudroyante d'un être unique. Pour celui qu'il aimait comme un frère, il compose l'une des plus sublimes déplorations jamais réalisée en langue française.

06/2009

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Littérature française

Promenades et souvenirs. Un essai de Gérard De Nerval

On retrouve dans ce texte la polarité présente entre le récit de la vie actuelle (par le biais de la promenade, activité prompte à délivrer des visions géographiques) et l'exploration de la vie intime, personnelle, en contre-coup de celle de la vie extérieure. C'est ainsi que le texte de Nerval est aussi une revendication de l'écriture de soi, ce qui le pousse à écrire : "L'expérience de chacun est le trésor de tous". Il précise encore, plus tard, que tout le monde devrait s'écrire, écrire sa vie, ses pensées, et que c'est ainsi que nous nous rejoindrions. Biographie de l'auteur Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, est un écrivain et un poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855.

01/2023

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Sciences politiques

Les mondes universitaires face au marché. Circulation des savoirs et pratiques des acteurs

En ces temps de " mondialisation ", les réformes des systèmes universitaires, l'accroissement sans précédent du nombre d'étudiants et les réseaux numériques concourent à donner des mondes universitaires une image de fluidité, de compétition et de brouillage des frontières entre établissements publics et initiatives privées. On s'acheminerait vers un " marché " mondial de l'enseignement supérieur, fondé sur la libéralisation et la diversification concurrentielle de l'offre de formation, et vers une harmonisation mondiale des standards et titres universitaires. Transformations et réformes sont le plus souvent étudiées du point de vue des pays industrialisés. Pourtant, elles ont des répercussions sur l'ensemble des systèmes universitaires. Aussi les auteurs de ce livre ont-ils choisi de déplacer le regard et d'examiner ces processus à partir de l'étude de pays absents des classements réputés exprimer l'état du " marché mondial universitaire " : Égypte, pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb, Brésil, Russie, Inde et Chine, sans oublier plusieurs pays d'Europe. Un paysage bien différent de celui qui est généralement décrit apparaît au fil de ces études. Comme le note Anne-Catherine Wagner dans l'introduction de l'ouvrage, les logiques à l'oeuvre ne peuvent être réduites à de simples calculs de marché ; de nouvelles polarités émergent qui obligent à remettre en question les centralités occidentales et à relativiser le diagnostic posé à la hâte sur les transformations vécues par les mondes universitaires ces dernières années. Fruit d'une longue collaboration entre chercheurs réunis dans le Réseau Acteurs Émergents, ce livre témoigne d'un souci partagé de rester attentifs aux pratiques des acteurs, à leurs expériences, et de refuser toute vision surplombante.

06/2011

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Cinéma

Gérard Philipe. Edition revue et augmentée

Il est mort si jeune, il est mort si vite - le 25 novembre 1959, âgé d'à peine trente-sept ans - que son image s'est figée, définitivement fraîche et séduisante. De cet éternel jeune homme le temps a fait un mythe. Comme si le public avait compris que tous les engagements du comédien, artistiques et politiques, représenteraient un jour, aux yeux de l'histoire, le visage même des années cinquante. De son premier rôle, en 1943, jusqu'à sa dernière apparition sur les écrans, Gérard Philipe a incarné le héros idéal de la France de l'après-guerre : Fanfan la Tulipe, Rodrigue ou Julien Sorel... Au cinéma comme sur la scène du TNP de Jean Vilar. Vingt pièces de théâtre, trente films : c'est le bilan d'une carrière passionnée, rigoureuse, celle d'un acteur engagé dans son temps, celui de la "guerre froide", de l'affrontement des deux blocs, soviétique et américain. Gérard Philipe avait jalousement caché à tous le drame qui le frappait : la condamnation de son père par les tribunaux de l'épuration en 1945. Cette nouvelle édition, grâce à des documents familiaux pour la première fois exploités, revient sur ce douloureux épisode et l'éclaire d'une troublante lumière.

11/2019

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Philosophie

ULTIMA VERBA. Entretiens avec Gérard Prévost

"La parole et le regard furent au centre des questions que ces dialogues suscitent : Jean Guitton pense le monde les yeux ouverts. Chez lui, le regard porte la pensée : il l'accompagne, l'éclaire, la concentre, puis l'offre à ses interlocuteurs. Sa pensée est de lumière, la nuit y est absente ; le rire, plus que la tristesse, accompagne souvent la voix. Certes, parfois, l'inquiétude trouble le geste et la vigueur du ton : alors l'émotion, fluette, discrète, mais ô combien pénétrante, fait accéder à ce mystère, où le discours se change en prière, alors que les yeux, devenus fixes, semblent implorer une réponse qui comblerait le coeur plus que l'esprit". Gérard Prévost.

