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Ouvrages généraux et thématiqu

Le Maréchal de Richelieu

Le maréchal qui traitait " légèrement les affaires sérieuses et sérieusement les affaires légères " (Voltaire). Louis-Armand, maréchal de Richelieu (1696-1788), est l'arrière-petit-neveu et héritier du grand Cardinal et ministre de Louis XIII, et le grand-père du duc du même nom - qui sera le principal chef du gouvernement de Louis XVIII. Mais Louis-Armand dénote parmi cette lignée de grands hommes d'Etat. En effet, tour à tour conspirateur avisé, duelliste intrépide, noble embastillé et don Juan invétéré, le flamboyant libertin ne passe pas inaperçu à la cour de son ami Louis XV. Il est vrai que ses succès auprès des femmes sont nombreux et qu'il les voulait toutes, qu'elles soient prostituées, princesses du sang ou comédiennes adulées. Mais ce portrait est toutefois réducteur : ce partisan de la monarchie absolue est aussi un valeureux chef de guerre (il est le héros de la bataille de Fontenoy en 1745), un habile ambassadeur et un administrateur de talent. Ses victoires militaires lui valent d'être élevé au rang de maréchal en 1748. En outre, il conserve toute sa vie l'amitié du sulfureux Voltaire - le célèbre philosophe ne peut d'ailleurs s'empêcher d'admirer la facilité avec laquelle ce grand seigneur passe des parquets de Versailles à la boue des champs de bataille. Décédé un an avant la Révolution française, le maréchal de Richelieu incarne à merveille une époque et un milieu qui s'éteignent en même temps que lui. S'appuyant sur des sources nombreuses dans lesquelles il puise avec toute la rigueur qui le caractérise, Benoît Florin fait revivre un homme qui, d'après les mots de l'historien Jacques Levron " eût manqué au XVIIIe siècle s'il n'avait pas existé ".

04/2022

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Le monde de Meg Corbyn, T3 : Aile de Corbeau

Au coeur du territoire contrôlé par les Autres, Vicki DeVine a commencé une nouvelle vie au Patchwork, un hôtel pittoresque attirant une clientèle désireuse de côtoyer les terra indigene. La soirée qu'elle organise pour la nuit des Farces est troublée par l'apparition d'un mauvais plaisantin déguisé en Corbemort, le croque-mitaine Corbeau. Lorsque l'imposteur, puis un Corbeau, sont retrouvés morts, l'inquiétude s'installe : le véritable Corbemort rôderait-il au Patchwork ? Afin d'aider les humains à mener l'enquête, les Aînés et les Elémentaires barrent toutes les routes. Victimes comme suspects se retrouvent bloqués à Boing. Vicki, Grimshaw, Ilya Sanguinati et leurs alliés devront découvrir qui manipule le cours des événements dans l'intention manifeste de monter les humains contre les Autres. Et qui a placé Vicki dans la ligne de mire d'une tueuse. " Tout ce qu'écrit Anne Bishop a immédiatement une place de choix dans ma bibliothèque. " Patricia Briggs " Un des meilleurs romans d'urban fantasy. " Tor. com " Anne Bishop a créé un univers impressionnant de richesse et de complexité. Le regard des Autres sur leur monde et sur les humains rend chaque histoire unique et inoubliable. " RT Book Reviews " Le style d'Anne Bishop est un mélange inimitable d'humour et de frissons. Son monde est incroyablement original. " Charlaine Harris " Anne Bishop a toujours eu un don pour créer des univers magiques et enchanteurs, et celui-ci contient certains de ses meilleurs personnages. " Barnes & Noble " Anne Bishop a créé un monde véritablement unique. " Under the Covers Book Blog " Anne Bishop continue à nous enchanter avec son monde imaginaire extraordinaire et captivant. " Fresh Fiction " Un superbe ajout à l'univers de Meg Corbyn. " Fiction Vixen

10/2022

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Littérature française

Mémoires de Lucien Bonaparte

" Depuis la République consulaire, sous tous les régimes, des pamphlétaires m'ont pris trop souvent pour but de leurs loisirs. Des révélations, des mémoires secrets, des recueils d'anecdotes, fruit d'une imagination sans pudeur et sans frein, ne m'ont pas ménagé. J'ai tout lu dans ma retraite. Je me suis d'abord étonné que n'ayant jamais fait de mal à personne, j'aie pu m'attirer tant de calomnies. Mon étonnement a cessé quand j'ai mieux apprécié ma position : éloigné des affaires publiques, sans influence et presque toujours en opposition sourde ou patente avec les puissances, quoique assez près d'elles pour qu'on redoutât sans cesse ma rentrée en faveur, comment la malice des courtisans aurait-elle pu me laisser en repos ? Et depuis la chute de ma famille, on n'a pas cru sans doute déplaire aux plus forts en continuant cette noble exploitation. Je me suis donc résigné à ce qui me paraissait l'effet naturel d'une position que j'avais choisie ou qui m'était imposée ; et j'ai laissé le champ libre aux braves gens qui aiment tant à frapper sur les proscrits. J'ai trouvé dans ma conscience de quoi me consoler de toutes les injustices. Aussi, n'est-ce pas dans un but personnel que je me détermine à publier ces mémoires. Je le fais parce qu'ils me semblent offrir des matériaux de quelque valeur à une histoire si féconde en grands évènements et dont l'étude sérieuse peut être utile à l'avenir de la patrie. L'opinion publique m'indiquera si je me suis trompé ; et dans ce cas, cette première partie de mes mémoires serait la seule que je me permettrais de publier.

02/2023

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Sociologie

La presse, le pouvoir et l'argent. 2e édition

Il arrive que la presse n'ait pas bonne presse. Ce fut le cas, il y a cinquante ans, durant les événements de mai et juin 1968. On vit alors fleurir des affiches qui ne faisaient pas dans la nuance. L'une montrait une bouteille de poison accompagnée de cette mise en garde : "Presse. Ne pas avaler". Une autre rendait un verdict sans appel : "Toute la presse est toxique". D'autres encore, visant l'audiovisuel public, présentaient un policier casqué avec ce commentaire : "La police vous parle tous les soirs à 20h00". Or, au même moment, on pouvait trouver dans les librairies un livre qui contredisait cette vision uniforme d'une presse ligotée et de journalistes asservis. Ce livre, c'est celui-ci, La Presse, le Pouvoir et l'Argent de Jean Schwoebel, sorti aux Éditions du Seuil précisément en ce printemps 1968. La nouvelle édition de cet ouvrage pionnier permet de mettre en évidence l'actualité d'une tradition, celle de rédactions se battant pour l'indépendance de leurs médias. "Résister, c'est créer. Créer, c'est résister" : cette formule a souvent inspiré la génération de la Résistance, celle de Jean Schwoebel et de ses collègues, dont les combats inauguraux nous aident, aujourd'hui, à inventer les réponses qui manquent. L'un des grands mérites de ce livre est de nous transmettre cette énergie vitale. Il fait plaisir, en nos temps saisis par les peurs et, hélas, travaillés par les haines, d'y lire un éloge intraitable du non-conformisme. Jean Schwoebel n'hésite pas à plaider pour une presse qui inquiète ses lecteurs, les dérange et les bouscule. Une presse qui préfère les politiser au sens le plus noble du terme, de souci du commun et de l'autre, plutôt que de les divertir et de les distraire.

