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Sciences historiques

Histoire de la ville de Niort. Des origines au XIXe siècle

"L'histoire d'une ville, qui n'a pas été capitale d'une province, est d'habitude assez insignifiante et assez monotone. Il n'en est pas ainsi pour Niort, qui possède des annales dramatiques d'un haut intérêt. Dans les temps les plus anciens, nous trouvons les premiers habitants des bourgades destinées à devenir la ville de Niort, adonnés à la pêche. Puis vient la culture des vignes, très répandue aux environs de Niort pendant le moyen âge. Enfin, la population se consacre au commerce ; la ville devient le grand entrepôt de l'Ouest ; par la Sèvre, elle touche à la mer, et la navigation prend une extension qui lui donne l'importance d'un port maritime. Le commerce l'avait enrichie, et l'avait mise en contact avec ces populations libres et indépendantes des Flandres. Elle en avait pris le caractère remuant et énergique, aussi était-elle très attachée à ses privilèges municipaux. C'est Aliénor qui a donné à notre ville la première charte municipale ; mais longtemps avant cette reine, Niort jouissait de droits précieux qui lui ont laissé ce fier sentiment de liberté que nous voyons subsister à travers les siècles... En écrivant l'histoire de Niort, nous avons essayé de retracer les événements dont cette ville a été le théâtre, et de montrer sa transformation à travers les siècles. Nous avons aussi cherché à reproduire le caractère de la population, les divers sentiments qui l'ont animée, les passions politiques et religieuses qui l'ont si profondément agitée. Nous avons aussi tenu à enregistrer ou à analyser tous les documents de l'Hôtel-de-ville qui offraient un certain intérêt. Nous avons pu ainsi reconstituer, en quelque sorte, la vie communale de notre cité. C'est principalement vers ce but que nos efforts ont tendu..."

09/2019

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Agriculture

Plutôt nourrir. L'appel d'une éleveuse

L'histoire d'une diplômée de Sciences Po devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers et militante, face à l'agro-business, de l'alternative du mode de vie paysan, solidaire et joyeux. Quand Noémie lui dit qu'elle élève maintenant des cochons dans le Gers, Clément décide d'aller voir de ses propres yeux. Il en était resté à Sciences Po, Hong Kong, Londres, la carrière... et il découvre son ancienne camarade, dans la ferme collective où elle s'est installée, en train d'aider une truie à mettre bas au plus froid de la nuit, il l'accompagne dans les ténèbres de l'abattoir et sous les néons de l'atelier où elle découpe les carcasses, bouchère parmi les bouchers. Clément, qui est plutôt végétarien, se pose des questions sur l'élevage à l'heure où le climat se dérègle. Témoin du corps-à-corps de Noémie avec la terre, avec l'animal, avec la vie, avec la mort, il appréhende la complexité d'un sujet trop souvent réduit au débat " pour ou contre la viande ". L'élevage qu'il voit n'est pas celui des vidéos-choc qui circulent sur Internet. Il préfigure le rôle que peuvent jouer les animaux dans un système alimentaire durable, sevré des énergies fossiles, aux antipodes d'une agro-industrie dans l'impasse. Mais, pour l'heure, les normes favorisent le modèle intensif dominant et poussent Noémie et d'autres petits éleveurs à se battre pour survivre et pouvoir continuer à travailler dans le respect du vivant, guidés par une joyeuse solidarité. Quitte à désobéir. Dans ce récit immersif, sensible et politique, les voix de Clément Osé et Noémie Calais se conjuguent pour nous emmener des cabanes à cochons au modèle de société que nous devons choisir pour continuer, demain, à nourrir nos corps et nos âmes.

02/2024

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Littérature française

Fragile des bronches

Le cinéaste Bertrand Blier est aussi un écrivain, ironique, tendre, insolite. Depuis 1972 (Les Valseuses), il a publié plusieurs livres. Trois d'entre eux ont connu un immense succès. Dans ce nouveau récit, il raconte une enfance à la fois réelle et réinventée, celle d'un futur cinéaste, un fils d'acteur... " fragile des bronches ". Jean-Michel Céleste est fils d'acteur. Sa mère, Gisèle, est malheureuse, elle est trompée par son mari, toujours en tournée, elle a même essayé de se jeter par la fenêtre, rattrapée in extremis. Souvent couchée, elle dépérit, le neurologue lui rend régulièrement visite. Jean-Michel, à quinze ans, grandit sans enthousiasme, malade un jour sur deux, des quintes de toux à n'en plus finir. Il aime écouter sa mère jouer du Chopin... Le médecin recommande qu'ils aillent passer quelques temps à la montagne, tous les deux, car à sa mère aussi le grand air devrait faire le plus grand bien. Ils prennent le train (encore à vapeur, dans les années 50), gare de Lyon direction Le Fayet. A la montagne, le taxi serpente à travers la forêt et les dépose devant l'établissement qui accueille Jean-Michel. Il voit avec une certaine tristesse sa mère partir ; puis découvre son chalet, et rencontre le directeur, un homme plus que sévère, injuste. Heureusement, il y a là une jolie fille, dans un second chalet, Nicole. Et heureusement, il peut retrouver sa mère, sur les pistes. Et déjeuner avec elle à l'hôtel Arbois Bettex. De la terrasse, les jours de beau temps, on peut voir le Mont-Blanc. Quand on y trouve une place... Un jour, un homme leur propose de s'assoir à sa table. Dès le début Jean-Michel sait qu'il va détester ce type de cinquante ans, trop bronzé, avec trop de dents, un type annonciateur de malheurs... De fait, une relation naît entre cet homme et sa mère. Et Jean-Michel voit des choses qu'il n'aurait pas dû voir... Il décide alors d'appeler son père à la rescousse... L'acteur débarque à la gare avec sa valise, comme un cowboy. Avec une certaine inquiétude, Jean-Michel s'interroge sur l'issue de l'affrontement, il ne peut imaginer que lui et son père finiront bientôt à Nice, aux studios de la Victorine, en compagnie d'un géant du cinéma, et que sa vie sera marquée à tout jamais par cette rencontre... Rentrée littéraire Seghers 2021.

01/2022

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Art du XXe siècle

Forever Sixties. L'esprit des années soixante dans la Collection Pinault

"FOREVER SIXTIES. LES ANNEES 1960 A TRAVERS LA COLLECTION PINAULT" UNE EXPOSITION THEMATIQUE A PARTIR DU 10 JUIN 2023 A Rennes, au Couvent des Jacobins Commissariat : Emma Lavigne, directrice générale, avec Tristan Bera, chargé de recherche Après "Debout ! " (2018) et "Au-delà de la couleur" (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l'occasion d'une exposition inédite d'oeuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault. A travers une centaine d'oeuvres emblématiques, dont certaines n'ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, "Forever Sixties" offre un éclairage sur un moment décisif de l'histoire de l'art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes. De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l'émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la guerre froide et les guerres de décolonisation, l'apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swingeing Sixties - années répressives comme intitulées par Richard Hamilton, qui joue des mots "swinging" (basculant, oscillant, dansant) et "swingeing" (drastique, sévère) -sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d'évasion. Produit et symptôme de l'époque, résolument engagé du côté du présent, le pop art aux Etats-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d'une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de traverser l'art contemporain. En rupture avec l'abstraction des années 1950, le pop, ainsi que le nouveau réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l'actualité des mass media qui transforment alors le monde occidental en un village global. Avec des oeuvres de : Richard Avedon, Evelyne Axell, Teresa Burga, Robert Collescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Richard Hamilton, Duane Hanson, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant...

