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Monique Jutrin

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BD religieuses

Les chercheurs de Dieu, Tome 33. Bâtisseurs de paix - Trois hommes du XXe siècle au service de la fraternité universelle

Gandhi (1869-1948), avocat de confession hindouiste, père de la nation indienne et grande figure spirituelle de l'humanité. Il est considéré comme le précurseur du concept de la non-violence. Après son assassinat, Martin Luther King reprend cette approche pour défendre le droit des Afro-américains. Jean-Paul II (1920-2005), premier pape polonais, élu en 1978 en pleine guerre froide, a oeuvré et prié toute sa vie en faveur de la paix. Il est notamment à l'origine de la Journée mondiale de la Paix où il a réuni dans la ville d'Assise des croyants de toutes les religions et avec leurs chefs spirituels. Christian de Chergé (1937-1997) est un moine français. Il a choisi de vivre au monastère de Tibhirine, dans les montagnes de l'Atlas, en Algérie. Il était passionné par ce pays et par ses habitants, en grande majorité musulmans. A leur contact, frère Christian a contribué au dialogue avec leur religion, l'islam. En 1996, il est mort assassiné avec six autres moines. Le film, "Des hommes et des dieux" (2010), rend hommage à Christian de Chergé et aux moines de Tibhirine. A travers l'engagement de ces moines, ce film interroge chacun, croyant ou non, sur la fraternité, le courage, l'héroïsme, le don de soi et l'ouverture aux autres.

04/2022

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Franche-Comté

101 merveilles de l'arc jurassien franco-suisse

Géologiquement formé après les Alpes, le massif du Jura se déploie comme un arc sur 400 km de la région bâloise en Suisse au Bugey en France. Constitué de creux et de bosses, de vals et de monts, de lacs et de gorges, ce massif sédimentaire calcaire comprend environ un tiers de son territoire en Suisse et les deux tiers en France. Entre ces plis et ces plateaux, au bord de ces lacs et sur ces sommets, des femmes et des hommes ont façonné le paysage, construit des villes et des villages, installé des activités artisanales et industrielles tout en laissant la part belle à la nature sauvage. Ce livre se propose de découvrir 101 sites connus ou méconnus qui garnissent les plateaux, le piémont et les sommets, se nichent dans les vallées, les gorges ou les grottes ou se mirent dans les étangs et les lacs des montagnes du Jura. Les auteur(e)s livreront des coups de coeur à travers des découvertes soigneusement documentées et rédigées, accompagnées de photographies originales. Des trésors de la nature, du paysage, du patrimoine bâti historique, des lieux de mémoire et de la culture qui seront racontés en 101 chapitres par des images et de courts articles. Un ouvrage qui n'est pas un guide mais se veut une inspiration pour des escapades et flâneries jurassiennes sans frontière entre France et Suisse.

10/2022

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Exégèse

Femmes de la Bible

Parmi la galerie de portraits féminins que nous offrent les Ecritures, le 9e Cahier de l'Association biblique catholique de Suisse romande (ABC) retient quelques figures centrales pour l'Ancien comme pour le Nouveau Testament. Issu de deux sessions d'été, l'ouvrage dessine le visage d'Hagar et de Sarah, de Rébecca, des deux Tamar, des accoucheuses des Hébreux, d'Anne la mère de Samuel, de la veuve de Sarepta, de la Sara de Tobie. Il propose ensuite l'exploration des "trois Madeleine en une", d'Hérodiade, de la veuve de Naïn, de Marthe et de Marie et de Marie de Magdala au tombeau vide. Les dossiers réunis dans ce livre peuvent servir de base de travail pour des groupes bibliques et leurs animateurs et de référence pour les lecteurs. La perspective est comme toujours pour les Cahiers de l'ABC une approche de type "canonique" de façon à offrir un commentaire de la Bible par elle-même. L'ouvrage veut ainsi nourrir la lecture, la prière et la vie des destinataires et renforcer la conviction du pape François selon laquelle il s'agirait décidément de confier davantage de postes à responsabilités à des femmes en Eglise catholique.

05/2021

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Neurologie

Mémo visuel de Neurosciences. 2e édition

Constituée de 200 fiches avec schémas et photos en couleurs, ce Mémo visuel de neurosciences vous permettra de réviser rapidement l'ensemble des connaissances actuelles sur le fonctionnement du système nerveux, depuis les bases moléculaires jusqu'aux fonctions intégrées à connaître en vue des examens et des concours. L'image a volontairement été privilégiée, le texte d'accompagnement résumant les idées essentielles. Cette nouvelle édition s'enrichit de fiches sur les relations entre système nerveux central et système immunitaire notamment.

04/2024

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Littérature étrangère

Journal d'Ukraine

Après "Je viens de Russie", "De gauche, jeune et méchant", Zakhar Prilepine cristallise la polémique sur une actualité dramatique qui dépasse les frontières du monde russe : l'Ukraine. Il y est allé souvent avant Maïdan et y est retourné après, comme correspondant de guerre et humanitaire. Il a levé les fonds et a consacré son prix du Grand Livre qui l'a auréolé en 2014 à l'organisation de convois pour le Donbass. Il les a lui-même accompagnés et a renouvelé l'opération en septembre 2015. Reporter sur le front, il sait mieux que personne mener le dialogue avec les combattants séparatistes que Kiev s'obstine à traiter de « terroristes ». La guerre, il l'a connaît depuis la Tchétchénie. Et il en parle sans pathos, avec une compassion toute retenue. L'émotion naît de la force de son écriture, pas d'une sentimentalité hypocrite. Non, la guerre en Ukraine ne l'a pas surpris : elle couvait depuis 1990 et les causes du conflit remontent à bien plus longtemps (les plus récentes renvoient à l'après-guerre de 14-18 et aux récidives pronazies des années 40). Son recul historique sur les événements qui ont éclaté en février 2014 se traduit par une analyse fine et sans concession du passé récent. « Le temps des troubles » que traverse l'Ukraine contemporaine, à l'instar de la Russie du début du XVIIe siècle, s'est tramé dans l'histoire. Et il explique comment. Avec une ironie mordante, il dissèque les responsabilités des acteurs politiques, russes et ukrainiens depuis l'effondrement de l'URSS. Il ne ménage pas la partie russe tout en assumant son soutien à la fermeté du Kremlin. Sa plume insolente ne rate pas les intellos du camp libéral qui, de Moscou ou de l'étranger, dissertent sans fin sur les options du Donbass, loin du front et loin de la misère. Ouvrage traduit du russe par Monique Slodzian.

