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Saiki Junichi, Jiraigen, Ugume

Extraits

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 13, Naturalisme, pas mort ! (1886-1888)

Cette nouvelle édition des Œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son œuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des rouvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des rouvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son rouvre. Après une introduction générale, chaque rouvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les rouvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les œuvres critiques et la correspondance. Le tome 13 des Œuvres complètes recueille trois romans L'Œuvre, La Terre, Le Rêve, un drame, Renée, une série d'entretiens avec Zola, tous publiés de 1886 à 1888. Dans L'Œuvre, Zola fait revivre la fièvre de création qui a saisi la jeune génération des peintres du " Plein Air ", après le célèbre Salon des Refusés (1863). Le roman qui suit est selon ses propres mots " le poème vivant de la terre " et de la vie paysanne, un grand récit de désirs et de passions, où se mêlent le burlesque et le tragique. Le Rêve change de note, mais ce roman de la foi et de la chasteté est moins pur qu'il n'y paraît... Le volume se complète d'interviews précieuses pour la connaissance des intentions de Zola et de ses réactions à l'accueil de la critique, d'un choix de lettres et des documents chronologiques et bibliographiques habituels.

04/2006

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Livres 3 ans et +

Un air, deux familles. Avec 1 CD audio

Les Ogres de Barback et les Hurlements d'Léo, c'est 20 ans de carrière à défendre, sans aucune concession leurs esthétiques musicales respectives en les décloisonnant et en les ouvrant sur le monde. 20 ans passés sur leur terrain de jeu favori : la scène. Mais c'est aussi plus de 20 ans passés à développer incessamment de nouveaux projets, dont la rencontre est le maître-mot. Il était donc naturel que ces 2 formations fassent plus que se rencontrer. Ce fut le cas à la fin du siècle dernier, lors de concerts partagés sous le fameux Chapiteau Latcho Drom, et cela les conduisit à envisager de prolonger l'expérience avec rien moins qu'un tour d'Europe. A l'automne 2001, ils enregistrent un album "live", sous le nom de Un Air, Deux Familles, sur lequel les deux groupes jouent ensemble les morceaux de chacun, font des reprises de haute volée et livrent des compositions communes. Les importantes ventes de l'album financeront le périple européen de l'été suivant. Entre temps, une quinzaine de dates - sans chapiteau - est prévue en France. Partout, dans des salles de plus de 1500 places, ils jouent à guichets fermés et déclenchent une impressionnante frénésie. Les sollicitations arrivent de toute la France pour des concerts supplémentaires. Mais, pour les deux groupes, le projet Un Air, Deux Familles se devait d'être éphémère, quel que soit le succès obtenu. Alors, il l'est resté. Et une aventure artistique qui a marqué des dizaines de milliers de spectateurs, d'auditeurs de l'album (disque d'argent), de spectateurs du dvd (dvd d'or)… Et puis dernièrement, comme ça, sans s'annoncer, l'envie d'y retourner a saisi les deux groupes et s'est imposée à eux. Ils s'en sont parlé, tranquillement, comme des vieux amis. Et l'envie s'est muée en projet, et Un Air, Deux Familles va d'abord retrouver les bacs des disquaires cet automne, puis refaire un petit tour de piste en 2017 !

05/2017

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Sociologie

La division du travail revisited. Vers une théorie sociologique de la justice

Avons-nous (vraiment) bien lu Durkheim et bien saisi toute la radicalité de son geste fondateur de la discipline sociologique ? A lire Anne Rawls, et relire avec elle De la division du travail social, rien n'est moins sûr. Peut-être alors le temps est-il venu, cent ans après la mort de Durkheim, de faire revivre ce texte inaugural. Telle est l'invitation du présent ouvrage. Textes à l'appui. La contribution de la sociologue américaine peut être lue comme une nouvelle préface à l'édition originale de La division du travail social. A ce titre, Durkheim lui aussi et tout autant l'auteur du présent livre, notamment par la publication de sa longue introduction oubliée de 1893. Plus encore, tel un palimpseste, orage convoque tout un ensemble d'auteurs contemporains pour esquisser à l'ombre de l'histoire officielle, une histoire en quelque sorte clandestine de la sociologie, attentive à la créativité des pratiques sociales et à la morale propre aux interactions. Pour autant, cette invitation à découvrir un autre Durkheim, jamais lu (ou presque) - à relire cette Division du travail social revisited -, n'intéressera pas seulement les sociologues, mais aussi les philosophes. En effet, un autre texte s'enchâsse dans cette intrigue, la fameuse Théorie de la justice de John Rawls, le père de l'auteur. Car ce qui est avant tout en jeu dans cette relecture de l'ambition sociologique durkheimienne, c'est aussi et surtout sa dimension politique et toute sa pertinence aujourd'hui pour penser les formes et les conditions d'une société juste. Cette audacieuse lecture de l'oeuvre de Durkheim ne manquera pas de susciter des réactions contrastées tant elle bouscule bien des interprétations convenues de la sociologie durkheimienne. Voire de la sociologie tout court. Elle invitera par ailleurs les philosophes à nouer un dialogue renouvelé entre science sociale et philosophie morale et politique.

03/2019

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Droit constitutionnel

Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et Etat de droit

Selon la formule de Raymond Carré de Malberg, "l'Etat dedroit" suppose "que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur". Il s'agit d'un "système de limitation, non seulement des autorités administratives, mais aussi du Corps Législatif. [...] Pour que l'Etat de droit se trouve réalisé, il est, en effet, indispensable que les citoyens soient armés d'une action en justice, qui leur permette d'attaquer les actes étatiques vicieux qui léseraient leur droit individuel". Mais ce n'est que récemment, à la suite de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 que cette procédure fut effectivement mise en place. Désormais, l'article 61-1 de la Constitution du 4 octobre 1958 instituant la Ve République prévoit que "[l]orsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut 'être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d'Etat ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé". Précisé par la loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre 2009, l'article 61-1 renforce alors le rôle du Conseil constitutionnel dans le paysage démocratique franco-européen. Comme l'ont relevé Jean-Marc Sauvé et Bernard Stirn, "avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la primauté des droits et des libertés garantis par la Constitution se trouve plus effectivement assurée. Cette procédure a ouvert le prétoire du Conseil constitutionnel au citoyen et elle a considérablement renforcé le rôle de celui-ci en tant que protecteur des libertés et des droits fondamentaux. Cette procédure apporte donc une contribution majeure à l'approfondissement de l'Etat de droit". Après plus de dix années de mise en oeuvre, un bilan d'étape s'impose pour mesurer l'incidence de la QPC sur l'évolution du système juridique français.