10/1998

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Littérature étrangère

Exploits et aventures du colonel Gérard

Conan Doyle nous offre une vision rafraîchissante des aventures d'un officier d'Empire. Humour, aventure...

02/2019

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Actualité politique France

Gérald Darmanin. Les secrets d'un ambitieux

Récit du parcours " express " de Gérald Darmanin, petit-fils de tirailleur algérien et fils de concierge, jusqu'à sa récente nomination (controversée) au poste de ministre de l'Intérieur. Sarko bis ou atout de la Macronie ? " Des comme lui, on n'en voit que tous les 25 ans ", commente le président du conseil départemental du Nord (LR), Jean-René Lecerf, qui a fait la connaissance de Gérald Darmanin lorsque, étudiant à Sciences Po Lille, il est apparu dans le paysage politique local, au début des années 2000. Ce sentiment de " tenir un élément hors norme " était alors largement partagé par la droite et le monde économique du Nord. Gérald Darmanin y a très vite trouvé sa place, mais il a aussi éprouvé le besoin d'élargir son horizon... En moins de dix ans, ce petit-fils de tirailleur algérien, fils de concierge, deviendra l'un des benjamins de l'Assemblée nationale (29 ans en 2012), l'un des plus jeunes maires d'une ville de 100 000 habitants (31 ans lorsqu'il prend Tourcoing en 2014), ministre du Budget d'Emmanuel Macron puis, en juillet 2020, ministre de l'Intérieur. Sans jamais craindre de tenir tête au président : il a su imposer le prélèvement à la source et obtenu que l'article 24 controversé de la proposition de loi Sécurité globale soit réécrit et non retiré... Si Gérald Darmanin a eu des fidélités successives (Christian Vanneste, Xavier Bertrand, Emmanuel Macron), il n'a jamais varié dans ses fondamentaux : il a toujours été de droite, tendance souverainiste. Soucieux des questions de sécurité, il se préoccupe depuis longtemps du communautarisme. Il revendique haut et fort sa fibre populaire, cultive son côté " fils du peuple " qui ne sort pas de l'Ena, en opposition avec la technocratie macronienne ; au ministère de l'Intérieur, il se pose crânement en défenseur des forces de l'ordre. Mais les accusations de viol qui pèsent contre lui, les récentes bavures policières pourraient bien le faire vaciller du piédestal qu'il s'est forgé...

11/2021

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Littérature française

Le navire Arthur et autres essais

Quand on n'ose plus parier du bien et du mal, on déplace le problème en changeant de vocabulaire : le propre et le sale, le pur et l'impur ont joué ce rôle, favorisant ainsi l'exclusion. Alors que l'hygiène semble être une préoccupation constante de notre époque, et que nous nous détournons de ce qui s'abime et se corrompt, les déchets s'accumulent, la menace écologique est majeure et les maladies refont surface. En suivant le parcours de trois médecins — Parent-Duchâtelet confronté aux épidémies sur le navire Arthur vers les Antilles au XIXe siècle ; le docteur Adrien Proust (père de Marcel) dans sa lutte contre la peste et le choléra ; enfin le docteur Destouches et la légende entretenue par ses admirateurs —, Gérard Macé dénonce un hygiénisme qui peut se transformer en eugénisme, ou en pureté imaginaire, quand la raison n'est plus à l'oeuvre. Mais par la grâce de la littérature il nous rappelle aussi les métamorphoses sans lesquelles la vie ne pourrait triompher.

03/2020

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Critique littéraire

Promesse, tour et prestige

"Promesse, tour et prestige sont les trois moments d'un spectacle de magie. Cette dramaturgie très simple est faite d'apparitions et de disparitions, de doutes et d'enchantement, comme la poésie et notre rapport au monde", Gérard Macé.

10/2009

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Musique, danse

L'art sans paroles

La pantomime, le cinéma muet, le cirque : ces trois spectacles sans paroles (mais pas toujours silencieux) sont loin d'être privés de sens, même si le visage, les gestes, le corps tout entier s'expriment en se passant de tout discours, ce qui dans le monde d'aujourd'hui est presque une forme de résistance. Ces trois arts si proches de l'enfance à proprement parler, puisqu'ils sont muets, proposent d'autre part un traité du style et de la composition, car l'impeccable enchaînement de leurs figures est un savant dosage d'audace et de rigueur, de mémoire et d'improvisation. Ce ne sont pas pour autant des refuges à l'abri des violences de l'histoire : sur la scène, l'écran ou la piste, la réalité fait parfois irruption comme un courant d'air déséquilibrant les funambules que nous sommes, ou comme une bête fauve dévorant les dompteurs que nous prétendons être.