07/2023

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Monographies

Caillebotte. Peintre extrême

Le peintre de la vie moderne, tel que Baudelaire le rêve en 1846, n'est-ce pas lui ? N'est-ce pas Gustave Caillebotte (1848-1894) qui, trente ans plus tard, comblera cette attente ? Ce livre est né de cette interrogation et de ce qu'elle implique dans la relecture en cours de notre modernité. D'abord relégué aux marges de l'impressionnisme, Caillebotte s'est vu revaloriser de manière éclatante depuis les années 1970. Artiste singulier, poète méthodique du Paris d'Haussmann, grand observateur du jeu amoureux, héros du yachting, fou de fleurs et de jardins, capable de tout peindre par horreur des redites, il joua un rôle crucial à d'autres titres. Collectionneur précoce des impressionnistes, il fut aussi l'organisateur de leurs expositions à partir de 1877. Lorsque Les Raboteurs de parquet, refusés au Salon, firent sensation en 1876 à la deuxième exposition impressionniste, Caillebotte n'était pas le complet débutant qu'on voyait en lui. Au lendemain de la guerre franco-prussienne, il s'était formé auprès de Léon Bonnat, tout en fréquentant l'italien Giuseppe de Nittis, l'un et l'autre l'ayant mis sur la voie d'un réalisme sévère. S'ensuivit l'inscription à l'école des Beaux-Arts du jeune homme appelé, en somme, à faire carrière dans le sillage de ses mentors. Au contraire, Caillebotte montre une grande indépendance. Il se débarrasse vite de la théâtralité de Bonnat et du pittoresque de De Nittis. Ne reste que la puissance naturaliste, une énergie qu'il met au service d'un pays qui se reconstruit, d'un Paris qui se redessine. L'historiographie récente ne dissimule pas sa préférence pour le Caillebotte le plus sujet, dit-on, au malaise existentiel, qu'il procède de son individualité ou de sa classe. Les tensions inhérentes à la plupart de ses chefs-d'oeuvre croisent ainsi la psychologie des profondeurs et la sociabilité des élites. On parle volontiers d'un besoin d'élucidation, de maîtrise, en prise avec l'angoisse même de l'assumer ou la crainte de ne pas y parvenir. Mais il faut voir au-delà. La peinture de Caillebotte témoigne d'une puissance jusque dans ses oeuvres les plus troubles. Son art oscille entre les extrêmes, sans jamais céder à l'euphorie banale d'un certain impressionnisme ni, à l'inverse, s'abandonner complaisamment au mal-être des années 1880. La tension qui plane sur l'ensemble de l'oeuvre demande à être reformulée. Elle nous livre l'une des clés de celui qui fut le vrai peintre de la vie et de la ville modernes.

10/2021

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Littérature française

Souviens-toi que l'amour n'existe pas

Françoise et Mila sont une seule et même personne qui se dédouble pour mener deux existences cloisonnées et distinctes. Françoise navigue au quotidien entre ses cours de droit à l'université, sa famille recomposée, ses amies et la relation privilégiée qu'elle entretient avec son meilleur ami, Pierre. Fuyant les sentiments suite à une déconvenue amoureuse sévère, elle se prostitue occasionnellement la nuit avec des hommes rencontrés sur Internet, satisfaisant ainsi ses propres fantasmes de désir et de séduction sous le nom de code de Mila. Par jeu et par souci d'anonymat, elle porte au cours de ces sorties un loup noir qui dissimule son visage. Un jour, Mila accepte une soirée avec un homme qui se révèle être Costa, un professeur de son université. Lorsque Costa demande à la revoir, Mila accepte et une liaison complexe, fondée sur un désir de domination réciproque, s'établit entre eux deux. Mila pense maîtriser la situation dans la mesure où elle connaît l'identité réelle de Costa, alors que lui ignore tout de la sienne. Cette illusion de contrôle la conduit à prendre des risques croissants et à accepter successivement tous les fantasmes de Costa, jusqu'à ôter le masque qu'elle porte. Mais Costa ne reconnaît pas ce visage qu'il croise régulièrement sans le voir parmi la foule des élèves qui suivent ses cours. Parallèlement à cette relation sulfureuse et clandestine, Françoise se rapproche de Pierre, l'ami secrètement amoureux d'elle depuis toujours, qui pallie le manque affectif dont elle souffre dans sa propre famille. Pierre et Françoise partagent un point commun essentiel : leurs pères ont quitté le foyer alors qu'ils étaient enfants. Etant le seul informé de la double vie de Françoise, Pierre propose d'assurer sa sécurité lors de ses sorties nocturnes. Leur relation, qui paraissait sans ambiguïté à l'origine, se complique lorsque Pierre noue une liaison durable avec une autre fille qui devient progressivement sa petite amie officielle et dont Françoise se montre excessivement jalouse. Un jeu de séduction subtil se met en place entre Pierre et Françoise. Après les examens de fin de semestre de l'université, une confrontation publique finit par avoir lieu entre Françoise et Costa, ce dernier reconnaissant alors les traits de Mila dans l'étudiante qui fréquentait son cours de droit. Choquée par la réaction glaciale et méprisante de Costa, Françoise prend brutalement conscience de ses véritables sentiments pour Pierre... Pierre et Françoise décident de donner une chance à leur histoire et semblent enfin heureux, mais pas pour longtemps...

01/2015

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Manga

The 4th Guard Tomes 4 et 5 : Pack Mangas avec 1 hors-série

Ce pack manga contient : The 4th Guard (172 pages - Volume : 4 / 9) : L'unité quatre de surveillance de la société S&D Security regroupe des spécialistes aussi beaux que bien entrainés. Alors que chacun côtoie le danger lors de différentes missions de protection, un des membres de l'unité reçoit l'ordre d'enquêter en secret sur chacun de ses collègues, et se met à fouiner dans leur vie privée... ! ? Le quotidien amoureux de l'inspecteur Taki et de Kirino, son toutou bien aimé, du sévère chef d'équipe Tosa et de son mignon petit chaton Kashiwagi, ou encore la deuxième nuit de Shin et Kôgami sont exposés au grand jour pour vous dans ce quatrième volume de votre série " The Fourth Guard " ! A travers ce célèbre manga de Mitori Fujii, plongez-vous dans le monde impitoyable desgardes du corps. Entre missions, dangers et amours, vivez des aventures aussi drôles que périlleuses ! The 4th Guard (178 pages - Volume : 5 / 9) : L'unité quatre de surveillance de la société S&D Security regroupe des spécialistes aussi beaux que bien entrainés. Le remarquable et sadique inspecteur du bureau des renseignements, Keiichi Taki, et Yuuki Kirino, nouveau garde du corps de l'agence, entretiennent une relation des plus originales : " maître et chien fidèle ". Mais quand le jeune Yuuki échoue lors de sa première mission en solo, la situation change du tout au tout !! Voilà que lui et son partenaire, Kashiwagi, décident de partir s'installer ensemble dans la résidence de l'agence, convaincus que cela leur permettra de s'améliorer en tant que gardes du corps. Mais de son côté, Taki, lui, souhaite garder Yuuki sous sa tutelle... Voici qu'approche à grands pas la première grande crise de leur relation... ! A travers ce célèbre manga de Mitori Fujii, plongez-vous dans le monde impitoyable desgardes du corps. Entre missions, dangers et amours, vivez des aventures aussi drôles que périlleuses ! The 4th Guard (400 pages - Volume : One Shot) : L'unité quatre de surveillance de la société S&D Security regroupe des spécialistes aussi beaux que bien entrainés. Mais comme tout le monde, ces courageux gardes du corps ont eu droit à leur période maladroite. Découvrez le moment où le jeune Kashiwagi prend conscience des sentiments de Tosa à son égard dans " Cat&Dogs ! ", l'histoire d'amour du brillant Kusaka dans " Mémoires de Gattendô ", ainsi que la toute première apparition de Taki !! C'est ici que la série " The Fourth Guard " trouve ses véritables origines !

