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Essais

La psychanalyse est-elle une secte ?. Anthropologie des fondamentalistes du freudo-lacanisme

En 2010, Sophie ROBERT entame une longue enquête auprès des psychanalystes pour la réalisation d'une série documentaire. L'objectif était de savoir qui sont les psychanalystes aujourd'hui ? Comment appréhendent-ils les découvertes scientifiques et l'évolution des moeurs ? Qu'ont-ils abandonné, conservé ou adapté de l'héritage de Freud et Lacan ? Un premier film, Le MUR Mur, la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme, met en évidence le retard considérable de la France dans l'accompagnement de l'autisme. Diffusé sur le site dAutistes Sans Frontières, il se répand de façon virale dans le monde entier en quelques jours avant d'être attaqué en justice par trois psychanalystes lacaniens. Le film sera censuré pendant deux ans puis réhabilité en 2014 par la cour d'appel de Douai. En 2018, les trois psychanalystes sont condamnés à verser à la réalisatrice 50 000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive. En 2019 sort Le Phallus et le Néant, long métrage dédié à la théorie sexuelle. Une psychanalyste freudienne tentera d'empêcher in extremis sa sortie en salles, en vain. Ce livre, fruit de douze ans d'enquête dans les milieux psychanalytiques, est une anthropologie de la psychanalyse : lecture fondamentaliste de Freud et Lacan, hostilité structurelle à la science, misogynie viscérale, et manque total d'empathie à l'égard des victimes de violences sexuelles. D'où viennent ces idées ? Comment sont-elles utilisées et pourquoi sont-elles conservées et, inchangées, envers et contre tout ?

04/2023

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Philosophie

Histoire de la sexualité. Tome 1, La volonté de savoir

Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale: l'Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (la Volonté de savoir, L'usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L'archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le "sexe" et la sexualité. L'axe de cette entreprise n'est pas de s'ériger contre une "répression" de la sexualité afin de la "libérer", mais de montrer coment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s'est systématisée en une "science de la sexualité" laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l'archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropoogie,psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVII siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans le spostures récentes de "libération sexuelle", l'attitude de censure et celle d'affrnchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé: le sexe serait cause de tous les phénomènes denotre vie comme il commanderait l'ensemble de l'existence sociale.

04/2008

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Histoire internationale

Algérie, les écrivains de la décennie noire

Il y a trente ans, en octobre 1988, le monde arabe connaissait son premier "Printemps" en Algérie, suivi d'une guerre civile d'une rare violence qui saigna le pays, par l'assassinat ou par l'exil, d'une grande partie de son intelligentsia. L'une des premières victimes, le poète et journaliste de langue française Tahar Djaout tomba, en 1993, sous les balles de djihadistes islamistes. Entre études littéraires et sociologie des intellectuels, ce livre montre les conséquences de cette crise politique sur les écrivains algériens. Cette guerre civile a-t-elle été une guerre des langues, opposant anti-islamistes francophones soutenus par la France, et pro-islamistes arabophones, choc de civilisations qu'un certain discours de l'époque s'est plu à diffuser ? Il est vrai que l'ancienne puissance coloniale est redevenue à l'occasion de cette "décennie noire" un espace central pour l'exil, le débat politique, et la reconnaissance littéraire des Algériens. C'est plus largement la place de ces écrivains dans les sociétés algérienne et française qui est interrogée. Exceptionnelle par l'ampleur et la diversité de ses sources, cette étude s'adresse aux lecteurs curieux de découvrir une littérature à la fois si proche et lointaine (de langue française ou arabe : Rachid Boudjedra, Mohammed Dib, Assia Djebar, Tahar Ouettar...) ; et qu'intéressent les enjeux particulièrement actuels de l'engagement politique en période de censure religieuse, de migrations intellectuelles, et d'identités postcoloniales à l'heure de la mondialisation.

10/2018

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Critique littéraire

La responsabilité de l'écrivain. Liitérature, droit et morale en France (XIXe-XXIe siècle)

Un écrivain peut-il tout dire, et si non, quelles sont les limites ? Celles-ci ont-elles évolué, ou les interdits sont-ils permanents ? Un écrivain doit-il tout dire, et si oui, les lois de la République des lettres lui font-elles obligation d'enfreindre celles du pouvoir et de la morale ? Telles sont quelques-unes des questions qu'aborde ce livre d'une ampleur intellectuelle et politique considérable. La liberté de l'auteur est indissociable de sa responsabilité, autrement dit d'une réflexion sur le rôle social de l'écrivain et sur les pouvoirs, réels ou supposés, de l'écrit. C'est ce lien que l'une des meilleures spécialistes de la condition des écrivains à travers l'histoire s'est attachée à penser pendant dix ans. L'étude traite ces questions à quatre moments-clés, qui marquent autant d'étapes dans l'histoire de la morale publique en France : la Restauration, le Second Empire, la Troisième République et la Libération. On y revisite des procès célèbres : ceux de Béranger, Courier, Flaubert, Baudelaire, ceux des naturalistes et, à partir d'archives inédites, ceux des intellectuels collaborationnistes. L'épilogue examine la redéfinition de ces enjeux des années 1950 à nos jours : les formes de censure se font plus discrètes, la parole de l'écrivain a perdu de son poids dans l'espace public, mais l'actualité montre que la littérature peut encore être scandaleuse.