06/2021

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 7/2023 : Notre Péguy

ACTUALITES. - Agendas - Le Mot du droit - L'adresse littéraire par Emmanuel Dockès - Le Portrait de Cécile Guidot - Le Questionnaire de Proust, par Sandra Travers de Faultrier LE THEME : Notre Péguy - Comment peut-on être péguyste ? , entretien avec Eric Thiers - La fraternité selon Péguy, notion anti juridique ? , par Ael xandre de Vitry - Pour "une Justice et une Vérité vivantes" : Péguy saisi à gauche par la presse de son temps, par Sophie Delbrel - Que vient faire "la petite fille Espérance" dans l' "enfer du monde moderne" ? , par Colette Camelin - Charles Péguy et l'enfantillage de la paix par le droit, par Romain Le Boeuf - L'usage particulier de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen par Charles Péguy, par Patrick Charlot - Péguy, le paysan imaginaire, par Nicolas Dissaux et Yves-Edouard Le Bos - De cahier en cahier, de quinzaine en quinzaine - Le droit dans l'oeuvre de Charles Péguy, par Jean-Pol Masson - Péguy : le droit, la vérité, la justice, par Jean-Pierre Sueur - Péguy et la réalité du droit : Réflexions en marge d'un texte intitulé "Bernard-Lazare" , par David Mongoin VARIETES. - Diffuser l'anarchisme par la fiction : La Chasse aux loups (première partie) de Louise Michel, par Romain Broussais - Temps, justice et droit dans l'oeuvre de Walter Benjamin, par Peggy Larrieu - Fonction narrative et fonction mimétique du droit - Les enquêtes du commissaire Adamsberg, par Nicolas Bareït - Le roman dystopique - Les questions posées au juriste par la lecture du possible ? , par Marie-Suzel Tabard - Etude du chicaneur La Brige dans les oeuvres de Georges Courteline, par Eve-Marie Halba UN TEXTE Extrait de V13, par Lou Jedrezac L'ENTRETIEN Vers une personnalisation juridique des éléments de la nature ? , entretien avec Camille de Toled CHRONIQUES : Créations littéraires et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le théâtre de Tiago Rodrigues : la dramaturgie de la démocratie, par Emmanuelle Saulnier-Cassia RECENSIONS

06/2023

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Non classé

Ne pas finir. Dialogue de deux historiens à propos de L'écharpe rouge

La lecture partagée de L'écharpe rouge d'Yves Bonnefoy, dernière oeuvre - en prose - d'un grand poète, est la source de ce livre. Le dialogue qu'ont conduit les deux auteurs est ne´ d'une double énigme, qui les a doublement intrigués. Ils ont, d'une part, rencontre´ l'énigme d'un ouvrage tout a` la fois testamentaire et inaugural, sans cesse saisi et transporte´ par l'énergie d'un recommencement. D'autre part, parmi les multiples entrées offertes au lecteur par Bonnefoy, ils ont été´ confrontes a` l'énigme d'une enquête menée par un narrateur a` la recherche d'une image qui retiendrait en elle le chiffre d'une vie (et qui rend peut-être compte de l'intimité´ contrariée du poète avec la psychanalyse). Cette enquête, ils l'ont vite découvert, lève sur son passage d'innombrables autres images et d'autres écrits eux mêmes hantés par l'image introuvable. C'était la` se retrouver au coeur du problème de l'image, tel que Bonnefoy n'a cessé´ de le penser et de l'écrire, aussi bien dans son oeuvre poétique que dans ses textes théoriques ou historiques. Autre entrée peut-être plus surprenante, le dialogue a permis de mesurer a` quel point des notions comme celles de présence ou de finitude, si familières a` l'auteur de L'écharpe rouge, s'ouvraient, par leur étonnante fécondité´ historiographique, aux attentes de deux historiens de l'expérience. Réunies autour d'une lecture qui n'est pas seulement celle d'un livre mais d'une oeuvre entière, les deux voix de ce dialogue voudraient aussi inciter qui les lira a` faire l'expérience sans fin des figures de soi autour desquelles s'enroulent les écharpes rouges d'Yves Bonnefoy. Pierre-Antoine Fabre, directeur d'études a` l'EHESS Christian Jouhaux, directeur de recherche émérite au CNRS, directeur d'études a` l'EHESS

10/2023

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Droit pénal des affaires

L'entreprise face au risque pénal

Pour l'entreprise, le risque pénal n'a jamais été aussi présent qu'actuellement. Celle-ci est susceptible de voir sa responsabilité engagée devant les juridictions correctionnelles en application du Code pénal, du Code pénal social mais également de multiples législations particulières. Qui assure concrètement le contrôle des règles sanctionnées par le droit pénal social ? Comment ces contrôles sont-ils organisés ? Comment sont sanctionnés, au pénal et au civil, les obstacles mis à ce contrôle ? Peut-on filmer les inspecteurs lors de leur intervention sur le terrain ? Quand un gel d'avoirs financiers peut-il intervenir ? Comment se défendre d'une saisie par équivalent non motivée ? Un immeuble saisi doit-il être géré et entretenu ? Comment estimer le gain illicite réalisé qu'il convient de confisquer ? Peut-on confisquer davantage chez un prévenu plutôt que chez un autre parce qu'il est plus fortuné ? Quelles sont les nouvelles obligations spécifiques applicables aux marchands d'art, aux antiquaires, aux clubs de football, aux agents sportifs, en vertu de la législation antiblanchiment ? Quel est le statut des institutions parapubliques qui contrôlent l'application de normes économiques assorties de sanctions pénales ? Quels sont les pouvoirs d'investigation de la FSMA, de l'agence du médicament, de l'AFSCA ? Quelles sont les obligations actuelles du fisc en matière de dénonciation au ministère public de certains faits ? Comment est assurée la concertation lorsque deux enquêtes parallèles coexistent ? Comment le juge pénal doit-il déterminer l'impôt issu de la fraude sanctionnée ? Quelle procédure doit-il respecter ? Dans quel cas une société condamnée au pénal peut-elle être dissoute ? Peut-elle bénéficier d'une suspension du prononcé ? Peut-elle négocier une transaction, une médiation, voire obtenir un plaider coupable ou bénéficier du statut du repenti ? Ces différentes questions et bien d'autres sont abordées dans cet ouvrage par un conseiller à la Cour de cassation, l'Auditeur du travail du Hainaut, des professeurs d'université et plusieurs avocats.

09/2021

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Sciences politiques

Nation Europe. Pour que vivent nos chères patries

La gouvernance des grandes nations du monde livre un spectacle peu réjouissant : des Etats (dés)Unis d'Amérique au régime implacable de l'Empire du Milieu en passant par les ruines de l'empire des Tsars (Staline compris) et la patrie, méconnaissable, du Mahatma Gandhi. Sans parler du nid de guêpes d'Amérique Latine ou des douleurs d'enfantement de l'Afrique. Fort heureusement, par petites touffes, les pays d'Europe encore traumatisés par l'apocalypse du siècle passé ont entendu l'appel pressant de Winston Churchill, saisi la démarche solide de Jean Monnet et suivi le chemin proposé par Jacques Delors. Et nous voilà dans une Union, encore fragile et très imparfaite, mais qui déjà apporte des bienfaits inestimables et surtout, s'avère être la seule voie pour que nos chères patries (sur)vivent et se développent dans un monde potentiellement hostile. "There is no alternative" avec une petite phrase célèbre de Margaret Thatcher. L'auteur explique pourquoi, selon lui, la nation Europe souveraine s'impose dans un nombre limité de domaines soigneusement définis et surveillés- respect de nos valeurs humanistes, sécurité extérieure et intérieure, préservation de la planète, coopération en matière sanitaire. Et qu'il faut le clamer sans ambiguïté pour autoriser une gouvernance démocratique et assez efficace pour affronter les dictatures qui fleurissent à travers le monde. Né en février 1929 à Hemiksem (Belgique), René GHISLAIN participe, dès 1970, à la création et gestion de plusieurs organismes européens notamment comme Secrétaire général de l' "European Institute for Advanced Studies in Management" financé par des fonds publics et privés de sept pays européens et la Ford Foundation des Etats-Unis. Lauréat en 1980 de la Fondation Léon Bekaert avec l'essai "Les Pionniers d'un nouvel Age" (publié par la Fédération des Entreprises de Belgique). En 2018, il livre sa vision de la vie et témoigne des enseignements qu'il retire de sa longue expérience dans un opuscule "PENSEES IMPERTINENTES au seuil de l'Eternité" (Edilivre Paris).