02/2017

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Thèmes photo

Rencontre Yves Trémorin. Au Pays des houyhnhnms

"Le photographe saisit le réel devant lui, moi je le recompose et le mets en scène" . Plutôt que photographe, Yves Trémorin se définit "artiste visuel" . Depuis ses débuts en 1977, il n'a de cesse d'interroger le médium photographique, "de le pousser dans ses derniers retranchements" . Sa radicalité artistique apparaît dès ses premières séries mettant en scène sa compagne Monique et sa grand-mère Ernestine qu'il a continué de photographier pendant toute la vie. Sa démarche repose sur le postulat que la distance au sujet contribue à la construction de l'image, avec, au coeur du travail, la notion de synecdoque (le détail dit l'ensemble). Ainsi, comme pour ses premiers nus, les portraits de sa grand-mère sont constitués de prises de vue resserrées et frontales, sans artifice. "J'utilise la photographie pour bousculer l'habitude de regarder ce qui est devant nous. Les images sont mises en scène hors de tout indice contextuel, spatial ou temporel. Je travaille les angles de la prise de vue et la distance au sujet afin de l'amener dans une sorte d'abstraction. J'ai démarré avec des proches pour traiter de l'intime, magnifier leur vie et aller vers l'universel" . Yves Trémorin a été attiré par les chevaux grâce à des souvenirs d'enfance. Sa résidence artistique invité par Le Champ des Impossibles et Christine Ollier, dans Le Perche, lui a permis de créer une série de photographies explorant la relation entre l'homme et le cheval. Travaillant avec des éleveurs locaux, il a capturé la magnificence des chevaux et remis en question leur soumission. Les photographies expriment la dualité entre le profane et le sacré, offrant une vision imagée du monde. Inspiré par ces images, ce carnet présente les photographies dans un format et une mise en page spécifiques, offrant une narration visuelle cohérente. Cette immersion dans un monde où l'homme est exclu représente une étape importante dans son travail, soulignant son intérêt pour les animaux et leur sauvagerie.

10/2023

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Littérature étrangère

Fils de Berlin

Où était Jakob Richter le 9 novembre 1989 ? A la maternité, au chevet de sa femme, Stéphanie, qui s'apprêtait à accoucher ? Ou sur le Mur de Berlin en train de s'écrouler ? Dans son souvenir, il se trouvait aux deux endroits à la fois, celui de la naissance et celui de la renaissance. Trente ans après, quoi qu'il en soit, son euphorie est retombée. Devenu membre du SPD, conseiller en urbanisme, Jakob doit naviguer entre les promoteurs immobiliers qui veulent faire de Berlin une vitrine pour riches et pour touristes, et les comités de riverains qui leur résistent. Fabian, lui, l'enfant de la chute du Mur, vient de rencontrer Isa, une activiste de la lutte contre le changement climatique, décidée à le sortir de sa torpeur et de son cynisme d'adolescent prolongé. Quant à Stéphanie, la mère, victime d'un accident en 2001, c'est du fond de son coma éveillé qu'elle assiste aux affrontements entre les deux hommes. Et Paula, la pimpante aide à domicile qui prend soin d'elle, et grâce à qui la famille tient debout tant bien que mal, vient d'annoncer qu'elle repart pour l'Italie... A travers l'histoire de cette famille atypique, éloquente, tonique, attachante, c'est le destin de Berlin qui se dessine. La ville blessée était unique au monde. Réparée, va-t-elle ressembler aux autres ? Comment vivre ensemble quand l'histoire commune ne suffit plus ? De quoi se parler quand on n'est pas d'accord sur l'essentiel ? Comment rester soi-même dans un décor bouleversé ?

02/2020

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Beaux arts

Jaune. Histoire d'une couleur

Aujourd'hui, en Europe, le jaune est une couleur peu présente dans la vie quotidienne et guère sollicitée parle monde des symboles. Il n'en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l'Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l'associaient à l'or et à l'immortalité. Le déclin du jaune date du Moyen Age qui en fait une couleur ambivalente. D'un côté, le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque : il est signe de mensonge, d'avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie. De l'autre, le bon jaune, celui de l'or, du miel et des blés mûrs : il est signe de pouvoir, de joie, d'abondance. Toutefois, à partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. La Réforme protestante, la Contre-Réforme catholique, plus tard les avaleurs bourgeoises" du XIXe siècle le tiennent en peu d'estime. Môme si la science le range au nombre des couleurs primaires, sa symbolique reste équivoque. De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux car il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique ; au contraire, le jaune qui se rapproche de l'orangé passe pour tonique, joyeux et bienfaisant, à l'image des fruits de cette couleur.