03/2011

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Histoire de France

Mon ami le Boche

Ce sont des soldats français et britanniques épuisés par d'harassants combats qui, au petit matin du 25 décembre, entendent des chants de Noël monter des tranchées allemandes. En outre, ils découvrent que des arbres de Noël sont apparus tout le long des tranchées allemandes. Leur surprise est encore plus grande quand ils voient leurs ennemis quitter leurs lignes et avancer vers eux. C'est là, dans un décor de fin du monde, de terres labourées par les obus, que ces hommes prêts à se tuer quelques instants auparavant vont sympathiser, discuter, chanter, échanger des cadeaux et même, pour certains, disputer une partie de football. Bien entendu, les différents états-majors vont réagir et tout faire pour mettre un terme à de pareils actes. Ils déplaceront ces soldats devenus "peu sûrs" et feront même donner l'artillerie pour disperser ces "amis d'un jour". La censure, en tout cas, fait bien son travail puisque, de toutes les photos qui ont été prises par des Français et des Allemands, seules quelques-unes arriveront en Grande-Bretagne, comme celle reprise en couverture de ce livre. Elles feront la "une" de nombreux journaux, dont celle du Daily Mirror. N'ont survécu donc que les témoignages des acteurs. C'est sur la trace de ceux-ci que s'est lancé Mathieu Fantin pour nous présenter un document unique et exceptionnel. La relation d'un moment d'humanité dans l'enfer.

02/2019

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Critique littéraire

Ecriture. Carnets IX 1985-1986

"Sans l'écriture, je ne suis pas" . Dans son journal, Louis Calaferte évoque sans cesse l'angoisse dans laquelle il se trouve de ne pouvoir mener à bien l'oeuvre en cours ou celle, quand il n'écrit pas, de voir à jamais tarie la source d'où elle jaillit. "Je ne vis pas : j'écris. Voilà plus de trente ans que je mijote au fond de cet enfer" . La tentation de ne plus écrire est chez lui permanente. Quelle énergie pourtant, quelle rage... et quelle production ! Voyons plutôt : en 1985, il travaille déjà à La mécanique des femmes, publie Lignes intérieures, écrit Aux armes citoyens, poursuit Promenades dans un parc, entame L'incarnation, achève Memento Mori dont il sort épuisé (ce dernier titre clôt la trilogie entamée avec Souche d'un autoportrait). A cela s'ajoutent quatre pièces de théâtre. En 1986, il tourne L'incarnation, cette plongée dans la verticalité de l'être. Les notations personnelles sur sa vie quotidienne, ses lectures, son rapport à la nature et l'amour qu'il porte à sa femme sont entrecoupées de séquences de fiction d'une étonnante étrangeté. Ce journal est à l'écrivain ce que le carnet de croquis est au peintre. On y suit les travaux en cours, pris entre apathie et effervescence. Rarement lecteur aura été à ce point immergé dans l'intensité vibrante d'un inconscient littéraire livré sans masque ni censure.

11/2001

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Religion

Un éblouissement sans fin. La poésie dans le soufisme

La poésie partage avec la mystique une même relation à l'ineffable, le recours aux symboles et à l'ambiguïté du langage. Elle permet de suggérer des réalités spirituelles que la raison ordinaire ne peut formuler. Ainsi développe-t-elle les thèmes doctrinaux du soufisme avec la subtilité nécessaire. Ainsi les maîtres soufis y expriment-ils les paradoxes vécus au cours de leur voyage initiatique. Mais la poésie n'est pas qu'un lieu d'expression mystique et de profusion de sens : elle ouvre l'âme humaine aux divers aspects et degrés de l'expérience intérieure ; plus encore, elle constitue le moule dans lequel celle-ci peut s'incarner. Cela tient à ce qu'elle entrelace les deux voies complémentaires pour cheminer vers Dieu : évocation de la Beauté et gnose. Mais aussi au fait que les poèmes transmis ont été inspirés aux cheikhs, comme le Coran a été révélé à Muhammad. En réactualisant la parole primordiale, le poème conduit donc à la réalisation majeure de l'humain : l'union à Dieu. Alors que les Dîwân, recueils poétiques, sont des mondes en soi opposant des modalités d'accès aux intrus, ce livre, poèmes commentés à l'appui, nous en fournit des clés. On comprend ainsi comment la poésie soufie, qui vise à éveiller les consciences par le paradoxe et l'illumination, échappait au mode de pensée normatif des docteurs de la Loi et a provoqué leur censure.

09/2014

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Littérature étrangère

Le temps qui manque. Mémoires

Ecrivain elle-même, épouse d'lsmail Kadaré, Helena Kadaré dévoile ici le destin d'un couple exceptionnel. Dans ce récit truffé d'événements qui sortent de l'ordinaire d'une vie à deux, surgit l'actualité du demi-siècle qui a vu l'apogée, puis l'agonie et la fin des régimes communistes à l'est de l'Europe. Dans la ronde des amitiés, des rencontres, des confidences partagées, ce couple trouve l'énergie et le courage de surmonter l'angoisse que fait peser la dictature sur les habitants du pays le plus verrouillé et le plus mystérieux d'Europe. Au-delà des très riches anecdotes, et d'un humour que seul confère l'expérience de la tragédie, ces mémoires témoignent de première main sur le complexe " travail clé laboratoire " qui voit s'élaborer l'oeuvre d'Ismail Kadaré, comme sur les stratégies employées pour déjouer la censure ou mettre à l'abri, en France, les textes les plus dangereux. Tout cet aspect se trouve enrichi par de très nombreux inédits. Cette " spéléologie " dans les sous-sols de la création littéraire explique à merveille ce qui s'est épanoui en surface : les quelque vingt mille pages de l'ouvre publiée. Tour à tour insolite, audacieuse, d'une rare franchise, pleine de légèreté et d'émotion, cette ample chronique se lit comme un roman d'aventures et de passions - celles que suscite et inspire l'amour de l'art et de la liberté.