09/2015

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Actualité médiatique internati

Covid 19 - Une autre vision de l'épidémie. Les vérités d'un épidémiologiste

Epidémiologiste depuis plus de trente ans, Laurent Toubiana est un scientifique expérimenté qui a suivi et analysé un grand nombre de phénomènes épidémiques en France et à l'étranger. Au tout début de la crise du Covid, entre janvier et mars 2020, il a étudié, avec plusieurs confrères, les données préliminaires qui ont été très rapidement disponibles. Il a annoncé dès le 11 mars 2020, soit une semaine avant le confinement, que l'épidémie atteindrait probablement son pic fin mars, que la phase épidémique elle-même devrait s'achever fin avril et qu'elle ne serait pas particulièrement sévère. Or, quand on regarde les chiffres deux ans plus tard, c'est exactement ce qui s'est passé : cette épidémie a causé des morts, certes, mais pas plus qu'une épidémie de grippe saisonnière. Au regard des images et des discours apocalyptiques délivrés depuis deux ans, cela semble difficile à croire mais c'est pourtant la réalité, confirmée dans ce livre par une étude rigoureuse des chiffres officiels. Au cours de cette longue crise, à plusieurs reprises et avec prudence, Laurent Toubiana, a apporté des éclaircissements pour corriger les perspectives. Il a tenté d'expliquer très tôt en quoi cette nouvelle épidémie ne correspondait pas aux descriptions dramatiques qui en était faites. Par expérience, il avait aussi averti d'un éventuel risque de panique, risque qui pouvait être amplifié par un mécanisme de mimétisme international. Mais les autorités ont choisi de ne pas écouter, et même de mépriser, les centaines de scientifiques qui, comme lui, avait averti que cette épidémie ne serait probablement pas aussi grave qu'annoncé. Nos dirigeants ont massivement cédé à la panique et préféré s'abriter derrière les modélisations absurdes qui prédisaient des centaines de milliers de morts, pour faire accepter aux populations des mesures liberticides sans aucune validité scientifique. La peur de la maladie et de la mort est profonde. Au cours de cette crise, les autorités sanitaires ont écouté les habituelles sirènes alarmistes et opté pour des mesures extravagantes. Elles ont exploité la peur et parfois l'ont engendrée et maintenue par une communication anxiogène, pour faire accepter leurs choix. Rares sont les pays qui ont fait confiance à leurs épidémiologistes. Chiffres définitifs à l'appui, Laurent Toubiana montre ici que ces pays, par exemple la Suède, ont incontestablement mieux géré cette crise à tous les niveaux. Saturation des hôpitaux, campagnes de test massives, obligation vaccinale, mortalité, le récit médiatique de cette épidémie est tout simplement mensonger. Laurent Toubiana propose d'adopter une autre vision, au plus près de la réalité.

04/2022

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Art du XXe siècle

Robert Lotiron. La poésie du quotidien

Inscrit à l'Académie Julian en 1903 où il fréquente l'atelier de Jules Lefèbvre. Il se lie d'amitié avec Roger de La Fresnaye, Paul Véra et Louis Marcousis. En 1907 il rencontre Robert Delaunay qui lui fera connaître Apollinaire, Gleizes, Metzinger et Léger. Après un court passage à l'Académie Ranson il prend son premier atelier. Ces années d'avant-guerre sont des années d'expérimentations intense. Il hésite encore entre influences impressionnistes, cézanisme géométrique, réminiscences fauves et cubisme tempéré. En 1910, il débute au Salon d'Automne ainsi qu'à celui des Indépendants. Il participe également à d'importantes expositions, entre autres à la deuxième organisée par le "Blaue Reiter" à Munich en 1912. Sa première toile importante Le Tennis lui permet de devenir sociétaire du Salon d'Automne. Après la guerre Lotiron intègre l'importante galerie Marseille où il rejoint Segonzac, Luc-Albert Moreau ou encore André Mare. Son style s'affirme à partir des années 1920 dans une combinaison toute personnelle qui mêle le souvenir de la sincérité ingénue du Douanier Rousseau, le sens de la composition, de l'opposition des formes et du rythme des couleurs hérités de Cézanne avec une palette restreinte mais riche de nuances. Ses oeuvres, généralement de petits formats mais ne manquant jamais de monumentalité, restituent sans emphase et avec sensibilité le climat d'une époque, d'une France au quotidien. Lotiron évite néanmoins tout pittoresque et toute anecdote. En 1921, la galerie Druet lui consacre une première exposition particulière. Lotiron s'impose comme l'un des paysagistes les plus en vue de son époque. Par l'intermédiaire de Paul Guillaume, le collectionneur américain Barnes fait l'acquisition, en 1923, de quatre oeuvres représentatives de son travail. Robert Lotiron sera alors présent dans toutes les grandes expositions mettant en avant l'art indépendant français de cette période. Ses oeuvres sont régulièrement acquises par l'Etat et il bénéficie dans les années 30 de plusieurs commandes de décorations murales. Vers la fin de la décennie, son art se fait plus sévère sans renoncer néanmoins au raffinement de la couleur. Après la Seconde Guerre Mondiale, il enrichit ses recherches en abordant la lithographie. Sa vision se fait de plus en plus directe et dépouillée. Il s'éteint le 18 avril 1966. Farouchement indépendant, Robert Lotiron a accueilli "toutes les libertés qui permettent d'augmenter le pouvoir d'expression, modifiant les éléments du tableau ou l'importance des valeurs sans soucis exagéré de la réalité objective". Ainsi peut-il affirmer au soir de sa vie : "Libre d'engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment".

08/2022

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Actualité médiatique internati

PSM 1-2024 : Souffrance et travail

Avec l'apparition d'un monde digitalisé, de surcroît dans unepériode post-covid, le travail revêt progressivement de nouvelles formes. Onconstate d'une part un envahissement du numérique, d'autre part une augmentationdu télétravail et des activités "distancielles" même parfois dans lesmilieux thérapeutiques, et enfin une remise en question de la logiquehiérarchique traditionnelle (mouvement que l'on retrouve initialement dans lesstart-up). Pourtant, malgré les changements repérés, la souffrance autravail reste à un "niveau élevé et inquiétant" , selon une étuderéalisée par Opinion Way en 2023. Selon ces chiffres, la détresse psychologiqueau travail toucherait presqu'un salarié sur deux (48 %). En outre, un tiers dessalariés français seraient en burn-out, et parmi eux 12 % en burn-outqualifié de "sévère" (soit plus de 2, 5 millions de personnes). Ainsi, bien quele travail représente une épreuve subjective majeure au regard del'accomplissement de soi et un puissant opérateur de santé (Clot, 2010), ilsemble également jouer un rôle puissant dans les décompensations psychiatriqueset psychosomatiques, tels que le burnout ou syndrome d'épuisement professionnel, etc. Face à cette souffrance accrue, on constate simultanément une "accélération des transformations en cours dans le champ de la santé au travail". (Jeoffrion & Manzano, 2021). De nombreux dispositifs de prévention et deprise en charge existent en effet aujourd'hui, de plus en plus variés, de ceuxdits de "l'urgence psychologique" jusqu'à ceux visant le développement desressources psycho-sociales (RPS). On peut citer la digitalisation desplateformes de prévention, le développement des méthodes d'analyses du travail, un maillage du territoire encore plus accru, avec le réseau de consultations "souffrance et travail" , la présence prépondérante de psychologues en entrepriseet dans le secteur hospitalier, la proposition quasi systématiqued'interventions immédiates et post-immédiates après événement grave, etc. Mais alors, face à cette souffrance qui ne cesse d'augmenter, que penser desdispositifs de gestion des RPS ? Doit-on penser que la prévention et la gestionde la souffrance serait l'apanage de l'expert-consultant, du psychologue ou dumédecin ? Que les acteurs de l'organisation eux-mêmes n'auraient pas, ou prou, àintervenir ? En effet, qu'en est'il de la fonction possible des dirigeants ? Desprofessionnels eux-mêmes ? Ce fut notre questionnement de départ. Pourconstruire ce numéro, nous sommes allés à la rencontre des acteurs de la santémentale au travail, que ce soit le salarié qui a vécu un épisode de burn-out, lepsychologue du personnel d'un hôpital psychiatrique, en passant par un dirigeantarchitecte et un Professeur émérite en psychologie du travail, etc.