10/2019

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Portugal

Porto et ses environs. Edition 2023-2024

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! Porto se découvre à pied ou à bord d'un antique tramway des années 1920. La cité, coiffée d'églises, glisse au fil des ruelles pavées du quartier historique de la Ribeira vers le fleuve Douro, coeur de la ville. Sur l'autre rive, Vila Nova de Gaia recèle les chais des grands noms du Porto. Dans Le Routard Porto et ses environs, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - une première partie en couleurs pour découvrir la ville à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre séjour ; - des activités (gravir les 577 marches de l'escalier du santuário do Bom Jesus do Monte ou encore visiter l'intérieur du palácio da Bolsa), des visites (respirer l'air tonique de l'Atlantique à Matisonhos, explorer le vignoble et les villages de la vallée du Haut-Douro...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - 10 cartes et un plan détachable de la ville avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir Porto hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis bientôt 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

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Biographies

Histoire de Napoléon Ier

"extrait : En 1784, Bonaparte passa à l'Ecole militaire de Paris. A peine arrivé à l'Ecole militaire de Paris, le jeune Napoléon donna des preuves de son esprit organisateur. Il s'aperçut que cet établissement était plus propre, par le luxe et la recherche qui présidaient aux mesures intérieures, à fournir aux rois des courtisans qu'à donner à la France de braves et utiles officiers. Dès lors, et quoique à peine âgé de quinze ans et deux mois, il rédigea un mémoire qu'il adressa à ses supérieurs, pour leur démontrer jusqu'à quel point le plan de cet établissement était vicieux. Dans cet écrit il s'élevait contre l'éducation donnée à l'Ecole, affirmant que les élèves du roi, tous pauvres gentils hommes, n'y pouvaient puiser, au lieu des qualités du coeur, que l'amour de la gloriole, ou plutôt des sentiments de suffisance et de vanité tels, que, en regagnant leurs pénates, loin de partager avec plaisir la modique aisance de leur famille, ils rougiraient peut-être des auteurs de leurs jours et dédaigneraient leur modeste manoir. Le caractère de Bonaparte lui fit autant d'ennemis à l'école de Paris qu'à celle de Brienne ; en 1785 on se trouva heureux de l'éloigner de cet établissement en lui donnant une sous-lieutenance vacante dans le régiment d'artillerie de la Fère. Il reçut sa commission avec une joie indicible. En 1787, Bonaparte obtint le grade de lieutenant : il fut alors incorporé au régiment d'artillerie de Grenoble, et séjourna pendant plusieurs années à Valence. . ".

11/2022

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Philosophie

Après la tragédie, la farce ! Comment l'histoire se répète

Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale ? "Nous faut-il une autre preuve, demande Zizek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité ?" Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, Zizek souligne. à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. "Le philosophe le plus dangereux d'Occident" passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, "humaine, trop humaine", d'un Berlusconi. A ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme "socialiste" à l'occidentale et un capitalisme "autoritaire" à l'asiatique, Zizek rappelle qu'il existe une autre voie : il évoque la leçon de Lénine "commencer à partir du commencement, encore et encore", questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime, et peut-être indépassable, horizon. Après la tragédie, la farce ! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent.

10/2011

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Littérature française

Des petits coins de Paradis. Pour mémoire (s)

C'est au cimetière du Père-Lachaise, un jour qu'il s'y trouvait pour accompagner son ami Serge dans son dernier voyage, que Jacques Weber a vécu ces heures lentes, lourdes. Elles auraient dû l'accabler, l'anéantir. Elles ont renforcé son goût de vivre, son insatiable appétit des autres. Au fond de lui-même, il a réagi à la manière tonique d'un Léo Ferré : " Tu meurs, moi pas ! " Un autre jour, deux années plus tard, Jacques Weber a éprouvé l'envie irrésistible de donner une deuxième vie à Serge, en jetant tout sur le papier : leur rencontre imprévisible et extravagante, leurs amis, leurs amours, leurs chagrins, leurs joies. En racontant Serge, Jacques se raconte aussi, un peu, pas trop, juste pour qu'on comprenne bien de quoi s'est nourrie leur vie d'artistes, leur existence d'humains : d'émotions et de découvertes, de coups de coeur et de partages, de coups de gueule sans retenue et de silences pudiques. En faisant revivre Serge, Jacques met aussi en lumière, pour " quelques secondes d'éternité ", Marie, Nathalie, John, Luc, Sandrine et d'autres, tous siens, tous leurs. Si des noms connus surgissent (Pierre Brasseur, Michel Simon, Simone Signoret...), c'est qu'ils ont leur place affectueuse et irremplaçable dans la vie de Serge et de Jacques, simplement, sans plus. Des petits coins de paradis est un récit émouvant et magnifiquement écrit. Une sorte d'Ulysse au pays des merveilles. Une déclaration d'amour passionnée à la vie.

10/2009

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Critique littéraire

LE TEMPS SENSIBLE. Proust et l'expérience littéraire

Dans quel temps vivez-vous ? Celui de vos projets ou celui de vos rêves ? Du souci ou du plaisir ? Du métro ou de la grève ? De votre journal ou de votre religion ? Plus que jamais unifiés par l'information, les hommes n'ont pourtant jamais vécu des temporalités aussi disloquées, hétéroclites, inconciliables. A la charnière du XIXe et du XXe siècle, Marcel Proust a recherché le " temps perdu " dans le " temps incorporé " du roman, répondant ainsi aux questions les plus actuelles. Tissé de perceptions et de fantasmes, le temps proustien - qui n'est ni celui de Bergson, ni celui de Heidegger - devient sensible. A l'imaginaire avide du lecteur, le narrateur offre l'appât savoureux de ses personnages : Swann et Odette, Bloch, Oriane, Verdurin, Albertine, Charlus dont cet essai aide à retrouver les caractères mêlés aux paysages, églises, dalles et aubépines. Pourtant, dans les plis de longues phrases, dans le cumul des brouillons et des lettres, dans la cruauté et le ridicule des passions, l'insignifiance des amours et le néant des êtres brusquement s'imposent. Les personnages se contaminent et se brouillent, une profondeur secrète les attire. Telle la madeleine trempée dans le thé, ils perdent leur contour absorbé par le style. Ces héros, ces visions, fruits d'une imagination dont Proust disait qu'elle était son seul organe pour jouir de la beauté, finissent par nous laisser un goût, un seul, âcre et tonique : le goût de l'expérience littéraire. Du roman comme thérapie, comme transsubstantiation.