01/1999

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Littérature française

Le manteau de Fortuny

""Les travaux de la fée, que j'ai toujours vue baguée d'un dé à coudre : faire passer le manteau de la mémoire à travers le chas d'une aiguille". Depuis des semaines et des mois je tournais et retournais, dans mon esprit obnubilé par la lecture de Proust, ces quelques mots volés je ne sais où, puis tombés dans la poussière de la prose, quand le nom de Fortuny lu par hasard dans un dépliant sur Venise me rappela le fantôme d'Albertine, le manteau de la fugitive, et le voyage sans cesse remis du narrateur dans la Recherche du temps perdu.
Deux fois déjà j'étais allé à Venise, mais sans rien voir ou presque, et sans autre souvenir que ceux qu'on trouve partout dans les livres. Et dans la Recherche elle-même le séjour du narrateur était curieusement resté lettre morte. Cette fois, par un effet de mimétisme auquel n'échappent guère les lecteurs de Proust (ils n'échappent pas davantage à l'hypnose et à la soumission), j'étais sûr que le nom de Fortuny serait un sésame, et que le "fils génial de Venise" m'aiderait à m'orienter dans le dédale de la ville et les souvenirs de lecture.
J'ai donc suivi ce fil arraché au manteau d'Albertine, qui se retrouve aussi dans le vêtement de Peau d'Ane, le costume d'Esther et les voiles de Shéhérazade.

03/1987

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Littérature française

Vies antérieures

Ce livre s'inscrit dans une tradition, prolonge un genre qui nous a déjà donné des vies parallèles, imaginaires, brèves et même minuscules. Il s'ouvre sur une citation de John Keats que Baudelaire paraphrase en ces termes dans l'un de ses poèmes en prose : "Le poète jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui. Comme ces âmes errantes qui cherchent un corps, il entre, quand il veut, dans le personnage de chacun". Traduire, interpréter, rêver sa propre vie en se prenant pour un autre, c'est dire un souci poétique, exprimé ici par l'évocation de personnages apparemment aussi divers que le scribe égyptien, Simonide, Esope, un peintre chinois du siècle dernier ou Henri Michaux vu en rêve... Mais ces personnages sont autant de fantômes ou de prête-noms, dont l'apparition est souvent due à un détail. D'un récit à l'autre, et d'échos en associations, c'est la voix du narrateur qui fait le lien ; un narrateur dont la mémoire va bien au-delà des souvenirs personnels, et qui semble croire à cette vérité populaire : "Dis-moi qui tu hantes... je te dirai qui tu es".

03/1991

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Critique littéraire

Et je vous offre le néant

"Comment présenter Sade au lecteur de bonne foi ? Comment le persuader que l'érotisme, malgré tant de scènes de débauche, est loin de résumer l'homme ou l'oeuvre ? Comment faire un portrait de Sade qui n'édulcore rien, mais ne recommence pas le procès ? Comment, enfin, lire Sade pour ce qu'il est ? Un auteur prolifique, à l'insatiable curiosité, qui connaît du monde tout ce qu'on peut connaître à son époque, jusqu'en Afrique et en Océanie. Qui a interrogé la nature humaine à partir de sa propre expérience, et de son imagination sans limites. Et surtout, qui a comparé passionnément les croyances, les coutumes de tous les peuples, sans préjugés. Alliant à une sexualité qui n'est plus tournée vers la procréation un athéisme radical et la volonté d'en finir avec les tyrans, Sade s'aventure sur les territoires des ethnographes et des anthropologues, dont il est le précurseur en héritier des Lumières. C'est ce que j'ai voulu montrer en faisant le récit de ma lecture", Gérard Macé.

10/2019

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Littérature française

La mémoire aime chasser dans le noir

"La nuit qui retouche les portraits (qui change les vers en prose et le rêve en fait divers), la nuit à l'oeil louche a glissé sous ma porte la photo agrandie des morts : des oiseaux aveuglés par le jour, des épouvantails en costumes du dimanche, et derrière un comptoir en bois des îles un Baudelaire à la beauté créole, à la chevelure crantée comme sur une photo de Carjat. Puis tous ceux qu'on montre du doigt quand on ne sait plus leur nom, comme des étoiles mortes ou des cousins par alliance : l'homme au front dégarni, la femme en col de fourrure, l'enfant rêveur dans son manteau d'hiver. Dans la chambre noire où la mariée devient veuve, et les garçons d'honneur de drôles de fantômes au bras d'éphémères demoiselles, j'ai vu des têtes préparées pour la mort au milieu de chemises blanches, et la ramure d'un cerf dans le papier à fleurs. Sans meute ni rabatteur, la mémoire aime chasser dans le noir et rapporter des proies vivantes, des massacres ornant les murs de nos chambres et le dessus de nos buffets". Gérard Macé.