10/2010

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Littérature étrangère

L'iliade zaporogue. Taras Boulba et ses fils

La présente édition du scénario " L'Iliade zaporogue ", proposé par le réalisateur ukrainien Victor Grès, est une réadaptation de l'oeuvre culte de Nicolas Gogol, " Taras Boulba ", au moment où sort, sur les écrans de la CEI, le film russe du même nom de son collègue Vladimir Bortko, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'écrivain. Etoffé d'extraits du scénario analogue d'Alexandre Dovjenko, jamais porté à l'écran, ce récit est augmenté de légendes toponymiques ou eschatologiques, de doumas et de chantés lyriques. La publication de ce texte dans sa forme réduite permet de donner aux lecteurs et cinéphiles la vision la plus proche de ce que serait devenue cette " Iliade zaporogue " si son réalisateur avait pu la porter à l'écran : une épopée fantastique, coulée dans l'imaginaire gogolien et teintée de surnaturel, très proche du cinéma poétique de l'Ecole de Kiev. Cependant, mis en chantier depuis près de vingt ans, le projet de ce film ne cesse de se heurter non seulement à la censure économique, mais encore à son obstruction par les instances dirigeantes, qui se complaisent à faire le jeu des incertitudes, des velléités, voire du refus total de lancer sa réalisation. Au-delà de la personnalité de Victor Grès, cinéaste aux multiples prix internationaux, c'est le devenir du cinéma ukrainien et de ses nouveaux auteurs qui semble être compromis par ceux-là mêmes qui paradoxalement le soutiennent.

06/2009

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Histoire de France

Algérie, Chronique d'une guerre amnésique. 1954-1962

Près d'un demi-siècle après la fin des " événements ", les cicatrices ne sont pas encore refermées. Le mutisme et la méfiance prévalent toujours lorsqu'il s'agit de solliciter les acteurs de la Guerre d'Algérie. Ce livre, richement documenté, aide à comprendre ce que fut réellement ce conflit : ses origines, son déroulement et son dénouement. Grâce aux archives officielles et à de nombreux témoignages authentiques publiés sans censure ni fioriture, l'auteur en évoque ses différents aspects. Au fil des mois, ce conflit prit une telle ampleur que des jeunes gens de métropole furent envoyés de l'autre côté de la Méditerranée par paquebots entiers pour être plongés, malgré eux, dans une détresse physique et psychologique sans équivalents. Malgré ces conditions difficiles, ils ont assuré le maintien de l'ordre à la demande de leur pays, pour une cause perdue. Peut-on parler de " guerre amnésique " ? Sans aucun doute, car plus que les autres, l'Algérie suscite chez ceux qui l'ont connue et aimée des sanglots de douleur muette. L'auteur a mis dans ce livre le fruit de plus de vingt-cinq années de recherches au cours desquelles il a contacté de nombreux anciens, du soldat de deuxième classe au ministre des Armées. Chapitre après chapitre, sa plume s'est tellement chargée d'émotions qu'elle vous noue parfois la gorge ou vous révolte, jusqu'à l'amertume.

02/2011

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Histoire de France

Lettres d'un interné au camp de Pithiviers. Kalma Apfelbaum (1906-1942)

" Hier a été le jour le plus triste de toute mon existence " [...] L'ordre de départ est arrivé avec une commission allemande qui réclamait 1000 hommes [...] Moi, je fais partie de ceux qui partent. [...] Nous allons voyager 15 jours dans des wagons fermés. " Ces mots, Kalma Apfelbaum les adresse, le 24 juin 1942, à " Rachel aimée " (sa femme) et à " chère unique Raymonde " (sa fille âgée de trois ans) dans la dernière lettre qu'il écrit du camp d'internement de Pithiviers. Ce que Kalma ignore, c'est la destination de ce voyage. Le convoi n° 4, dont il fait partie, quitte Pithiviers le 25 juin 1942. C'est à Auschwitz qu'il arrive le 27 juin. Kalma Apfelbaum y meurt le 11 juillet. Le 14 mai 1941, Kalma Apfelbaum avait répondu à une convocation officielle, le " billet vert ", reçu par 4 000 Juifs étrangers. Il fut au nombre de ces juifs que le gouvernement français fit interner, puis " remit " (c'était le terme officiel) aux autorités allemandes. Tout au long de son internement, Kalma écrit à Rachel et à Raymonde. À côté d'une correspondance en français, contrôlée par la censure, il envoie, clandestinement, des lettres en yiddish. L'interné n°28, Kalma Apfelbaum, essaie d'y dire, comme il ne l'avait jamais fait, son amour à ses proches, Ces lettres constituent un document de première importance. Elles sont un témoignage sur les effets de la violence nazie à laquelle les autorités françaises collaboraient.

01/2005

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Littérature étrangère

Ladysmith

Afrique du Sud, 1899. La guerre des Boers vient de commencer. Le conflit, qui ne devait durer que quelques jours, selon les prévisions des forces britanniques, a pris une tournure inattendue la petite ville de Ladysmith est encerclée par les forces Boers depuis près de quatre mois. Tandis que pleuvent les obus, des intrigues se nouent. On suit l'histoire d'amour entre Tom Bornes, soldat des troupes britanniques du général White, et Bella Kiernan, la fille d'un nationaliste irlandais en fuite : pour Bella, cette guerre est la chance inespérée d'une toute nouvelle liberté. On regarde naître l'improbable amitié entre le Dr Sterkx, dont la femme a été arrêtée par les Britanniques, et le prisonnier qu'il soigne, Muhle Maseku, un ancien mineur zoulou de Johannesburg. Les deux hommes apprendront peu à peu à se comprendre, à se respecter, et à s'aider. On découvre encore la façon dont quelques journalistes déjouent la censure militaire pour transmettre des informations à leurs journaux - parmi eux, le jeune et ambitieux Winston Churchill, alors correspondant du Morning Post. Dans Ladysmith, Giles Foden fait de nouveau preuve de son formidable talent à mêler document historique et grand roman d'aventure en s'inspirant des lettres de son arrière-grand-père, soldat durant la guerre des Boers - l'une des plus marquantes de l'histoire contemporaine anglaise. Ladysmith est un témoignage vibrant de vie, une dénonciation de l'horreur et du grotesque inhérents à la guerre et au colonialisme.