02/2000

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Critique littéraire

Verlaine

Son masque de faune, aux yeux obliques, au nez camard et au menton broussailleux, jure étrangement avec les élans lyriques de sa poésie. Toute sa vie sera ainsi contraste. S'il a hérité de son enfance protégée le goût du confort bourgeois (fonctionnaire à l'Hôtel de Ville de Paris, il épousera, jà vingt-six ans, une jeune fille " comme il faut ", Mathilde Mauté de Fleurville), il est aussi familier des tripots et des maisons closes, friand de coucheries vénales et de soûleries à la " verte ". sublime de délicatesse quand une lumière d'en haut le visite, il est capable des pires brutalités sous l'effet de l'alcool. Au vrai, sa nature est si profondément androgyne qu'elle le pousse tantôt à s'enflammer pour sa femme inexpérimentée et acide, tantôt à céder au charme d'une Arthur Rimbaud. Avec lui, il connaît la pauvreté, la crasse, l'ivrognerie, les escapades à l'étranger, la tentative de meurtre, la prison, l'inévitable rupture. Gâchant toutes ses chances avec une obstination manique, il finira ses jours en mendiant, à la fois minable et mystique, ballotté entre deux putains qui le grugent chacune à sa manière, traînant sa jambe malade d'hôpital en garni, abandonné de tous, sinon d'un cercle d'écrivains qui déjà orchestrent sa gloire. Sans rien cacher des faiblesses de son héros, Henri Troyat nous plonge dans le cauchemar de cette existence déchue, dont les souffrances, les errements, les scandales sont autant de prétextes jà des chants d'une intemporelle pureté.

10/1993

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Philosophie

Après la tragédie, la farce ! Ou Comment l'histoire se répète

Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale? " Nous faut-il une autre preuve, demande Zizek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité? " Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, Zizek souligne, à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. " Le philosophe le plus dangereux d'Occident " passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, " humaine, trop humaine ", d'un Berlusconi. A ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme " socialiste " à l'occidentale et un capitalisme " autoritaire " à l'asiatique, Zizek rappelle qu'il existe une autre voie: il évoque la leçon de Lénine - " commencer à partir du commencement, encore et encore " -, questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime - et peut-être indépassable - horizon. Après la tragédie, la farce! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent.

01/2010

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Pléiades

Récits et essais

Dans ce volume, on entre dans l'univers des villes et du « je ». Les essais et les récits rassemblés dans ce tome libèrent un nouveau personnage, qu'on ne connaissait que par les masques de son imaginaire : Giono. Au monde préservé des hauts plateaux et de Manosque succède le monde dans sa totalité, celui des villes et de ce que les hommes mettent en ouvre dans ces villes-là. La guerre menace (et Giono va jusqu'à imaginer dans un proche avenir une guerre d'hommes- robots), l'Apocalypse est pour demain et s'il y a une nécessaire recherche de la justice et de la paix qui est tonique, cette recherche-là est bien proche du désespoir ; elle ne peut sauver. On pourrait dire que ce livre livre le personnage qui a le plus « agité » Giono tout au long de s sa vie, don Quichotte. La civilisation est en train de basculer dans la mort et l'homme Giono se demande si, comme le chevalier à la triste figure, il n'a pas contribué à mettre les folies en lumière. Le fallait-il ? Giono s'englue, note Pierre Citron dans sa préface, dès qu'il veut organiser la société ; il n'est en définitive qu'un anarchiste à l'imagination hémorragique. Mais n'est-ce pas précisément cet autre, qui remue en nous sous l'homme raisonnable, et qui, ayant cru au paradis, le sait perdu, que nous retrouvons dans les récits et les essais que rassemble ce volume ?

12/1988

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Critique littéraire

Le temps sensible. Proust et l'expérience littéraire

Le temps proustien croise celui de l'histoire : les mutations sociales, l'Affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale, l'antisémitisme, l'identité nationale. Juif et catholique, ni l'un ni l'autre, Proust écrit en moraliste une des fresques les plus complexes de cet univers qui sort de La Bruyère, Sévigné et Saint-Simon pour basculer déjà dans la société de l'éphémère. Mais c'est un moraliste insolite, qui éclaire d'une impitoyable ironie nos vices les plus dérobés, nos amours les plus infantiles. Tissé de perceptions et de fantasmes, ce temps proustien, qui n'est ni celui de Bergson ni celui de Heidegger, devient sensible. À l'imaginaire avide du lecteur, le narrateur offre l'appât savoureux de ses personnages : Swann et Odette, Bloch, Oriane, Verdurin, Albertine, Charlus, dont cet essai aide à retrouver les caractères mêlés aux paysages, églises, dalles et aubépines. Pourtant, dans les plis de longues phrases, dans le cumul des brouillons et des lettres, dans la cruauté et le ridicule des passions, l'insignifiance des amours et le néant des êtres brusquement s'imposent. Les personnages se contaminent et se brouillent, une profondeur secrète les attire. Telle la madeleine trempée dans le thé, ils perdent leur contour absorbé par le style. Ces héros, ces visions, fruits d'une imagination dont Proust disait qu'elle était son seul organe pour jouir de la beauté, finissent par nous laisser un goût, un seul, âcre et tonique : le goût de l'expérience littéraire. Du roman comme thérapie, comme transsubstantiation.

