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Littérature française

Revue singulière

Cette revue, dont c'est le premier numéro, se veut singulière à plus d'un titre : par son rythme de parution (elle est annuelle) et son format (13x18 cm, poche). Par son contenu, aussi, qui n'a d'autre unité que les admirations, goûts et trouvailles de son éditeur. Pas de thématique donc... Au sommaire de ce premier numéro : - Un texte hommage de Jean Touitou (créateur de la marque A. P. C.) sur son cousin William Baranès, alias Guillaume Dustan. - Une série de sept photographies d'Eva Truffaut extraites de sa série Fiction (roman familial). - Un extrait des Chérubins électriques, roman publié en 1983, unique livre de son auteur, Guillaume Serp (de son vrai nom Guillaume Israël), qui fut leader du groupe Modern Guy, un groupe post-punk-new wave de la fin des années 1970. L'ouvrage sera réédité en octobre 2013 par L'éditeur singulier, avec une importante préface d'Alexandre Fillon. - un Portrait de l'ennuyé, chapitre extrait d'un étonnant essai d'Emile Tardieu (un médecin) publié en 1913 et consacré à l'ennui. - Un florilège commenté de citations misogynes d'auteurs de la fin du XIXe collectées et commentées par Louise Ebel, dont le blog Pandora est lu par des milliers d'internautes du monde entier. - Un texte de François Appas, auteur singulier qui a autoédité trois romans dont Considérations, non dénuées d'intérêt, selon moi, concernant, spécifiquement, le mouton tarbais. Ce texte brosse le portrait d'une espèce de Des Esseintes d'aujourd'hui. - Un article de Joseph Ghosn, rédacteur en chef d'Obsession et animateur d'un blog musical très suivi. Son article sera consacré à groupe de rock libanais imaginaire des années 1970. - Une étonnante réflexion d'Olivier Benyahya sur les possibles raisons de l'échec commercial et critique de son deuxième roman, Dexies & Dolly. - Des dessins (publiés à l'origine dans Gringoire) de Pierre de Régnier, fils de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs.

06/2013

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Théâtre

Conte de fées ; Terre en danger

Conte de fées : Pièce de théâtre à dix personnages. L'histoire se déroule dans la chambre de la Belle au Bois Dormant. Une narratrice, assise à un bureau, devant un grand livre à la couverture toute blanche commence à lire l'histoire d'Aurore. Celle-ci est allongée sur sont lit et s'ennuie profondément. La narratrice n'a pas le temps de poursuivre, qu'Aurore exige du changement concernant son conte. Cendrillon arrive épuisée par le ménage et souhaite elle aussi du changement dans son histoire. Clochette arrive à son tour et va passer son temps à râler. Superman n'a plus de pouvoirs et voudrait changer de costume ainsi que Spiderman. Robin des bois se sent mal aimé. Pocahontas désire que son peuple ne souffre plus à cause de l'homme blanc. Le Petit Chaperon Rouge ne veut plus que les enfants fassent des cauchemars à cause des conte de fées et Blanche Neige trouve que son conte est le plus cruel des contes de fées. Tous les personnages revendiquent du changement, mais la narratrice leur fait prendre conscience, que les conte de fées, sont importants pour les enfants. Terre en danger : Pièce de théâtre à huit personnages. Deux anges, Angélus 1er et Chérubin Ailé, sont envoyés sur Terre pour une mission bien spéciale. Ils doivent apprendre aux humains à mieux protéger et respecter leur planète. Les deux anges débarquent sur une plage de galets en Normandie, recouverte de détritus, où ils vont faire la connaissance de six fillettes, toutes concernées par l'environnement.

03/2014

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Littérature française

Les abus dans les cérémonies et dans les moeurs

Le recueil des Abus, paru sous la griffe d'Henri-Joseph Dulaurens (1719-1793), présente une suite d'articles et contes satiriques dans la lignée de ceux de L'Arretin. Cela va du portrait ridiculisant à la parodie anticléricale en passant par la farce scatologique, le tout sur fond de pochade philosophique. Jamais réédité depuis 1793, l'ouvrage original soulève plusieurs interrogations de par sa conception et son contenu, notamment sur l'initiative de la publication, le choix des textes, la date exacte de parution, la diatribe de l'épître où l'on porte atteinte à l'intégrité de Rousseau... Autant d'éclaircissements que nous tentons d'apporter dans l'introduction à cet assortiment de textes conforme à l'édition d'origine, présenté ici en graphie modernisée. Dulaurens, abbé malgré lui et fugitif des Lumières, a été l'un des garnements littéraires les plus redoutables du XVIIIe siècle. La plupart de ses écrits, dont celui-ci, ont été condamnés au feu par les tribunaux civils et religieux, et à la vindicte des élites de plume. Il fut le mouton noir d'une Eglise qui ne lui pardonna rien autant que le trouble-fête des auteurs les plus en vue, mais aussi le chérubin d'un lectorat féru d'impertinences et autres désobéissances piquantes. Hélas, l'auteur en exil finira par être arrêté. En 1767, le tribunal ecclésiastique de Mayence le condamne seulement à la réclusion perpétuelle, eu égard à sa folie reconnue. Les Abus est l'un de ses derniers titres publiés, ultime réponse en forme de pied de nez à la condamnation de ce malheureux, mais tellement attachant, rejeton de Candide.