05/2021

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Benoît XVI

Il nous a tant donné. Hommage à Benoît XVI

"Dieu est ! Quelle libération ! A l'heure où l'Eglise semble obsédée par elle-même, par ses structures, par son avenir, Benoît XVI nous dit : au fondement de tout, il y a ces mots émerveillés et amoureux, Dieu est. A l'heure où l'on perd tant de temps en réunions dont l'unique sujet est nous-mêmes et encore nous-mêmes, il nous invite à nous détourner de nous pour nous tourner vers Dieu, ce Dieu dont l'être est l'unique lumière". "Je suis personnellement frappé par l'expérience que Benoît XVI a faite de la paternité divine. Il me semble que Joseph Ratzinger est mystiquement entré dans l'expérience de la filiation divine par son union avec le Fils incarné, Jésus. Peut-être cette affirmation surprendra-t-elle". "La joie du pape n'était pas une gaîté passagère ou une euphorie psychologique. La cause de la joie de Benoît XVI était la contemplation de Dieu lui-même. Ces paroles étaient comme un avant-goût du Ciel dont son âme goûtait les prémisses". "Pourquoi un livre de plus au sujet de Benoît XVI ? Il est pour moi hors de question d'y régler des comptes ou de m'y abaisser au petit jeu des révélations à propos de l'histoire d'un homme dont la parole et l'action auront été à ce point décisives pour l'histoire de l'Eglise". "Devant l'immensité de l'oeuvre de Benoît XVI, on est saisi de vertige. Pendant trente ans, auprès de saint Jean-Paul II, puis en lui succédant sur le trône de Pierre, il a jeté les fondements spirituels et théologiques de l'Eglise du troisième millénaire. Quelle est donc la clef de cette cathédrale de la pensée de Joseph Ratzinger ? Plutôt qu'une qualité, plutôt qu'un trait psychologique, le principe architectonique de l'oeuvre du pape Benoît est en Dieu - plus exactement, c'est Dieu lui-même, contemplé et aimé".

04/2023

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Première guerre mondiale

Vivre pendant la Grande Guerre. Souvenirs d'une correspondante américaine en Allemagne

Mary Ethel McAuley, née à Pittsburgh en 1882, arrive en Allemagne en 1915 comme journaliste pour le Pittsburgh Post Dispatch. Elle est l'une des premières femmes correspondantes de l'histoire du journalisme américain, à une époque où leur contribution se limite souvent aux rubriques mondaines, et l'une des rares reporters étrangers à tâcher de décrire la vie des Allemands ordinaires pendant que leur économie est presque totalement accaparée par l'effort de guerre. Elle reste derrière le front jusqu'en 1917, date à laquelle les Etats-Unis entrent dans la Première Guerre mondiale et les Américains ne sont plus autorisés sur le territoire allemand. Elle publie ce livre rassemblant ses observations à son retour ; son premier tirage est immédiatement saisi par le gouvernement américain, car jugé trop compatissant envers la population allemande. Loin de la propagande opposée de la Triple Entente et de la Triple Alliance, Mary McAuley décrit de façon vivante et concrète le quotidien des civils en temps de guerre : les rations limitées dont ils tirent le meilleur parti, comment ils communiquent avec leurs amis et parents sur le front malgré la censure, comment ils s'habillent, se divertissent, travaillent et voyagent. Elle accorde une attention particulière au rôle des femmes, devenues un pilier majeur de l'économie tandis qu'une large partie des hommes est au front. Elles occupent beaucoup de fonctions jusqu'ici exclusivement masculines : ouvrières, bien sûr, mais aussi postières et coursières en uniformes masculins, conductrices de trams ou de taxis... Le spectre de la guerre plane bien entendu à tout instant, à travers les "gueules cassées" revenant du front, l'ubiquité de la chasse aux espions, contre laquelle Mary McAuley doit se prémunir, et les deux millions de prisonniers de guerre dont la présence est désormais habituelle aux Allemands. Mary McAuley, dans ce livre, offre un regard personnel sur la vie pendant la première "guerre totale" - ses privations, ses tristesses, ses joies et ses étrangetés.

01/2024

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Psychologie, psychanalyse

Paul, l'apôtre qui "respirait le crime". Pulsions et Résurrection

Ceci n'est pas un livre de plus sur saint Paul, l'inventeur du christianisme d'après Freud et le père fondateur de l'Eglise depuis ses origines. Il s'agit d'une lecture de ses courtes épîtres qui ont changé la face du monde, à la lumière de la psychanalyse et de l'imagination créatrice qu'elle libère. A suivre le chemin de Paul, il devient possible de comprendre comment la vie pulsionnelle est capable, de par sa plasticité, d'irriguer la vie spirituelle d'un individu mémorable. Loin de ne concerner que la religion, l'expérience de Paul est à même d'éclairer un lecteur, croyant ou non, sur les capacités du psychisme à subvertir la violence pulsionnelle qui l'habite pour la faire servir à la construction du vivant. Voici Paul de Tarse, un homme aux immenses qualités intellectuelles, qui aurait pu devenir un rabbin d'exception. Dès sa jeunesse, peu de temps après la mort de Jésus, il est impliqué dans des scènes cruelles, relatées dans les Actes des Apôtres, où ses pulsions de destruction se manifestent lors de la persécution des adeptes de Jésus. Ces représentations de la violence qui anime le futur saint de l'Eglise catholique complètent le tableau de l'inévitable alliance entre pulsions et passions mis à jour par la pensée freudienne. Mais elles relancent l'énigme de la destructivité à l'oeuvre en chacun. Une fois saisi par la force christique mystérieuse qui, en chemin vers Damas, le jette à bas de son cheval, Paul met au service du scandale et de la folie de la croix de Jésus, comme de sa résurrection, toute la violence et l'intelligence qui le caractérise. Il ne sert plus la loi de Moïse qui, selon lui, ne mène qu'à la mort, mais s'abandonne à une foi en Jésus ressuscité qui devient le centre et le sens d'une vie riche en péripéties.

10/2014

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Religion

Jean-Claude Colin, mariste. Un fondateur dans une ère de révolution et de restauration : les premières années, 1790-1836

L'enfance de Jean-Claude Colin - né en 1790 - s'est déroulée aux temps sombres de la Révolution française. Son père qui avait donné refuge au curé de sa paroisse avait dû vivre caché dans les bois et sa mère faire face aux tracasseries de la police. L'enfant a connu avant d'avoir cinq ans l'épreuve de la mort de sa mère puis de son père. Dix ans plus tard, les gendarmes arrêtèrent Jean-Claude, croyant qu'il voulait échapper au service militaire et à la guerre que Napoléon menait en Espagne comme l'avait fait son camarade de séminaire Jean-Marie Vianney qui deviendrait plus tard le saint Curé d'Ars. Plus tard encore, il vit les bandes déchaînées des partisans de Napoléon menacer d'envahir le séminaire où il poursuivait ses études. Jean-Claude fut ordonné prêtre une année après la bataille de Waterloo, alors que s'ouvrait une période de restauration durable pour l'Eglise comme pour l'Etat. Il avait pourtant saisi qu'un nouveau monde était apparu, dans lequel il fallait se comporter de manière nouvelle et non pas restaurer les anciennes pratiques. Avec un groupe de douze jeunes gens - parmi lesquels Marcellin Champagnat, canonisé en 1999 -, il se promit de fonder une nouvelle congrégation religieuse. Comme la Compagnie de Jésus au temps de la Renaissance et de la Réforme, cette nouvelle Société, tout en prenant son nom et son inspiration de la Vierge Marie, aurait pour tâche d'affronter les problèmes du monde issu de la Révolution. En 1836, le pape Grégoire XVI demanda à Jean-Claude Colin de prendre en charge la mission dans une zone immense du Pacifique sud s'étendant de la Nouvelle-Zélande aux Iles Marshall et de la Nouvelle-Guinée à Tonga et au-delà. Son acceptation immédiate lui valut l'approbation pontificale pour la branche des prêtres de la Société de Marie qui fut ainsi introduite sur la vaste scène du monde.