01/1994

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Sciences historiques

La vallée du Vançon, ce pays silencieux qui bruisse. Tome 2, de la révolution à nos jours

La vallée du Vançon recèle une grande diversité de paysages. Cette diversité des milieux ne doit pas faire oublier l'unité bien enracinée de la vallée. Cet ouvrage s'attache à faire revivre une terre hier très peuplée, aujourd'hui parsemée de villages oubliés, mais n'ayant rien perdu de leur âme. La Révolution va finalement apporter un ordre nouveau qui aura du mal à s'imposer dans la vallée et singulièrement à Salignac. Au 19e siècle, la vallée connaîtra un développement certain, mais de courte durée : multiplication des moulins, réponses aux multiples enjeux de l'eau, exploitations de mines et carrières à Authon, Entrepierres, Saint-Geniez et Sourribes, développement de la sériciculture, construction d'un réseau scolaire dense, lente amélioration du réseau routier avec la construction de plusieurs ponts. La vallée du Vançon deviendra une terre profondément républicaine au sein de laquelle le débat politique sera longtemps resté tonique, lors des évènements de 1848 et 1851 bien sûr, mais également jusqu'à la Grande Guerre. La révolution industrielle et la perte d'une centaine de jeunes gens dans la guerre de 1914-18 accéléreront le déclin de la vallée du Vançon. A cet égard, les destins singuliers de Feissal et Beaudument ont mérité un développement qui se révèle passionnant. L'ouvrage nous emmène aux portes de l'histoire contemporaine et n'obère pas les enjeux de la fusion des communes et de l'intercommunalité ainsi que la nécessaire préservation du patrimoine. Parsemé de portraits, le livre de Philippe Nucho-Troplent ravive la mémoire de ceux qui ont fait la vallée.

10/2016

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Histoire de l'architecture

Histoires d'ordres. Le langage européen de l'architecture

Tout amateur d'architecture le constate : les grands monuments dans le monde, du Parthénon d'Athènes à la Maison Blanche de Washington en passant par le palais du Louvre à Paris ou l'Amirauté de Saint-Pétersbourg, parlent un langage ornemental commun, celui des cinq " ordres " d'architecture, trois d'origine grecque (dorique, ionique et corinthien) et deux romains (toscan et composite), auxquels, au début du XVIIe siècle, la fameuse " Tower of the Five Orders " de la Bodleian Library à Oxford rend un hommage explicite en les superposant. L'ouvrage étudie ce langage universel de l'architecture, des origines antiques et des réemplois ou copies du Moyen Age aux relectures de l'époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle) et de la période plus contemporaine (XIXe-XXe siècle) dans l'espace géographique européen, voire de ses dépendances outre-mer. En fournissant de nouvelles clés de lecture et de compréhension des monuments, il renouvelle le regard que tout un chacun porte sur ces fragments de magnificence qui élèvent les édifices au statut d'oeuvres d'art. En intégrant les notions et les démarches propres à chaque époque et à chaque aire géographique, en étudiant la littérature théorique consacrée aux ordres depuis le traité antique de Vitruve, il a pour ambition d'éduquer le regard du public, du simple particulier à l'architecte, en lui permettant d'apprécier les protocoles de copie et d'imitation mais aussi les démarches de transgression qui participent à la création, à travers la circulation des modèles et des idées, et à l'exportation des formes, leurs transformations ou leurs hybridations.

02/2021

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Napoléon

Histoire de Napoléon Ier

Extrait : En 1784, Bonaparte passa à l'Ecole militaire de Paris. A peine arrivé à l'Ecole militaire de Paris, le jeune Napoléon donna des preuves de son esprit organisateur. Il s'aperçut que cet établissement était plus propre, par le luxe et la recherche qui présidaient aux mesures intérieures, à fournir aux rois des courtisans qu'à donner à la France de braves et utiles officiers. Dès lors, et quoique à peine âgé de quinze ans et deux mois, il rédigea un mémoire qu'il adressa à ses supérieurs, pour leur démontrer jusqu'à quel point le plan de cet établissement était vicieux. Dans cet écrit il s'élevait contre l'éducation donnée à l'Ecole, affirmant que les élèves du roi, tous pauvres gentils hommes, n'y pouvaient puiser, au lieu des qualités du coeur, que l'amour de la gloriole, ou plutôt des sentiments de suffisance et de vanité tels, que, en regagnant leurs pénates, loin de partager avec plaisir la modique aisance de leur famille, ils rougiraient peut-être des auteurs de leurs jours et dédaigneraient leur modeste manoir. Le caractère de Bonaparte lui fit autant d'ennemis à l'école de Paris qu'à celle de Brienne ; en 1785 on se trouva heureux de l'éloigner de cet établissement en lui donnant une sous-lieutenance vacante dans le régiment d'artillerie de la Fère. Il reçut sa commission avec une joie indicible. En 1787, Bonaparte obtint le grade de lieutenant : il fut alors incorporé au régiment d'artillerie de Grenoble, et séjourna pendant plusieurs années à Valence...

04/2021

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Littérature française

Luminol's Band II. Polar transgenr.e

Quand le crime frappe à nouveau sans modération ni bon goût dans l'Eurostar, quand Paris sue sous une énième canicule hors saison, quand la PJ se voit secouée par le stupre, les régimes de printemps et la suspicion, quand le polar lui-même en perd la raison, la droite ligne du genre et se mord la queue, il faut toute la philosophie, blasée mais pointue, du commissaire Simon pour trancher net dans cette nouvelle pelote de non sens, assisté en cela par son inaliénable inspecteur Croquette, plus consternant que jamais. Il ne faut plus se le cacher, avec le style unique de son Luminol's band, K. von Gella (dont on sait avec ce deuxième opus qu'elle est une femme) a inventé un genre policier unique, et ultime (comment faire mieux, comment faire pire ? ), où la plus limpide philosophie côtoie le gras le plus authentique, où la libido la plus animale lutte sans merci avec l'intelligence la plus française, à moins d'un partenariat, une nature en somme... Bref, comme l'a révélé au monde abasourdi le volume I, personne ne sort indemne de l'expérience Luminol's band, pas même et surtout la littérature ! Dès lors, on se doute que chaque roman de Kristen von Gella fera date, école ou masterclass (pour un prix si modique), et qu'il n'y a, chers lecteurs, chères lectrices, qu'à vous lancer, à vous laisser porter ou engloutir dans ce polar transgenre, sans filet et vraiment sans vergogne. Ainsi qu'on se le dise, la grande faille littéraire du polar est bien là, entre vos mains, et une sacrée fissure même. Alors quoi à la fin !