12/1993

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Littérature française (poches)

Le manteau de Fortuny. Suivi de "Manteaux et tombeaux"

" Les travaux de la fée, que j'ai toujours vue baguée d'un dé à coudre : faire passer le manteau de la mémoire à travers le chas d'une aiguille. Depuis des semaines et des mois je tournais et retournais, dans mon esprit obnubilé par la lecture de Proust, ces quelques mots volés je ne sa. où, puis tombés dans la poussière de la prose, quand le nom de Fortuny lu par hasard dans un dépliant sur Venise me rappela le fantôme d'Albertine le manteau de la fugitive, et le voyage sans cesse remis du narrateur dans la Recherche du temps perdu. Deux fois déjà j'étais allé à Venise, mais sans rien voir ou presque, et sa autre souvenir que ceux qu'on trouve partout dans les livres. Et dans Recherche elle-même le séjour du narrateur était curieusement resté lettre morte. Cette fois, par un effet de mimétisme auquel n'échappent guère les lecteurs de Proust (ils n'échappent pas davantage à l'hypnose et à a soumission), j'étais sûr que le nom de Fortuny serait un sésame, et que le fils génial de Venise u m'aiderait à m'orienter dans le dédale de la vil et les souvenirs de lecture. J'ai donc suivi ce fil arraché au manteau d'Albertine, qui se retrouve aussi dans le vêtement de Peau-d'Ane, le costume d'Esther et les voiles de Shéhérazade... G. M

10/2014

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Critique littéraire

Colportage. Edition revue et augmentée

"Le colporteur apportait autrefois, de village en village, des livres et des colifichets, de la mercerie, des calendriers, des images pieuses, des remèdes de bonne femme et des plans sur la comète. Il jouait le rôle de libraire ambulant, qui faisait circuler les nouvelles et prodiguait des conseils. Je reprends à mon compte cette figure de vagabond qui sait lire, de Juif errant incrédule, qui a vu le monde et même voyagé dans le temps. Dans ma besace de lecteur et de promeneur, je propose donc des livres que j'aime, des vers et de la prose, des images savantes et populaires, des commentaires mêlés de rêveries, et même des histoires brèves. Sans autre but que de partager mon plaisir, et quelquefois mes indignations". Gérard Macé.

11/2018

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Récits de voyage

Rome éphémère

" L'un des plus beaux livres écrits sur Rome. Une Rome suspendue entre le clair et l'obscur, le ciel et les ruines, les enfers et l'au-delà : une ville de fontaines et de foudre, de fleuve et d'incendie, de fables et d'artifices ; cité du théâtre et de l'illusion, élémentaire comme Isis, tragique comme Borromini, abyssale comme Piranèse... Et l'érudition est voilée comme chez Nerval, c'est une érudition qui joue, invente jusqu'au délire, tire des feux d'artifice, pâlit avec les couleurs et les reflets de la nacre, avant de s'éteindre dans la mélancolie. " Pietro Citati.

10/2018

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Littérature française

Les Trois coffrets

"C'est grâce à un nom de femme, aussi mystérieux que les lettres effacées d'un alphabet ancien, aussi difficile à retenir qu'une langue apprise et jamais parlée, que m'est revenu non le souvenir d'un rêve, mais le souvenir d'avoir rêvé". Le nom obscur et fascinant auquel il est fait allusion dès les premières lignes du récit de Gérard Macé, c'est celui de Crepereia Tryphaena, qui désigne à la fois une morte et sa poupée, retrouvées sur les bords du Tibre à la fin du siècle dernier. A partir de l'histoire incertaine du sarcophage (qui date du deuxième siècle) et d'un rêve qui revient à ce propos, le narrateur erre dans la mémoire des noms, qui contient aussi ses propres souvenirs. Grâce à l'évocation de vies antérieures (dont celle de Champollion) et d'une identité qui se confond avec un jeu d'écritures, grâce à l'image d'un mannequin mais aussi grâce à l'étrange rendez-vous que propose le présent, dans un Paris à peine plus réel que la Rome antique ou l'Egypte des songes, le narrateur est alors confronté à un univers d'ombres, à des silhouettes agrandies, à des visages qui se ressemblent, à des vérités entrevues... Ajoutons que les trois coffrets du titre viennent d'une tradition lointaine, celle des contes populaires dont s'est inspiré Shakespeare pour Le marchand de Venise, et que Freud a commentée.