06/2010

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Littérature française

La Somnolence

À soixante-seize ans, seule, oubliée de tous, à demi-folle, Martha Krühl vit encore, comme les enfants, dans un sommeil enchanté. Sa vie n'est plus qu'un voluptueux ensevelissement dans les eaux magiques du songe, une lente dérive entre cauchemar et féerie : les vivants ne sont pas vivants, il y a des rires inquiétants dans les groseilliers, un pendu dans les jardins d'autrefois, un fantôme neurasthénique qui n'arrive pas à mourir vraiment et que la parole ressuscite sans cesse. Voyageuse de nuit, démon somnambule, Martha Krühl fera en quelques heures d'étranges rencontres. Alice de cauchemar, vieillie, alcoolique, réussira-t-elle comme l'héroïne de Lewis Carroll, à passer de l'autre côté du miroir pour retrouver son amour fou, ce compagnon qui l'a quittée un jour sans dire un mot ? N'aurait-il d'ailleurs jamais habité que dans cette région fabuleuse où vivent les pauvres créatures que nous inventons parfois pour meubler notre solitude et supporter le naufrage de notre vie ? L'histoire de cette vieille petite fille, prisonnière d'une ville étouffante qui se décompose lentement sous un ciel sale et vide, est peut-être avant tout l'histoire d'un refus de la vie qui ne peut déboucher que sur la folie et, au bout du compte, sur l'enfer, au sens où Bernanos dit que l'enfer, c'est de ne plus aimer. La Somnolence est le premier roman de Jean-Pierre Martinet. À sa sortie, en 1975, Pascal Pia, lecteur exigeant s'il en est, avait été saisi par le talent et l'originalité du jeune romancier, auquel il consacra un article conséquent dans Carrefour : "La somnolence de Martha est une somnolence prodigieusement active. La raison de Martha s'égare, mais ne s'engourdit pas. Et la vieille femme s'exprime avec tant de vivacité [que] peu de lecteurs seront tentés de lui fausser compagnie. La composition d'un tel ouvrage implique une intelligence aiguë de la création littéraire. "

01/2010

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Jardinage

Au fond de mon jardin

J'ai rencontré Dieu tout petit, sur les genoux de mon grand-mère, au fond de son jardin. Avec de telles racines, la vie devait tout naturellement m'amener à l'écologie. Je m'y consacre depuis deux décennies, et j'ai décidé, après ce long parcours, de lire la Bible. Dans une société qui privilégie le progrès scientifique et technique, dans un monde devenu radicalement urbain, le nomadisme et le ruralisme bibliques apparaissent comme surannés. Pour un jeune, la lecture de la Bible est aussi plate que l'électroencéphalogramme d'un coma dépasse, aussi insolite qu'un troupeau de manchots à l'Equateur... De fait, on aura vite saisi que les projets, les valeurs de notre époque sont en opposition avec la Bible. Ces contradictions sont soulignées d'un bout à l'autre de l'ouvrage et chacun comprendra que nous sommes acculés à un choix clair : l'esprit de modernité ou l'esprit biblique, dont on découvrira qu'il est, en fait, on ne peut plus d'avant-garde. Et c'est ici que la Bible a un message à délivrer à l'écologie, donc à nous tous; car, pour elle, le sort de l'homme et de la nature sont étroitement liés. Que l'homme s'en éloigne, qu'il malmène la Création et aussitôt celle-ci, par une colère, une sécheresse une pollution, sanctionne ces transgressions. Au long de ce périple, j'évoque des épisodes ou des personnages de ma propre existence. Ma vie ? Cette histoire étrange, en vérité, commencée dans un jardin comme au Paradis terrestre; puis, après la guerre et l'exclusion le sort commun des émigrés, suivie du temps de la science triomphante, comme s'il m'avait été donné de goûter à l'Arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais je ne me souviens pas du goût du fruit défendu. A moins que, oui, sans doute est-ce cela...

06/1996

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Littérature française

La gosse

" Tu verras avec une fille, c'est plus facile. " C'est avec ces mots qu'on a voulu me rassurer, il y a 18 ans, quand j'ai annoncé le sexe de mon bébé à venir. Ca ne m'a ni surprise ni dérangée. Je me sentais davantage capable avec un enfant de mon espèce et n'en ai pas saisi les conséquences. Une fille, c'est " plus facile " , mais facile à quoi, pour qui, et pourquoi ? Je pensais, les toutes premières années, qu'il n'y avait rien de plus dur qu'être privée de sommeil et de temps pour moi. C'est faux. Tenir éloignée une Gosse qui devient une femme de tous les désastres liés à son genre est bien plus éprouvant. Même - surtout ? - si l'on se targue d'être féministe et d'avoir pour la nouvelle génération de grands desseins réparateurs. La Gosse, ma fille, a grandi et creusé l'écart qui nous sépare. Elle s'élance, je me tasse. Elle veut arpenter la ville et le monde, je ne cours même plus pour attraper le bus. Elle pleure devant Sex Education, sur Netflix, moi pendant les pubs pour les conventions obsèques. La Gosse est de moins en moins gosse. Ni facile, ni difficile (même si elle est objectivement un peu chiante, parfois). Au moins, j'ai retrouvé le sommeil, sauf quand elle sort le soir. N. D. Comment être nostalgique de l'enfance de son enfant sans la figer ? Comment la prémunir de la violence des hommes sans la cloitrer ? Comment lui conter ses romances calamiteuses sans la décourager d'oser l'amour ? Comment la regarder se faire belle quand on vient tout juste de faire le choix de renoncer, avec soulagement et les cheveux sales, à se rendre désirable ? Nadia Daam passe au crible épreuves, questions, doutes et moments tendres. La chronique espiègle d'une famille d'aujourd'hui, ou l'odyssée drôle et douce d'une mère tentant de comprendre cette étrange personne : sa fille adolescente.

03/2024

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Littérature française

Ciment

Ciment est un livre sur ce qui nous lie les uns aux autres. L'histoire est celle de Gilles, fils et petit-fils d'ingénieurs à la cimenterie d'Audaincourt. Gilles au destin tout tracé, sauf que... D'accident en grèves puis en fermeture, la cimenterie s'arrête. Gilles est enfant, adolescent, adulte. De ceux qui l'entourent, Pavel, Mady, Pompon, le coq, Virginie, Michel, Daniel, Jeannie : qui s'en tirera ? Ici, les "bons" comme les "méchants" sont faillibles comme nous, et victimes comme nous de ces étiquettes qu'on colle sur notre front quand on est encore enfant, et qu'il est si difficile de décoller. Certaines scènes de Ciment font écho à nos propres trajectoires chaotiques, maladroites, courageuses, tendues vers ce qu'on appelle le bonheur. Nous le savons bien, dès le départ la vie nous sépare entre faibles et forts (indifférents, la plupart du temps) (mais c'est justement ça, qui touche encore plus). Ciment nous emmène dans le Nord, venteux, gris, lumineux, suivre Gilles, entre ses copains, ses voisins, ses parents qui se débattent eux-mêmes avec leur existence, déjà tranchée elle aussi par la cimenterie de leur ville. Avec son troisième roman, Marianne Maury Kaufmann nous prend doucement par la main et par le coeur pour suivre des personnages attachants malgré leurs défauts, leurs maladresses, leurs illusions se démener avec leur destin. Son écriture fine, sobre, précise, sensible, narre à voix basse des confidences précieuses qui donnent toute leur saveur et toute leur mélancolie à nos existences : nos liens avec notre passé nous font défaut, et c'est en lisant Ciment, autant que Saki et L'insupportable Bassington, que nous saurons renouer avec notre identité...