01/2020

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Droit

Les nouveaux féodaux . Le contresens de la décentralisation

La décentralisation est devenue le pont aux ânes de la pensée politique française. Le gouvernement actuel l'exalte comme la "mère des réformes ". Décentraliser paraît aller de soi. Tout en récusant un jacobinisme dépassé, l'essai tonique de Roland Hureaux met en cause ces évidences. Contrairement à ce que l'on entend répéter, il y a belle lurette que la France n'est plus un État centraliste. Les corporatismes, que la Révolution avait cru éliminer, fleurissent. Le cumul des mandats a donné presque partout la réalité du pouvoir à de grands féodaux, anciens ou futurs ministres, maires de grandes villes, présidents de conseils régionaux et généraux. Le système clientéliste qu'il favorise pèse sur les dépenses publiques. Comment dès lors prétendre démultiplier les pouvoirs locaux sans entraîner une hausse des prélèvements obligatoires déjà très élevés dans notre pays ? Autres mythes pourfendus par l'auteur: l' "Europe des régions", incompatible avec l'ambition fédérale; le "principe de subsidiarité", que l'Europe applique à l'envers; les " grandes régions ", inutiles; et surtout l' "intercommunalité", cette entreprise opiniâtre de la technocratie pour regrouper les communes qui porte atteinte à l'héritage multiséculaire de la France et à la démocratie. Pourquoi donc réaliser des réformes qui ne sauraient qu'aggraver les maux dont souffre notre pays, se demande l'auteur. Serait-ce que les nouveaux féodaux, désormais sûrs de leur pouvoir, ne songent plus qu'à l'accroître au détriment d'un État garant de l'intérêt général, ou n'est-ce qu'un simple effet du vide abyssal de la pensée politique? Les deux hypothèses ne sont pas nécessairement contradictoires.

02/2004

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Littérature française

Scènes de ma vie privée. roman

Le roman de la femme quittée est un topos de la littérature française, plus rares sont les romans de l'homme quitté dans sa vieillesse par une femme jeune. "Le bonheur ancien m'étouffe. Il me chasse du présent, m'interdit l'avenir" : Lucien, un romancier français de mère turque, âgé de 68 ans, est dans un état de douleur hébétée depuis qu'il a été abandonné par sa femme Zoé, éditrice romancière d'origine italienne de 33 ans. La tristesse brouille la chronologie du passé. En chapitres brefs, Lucien reconstitue la ronde de sa petite "bande de Saint-Germain des Prés" , composée de trois amis sexagénaires en couple avec de jeunes trentenaires qui se trouvent être toutes écrivaines : l'ami de jeunesse Bob, chanteur célèbre, partage la vie de la jeune russe Natacha ; les deux éditeurs de Lucien, Eric et Guillaume, vivent respectivement avec Gwendoline, slovaque d'origine congolaise et Maria, grecque. La solitude, l'abandon, la mort qui rôde, l'écriture pour survivre, les jeux de l'amour et du hasard, les combinaisons et combinatoires possibles entre écrivain(e)s et éditeurs/trices, la folie des prix littéraires, le caractère incestueux du petit monde des lettres parisien : autant de thèmes abordés ici sur un registre tour à tour désespéré et comique par un Besson à la dévastation tonique, particulièrement en verve dans l'autodérision et le lâcher-prise, et qui garde intact son sens de la formule ("l'italienne a été mon ambulance avant d'être mon corbillard" ... "la vieillesse est une adolescence sans avenir" ... "la passion : comédie pas intelligente qui tourne mal" ...)

10/2022

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Sociologie

La République immobile

Est-il trop tard, vraiment, pour réveiller une France endormie ? Pour briser ses conservatismes et ses corporatismes ? Pour réformer un Etat à la fois omniprésent et impuissant qui étouffe le pays et son économie ? Trop tard pour réconcilier ce " cher et vieux pays " avec une modernité qui fut si longtemps son privilège ? Dans ce livre, qui est à la fois un réquisitoire contre " le mal français " de cette fin de siècle et la recherche tonique d'une voie libérale et solidaire à la française, Pierre Lellouche refuse toute forme de pessimisme. Un réquisitoire ? Comment, de fait, pourrait-il en être autrement quand on constate que la société française qui ne demande qu'à bondir vers l'avenir est, aujourd'hui, ligotée, ossifiée dans des archaïsmes idéologiques, des préjugés et des habitudes néfastes ? Quand tout, de la pression fiscale à la législation sur la protection sociale, conspire à l'avènement d'une société étatisée, déresponsabilisant le citoyen, véritable machine à fabriquer chômage de masse et appauvrissement de tous ? Quand enfin, figée dans ses certitudes, cette France-là refuse des méthodes de simple bon sens qui ont déjà métamorphosé bon nombre de nos partenaires qui renouent avec le plein emploi. Qui, en France, aura le courage de conduire l'indispensable révolution des esprits et des mœurs, de montrer à nos concitoyens que loin de les protéger, le fameux modèle social français étatisé et malthusien n'aboutit qu'à produire des générations d'assistés, de citoyens invalides, " allocataires " de subventions publiques plutôt qu'acteurs de leur propre destin ? Et quelle force politique de droite ou de gauche osera, face à cette " République immobile ", accueillir avec confiance le mouvement qui s'impose ?