11/2019

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Littérature française

Picounoc le maudit. Tome 2

On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d'être reprises partout, grâce au retour d'un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n'était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l'appellerons encore assez souvent, n'avait pas murmuré contre la pluie - car il n'y a que les mauvais chrétiens qui s'impatientent ou s'irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n'avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs, mais, laborieux et vigilant, il avait commencé des voitures de travail, affilé des chevilles pour les clôtures, réparé les meubles éclopés, et fait cent autres ouvrages que les habitants de bonne conduite et adroits ne négligent pas de faire, lorsqu'ils ne peuvent aller au champ. Quand vint le beau temps avec le soleil, il partit, la faucille sur l'épaule, pour aller couper. La jeune femme ne le suivit pas à la moisson, car ses devoirs de mère la retenaient au logis. Un chérubin d'un mois environ, reposait, rose et frais, dans le berceau neuf. Et la mère dévouée ne laissait pas de loin le petit amour. La journée finie, Djos revint vers sa femme et son enfant, le coeur débordant d'ivresse ; car, outre la satisfaction du devoir accompli, il ressentait toutes les délices d'une passion profonde, que la vertu protégeait comme d'une égide. Le soir où commence ce récit, il trouva, fumant sa pipe sur le seuil de la porte, son ami l'ex-élève.

01/2023

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Littérature française

Picounoc le maudit. Tome 1

On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d'être reprises partout, grâce au retour d'un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n'était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l'appellerons encore assez souvent, n'avait pas murmuré contre la pluie - car il n'y a que les mauvais chrétiens qui s'impatientent ou s'irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n'avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs, mais, laborieux et vigilant, il avait commencé des voitures de travail, affilé des chevilles pour les clôtures, réparé les meubles éclopés, et fait cent autres ouvrages que les habitants de bonne conduite et adroits ne négligent pas de faire, lorsqu'ils ne peuvent aller au champ. Quand vint le beau temps avec le soleil, il partit, la faucille sur l'épaule, pour aller couper. La jeune femme ne le suivit pas à la moisson, car ses devoirs de mère la retenaient au logis. Un chérubin d'un mois environ, reposait, rose et frais, dans le berceau neuf. Et la mère dévouée ne laissait pas de loin le petit amour. La journée finie, Djos revint vers sa femme et son enfant, le coeur débordant d'ivresse ; car, outre la satisfaction du devoir accompli, il ressentait toutes les délices d'une passion profonde, que la vertu protégeait comme d'une égide. Le soir où commence ce récit, il trouva, fumant sa pipe sur le seuil de la porte, son ami l'ex-élève.

01/2023

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Littérature française

Un bon fils

C'est l'histoire d'un enfant à la santé fragile, né après guerre et envoyé aussitôt dans un village d'Autriche pour soigner ses poumons. Sous la neige, il chante la gloire de Dieu et baragouine un patois allemand. Chaque soir, sous le regard aimant de sa mère, le chérubin prie le Seigneur pour qu'il provoque la mort de son père. "Rien de plus difficile que d'être père : héros, il écrase de sa gloire ; salaud, de son infamie ; ordinaire, de sa médiocrité" : le père est ici un mari violent et pervers qui bat sa femme et l'humilie, un obsessionnel antisémite et raciste, dont le fils va tout faire pour devenir le contre-modèle ("Je suis sa défaite"). Il sera l'élève de Jankélévitch et de Barthes, le meilleur ami d'Alain Finkielkraut ; classé parmi les "intellectuels juifs" auxquels il s'identifie sans l'être, il aimera des femmes aux racines lointaines, sera un père aimant, un écrivain reconnu. Dans ce récit puissant, véritable "roman des origines", Pascal Bruckner raconte sa filiation personnelle et intellectuelle, nous offrant ainsi le sésame de son oeuvre entière. De la neige des premières pages aux ordures parmi lesquelles son père finira son existence, de la violence de ses mots à la rage teintée d'amour qu'il lui portera, on retrouve ici le théâtre de la cruauté d'un écrivain, incarné et expliqué par son acteur central, ce nazi pathétique, écolo fanatique, Ogre colérique, Petit mari aux côtés duquel, malgré tout, Pascal restera toujours, en Bon fils. Car derrière le mépris, la rage, ce récit est l'aveu à demi-formulé d'un amour impossible, un Tombeau d'effroi et de pardon.