06/2024

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Beaux arts

We

Les We vivent dans les forêts de la frontière occidentale de la Côte d'Ivoire. Leur nom signifie "les hommes qui pardonnent facilement" . Dans la vie sociale de ce peuple, la cellule familiale joue un rôle important. Chaque famille est conduite par un patriarche, révéré pour sa sagesse et sa richesse, à qui incombe de superviser la vie du clan. Il organise les mariages, règle les conflits et influence la vie religieuse. Longtemps désignés sous d'autres appellations (Guere, Wobe, Kran), les We vivent de part et d'autre de la frontière entre le Liberia et la Côte d'Ivoire - et sont de ce fait considérés, dans les deux pays, comme une population "périphérique" . Il s'agit d'une civilisation de masques, aux antipodes d'autres sociétés qui en sont dépourvues (tels les Ashanti, au Ghana). Leurs masques, pourtant, par leur hardiesse plastique, furent parmi les premiers à subjuguer les artistes cubistes en Occident. Kahnweiler, le célèbre marchand d'art de Picasso, racontait que l'artiste possédait un masque wobe et que c'est justement son étude qui poussa Picasso vers des évolutions si innovantes. Insolites, exubérants, fantasmagoriques, leurs masques surprirent par leur diversité et leur éblouissante inventivité formelle. Ils ont également influencé les oeuvres de peuples voisins. Au point que leur art, loin d'être isolé, à l'écart, perdu dans la forêt, apparaît comme une clé de voûte, un pivot - si l'on cesse de croire que la création obéit aux découpages coloniaux. Avec ce constat majeur : il s'agit bien d'une civilisation de masques, tant ils sont abondants dans chaque village. Régissant tous les domaines (juridique, mystique, agricole), ils participent aux multiples phases de la vie. Cet art évolutif, mobile, implique une différence capitale par rapport aux créations d'autres peuples, chez lesquels la morphologie détermine aisément le sens, la portée, le type de cérémonies : chez les We, la forme ne permet jamais vraiment d'inscrire l'oeuvre dans une catégorie.

01/2020

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Littérature française

Oscar de Profundis

La fin du monde est proche. Une pluie glacée s'abat sur les hordes de sans-abri à qui les nantis ont abandonné le centre-ville de Montréal. En cette nuit du 14 au 15 novembre, règne pourtant une effervescence inhabituelle : Oscar de Profundis revient dans sa ville natale pour deux concerts exceptionnels. La rock star s'est fait longtemps prier. Traumatisé enfant, Oscar a fui Montréal des années auparavant. Dans un Etat mondial qui baragouine le sino-américain, il n'a gardé de ses origines que le culte de la langue française dont il révère les écrivains - le De profundis clamavi de Baudelaire est tatoué sur son dos - et truffe de citations ses chansons. S'appliquant, grâce à son immense fortune, à vivre en marge de l'apocalypse, il accumule dans ses nombreuses résidences les vestiges - livres, disques, films ou même sépultures - d'une civilisation engloutie. L'emploi du temps de son court séjour a été verrouillé. Une immense villa du XIXe siècle accueille la star et sa suite. Tout contact avec l'extérieur est proscrit, d'autant que s'est déclarée la maladie noire, qui a déjà débarrassé plusieurs métropoles de ses miséreux. Dehors, des bandes rivales, sachant leurs jours comptés, mettent la ville à sac. L'une d'entre elles pourtant, menée par la grande Cate, aisément repérable grâce à l'épervier qui ne la quitte jamais, se résout à une ultime révolte. Quand l'état d'urgence est proclamé et les aéroports bouclés, assignant à résidence la rock star, Cate et les siens passent à l'action. Catherine Mavrikakis, sondant avec son acuité coutumière les arcanes d'un monde voué à sa perte, livre ici une envoûtante fable apocalyptique, où les dérives hallucinées d'Oscar, reclus et sous l'emprise de drogues, répondent aux atermoiements des gueux désespérés. Mais le pire n'est pas toujours sûr : après bien des péripéties, le seul libraire de la ville s'en sortira, sauvé par Scott Fitzgerald et Hermann Hesse.

08/2016

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Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

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Actualité et médias

Le temps de la vérité

Le 30 décembre 2019, Carlos Ghosn est devenu le fugitif le plus célèbre de la planète, quand le monde entier a découvert, à la une des journaux, que l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi avait réussi à s'échapper du Japon, où il était en résidence surveillée, après avoir été embastillé 130 jours au centre de détention de Kosuge, à l'issue d'une arrestation surprise le 19 novembre 2018. Avec ce livre-événement, l'opinion publique internationale va enfin pouvoir comprendre les tenants et aboutissants de ce drame. -Une tragédie personnelle et familiale : le grand patron révéré au Japon pour avoir sauvé Nissan de la faillite en 1999, celui qui a permis à Renault d'obtenir les meilleurs résultats de son histoire, est transformé du jour en lendemain en paria, arraché au monde et à sa famille. Et victime d'une violente campagne de diffamation orchestrée mondialement par le ''Vieux Nissan'' et le bureau du procureur de Tokyo. -Une tragédie industrielle : l'Alliance, premier constructeur automobile mondial en volume en 2017 et 2018, est décapitée, plongée dans une crise profonde, les actions des entreprises massacrées en bourse, au moment même où l'industrie automobile mondiale fait face à une révolution technologique sans précédent. -Un thriller politico-judiciaire : cette affaire implique au plus haut niveau le pouvoir politique au Japon et en France et décrit un système judiciaire nippon plus proche de celui d'un pays totalitaire que d'une démocratie avancée. L'enjeu est l'avenir d'un ensemble industriel employant plus de 450. 000 personnes dans le monde, dans 120 usines. Des motifs du coup d'Etat interne ayant conduit à la chute de Carlos Ghosn à la question de sa rémunération, de ses méthodes de management en passant par sa vision de l'avenir de cette industrie majeure, toutes les questions sont ici abordées. Pour comprendre ce qui s'est déjà passé et peut encore se passer. Le Japon officiel a ouvert la chasse à Carlos Ghosn. Il présente ici sa vérité.