03/1998

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Poésie

Anthologie de l'épigramme. De l'Antiquité à la Renaissance, édition trilingue français, grec, latin

La littérature grecque commence avec l'Iliade et finit avec l'Anthologie, autrement dit l'Anthologie grecque, cette prodigieuse collection d'épigrammres écrites entre le VI ? siècle avant notre ère et le VI ? après, soit (on l'oublie trop souvent) la plus ancienne des anthologies, et le prototype de toutes celles qui allaient suivre. Prélever seulement la fleur de cette collection, dont la publication au seuil de l'époque moderne a été un éblouissement, offre déjà matière à un livre extrêmement séduisant et divers, puisque dès l'époque alexandrine, l'épigramme en vient à désigner tout poème court - amoureux, narratif, descriptif, moral, comique - pourvu qu'il soit doté d'un corps élégant et d'une âme pleine de subtilité. On sait cependant qu'en passant de la Grèce à Rome, l'épigramme reçoit de Catulle l'ébranlement de la violence et de Martial une mutation décisive, élargie et tout ensemble rétrécie au domaine de la satire et surtout s'armant de la pointe en un nouvel "arte de torear". Dès lors la piqûre est avec la brièveté le trait distinctif du genre. Ce qui ne le réduit pas à la cruauté, puisque les poètes de la Renaissance et de l'âge baroque, armés de la pointe latine, repartent à la conquête de la variété originelle. Et le symbole de l'épigramme devient, selon Giambattista Marino, non pas tant la guêpe que l'abeille, "au corset étroit, habile à planter son dard et à extraire, de la piqûre, le miel". Voici donc deux millénaires d'épigrammes, de Simonide à John Owen : un parcours fulgurant et tonique, pour la première fois donné en version originale et en traduction française.

07/2007

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Musique, danse

Abécédaire Stravinsky. Récits et témoignages

Il existe de très nombreuses publications sur l'oeuvre et la vie d'Igor Stravinsky qui est sans doute un des compositeurs les plus influents de la période musicale moderne. Né en 1882 à Orienbaum en Russie, Stravinsky s'est fait connaître en France par l'entremise de Diaghilev et des Ballets russes dès 1909 mais surtout avec ses trois ballets, L'Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et enfin le Sacre du printemps. La première représentation de ce dernier le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Elysées à Paris fit scandale. Musicalement, sa carrière fut riche en rebondissements puisqu'il explora à partir de 1920 la musique néo-classique en composant principalement des formes traditionnelles puis dès 1950, s'intéressa à la musique sérielle. Exilé dès la première guerre mondiale, Igor Stravinsky vécut principalement en Suisse, en France et aux Etats-Unis. Cet abécédaire dirigé par la Fondation Stravinsky, portée par sa descendante Marie Stravinsky, sise à Genève, propose un regard kaléidoscopique sur l'oeuvre et la vie du compositeur. On y trouvera ainsi aussi bien des témoignages de la famille que des études minutieuses sur sa musique, l'histoire du scandale de la première du Sacre que l'histoire des ventes de ses disques. L'iconographie autour de Stravinsky est abondante mais certaines photos privées sont inédites. Sur la base de ces documents, nous avons considérablement enrichi l'iconographie du livre et nous nous proposons de publier un abécédaire illustré, un format original et attrayant. Destinée à un large public, pour découvrir ou approfondir la connaissance de la vie et de l'oeuvre de Stravinsky, nous tenons à le vendre à un prix modique.

01/2019

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Critique

Dostoïevski face à la mort, ou le sexe hanté du langage

L'oeuvre de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski hante la conscience européenne et mondiale depuis un siècle et demi (Nietzsche, Proust, Kafka, Nabokov, Berdiaev, Chestov, Soljénitsyne, Sarraute, Sollers, Visconti, Bresson, Kurosawa, Wajda et bien d'autres) et continue à fasciner le marketing hyperconnecté (16 versions en chinois de Crime et Châtiment). Le livre de Julia Kristeva dévoile la surprenante actualité du " grand Russe " , génie aussi tourmenté que prophétique. " Partout et en toutes choses, je vivais jusqu'à l'ultime limite, et j'ai passé ma vie à la franchir " , écrit-il à son ami le poète A. Maïkov en 1867. Il l'a fait, porté par sa foi orthodoxe dans le Verbe incarné, en réinventant ce pari sur la puissance de la parole et du récit qu'est le romanpolyphonique : pour braver le nihilisme et son double, l'intégrisme, qui gangrènent le monde sans Dieu et avec lui. Ses personnages extravagants, oscillant entre monstruosité pathétique et insignifiance d' " insectes " , pressentaient déjà la matrice carcérale de l'univers totalitaire qui se révéla dans la Shoah et le Goulag, et qui menace aujourd'hui par l'omniprésence de la technique. Vibrante osmose et vigilance tonique, l'oratorio de Julia Kristeva décrypte un Dostoïevski total et neuf, galvanisé par le langage. L'homme et l'oeuvre s'introduisent dans le troisième millénaire, où, enfin, " tout est permis " . Et les anxiétés des internautes rejoignent les sous-sols des démons dostoïevskiens. Essayiste, romancière, psychanalyste, Julia Kristeva, docteur honoriscausa de nombreuses universités, dont l'oeuvre est traduite dans beaucoup de pays - et intégralement aux Etats-Unis - a reçu en 2004 le prix Holberg, équivalent du Nobel pour les sciences humaines.

