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Walther Ziegler

Extraits

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Sciences politiques

La cage d'acier. Max Weber et le marxisme wébérien

On oppose volontiers Max Weber à Karl Marx. Certes, le grand sociologue allemand était un libéral, hostile au communisme. Mais c'était aussi, nous rappelle Michael Löwy, textes à l'appui, un analyste très critique du capitalisme et de sa course effrénée au profit qui enferme l'humanité moderne dans un système implacable. Relisant la célèbre étude sur les « affinités électives » entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Michael Löwy prolonge l'analyse. Il explore ainsi les « affinités négatives » entre l'éthique catholique et l'esprit du capitalisme et en retrouve la trace dans divers courants catholiques de gauche en Europe comme dans la théologie de la liberté en Amérique latine aujourd'hui. Il suit également les autres filiations anticapitalistes du sociologue de Heidelberg. D'une part celle du marxisme wébérien qui va de Georg Lukàcs à Maurice Merleau-Ponty, en passant par les premiers théoriciens de l'École de Francfort. D'autre part, celle d'un courant socialiste/romantique, essentiellement promu par des auteurs juifs allemands de la République de Weimar, tels Ernst Bloch ou Walter Benjamin. Cette postérité, Michaël Löwy, qui est à la fois un wébérien érudit et un marxiste engagé, l'incarne à sa manière. Et il entend montrer combien le courant critique du marxisme wébérien reste d'actualité alors que la toute puissance des marchés emprisonne, plus que jamais, les peuples dans la cage d'acier du calcul égoïste.

03/2013

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Littérature française

Jenny. Amie éternelle de Delacroix

Elle était là en ses derniers instants, tout près de lui, leurs mains jointes, les yeux dans les yeux. Il partait, lui souriant de toute la confiance et de l'amour reçu. C'était son choix de s'en aller ainsi, avec modestie, loin de ceux qui lui étaient devenus indifférents, pour ne garder au plus près de lui que le meilleur de l'humanité. Le meilleur, c'était elle, le seul être dont le coeur soit à moi sans réserve, Jenny, cette femme du peuple, qui a passé la moitié de sa vie auprès de lui. Jenny, à qui il écrira aussi, songez que vous êtes la moitié de moi-même. Connue comme figure de gouvernante, avec des mots sévères à son égard, celle qui dans sa vie croisa de près Sand, Chopin, Dumas, Baudelaire, Gautier, et tant d'autres hommes et femmes du monde de l'art, fut aussi femme simple, fille du peuple breton, servante au grand coeur. Ce livre vient lui rendre hommage en lui donnant sa juste place, comme Delacroix le voulait pour elle, puisqu'elle repose au Père-Lachaise, à tout jamais au plus près de lui. Pour parler d'eux ainsi réunis, ce propos de Walter Benjamin, "Qui peut dire de son existence davantage que ceci : il a traversé la vie de deux ou trois êtres, aussi doucement et aussi intimement que la couleur du ciel".

09/2017

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Rugby

Dicovale. Un dictionnaire du rugby

2023 est l'année du rugby en France avec la Coupe du monde qui démarre le 8 septembre prochain, et ce livre tombe à pic pour se refaire la fraise sur ses connaissances des règles, tortueuses, de ce jeu merveilleux et, surtout, pour enseigner à tous les supporters des 19 autres nations invitées sur le sol français la richesse de notre vocabulaire qui reflète le célèbre esprit du rugby. Illustré par des photos magnifiques issues du fonds du collectionneur et galeriste Jean-Denis Walter, cet ouvrage constituera un "must-have" (on parle encore beaucoup anglais dans le rugby) pour les amoureux de ce sport et pour ceux qui le découvriront. Parler "rugby" se mérite : entre des règles dont certaines nuances échappent même aux participants et les surnoms de joueurs ou d'équipes, sans oublier les expressions aux origines incertaines, tout semble conçu pour dérouter le néophyte. Ne vous y fiez pas, une fois que vous aurez goûté à l'ovalie, ce sport peut devenir obsédant, énervant, enthousiasmant ou frustrant selon les résultats de votre équipe favorite. Le Dicovale se veut une introduction (lire la définition de ce mot dans l'ouvrage) à ce sport merveilleux qu'est le rugby. Vous pensiez que l'action et le verbe n'étaient pas réconciliables ? Rien de tel que de bons mots pour narrer les maux et les émotions de ce sport de combat collectif. Allez, comme disent les Anglais (décidément), quand ils nous battent : Good Game !

02/2023

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Récits de voyage

Reliefs N° 15 : Marais

DOSSIER "MARAIS" : approche transversale par des articles au long cours : histoire des marais et des hommes par Jean-Michel Derex (historien) ; biodiversité et fonctionnement écologique des marais par Delphine Gramond (géographe) ; les mangroves du monde par François Fromard (botaniste et écologue) ; entretien - Extraits littéraires illustrés - Infographies sur les différents types de marais et les espèces menacées - Conseils de lecture, de films, de musique... HORS DOSSIER : Correspondance - Atlas - Cartes géographiques anciennes : Robert J. Hackman et Arnold C. Mason, Divisions physiographiques de la Lune. Etudes géologiques diverses (1961) ; Ignazio Villa, Hypothèses relatives à l'origine et à l'évolution de la création selon la théorie des fluides électro-magnétiques (1858) ; Levi Walter Yaggy, Définitions géographiques illustrées (1893) - Héros hier - Héroïnes aujourd'hui : Hindou Oumarou Ibrahim (géographe et militante tchadienne), Helena Gualinga (militante), Alexandra Morton (biologiste marine), Ou Hongyi (militante écologiste chinoise), Patrícia Medici (biologiste brésilienne), Michele Koppes (géologue, géomorphologue et glaciologue) - Entretien - Portfolios - Aparté - Altitude/Longitude : les migrations climatiques par François Gemenne (chercheur en sciences politiques et spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations) et une petite histoire du soja par Eric Birlouez (ingénieur agronome et sociologue de l'alimentation) - Naturaliste : planches de Fleurs, fruits et feuillages choisis de l'île de Java par Berthe Hoola van Nooten (illustratrice botanique) - Trésors photographiques des canyons de l'ouest americain par William H. Bell (photographe) - Rubrique Roche - Portrait de Ernest Thomson Seton par Valérie Chansigaud (historienne des sciences et de l'environnement) - Récit illustré - Agenda culturel - Poème illustré