11/2020

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Musique, danse

Lester Young

" Le génie de Lester Young tient pour une large part à son lyrisme - paradoxal, puisqu'il traduit une sorte d'exubérance désespérée ou de mélancolie euphorique, comme si la nostalgie pouvait être constructive et le passéisme futuriste. Mais il relève aussi de son aptitude à conjuguer l'excitation (voire la frénésie) et l'indolence (voire l'assoupissement), au point qu'il devient impossible de les distinguer. Il aura détenu, plus qu'aucun autre jazzman en ce siècle, le secret de la volubilité paresseuse et de l'abandon pugnace. Avec la simplicité la plus grande, dans la transparence la plus absolue, il aura su faire de son art une énigme, donnant corps à la chimère qui hante comme un spectre toute l'entreprise poétique depuis Rimbaud. " C'est cette énigme qu'explore et éclaire Alain Gerber, en évoquant, à partir de nombreux enregistrements, la destinée artistique d'un des plus grands saxophonistes ténors de la musique afro-américaine avec Coleman Hawkins, Sonny Rollins, Stan Getz et John Coltrane. L'artiste dans la et dans sa société apparaît ici : l'enfant qui reçoit de son père, musicien lui-même, un enseignement strict et se produit sur scène avant l'âge de douze ans, le réfractaire qui tâte de la prison militaire, et celui dont une crise cardiaque causée par l'abus d'alcool interrompt la vie, dans sa cinquantième année. Beaucoup de ses partenaires apparaissent dans cet ouvrage : Count Basie, avec lequel il joue à de nombreuses reprises, Billie Holiday à qui le lient une admiration et une amitié exceptionnelles, et Coleman Hawkins, prédécesseur, rival révéré au saxophone ténor. A partir de sa fascination raisonnée pour le seul être qui, depuis Tchekhov, " a donné tant de bonheur à ses semblables en leur inspirant tant de mélancolie ", l'érudition musicale et la finesse du talent littéraire d'Alain Gerber lui font réussir une gageure : s'approcher au plus près de la définition du style en musique.

08/2000

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Histoire de France

Napoléon à Sainte-Hélène

Sur le confiné le plus célèbre du monde, une vue à couper le souffle. L'épopée napoléonienne ne s'est pas terminée à Paris avec l'abdication du 22 juin 1815. Dans un tout autre cadre, un rocher au milieu de l'Atlantique-Sud, et dans un registre intime, celui du confinement de quelques Français dans une demeure humide, elle s'est poursuivie pendant six années, dont Las Cases, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, n'a donné qu'un aperçu biaisé sur les premiers mois. Ce ne fut pas une extinction lente et passive. Jusqu'à sa mort le 5 mai 1821, Napoléon mena un combat rude et solitaire contre la fatalité. Jamais, placé dans des circonstances exceptionnelles, il ne renonça à l'espérance et à la gloire, qui l'avaient animé toute sa vie. En dépit de la paranoia de ses geôliers et des petitesses de son entourage, il ne renonça à rien, et suscita aussi des complicités inattendues, au point que sa captivité aurait pu tourner autrement. L'empereur n'aimait pas les histoires écrites d'avance. Sans doute est-ce pour cela aussi qu'il continue de fasciner. A partir de sources ignorées ou inédites, Pierre Branda traite des différents aspects matériels, politiques et moraux, de l'existence de l'illustre exilé et de ce qui s'y rattache. Tous les acteurs du drame, des compagnons les plus proches aux témoins les plus humbles, des gouvernants aux anonymes, prennent consistance et mouvement, à Sainte-Hélène mais aussi à Londres, à Paris, et partout où le sort de Napoléon obsède, inquiète ou apitoie. Toutes les situations, tous les incidents, sont passés au peigne fin et rendus à leur signification véritable. Il en ressort des éclairages insolites, des portraits toujours justes et parfois sévères, des remises en perspective et, au fil de jours parfois interminables, un récit saisissant, comme si le lecteur n'en connaissait pas la fin.

01/2021

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Littérature francophone

La chair déchirée d'une petite griotte noire

Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d'une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement "réparée" , puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s'est peu à peu reconstruite. C'est sous la forme d'un roman-soliloque, avec l'assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d'un supplice et d'une renaissance à travers un conte-parabole qu'elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l'aide à surmonter l'indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes. Pascal Vrebos, producteur et présentateur de radio-télévision, dramaturge traduit et représenté jusqu'à Hollywood, professeur honoraire de l'ULB, est aussi l'auteur de romans et de témoignages comme Le Gorbatchoc. Il a rencontré de nombreuses personnalités (Les Ultimes Entretiens avec Henry Miller), a réalisé une "première" historique en interviewant durant deux heures le Roi Albert II et la Reine Paola, a signé sur Netflix, avec Georges Huercano, Soupçons, six épisodes consacrés à l'Affaire Wesphael. "Pascal Vrebos est l'auteur de plus de trente-cinq pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec succès en Belgique, mais aussi à l'étranger, là où le public ne connaît pas le Vrebos journaliste vedette de télévision. Il est aussi un auteur engagé et humaniste. Pour s'en convaincre, si besoin en était, il suffit de lire ce texte bouleversant. Vrebos est encore, à la manière de Ionesco ou Beckett, un fastueux dilapideur de créations verbales, un révélateur d'hypocrisies et de simagrées, un chercheur de vérité derrière les apparences". (Jean Jauniaux, écrivain, Président honoraire de PEN CLUB Belgique).

11/2022

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Sciences historiques

Les Fermiers de l'Île de France. L'ascension d'un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle

A quelle position sociale les élites rurales de l'Ancien Régime pouvaient-elles prétendre dans un secteur pilote du capitalisme agricole ? Comment se sont-elles renouvelées ? Et quelle fut leur action dans les transformations de l'agriculture ? En retenant comme cadre les grandes exploitations de l'Ile-de-France, dont les solides corps de ferme marquent encore les paysages, et en suivant sur plus de quatre siècles la trajectoire d'une centaine de " dynasties " de fermiers, le présent ouvrage dégage l'étonnante mobilité dont a fait preuve un groupe social installé sur place depuis le Moyen Age et toujours là aujourd'hui. En dépit de chutes sévères, en particulier à l'époque de Louis XIV, l'histoire des gros laboureurs se place sous le signe d'une spectaculaire ascension. On assiste à l'émergence, à la consolidation puis à la métamorphose d'un patronnat agricole qui va bien au-delà de l'image convenue des " coqs de village ". Le rapport à la terre, le champ des relations, les niveaux de fortune, le mode de vie, les investissements économiques et culturels érigent les grands fermiers, qui contrôlent plus que jamais le plat pays, en citoyens du monde. Ce livre est aussi l'occasion de dresser un vaste tableau de l'économie rurale, en particulier pour les XVIe et XVIIe siècles. Techniques agricoles, pratiques agraires, orientations de production soulignent les facultés d'adaptation dont la grande culture fut capable aux portes d'un marché si stimulant avant même toute révolution agricole. Chez ces fermiers à grosses bottes qui gardaient un pied au village et plaçaient l'autre à Paris, les horizons s'ouvraient toujours. Agrégé d'histoire, docteur de l'université de Paris-I, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen. Président de l'Association d'histoire des Sociétés rurales, créée en 1993, il dirige avec Ghislain Brunel la revue Histoire et Sociétés Rurales.

12/1994

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Littérature française

L'arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio

Giacomo, fils dévoué d'émigrés italiens, n'a connu depuis l'enfance que l'univers des jouets en bois fabriqués avec passion et dévouement par son père, menuisier habile, et sa mère, experte en couleurs chatoyantes. Poussé par les sévères difficultés financières auxquelles doivent faire face ses parents, il décide de se rendre en Toscane, dans le petit village de Collodi. Là, il compte bien trouver l'arbre dont le bois murmure à l'oreille de ceux qui savent entendre, et qui, travaillé par des mains savantes, s'anime pour se transformer en pantin vivant, tel le célèbre Pinocchio. Ainsi le jeune homme plein d'espoir compte-t-il sauver la petite entreprise familiale. Une fois sur place, tout l'enchante : l'Italie, sa langue, son vin, ses femmes... si belles et si fières ; mais il fait bientôt la connaissance d'un mystérieux charpentier qui lui promet de lui révéler où se trouve l'arbre magique pour lequel il a accompli son fabuleux voyage. Puis se présentent à lui d'autres personnages tout aussi truculents et inquiétants à la fois. Giacomo ne serait-il pas soumis à son tour aux mêmes pièges que ceux dont fut victime le pauvre Pinocchio ? Comment se fier à des inconnus ? Comprenant qu'il fait ses premiers pas dans la vie, des êtres malveillants pourraient bien en effet profiter de son ingénuité. Il lui faudra alors départager seul le vrai du faux, et bien choisir ses amis, pour rentrer chez lui muni d'un trésor qu'il n'aurait jamais osé convoiter. Construit comme un roman épistolaire, où le lecteur découvre les aventures du héros par le biais de lettres - drôles, poignantes et débordantes d'amour filial - écrites à ses parents, ce conte initiatique est un petit bijou littéraire, dont l'univers délicieusement poétique et fantaisiste nous réconcilie avec le rêve, le merveilleux et le monde de l'enfance.