03/2018

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 2

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 1

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Littérature française

La jeune fille et la nuit (Edition TV)

Un campus prestigieux figé sous la neige Trois amis liés par un secret tragique Une jeune fille emportée par la nuit Côte d'Azur - Hiver 1992 Une nuit glaciale, alors que le campus de son lycée est paralysé par une tempête de neige, Vinca Rockwell, 19 ans, s'enfuit avec son professeur de philo avec qui elle entretenait une relation secrète. Personne ne la reverra jamais. Côte d'Azur - Printemps 2017 Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime - les meilleurs amis de Vinca - ne se sont plus parlé depuis la fin de leurs études. Ils se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves. Vingt-cinq ans plus tôt, ils ont emmuré un cadavre dans le gymnase du lycée. Celui que l'on doit entièrement détruire aujourd'hui pour construire un autre bâtiment. Dès lors, plus rien ne s'oppose à ce qu'éclate la vérité... Dérangeante, Douloureuse, Démoniaque... "Un thriller stupéfiant digne de Twin Peaks". Riccardo De Palo, Il Messaggero "Magistralement construit ! Jamais Guillaume Musso n'a creusé aussi bien ses personnages, ne leur a donné autant de profondeur psychologique". Bernard Lehut, RTL "Un "campus novel " au pays de Pagnol". Marianne Payot, L'Express "L'écriture est toujours aussi fluide, incisive, haletante. L'histoire nous emporte en sortant des sentiers balisés de la morale à travers un personnage central ambigu". Bernard Thomasson, France Info "Un "cold case" vengeur [... ] un polar divertissant et habilement mené". Sophie Pujas, Le Point "Un suspense en béton. [Guillaume Musso] se recentre sur une forme plus classique et proche des maîtres du polar qui l'ont nourri, Patricia Highsmith en tête". Pierre Vavasseur, Le Parisien "Ouvrir le nouveau Musso, c'est l'assurance de ne pas fermer l'oeil de la nuit". Amélie Cordonnier, Femme actuelle "C'est un événement. Un livre formidable". Patrick Simonin, TV5 Monde

10/2022

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Romans historiques

SEGOU. Tome 1, Les murailles de terre

Jamais écrite jusqu'ici, voici la grande saga africaine. Pour qu'elle fût vraie - dans la sensibilité et l'esprit comme dans les faits-, il importait que son auteur fût d'origine africaine et connût tout de l'Afrique noire par science et par connaissance intime. Tel est le cas de Maryse Condé : elle est guadeloupéenne, elle a longtemps vécu dans l'Afrique du Sahel, elle est professeur de littérature négro-africaine à l'université Paris IV et elle est écrivain et même romancière. Ségou est né, spontanément, de ce savoir profond et de ces dons. Ségou, c'était, à la fin du XVIIIe siècle, entre Bamako et Tombouctou - dans l'actuel Mali - un royaume florissant qui tirait sa puissance de la guerre. A Ségou, on est animiste ; or, dans le même temps, une religion conquérante se répand dans les pays du Niger : l'islam, qui séduit les esprits et se les attache. De ce choc historique naîtront les malheurs de Ségou et les déchirements de la famille de Dousika Traoré, noble bambara proche du pouvoir royal. Ses quatre fils auront des destins opposés et souvent terribles, en ce temps où se développent, d'un côté, la guerre sainte et de l'autre, la traite des Noirs. Ainsi, acteurs et victimes de l'histoire, il y a les hommes. Mais, plus profondément, il y a les femmes, libres ou esclaves, toujours fières et passionnées, qui, mieux que leurs époux et maîtres, connaissent les chemins de la vie. Ségou est un roman si riche et si divers qu'on ne peut le résumer. Il est à la mesure - à la démesure- de ces terres du Sahel qui s'étendent sous un ciel immense. Un grand souffle le parcourt et l'anime, qui est l'âme même de l'Afrique.

05/1984

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Littérature française

La comedie humaine le chef d oeuvre inconnu. Le chef d oeuvre inconnu

" Vers la fin de l'année 1612, par une froide matinée de décembre, un jeune homme dont le vêtement était de très- mince apparence, se promenait devant la porte d'une mai- son située rue des Grands-Augustins, à Paris. Après avoir assez long-temps marché dans cette rue avec l'irrésolution d'un amant qui n'ose se présenter chez sa première maîtresse, quelque facile qu'elle soit, il finit par franchir le seuil de cette porte, et demanda si maître François PORBUS était en son logis. Sur la réponse affirmative que lui fit une vieille femme occupée à balayer une salle basse, le jeune homme monta lentement les degrés, et s'arrêta de marche en marche, comme quelque courtisan de fraîche date, inquiet de l'accueil que le roi va lui faire. Quand il parvint en haut de la vis, il demeura pendant un moment sur le palier, incertain s'il prendrait le heurtoir grotesque qui ornait la porte de l'atelier où travaillait sans doute le peintre de Henri IV délaissé pour Rubens par Marie de Médicis. Le jeune homme éprouvait cette sensation profonde qui a dû faire vibrer le coeur des grands artistes quand, au fort de la jeunesse et de leur amour pour l'art, ils ont abordé un homme de génie ou quelque chef-d'oeuvre. Il existe dans tous les sentiments humains une fleur primitive, engendrée par un noble enthousiasme qui va toujours faiblissant jusqu'à ce que le bonheur ne soit plus qu'un souvenir et la gloire un mensonge. Parmi ces émotions fragiles, rien ne ressemble à l'amour comme la jeune passion d'un artiste commençant le délicieux supplice de sa destinée de gloire et de malheur, passion pleine d'audace et de timidité, de croyances vagues et de découragements certains... . ".