05/2022

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Affirmation de soi

Le complexe de la tortue. Surmonter ses autosabotages et oser briller

Jusqu'à quand vos autosaboteurs paralyseront-ils votre vie ? Senna, styliste talentueuse dont la carrière est au point mort, se débat dans une relation fusionnelle avec une mère étouffante. A 46 ans, sa vie est une succession d'échecs et de rêves non aboutis. Quant à ses relations sentimentales, qui se résument à une collection d'aventures sans lendemain avec des hommes deux fois plus jeunes qu'elle, elles cachent un profond sentiment de solitude et une terrible mésestime d'elle-même. A travers l'analyse du film All I wish, écrit et réalisé par Susan Walter, Anne-Claire Froger met en lumière les mécanismes psychologiques à l'origine des blocages professionnels et amoureux de Senna, le personnage principal interprété par une Sharon éblouissante, qui se dévoile ici dans un registre inattendu. Si vous aussi, vous vous heurtez dans votre vie à une succession de portes fermées et de déceptions, si vous remettez à demain vos projets les plus importants, faute d'y croire suffisamment, ou si un autosaboteur particulièrement actif se charge de réduire à néant les espoirs qui réussissent malgré tout à se faufiler jusqu'à vous, vous trouverez dans ce livre des clés qui vous ouvriront des portes insoupçonnées. Vous découvrirez en quoi la crise que traversent les hommes et vos loyautés familiales inconscientes ont paralysé votre vie jusqu'à aujourd'hui, et comment réussir à vous en libérer pour enfin commencer à croire en vos rêves et les réaliser.

01/2022

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Science-fiction

Visions hallucinées

Les trois textes présentés ici sont dûs aux pères fondateurs du fantastique irlandais. Le premier est tiré du dernier roman de Charles Robert Maturin, Les Albigeois (1824) ; le second reprend la trilogie des Histoires de fantômes de Chapelizod (1851) de Sheridan Le Fanu ; le dernier, le plus étonnant, comprend les six premiers chapitres du Mystère de la mer (1902) de "Bram" Stoker, récit complet qui peut être facilement isolé du reste de l'oeuvre. Si les Histoires de fantômes de Chapelizod constituent une chronique de la petite cité irlandaise, les deux autres textes sont inclus dans de gros romans auxquels ils donnent une coloration particulière, sur le modèle du Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki. Ils ont été réunis en raison de leur point commun : l'évocation d'une vision surnaturelle, d'une sorte d'hallucination qui déstabilise les certitudes et fait basculer la narration vers le fantastique. Dans tous les cas, l'inspiration "gothique" - celle qui a donné Melmoth, Carmilla et Dracula - et le substrat légendaire viennent au secours de la trame historique pour lui donner cette étrangeté que, depuis Walpole, avec Ann Radcliffe ou même Walter Scott, les auteurs associent à la recréation du passé. Ils sont conscients d'écrire des histoires qui feront frissonner dans la quiétude du confort domestique, des histoires qui sont associées à la tempête, celle qui fait rage en dehors des murs, comme celle qui règne à l'intérieur des âmes.

01/2018

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Revues

Portrait N° 3, Hiver 2015 : Les géographies intérieures

En 2015, Portrait va à la rencontre de personnes dont les vies sont traversées par plusieurs cultures. Certaines, pour des raisons économiques, politiques, changent de pays depuis des générations, d'autres se penchent sur leur histoire familiale et découvrent des mondes insoupçonnés. Sortir du monde que l'on connaît n'est jamais chose simple, loin s'en faut, mais il semblerait qu'il n'y ait pas meilleur chemin pour entrer dans le sien. Celui où sont installées nos singularités. L'ethnopsychiatre Tobie Nathan s'intéresse à l'invisible : "On dit "cinglé". On a perdu l'invisible qui vous cingle. Ce qui m'intéresse est cet invisible qu'on ne reconnaît qu'aux manifestations extérieures". Elias Sanbar, ambassadeur auprès de l'Unesco, se bat depuis quarante ans pour que la Palestine, le pays où il est né mais n'a jamais vécu, ne soit pas effacée des cartes géographiques. Gladys Marivat, elle, voyage pour s'extraire de sa vie et la rendre ainsi plus riche. Elle partage cette expérience dans son carnet de bord de Berlin au Ladakh. Henriette Walter, professeure émérite de linguistique, tombée, très jeune, en amour pour les mots et les langues, continue, à 80 ans passés, d'être émerveillée par le monde. Enfin dans le portfolio, extrait de Fifty Shrinks, Sebastian Zimmermann, montre, chose rarissime, des psys, ces explorateurs des mondes intérieurs, dans l'intimité de leur cabinet.

01/2015

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Histoire de l'art

Henry van de Velde et le Bauhaus. Art, industrie et pédagogie

Quels sont les liens qui unissent le Bauhaus et Henry van de Velde ? Le Bauhaus aurait-il vu le jour sans l'engagement, précurseur, d'Henry van de Velde dans l'enseignement des métiers d'art ? Le peintre, architecte et designer belge Henry van de Velde (1863-1957) fut un des protagonistes majeurs du renouveau des arts de la fin du XIXe siècle et de toute la première moitié du XXe siècle. Il est particulièrement reconnu pour avoir fondé et dirigé l'Institut des arts décoratifs qui s'est ouvert en 1927 à l'Abbaye de La Cambre à Bruxelles et qui continue à exister sous le nom d'Ecole nationale supérieure des arts visuels de La Cambre. En revanche, la filiation entre l'école des métiers d'art que van de Velde mit en place à Weimar dès 1904 et le Bauhaus reste controversée, sinon méconnue. Pourtant, entre 1900 et 1914, van de Velde contribua à assurer à l'Allemagne un véritable succès européen en matière d'architecture et d'arts industriels, avant que le Bauhaus ne prenne le relais en 1919. Et c'était bien à Weimar, dans les murs mêmes de la Kunstgewerbeschule de van de Velde, que l'architecte allemand Walter Gropius inaugura le Bauhaus. Le colloque Henry van de Velde et le Bauhaus. Art, industrie et pédagogie s'inscrivait dans l'organisation plus large des commémorations des 100 ans du Bauhaus.