06/2004

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Sociologie

... même pas mâle ! La révolution clandestine

Il était une fois la révolution. Drôle de révolution. Sans arme, sans mort et sans violence. Sans nom, sans reconnaissance et sans célébrations. Pas de jour férié, pas de monuments, pas de plaques aux coins des rues... Pourtant, à la manière des continents qui se déplacent sans mouvement perceptible jusqu'à changer la face du monde, cette révolution bouleverse la société, impose une nouvelle réalité. Les limites entre espaces public et privé explosent. Les femmes ont massivement investi le monde du travail, la sphère publique. Que se passe-t-il à la maison ? Quand les femmes changent de place, tout le monde change de place. Mais qui s'interroge sur les ajustements qui s'imposent ? De quelle manière la politique répond-elle à ces nouvelles données ? Cette révolution est contrainte à la clandestinité. Au silence. Et ce silence a un prix. La société craque de partout. Le vieux patriarcat lève toutes sortes de troupes sauvages et pathétiques. Combat l'esprit par la censure de la parole féministe et féminine. Et contrôle les corps par la distillation quotidienne des codes pornographiques dans l'intimité de chacune. Défendre les principes et les valeurs de nos démocraties, c'est sortir cette révolution de la clandestinité. Dénoncer une citoyenneté à deux vitesses selon les sexes. Imposer la question des femmes comme un enjeu politique essentiel. Hommes et femmes ensemble, côte à côté, doivent construire un avenir différent, un monde plus juste, plus libre. Mixité ou barbarie, c'est la seule alternative.

02/2008

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Musique, danse

Verdi, l'insoumis

Verdi est un compositeur pour notre temps. Mystérieusement, il porte, comme son oeuvre, des traits qui caractérisent notre époque. Traits non seulement esthétiques, mais aussi moraux et, en un sens, politiques. Verdi, au long de ses opéras, parle des humiliés, des offensés, des mal-lotis ; il donne voix à ce que l'humiliation sociale suscite : la colère, la peur, et donc le désir de vengeance, l'instinct de sacrifice, le goût idéaliste des causes perdues, l'avidité du pouvoir. Aucun autre compositeur d'opéra n'a fait entendre de façon aussi puissante les élans profonds des âmes blessées, pour la simple raison que Verdi les a ressentis dans sa chair, en a fait l'épreuve dans sa vie d'homme. Ainsi ses opéras continuent-ils, aujourd'hui encore, de déchirer le voile des conventions et des accommodements faciles, alors que nous vivons toujours sous l'empire de ces conventions, des préjugés, des apparences. Verdi fut un homme en colère, un anticonformiste poussant parfois jusqu'à la cruauté l'expression de ses indignations ou de sa rage face à certaines situations. C'est cette insoumission foncière face aux injonctions de la mode, de la censure et des convenances, qui donne à son oeuvre la puissance qui lui a permis de traverser le temps et de rencontrer aujourd'hui encore nos rêves et nos révoltes. Sylvain Fort livre ici de cet insurgé un portrait qui n'est pas sans échos avec l'état de nos sociétés contemporaines.

02/2020

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Histoire de France

Lire sous l'Occupation. Livres, lecteurs, lectures, 1939-1944

Que lisait-on dans la France des années noires ? Comment expliquer la "faim de lecture" propre à la période de l'Occupation ? Quelle fut la part prise par le régime de Vichy dans la circulation, la diffusion, l'orientation des livres publiés ? Et celle de la Résistance dans la propagation des écrits clandestins ? Comment accéder à l'intimité des millions de lecteurs qui, cherchant à s'évader hors d'un quotidien éprouvant, trouvèrent alors refuge dans un ailleurs fait de phrases imprimées ? Stratégies et pratiques des éditeurs, querelles autour du patrimoine littéraire, réorganisation corporative de la chaîne du livre, listes d'interdictions et spoliations de l'occupant, écrivains partagés entre collaboration, accommodement, évitement, insoumission : Jacques Cantier signe la première histoire totale du livre et de la lecture entre 1939 et 1945, des politiques de censure mises en oeuvre par Vichy à l'ébullition culturelle de la Libération. Archives publiques, critiques littéraires, notes de lecture mais aussi écrits du for privé permettent de retrouver les traces intimes des actes de lecture : écoliers de la France rurale cherchant à élargir leur horizon, adolescents parisiens en quête d'initiation, prisonniers de guerre tentant de maintenir une vie de l'esprit, victimes de la persécution antisémite en quête de réarmement moral... Jacques Cantier montre qu'en dépit de la défaite, de la peur et des privations, la France continue à lire et à être le théâtre d'une foisonnante vie littéraire et intellectuelle.

