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Contre Francois Jullien

Extraits

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Collection Budé

Contre les gentils (Contre les païens). Tomes 4-5 Livres IV-V, Edition bilingue français-latin

Arnobe est un écrivain chrétien de la fin du IIIe siècle, auteur d'une apologie en 7 livres. Les livres IV et V, regroupés dans le présent volume, complètent la trilogie sur les dieux païens, que le polémiste scrute et moque avec une impitoyable ardeur. Alors que le livre III traitait des grands dieux gréco-romains et de leurs - ridicules - images anthropomorphes, le livre IV est consacré à des divinités de moindre envergure : les abstractions divinisées, les dieux homonymes et les indigitations. Des divinités obscures, mal dénommées au point qu'on les confond, et dont la tradition renvoie une image honteuse, à travers des fables indignes. Le livre V est centré sur la figure de Jupiter, dieu souverain, mais triste héros de mythes abjects révélant et sa maladresse et sa dépravation. Arnobe raconte comment le dieu tout-puissant se fait berner par Numa lors d'une joute verbale devenue fameuse ; il évoque ensuite, à la faveur d'un développement sur la légende d'Attis, le viol de la Magna Mater, Cybèle, par Jupiter, puis le viol de Cérès, et enfin celui de sa fille Proserpine. Une succession de mythes scandaleux, qui entachent définitivement l'image des dieux du paganisme, et résistent même à l'exégèse allégorique. En trois livres, la rhétorique incisive et triomphante d'Arnobe a mis à nu, dans ses faiblesses et ses égarements, le panthéon glorieux de la Rome païenne.

06/2021

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Théâtre - Pièces

Contre-temps. Spectacle musical d'après la vie de François Courdot

Comment un chef d'orchestre français d'opérette s'est-il retrouvé à New York, rêvant de composer pour Broadway ? C'est l'histoire sensationnelle de François Courdot (1919-1968), jusqu'à ce jour largement méconnu du grand public, et pourtant artiste incontournable à l'oeuvre singulière et à la vie fantasque. Grâce au travail précis du biographe James McGraff et aux découvertes récentes de quelques rares partitions, Contre-temps est un biopic musical sur cet artiste français en Amérique, une plongée euphorique et richement illustrée dans l'histoire de l'opérette et de la comédie musicale au XXe siècle, joyeusement menée par l'équipe créative de Comédiens ! et le Trio Opaline.

06/2021

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Littérature française

A mon fils Julien... Assassiné

"Et toujours la même image devant mes yeux, Epouvantable crépuscule du dimanche 13 janvier 2008, Où je t'ai trouvé, rigidement allongé Dans la froideur du soir, Maculé de ton sang, de mon sang. Comment puis-je continuer à supporter ?" Le 13 janvier 2008, Julien est assassiné. En arrachant cette vie, c'est toute une famille que le meurtrier désaxe. Comment supporter l'insurmontable ? Comment survivre quand les procès vous font vivre et revivre l'horreur ? Comment exprimer l'inexprimable ? Patrick Fernandez écrit encore et encore afin de se libérer de sa haine et d'exorciser son angoisse. C'est ainsi que naît cet échange épistolaire, témoignage d'amour d'un père meurtri et blessé à son fils disparu. Magnifiquement écrit, ce récit authentique et émouvant est bouleversant de sincérité, tant la douleur récurrente est palpable à chaque phrase. Ce cri de douleur résonne ainsi comme un cri d'amour qui parvient à faire vivre Julien.

03/2014

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Histoire ancienne

La véritable histoire de Julien

Empereur pendant un an et huit mois seulement, Julien dit l'Apostat (332 - 363) figure sur la liste des persécuteurs de l'Eglise, un cas unique dans l'histoire des empereurs de l'Antiquité tardive. Fils autoproclamé d'Hélios, vouant aux anciens dieux ainsi qu'à la philosophie grecque une adoration sans borne, il tente de mener son empire en suivant la raison éclairée et le courage conquérant de ses deux grands modèles Marc Aurèle et Alexandre le Grand. Il est l'un des rares empereurs à avoir jalonné son expérience du pouvoir de traités théologiques et philosophiques écrits au beau milieu de la tourmente. Il nous est également parvenu assez de lettres pour que se dresse un étonnant témoignage de la fonction même de maître d'un empire immense et peu uni à l'aube des grandes invasions. Ammien Marcellin, Grégoire de Nazianze, Libanios, Zosime, et Mamertin nous racontent.