05/2024

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STI2D (Sciences et technologie

Toutes les matières communes STI2D/STL 1re . Cours et entraînement contrôle continu

Un ouvrage de révision  complet  : le cours illustré par de nombreux schémas et exemplesdes  entraînements  corrigés  aux épreuves de contrôle  continu  de 1reun  entraînement  ciblé sur l'épreuve finale anticipée de Françaisdes  enrichissements numériques  variés (vidéos, cartes, presse, etc. ) disponibles sur  foucherconnect. fr  pour approfondir ses connaissances et enrichir sa culture personnelle Nouveautés 2022 : - Français : toutes les oeuvres au programme déclinées en fiches de révision, téléchargeables sur foucherconnect. fr - De nouveaux entraînements corrigés, au plus près des nouvelles épreuves du bac ! -Plus de 150 QCM interactifs pour vérifier l'acquisition des connaissances Matières  -Physique-chimie et mathématiques (spécialité commune aux 1res STI2D/STL) -Mathématiques -Français -Histoire-Géographie -Anglais Le titre le plus efficace pour bien se préparer et réussir son année décisive de 1re STI2D ou STL !

07/2022

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Beaux arts

Catalogue des peintures italiennes du musée du Louvre. Catalogue sommaire

Le musée du Louvre conserve l'une des collections de peintures italiennes les plus remarquables du monde. Cet ouvrage, établi par les conservateurs du département des Peintures, met à jour l'intégralité de cet ensemble exceptionnel qui s'étend du XIIIe siècle à la première moitié du XIXe. Plus de mille tableaux sont documentés par une notice historique développée, accompagnée de nombreuses références bibliographiques. D'importantes annexes viennent enrichir ce catalogue, faisant de lui un outil de recherche et de référence indispensable.

12/2007

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Français langue étrangère (FLE

IL ETAIT... UNE PETITE GRENOUILLE. Niveau 2

Fichier pédagogique contenant ces conseils pour l'utilisation de l'ensemble de la méthode et des propositions d'activités complémentaires.

05/1991

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Comics divers

Star Wars Légendes : 1981-1983

Retrouvez toutes les aventures de Luke Skywalker, Leia Organa, Chewbacca, des droïdes et de Lando Calrissian entre L'Empire Contre-Attaque et Le Retour du Jedi. Avec bien entendu des apparitions des terrifiants Dark Vador et Boba Fett ainsi que des flashbacks sur Han Solo ! C'est le deuxième des trois STAR WARS OMNIBUS qui republient l'intégralité de la première série Star Wars de Marvel. De 1977 à 1986, la Maison des Idées adapte les films de la première trilogie en comics et invente de nouvelles aventures aux héros. Le troisième volume sortira plus tard cette année.

04/2023

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Littérature étrangère

Le messager

"Se pourrait-il que tout cela ne soit qu'un rêve, que tu ne sois rien d'autre qu'un produit de mon imagination, et que toutes les conversations que j'ai eues avec toi par le passé ne soient que des songes ?" C'est dans les geôles de Ferrare que Le Tasse écrivit en août 1580 Le Messager, un de ses dialogues les plus mystérieux, les plus envoûtants, les plus vifs aussi. Il porte sur ces voix qui nous traversent, nous aident et nous sollicitent dans le rêve comme dans l'existence vigile. Chacun d'entre nous a déjà rencontré ces créatures que Walter Benjamin définit comme "crépusculaires" et inachevées, semblables aux gandharva des sagas indiennes, mi-génies célestes, mi-démons. Ainsi, nous sommes peuplés : de rêves, de visions, de contemplations, d'images - de messagers. Et si nous sommes si peu certains de l'existence de ces êtres que nous recourons souvent à l'expression convenue de "fantômes", toute une tradition nous précède qui accordait à ces apparitions, à la manière dont elles s'inscrivent et agissent en nous un intérêt qui dépasse de loin l'histoire des idées. Quand Montaigne rendit visite au Tasse, "l'un des plus judicieux, ingénieux et plus formés à l'air de cette antique et pure poésie qu'autre poète Italien avait de longtemps été", il évoqua "cette clarté qui l'a aveuglé". Cette sombre clarté nous éclaire. Elle fait de la lecture du Messager un voyage parmi les figures du passé ainsi qu'une exploration parmi les ombres nul nous habitent.

04/2012

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Religion

L'apport de frère Roger à la pensée théologique. Actes du colloque international Taizé, 31 août - 5 septembre 2015

L'année 2015 était le centième anniversaire de la naissance de frère Roger et le dixième de sa mort. Dans le cadre de cet anniversaire, un colloque international a réuni des jeunes théologiens et théologiennes à Taizé pour aborder la question : frère Roger avait-il une théologie ? Frère Roger n'a pas participé à des débats universitaires. Mais il a développé une pensée originale, perceptible aussi bien dans ses écrits que dans la vie de la communauté qu'il a fondée et dans les rencontres de jeunes que celle-ci anime. Des chercheurs protestants, orthodoxes et catholiques de divers continents ont, par leurs interventions au colloque, réunies dans ce livre, fait entrevoir l'ampleur de son héritage. Présentée comme une "théologie de l'agape", "théologie de l'amour", la pensée de frère Roger transparaissait dans sa vie en tant qu'"espérance en actes". Sa recherche lui a fait découvrir une voie nouvelle de réconciliation entre chrétiens que le cardinal Walter Kasper décrit comme un "paradigme du cheminement oecuménique". La réflexion de frère Roger a renouvelé la manière de transmettre aux jeunes générations le message de l'Evangile. Dans l'ordre de la vie spirituelle, sa pensée a "éveillé les espaces du coeur " en rejoignant une profonde aspiration de l'Orient chrétien. Elle a ouvert la théologie protestante à la valeur de la vie monastique. Elle a montré le chemin vers une Eglise plus simple, plus pauvre, dépourvue de moyens de puissance. Elle a eu des influences inattendues au Brésil, en Afrique du Sud, en Inde...

06/2016

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Littérature scandinave

Dr B.