02/2023

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Sciences politiques

Le djihad et la mort

Les tueries effroyables de janvier et plus encore de novembre 2015, maintenant celle de Bruxelles, ont déclenché une intense "guerre des interprétations". Pour Olivier Roy, c'est avant tout leur dissidence sociale, folle et violente, que des jeunes de la deuxième génération d'immigrés, rejoints par des convertis, expriment en rejoignant une cause sanglante, sanguinaire, qui risque de se transformer très vite en cauchemar. Selon une formule de novembre 2015, devenue aussitôt célèbre, il faut plutôt parler d'"islamisation de la radicalité", une radicalité appuyée sur une connaissance quasiment nulle de l'islam et du Coran, même s'ils n'ont que ces mots à la bouche. Le phénomène ne touche qu'une frange des jeunes d'origine musulmane ou convertis : quelques milliers sur des millions. C'est une génération en rupture avec les parents, elle fréquente peu la mosquée (et n'est donc pas touchée par les prêches d'imams radicaux), elle ne connaît pas grand-chose au Coran. Beaucoup ont mené une vie de jeunes désoeuvrés, avant de se convertir à l'islam le plus radical, souvent pendant un passage en prison. Leur rupture avec la société occidentale devient un nihilisme - auquel le "califat" de Daech, sa violence et ses promesses de paradis, offre une issue "noble", celle de héros et de martyrs. Le livre décrit cette planète, restreinte mais habitée par un ressentiment extrême, établie dans une toute puissance mortifère, prétendant représenter le "vrai islam", l'islam conquérant des origines galvaudé par leurs parents, surtout en Occident mais aussi dans les pays d'islam. C'est une volonté de revanche qui affirme sa toute puissance par des armes de terreur et des méthodes militaires. Une idéologie sommaire du "martyre" des héros de l'islam morts à la guerre et promis au paradis fait le reste.

10/2016

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Bayard. Le "bon chevalier"

La véritable histoire du " bon chevalier " Bayard. Fruit d'une enquête fouillée et minutieuse, ce livre nous restitue un Bayard renouvelé parce que plus authentique, y compris dans sa dimension légendaire, culturelle, et dans son rapport profond à son époque. Cette réalité nouvelle du héros est d'abord celle d'un portrait dressé au croisement des sources : littéraires, avec les premiers biographes du " bon chevalier " lus au plus près des textes selon leur rhétorique propre et leur dépendance à la tradition panégyrique du temps, mais aussi les chroniqueurs, poètes et penseurs français comme italiens ; administratives, notamment ces " montres et revues " militaires qui n'avaient jusque-là été exploitées par aucun biographe du " bon chevalier ". Une conclusion émane de ces lectures croisées : la conviction, sinon la preuve, que les exploits attribués à Bayard étaient souvent exagérés, voire " volés " à d'autres, mais toujours nourris d'événements réels. C'est donc un Bayard plus affermi et mieux affirmé qui renaît de ces pages. Un petit noble et grand soldat imitant en même temps les héros de roman chevaleresque à la mode, bien de son temps et de sa classe dans une société très normative, dont il incarne, comme tous ses compagnons d'armes, un crépuscule très collectif et très lent, qui s'amorçait à peine avec les guerres d'Italie. Un champion de l'équitation et de la joute qui se ferait un nom de guerre en remportant un duel d'honneur et en défendant des ponts - lors de la fameuse campagne du Garigliano, mais aussi à Pavie et lors de la fatale retraite sur la Sesia. Et qui, peut-être autant qu'à son exceptionnelle bravoure, devrait sa durable célébrité au talent littéraire des biographes issus de son entourage : son cousin Symphorien Champier et son secrétaire Jacques de Mailles. Cette biographie " culturelle " est aussi un hommage à ce trio d'exception.

02/2024

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Fantasy

Raven Blade Tome 2 : Le chant noir

La Horde d'Acier a déferlé sur le Royaume Vénérable en un raz-de-marée de flamme et de sang. Et voilà qu'à présent, l'homme qui la dirige - Kehlbrand, le seigneur de guerre qui s'estime l'égal un dieu - convoite les autres Royaumes Négociants. Personne n'est capable d'endiguer sa conquête. Personne, hormis peut-être Vaelin Al Sorna. Du moins s'il n'était pas en fuite et sa propre armée en déroute... Pire encore, la voix du sang dont il est à nouveau investi se révèle être un cadeau empoisonné, dont les harmonies noires tentent de l'entraîner sur une voie bien plus sombre qu'il n'aurait pu l'imaginer... "Une créativité débridée, des dialogues percutants et des scènes d'action captivantes, le tout doublé d'une subtile mais passionnante réflexion politique. " Publisher's Weekly " Au risque de se répéter, Anthony Ryan est l'héritier de David Gemmell et le meilleur écrivain britannique moderne de Fantasy. Avec cette duologie, il le prouve une fois encore. " Fantasy Book Critic " Au croisement de Robin Hobb et Joe Abercrombie, une Fantasy investie d'un véritable souffle épique. Indispensable. " Fantasy Book Review " Un contrepoint narratif parfait à la mélodie si brillamment mise en scène dans Blood Song. Le récit de Vaelin se poursuit de manière évocatrice dans cette nouvelle série, peuplée de souvenirs doux-amers rendus plus poignants que jamais par une prose experte. " Novel's Notion " Si ce roman se définit par son rythme effréné, ses personnages plus vrais que nature et son intrigue parfaitement maîtrisée, c'est avant tout le talent de Ryan pour la création d'univers qui rend sa lecture si immersive... Les amateurs de Fantasy trouveront leur bonheur avec ce récit d'aventure de haute volée, servi par une plume acérée. " Kirkus Reviews

06/2021

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Economie

Traité d'économie pure. 3e édition

Cet ouvrage est un monument. Au-delà de son nombre de pages, de la densité extrême de la réflexion dont il est l'expression, il mérite cet hommage à plus d'un titre. D'abord, c'est l'un des tout premiers livres de la pensée économique française ; il s'inscrit dans la tradition des travaux de Walras et de Pareto tout en les dépassant, comme l'a souligné G. H. Bousquet. C'est d'ailleurs à cet ouvrage que s'est expressément référé le Comité Nobel lorsqu'il a décidé de décerner le Prix à Maurice Allais en 1988. Et pourtant, le Traité n'a jamais été publié en anglais ni même imprimé en édition commerciale. Ensuite, ce volume ne contient pas seulement un ouvrage mais deux : Le Traité lui-même, et une imposante introduction que l'auteur a tenu à ajouter à cette troisième édition. On lira ce texte avec un intérêt passionné. Non seulement Maurice Allais évoque les conditions particulièrement difficiles de la publication de son oeuvre de 1943. Mais, surtout, si l'on peut dire, Allais 1993 "juge" Allais 1943. Il montre en effet comment son oeuvre ultérieure, considérable par sa variété et sa profondeur, est contenue en germe dans le Traité. Il présente les compléments et les inflexions qu'il y a lieu de lui apporter. De ce point de vue, cette introduction constitue un élément important d'une histoire de la pensée économique française depuis la guerre. Enfin, cet ouvrage mérite le qualificatif de monument par le soin extrême que l'auteur a apporté à la publication de cette troisième édition. D'abord, bien sûr, dans la rédaction de l'introduction qui l'a amené à procéder à une réflexion approfondie sur son oeuvre qu'il n'avait sans doute pas imaginée au départ ; ensuite parce que l'auteur a tenu à relire personnellement et attentivement les trois jeux d'épreuves de ce livre. On jugera ainsi l'investissement intellectuel que cette nouvelle édition a représenté pour Maurice Allais. C'est l'ensemble de ces qualités que le Ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a voulu reconnaître en accordant son soutien à la publication de ce livre qui s'inscrit dans un vaste projet d'édition des oeuvres de Maurice Allais. La communauté scientifique, dès la sortie de la première édition, a perçu l'extrême importance de cet ouvrage. Il nous a paru opportun de reproduire à la fin du volume les jugements qui ont salué cette oeuvre maîtresse de Maurice Allais.