02/2012

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Romans de terroir

Les sorcières de Saint-Julien

A Saint-Julien, la vie s'écoulait en apparence tranquille... A la rentrée scolaire de 1969, un jeune enseignant, Jean est nommé directeur de l'école du village. Avant qu'il ne rejoigne son poste, le secrétaire du Syndicat National des Instituteurs le prévient : ce coin reculé du Limousin bénéficierait d'une étrange réputation... Il serait un véritable nid de sorcières ! En apprenant la surprenante nouvelle, Jean s'en réjouit. N'a-t-il pas déjà rédigé un mémoire sur les pratiques ancestrales de la Sorcellerie ? Seulement voilà, les brodeuses de Saint-Julien l'attendent...

02/2020

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Critique

Julien Gracq et la guerre

J. -L. TISSIER, "Louis Poirier, citoyen-soldat, matricule 1459/1930 (Cholet)" - D. PERRIN, "De l'ordre militaire à l'ordre littéraire. Sur la dissolution d'un lien constitutif dans Souvenirs de guerre et Récit" - M. MURAT, "Gracq sur fond de guerre" - P. BERTHIER, "Faire corps" - J. -Y. LAURICHESSE, "Julien Gracq et Claude Simon. Deux écrivains dans la débâcle" - P. MAROT, "Des Manuscrits de guerre aux Terres du couchant. Du soldat au guerrier" - B. TRITSMANS, "Guerres-fantômes dans Les Terres du couchant" - A. NAGAÏ, "Le "désarmement" de Gracq (1940-1950)" - H. MENOU, "L'étrange guerre de Julien Gracq" - I. R. CASTA, ""Dans les affreux wagons de la guerre". Hauptmotiv ou variation dans Le Rivage des Syrtes, Un Balcon en forêt et La Presqu'île ? " - F. MAFFRE-MAVIEL, ""Subsister au coeur du noir". Le sublime de la guerre du Rivage des Syrtes aux Terres du couchant" - Y. LE SCANFF, "Julien Gracq, paysages de guerre, paysages en guerre" - D. LABOURET, "A la guerre comme à la chasse" - S. VIGNES, "Rafraîchissante apocalypse. Une scène guerrière des Terres du couchant comme condensé de réminiscences et d'essence gracquienne" - M. VIEGNES, "Entre film de guerre et film "littéraire". Un Balcon en forêt de Michel Mitrani" - J. BOISLEVE, "La guerre toujours recommencée" - D. RABOURDIN, "L'anneau de Béatrix" - P. ROQUEFEUIL, "Publications originales de Julien Gracq. Bibliographie chronologique (1934-2020), second complément" - P. ROQUEFEUIL, "Productions sonores et cinématographiques. Inventaire chronologique (1959-2016)"

08/2021

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Littérature française

Julien le druide du marais

Julien, un homme prospère vivant en région parisienne, décide soudainement de remettre en question sa vie. Insatisfait de sa situation actuelle, il entame un voyage spirituel vers une existence d'ascète dans un petit village de Bretagne.

09/2023

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Littérature érotique et sentim

La Route de Saint-Julien

"La route de Saint-Julien. C'était ainsi qu'elle appelait les quelques kilomètres qui menaient à la France depuis Genève. Passée la frontière, on arrive à Saint-Julien. Les gens ne s'arrêtent pas à Saint-Julien. Les uns en provenance de Suisse, l'esprit déjà tendu vers leur objectif plus lointain, n'y prêtent que peu d'attention. Pour les autres, qu'ils soient contrebandiers, proscrits en fuite ou tout simplement touristes, la petite ville grise écrasée par la masse du Salève n'était qu'une étape douanière et administrative..." Suisse, début des années 1960. Céline, métisse indo-caribéenne née au Canada, aspire à vivre et à aimer intensément, en femme libre et indépendante. William, Noir américain qui découvre l'Europe, est un brillant chercheur en médecine. Juliette, jeune savoyarde élevée au pied des cimes, rêve de bonheur. Tous seront amenés un jour à emprunter la route de Saint Julien... Mêlant chassé-croisé amoureux et saga familiale, ce roman sentimental met les personnages de Franck Lacombe à rude épreuve, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