Dans un grenier à Stockholm, Daniel Birnbaum trouve des documents ayant appartenu à son grand-père Immanuel qui dévoilent l'incroyable histoire de ce journaliste, connu par son nom de plume "Dr B", qui arrive en Suède comme réfugié au début de la Guerre. Fils du cantor de la synagogue de Königsberg, converti au protestantisme, condisciple de Walter Benjamin, il a fui le nazisme en 1933 pour être correspondant de journaux de langue allemande en Europe. A l'automne 1939, la capitale suédoise est au centre de négociations diplomatiques intenses, et Immanuel est aspiré dans un monde de double jeu. D'un côté, il travaille pour la maison d'édition Fischer repliée à Stockholm, et aide des espions britanniques à diffuser de la propagande en Allemagne. Mais, d'un autre côté, dans une lettre rédigée à l'encre sympathique, il dévoile à de mystérieux correspondants allemands le plan anglais de faire sauter le port d'Öxelösund par lequel transite une partie du minerai de fer nécessaire aux industries de guerre allemandes. Cette action devait forcer la Suède neutre à entrer en guerre. La lettre est interceptée et Immanuel est arrêté par les autorités suédoises. Dans Dr B., Daniel Birnbaum raconte ainsi sous forme romanesque ce qu'a vécu son grand-père en Suède à une période chaotique et éprouvante. Est-il un espion, un résistant, ou un journaliste manipulé ? Mais où commence la fiction ? Car le personnage principal du Joueur d'échecs de Stefan Zweig s'appelle lui aussi "Dr B". Il ne s'agit sûrement pas d'une coïncidence.

02/2021

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Essais

Not at home. De la sphère domestique au monde extérieur

Walter Benjamin estimait qu'à partir du XIXe siècle l'appartement était devenu un "étui pour l'homme" . Celui-ci constituait ainsi un rempart, une protection contre l'ingérence du monde extérieur. Mais l'histoire du logement est traversée par des influences diverses et multiples, dont notamment le taylorisme et de la mécanisation, deux phénomènes qui, pour certains, ont non seulement contribué à l'éclosion de la teneur "anti-domestique" de la théorie architecturale d'avant-garde mais aussi mis en crise le sentiment de chez soi : not at home. Or si, à la place d'opposer les sphères privée et publique, on admettait plutôt leur porosité ? Peut-on concevoir que l'ouverture de "l'étui pour l'homme" au monde extérieur ne se fasse pas au détriment des qualités domestiques et des sentiments d'appartenance, de confort, entre autres, qui y sont associés ? Quelles formes peut prendre cette ouverture, en tant que miroir de l'évolution de la société ? Cet ouvrage veut faire un pas de côté et aborder ces questions selon un prisme de vue inédit. Sont ainsi interrogées, suivant un axe large de recherche qui traverse le temps, les conséquences de l'ingérence de multiples facteurs - la mécanisation et le monde du travail, la scène du jazz et du music-hall, les nouveaux matériaux issus de la guerre, l'esprit de consommation et l'abondance, la fascination pour le cosmos et le nomadisme, entre autres - dans la sphère domestique, là où le travail ménager et la femme jouent, de toute évidence, un rôle central.

11/2022

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Généralités

Révolution, une histoire intellectuelle

Les révolutions ne se prêtent pas aux récits linéaires. Elles sont de véritables séismes qui, en renversant l'ordre établi, renouvellent les horizons d'attente et font advenir des idées, des imaginaires et des canons esthétiques nouveaux. Pour en mesurer les forces et les puissances de transformation, mais aussi les tensions et les contradictions, Enzo Traverso compose une constellation d'" images dialectiques ", où se télescopent les " locomotives de l'histoire " de Marx et le " frein d'urgence " de Walter Benjamin, les corps sexuellement libérés d'Alexandra Kollontaï et les corps disciplinés pour bâtir la " société nouvelle ", la création d'images et de symboles (la barricade, le drapeau rouge, les chansons et rituels...) et la furie iconoclaste. Au croisement de l'histoire intellectuelle, de l'histoire visuelle et de la théorie politique, ce livre montre que l'idée de révolution offre une clé d'intelligibilité de la modernité, jusqu'à notre présent, où elle continue d'informer souterrainement notre rapport au futur et au possible. " Pour celles et ceux qui aspirent à façonner un autre ordre des choses, le récit d'Enzo Traverso est essentiel. Pour celles et ceux qui veulent réfléchir à ce qui anime les révolutions ou en fait des naufrages, cet ouvrage rare parcourt le globe et les bibliothèques, s'intéressant à Phnom Penh et La Havane, et pas seulement à Paris et Moscou, et pensant avec Weber, Arendt, Fanon et Constant, et pas seulement avec Trotski, Lénine et Mao. " Wendy Brown, professeure de sciences politiques à l'université de Berkeley.

03/2022

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Design

Modèles déposés. 1 000 objets design

Fabricants : Alfa Romeo, AT&T, Atari, B&B Italia, Bang & Olufsen, Black & Decker, BMW, Braun, Canon, Chrysler, Coca-Cola, DaimlerChrvsler, Duracell, Dyson, Eastman Kodak, Electrolux, Fitbit, Fujifilm, General Motors, Gillette, Harley-Davidson, Herman Miller, Hewlett-Packard, Hoover, Knoll, Le Creuset, Motorola, Nikon, Nintendo, Nokia, Olivetti, Panasonic, Polaroid, Porsche, Rolodex, Segway, SodaStream, Sony, Starbucks, Vitra, Volkswagen, Wilkinson Sword, Zenith Radio. Inventeurs : Alberto Alessi, Ron Arad, Gae Aulenti, Saul Bass, Yves Béhar, Norman Bel Geddes, Mario Bellini, Ward Bennett, Harry Bertoia, Achille Castiglioni, Antonio Citterio, Francis Ford Coppola, Donald Deskey, Tom Dixon, Henry Dreyfuss, James Dyson, Charles Eames, Naoto Fukasawa, Buckminster Fuller, Frank Gehry, Walter Gropius, Zaha Hadid, Irving Harper, Jonathan Ive, Arne Jacobsen, Steve Jobs, Florence Knoll, Piero Lissoni, Raymond Loewy, Ross Lovegrove, Enzo Mari, László Moholy-Nagy, Elon Musk, Vico Magistretti, Issey Miyake, Jasper Morrison, George Nelson, Marc Newson, Isamu Noguchi, Eliot Noyes, Verner Panton, Warren Platner, Gio Ponti, Prince, Jens Quistgaard, Dieter Rams, Jens Risom, Gilbert Rohde, Eero Saarinen, Richard Sapper, Ettore Sottsass, Philippe Starck, Earl S. Tupper, Patricia Urquiola, Marcel Wanders, Frank Lloyd Wright, Russel Wright, Marco Zanuso. Objets : agrafeuses, appareils photo, aspirateurs, automobiles, avions, barbecues, blenders, bouilloires, briquets, bus, cafetières, calculatrices, casques audio, cendriers, consoles de jeux, dictaphones, distributeurs de billets, distributeurs de ruban adhésif, drones, enceintes, épluche-légumes, fax, fours à micro-ondes, grille-pain, horloges, lave-linge, locomotives, machines à coudre, machines à écrire, magnétophones, masques, motos, ordinateurs, ouvre-boîtes, radios, réfrigérateurs, sèche-cheveux, shakers à cocktails, taille-crayons, télécommandes, téléphones, téléviseurs, vélos.