05/1994

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Histoire de France

Aristide Briand

Aristide Briand (1862-1932) est à la fois célèbre et méconnu. En dépit de la multitude de rues qui portent son nom, du prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1926, et de sa popularité dans les dernières années de sa vie, il n'occupe pas dans la mémoire nationale la place qui lui revient. Comme si les insultes de l'Action française et l'inimitié de certains ténors de gauche et de droite brouillaient toujours son image ; comme s'il avait bien été l'inculte et paresseux politicien opportuniste, l'anticlérical à tous crins et sur ses vieux jours le pacifiste bêlant livrant la France à l'Allemagne que ses adversaires ont dépeint. Quelle injustice ! Voilà au contraire un homme parti de positions extrémistes (la grève générale...) et venu aux affaires afin de concilier les inconciliables. Sans lui, qui fut le rapporteur de la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, la question religieuse aurait pu tourner à la guerre civile : il a su amener les protagonistes à se ranger à un texte de compromis toujours en vigueur. Avant et pendant la Grande Guerre, il fut un bien peu pacifiste ministre et président du Conseil, élaborant en 1913 la " loi des trois ans ", imaginant en 1915 l'expédition de Salonique afin de prendre les empires centraux à revers et menant une diplomatie au service de la victoire, notamment au moment de Verdun. Une fois la paix revenue, il tente avec lucidité et fermeté de tirer le meilleur parti du nouveau système international (SDN) pour contraindre l'Allemagne à jouer le jeu. Toujours pour assurer la sécurité de la France, sa préoccupation première, il se fait le " pèlerin de la paix " et promeut un projet d'union européenne qui ne verra le jour qu'à la fin des années 1950. Ce parlementaire à la belle longévité (1902-1932), cet orateur hors de pair sachant convaincre, ce grand homme d'État (de multiples fois président du Conseil et ministre des Affaires étrangères), cet esprit libre (il ne s'est pas longtemps accommodé des lourds et dogmatiques appareils politiques) s'est voué à la chose publique exclusivement, délaissant une carrière d'avocat qui s'annonçait brillante et ne sacrifiant guère à la vie privée - célibataire, il eut de nombreuses aventures et quelques amours durables (parmi lesquelles la comédienne Berthe Cerny et Marie Bonaparte). Il était nécessaire de remettre Aristide Briand dans la galerie des hommes illustres de la République. Gérard Unger y est parvenu avec science et talent.

09/2005

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Littérature étrangère

Esquisses d'exil. Tome 2, Le grain tombé entre les meules, 1979-1994

Après le Chêne et le veau (Seuil, 1976) et le tome 1 du Grain tombé entre les meules (Fayard, 1998), voici le troisième volume de l'autobiographie littéraire de Soljénitsyne. Il commence avec l'installation du prix Nobel et de sa famille dans sa propriété située au cœur du Vermont (USA). Cet asile au fond des bois n'empêche pas les attaques d'atteindre l'écrivain. Il s'explique à l'occasion d'un splendide portrait d'Andrei Sakharov, qui se termine par ce constat : " Ce qui nous a séparés, c'est la Russie. " Si, un jour d'hiver, il est épargné par une bande de loups qui traversent sa propriété, il ne l'est ni par les médias, ni par la " cohorte des cafards " : ceux qui ont trahi sa confiance en Occident, éditeurs pirates, pseudo dissidents jaloux de sa gloire, " experts " qui le desservent à dessein. Ce volume est aussi l'occasion de rapporter divers voyages, dont une grande tournée au japon et à Taiwan, puis en Angleterre où il rencontre Mrs Thatcher, le prince Charles et lady Diana, mais on perçoit chez lui l'importance de rentrer en soi-même et de se concentrer sur son œuvre. C'est ce qu'il explique à Bernard Pivot dans une émission retentissante, tournée dans le Vermont au début des années 80. Cependant la calomnie ne désarme pas, qui requiert ripostes et correctifs. Voici bel et bien notre " grain " infracassable pris entre deux meules : les États-Unis où on l'accuse de chauvinisme grand-russe et d'antisémitisme, et Moscou où on l'accuse d'être un agent de la CIA pour avoir créé le Fonds social d'aide aux familles avec les droits d'auteur de l'Archipel du Goulag. L'accession au pouvoir de Gorbatchev fait pourtant souffler une brise tiède. Avec l'arrivée de Boris Eltsine au Kremlin, l'heure du retour vient à sonner. Soljénitsyne choisit de rentrer par la Sibérie, comme s'il n'était pas question de rebrousser chemin, mais de poursuivre sa route d'est en ouest, jusqu'à retrouver son point de départ au cœur de la mère-patrie. Très vivant, très violent dans la polémique, bourré d'anecdotes, de portraits, ce volume contient aussi des pages précieuses sur la conception et l'élaboration de l'œuvre de l'auteur de la Roue rouge. Il constitue une pièce majeure pour les historiens de la littérature russe et pour tous ceux qu'ont passionnés les tribulations de celui qui restera comme le grand témoin du XXe siècle.