01/1986

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Littérature française

Vies antérieures suivi de Les trois coffrets

"C'est grâce à un nom de femme, aussi mystérieux que les lettres effacées d'un alphabet ancien, aussi difficile à retenir qu'une langue apprise et jamais parlée, que m'est revenu non le souvenir d'un rêve, mais le souvenir d'avoir rêvé". Gérard Macé réunit ici deux de ses ouvrages et compose ainsi un bel autoportrait, vu à travers mille vies. Le premier livre, Vies antérieures, nous porte à la rencontre de personnages célèbres et d'inconnus. L'occasion de s'arrêter un moment avec le scribe égyptien, le vitrier de Baudelaire, le poète persan Tarafa, Clérambault le maître déçu de Lacan, un Henri Michaux fantômatique ou Clelia Marchi qui écrivait sa vie sur un linceul... Les trois coffrets, ensuite, nous invite dans l'intimité de l'auteur. On y suit, entre prose et poésie, le destin d'une jeune femme morte à Rome et de Crepereia Tryphaena, la poupée sculptée retrouvée dans son sarcophage. Une aventure "archéologique" qui nous conduit à l'histoire d'un traumatisme, lié au père de "l'écrivain colporteur".

10/2022

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Littérature française

Pensées simples Tome 2 : La carte de l'empire

La carte de l'empire est un nouveau volume de Pensées simples (le premier a été publié dans la collection "Blanche" en 2011). Les réflexions, notes de lectures, souvenirs et anecdotes qu'il rassemble au gré de trois sections pourraient passer pour disparates aux yeux d'un lecteur distrait. Un principe d'ensemble en émerge néanmoins peu à peu, qui est justement la négation de tout principe d'ensemble. Pour Macé il n'existe pas d'origine, ni de l'homme, ni des langues, ni de la culture. Tout est affaire de glissements, de déplacements d'un pays à un autre, d'un sens à un autre, d'un son à l'autre, etc (Un point de vue qu'il étaye de très beaux exemples, puisés dans 1'oeuvre de Rabelais, dans l'histoire du Japon, connue dans Lévi-Strauss). Pas plus qu'il n'y a d'origine, il n'y a pour lui de centre (le présent manuscrit d'ailleurs n'en a pas). Macé s'exerce à regarder le monde, non depuis l'Europe, mais depuis le Japon, ou l'Afrique. Il met face à face les grands totalitarismes du XXe siècle quand on a l'habitude de les opposer. Il juxtapose les regards de cinéastes aussi différents qu'Ozu et Michael Cimino. Et quand il parle de littérature, il récuse le roman et sa domination, affirmant : "La poésie m'a sauvé la mise." Ces fragments opèrent entre eux et forment un discours de plus en plus net et pénétrant. Un livre en forme de cabinet de curiosités, patiemment composé par un écrivain flâneur et érudit. au goût et au regard très sûrs.

04/2014

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Littérature française

Pensées simples

La langue, la littérature, les mythes, la civilisation et la barbarie : telles sont les lignes de forces et les hantises personnelles à partir desquelles se dessine l’unité de ce livre, qui repose aussi sur l’enchaînement des pensées. La langue : l’auteur se penche non seulement sur le français, mais aussi sur le chinois, le japonais, les hiéroglyphes de l’ancienne Egypte. Les mythes sont ceux du monde entier. Quant à la littérature, elle est celle des grands écrivains de l’humanité, notamment les conteurs, parmi lesquels les Mille et une Nuits, et Borges. Grand voyageur, l’auteur est particulièrement fasciné par l’Afrique ; d’où des notations inattendues sur ce continent méconnu, car le récit de voyage est devenu une expérience personnelle, au même titre que la lecture, le souvenir, la rencontre.

02/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Un détour par l'Orient

La lecture de Segalen à la fin de l'adolescence, l'apprentissage rudimentaire et vite abandonné de la langue chinoise, puis trois voyages au Japon ont fini par me donner, autant qu'une connaissance de l'Orient, un autre regard sur ce qui m'était le plus proche. C'est pourquoi prennent place dans un même volume, à la suite de Leçon de chinois et Choses rapportées du Japon, les tercets des Petites coutumes, inspirés par le village d'Ile-de-France où j'ai été enfant. Hölderlin l'avait déjà formulé, avec d'autres mots : l'une de nos tâches les plus ardues, mais les plus nécessaires, consiste à s'approprier ce qui nous est le plus familier. Chacun à sa façon, avec des détours qui lui sont propres. G. M.

01/2001