03/2021

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Récits de voyage

Voyage à Rome

Pierre Grimal, dans Voyage à Rome, se fait pour nous ce "flâneur urbain" si cher à Walter Benjamin. Celui que les Romains nommèrent en 1993 "citoyen d'honneur de Rome" ne fut pas, en effet, seulement le grand historien qui dépeignit et pensa la Rome antique dans une somme impressionnante d'ouvrages, il fut aussi l'arpenteur et le contemporain de la ville d'aujourd'hui. Voyage à Rome se présente comme un " itinéraire ", au double sens de parcours intellectuel et de promenade : les textes de Pierre Grimal réunis ici, avec une foule d'inédits, sont une invitation à la promenade au gré des chapitres successifs de l'histoire de la Ville Eternelle, mais aussi à la distraction, à la flânerie et à l'amour. Dans le guide donné en annexe, Pierre Grimal revisite aussi les lieux et les monuments, les fontaines, les jardins et les églises qui l'ont émerveillé et orienté. Sans se vêtir, comme un Suarès, de révérence musquée, il nous introduit comme nul autre, par une mise en jeu du corps dans l'histoire, au devenir historique de la cité, à travers les plus grandes choses comme dans les plus minuscules détails, tels les carafes au col largement ouvert où l'on sert le vin blanc de Frascati ou les fameux gelati, héritiers du premier sorbet inventé par Néron. Il donne à chaque pierre, à chaque moment de l'histoire leur épaisseur sensible avec cette élégance qui lui est propre et rend la connaissance joyeuse et féconde. Pascal Charvet

10/2004

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Réchauffement climatique

L'anthropocène contre l'histoire. Le réchauffement climatique à l'ère du capital

Du delta du Nil aux cercles polaires, le constat est effrayant : la Terre se réchauffe dans des proportions qui nous mènent aujourd'hui au seuil de la catastrophe. Le concept d'Anthropocène, s'il a le mérite de nommer le problème, peine à identifier les coupables et s'empêtre dans le récit millénaire d'une humanité pyromane. Or si l'on veut comprendre le réchauffement climatique, ce ne sont pas les archives de "l'espèce humaine" qu'il faut sonder mais celles de l'Empire britannique, pour commencer. On y apprend par exemple que dans les années 1830 la vapeur était, aux mains des capitalistes anglais, un outil redoutable pour discipliner la force de travail et une arme de guerre impérialiste ; on y suit la progression fulgurante de la machine mise au point par James Watt qui supplante en quelques années la force hydraulique, pourtant abondante et moins chère, dans l'industrie textile anglaise. En puisant dans les sources de l'histoire sociale, ce livre raconte l'avènement du "capital fossile", ou comment la combustion ininterrompue de charbon a permis de repousser les limites de l'exploitation et du profit. Il faut couper la mèche qui brûle avant que l'étincelle n'atteigne la dynamite, écrivait Walter Benjamin dans un fragment célèbre, "Avertisseur d'incendie", où il insistait sur la nécessité d'en finir avec le capitalisme avant qu'il ne s'autodétruise et emporte tout avec lui. Pour Andreas Malm, on ne peut pas mieux dire l'urgence contemporaine de défaire l'économie fossile par des mesures révolutionnaires.

04/2017

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Histoire de France

Louis XI

De Montaigne à Stendhal, de Montesquieu à Voltaire, en passant par Victor Hugo, Walter Scott ou Lavisse, la réputation de Louis XI traversa longtemps les siècles flanquée d'une légende noire. La caricature qu'on nous a longtemps imposée était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, enfermant ses ennemis dans d'étroites cages de fer, ou se promenant déguisé dans les rues pour savoir ce qu'on racontait sur lui, celle d'un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, Louis XI fut l'un des grands hommes d'Etat français. L'un des fondateurs de l'unité et de l'indépendance du royaume, qui moyennant un demi-million d'écus et économisant ainsi bien du sang, des guerres et des larmes, mit fin à la guerre de Cent Ans pour léguer à son fils Charles VIII un pays pacifié, vidé de ses querelles féodales. Quand meurt Louis XI, en 1483 à l'âge de 60 ans, Machiavel a 14 ans, et pourtant on jurerait parfois que le souverain avait lu le penseur florentin. Il y a du Richelieu, du Mazarin avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. "Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?", s'interroge Favier.