07/2016

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Romans historiques

Les Cayol Tome 3 : Julien

En ces dernières années du règne de Louis-Philippe, Firmin CAYOL vit toujours sur la colline à Peyragude. Son fils aîné, Alban, conscrit à Limoges, y mène la vie joyeuse de garnison, ne pouvant présager l'implacable destin qui sera le sien lors de son retour à la vie civile. Fervent et romantique défenseur de la liberté, son plus jeune frère, Julien, devenu membre du barreau, embrasse, quant à lui, la cause des déshérités pour faire échec à la misère et hâter l'avènement de la république. Plaidant avec brio dans plusieurs villes de France, traqué bientôt par la police pour ses activités considérées comme subversives, Julien mène parallèlement une vie sentimentale mouvementée, évitant, non sans atermoiements, les pièges que lui tendent tour à tour les élans spontanés de son cœur, la sensualité, la tendresse, l'ensorcelante beauté de plusieurs femmes... Dès lors, les intrigues s'entrecroisent et se nouent, les êtres s'affrontent ou s'enlacent, se déchirent, se retrouvent au gré d'événements qui se précipitent, tandis que pointe à l'horizon de 1848 l'aube d'un monde nouveau, auréolé de fébriles espérances. Lyrique, émouvant, chaleureux, sachant trouver les mots qu'on n'oublie pas, Raymond Leclerc, dans ce nouvel ouvrage, poursuit très brillamment la saga des CAYOL, truffant judicieusement sa trame romanesque d'authentiques épisodes historiques, indissolublement liés à la marche du temps.

03/1995

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Littérature française

Julien et le ballon rouge

Raconter cette histoire… mais par où l'aborder ? Le début je le sais ne l'est pas forcément et la fin n'est peut-être qu'un vrai commencement. Voici comment un ballon rouge qui me passa au-dessus de la tête par hasard (?) me permit de formuler ce dont j'étais inconsciemment persuadé depuis toujours, qui me servait de thérapie contre les soucis de la vie et me permettait de les supporter. Les aventures de Julien nous sont familières et exemplaires de la première à la dernière ligne. Je ne dis pas jusqu'à la fin, vous saurez bientôt pourquoi.

05/2017

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Littérature française

L'épicier de Saint-Julien

Bruno Rouvière, instituteur dans un petit village de la basse Lozère, décide de se présenter aux élections cantonales contre le conseiller sortant. Mauvaise idée, il est accusé de pédophilie par le fils de son adversaire...Après un séjour en prison et l'issue judiciaire, il quitte l'Education Nationale et part vivre en Provence chez sa tante pour devenir épicier ambulant. Contacté par une journaliste, il l'emmène en tournée avec lui pour qu'elle découvre son nouveau métier. Il va retrouver son ancien adversaire politique, devenu député, venu passer des vacances avec sa compagne du côté de Saint Julien.Entre secrets, tentative d'assassinat, accident et enlèvement, il est temps pour Bruno et la journaliste de donner, ensemble, une nouvelle tournure à cette histoire.

03/2021

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Latin (Collège)

César contre les Gaulois. 1e édition. Edition bilingue français-latin

COLLECTION LES PETITS LATINS (Lien -> https : //www. lesbelleslettres. com/selection/84-les-petits-latins) Proposant une lecture bilingue, ce petit livre permet d'approfondir son français tout en s'initiant au latin, à l'histoire et à la mythologie. Caesar contra Gallos est le deuxième volume de la trilogie consacrée à Jules César. L'ambitieux César s'est mis en tête de conquérir les Gaules pour accroître son prestige et son pouvoir ; il doit pour ce faire affronter les peuples qui hantent cette contrée, des combattants redoutables mais divisés, avec à leur tête l'irréductible Vercingétorix. S'appuyant sur le récit de César lui-même, ce court volume invite le lecteur à vivre en latin et en français dans le texte les moments mémorables et fondateurs de la guerre des Gaules. Gaulois indomptable ou Romain conquérant, choisis ton camp !