04/2014

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Histoire de France

Napoléon et l'Opéra. La politique sur la scène (1810-1815)

Qui aurait soupçonné que Napoléon était un spectateur assidu de l'Opéra de Paris ? Que, dans le feu des batailles, il s'inquiétait des pièces à l'affiche et du contenu des livrets ? Qu'il fut lui-même à l'origine de certaines créations et parlait d'égal à égal avec les compositeurs ? Napoléon mélomane : cet aspect du grand homme serait bien inattendu s'il ne cachait un intérêt moins innocent. En effet, l'expert en propagande qu'était l'Empereur a vu dans la scène de l'Opéra, fleuron de la vie parisienne, un lieu idéal pour faire valoir son action auprès de l'opinion. Sous couvert de personnages de théâtre - dieux, rois et héros -, c'est sa propre légende qu'il donnait à voir, exaltée par la musique chantée en français (le privilège de l'Opéra), magnifiée par l'éclat des costumes et des décors, parfois mise en mouvement par de fastueux ballets. Derrière Les Bayadères, Les Abencérages ou même Le Laboureur chinois, se profile toujours l'ombre impériale... On découvrira ici comment l'Opéra a été un miroir de la politique napoléonienne, miroir embellissant bien sûr. Six années du règne sont passées au crible, années cruciales. 1810 marque ce qu'il est convenu d'appeler le " tournant monarchique " : souverain d'un empire qui s'étend sur une grande partie de l'Europe, Napoléon est entré dans le club très fermé des dynastes. 1815 sonne le glas du régime, l'homme porté aux nues s'effondre. Entre ces deux dates, événements fastes et échecs alternent, qui infléchissent curieusement les créations lyriques. C'est aussi un répertoire oublié que ressuscite cet ouvrage. S'appuyant sur des sources inédites, il analyse autant la thématique des œuvres que les conditions de leur production, de l'examen du livret au spectacle final. Il démonte les mécanismes cachés par lesquels Napoléon fait de l'Opéra un théâtre à sa gloire : censure et autocensure, noyautage du milieu des artistes, contrôle de l'administration. De là une étonnante galerie de portraits où les vrais créateurs - Spontini, Le Sueur, Kreutzer, Cherubini, Méhul... - côtoient courtisans serviles et hommes d'appareil. Tous ces éléments jamais mis en lumière ajoutent une page très nouvelle à l'histoire politique et culturelle de la société française.

02/2004

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T61-4. Mondes militants, mondes économiques. Contestations, frontières et coopérations

Dans l'introduction de ce dossier, Laure Bereni et Sophie Dubuisson-Quellier proposent trois déplacements analytiques pour saisir les continuités, imbrications et transferts entre les mondes militants et économiques : placer le regard sur des collectifs hybrides, à l'intersection de ces deux mondes ; penser en termes d'espaces de cause au sein desquels convergent des acteurs venant d'univers hétérogènes ; déployer une perspective microsociologique. En suivant la manière dont des militant·es du déplacement à vélo et des micro-entrepreneurs du transport de bus s'associent autour d'un projet urbain à Mexico, Audrey Cherubin montre comment des acteurs très différents du point de vue de leurs origines sociales et de leurs ressources parviennent à faire cause commune, et développent ainsi leur influence dans le secteur des transports urbains. Les objectifs militants et productifs sont-ils nécessairement en tension ? A partir de l'étude de trois coopératives citoyennes d'énergie renouvelable, Benoit Giry et Pierre Wokuri donnent à voir le caractère contingent et segmenté de l'articulation entre les performances militantes et productives de l'entreprise sociale. Ils montrent que le travail d'organisation y est orienté, en dernier ressort, vers l'augmentation d'une valeur spécifique, le rendement social. Sylvain A. Lefèvre et Marie Langevin, à partir du cas de la Fondation Mastercard, mettent en évidence les logiques d'instrumentalisation des causes au profit des intérêts d'une grande firme financière. En maintenant une distance formelle avec l'entreprise, la fondation cherche à consolider son ancrage dans le champ de la lutte contre la pauvreté, tout en mettant en oeuvre des infrastructures qui nourrissent la stratégie d'affaire de la firme. Les mouvements militants peuvent-ils coopérer avec leurs cibles ? Noé Kabouche et Sophie Dubuisson-Quellier mettent en évidence les stratégies de collaboration avec des entreprises du secteur alimentaire déployées par des organisations végétariennes. L'usage stratégique de ces collaborations en fait un élément à part entière du répertoire de l'action militante. Peut-on réassigner des titres de dette lorsque celle-ci a été diluée par les banquiers de Wall Street ? C'est en suivant ce travail fait par des militant·es que Quentin Ravelli s'attache à comprendre les logiques contestataires déployées par des mouvements de lutte contre le surendettement, dans le sillage de la crise des subprimes en Espagne à la fin des années 2000. Comment une entreprise répond-elle à ses critiques ? Simon Bittmann montre, à partir d'une étude longitudinale, comment une entreprise de crédit américaine s'adapte aux critiques dans la première partie du xxe siècle. L'étude permet de voir les stratégies d'intégration des cadres normatifs de la cause, mais aussi la manière dont l'espace de la cause des consommateurs évolue au fil des interactions entre l'entreprise et sa critique.