01/2019

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Théâtre

Comédie héroïque ; Fruits du néant

Dans ce cinquième et dernier opus des oeuvres choisies de Ferdinand Bruckner, deux pièces interrogent la société européenne d'après-guerre dans une écriture d'une étonnante actualité. Mme de Staël est en émoi. Son prochain pamphlet dénonçant le despotisme de Napoléon Ier est menacé de censure par l'Empereur. Doit-elle se soumettre à l'inexorable et couler des jours heureux en Suisse ou bien risquer de tout perdre en s'accrochant à ses valeurs républicaines ? Comédie héroïque est une formidable pièce historique qui voit s'affronter une femme de lettres et un homme de pouvoir, l'idéalisme humaniste à l'opportunisme politique. Au-delà des savoureuses joutes verbales entre l'écrivaine et ses compagnons de route, se déroule sous nos yeux la confrontation d'une femme aux limites éthiques de son engagement politique. La jeunesse perdue qui hante Fruits du néant pense au futur avant de jouer à la roulette russe. Comment, en effet, se construire un avenir lorsque nos aînés ne nous ont laissé en héritage que le vide ? Drogue, haine, meurtre, tous les moyens sont bons pour exorciser les démons du passé nazi de leurs parents. C'est à ce prix que ces jeunes pourront accéder à la rédemption et prendre en main leur avenir. La critique sociale acerbe qui sous-tend ce récit d'un road-trip nihiliste résonne depuis l'Allemagne post-Reich jusqu'aux oreilles de la jeunesse d'aujourd'hui avec autant de vérité.

09/2016

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Théâtre

Aux origines du théâtre patriotique

L'union des arts, leur ouverture au plus grand nombre sont au coeur du projet de régénération porté par les révolutionnaires français. Le théâtre connaît alors un véritable âge d'or, comme en témoignent la multiplication des salles et l'émergence de quantité de nouveaux talents, chez les auteurs comme chez les comédiens, chez les professionnels comme chez les amateurs. Au nom du projet émancipateur de la République, les conventionnels élèvent le théâtre au rang d'"école primaire pour adultes". Des débats sur son utilité pédagogique animent les Assemblées, le Comité de salut public, les clubs, les sociétés, les journaux, au risque d'une censure qui échappe aux seuls critiques, et dont sont volontiers partie prenante les spectateurs. C'est ce foisonnement sans précédent que fait revivre Philippe Bourdin dans cette fresque captivante consacrée aux arts de la scène sous la Révolution. Un rayonnement notamment associé aux noms d'André Chénier, Chamfort, Fabre d'Eglantine, Olympe de Gouges. L'incarnation des gloires républicaines se fait certes par le geste mais tout autant par le verbe. Minoritaire mais conquérant, le théâtre patriotique met en scène des personnages-orateurs : représentants du peuple, maires, officiers, instituteurs, curés patriotes ou, plus simplement, pères et mères de famille anonymes. Ils usent d'un discours de justification, de l'éloge, de la célébration, pour construire sur le vif de l'événement une légende nationale immédiate, un héroïsme à partager.

01/2017

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Communication - Médias

De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté d'expression

Qu'elle provienne du Canard enchainé, des Guignols de l'info ou de Dieudonné, la satire frappe et scandalise. Elle bouscule les normes sociales et dérange le politique en usant d'armes singulières : le comique, l'exagération et la caricature. Distincte du simple pamphlet, elle est d'abord un genre littéraire et artistique dans lequel le satiriste oppose ses valeurs morales à une réalité qu'il juge absurde. Les attentats contre Charlie Hebdo de 2015, les polémiques à répétition au sujet de dessins de presse et de certains registres humoristiques révèlent que la satire se situe sur une ligne de crête : dénonçant les travers de la société ou le ridicule de certains comportements, elle est souvent accusée de mépriser les plus faibles et de tourner en dérision les choses les plus sacrées. En réunissant historiens, juristes, philosophes, politistes, sociologues et linguistes, cet ouvrage offre un large regard sur la pratique satirique, sur les contraintes qui l'entourent et les conditions qui la rendent possible, notamment les contours de la liberté d'expression. Il examine la façon dont la satire se construit entre conventions artistiques et règles juridiques, comment elle a évolué dans ses formes, ses contenus et ses stratégies depuis le XIXe siècle jusqu'à ses usages politiques récents, en particulier pendant les élections présidentielles de 2017. Alors qu'elle doit désormais jouer avec un nouvel "esprit de censure", la sabre montre qu'elle est depuis bien longtemps l'art périlleux de choisir ses cibles.

03/2021

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Romans historiques

Les Grands romans d'Alexandre Dumas : Les mousquetaires. Vingt ans après. Les trois mousquetaires

" Les trois Mousquetaires ", " Vingt Ans après ", " Le Vicomte de Bragelonne " sont beaucoup plus que des romans : ils constituent notre seule épopée, suite d'actions héroïques étonnantes qui blasonnent ce que l'on pourrait appeler la " mythologie française " dans laquelle chacun de nous peut se reconnaître, trahi quelques fois, mais traduit pourtant. Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan, s'ils n'ont réussi, à eux quatre, qu'à mettre au monde un enfant romanesque trop faible et trop sentimental, sont cependant les véritables pères de la France. Nous sommes tous de leur engeance. Aussi l'édition de la suite des " Mousquetaires " que nous avons conçue ressortit-elle du devoir filial : ce n'est pas une 1002e édition, c'est un essai obstiné de restituer la fraîcheur des textes : la relecture des manuscrits a permis de rétablir tel chapitre oublié, tel passage amoral censuré ; la correspondance, les articles de journaux de l'époque éclairent la genèse de l'œuvre ; enfin, une annotation essentielle qui s'appuie sur des dictionnaires critiques recensant personnages et personnes cités en facilite la parfaite compréhension. Dumas, à l'extrême fin de sa vie, s'inquiétait de la postérité de son œuvre : " Crois-tu qu'il restera quelque chose de moi ? " demandait-il à son fils. " Tu peux être tranquille, il restera beaucoup de toi ", lui répondait celui-ci. Cent vingt ans plus tard, nous faisons la même réponse, nous, les autres fils d'Alexandre Dumas. CLAUDE SCHOPP.