03/2005

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Littérature étrangère

Un Vagabond joue en sourdine

Le vagabond qui, ici, ne joue plus qu'en sourdine parce qu'il a passé la cinquantaine et s'estime vieux, c'est le Knut Pedersen dont l'éternel voyage sentimental nous fut conté dans Sous l'étoile d'automne et que nous retrouverons une ultime fois dans La Dernière joie. Amoureux de l'amour autant que de la nature du Nord au printemps, il avait cru, un temps, pouvoir offrir son coeur à prendre à la belle Mme Falkenberg, d'Ovrebö. Il avait renoncé, mais l'aimantation était trop forte : le voici revenu vers l'unique inaccessible, dans l'humilité adorante et la passion de l'holocauste. Mais la femme est imprévisible, inconstante et aveugle. A peine si elle pressent la délicate profondeur de la passion qu'elle suscite. Elle est toute à ce jeu cruel et dévastateur de l'amour possessif qui croit exaspérer la passion en provoquant la jalousie, sans voir que la véritable tendresse qui la sauverait de son irresponsabilité attend vainement dans l'ombre un signe, un regard, un sourire. Exercice dangereux, flamme menaçante à laquelle immanquablement les phalènes se brûlent. Symboliquement, la glace de la rivière cédera devant les ardeurs dispersées d'un feu follet qui ne put, ne sut purifier sa chaleur. Et la plume subtile de Knut Hamsun, au rythme lent, volontairement monotone, des battements d'un coeur attristé, parvient à merveille à rendre l'infime chassé-croisé des aveux retenus, des élans ébauchés, d'une pudeur infinie où tout, toujours, reste à dire. oeuvre tragique sans grandiloquence, constamment mesurée parce que l'essentiel est ineffable, mais dont l'intense pouvoir de suggestion ne se dément jamais. oeuvre qui refuse le désespoir aussi. Car à ce vagabond qui se croit un vieillard, à ce mal-aimé trop aimant, il reste la vie, simple et naturelle, accordé aux pulsations de la forêt, du torrent et de la montagne. Et " la simple grâce de recevoir la vie vous dédommage largement d'avance de toutes les misères de la vie, toutes sans exception ". Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer par deux fois aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Un vagabond joue en sourdine fut publié en Norvège en 1909, trois ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyage, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Littérature serbo-croate et sl

La chronique de Belgrade

C'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, entre 1946 et 1951, qu'Ivo Andric écrit les nouvelles qui composent La Chronique de Belgrade. Elles s'étendent du début du XXe siècle, de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie à la libération de Belgrade, en 1944, et constituent un véritable témoignage littéraire sur une époque trouble. Andric y évoque des "petites gens" dans leur humanité la plus admirable ou dans la complexité de leurs relations familiales. Ironique ou indulgent, il les observe minutieusement avec la même bienveillance. Tantôt acteurs, tantôt témoins, ses personnages subissent ensemble les bouleversements tragiques de l'histoire, la métamorphose de la société ou celle de leurs propres existences. On découvre en filigrane un portrait formidablement vivant de Belgrade et un hommage à la ville qui, en 1918, avait accueilli Andric à bras ouverts, alors qu'il était déjà un écrivain engagé. Son écriture, d'une élégance dépourvue de tout artifice, son style, sobre et lapidaire évoquent la longue tradition orale de la poésie populaire et des légendes de son pays. Héritage qu'Ivo Andric assume parfaitement : "Il faut laisser l'écrivain raconter". Né en 1892 dans un village proche de Travnik (Bosnie), mort à Belgrade en 1975, Ivo Andric a été lycéen à Sarajevo, étudiant à Zagreb et Vienne, avant de s'engager dans les rangs de l'organisation révolutionnaire Jeune Bosnie et d'être emprisonné, au début de la Première Guerre mondiale. Diplomate en Europe de 1921 à 1941, il a résisté au nazisme, fut député, puis se consacra uniquement à l'écriture d'une oeuvre magnifique. Elle lui a valu le prix Nobel de littérature en 1961. 9782940701414 | ARRET SUR LE PONTE VECCHIO Ces nouvelles nous font traverser le XXe siècle dans ce qu'il aura présenté de plus lucide et de plus tragique. Des exactions des Chemises noires fascistes, des douleurs de la guerre à celles de l'après-guerre, elles rendent à la littérature slovène la place qu'elle mérite au coeur de l'Europe. "La sensibilité de l'écrivain, la douceur subtile du regard qu'il porte sur le monde et les êtres se mêlent à cette mémoire tragique pour composer un livre superbe et bouleversant". La Croix Boris Pahor (1913-2022) est une figure majeure de la littérature slovène, infatigable combattant des régimes totalitaires. Sa voix singulière a défendu des grands thèmes tels que l'amour, la souffrance et la sauvegarde des cultures minoritaires. Il a connu une consécration tardive grâce aux traductions françaises et allemandes.

03/2023

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Essais biographiques

La matière première du ciel. Yannis Tsarouchis par Odysséas Elytis, Edition bilingue français-grec

Le texte du poète grec Odysséas Elytis, prix Nobel 1979, proposé dans ce livre en bilingue grec moderne - français, a été écrit en 1964 pour figurer dans l'album "Yannis Tsarouchis – Quinze oeuvres et une lithographie originale", publié à Athènes. Les illustrations du livre sont les reproductions d'oeuvres de Yannis Tsarouchis. Le peintre Yannis Tsarouchis – d'un an l'aîné d'Elytis – est un des peintres grecs du 20e siècle les plus remarquables et les plus appréciés en France, où il a longtemps travaillé. L'essai que lui consacre Elytis, très inspiré, est d'une qualité littéraire qui le place très au-dessus d'un simple article critique. C'est qu'Elytis a le don de transformer en poésie tout ce qu'il touche, mais c'est aussi que le texte a été écrit à un moment privilégié, pendant lequel les deux hommes, réunis à Mytilène, ont travaillé ensemble et mis beaucoup en commun. Le texte est bien connu en Grèce, où on le voit comme une approche inégalable du travail de Tsarouchis. Il figure d'ailleurs en préface dans le catalogue de la rétrospective que le Musée Bénaki a consacrée à Tsarouchis, à Athènes, en 2016. Commentaire hors pair d'une oeuvre picturale, le texte constitue en même temps, et surtout, un condensé des idées et des intuitions qui sous-tendent l'oeuvre d'Elytis, sur la peinture, la nature de l'art, ce qui définit l'artiste, les rapports entre tradition et modernité, ce que c'est que d'être Grec. Seize oeuvres du peintre ont été choisies en contrepoint du texte, pour s'associer étroitement avec le détail de ce qu'exprime Elytis. Elles illustreront avec précision le propos du poète ; et constitueront d'autre part un corpus d'images où on retrouvera la diversité de style qui caractérise la production de Tsarouchis. Ces dessins et tableaux sont reproduits avec l'aimable autorisation de la Fondation Tsarouchis à Athènes, qui détient les droits pour l'ensemble de son oeuvre. Les deux atouts de cette édition sont d'une part qu'elle montrera des oeuvres picturales peu exposées en France et inconnues de beaucoup de lecteurs, et d'autre part que la présence du texte grec en vis-à-vis du texte français permettra à tout lecteur un tant soit peu frotté de grec d'aller et venir à son gré entre le prestigieux texte original et sa traduction. Il devrait apporter beaucoup à la fois aux lecteurs épris de peinture, à ceux qui souhaitent se faire une idée d'Elytis ou le connaître mieux, et aux amoureux de la Grèce en général.

02/2021

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Revues

Revue du crieur N° 20 : Immunité partout, humanité nulle part !