05/2023

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Critique littéraire

Les Écrits de jeunesse de Flaubert

Par sa Correspondance, notamment, la vie du jeune Flaubert est assez bien connue. Ses premiers écrits, composés de quinze à vingt ans environ, restent fort méconnus : quelques romans ou essais, et deux précieux récits autobiographiques (Mémoires d'un fou et Souvenirs, notes et pensées intimes). Germaine-Marie Mason a parfaitement saisi, au-delà de leur valeur littéraire (déjà grande), l'importance de ces "écrits de jeunesse" pour la compréhension globale de l'oeuvre. Certes, il faut (tâche incontournable) commencer par examiner les "sources formatrices" : lectures, écrits, rencontres, voyages, etc. Mais, du moins dans le "cas Flaubert", il faut surtout étudier de quelle manière l'auteur de Madame Bovary fit usage de ces sources, et en particulier de ses propres textes de jeunesse. Pour Flaubert, le passé est le présent et le futur de l'oeuvre. Avec sa mémoire quasi monstrueuse, Flaubert, note Germaine-Marie Mason, "n'a cessé d'exploiter ses écrits de jeunesse qui ont alimenté presque toute son oeuvre". L'ami Maxime Du Camp confirme - au besoin : "Flaubert semble avoir eu toutes ses conceptions vers la vingtième année et avoir dépensé sa vie entière à leur donner du corps". Cette étude, démonstration définitive de cette affirmation, insiste sur deux expériences déterminantes dans la vie créatrice de Flaubert : son amour d'adolescent pour Elisa Schlesinger, modèle, usé jusqu'à la corde, de tous les amours et de toutes les femmes des "grands romans" ; et le voyage en "Orient", effectué certes plus tard (1849-1852) mais qui a, pour ainsi dire, fossilisé l'ensemble des éléments potentiellement changeants de l'art flaubertien : le lyrisme dompté, la saisie du beau à travers le vrai, l'acharnement à éliminer tout parfum de subjectivité, l'importance des contrastes (naturels et psychologiques), enfin le regard désespéré sur la nature humaine, le seul qui puisse atteindre le fond des âmes. En 1850, au moment même où, suivant Germaine-Marie Mason, Flaubert a atteint sa maturité, on peut lire dans une lettre à Louise Colet : "J'ai beaucoup pratiqué l'humanité depuis dix-huit mois ; voyager développe le mépris qu'on a pour elle".

10/2005

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Tourisme France

Brecht Evens Paris. Edition bilingue français-anglais

La collection "Travel Book" éditée par Louis Vuitton invite au voyage, qu'il soit mobile ou immobile, nourri du plaisir de l'évasion intellectuelle ou émotionnelle. Au fil des pages, les oeuvres d'artistes de renom et de jeunes talents racontent les villes et les pays parcourus, leurs chemins escarpés et leurs architectures rectilignes, les lumières, les jours et les vies qui s'y déploient. Héritiers des "Carnets de voyage" Louis Vuitton qui ont saisi durant près de vingt ans les aventures urbaines d'une poignée d'illustrateurs et aquarellistes, les "Travel Books" proposent une nouvelle vision du départ. Une vision contemporaine, où l'on explore aussi bien les mégalopoles sans sommeil que les contrées sauvages et lointaines. Une vision inédite, où l'on ose croiser les cultures en confrontant le regard des artistes à des mondes qui ne leur sont en rien familiers. Ainsi Paris vue par le Congolais Chéri Samba ou interprétée par le Belge Brecht Evens, l'île de Pâques par l'Américain Daniel Arsham, New York par le Français Jean-Philippe Delhomme, Londres par la jeune Japonaise Natsko Seki, Venise par l'illustre mangaka Jirô Taniguchi, le Vietnam par l'Italien Lorenzo Mattotti, l'Arctique par l'Irlandais Blaise Drummond, Edimbourg par Floc'h - le plus british des Français -, l'Afrique du Sud par le célèbre peintre chinois Liu Xiaodong. Chaque artiste part à la rencontre de mondes qui lui sont étrangers. Son oeil s'aiguise, piqué par la surprise de l'inconnu ou stimulé par le plaisir de la redécouverte. Le lieu devient page blanche, vierge de tout repère. Les points de vue se transforment alors en véritables propos, à la fois narratifs, tendres, pittoresques, voire satiriques. Au-delà de la vocation iconographique de ces carnets de route, la collection souligne la richesse des horizons esthétiques que recèle l'art actuel. Les univers créatifs proposés répondent d'ailleurs à une même exigence de diversité : au cours de leurs voyages, ces artistes venus du monde entier choisissent librement leur mode d'expression. Le dessin, la peinture, le collage, l'art contemporain, l'illustration, la bande dessinée ou le manga sont autant de prismes à travers lesquels retranscrire leurs regards sur l'ailleurs.

05/2016

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Religion

La transgression chrétienne des identités

Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Questions fondamentales de l'être humain à toutes les époques. Cette question de leur identité, les individus et les sociétés se la posent aujourd'hui avec d'autant plus d'inquiétude que la réponse est incertaine. Cette quête d'identité est liée à un besoin légitime d'appartenance, d'enracinement, mais celui-ci, aujourd'hui, se transforme parfois en une revendication radicalisée de particularisme communautaire, qui met en péril le vivre- ensemble en société. Comment donc empêcher les identités de se clore sur elles-mêmes ? Comment penser et vivre une identité qui se fait "en se cherchant et en s'inventant " ? Comment "chercher notre identité dans la différence" ? Ne faut-il pas transgresser les identités pour les ouvrir à l'universel ? C'est ce que fera sans hésitation Paul, le Juif, le Grec et le Romain, pour l'universel de l'amour du Christ qui l'a saisi : Il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ (Ga 3, 28). Cette ouverture à la pluralité des identités doit elle-même se traduire par une pluralité d'approches de la thématique. Se conjugueront donc les apports théologiques, exégétiques, éthiques, littéraires, philosophiques... Une conviction traverse l'ensemble des actes de ce Xe Colloque Gesché : il n'est pas d'identité humanisée dans l'enfermement, pas d'identité sans transgression, c'est-à- dire sans exposition à l'altérité de l'autre… et de soi-même, entre singularité et horizon de l'universel. Benoît Bourgine, Paul Scolas, Daniel Procureur, Frédéric Blondeau et Joseph Famerée ont élaboré ce symposium, en lien avec la faculté de théologie de Louvain-la-Neuve. Le lecteur y trouvera, plus vivant que jamais, l'esprit qui caractérise les Colloques Gesché depuis leur origine : une certaine manière de pratiquer la théologie dogmatique, à savoir, "identifier une question importante qui se pose à la foi chrétienne et qui est, en même temps, un enjeu anthropologique, un enjeu de culture et de société, et traiter cette question à partir d'éclairages multiples".