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Histoire internationale

Elisabeth 1ère d'Angleterre. Le pouvoir et la séduction

Elisabeth d'Angleterre partage avec Charlemagne, Louis XIV et quelques autres le rare privilège d'avoir donné son nom à son siècle. Elle est à peu près la seule femme, avec Catherine de Russie, à prendre place dans le cercle restreint des grandes figures emblématiques de l'Histoire. Les livres qui lui ont été consacrés outre-Manche sont innombrables, et peu de personnages ont laissé une image plus contrastée, plus complexe, plus énigmatique. Fut-elle vraiment la " reine vierge " qu'elle aimait à se dire, la " femme sans homme ", ou une débauchée hypocrite comme l'affirmaient ses ennemis ? Quel être humain se cachait derrière l'icône fardée et couverte de bijoux que nous montrent ses portraits officiels ? Dans l'Europe de son temps, fut-elle un boutefeu, un pêcheur en eau trouble ou un élément pacificateur ? La championne d'un protestantisme conquérant ou la victime désignée d'un catholicisme agressif ? Le symbole d'une Angleterre expansionniste à l'aube de sa vocation impériale ou l'artisan timoré d'un repli insulaire ? Toutes ces opinions ont été défendues et le sont encore, avec des arguments à l'appui. L'éclat de l" ère élisabéthaine ", illustrée par les Shakespeare, les Marlowe, les Francis Drake, les Walter Raleigh, la captivité et l'exécution de Marie Stuart, l'épopée de l'Invincible Armada, la tragédie de Robert d'Essex, tout cela crée autour de la " Grande Elisabeth " une aura de légende telle qu'il n'est pas aisé de l'oublier lorsqu'on se penche, pour tenter une approche impartiale, sur les témoignages contemporains.

04/1996

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Récits de voyage

La Vie de John Nicol, matelot. Avec ses aventures autour du monde racontées par lui-même, 1755-1825

Dès la fin du XVIe siècle, sitôt après qu'Elizabeth 1ère a haussé son pays parmi les grandes puissances navales, la littérature britannique se dote d'un genre nouveau, le récit maritime, que Francis Drake et Walter Raleigh sont parmi les premiers à illustrer, et qui va connaître un succès qui dure encore. Ces relations extraordinaires, où l'aventure, l'ailleurs, l'appel de l'inconnu saisissent souvent le lecteur à chaque page, sont la plupart du temps l'oeuvre de médecins, de capitaines, d'officiers ou de négociants, dont la vision du monde, si riche et si contrastée soit-elle, subit nécessairement la marque de leur position dans la hiérarchie ou la société. Avec la Vie de John Nicol (1822), la dunette fait place à l'entrepont, si l'on peut dire, et c'est un monde bien moins connu, quoique tout proche, qui nous ouvre ses portes, celui des marins " de la base ", dont, faute d'éducation et familiarité avec la chose écrite, les témoignages sont plus rares. Nous sommes sur les mêmes navires; cependant, vu d'en bas, le monde prend une couleur bien différente. Le récit est moins ambitieux, plus personnel; un individu, un homme tout simple, qui nous livre son expérience, mais avec une acuité, un naturel, une largeur d'esprit et une sensibilité qui donnent à ce récit, imprégné des grands thèmes du romantisme ambiant - la jeunesse, l'amour, l'aventure et la destinée - un charme à la fois solaire et tragique.

05/2006

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Critique littéraire

Demeures de l'esprit. Grande-Bretagne Tome 2, Angleterre nord et Ecosse, Irlande

Ce volume est le troisième des Demeures de l'esprit, le deuxième (et le dernier) de ceux qui sont consacrés aux Iles britanniques : après le Sud et le Centre de l'Angleterre ; plus le Pays de Galles, c'est cette fois le Nord de l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande que nous parcourons en compagnie de Renaud Camus, auteur et photographe. Le dramatis personae n'a rien à envier à celui du livre frère puisqu'il va des sœurs Brontë à Joyce, de Laurence Sterne à Yeats, de Sir Walter Scott à George Bernard Shaw en passant par Synge, Carlyle ou Barrie, le père assez ambigu de Peter Pan. William Wordsworth n'a pas moins de trois maisons aujourd'hui ouvertes au public tandis que Robert Burns, le poète national de l'Ecosse, en a quatre ! Mais les écrivains ne sont pas seuls représentés, non plus que les figures illustres : occasions de savoureuses découvertes, peut-être, voici en leurs demeures le gentleman architect Sir Thomas Robinson ou le photographe Edward Chambré Hardman, le peintre écossais Edward Atkinson Hornel ou son confrère anglais d'Irlande Derek Hill, les inventeurs Samuel Crompton ou George Stephenson, le publiciste Hugh Miller ou bien le voyageur John Muir, précurseur de l'écologie. Du jardin de Beatrix Potter on passe en quelques pages à la chambre natale de David Livingstone. Le pari est que les portes ouvrent sur les œuvres, les fenêtres sur les destins, les paysages sur les phrases, sur les images, les convictions, les idées.

06/2009

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Critique littéraire

Nouvelle histoire de la littérature latine. Volume 5, Restauration et renouveau : la littérature latine de 284 à 374 après J-C

Cet ouvrage constitue le tome cinq, premier paru, de la Nouvelle Histoire de la Littérature latine, prévue en huit volumes. La NHLL reprend entièrement sur nouveaux frais, en tenant compte des progràs de nos connaissances et de l'évolution considérable de la bibliographie, le manuel désormais vieilli de Schanz-Hosius publié au début de ce siècle dans le Handbuch der Altertumswissenschaft de Walter Otto. Sous la responsabilité scientifique de Reinhart Herzog et de Peter Lebrecht Schmidt, tous deux professeurs à l'Université de Constance, éditeurs et maîtres d'oeuvre de cette grande entreprise, les meilleurs spécialistes allemands, mais aussi français, suisses et autrichiens, ont uni leurs compétences pour offrir au lecteur sur chaque question une étude parfaitement à jour avec des bibliographies commentées et sélectives. Ce tome 5 est consacré à la période qui va de 284 à 374 ap. J.-C., où l'on rencontre, à côté d'un grand nombre d'auteurs réputés mineurs mais d'un intérêt capital pour l'évolution des genres littéraires comme pour l'histoire, les institutions et la civilisation, des maîtres de premier ordre comme Ausone, Lactance et Hilaire de Poitiers. L'édition française qui en est proposée aujourd'hui, près de quatre ans après la publication de l'édition originale allemande, se présente comme une traduction scrupuleuse du texte allemand, tout en s'attachant à restituer la forme initiale des contributions dues à des collaborateurs français. Elle offre des compléments bibliographiques tenant compte des publications des quatre dernières années et a corrigé maints errata relevés dans l'édition allemande.