04/2016

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Géographie

Demande(s) territoriale(s)

Pourquoi a-t-on (encore) besoin de territoires ? Comment s'expriment les demandes pour que soient créés, recréés, renouvelés des territoires ? Quels types de territoires sont attendus, souhaités ou réclamés ? Cet ouvrage propose de poursuivre la réflexion sur les enjeux contemporains du rapport des sociétés à l'espace, au pouvoir et à l'action en partant du constat que la demande territoriale est la fois sociale, culturelle, économique, politique, environnementale, matérielle et symbolique. Elle met au centre des préoccupations la dynamique de transformation sociale tendant vers une infinité de territoires bien au-delà des seuls territoires offerts par les Etats. Les textes, issus du 3e colloque du Collège international des sciences territoriales, sont organisés en 4 parties : politiques publiques environnementales, d'économie sociale et solidaire ou d'accès à la santé ; implantation universitaire dans la diversité des demandes exprimées et latentes ; demande de données territoriales pour mieux connaître les inégalités, la métropolisation ou la patrimonialisation ; diversité des refus et réticences à l'institutionnalisation ou tactiques utilisées par les territoires existants pour se relégitimer en prenant en compte de nouvelles demandes. Cet ouvrage constate qu'à chaque demande ne correspond pas une offre et réfute l'existence d'un marché territorial régulant les attentes sociales. Bien au contraire, la quête territoriale incomplète, imparfaite et infinie de nombreux collectifs tend à montrer une réinvention continuelle des cadres dans lesquels les sociétés contemporaines organisent les interactions entre les humains, les intérêts, les enjeux. La dimension territoriale de ces actions apparaît alors déterminante pour comprendre ce qui se joue avec la territorialisation des demandes sociales. Ont également contribué à cet ouvrage : Aude Arrighi, Fabienne Barataud, Jacques Baudry, Marie-Aimée Berthelot, Céline Bourbousson, Sébastien Bourdin, Arnaud Brennetot, Julie Chaurand, Johan Desbannet, Pierre Gautreau, Claude Grasland, Marianne Guérois, Eric Kergosien, Déborah Kessler-Bilthauer, Renaud Le Goix, Rachel Levy-Cohen, Malika Madelin, Elsa Martin, Myriam Matray, Florence Nussbaum, Sylvie Occelli, Christophe Parnet, Hugues Pécout, Geisa Z. Rorato, Aldomar A. Rückert, Marta Severo, Catherine Soldano, Jean-Philippe Tonneau, Jean-François Valette, Olivier Vergne.

07/2019

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Russie

Le livre noir de Vladimir Poutine

La Russie de Vladimir Poutine décryptée. Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique européen et mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe et sur l'image du pays. Il était persuadé d'obtenir une victoire facile, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. La nation ukrainienne est entrée en résistance, l'Union européenne s'est découvert une unité inattendue pour adopter de sévères sanctions contre la Russie, et les Etats-Unis ont été contraints de se réintéresser au Vieux Continent. Néanmoins, cette guerre provoque de terribles tragédies humaines, d'immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire tsariste et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du KGB ? Comment a été formé cet homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée " héroïque " de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres très meurtrières, d'abord en Tchétchénie en 1998, puis en Géorgie en 2008, en Crimée et au Donbass en 2014, et enfin dans toute l'Ukraine ? En dépit d'un réarmement massif, quelle est la valeur réelle de l'armée russe ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? - Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répond dans cet ouvrage une équipe de spécialistes de l'URSS et de la Russie, français et étrangers, menée par Galia Ackerman et Stéphane Courtois.

11/2023

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 1, Le peuple du désastre

Cet ouvrage, Le peuple du désastre, est le premier livre d'une série de onze ouvrages dédiés à La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Du 3 septembre 1939, date de la déclaration de la guerre à l'Allemagne, au 22 juin 1940, date de la signature de l'Armistice avec le IIIe Reich, la France allait entrer dans l'une des plus sombres périodes de son Histoire. Jusqu'au 10 mai 1940, tout se passa comme si les responsables militaires français s'étaient installés "confortablement" dans une Drôle de Guerre pour laquelle il semblait urgent de ne rien faire. Drôle, cette guerre l'a été par certains de ses aspects lorsque l'on songe au cas du lieutenant Lacombe, un pilote français de Morane 406, qui écopa d'un blâme sévère pour avoir attaqué l'aérodrome de Sarrebruck, détruit un Messerschmitt 109 ainsi qu'un hangar. Ce ne fut malheureusement pas un isolé. Ce manque de combativité (à quelques exceptions près) laisse-t-il supposer que les responsables militaires français étaient en attente d'un règlement pacifique du conflit ? Le 10 mai 1940, lorsque l'armée allemande passe à l'offensive en envahissant la Belgique et les Pays-Bas, on réalise qu'au manque d'initiative s'ajoute un manque de réactivité. Il est impossible de contrer la ruée des panzers conjuguée aux bombardements des Stukas de la Luftwaffe qui sèment la terreur chez les militaires comme chez les civils. La Blitzkrieg élaborée par le général von Manstein et validée par Hitler donne alors un avantage décisif aux forces allemandes. La mise en oeuvre de cette audacieuse stratégie n'avait pu être imaginée par les stratèges français. Cette carence dans l'anticipation fit que l'armée française ne sut profiter des quelques périodes de faiblesse que traversa la Wehrmacht lors de sa rapide progression et qui auraient pu entraîner un retournement de situation. Seule la volonté d'Hitler d'en découdre militairement donna la victoire à l'Allemagne. Cette même volonté belliqueuse allait l'amener plus tard à sa perte. Pour les civils, c'est l'exode. Pour les militaires, c'est la débâcle. Pour les politiques c'est la fuite vers Bordeaux. C'est un désastre dans lequel la France et ses élites se trouvèrent complétement dépassées par les événements. Grâce à son talent de journaliste et d'historien Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire partager l'intensité dramatique de cette période où l'héroïsme le plus pur côtoya la veulerie la plus sordide. Dans ses analyses minutieuses, le facteur humain reste toujours omniprésent et facilite la compréhension de cette terrible période d'où émergera la France moderne, mais aussi l'Europe en tant qu'entité économique et politique en devenir.

12/2019

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1946. "Y a-t-il quelque chose qui nous importe plus que la vérité ?"