01/2023

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Religion

CONTRE MARCION. Tome 2, Livre 2, Edition bilingue français-latin

Dans le livre I, Tertullien a établi l'inexistence du prétendu dieu supérieur de Marcion, dieu de pure bonté, étranger au monde, et qui se serait révélé sans préparation en Jésus-Christ. Le livre II veut être une apologie du Créateur ou dieu des juifs, critiqué et même blasphémé dans les Antithèses de l'hérétique. Après avoir souligné la bonté que la création de l'homme et du monde manifeste comme un trait essentiel en lui, le polémiste le réhabilite contre les diverses imputations dont il est l'objet. Suivant un plan très ferme, en crescendo, il examine pièce par pièce le dossier qui permettait à Marcion de dresser le portrait d'un dieu versatile, incohérent, cruel, indigne même de la divinité. Dans cette défense de l'enracinement judaïque de la Révélation, Tertullien est tributaire de Justin, d'Irénée, de toute la tradition de l'Eglise. Mais il sait faire preuve d'une grande originalité. Il a l'honnêteté de ne pas recourir à l'exégèse allégorique vis-à-vis d'un adversaire qui repoussait ce type d'explication. Par ses analyses puissantes sur le libre arbitre, sur les liens entre justice et bonté, ce livre dépasse le contexte historique de la controverse pour devenir une véritable théodicée. La vigueur du style et la chaleur de la conviction lui confèrent un relief particulier.

03/1991

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Textes médiévaux - Traductions

La Deuxième Continuation du Conte du Graal. Edition bilingue français-ancien français

Les aventures de Perceval en édition bilingue Parti à la recherche de la cour du Roi Pêcheur, où il a vu le Graal et la lance qui saigne, Perceval est entraîné dans une quête parallèle par une demoiselle qui exige la tête d'un Blanc Cerf en échange de son amour. Après bien des détours du côté de la féerie, Perceval retrouve le Château du Graal, où se pose la question d'une autre continuation du roman. Cette édition bilingue de la Deuxième Continuation du Conte du Graal donne accès à une nouvelle édition, accompagnée de sa traduction en français moderne, mais également aux passages les plus substantiels d'un manuscrit où ce texte était copié de manière indépendante. Il peut ainsi être lu aujourd'hui, comme il l'a été au Moyen Age, avec ou sans le texte qu'il promettait de continuer.

04/2021

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Critique littéraire

Eloge de la fadeur. A partir de la pensée et de l'esthétique de la Chine

Quand les diverses saveurs, cessant de s'opposer les unes aux autres, restent contenues dans la plénitude : le mérite de la fadeur est de nous faire accéder à ce fond indifférencié des choses ; sa neutralité exprime la capacité inhérente au centre. A ce stade, le réel n'est plus " bloqué " dans des manifestations partiales et trop voyantes ; le concret devient discret, il s'ouvre à la transformation. La fadeur des choses appelle au détachement intérieur. Mais elle est aussi une vertu, notamment dans notre rapport à autrui, parce qu'elle est gage d'authenticité ; elle doit être aussi à la base de notre personnalité puisque, seule, elle permet de posséder également toutes les aptitudes et de faire preuve, en chaque occasion, de la faculté requise. Sur ce lieu commun de la fadeur se rencontrent et s'entendent tous les courants de la pensée chinoise : confucianisme, taoïsme, bouddhisme. Ces courants ne l'envisagent donc ni sur un mode abstrait, à finalité théorique, ni, à l'autre bord, comme un ineffable, à vocation mystique. Mais c'est lui que révèlent, par leur dépouillement et leur richesse allusive, les arts de la Chine peinture, musique ou poésie. En nous conduisant à la limite du sensible, là où celui-ci s'efface et se résorbe, la fadeur nous fait éprouver un " au-delà ". Mais ce dépassement ne débouche pas sur un autre monde, à statut métaphysique, coupé de la sensation. Il déploie seulement celui-ci (le seul) - mais décanté de son opacité, redevenu virtuel, rendu disponible - sans fin - à la jouissance.

01/1999

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Philosophie

Entrer dans une pensée. Ou des possibles de l'esprit

Qu'est-ce qu'entrer dans une pensée ? Qui ne souhaiterait par exemple entrer, le temps d'une soirée, dans une pensée aussi extérieure à la nôtre que la chinoise ? Mais on ne peut y entrer en tentant de la résumer, ou d'en présenter des notions, ou d'y distinguer des écoles, voire en en traçant l'histoire. Car on reste toujours dépendant, pour le faire, de nos perspectives implicites et de nos concepts. On n'a pas encore quitté sa pensée. Donc on n'a pu entrer dans l'autre. C'est pourquoi je proposerai ici, à titre de travaux pratiques, de commencer par lire une simple phrase de chinois : les premiers mots du Yi King sur le commencement. De la lire du dedans : dans son énoncée et dans son commentaire. Comme aussi du dehors, qu'il soit de la Bible, de la Grèce et de nos prochains et plus lointains Orients. S'érige alors progressivement un seuil qui fait entrer. Du même coup, se répartissent, de part et d'autre, divers possibles de la pensée. Et surgit soudain devant nous une tâche immense : concevoir une histoire de l'avènement de l'esprit qui ne relève plus de la seule Europe.