01/2012

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Littérature française

Mirabilia N°14 La maison - novembre 2019

Quels que soient sa forme et ses matériaux, elle est au centre de la vie de chacun, par nécessité ou par goût. Elle est parfois celle dont on se déprend sur un coup de tête : "Plutôt repartir, courir laventure de rencontrer enfin labri quon épuise pas" , écrit Colette dans les pages qui ouvrent ce numéro consacré à "La Maison". Elle est peut-être, à limage de La Chambre bleue de Pierre-Jean Jouve, mystérieuse et figée dans le temps ou, au contraire, familière et originelle comme la Grande Maison célébrée par Vincent Gille. Elle est encore une image dIthaque ou du Petit Liré, dont on se demande, avec Pierre Démolis, pourquoi diable il a fallu la quitter, mais dont Les parfums, les couleurs et les sons ne déserteront jamais le souvenir. Elle est, pour Bruno de la Salle, celle qui nous habite autant que nous lhabitons, et constitue avec ses semblables croisées au long dune vie un patrimoine imaginaire. Edouard Vuillard, dans ses peintures et ses lithographies, en a saisi tout lintime, toute la chaleur paisible, tout lintérieur aimé. Mais elle est aussi ce qui lentoure et sur quoi ouvrent sa porte et sa Fenêtre au nord, nous dit Anne Guglielmetti. Une maison qui ne serait pas ouverte ne serait guère quune prison. Mirabilia est donc allée avec Nicolas Garnier visiter les maisons à Chambri, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et avec Junichiro Tanizaki un Japon dont lesthétique, ô combien raffinée, diffère tellement de la nôtre. Ouverte, accueillante, telle est aussi, en actes, la maison dont nous parle Claude Mouchard, tandis que les Demeures de Silvia Radelli sont celles du bout de la vie. Maisons du vivre ensemble, nous vous aimons ! Mais que cette question est difficile à mettre en oeuvre, preuve en est lextrait des Cités-Jardins dEbezener Howard, dont le projet, près dun siècle plus tard, relève encore de lutopie. Utopie enfin des Maisons créées par André Malraux, où la culture, quil voulait révélation et partage, a rassemblé "dans lordre de lesprit" , pendant quelques années, dix pour cent de la population dune ville. Au centre de la vie de chacun, disions-nous, la maison relie le ciel et la terre, comme en témoignent les épis de faîtage égrenés au fil de ces pages.

11/2019

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Algérie

Pierre, Feuille, Ciseaux ! Alger, 20 août 1965, la discrète mise au pas de Révolution africaine

Deux mois après la prise de pouvoir armée du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l'imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l'oeil de la Sécurité avant d'être, sans que rien n'en paraisse, distribué dans les kiosques. Son directeur, l'ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, qui voulait, documents inédits à l'appui, s'y prévaloir publiquement d'être l'auteur unique de la mythique " Plateforme de la SoummamA ", est contraint à l'exil. L'enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu'occulte donne l'occasion de revenir sur le rôle joué par l'hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l'indépendance pour ceux qui se voulaient " la gauche du FLNA ", et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966. Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l'été 1956 continue à occuper dans l'imaginaire politique algérien, qu'il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par un pouvoir en mal de légitimité, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d'une refondation démocratique. Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s'est perpétuée jusqu'à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes. A ce titre, comme l'écrit Mohammed Harbi dans sa postface, la lecture de ce livre sera des plus féconde pour quiconque aspire à l'épanouissement d'une société ouverte à la pluralité des cultures, des idées et des croyances. Christian Phéline a notamment publié L'Aube d'une Révolution (Margueritte, Algérie, 26 avril 1901) (2012), Un Guadelopéen à Alger, Me Maurice L'Admiral (1864-1955) (2015), Les avocats " indigènesA " dans l'Alger coloniale (2017), Aurès 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (2018), La Terre, l'Etoile, le Couteau. Le 2 août 1936 à Alger (2021). il a co-dirigé l'ouvrage franco-algérien Défis démocratiques et affirmation nationale, Algérie 1900-1962 (2016) et co-écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (2017).

12/2023

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littérature ukrainienne

Hommage à l'Ukraine

Le 24 février 2022, quand l'armée russe a envahi l'Ukraine, la stupeur et la tristesse ont saisi le monde entier. Ont commencé à affluer dans nos médias des noms qui, jusqu'ici, ne nous étaient guère familiers, teintés de la couleur des combats et de la tragédie : Boutcha, Marioupol, Kharkiv, la mer d'Azov, Dnipro... Mais que connaissons-nous vraiment de ce pays voisin ?

Terre d'au-delà des Carpates, où les rivières coulent à travers des forêts et des steppes, l'Ukraine est aussi un pays à la culture millénaire, doté d'une scène littéraire foisonnante, encore trop peu connue en France. Nous avons donc demandé à quinze autrices et auteurs ukrainiens, de tous âges, tous milieux et toutes régions, russophones et ukrainophones, de nous raconter le lieu qui, pour eux, symbolise "leur" Ukraine. Ainsi, Kateryna Babkina nous parlera de Bakota, un village partiellement englouti par un lac de barrage dans la région de Ternopil. Artem Tchekh confrontera la Polésie, région du nord de l'Ukraine où il combat aujourd'hui et celle de Tcherkassy où il a grandi, l'enfance et l'âge adulte, la guerre et la paix.

Le poète Boris Khersonsky évoquera la ville d'Odessa tandis que Lyubko Deresh nous entraînera dans la péninsule de Trakhtemyriv, sur le Dniepr, connue pour être l'Atlantide ukrainienne. Anastasia Levkova racontera la Crimée à travers les témoignages qu'elle a recueillis des Tatars de Crimée réfugiés en Ukraine depuis l'annexion de 2014. Petro Yatsenko brossera le portrait de Kriukivshchyna, une de ces villes cossues de la banlieue ouest de Kyiv qui représentaient une forme de rêve ukrainien et qui se sont retrouvées confrontées en quelques jours à la violence de l'invasion russe. Et bien d'autres encore...

Dirigé par Emmanuel Ruben et remarquablement traduit par Iryna Dmytrychyn, ce recueil de textes inédits permettra aux lecteurs français d'appréhender l'Ukraine contemporaine à travers la littérature. Traduit de l'ukrainien et du russe par Iryna Dmytrychyn Préface d'Emmanuel Ruben et Iryna Dmytrychyn Ouvrage publié sous la direction d'Emmanuel Ruben

10/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

L'héritage des souvenirs

Ce roman retrace l'histoire réelle d'un enfant en quête de vérité sur le passé douloureux de ses parents, et qui transporte le lecteur dans un voyage émotionnel et introspectif, le plongeant au coeur des mystères familiaux et des cicatrices du passé : Doté d'une sensibilité extra-sensorielle exceptionnelle, il ressent les émotions, les chagrins et même les douleurs des autres à travers un simple regard. Il lui arrive parfois même d'en entrevoir leur destin, y compris de lui-même, refusant d'admettre ce qui pourrait être considéré comme un don. Son intuition est, par ailleurs, un précieux atout qu'il n'a parfois pas su exploiter. Il relate ici en toute sincérité les malheurs qu'il n'a pu éviter, et les miracles qui l'ont sauvé. Alors que le jour, il redoutait ses visions, pour y échapper, il se jetait sans réserve dans le travail. Les nuits étaient souvent difficiles, envahies par des rêves prémonitoires qui le laissaient éveillé jusqu'au petit matin. Avec le temps, Il découvre sa capacité à pouvoir voyager à l'intérieur de ses rêves, voire à en prendre le contrôle. Que dire de ces incroyables mystères, viennent-ils d'une certaine capacité psychique, ou d'une dimension supérieure ? Bien que cela puisse sembler captivant, il a toujours vécu cette situation comme une source de terreur et de douleur. Pris au piège et incapable d'extérioriser son malaise, il avait toujours gardé en lui ses mystères. Il partait du principe que le meilleur service à rendre aux autres, était de paraître heureux. Par-delà des circonstances, les fils du destin se sont entrelacés dans sa propre existence, déployant une série d'évènements pour la plupart positifs, et qui ont façonné son parcours avec une main invisible et bienveillante. Il n'admettra jamais le hasard ! Guidé probablement par une foi dont, au début, il n'accordait pas beaucoup d'importance, mais qui, au fil des années et des aventures, en reconnaît aujourd'hui l'existence. Enfant, son père lui avait dit, "tu es un enfant de la chance" . Si à l'époque il n'en avait pas saisi le sens, maintenant, il sait que son père avait raison