Qu'est-ce qu'être vivant ? En ces temps de pandémie mondiale et de démagogie électorale, il est urgent de déconfiner nos espaces mentaux. C'est à cet effort que nous invite le romancier Alain Damasio en ouverture du vingtième numéro du Crieur. Etre vivant, écrit-il, c'est se confronter à ce qui n'est pas soi, être traversé par l'altérité. Extirpons-nous de l'obsession immunitaire qui délite les liens, détruit les collectifs et mine notre humanité. Regarder le monde autrement qu'à travers le prisme nationaliste et masculiniste ? Une expérience à laquelle Michel Sardou a échappé, constatent Solène Brun et Claire Cosquer dans un portrait consacré au chanteur, idole des milieux conservateurs depuis des décennies et chantre de la lutte contre la " bien-pensance ". L'écrivain Mario Vargas Llosa, récemment élu à l'Académie française, aura lui aussi été épargné par les tentations progressistes. Le parcours du prix Nobel péruvien, retracé par Ludovic Lamant, est marqué par un soutien sans failles à la droite dure latino-américaine et espagnole. Changer le monde fut en revanche le rêve de Charles Piaget, le syndicaliste de Lip, autour duquel une coalition militante hétéroclite s'agrégea en 1974 dans l'espoir d'en faire un candidat à l'élection présidentielle. Un épisode éphémère raconté par Théo Roumier, qui pose la question du débouché politique des luttes sociales et de la construction d'une alternative anticapitaliste. Voir le monde différemment suppose aussi de sortir de chez soi, de se déplacer. C'est ce que propose Soline Nivet que nous accompagnons dans ses déambulations parisiennes à la découverte des multiples opérations immobilières lancées par Xavier Niel, le fondateur Free. Que révèle l'emprise croissante du géant des télécoms sur nos paysages urbains ? Antoine Pecqueur, pour sa part, s'est rendu à Karthoum, à la rencontre des street artistes en lutte contre la junte militaire au pouvoir au Soudan. Protestations populaires également dans l'ancien " pré carré " français en Afrique où ce qu'on qualifie trop rapidement de " sentiment antifrançais " cache en réalité un mouvement politique qui vient de loin, expliquent Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla : la révolte contre la Françafrique. Au sommaire enfin, Elodie Serna mène une passionnante réflexion sur la contraception au masculin. Face au désintérêt des hommes et aux craintes des femmes, faut-il enterrer une bonne fois pour toutes ces moyens de contraception qui peinent à émerger ? Gageons plutôt que la contraception des hommes pourrait constituer un véritable enjeu des luttes féministes.

03/2022

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Littérature étrangère

Benoni

Benoni est le premier volet d'un dyptique qui tient une place à part dans l'oeuvre de Knut Hamsun. Sans doute y retrouve-t-on la grande nature du Nordland, ses forêts, sa faune et sa flore, la mer, les nuits translucides de ses étés, la pesanteur de ses journées d'hiver ; de même y renoue-t-on connaissance avec un type d'analyse psychologique qui a fait école depuis, où tout n'est que suggéré par approches de biais, demi-teintes, gestes ébauchés et retenus, élans du coeur arrêtés d'une parole. Cependant, Knut Hamsun y aborde de front, pour la première fois, ce qui deviendra une des préoccupations majeures de toute son oeuvre, un des problèmes essentiels aussi de la société scandinave : l'affrontement entre une culture rurale traditionnelle avec son éthique et ses valeurs typiques, et le monde de la ville, le capitalisme, l'argent. Autour de Mack de Sirilund gravite un microcosme qui accuse fortement le contrecoup de cet antagonisme : l'argent, nouveau maître, fustige insolemment parvenus aussi bien que mainteneurs de traditions, sans que l'on sente percer encore l'option résolument conservatrice que Knut Hamsun adoptera un jour. En second lieu, si l'amour joue, ici comme dans les autres romans hamsuniens, un rôle de premier plan, c'est en un camaïeu de gris qui a quelque chose de poignant dans son mélancolique bilan d'échecs et de ratés : Benoni et Rosa, Svend et Ellen, Nikolaï et Rosa font tour à tour l'expérience navrante de l'impossibilité d'aimer et d'être aimé sans retour. Violence ou timidité, cynisme ou naïveté, mépris ou sensualité, rien ne paraît devoir triompher d'obstacles insurmontables jamais dits, qui font de ce livre un lamento pudique et feutré. Enfin, en bon Scandinave conscient des très lointains tropismes de son peuple, Hamsun a mis en scène ici, plus clairement que nulle part ailleurs, le seul vrai personnage de son oeuvre, ce Destin inexorable et fantasque qui se plaît cruellement à flétrir les corps comme il ride les coeurs. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890. la Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Benoni, et Rosa, le second volet du dyptique, ont été publiés en Norvège en 1908. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

06/1980

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Littérature étrangère

La Dernière joie

Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine. Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire. Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ? ) que comme une réelle aversion. On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La " dernière joie " n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. La Dernière joie fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après Un Vagabond joue en sourdine et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Policiers

Des lendemains qui hantent

C'est la veille des vacances de Noël, au tournant de l'an 2000. Quelques jours plus tôt, l'Erika a fait naufrage au large de Penmarch, répandant une pâte bitumeuse sur les côtes de la Bretagne. A l'insu des instituts de météorologie, une gigantesque tempête se forme au large de Terre-Neuve et s'apprête à franchir l'Atlantique pour frapper l'Europe. Martial, lui, se hâte de quitter le tribunal de grande instance de Souvré, où il travaille comme greffier. Il a promis d'aller chercher son fils à l'école. Lulu veut que ses copains voient la nouvelle voiture de son père, avec la roue de secours fixée sur la porte arrière. Il vient d'avoir sept ans. Alors que les parents s'avancent dans la cour, on entend des pétards, une série d'explosions, peut-être des gamins qui fêtent le début des vacances ? Lorsqu'une institutrice surgit et s'effondre, ensanglantée, Martial comprend. Au péril de sa vie, alors que la police entre très rapidement en action, il réussit à atteindre son fils et, croit-il, à le mettre en sécurité. Son existence, en réalité, vient de basculer irrémédiablement. Dans ce roman d'un homme qui exige de savoir, Alain Van Der Eecken nous fait vivre au plus près les rouages d'une enquête, entre son versant policier et celui de l'institution judiciaire, avec ses juges, ses procureurs, ses avocats, le quotidien d'un tribunal de province. Autour de Martial, des hommes dont le métier est de côtoyer le pire vont faire corps pour qu'émerge une de ces vérités terribles et ordinaires qui mènent au crime.