12/1993

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Littérature étrangère

La source au bout du monde

Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, s'enfuit de la maison paternelle pour partir en quête d'aventures et connaître la vie d'un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l'existence d'une source magique à l'eau miraculeuse et se met en devoir de la découvrir. Son épopée le mènera par-delà les citadelles des hommes, les forêts enchantées et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera un grand nombre de figures extravagantes qui bouleverseront sa vision du monde, du Bien et du Mal, et de lui-même : de fiers bergers-guerriers défiant l'ordre établi, des brigands justiciers plus joyeux que des ménestrels, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique tout droit sorti des Contes de Canterbury, et une sorcière insoumise à la loi des hommes dont il tombera éperdument amoureux. Grand roman d'aventures, ce texte incarne la naissance de la fantasy, croisement du roman d'aventures à la Walter Scott et du conte. C'est aussi une déclaration d'amour au Moyen Âge, cet âge où les machines n'avaient pas encore tout détruit, où chaque homme, chaque femme, avait plus de pouvoir entre ses mains, même face au seigneur féodal, que l'ouvrier n'en possède face au riche financier. Comme chez Swift, Voltaire ou Cyrano de Bergerac, l'aventure et le merveilleux deviennent dans ce roman les outils pour placer dans l'esprit de ses lecteurs les ferments d'une révolte nécessaire, éprise de liberté, d'égalité et de fraternité.

11/2016

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Science-fiction

Bifrost N° 90 : Edmond Hamilton. Le roi des étoiles

Le film se déroulait dans mon esprit, clair comme de l'eau de roche, et je me retrouvais dans la cellule 14 de la Fusée Quatre tandis que les minutes s'égrenaient et que les parois vibraient chaque fois qu'avait lieu l'explosion qui lançait l'un des engins : les dix hommes dont je Faisais partie patientaient là, dans leur hamac, prisonniers à l'intérieur de cette boite de métal sans fenêtres et de forme bizarre. On attendit jusqu'au moment où l'énorme main de géant s'abattit sur nous et que son soufflet nous enfonce dans les ressorts de nos couchettes, nous écrasant à nous étouffer, alors qu'on luttait pour respirer, que le sang nous rugissait dans la tête, que notre estomac se soulevait en dépit de toutes les pilules qu'on nous avait fait ingurgiter et qu'on entendait rire le géant. Broum ! Broum ! Broum ! Il semblait que ces soufflets ne s'arrêteraient jamais ; ils nous martelaient le ventre, nous coupaient le souffle ; on entendait vomir un gars, un autre sanglotait et le Broum ! Broum ! meurtrier riait toujours. Puis le géant cessa de rire, de nous souffleter, et on sentit à nouveau ce corps douloureux et tremblant qu'on était surpris de redécouvrir. Walter Millis jura tout son saoul dans le hamac au-dessous de moi. Breck Jergen, notre sergent d'alors, se débarrassa péniblement de son harnais pour venir voir où nous en étions, puis, dans le brouhaha, une voix Faible, cassée, annonça, hésitante : " Breck. je crois que je suis blessé... "

04/2018

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Littérature française

Pierre Hubermont. Écrivain prolétarien, de l'ascension à la chute

Exact contemporain de Georges Simenon, considéré dans les années trente comme "le plus talentueux de nos jeunes romanciers", Pierre Hubermont (1903-1989) publie en 1930 Treize hommes dans la mine, un grand moment de la "littérature prolétarienne". Très à gauche dans le Parti Ouvrier Belge, il dénonce durement, en 1935, les atrocités du régime nazi. En 1940, il dérive pourtant vers l'" Ordre Nouveau" et collabore avec l'occupant, d'abord comme journaliste, puis en animant la Communauté Culturelle Wallonne dont il deviendra le président. Arrêté en 1944, il est condamné à la détention à perpétuité par le conseil de guerre. Il est libéré dès 1950 et continue a écrire sans plus jamais trouver d'éditeur. C'est à ce personnage complexe ainsi qu'aux évènements politiques, économiques et sociaux qui ont traversé son époque et l'ont influencé que trois auteurs s'intéressent ici : — Léon Fourmanoit a publié plusieurs ouvrages concernant le Borinage et son histoire, notamment politique. Il a rencontré Hubermont à trois reprises, en 1986, recueillant de lui plusieurs inédits et d'irremplaçables témoignages ; — Claude Duray étudie depuis une quinzaine d'années l'histoire sociale et politique du Borinage. On lui doit notamment une monographie concernant Walter Dauge. C'est en étudiant ce dernier qu'il a découvert Pierre Hubermont ; — Daniel Charneux, enfin, a appris grâce à Claude Duray l'existence de cet écrivain prolétarien majeur, aujourd'hui presque oublié. Il a lu toute l'enivre disponible qu'il commente ici avec le point de vue du romaniste.

05/2021

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Judaïsme

S'habiller du nom de Dieu. L'événement de la Révélation

Comment dit-on Dieu dans le judaïsme ? Si Moïse lui-même ne connait pas le nom de Dieu, comment pourrait-on prétendre le connaitre ? L'auteure propose ici une méditation philosophique en suivant les chemins que prennent dans les textes juifs l'irreprésentable et l'imprononçable. Comment dit-on Dieu dans le judaïsme ? Comment l'appelle-t-on ? La question, pour autant qu'elle soit au coeur de la tradition juive, ne va pas de soi, car Dieu précisément ne se laisse pas circonscrire dans la plénitude du plérome divin. La Torah, comme le Talmud, prend soin d'affecter à l'infini de Dieu des désignations qui certes renvoie à un aspect, voire à des attributs spécifiques, mais l'écriture s'arrête là où il faudrait sans doute figurer l'infigurable et l'incommensurable. Autrement dit, Dieu n'habite pas les noms que les écritures semblent lui attribuer. Dans la tradition biblique et talmudique, il n'existe pas de mot qui désigne Dieu, du moins, le nom n'est pas identifié à une signification. Alors, si Moïse ne connait pas le nom de Dieu, comment pourrait-on prétendre le connaitre ? De Schelling, Moses Mendelssohn, Hermann Cohen, Franz Rosenzweig, Leo Strauss, Gershom Scholem, Marin Buber, Walter Benjamin, à Emmanuel Levinas, Paul Ricoeur, Stéphane Mosès sans parler des textes de la tradition, l'auteure fait résonner la manière dont le langage s'habille de noms qui témoignent de la manifestation, ou de la trace, d'un Dieu " transcendant jusqu'à l'absence ".