09/2023

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Actualité et médias

Menaces sur Obama. L’Amérique conservatrice à la conquête de la Maison Blanche

Novembre 2008 : l’Obamania porte au pouvoir le premier président américain noir. Un « raz-de-marée », un « événement à la portée mondiale », les superlatifs inondent la presse internationale et le monde s’enflamme pour celui qui ne pouvait tout simplement pas perdre ! En une nuit, les pages sombres des années Bush sont définitivement tournées, deux mandats passés aux oubliettes de l’Histoire et une droite américaine un peu vite enterrée. Novembre 2012 : Barack Obama joue sa réélection. Quatre ans ont passé… et cette droite américaine s’est refait une santé. Dès 2009, sa frange la plus conservatrice, la plus médiatique aussi, a saisi la crise financière puis économique pour s’offrir une tribune de choix : on commença alors en France à s’intéresser au phénomène des Tea Parties. De discours populistes en rhétorique ultraconservatrice, ils allaient secouer le système, à commencer par le coeur de l’establishment républicain. Car ces extrémistes dont on se moquait avec quelque condescendance teintée de crainte (justifiée : ils ont « pris la Chambre » aux élections de novembre 2010) sont aux premières lignes au cours des primaires : Michele Bachmann, Rick Santorum, Rick Perry ou Newt Gingrich. Le Parti républicain, lui, a choisi un adversaire pour faire face à Obama : ce sera Mitt Romney. La base n’en voulait pas. Elle se fera une raison. Car, après tout, la droite américaine au grand complet, de ses rangs les plus agités jusqu’à l’élite modérée du Parti républicain en passant par les « neocons » et les anciens de l’équipe Bush, n’a qu’un but, bien partagé celui-là : faire tomber Obama ! Y parviendront-ils ? Le résultat d’une élection ne se lit pas dans une boule de cristal mais un décryptage précis, fouillé et objectif, étayé d’entretiens de spécialistes de politique américaine sur le terrain, permet de comprendre quelles sont les forces en jeu pour cette présidentielle américaine 2012. Certaines promesses du Yes we can, dans le sillage de la bourrasque économique, se sont envolées. Le vent de l’Obamania ans pourra-t-il souffler encore ? Des menaces, bien réelles, pèsent sur Obama. Les républicains ont devant eux quelques mois pour les mettre à exécution.

10/2012

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Théâtre

Shakespeare ou L'âme dévoilée

Rarement un livre sur Shakespeare n'a mêlé aussi intimement que celui de Nicole Marchand une étude philosophique, historique et littéraire du grand dramaturge à la vie intime même de son exégète. En même temps que cet ouvrage nous dévoile la profondeur énigmatique de Shakespeare, il nous livre le témoignage vivant de ce qu'est véritablement aimer Shakespeare de tout son coeur et de toute son âme. Ce livre ne peut que bouleverser ceux qui cherchent le sens de la vie : une traversée tumultueuse de l'existence terrestre illuminée et guidée par la Lumière de l'Eternité. Sur ce plan, Shakespeare est un révélateur, un instructeur de l'âme, nous dit Nicole Marchand. Et elle le prouve ! Elle le prouve par de multiples références à l'oeuvre où la fermeté et la subtilité, jamais démenties de Shakespeare, nous placent devant les mondes multiples qui veulent attirer à eux l'âme humaine égarée. Nous sommes ainsi conduits jusque dans les sphères cosmiques qui déterminent les états correspondants de la psyché humaine, depuis la sphère terrestre, en passant par les sphères occultes, jusqu'au plus haut des Cieux. Sur le plan historique, l'auteur s'interroge sur les liens de Shakespeare avec son temps et surtout avec les théories et pratiques magiques vers lesquelles on tire généralement son oeuvre. Nicole Marchand conteste vigoureusement cette interprétation tendancieuse. Elle est conduite à examiner sans concession les thèses de l'historienne Frances A. Yates, en ce qui concerne l'interprétation et le sens spirituel des dernières oeuvres de Shakespeare, notamment La tempête : Frances A. Yates a-t-elle bien saisi les relations exactes de Shakespeare avec l'essence du rosicrucianisme ? Shakespeare était-il vraiment inspiré par le rosicrucianisme impur et semi-occulte de John Dee, ancien mage de la grande Elisabeth d'Angleterre ? Ou bien était-il, et est-il à jamais, comme Nicole Marchand le sou-tient , un parfait disciple de la pure et intangible magie christique ? Débat historique sans doute mais passionné et passionnant ! La brillante synthèse que ce livre tisse sur fond hermétique entre toutes les pièces de Shakespeare est une réjouissance pour l'esprit.

06/2013

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Littérature française

Le lac étincelant

En sortant de chez le médecin, j'étais si déprimé que je ne me sentis pas le courage de retourner directement dans mon sombre et minuscule appartement exposé plein nord. Je décidai alors de marcher en ville. Si je n'emploie pas le terme flâner c'est que, vraiment, cette marche, pour ainsi dire forcée, ne correspondait en rien à l'idée de plaisir que suggère une promenade. En fait, je ne savais plus où aller. En moins de six mois, j'avais perdu mon emploi, ma petite amie, et voilà que maintenant ma santé chancelait. Si le médecin avait tout fait pour se montrer optimiste, je sentais qu'il ne croyait pas plus que moi à ma guérison. Sans trop savoir où j'allais, sans envie, la tête vide, je me dirigeai machinalement vers une rue que je savais animée. Pourquoi elle plutôt qu'une autre ? Je n'en sais rien. Sur un étroit trottoir, j'avançai, les yeux dirigés vers le sol. Levant la tête, j'avisai une boutique que je n'avais jamais remarquée, alors que j'avais le sentiment de bien connaître ce quartier. Sans doute était-elle installée depuis très peu de temps. Je dépassai le magasin après y avoir jeté un oeil indifférent. Puis, tel un personnage de dessin animé de Tex Avery, je reculai subitement, car quelque chose dans la boutique avait attiré mon attention. Ce faisant, je heurtai quelqu'un. - Excusez-moi, dis-je, j'avais vraiment la tête ailleurs. J'espère ne pas vous avoir bles... Je m'interrompis, saisi par la beauté de la femme que j'avais bousculée. Grande, mince, élancée, c'était une très belle Italienne aux très longs cheveux noirs qui portait une jupe très courte révélant des jambes parfaites. Son visage me rappelait une figure que j'avais admirée sur plusieurs tableaux ; le plus ancien remontait au XVIIe siècle, mais j'aurais été incapable de nommer ceux qui les avaient peints. C'était manifestement la propriétaire du magasin. Cet ouvrage a obtenu le "Prix Fantastique 2015" du Cercle Littéraire Catherine de Médicis.