06/2020

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Littérature érotique et sentim

Nos amours sacrilèges Tome 2

1942. Noël approche à grands pas. La famille Montagnier s'est vue forcée d'héberger un officier allemand au coeur de son foyer. Dieter, au fil du temps, a baissé sa garde et s'est même lié d'amitié avec ses "hôtes" . Le soir, il les rejoint au salon, puis se glisse dans le rôle d'un invité et dîne avec eux. Il joue avec François, et peu à peu se tisse la confiance. Mais il se pose des questions, a l'impression que bien des secrets se cachent derrière leurs sourires. Il voudrait savoir ce qui se trame dans cette maison, ce qui pousse Monsieur le comte à ravitailler tout ce petit monde ; il se demande pourquoi Marie a tellement peur de lui, et où va Lisa, le samedi après-midi. Il ignore que Caroline, devenue Marie, vit sous une fausse identité, que Lisa cache la petite Sarah, dont les parents ont été déportés, au couvent tapi dans la forêt. La jeune femme n'ose pas s'avouer qu'elle aussi, elle éprouve de l'amitié pour cet homme qu'elle appelle "notre officier" . Quand les fêtes se profilent à l'horizon, il lui annonce qu'il a une permission. Le matin du jour de son départ, elle prépare son petit déjeuner, et ils bavardent longuement, avant de se dire au revoir comme les meilleurs ennemis du monde... Dieter reviendra-t-il de cette permission, dans un pays où les résistants tirent à vue sur les officiers ? Découvrira-t-il que Lisa, elle aussi, fait de la résistance ? Comment réagira-t-il alors, lui qui a dit un jour : "J'obéirai aux ordres " ?

05/2020

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Sciences historiques

Les "pétroleuses"

"Il faut beaucoup de temps et de distance pour que les regards portés sur un événement et ses acteurs s'assemblent et quittent la polémique et la discorde. Cependant, certains événements gardent un pouvoir d'agitation qui n'en finit pas de relancer les passions. C'est le cas de la Commune de Paris de 1871... écrit Bernard Noël dans la préface de ce livre. Ce qui a eu lieu a eu lieu, c'est irrévocable. Cependant on peut toujours interroger l'imbrication des événements et apercevoir dans leur passage quelque chose qui est demeuré en suspens. L'historien qui remarque cela peut ainsi donner du présent à ce passé. Le cours des choses, bien sûr ; n'en sera pas changé mais un peu d'avenir sera introduit dans le révolu. C'est ce que réussit à faire Edith Thomas en mettant au premier plan le rôle des femmes jusque-là toujours secondaire". Le terme de "pétroleuse" fut inventé en 1871 pour stigmatiser les femmes que l'on accusait, à tort, d'avoir incendié Paris. Malgré l'absence de preuve, ces femmes au courage et à la détermination exemplaires, ont été fusillées par vagues anonymes, ou condamnées à la déportation. Comme pour leur rendre justice, Edith Thomas raconte ici leur histoire, l'histoire de la Commune vécue par des femmes en marche vers leur émancipation ; chacune réhabilitée dans son nom, sa profession quand elle en a une, son caractère, sa situation sociale, son rôle durant la Commune. Avec une grande exigence intellectuelle, une générosité constante et le sens concret de l'Histoire, Edith Thomas nous propulse au coeur d'une insurrection dont le génie particulier reste toujours fécond.

10/2019

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Documentaires jeunesse

Moi et le monde. Une histoire infographique

L'école, c'est partout pareil ? Et Noël, tout le monde le fête de la même façon ? Avec l'histoire de Louise, on voyage à travers la planète pour comprendre toutes les cultures du monde. Des informations simples à assimiler dans une aventure visuelle et amusante ! " Coucou, je m'appelle Louise. Je vis à Paris avec mes parents, mon petit frère et mon chien. J'adore m'amuser avec mes amis, faire du sport et partir en vacances. Bien entendu, je vais aussi à l'école. " En partant du quotidien de Louise, une petite française, ce livre explore les modes de vie d'enfants de toutes les cultures. Beaucoup d'enfants ont un animal domestique, mais chaque pays a ses préférences ! Même chose pour le type de petit déjeuner, les destinations touristiques favorites ou bien les jeux de cours de récré. D'un pays à l'autre, les enfants sont un peu pareils et un peu différents. Quand un petit Français passe près de 7 heures à lire chaque semaine, les Indiens lisent plus de 10 heures et les Japonais à peine 4 heures. Et quand il s'agit de faire du sport, presque tout le monde est d'accord : on fait de la natation ou du football ! La famille, l'école, l'habitat, les vacances, les loisirs, la nourriture, et même les mois de naissance : tous les aspects du quotidien sont comparés. L'histoire de Louise permet au lecteur de se projeter avec facilité dans chaque double page thématique. Les illustrations hautes en couleurs de Joana Casals accompagnent avec humour et simplicité les infographies.

10/2019

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Policiers

Le macchabée givré, à servir bien frais

Lorsque l'un des bijoutiers de la célèbre place Vendôme à Paris reçoit un cadavre en guise de décoration de Noël, tout le monde trouve la plaisanterie de très mauvais goût. Qui est cet homme ligoté et recouvert de givre blanc ? Pourquoi l'avoir fait livrer dans cette boutique parisienne si chic ? Est-ce un acte de malveillance, de vengeance, de jalousie ? En tant que commissaire de police, je suis rompue aux crimes les plus sordides, mais je n'apprécie guère cette idée farfelue qui risque de compromettre les fètes que j'ai hâte de partager avec ma fille et ma petite fille. Si je veux résoudre cette affaire avant le 25 décembre, je dois mettre les bouchées doubles et mobiliser mon équipe. Apparemment, le meurtre se situe au pays des épicéas, quelque part entre le Danemark et le Morvan. C'est ce qui s'appelle "chercher une aiguille dans une forêt de sapins...". L'auteure de mes aventures s'appelle Catherine Secq. C'est de son imagination qu'est né mon personnage virtuel. C'est elle aussi qui invente toutes ces histoires de meurtres parfois un peu rocambolesques, je dois l'avouer. Ingénieur, elle a consacré sa vie professionnelle à l'horticulture. La nature, les plantes, c'est son truc. D'ailleurs, vous verrez, il en est beaucoup question dans ses romans. Pourquoi pas ? Si ça lui fait plaisir... Après "Meurtre bénévole" et "Ne jetez pas les morts au compost", "Le macchabée givré, à servir bien frais" est le troisième roman d'une belle série consacrée aux affaires criminelles que je suis censée avoir élucidées. Du polar tout sauf noir ! Commissaire Bombardier.