04/2024

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Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 355, 3/2015

Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" . Fortune littéraire d'un thème folklorique de Lucien à Proust, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 257-268. On examine ici la fortune littéraire d'un thème folklorique tel que le tintement des oreilles censé être un mouvement fatidique, d'où l'on pouvait tirer des pronostics sur l'avenir des individus. Il faut remarquer que ce motif est toujours employé chez les Grecs, Lucien, Aristhénète et dans la Recherche avec la même fonction. Au coeur d'une affaire amoureuse une femme en tant que médiatrice "révèle" à l'amant tourmenté par la jalousie que sa bien-aimée lui est toujours fidèle, qu'elle a sans cesse parlé de lui, donc les oreilles ont dû lui tinter. Il est intéressant de voir cet argument tiré de la superstition des tintements des oreilles, c'est-à-dire de l'otomancie, chez M. Proust, qui l'emploie toujours pour apaiser les troubles d'un amant abusé. C'est encore une fois le canevas déjà écrit par ses anciens prédécesseurs. Caroline BELOT GONDAUD, La Figure du couple machiavélique. A propos des "couples scélérats" de Shakespeare, Laclos, Barbey d'Aurevilly, Zola, Henry James, James M. Cain, Boileau-Narcejac, Ian McEwan et Ron Rash, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 269-280. La figure du couple machiavélique est présente dans des oeuvres aussi diverses que Macbeth, Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady et dans bon nombre de romans policiers. La façon dont la figure est mise en scène, mise en récit, crée une véritable dramaturgie du mal. Le couple machiavélique apparaît bien comme une figure de l'amour et du mal : dans sa version shakespearienne, elle est une réécriture du scénario biblique de la Chute et, dans sa version laclosienne, le marqueur d'une profonde dégradation de l'idéal courtois de l'amour. Mario ZANUCCHI, La Crise du symbolisme. La réception de Baudelaire et Verlaine dans la poésie de Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 281-298. Le but de cet article est d'étudier la réception de Charles Baudelaire et de Paul Verlaine dans l'oeuvre d'un poète du cercle de Stefan George, qui jusqu'à maintenant a été ignoré par l'historiographie littéraire allemande : Walter Wenghöfer. L'étude de reception est étayée et précisée par l'analyse intertextuelle et intermédiale de poèmes exemplaires. De cette manière, la contribution reconstruit la crise de la poétique symboliste dans la poésie allemande de la "fin du siècle" . En outre, il montre comment Wenghöfer - à travers la dépotentialisation esthétique des figures d'autorité symbolistes - anticipe la critique que l'expressionnisme allemand adresse au symbolisme. Christine QUEFFELLEC, "La vie imite rarement l'Art" : Gemma Bovery, entre Flaubert et Wilde, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, roman graphique de Posy Simmonds se veut une parodie du roman de Flaubert, Madame Bovary, transposé à la fin du XXe siècle. Le narrateur, séduit par Emma Bovary dont il partage les aspirations romantiques, imagine que le destin de ses voisins, Charlie et Gemma Bovery, va se calquer sur celui des personnages flaubertiens et que la vie va imiter l'art, comme le souhaitait Oscar Wilde. Il s'apercevra qu'il s'est trompé. Ce roman invite à une réflexion sur la lecture et sur les rapports entre la littérature et la vie. L'adaptation cinématographique d'Anne Fontaine infléchit quelque peu le sens de l'oeuvre en conférant au film une unité de ton et de style que l'écrivaine avait voulu briser et en se rapprochant du roman français. Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" : the literary fortune of a folkloric theme, from Lucien to Proust, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 257-268. We examine the survival of a folklore theme centered around the observation of buzzing in one's ears. Ringing was considered as a fateful movement and was comprised among the observations for divinatory ends. The relationship between the buzzing in one's ears and the belief that one subsequently became the object of other people's speech appears in Lucian of Samosata (second century A. D.) and in his later revival given by sixth century's epistolographer Aristaenetus. In this respect, a striking parallel is provided in modern French literature by Proust's Recherche. In every case a woman acting as mediator "reveals" someone that his beloved is always true to him and she was endless speaking of him. Consequently, something should have buzzed in his ears. It is interesting to remark, that such an argument drawn from superstition about buzzing in one's ears, that is, otomancy, still recurs in M. Proust with respect to abused lover's troubles. It is clearly the same plot, as his Greek antecedents have already used. Caroline BELOT GONDAUD, The Figure of the Machiavellian Couple, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 269-280. The figure of the machiavellian couple appears in Macbeth and Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady as well as in various detective novels. The way it is told and staged creates a dramaturgy of evil. The Machiavellian couple can be interpreted as a mere figure of love and evil which rewrites, in its Shakespearean version, the biblical narrative of the Fall while the couple of Laclos signals the deep deterioration of the ideal of love in a courtly meaning. Mario ZANUCCHI, The crisis of Symbolism. The reception of Baudelaire and Verlaine in the poetry of Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 281-298. The aim of this article is to study the reception of Charles Baudelaire and Paul Verlaine in the work of a poet from Stefan George's circle, who has been ignored by the German literary historiography until now : Walter Wenghöfer. The reception study is supported and clarified by the intertextual and intermedial analysis of exemplary poems. In this way, the contribution reconstructs the crisis of symbolist poetics in the German poetry of the < fin du siècle >. Furthermore it shows how through the aesthetic depotentialization of symbolist authorities Wenghofer anticipates expressionist criticism of the symbolist poetics. Christine QUEFFELLEC, "Life rarely imitates Art" : Gemma Bovery between Flaubert and Wilde, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, Posy Simonds's graphic novel, is a parody of Flaubert's Madame Bovary, transposed into the end of the 20th century. The narrator, seduced by Emma Bovary, whose romantic aspirations he shares, imagines that his neighbours, Charlie and Gemma Bovery, will experience the same fate as Flaubert's characters and that life will imitate art, in accordance with Oscar Wilde's hopes. He will realize that he was wrong. This novel induces us to reflect on reading and the relationship between literature and life. The film adaptation by Anne Fontaine distorts somewhat the book's meaning, giving a unity of style and tone that the English writer had wanted to break down in order to draw closer to Flaubert's novel.

12/2015