11/1991

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Première guerre mondiale

La paix dans la guerre. Espoirs et expériences de paix (1914-1919)

Entre 1914 et 1919, la question de la paix occupe dans les imaginaires et les pratiques des sociétés en guerre une place beaucoup plus centrale que celle généralement établie par l'historiographie. Si la violence de l'affrontement diffuse largement ses effets à l'ensemble du corps social, elle est pourtant loin d'anéantir la "culture de paix" forgée durant les longues décennies de paix de l'avant-1914. En temps de guerre, la paix devient un "horizon d'attente" pour les combattants et l'arrière engagés dans une "guerre pour la paix" , mais aussi une succession d'expériences éphémères permettant de s'évader temporairement du conflit (permissions, distractions, fraternisations, etc.), et bientôt une revendication de plus en plus obsédante à mesure que la perspective d'une paix victorieuse semble s'éloigner, conduisant les Etats belligérants à explorer secrètement les possibilités d'une paix négociée. Grâce à une grande variété d'approches, croisant les dimensions militaires, politiques, sociales et culturelles de la Grande Guerre, cet ouvrage entend étudier ce va-et-vient, dans un temps pétri par la guerre, entre le souvenir de la paix d'hier et l'impatience de son retour, en insistant sur les ambiguïtés du discours de la paix en temps de guerre, ses difficultés d'expression dans un contexte de censure, mais aussi son instrumentalisation quand il s'agit de définir concrètement cette paix ou de la mettre en oeuvre.

03/2022

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Littérature étrangère

Gloire incertaine

Ce texte polyphonique er littéraire, dont les personnages se répondent au gré de leurs aventures et idéaux, se déploie sur plusieurs périodes de la guerre d'Espagne, entre échanges épistolaires, dialogues travaillés à la serpe et prose philosophique d'une grande portée. On y suit Lluís, jeune soldat sur le front républicain ; Trini, sa compagne anarchiste restée à Barcelone avec leur enfant ; Soleràs, personnage qui fascine tous ceux qui le croisent ; et Cruells, jeune séminariste et confident des guerres intérieures de ses compagnons de tranchée. " Des héros - combattants, volontaires ou non, sur le front d'Aragon - en proie à une situation qui les dépasse et les transforme en pions d'un jeu qu'ils ne maîtrisent pas. Leurs souffrances, leurs doutes, leurs héroïsmes, leurs sacrifices, incarnent "the uncertain glory of an April day", phrase de Shakespeare qui donne au livre son titre ", comme le souligne l'auteur Juan Goytisolo, qui a permis de faire connaître ce roman majeur de la culture catalane. Gloire incertaine, oeuvre multiple et existentielle, est donc une perle rare qui a vécu de multiples vies au gré des coupes chirurgicales imposées par la censure franquiste, de ses différentes publications et du développement du texte jusqu'à la mort de son auteur en 1983. Premier roman écrit par un républicain espagnol sur la guerre civile, il se réapproprie ces combats dont Malraux, Hemingway, Bernanos, Orwell avaient fait un sujet mythique.

10/2018

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Littérature française

Les larmes de Narcisse

Né du projet de deux amants, Lotus Eaters est un monde virtuel qui se veut garant de la liberté d'expression et de comportement. Théa et Gary s'y retrouvent en secret, elle en Amérique, lui à Londres, grâce à des capteurs qui relaient tous leurs sens, y compris le toucher. Dans une société new-yorkaise où la censure incite à fuir dans le virtuel, l'amour peut-il ouvrir de nouveaux possibles ? Réflexion sur le pouvoir troublant du narcissisme dans nos vies de plus en plus dématérialisées, ce roman retrace aussi l'émancipation d'une jeune femme portée par son idéalisme et son talent, à contre-courant des préjugés de l'époque. "Un soir, alors qu'ils peaufinaient leur projet, Gary s'assit à côté d'elle. Leurs mains se frôlèrent par inadvertance, leurs mains ou plutôt leurs gants, mais le degré de technicité de ces prothèses était tel que Théa fut parcourue d'un frisson. Ses doigts avaient instinctivement reconnu la peau de Gary, ils avaient capté sa chaleur et son grain. "Tu es seule ? " lui demanda-t-il. Théa était assise sur son lit entre L'Aleph de Borges et un bol de framboises auquel elle n'avait pas eu le temps de toucher. Gary était déjà arrivé lorsqu'elle s'était connectée. Oliver n'était pas encore rentré. Le jeudi soir, il prétendait pratiquer l'escalade, sans préciser sur quel type de paroi".

02/2024

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Actualité médiatique France

Le Boa. Comment Vincent Bolloré m'a avalé

Un témoignage de l'intérieur du groupe Prisma Media sur sa prise de contrôle et son management impitoyable par la galaxie Bolloré. En 2021, Prisma Media, ses onze cents salariés et ses célèbres titres - Géo, Capital, Voici, Femme actuelle... - ont été rachetés par la société Vivendi, avec, à sa tête, le milliardaire controversé Vincent Bolloré. Bolloré, surnommé le " Boa " pour sa boulimie de médias, a aussi conquis ces dernières années Havas, Canal +, CNews, puis le groupe Lagardère (Hachette Livre, Europe 1, Paris Match, Le Journal du Dimanche)... Il est réputé pour faire régner la peur, provoquer des grèves et des démissions là où son pouvoir s'installe et où plane l'ombre de la censure. Salarié et représentant du personnel chez Prisma, Jean-Marie Bretagne raconte au jour le jour, de l'intérieur, la transformation de son entreprise " avalée " par Bolloré. Réductions de coûts, licenciements brutaux : exsangues, les magazines se dégradent. Certains journalistes finissent en arrêt maladie, dégoûtés de leur métier et d'eux-mêmes. Des dizaines d'autres préfèrent partir. Ce témoignage glaçant nous renvoie à des questions qui nous concernent tous. Que valent les organes de presse et la neutralité de leurs informations, quand ils appartiennent à des milliardaires ? Sommes-nous de simples machines à produire des profits, comme le voudraient tous les boas de la terre, ou y a-t-il encore une place pour la dignité et l'épanouissement dans notre travail ?