08/2019

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Littérature française

L'esprit de famille

Elles sont quatre soeurs, entre vingt-et-un et onze ans. Il y a Claire, la "princesse", qui aime se la couler douce et la couler dure aux autres ; Bernadette, la "cavalière", habitée par la passion du cheval ; Pauline, romantique, qui rêve de devenir écrivain ; Cécile, la "poison", collectionneuse de champignons mortels et qui mérite bien son surnom. Leur père est médecin, leur mère "à la maison" où elle exerce, aux dires de ses filles, le dur métier d'"écouteuse". Tout ce petit monde vit aux environs de Paris dans une maison entourée d'un jardin : "La Marette". Etre à notre époque parents de quatre filles dont trois en âge d'aimer n'est pas une petite affaire, demandez au Docteur Moreau ! Et il s'agit de garder l'esprit de famille. Mais l'esprit de famille, qu'est-ce que c'est ? Une chaleur bien sûr, une complicité, du dialogue à revendre ; cependant, en aucun cas cela ne doit être prétexte à s'enfermer entre les murs d'un clan : l'histoire des Moreau, épris de nature, avides de communication vraie, où explose le rire, où coulent parfois les larmes, est l'histoire de tous. Au gré des coups de coeur, révoltes, joies de nos héroïnes, nous allons passer Noël en Bourgogne, découvrir la Californie, respirer sur L'lle de Bréhat l'air du grand large. Mais dans cette passionnante et tendre histoire qu'aimeront adultes et adolescents, le principal personnage reste peut-être "la Maison" aux larges portes ouvertes, aux odeurs de feu de bois, de tartines grillées, où tous sont invités à venir se sentir bien.

09/1982

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Critique littéraire

La guerre d’Algérie dans le roman français. Tome 2, Elégie pour une terre perdue

Cet essai La guerre d'Algérie dans le roman français – s'appuie, dans son contenu et sa démarche, sur une centaine d'ouvrages de genres très variés : fiction, récit, carnets de voyage, témoignage romancé, polar. Il offre ainsi un large éventail de pistes de lectures et de réflexions sur la littérature algérienne des Français qui, depuis ses fondateurs à la nouvelle génération des écrivains nés après 1962, reste essentiellement une littérature ancrée au passé colonial, avec ses faits d'histoire collective et ses pathos. Divisé en deux tomes distincts mais complémentaires et solidaires du point de vue de la réalité historique et des structures narratives des romans étudiés, l'essai offre aux lecteurs une diversité de regards emphatiques, croisés, divergents, antagoniques parfois, sur le passé colonial de la France en Algérie, la période de la conquête, peu exploitée, et la guerre proprement dite (1954-1962). Dans ce deuxième tome, Elégie pour une terre perdue, la lecture des romans y afférent montre que la guerre s'efface ou, du moins, devient un écho. La nostalgie en devient l'élément moteur, vive et traumatique aussi, de celles et ceux qui, depuis l'Exode et l'Exil de leur terre natale, les pieds-noirs et leurs descendants écrivains entament des retours réels ou imaginaires au paradis perdu, au puits matriciel, à la ferme ancestrale. Contrairement aux apparences peu d'écrivains Français d'Algérie versent dans l'identité défaitiste des complaintes victimaires. Les tons changent d'un auteur à l'autre, dans la quête mémorielle, d'Alain Ferry, Alain Vircondelet, Hélène Cixous, Marie Cardinal, à Jean-Noël Pancrazi, Sylvain Prudhomme, Annelise Roux et Anne Plantagenet.

11/2018

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Littérature française

Le Syndic. Une folle histoire des européens

Sur avenue Atlantique, au n° 2 il y a le bâtiment UE 28, juste face la Maison Blanche, au n° 1. Il y a aussi l'Eglise au n° 4... Dans le bâtiment UE 28 habitent les Lhommes, les Von und Zu Viel, les Sterling, les Alpen avec leur hôtel particulier, les Van der Union, les Polder, les Forzza, le Dr Holding, les Puigdement de Asturias, les Azulejo, les Helas, les Bourgs, les Habsz... etc. L'immeuble est organisé par un règlement de copropriété assez compliqué. La vie dans cet immeuble fait un peu penser à une grande Union qui rassemblerait plusieurs pays qui ont le projet d'aller dans même sens, mais qui, comme nos occupants de l'immeuble sont vite rattrapés par leurs intérêts particuliers au détriment de l'intérêt collectif. Par la parabole du syndic de copropriété, cet "essai romanesque" nous parle du projet européen qui a vu des Etats se regrouper en une association d'intérêts, bien décidés à ne plus régler leurs désaccords par les armes. 75 ans plus tard, nous sommes dans une grande famille dans laquelle il n'est pas si facile de passer Noël ensemble. Le chef de famille n'existe pas et Bruxelles doit endosser ce rôle sans avoir de légitimité parentale... un peu comme un président de syndic ! En filigrane de ce drôle d'immeuble, c'est la fabuleuse histoire des Zeuropéens qui nous est comptée. Consultant européen, Gonzague Dejouany a écrit cette saga des 28 familles, toutes membres de l'Union européenne pour crier son attachement à ce continent et à la construction européenne, un jardin en perpétuel chantier.

06/2019

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Critique littéraire

Le chant du monde dans la poésie française contemporaine

Pour essayer d'y voir un peu plus clair dans le paysage brouillé de la poésie française contemporaine, Michel Collot en retrace l'évolution depuis 1960, en dégageant ses principales étapes et les diverses tendances qui l'animent. Pour compléter ou corriger l'image, souvent partielle et partiale, qui en est donnée, il met notamment l'accent sur celles qui, depuis les années 1980, ont contribué à " rouvrir l'horizon " de la poésie française et francophone : le renouveau du lyrisme, une plus large ouverture au monde, et la recherche d'une " nouvelle oralité ", qui concourent à faire réentendre le chant du monde. Après deux décennies marquées / dominées par le textualisme et le formalisme, les années 1980 ont vu l'émergence d'un " nouveau lyrisme " qui ne se limite pas à l'expression du sentiment personnel mais s'accompagne d'une plus large ouverture au monde et de nouvelles formes d'oralité qui renouent avec le chant, longtemps proscrit de la scène poétique française. " Il y a encore des chants à chanter ", écrivait Paul Celan, confronté aux tragédies de son siècle ; harmonieux ou dissonants, ils font entendre aujourd'hui. A ces diverses tendances correspondent autant de façons différentes d'aborder les rapports entre la poésie et la nature, l'écriture et les lieux / le langage et l'espace, la lettre et le sens, le vers et la prose. Michel Collot analyse les formes singulières et les enjeux multiples qu'elles revêtent dans quelques oeuvres marquantes du dernier demi-siècle : celles de Bernard Noël, Michel Deguy, Jean-Paul Michel, Lionel Ray, Jean-Claude Pinson, Antoine Emaz, Philippe Jaccottet, Pierre Chappuis, François Cheng, et André Velter.

02/2019