03/2012

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Philosophie

Pourquoi il ne faut pas dire "je t'aime"

Il faut casser cette image de l'amour-passion comme grand embrasement qui retombe en cendres, s'écarter de l'amour comme désir de possession qui, une fois qu'il a atteint sa satisfaction, se transforme fatalement en déception. Voilà ce que nous dit François Julien, qui plaide pour le concept d'intime. Si l'amour est équivoque, l'intime, lui, est ambigu. Dire je t'aime, c'est faire de l'autre un objet, quand dire je suis intime avec toi, c'est défaire l'isolement des sujets. De ce décalage entre l'image commune et passionnelle et celle à rapprocher de la notion d'intime, quelle pensée de l'amour peut-on dégager ? Une passionnante réflexion sur ce qu'est vivre.

08/2019

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Philosophie

Traité de l'efficacité

" D'où nous vient l'efficacité ? Comment la penser sans construire un modèle à poser comme but, donc sans passer par le rapport théorie-pratique, et hors de tout affrontement héroïque ? A la difficulté européenne à penser l'efficacité - même sur le versant " réaliste " de notre philosophie (d'Aristote à Machiavel ou Clausewitz) - s'oppose l'approche chinoise de la stratégie : quand l'efficacité est attendue du " potentiel de la situation " et non d'un plan projeté d'avance, qu'elle est envisagée en termes de conditionnement et non de moyens à fin, de transformation et non d'action, de manipulation et non de persuasion, etc. : " l'occasion " à saisir n'est plus alors que le résultat de la tendance amorcée, et le plus grand général ne remporte que des victoires " faciles ", sans même qu'on songe à l'en " louer ". De ce clivage, on percevra mieux en quoi consiste la possibilité d'effet ; et notamment, qu'il faut sortir d'une conception spectaculaire de l'effet pour comprendre qu'un effet est d'autant plus grand qu'il n'est pas visé, mais découle indirectement du processus engagé, et qu'il est discret. J'appellerai fonds d'effet ce dont nous vient cette efficacité sans dépense, et qui ne rencontre pas de résistance. Il nous conduira à concevoir une stratégie qui serait de l'efficience plus que de l'efficacité. " F.J.

06/2002

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Philosophie

Cette étrange idée du beau. Dialogue

Du beau, on n'a cesse, au fil des siècles, de remettre en question les critères et les conceptions : de faire varier les définitions Mais s'est-on jamais interroge sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement : le "beau" A-t on jamais sondé, en effet. sur quel socle enfoui le "beau" est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l' "idée" ; comme aussi, en retour. nous frappant d'effroi d'émoi par son absolu faisant irruption à même le visible Seule issue restante. des lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut. Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - le "beau" En taisant travailler cet écart. je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite. explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent: pour le rendre à son étrangeté.

03/2010

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Philosophie

La pensée chinoise. En vis-à-vis de la philosophie

"Dans quels termes penser quand le monde est en voie de penser dans les mêmes ? Face aux principaux concepts de la pensée européenne, je suis allé chercher en Chine des cohérences à mettre en vis-à-vis, dont je fais des concepts, ceux-ci laissant paraître d'autres possibles. Il ne s'agit donc pas de "comparer". Mais de cueillir les fruits d'un déplacement théorique, dont je dresse ici le bilan, en explorant d'autres ressources à exploiter ; comme aussi, par le dévisagement mutuel engagé, de sonder respectivement notre impensé. Au lieu donc de prétendre identifier des "différences" qui caractériseraient les cultures, je cherche à y détecter des écarts qui fassent reparaître du choix et remettent en tension la pensée. C'est seulement à partir d'eux, en effet, qu'on pourra promouvoir un commun de l'intelligible qui ne soit pas fait de slogans planétarisés. En retour, les entrées de ce lexique introduiront autant de dérangements qui pourront faire réagir les pratiques de l'art comme de la psychanalyse ; qui permettront de réinterroger de biais la pensée du politique comme du management. Et voici que, en dessinant une sortie de la "question de l'Etre", c'est du même coup une nouvelle pensée du vivre que capte, dans ses mailles, ce filet". François Jullien.