Jean-Richard Bloch et Jean Paulhan ont 36 ans l'un et l'autre en 1920, quand commence leur correspondance. Fondateur en 1910 de L'Effort libre, Bloch est alors sous contrat avec les éditions de la NRF, où ont paru Lévy en 1912 et ... Et Cie en 1917. De son côté, Jean Paulhan, qui a publié à compte d'auteur en 1917 Le Guerrier appliqué, est le dévoué secrétaire de Jacques Rivière, directeur de La NRF depuis 1919. Leur échange va croissant jusqu'en 1932, année de parution du roman de Bloch, Sybilla, dédié à Paulhan, devenu rédacteur en chef de La NRF. Celui-ci, qui s'était montré "déçu" en 1925 de n'avoir pas retrouvé, dans La Nuit kurde et Sur un cargo, "le sévère, l'incorruptible Jean-Richard Bloch", tente alors de lier avec l'écrivain un complexe dialogue sur le pouvoir des mots : "Là où il y a pouvoir, il n'y a pas mots, et là où il y a mots, il n'y a pas pouvoir." Mais Bloch est requis par ses engagement politiques - participation au premier Congrès des Ecrivains soviétiques (1934), organisation du Congrès des Ecrivains pour la Défense de la Culture (1935), voyage à Madrid (1936) - cependant que Paulhan, conseiller municipal Front populaire à Chatenay-Malabry, orchestre dans les pages de La NRF une vive politisation des débats. Puis Bloch accepte de diriger avec Aragon le quotidien communiste Ce soir, dont le premier numéro sort le 1er mars 1937. Au lendemain du pacte germano-soviétique conclu en 1939 à Moscou, l'"embarras" entre Jean-Richard Bloch et Jean Paulhan est à son comble, et le sabordage de la revue Europe, que Bloch aurait eu l'intention de "reprendre", achève de distendre leur conversation. Bloch constate alors que "l'Europe, la guerre, les hommes de la politique ont emmêlé leurs fuseaux". Après l'offensive allemande du 10 mai 1940, ces différends paraissent "dépassés" à Jean Paulhan au profit de la seule fraternité d'armes et, bientôt, de l'entrée en Résistance. A la veille du départ de Bloch pour Moscou, Paulhan cherche une dernière fois le dialogue - qui passe toujours à ses yeux par les "questions langagières" - en lui adressant, le 22 février 1941, le début de ses Fleurs de Tarbes. Intellectuels et hommes de revue s'il en fut jamais, Jean-Richard Bloch et Jean Paulhan, écrivains l'un et l'autre, se sont connus, estimés et liés d'une amitié qui ne pouvait être qu'ombrageuse, en raison de leurs relations respectives à la politique. Leur entente, et la possibilité même de cet échange de lettres, supposait cette différence entre eux, et une façon de pleinement l'assumer.

01/2015

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Beaux arts

Libye antique. Un rêve de marbre

La Libye antique réunit deux régions qu'éloignent les rives désolées de la Grande Syrte et qu'opposent le climat, la géographie et l'histoire : la Cyrénaïque, à l'est, au relief tourmenté, îlot fertile parmi les espaces désertiques ; la Tripolitaine, à l'ouest, plate et sablonneuse, souvent aride. La première, colonie de Théra (Santorin), reste en contact étroit avec la Crète et la Grèce, tandis que la seconde se développe à partir des comptoirs commerciaux de Carthage. L'unification politique, due à Rome, l'unité spirituelle, réalisée par le christianisme puis par l'islam, ne supprimeront jamais cette dualité, encore perceptible aujourd'hui. Un égal rayonnement, toutefois, les unit, au long des treize siècles séparant la colonisation grecque (640 av. J.-C.) de la conquête arabe (642-698 apr. J.-C). En dépit des séismes, des invasions et des conquêtes, des guerres intestines et des insurrections sanglantes, telle celle des juifs, réprimée par Trajan au 11e siècle, les foyers restent immuables, sur une étroite et lumineuse bande côtière, livrant aux regards et au rêve des vues incomparables : terrasse de Cyrène, vouée à Apollon ; Sabratha la punique, romaine et byzantine ; théâtre maritime d'Apollonia, ou celui, emphatique, de Leptis, aux marbres polychromes tranchant sur le bleu de la mer ; douceur mélancolique des églises d'El Latrum (Érythron) et d'Apollonia... L'opulence est la marque de cette Afrique qui donnera à Rome l'un de ses plus grands souverains, Septime Sévère. La fécondité des terres en Cyrénaïque, fertrlés en fruits comme en céréales, propices à l'élevage des chevaux (les attelages d'Archésilas, victorieux à Delphes, furent chantés par Pindare) ; la culture du silphion, plante médicinale. négociée à prix d'or ; mais aussi le commerce en Méditerranée et le contrôle des routes caravanières par Cyrène et Leptis en rendent suffisamment compte. Cette munificence autorise, dès l'époque grecque classique, l'essor d'un urbanisme impressionnant qui ne cessera de s'amplifier lors des vastes pro-grammes d'expansion et de restauration menés à bien sous Ptolémée, Auguste, Hadrien ou Septime. La floraison des mosaïques, romaines à la villa Silin, chrétiennes et imprégnées de thèmes païens dans l'église de Gasr et Libia, exprime pareille richesse. Mais la sublime beauté de la statuaire grecque, hellénistique et romaine, dont les photographies de Gilles Mermet font jaillir lumière et relief, sont le point culminant du livre, animant d'un mouvement cyclique, sur fond noir, " la beauté qui déplace les lignes ". Sans visage pourtant, ou d'un geste le dévoilant à peine, les bustes funéraires de la nécropole de Cyrène, uniques dans la statuaire antique, inclassables et sans date, rappellent que l'exubérance vitale se fond aux ombres de la mort.

11/2010

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Religion

Le curé d'Ars. Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney

Parler de Saint Jean-Marie Vianney, c'est évoquer la figure d'un prêtre exceptionnellement mortifié, qui, pour l'amour de Dieu et la conversion des pécheurs, se privait de nourriture et de sommeil, s'imposait de rudes disciplines et surtout pratiquait le renoncement de soi à un degré héroïque. S'il est vrai qu'il n'est pas communément demandé aux fidèles de suivre cette voie d'exception, la divine Providence a disposé du moins qu'il ne manquerait jamais, à travers le monde, des pasteurs d'âmes qui, poussés par l'Esprit-Saint, n'hésiteraient pas à s'engager sur ces traces, car de tels hommes opèrent des miracles de conversion ! A tous l'exemple admirable de renoncement du Curé d'Ars, " sévère pour lui-même et doux pour les autres ", rappelle de façon éloquent et pressante la place primordiale de l'ascèse dans la vie sacerdotale... " La chasteté brillait dans son regard ", a-t-on dit du Curé d'Ars. En vérité, qui se met de son école est saisi non seulement par l'héroïsme avec lequel ce prêtre réduisit son corps en servitude, mais aussi par l'accent de conviction avec lequel il réussissait à entraîner à sa suite la foule de ses pénitents. C'est qu'il savait, par une longue pratique du confessionnal, les ravages des péchés de la chair : " S'il n'y avait pas quelques âmes pures pour dédommager le Bon Dieu, soupirait-il, vous verriez comme nous serions punis " et, parlant d'expérience, il joignait à son appel un encouragement fraternel : " La mortification a un baume et des saveurs dont on ne peut plus se passer quand on les a une fois connus... Dans cette voie, il n'y a que le premier pas qui coûté ". " Toujours prêt à répondre aux besoins des âmes ", saint Jean-Marie Vianney excella, en vrai pasteur, à leur procurer en abondance l'aliment primordial de la vérité religieuse. Il fut toute sa vie prédicateur et catéchiste. Il nous reste enfin à évoquer dans la vie de saint Jean-Marie Vianney cette forme du ministère pastoral qui lui fut ici-bas comme un long martyre et demeure à jamais attachée à sa gloire : l'administration du sacrement de Pénitence, qui en reçut un singulier éclat et produisit les fruits les plus abondants et salutaires. " Il passait en moyenne quinze heures au confessionnal chaque jour. Ce labeur quotidien commençait à 1 heure ou 2 heures du matin et ne finissait qu'à la nuit ". Et quand il tomba d'épuisement, cinq jours avant sa mort, les derniers pénitents se pressèrent au chevet du moribond. Vers la fin de sa vie, estime-t-on, le nombre annuel des pèlerins avait atteint le chiffre de 80 000. Sa Sainteté Jean XXIII.