10/2021

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Littérature française

Voyage biographique

Voyage Biographique est un livre sur l'enfance car on parle mal de l'enfance. C'est normal, l'adulte est aussi suffisant qu'il est dépourvu. Amateur de genèse, de germination, de culture en somme. On ficelle le temps comme un rôti du dimanche. Il y a des familles pour aimer cela. On s'ennuie mais c'est la tradition. Le Voyage, lui, largue les amarres. On file à l'aventure, d'île en île. L'enfant, c'est Ulysse, déjà roi et en attente du roi qu'il sera, le voilà en proie aux sortilèges, dieux et affidés. Pour le suivre, il faut une écriture qui file nez en l'air, qui flaire, qui marque l'arrêt, une écriture-chienne...Les personnages, les lieux et les objets de ce roman s'animent dans le flux d'un texte qui sourd et dévale comme un ruisseau. C'est En passant par les chiens, En passant par les filles, Par la mort et par la vie que Jojo, Dani, Marie, Monique, l'oncle, la blonde, la grand-mère, la mère..., perlent du Voyage comme des pierres alchimistes au hasard des condensations et dispersions du récit. Celui-ci palpe, jette et retient les événements dans une chronologie insaisissable au gré d'une forme itérative et différenciée qui résonne aux variations émotives de l'enfance, les fait naître ou les amplifie. Ainsi, les représentations de la vie, le biographique, relèvent ici d'une forme de dissolution de l'habituelle dichotomie entre l'auteur du livre, la voix qui raconte et les personnages qui s'animent. Au lieu d'être convoqués dans la circularité d'un récit qui constitue la topologie la plis fréquemment utilisée, chaque point de ce Voyage est en contact avec tous les autres, comme dans le réseau distribué de l'Internet. Voyage biographique confirme la rigueur et la puissance d'innovation de Joël Roussiez tout au long d'une écriture qui file, une écriture-chienne comme on l'a dit. Un livre qui apporte une contribution admirable à la question du récit qui marque profondément notre époque.

02/2010

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Littérature française

Azucena ou Les fourmis zinzines

Azucena, mince et brune quinqua aux chaussures rouges, semble être chez elle dans le Train bleu reliant Nice et Paris. Elle y dort, y fait des rencontres, s'y protège des menaces parfois lourdes, y agit, aussi, réalisant des missions secrètes. C'est qu'à Nice, elle est au coeur de plusieurs groupes constitués en réseaux informels, amitiés, résistances. Avec les Paranos, elle distribue dans un stand près de la gare, légumes et graines bio aux abonné. e. s, comme s'il s'agissait de contrebande ou de produits illicites. Avec Luna, elle exfiltre des chiens ayant fui leurs maîtres autoritaires ou violents pour commencer une nouvelle vie. Tout autour d'elle gravite une foule hétéroclite un rien fantasque de doux rêveurs qui ne renonceraient pour rien au monde à la mise en pratique de leurs idéaux : Gouel, le marin irlandais, chanteur des rues, Alex, le poète et "prince des poubelles", Manu, Monique, Nadette, un cheminot syndicaliste, Siranouche ou encore la Chienne noire, son amie... Quelques-uns sont, tout comme elle, un peu cabossés, mais trouvent dans les liens qui les unissent des raisons d'espérer. Parce que l'espoir n'est pas une option. Tous, comme autant de fourmis invisibles et obstinées creusant des tunnels pour faire déraper, sans violence, notre vieux monde, oeuvrent ainsi par l'exemple plutôt que par le discours, à en créer un nouveau, plus libre et lumineux, plus solidaire et plus juste. "Au premier regard, on ne voyait pas, usées à force de passages, les frontières de cette ville de l'exil et du tourisme, ni les chemins empruntés par les Italiens, les Russes et les Anglais, suivis par les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les peuples des Balkans et de l'Afrique". P. S. "Nice, comme les autres villes, ne fait pas entendre sa voix tant qu'on ne s'est pas blotti contre sa poitrine pour pleurer au moins une fois, tant qu'on ne s'est pas couché dans ses bras. Par bonheur, les Zinzins avaient été nombreux à l'entendre : Gouel le Chanteur des rues, Alex le Prince des poubelles, Manu la fondatrice des Paranos et Azucena la Zinzine aux chaussures rouges, celle qui vient de se présenter comme "Bleue" . P. S.

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Romans historiques

Guerre et femmes Tome 3 : L'odeur de la poudre (1916)

1916. Le front se déplace. Après les Ardennes, la Somme, la Picardie, arrive l’enfer de Verdun. A l’arrière, batailles après batailles, la vie se poursuit, les femmes se sont organisées. Espoir ou désespoir, on célèbre baptêmes et enterrements le même jour. De l’imprévu se manifeste à Saint-Mars. Emilia voyant surgir devant sa porte une femme réfugiée de l’Est qui cherche du travail dans une forge, lui propose celle que Gustave a fermée en partant sur le front. Un peu plus loin, sur la terre de la veuve Marceline, arrive un ouvrier agricole kabyle dont elle tombe amoureuse sous l’oeil réprobateur de son fils revenu mutilé de guerre. Louise, l’institutrice de Mortagne, devient pacifiste depuis que son mari a été fusillé par les Allemands. Découvrant la colombophilie militaire, elle s’y intéresse et dresse des pigeons voyageurs à porter des messages. Parallèlement, Clara qui parvient à maintenir la société de marbrerie familiale accueille et soigne chez elle des blessés de guerre qui, remis sur pied, repartiront sur le front. A Paris, dans les usines, les ouvrières qui tournent les obus se révoltent contre les horaires de travail abusifs et les salaires insuffisants. Les syndicalistes se regroupent, Cécile en tête. A la gare d’Austerlitz, dans son bistrot, Monique est dénoncée pour hébergement illégal de réfugiés du Nord. Quant à Berthe, si elle se hausse dans le milieu de la mode et de la couture, Estelle, par son mariage, se hausse dans la société. En zones occupées, Clarence, journaliste, est portée disparue depuis son reportage censuré par l’armée. Dans sa nouvelle saga « Guerre et femmes », Jocelyne Godard a choisi de se pencher sur un sujet inédit. Une fois de plus, elle prend le parti de raconter « les femmes » en rendant hommage à toutes celles qui ont parsemé la guerre de 14/18 par leurs exploits et leur courage en y mêlant, selon son style, ses héroïnes fictives tout en s’appuyant sur une documentation riche et abondante et sur des sources authentiques qu’elle tient de sa famille. Une saga qui fait honneur à la fois à l’Histoire et au roman populaire.

04/2012