09/2021

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Musique, danse

Aube d'une vie musicale sous la Révolution.. La vie et l'oeuvre de Hyacinthe Jadin 1776-1800

Ce livre est né d'une rencontre : Je m'étais en effet intéressé depuis longtemps aux musiques pour piano de l'époque classique : " Mozart -Haydn -Beethoven ", bien sûr, mais aussi Méhul (dont la révélation vint plus tard, avec les symphonies), Rust, Wölf, Cherubini, Clementi, en allant jusqu'à John Field ou Hummel. C'est alors que Jean-Claude Pennetier publia chez Harmonia Mundi son merveilleux disque consacré à Hyacinthe Jadin. On y retrouvait bien entendu le langage classique et les formes bien connues, les idiomes pianistiques naissants et une certaine virtuosité. Mais avant tout, il y avait cette poésie particulière qui était là, bien à lui seul. Quelque chose qui passe par-dessus le classicisme viennois, et qui l'ignore, et qui semble presque plus proche du piano romantique des années 1820-1830. Un parfum particulier qui, comme chez Schubert, exprime complètement une époque donnée et un lieu, et qui en même temps paraît hors du temps. Je n'ai pas tardé à faire partager mon enthousiasme à un petit groupe d'étudiants du Conservatoire de Lyon, et lorsque Nathalie Castinel voulut étudier de plus près ce musicien, je ne pus que l'encourager. Suivre son travail, le conseiller et le guider en quelques occasions, m'apporta beaucoup de satisfactions tenu compte de son enthousiasme et de son acuité dans la recherche. Certaines de ses découvertes furent importantes. Par exemple l'acte de naissance du compositeur (1776) conduisit à jeter un nouveau regard sur cet artiste mort à 24 ans, et à l'inscrire dans cette catégorie exceptionnelle des génies prématurément disparus, comme Arriaga par exemple, quoique son œuvre qui comporte tout de même une cinquantaine de partitions paraisse d'une plus grande portée. Il y eut aussi des déceptions : ne trouver ni portrait, ni témoignage personnel sur l'homme et ne pouvoir mettre la main sur certaines partitions, comme son opéra. Ce fut aussi passionnant d'explorer ce monde assez peu connu de la musique de la révolution, d'en élargir la vision " militante " pour en deviner les bordures beaucoup plus existentielles à travers la musique d'un homme qui ne reste qu'une silhouette biographique, mais qui nous est si proche émotionnellement. Qu'a pu ressentir ce quasi-adolescent plongé dans le tourbillon exaltant de cette aventure unique de l'histoire. Personne ne peut dire, dans l'état actuel de nos documents, si Hyacinthe Jadin a vraiment été un fervent révolutionnaire, mais personne non plus ne peut soutenir le contraire : après tout, qu'est-ce qui l'obligeait à traîner son encombrant instrument au milieu des fêtes ou des barricades ! Comment ne pas faire le parallèle entre cette exaltation à composer et la révolution elle-même ? ces deux épopées en cinq années ! En définitive, il reste l'espoir que ce livre contribuera à déclencher d'autres recherches et, en général, aidera à la connaissance de ce compositeur. Puisse-t-il provoquer d'autres disques, d'autres concerts et d'autres études. J Dorival.

09/1991