11/2004

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Economie

La spirale de l'endettement dans le monde. Du constat de 1989 préfacé par Raymond Barre aux dérives du XXIe siècle

A des degrés divers et variables dans le temps et dans l'espace, l'endettement fait partie de la vie de tous les acteurs économiques, qu'ils soient des Etats, des entreprises ou des ménages. En 1989, la première édition de cet ouvrage ; préfacé par Raymond Barre, s'est attachée à définir l'endettement, sa nature, sa composition, et surtout à dégager des agrégats significatifs afin que des comparaisons, des analyses de niveaux d'endettement aient un sens. Après les crises aiguës de surendettement de certains pays à la fin du XIXe siècle (Grèce, Turquie, Pérou, etc.) c'est au cours des années 80 du siècle dernier que l'endettement de plusieurs pays émergents (Mexique en 1982) mais aussi de nombreux pays en développement ont provoqué des sueurs froides au système bancaire international d'où des plans "d'ajustement" (plans Baker, puis Brady) ; le tout sur fond d'un endettement nord-américain déjà fort important, financé en bonne partie par le reste du monde, dépendant et se reposant à la fois, sur la monnaie américaine. Qu'en est-il trente ans plus tard ? Les tendances lourdes ont continué, malgré des crises sévères (2007/2008) avec les Etats-Unis et le japon comme grands débiteurs mondiaux, rejoints par la Chine ; les pays de l'ex-Union soviétique ont confirmé également les prévisions d'alors tandis que l'arrivée de l'Euro n'a pas réussi à s'imposer comme devise internationale de substitution au dollar américain. Les ménages se sont aussi endettés avec frénésie, invités en cela par un système bancaire qui a joué avec le feu, tandis que les entreprises ont également utilisé les emprunts pour augmenter la valorisation boursière de leurs actifs, artificiellement gonflés. D'où l'endettement généralisé qui représente deux fois et demie le produit intérieur mondial. Est-ce soutenable ? Sûrement pas si un grain de sable venait à enrayer cette "voiture folle" ; cela peut venir d'une brusque remontée des taux qui toucherait les ménages par exemple ou des entreprises, voire de certains Etats ; certains avanceront que le monde s'est toujours dépêtré de toutes les crises jusqu'à présent, mais à quel prix ?

03/2020

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Romans historiques

La recluse

Ce fut, à travers dix siècles de chrétienté, un phénomène extraordinaire. Extraordinaire, il l'était déjà au Moyen Age où pourtant les manifestations de la foi atteignirent des sommets que nous ne pouvons imaginer. Aujourd'hui, il apparaîtrait "fou" à la plupart d'entre nous. De jeunes vierges - il y en eut des milliers et des milliers - se faisaient emmurer volontairement et à vie dans des cellules (les recluseries) accrochées au flanc d'une abbatiale, d'une église paroissiale, d'une porte de ville ou d'un pont. Jour et nuit, dans le plus grand dénuement, dans les macérations les plus sévères, dans l'exaltation du plus haut amour, elles élevaient vers Jésus, leur époux, une prière ininterrompue. Certaines devenaient folles, d'autres saintes. Des foules venaient les implorer. On écoutait leurs avis spirituels ou leurs prophéties. On les appelait les "recluses". Colette de Corbie, en Picardie, fut l'une d'elles. Et c'est à elle que Jacques Doyon s'est attaché pour nous faire participer au puissant élan de mysticisme qui parcourut tout le Moyen Age. Pour s'être pénétré de la mentalité de l'époque, à travers toutes les Règles de vie des recluses et les témoignages les concernant, il a réussi l'inimaginable : nous faire vivre la "passion" de la recluse dans tous ses instants, instants de gloire comme instants de déroute, à travers les jours, les nuits et les années. Et, dans le même temps, à nous faire comprendre toutes les implications religieuses, sociales et même politiques du phénomène qu'incarnait alors - en ce début du XV° siècle (Jeanne d'Arc apparaîtra peu après) - Colette, la "recluse de Corbie", qui deviendra l'une des femmes les plus célèbres du siècle du "Grand Schisme". Dans ce récit - qui est une reconstitution passionnée d'un comportement typiquement médiéval -, tout est authentique ou plausible, fondé sur des textes, des documents sûrs, et mieux encore sur une connaissance intime de l'époque. Travail d'historien. Mais, pour nous rendre sensible pareille "folie", avec la puissance, la ferveur et la beauté que l'on trouvera dans ce livre, il fallait aussi le talent d'un écrivain véritable - celui de Jacques Doyon.

09/1984

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Histoire internationale

L'Algérie au passé lointain. De Carthage à la Régence d'Alger

L'histoire de l'Algérie ne débute pas en 1830 et le régime algérien actuel n'est pas le retour à la Régence, après la fermeture de la parenthèse coloniale. Tout commence avec Carthage dont le millénaire a imprégné les royaumes berbères dans tous les domaines : la langue, l'économie, l'organisation de l'Etat, l'urbanisation, les arts et les techniques, les coutumes et la religion, avec le dieu principal Ba'al Hammon, version punique de l'Adonaï hébreu, les pratiques religieuses, les temples et le clergé. Carthage détruite, son héritage sera conservé par les cités puniques et les royaumes berbères de Jugurtha et Massinissa. L'Afrique romaine connut la prospérité et une intense urbanisation. A partir des Sévères, l'Afrique affirme son identité berbère dans la vie sociale, politique, municipale, militaire et religieuse avec la diffusion du culte de Saturne, simple romanisation du Ba'al-Hammon/Adonaï. Le christianisme s'implanta et prospéra avant d'être rejeté quand Augustin fit appel à l'administration pour combattre le judaïsme, les hérésies, le paganisme, le donatisme et les révoltes des circoncellions. L'occupation vandale et byzantine fut éphémère et ce sont Koseila et la Kahena, les chefs des tribus berbères christianisées et judaïsées, qui combattirent les Arabes. L'islamisation et l'arabisation qui suivirent, ne furent acceptées que remodelées pour s'intégrer dans le creuset berbère. Le Maghreb connut une certaine "renaissance", mais après l'invasion hilalienne, la coupure de la Méditerranée en deux blocs hostiles et la Reconquista d'Al-Andalus, le Maghreb se fragmente. Menacée par les Espagnols, Alger fit appel aux corsaires turcs, les frères Barberousse. La Régence d'Alger qu'ils créèrent prospéra avec l'industrie de la course, sans jamais devenir un Etat assurant les différentes fonctions régaliennes : l'administration, l'économie, la monnaie, l'éducation et tous les services publics. Plaquée sur le pays réel, la Régence disparut après la première bataille et c'est le monde berbère arabisé ou non qui s'opposera à la conquête française. Il survivra ensuite en s'adaptant pour resurgir, quand les Kabylies et les Aurès devinrent les bastions de la révolution algérienne. L'Histoire n'est pas finie.

02/2011

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Beaux arts

Bruegel

Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages de toutes saisons et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux. Après une carrière de plus de vingt ans de dessinateur et de peintre, il se fit un nom dans la "capitale du capitalisme", Anvers, le centre du commerce international et le leader du marché de l'art. Cet ouvrage examine tout l'ouvre de Bruegel alors même que sera présentée une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopéré avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures. Bruegel est ici confronté non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Le contexte historique dans lequel Bruegel a vécu est longuement décrit : c'était en effet une époque de troubles religieux intenses opposant le roi d'Espagne, le catholique Philippe II, aux calvinistes naissants. L'iconoclasme de 1566 fut un des détonateurs qui allait engendrer la fameuse Révolte des Gueux ou Guerre de Quatre-Vingts Ans. Bruegel ne fut évidemment pas indifférent à ces événements, qu'il a "discrètement" retranscris dans sa peinture, n'osant pas dénoncer clairement les abus du pouvoir tant était grand le risque de poursuites et de représailles sévères. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.

09/2011