09/2023

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sociologie du genre

Le chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine

Pinar Selek s'intéresse aux différentes étapes de la construction de la domination hégémonique masculine, essayant de " sonder les ténèbres qui font d'un bébé un assassin ". L'enquête de terrain initiale menée en 2007, l'avait conduite à rencontrer des hommes d'origines géographiques et de milieux sociaux très différents sur plusieurs générations ayant seulement en commun d'avoir été obligés de faire leur service militaire, obligatoire en Turquie. Ce fut l'objet d'un premier ouvrage, "Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante - Devenir homme en rampant" (L'Harmattan, 2014). L'autrice y étudiait les différents mécanismes à l'oeuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d'ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force. Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pinar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l'égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques. Un texte fort et nécessaire. C'est dans un cadre très particulier, celui du système répressif turc, que Pinar Selek a mené son enquête, défiant la censure omniprésente. Exilée en France depuis 2011, elle est victime d'un acharnement judiciaire de la part de l'Etat turc depuis 25 ans et menacée de mort.

10/2023

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Littérature érotique

La philosophie dans le boudoir. Ou les instituteurs immoraux - Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles

Sous-titré "Les instituteurs immoraux", publié anonymement en 1795 et censuré jusqu'au XXe siècle, "La Philosophie dans le boudoir" de Sade est sans doute l'exaltation la plus aiguë de l'érotisme offerte par les lettres françaises. L'ouvrage nous propose comme principale fiction l'éducation sexuelle, par trois débauchés, d'une ingénue de 15 ans à peine sortie du couvent. Il est traité sous forme de sept dialogues, dont les répliques constituent souvent de longues dissertations érotico-didactiques. Mais la théorie est souvent interrompue par la réalisation pratique des débauches enseignées. La préface, adressée "Aux libertins" , est très explicite : "Voluptueux de tous les âges et de tous les sexes, c'est à vous seuls que j'offre cet ouvrage ; nourrissez-vous de ses principes, ils favorisent vos passions, et ces passions, dont de froids et plats moralistes vous effraient, ne sont que les moyens que la nature emploie pour faire parvenir l'homme aux vues qu'elles a sur lui ; n'écoutez que ces passions délicieuses, leur organe est le seul qui doive vous conduire au bonheur". Un pamphlet intitulé "Français, encore un effort si vous voulez être républicains", est inséré au milieu de "La Philosophie dans le boudoir". Les idées exprimées dans les dialogues y sont reprises succintement et soutenues par des considérations philosophiques révolutionnaires qui développent une critique impitoyable de toutes les contraintes sociales visant à réduire l'incoercible désir humain.

11/2023

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Première guerre mondiale

Noiz Arte ? Jusqu'à quand ? 11 Novembre 1917 - 16 Juin 1918

Le tout jeune professeur – il n'a pas vingt ans – est appelé comme tant d'autres. Né à Ascain, bachelier à 15 ans, Joseph avait envie de voir, d'apprendre encore, de vivre. S'offre à lui la plus sotte, la plus bestiale des aventures : la guerre. Il était singulier : basque, érudit déjà, croyant, fantasque, affectueux. Il devient un matricule, on l'uniforme. On lui dit "va", il va, "creuse", il creuse. Marche, veille. Il n'est pas dans le combat. Pas de haine, ni d'enthousiasme. La guerre c'est son devoir. Ceux de son sang savent l'effort et le don de soi. Il sert. Il observe tout : ses camarades, l'ennemi, lui-même, les civils rencontrés, les maisons, les champs, les arbres. Et il écrit, souvent, très souvent, presque tous les jours, à sa soeur restée au pays, à Ascain. Il sait écrire. L'émotion, l'état d'âme, la colère parfois, la fatigue. Avec pudeur, avec tendresse pour Maria Dominica et les parents qu'il faut ménager. La censure veille. On ne peut pas tout dire. Alors il y a la langue basque. La phrase de connivence s'intercale soudain dans le texte insipide et c'est comme le clin d'oeil du joueur de muss qui dit tout à qui sait le comprendre. Le 16 juin au matin, la balle allemande entre par une oreille et sort par l'autre. Il tombe. Un soupir. Parenthèse fermée. Point final. 20 ans.

05/2022

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Sciences politiques

Terrorisme. Regards croisés dans l'après-11 septembre

Le 11 Septembre 2001 fut très certainement un évènement dont l'avènement et la fulgurance auront transfiguré notre connaissance du terrorisme comme phénomène prégnant durant le XXe ,siècle et comme phénomène en transformation dans l'après-guerre froide. Le 11 Septembre constitue-t-il une césure fondamentale ? C'est une des questions auxquelles cet ouvrage ambitionne de répondre. Au dixième anniversaire des attaques du 11 Septembre, le recul autorise une réflexion sur les incidences, des comparaisons concluant à l'exceptionnalité de l'évènement et qui tracent les contours d'une prospective quant à la possibilité d'une récurrence d'un tel évènement. Interrogé à travers une perspective interdisciplinaire, à travers des grilles régionales et locales, cet évènement est aussi éclairé par un témoignage d'un praticien américain de la lutte anti-terroriste, ayant vécu l'évènement et ayant travaillé dans la sphère de la sécurité dans le post-11 Septembre. Fruit de croisements de perspectives, cet ouvrage se veut un jalon pour une réflexion politologique particulière sur le 11 Septembre, ses prolongements, ses retentissements.