04/2019

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Philosophie

Les Transformations silencieuses. Tome 1, Chantiers

Grandir, vieillir, mais également l'indifférence qui se creuse, jour après jour, entre les anciens amants, sans qu'ils s'en aperçoivent ; comme aussi les révolutions se renversant, sans crier gare, en privilèges ; ou bien encore le réchauffement de la planète : autant de modifications qui ne cessent de se produire devant nous, mais si continûment qu'on ne les perçoit pas. Mais on en constate soudain le résultat - qui nous revient en plein visage. Or, si cette transformation continue nous échappe, c'est sans doute que l'outil de la philosophie grecque, pensant en termes de formes déterminées, échouait à capter cet indéterminable de la transition. De là l'intérêt à passer par la pensée chinoise pour prêter attention à ces " transformations silencieuses " : sous le sonore de l'événement, elles rendent compte de la fluidité de la vie et éclairent les maturations de l'Histoire tout autant que de la Nature. De notion descriptive, on pourra en faire alors un concept de la conduite, stratégique comme aussi politique : face à la pensée du but et du plan, qui a tant obsédé l'Occident, s'y découvre l'art d'infléchir les situations sans alerter, d'autant plus efficace qu'il est discret.

05/2010

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Autres

Rouvrir des possibles

Aujourd'hui où l'on ne peut plus tracer de plan de la Cité idéale et où les lendemains "ne chantent plus", peut-on faire autre chose que défaire ce qui bloque l'état présent des choses pour y rouvrir des possibles ? Or, qu'est-ce qui bloque si ce n'est des coïncidences idéologiques installées et paralysant la société ? Ne pouvant les renverser (comment en aurait-on la force ? ) et les dénoncer ne s'entendant pas, on ne peut que les fissurer : localement, sur le terrain, chacun en ayant l'initiative là où il est. Mais ces dé-coïncidences se relient et se relaient, elles se répondent et peuvent s'associer. Une Association en est née. Car "c'est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes". F. J.

01/2023

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Philosophie

Figures de l'immanence. Pour une lecture philosophique du Yi king, le Classique du changement

Le Yi king est un livre déconcertant. Il est né du tracé de deux marques simples, un trait continu et un trait discontinu, expression de la polarité du réel, et à partir desquelles s’est développé un ensemble de commentaires qu’on connaît sous le nom de Classique du changement. En s’appuyant sur celui de Wang Fuzhi, grand penseur chinois du XVIIe siècle, François Jullien montre les effets de cohérence que crée le texte ainsi constitué, et la logique qui l’ordonne : celle de l’immanence. Car le Yi king prétend rendre le monde intelligible sans la médiation du mythe ou du discours. L’auteur cherche à soustraire le Yi king aux regards que son mystère a rendus suspicieux, tout en évitant l’écueil des fantasmes idéologiques que projette l’Occident, pour en faire un outil philosophique.

09/2012

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Philosophie

Entrer dans une pensée ou Des possibles de l'esprit. Suivi de L'écart et l'entre. Leçon inaugurale de la Chaire sur l'altérité

Comment entrer dans une pensée aussi extérieure à la nôtre que la chinoise ? En présenter des notions ou y distinguer des écoles nous laisse toujours dépendant de nos perspectives implicites et de nos concepts. On n'a pas encore quitté sa pensée ni pu entrer dans l'autre. François Jullien propose de lire les premiers mots du Yi-king sur le commencement. De les lire du dedans : dans leur énoncé et dans leur commentaire. S'érige alors progressivement un seuil qui fait entrer. Et surgit alors une tâche immense : concevoir une histoire de l'avènement de l'esprit qui ne relève plus de la seule Europe. Une réflexion qui se prolonge dans L'écart et l'entre : comment s'ouvrir un chemin vers l'Autre ? Ce n'est pas à partir du semblable, comme on voudrait le croire, mais bien en faisant travailler des écarts, et donc en activant de l'entre, qu'on peut déployer une altérité qui fasse advenir du commun. Qu'on s'en souvienne aujourd'hui où le danger d'assimilation, par temps de mondialisation, partout menace.