04/2022

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Comment Kennedy évita la Troisième Guerre mondiale

Le 16 octobre 1962, lorsque John F. Kennedy arrive dans son bureau, son conseiller lui annonce : "Monsieur le Président, nous avons maintenant les preuves photographiques formelles que les Russes ont installé des missiles offensifs à Cuba." Pendant une semaine, le monde est brutalement saisi d'angoisse. Un nouveau conflit mondial semble imminent. Aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, des magasins sont pris d'assaut et vidés de leurs stocks par des consommateurs affolés qui font des provisions de guerre. Le Pape Jean XXIII, qui a réuni à Rome le concile Vatican II, lance un appel pressant pour la sauvegarde de la paix. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui pensent, en effet, que la guerre est proche - et qu'elle sera nucléaire. Des mouvements de panique ont lieu çà et là, provoqués par des exercices d'alerte. Le climat est à la résignation et rares sont les voix qui s'élèvent pour appeler à la paix. Ce climat est alimenté depuis les années 1950 par une intense propagande antisoviétique et par la préparation du public à accepter l'utilisation d'armes nucléaires en cas de conflit. L'idée qu'une guerre risque à tout moment d'éclater est partagée au plus haut sommet de l'Etat. Un plan d'évacuation de la Maison-Blanche est même prêt. Comment Kennedy est-il parvenu à solder cette "crise des missiles" - la plus aiguë que la guerre froide ait produite - après un bras de fer d'une semaine avec Khrouchtchtev ? C'est ce que nous raconte Vincent Touze dans cet ouvrage passionnant. Car l'auteur a pu avoir accès aux enregistrements des conversations secrètes qui se déroulèrent pendant ces jours dangereux, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, entre le Président et ses conseillers. Le lecteur pourra donc suivre, jour par jour, heure par heure, comme s'il était présent dans la pièce, les discussions, souvent tendues, et observer l'évolution des réflexions quant à l'enjeu et aux stratégies imaginables. Une grande leçon de leadership, aux côtés de John F. Kennedy, durant ces journées dramatiques qui auraient pu conduire à la Troisième Guerre mondiale.

08/2022

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Histoire de France

Simone Veil et les siens

De Simone Veil, on réduit trop souvent la biographie à quelques dates phares, dont, évidemment, celles du débat sur l'IVG, en 1974. De même de son image et des rares signes électifs qui l'incarnent aux yeux des Français : un chignon fidèle qu'elle n'acceptera de défaire qu'une seule fois en public, un immuable tailleur Chanel, dont ne varie que la couleur, un collier de perles porté sur une lavallière. A la différence sans doute des simplifications biographiques, cette austérité est délibérée. Elle est aussi comme la cuirasse d'une femme parvenue au sommet de l'Etat, soucieuse d'opposer à la curiosité du public et des journalistes une image qui n'offre aucune prise, aucune perspective personnelle. Tout au long de sa vie publique, Simone Veil a soigneusement protégé son intimité familiale et amicale. Antoine, son mari, apparaît parfois au cours de ses campagnes, mais toujours saisi comme une apparition " officielle " . De même de ses enfants, photographiés publiquement, par exemple au ministère de la Santé juste avant les débats sur l'avortement, autour d'une table qui réunit la ministre et son cabinet. Certes, depuis sa retraite politique, avec le succès de ses mémoires, l'entrée à l'Académie française, la multiplication des hommages de toutes natures, se sont multiplié les incursions médiatiques dans la sphère privée de celle qui est restée si longtemps une des personnalités préférées du public. Simone Veil ne s'y est jamais prêtée volontiers et, aujourd'hui, ses deux fils livrent au compte-gouttes les images des albums photos de leur mère. Une émission de télévision ici, un ou deux articles de journaux, un nombre d'images forcément limité. C'est donc pour la première fois qu'ils ont accepté que soient publiées autant de photographies pour la plupart inédites. Cet album fait comprendre quelles étaient les racines de ses engagements, les figures familières, parents, frère et soeurs, enfants et petits-enfants, amis, lieux aimés où elle se ressourçait. Commentés par ceux-là mêmes qui lui furent si chers, ses deux fils, Jean et Pierre François.

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Littérature française

Sombre éclat

Et si l'ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fut-ce qu'un instant ? Et si, au coeur de l'horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s'entendre ? Qu'aurait-il eu à se dire ces deux hommes ; un officier " indigène " et un officier de la Wehrmacht ? Un huis clos dense, humain et tragique. Charles Ntchorere n'est pas le fruit de mon imagination. C'est un héros bien réel. Né à Libreville, il a combattu en tant que tirailleur sénégalais lors de la Première guerre mondiale qu'il achève en sergent. Il parvient au grade de capitaine avant la seconde. Cet " indigène ", comme l'on disait alors dans l'armée, et ailleurs, a reçu de nombreuses décorations pour sa bravoure. Son histoire s'achève le 7 juin dans le village d'Airaines en 1940, près d'Amiens. Après quelques jours de combat, ses hommes, une unité " mixte ", et lui doivent se rendre, débordés par la blitzkrieg et l'avancée des troupes de 7e division blindée de Rommel. Les troupes du capitaine sont restées là, un sacrifice volontaire, pour couvrir la retraite du reste de leur régiment. La Wehrmacht, à son habitude, trie les prisonniers : les simples soldats d'un côté, les officiers de l'autre. Le capitaine Ntchorere, lui, considéré comme un animal par les nazis, sera froidement exécuté d'une balle derrière la tête. S'achève l'Histoire, commence la mienne. Et si ? Et si un officier allemand, prussien de grande famille, tout en rigueur militaire, avait saisi une chance de parler avec lui ? Et si les deux hommes avaient pu échanger sur les concepts d'humanité, d'honneur, de nation, de combat, d'amour, de vie ? Et si l'ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fut-ce qu'un instant ? Et si, au coeur de l'horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s'entendre ? Je ne refais pas l'histoire. Elle est tragique. Je l'interroge puis je l'imagine. Qu'aurait-il eu à se dire ces deux hommes ? Et si ? ...

01/2022

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Témoins

Pas à pas. Au fil des heures

"Dès les premières pages de ce livre, j'ai été saisi par un sentiment d'authenticité, de présence du Seigneur. Epouse et mère comblée, Nicole affronte la pauvreté des plus pauvres. Et jésus vient. Et c'est l'expérience d'une présence et d'une tendresse qui remplissent tout, celle d'une réponse qui n'est pas la nôtre, qui est du Royaume invisible et qui déconcerte. Révélation d'un amour si grand et si proche. Jésus chemine et nous veut avec lui. Chemin d'Emmaüs, chemin de l'Eglise. Eucharistie. Présence devenue visible pour Nicole. Miracle permanent de l'Eglise. Jésus apprivoise Nicole et nous avec elle. " Puis Philippe, le compagnon très aimé, meurt subitement. Nicole vacille, hurle sa douleur, mais accepte. Et là est le signe de l'amour. De la confrontation à la douleur, peut-on oser dire absolue, de la perte irréparable avec l'amour. Nuit ? Plus que la nuit. Douleur solidifiée, écrasante. Rugissements, silence. Expérience étrange, sous le poids du roc, d'une fidélité incontournable. C'est le même amour. Accuser l'un c'est accuser l'autre, refuser l'un c'est refuser l'autre et l'on ne peut qu'aimer. Nicole aime Philippe, et Nicole aime Jésus. Elle lui crie sa souffrance et son désir de bonheur. Il lui redit sa tendresse et lui confie les siens en l'associant à son oeuvre de salut, de miséricorde infinie - une autre aventure. Pas à pas sur le chemin". (Dom Jean-Baptiste Gourion, osb Préface de "Une autre aventure") Nicole Gausseron nous livre la suite du PETIT JOURNAL, un petit recueil d'accompagnement spirituel au quotidien. Prenant avec elles ses joies et ses misères de tous les jours, elle partage ici ce qui nourrit son coeur à coeur quotidien avec Jésus. Il s'agit tout simplement de ce qui est donné au cours d'une expérience spirituelle qui sait se faire écoute. C'est à la Parole que tout nous renvoie dans ce texte qu'il faut lire en termes de Présence. On ne reçoit pas ces pages en curieux, on les accueille au profond de soi, là où nous sommes tous attendus.

06/2023