06/2011

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Médecine du sport

Violences sexuelles et sport. L'essentiel pour agir

Les violences sexuelles au même titre que les violences physiques ou psychologiques sont une réalité du milieu sportif dont la prise de conscience en France et dans le monde s'est faite grâce aux témoignages de sportives de haut niveau et à des enquêtes médiatiques à large échelle. Une récente étude sur les violences interpersonnelles montre que près de 14 % des adultes interrogés ont subi des violences sexuelles avant 18 ans lors de leur pratique sportive ; les cas de violences de tout type étant proches de 30% chez les personnes issues de minorités ethniques ou LGBT et celles présentant un handicap ou pratiquant au niveau international. Ces violences sont parfois sous-tendues par une relation de pouvoir et de contrôle entre des entraîneurs et des sportifs ou des sportives relation qui s'inscrit dans un contexte d'emprise systémique. Cet ouvrage propose une approche pluridisciplinaire inédite sur les violences sexuelles et de genre dans le champ du sport en les intégrant aux données disponibles sur d'autres violences et dans d'autres domaines. Les éléments abordés permettent au lecteur d'accroître l'efficacité de ses actions grâce à une meilleure compréhension des enjeux et des logiques de ces violences l'établissement de plans d'action concertés une structuration de l'écoute et de l'accompagnement l'organisation de la prévention et de la formation de tous les acteurs et actrices du sport et de son écosystème. L'ouvrage est organisé en trois temps : définitions et mécanismes ; accueil écoute et signalement ; formation et prévention. Coordonné par Olivier Coste et Philippe Liotard l'ouvrage réuni plus d'une trentaine d'experts et d'expertes des violences. Il s'adresse aux spécialistes de la santé (médecins kinésithérapeutes diététiciens psychologues...) à l'entourage du sportif (éducateurs entraîneurs préparateurs physiques et mentaux dirigeants de clubs...) ainsi qu'aux sportifs et sportives et à leurs parents. Il cible également toute personne intéressée par le sujet des violences sexuelles et des maltraitances et qui se trouve dépourvue face à ce problème dont parler reste difficile. Olivier Coste est médecin du sport et docteur d'université en biologie de la santé médecin inspecteur en chef de santé publique et médecin conseiller de la DRAJES Occitanie à Montpellier. Philipe Liotard est sociologue anthropologue et historien du sport au laboratoire sur les Vulnérabilités et l'Innovation dans le Sport (L-VIS) de l'Université Claude Bernard Lyon 1.

06/2024

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Sociologie

Le capital sexuel

Recours à la chirurgie esthétique, apparition de coaches en séduction, développement du marché du sex-toy et du roman érotique... De plus en plus, le sexe est une ressource en vue de gains. Mais il y a davantage : au-delà de la marchandisation des corps, la liberté sexuelle augmente la valeur économique des individus. Nombreux sont ceux qui se servent du sexe pour se valoriser, c'est-à-dire augmenter leur valeur sur le marché du travail. Les états psychologiques, dispositions émotionnelles et autres expériences sexuelles contribuent à l'employabilité des personnes, ainsi qu'à leurs succès professionnels. Non seulement notre sexualité concourt à la reproduction du capitalisme, mais le néolibéralisme a étendu son pouvoir à notre sphère la plus intime. Un essai-phare entre sociologie, science politique et philosophie, pour une approche critique de la sexualité - et du capitalisme. Dana Kaplan est docteure de l'Université hébraïque de Jérusalem. Sociologue de la culture, elle travaille sur les sexualités hétéro et LGBTQ en lien avec la classe sociale et les processus de subjectivation. Sociologue, directrice d'études à l'EHESS, Eva Illouz travaille sur la marchandisation des émotions et l'impact du capitalisme sur nos affects. Récompensée en 2018 par le prix EMET pour l'ensemble de son oeuvre, elle est l'autrice d'une quinzaine de livres traduits dans le monde entier, tels que Pourquoi l'amour fait mal (Seuil, 2012) et La Fin de l'amour (Seuil, 2020). Traduit de l'anglais par Charlotte Matoussowsky

11/2023

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Littérature étrangère

Le seul héritage

Une question d'amour-propre (1964), Le sarcophage (1971), Le seul héritage (1974) : trois recueils de nouvelles qui peuvent se lire séparément, tout en formant une trilogie. Même personnage principal (l'auteur) ; mêmes lieux (Thessalonique et ses environs, presque toujours) ; mêmes époques (l'entre-deux-guerres, l'Occupation, la guerre civile qui la suivit, à savoir l'enfance, l'adolescence et la jeunesse de Ioànnou). Le passé remonte par fragments, sans souci de chronologie, dessinant peu à peu une autobiographie-mosaïque. Dans ces pages, cependant, "nous" est aussi fréquent que "je" : les récits de Ioànnou sont la chronique éclatée d'une famille grecque, d'une ville, d'une société, d'un pays. Ce qui distingue sans doute Le seul héritage des recueils précédents, c'est la présence accrue de la population de ce lieu et de ce temps-là dans son extrême diversité, aujourd'hui perdue : Grecs de souche ou réfugiés, Juifs, Roms, Vlaques se côtoyaient alors à Thessalonique, ville accueillante, maternelle, qui constitua dans les années 20, pour les réfugiés grecs d'Asie Mineure, leur seul héritage. La Grèce est un pays martyr et la période en question ne fut pas la plus douce, pour le jeune Yòrgos en particulier, gêné par un physique peu enchanteur et tourmenté par une homosexualité inavouable à l'époque. Le seul héritage manifeste, en cherchant bien, une légère amélioration sur le plan de la douleur personnelle. La douleur collective, elle, reste intense, même si voilée par crainte de la censure : le livre est écrit pendant la dictature des Colonels, tandis que le pays gémit en silence.

06/2020