04/2018

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Philosophie

Dé-coïncidence. D'où viennent l'art et l'existence

D'où viennent l'art et l'existence ? L'Age classique a fait de l'adéquation la définition même de la vérité ; et de la coïncidence avec la Nature le grand précepte de l'art comme de la morale. Nous-mêmes voudrions croire que, quand les choses en viennent enfin à s'accorder, c'est là le bonheur... Or, c'est précisément quand les choses se recoupent complètement et coïncident que cette adéquation, en se stabilisant, se stérilise. La coïncidence est la mort. C'est par dé-coïncidence qu'advient l'essor. François Jullien fait jouer ici le concept de "dé-coïncidence" dans la Bible, la peinture, la littérature, la philosophie, pour montrer comment, dans cette faille même, une initiative est à nouveau possible, qui se déploie en liberté.

02/2020

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Notions

De l'évasif. Sortir de la langue de l'Etre ?

" Il est un point, dans nos vies, peut-être le plus inquiétant : quand une situation, un sentiment, un amour, soudain vient à s'inverser. Sait-on comment cela s'est effectivement passé ? Or, à partir de ce point " obscur ", ensuite, tout a basculé... En tirant ce fil, on est porté à s'interroger : n'est-ce pas là ce que notre langue, s'exprimant dans les termes de l'" être " (c'est-à-dire de " parties ", de " début ", de " cause ", etc.), échoue à expliquer ? Mais peut-on sortir de sa langue dans sa langue, de la langue de l'Etre dans laquelle, depuis les Grecs, notre pensée s'est articulée ? Peut-on ouvrir sa langue en s'aidant d'une autre langue telle que, exemplairement, pour moi le chinois ? Que serait une langue, en effet, qui pense, en termes, non de début, mais d'" amorce ", de " linéaments " et d'" infléchissements " ? Non de cause et d'explication, mais de " propension " et d'implication ? Non de parties constitutives, mais de ramifications et de réseau structurant, etc. ? Et d'abord si, au lieu de diviser méthodiquement, on apprenait à " cliver " en épousant la configuration des choses ? Si, au lieu de tout sacrifier à la détermination et à sa clarté, on faisait une place légitime à l'évasif ? On pourrait en concevoir une nouvelle épistémologie que réclame aujourd'hui, je crois, le renouvellement des savoirs. Et d'abord, en délaissant la langue de l'Etre, décrire plus intimement ces veinures selon lesquelles nos vies vont basculant dans un sens ou dans l'autre, d'où ensuite tout a découlé... Sans même qu'on l'ait remarqué. " F. J.

06/2023

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Beaux arts

Le Nu impossible

Tout désigne le Nu comme un phénomène qui a si bien collé à la culture européenne que nous n'en sommes jamais sortis. Tant il relie l'Occident d'un bord à l'autre, d'une époque à l'autre, et a servi continûment de base dans la formation des Beaux-Arts. L'Eglise a pu rhabiller le sexe, mais elle a gardé le nu. En revanche, s'il est un espace culturel où le nu est resté complètement ignoré, c'est bien en Chine. Donnée d'autant plus surprenante que la tradition artistique chinoise a largement développé la peinture et la sculpture des personnages. Une absence aussi radicale, et qui ne souffre pas d'exception, renvoie à une impossibilité. Nous voilà donc conduits à nous interroger sur la condition de possibilité du nu : à quoi, d'un point de vue théorique, a-t-il dû de s'interposer entre la chair et la nudité, le désir et la honte ? Rouvrant ainsi un accès sensible à l'ontologie, François Jullien en fait le révélateur de notre quête de l'en-soi et de la présence, en même temps qu'il met au jour un nouvel objet, d'autant plus intéressant à penser qu'il est identifié par son absence : le " Nu impossible ".

01/2005

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Philosophie

De l'intime. Loin du bruyant Amour

Jusqu'à présent, François Jullien confiait à Grasset ses "chantiers" qui, tous, avaient pour objet de confronter la tradition philosophique occidentale à la pensée chinoise - d'où ressortaient des concepts originaux et féconds. Cette fois, il s'agit d'un "chantier" différent, plus personnel, où l'auteur "pense" presque exclusivement à l'intérieur des maîtres de sagesse occidentale. Son livre porte ainsi sur "l'intime" - ce qui signifie : sur l'amour. Passant de Saint-Augustin à Rousseau, comme de Stendhal à quelque poète moins illustre, il veut traquer notre "pensée de l'intime" à travers ses manifestations et ses paradoxes.« Intimus, dit le latin, ou "le plus intérieur". Mais on ne promeut de plus intérieur de soi qu'en s'ouvrant à l'Extérieur de l'Autre, montre Augustin. Façon donc de se débarrasser de l'éternel du "cour" humain puisque nous aurons à suivre comment cet intime en vient à se transporter de Dieu dans l'humain en Europe - est-ce ce qui fait "Europe" ? - et peut servir de départ à la morale. Gageure aussi pour la philosophie. Car ce que nomme ainsi l'intime, n'est-il pas, de droit, ce qui résistera le plus farouchement à la prise du concept ? » (F.J.)Livre, donc, personnel, sensible, moins "universitaire"... Comme si le savant François Jullien, soudain, nous parlait de lui.

03/2013

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Philosophie

Philosophie du vivre

"Vivre nous tend entre l'un et l'autre : il dit à la fois l'élémentaire de notre condition - être en vie - et l'absolu de notre aspiration : "Vivre enfin !" Car que pourrions-nous désirer d'autre que vivre ? Vivre est en quoi nous nous trouvons toujours déjà engagés en même temps que nous ne parvenons jamais - pleinement - à y accéder. Aussi la tentation de la philosophie, depuis les Grecs, a-t-elle été de le dédoubler : d'opposer au vivre répétitif, cantonné au biologique, ce qu'on appellera, le projetant dans l'Etre, la "vraie vie". Refusant ce report et circulant entre pensée extrême-orientale et philosophie, j'envisagerai ici quels concepts peuvent faire entrer dans une philosophie du vivre : le moment, l'essor opposé à l'étalement, l'entre et l'ambiguïté ; ou ce que j'appellerai enfin, prenant l'expression en Chine, la "transparence du matin". Je me demanderai, plus généralement, comment chaque concept, pour se saisir du vivre, doit s'ouvrir à son opposé. Car comment s'élever à l'ici et maintenant sans se laisser absorber dans cet immédiat, ni non plus le délaisser ? Ce qui impliquera de développer une stratégie du vivre en lieu et place de la morale. Le risque est sinon d'abandonner ce vivre aux truismes de la sagesse ; ou bien au grand marché du développement personnel comme au bazar de l'exotisme. Car cet entre-deux, entre santé et spiritualité, la philosophie ne l'a-t-elle pas - hélas ! - imprudemment laissé en friche ?" François Jullien.

03/2015

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Ouvrages généraux

Raviver de l'esprit en ce monde. Un diagnostic du contemporain

Il est une menace dont tout le monde s'émeut - à juste titre - parce qu'elle est spectaculaire : la Terre se réchauffe et la vie pourrait s'y tarir. Mais il en est une autre qu'on évite de remarquer. Cela parce qu'elle touche à l'invisible et nous implique peut-être encore davantage - d'ailleurs comment la nommer ?? Ses effets cependant sont des moins contestables : "? d'un clic ? " , on croit que tout est à portée, qu'il n'y a plus à accéder. Ou l'on fait du Livre un "produit" comme un autre. L'écran fait écran et l'événement de la présence est perdu. Et, d'abord, les médias distillent leur coïncidence idéologique à notre insu. Ne sommes-nous pas en train de devenir des sujets inertes sans plus d'élan - d'essor - qui nous mobilise ?? J'ai choisi de nommer de l' "? esprit ? " cette autre perte qui nous menace. Et donc, à l'encontre de la vie qui ne vit pas, de la non-vie menaçant nos vies, d'appeler à la défense et l'illustration de l' "? esprit ? " , une fois celui-ci décapé de tout spiritualisme. Dans le monde de la Connexion généralisée, de la Communication et de la Consommation gérées par le numérique, où font loi la Commodité et le Marché, quel écart et quel espacement reste-t-il encore où de l'esprit puisse se déployer ?? Or rien ne sert de dénoncer cet état de fait et le renverser est impossible. Mais j'appelle à en dé-coïncider ? : en fissurant la chape invisible sous laquelle nos vies se laissent enfermer.

09/2023