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Littérature étrangère

Journaux. Tome 2

Cette première édition française des Journaux, en deux volumes, renferme la traduction intégrale des vingt-cinq "cahiers" publiés en Allemagne, avec tout ce qu'il a paru indispensable de conserver des textes annexes, pages autobiographiques et notes, dues à la méticuleuse érudition d'Adolf Frisé. Ces "cahiers" (1898/9-1941) ont accompagné toute la vie d'écrivain de Musil. Notes de "journal" au sens usuel, souvenirs ; ébauches parfois importantes, d'oeuvres dramatiques et narratives, avec les réflexions qu'elles suscitent ; interrogations sur la littérature ; citations d'auteurs lus et relus : Nietzsche surtout, mais aussi Maeterlinck, Emerson, Tolstoï, D'Annunzio ; nombreux extraits de livres, de revues, de journaux sur les sujets les plus divers ; choses vues, personnages connus de près ou rencontrés en passant, événements lointains ou actuels... Autant d'informations, d'analyses précieuses en elles-mêmes, mais qui pourraient sembler chaotiques si elles ne constituaient à la fois un immense entrepôt et un chantier où chaque élément est conservé ou exploité dans la perspective de l'ceuvre à réaliser, qui deviendra L'Homme sans qualités. Ainsi les Journaux apparaissent-ils comme le complément indispensable de sa lecture, un document unique sur la création littéraire chez Musil, et en général ; au-delà, chez cet écrivain partagé entre la fascination de l'irrationnel et la passion de la rigueur scientifique dont il a poursuivi toute sa vie l'utopique conciliation, un témoignage capital sur la crise de l'esprit moderne.

10/1981

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Pléiades

Oeuvres complètes

Premier écrivain de l'histoire de notre littérature : le premier sous le nom duquel on ait placé plusieurs ouvrages mis « en roman », c'est-à-dire en français, et qui forment une ouvre. Fondateur d'un art de conter et d'un univers à conter, autour d'un roi, Arthur, d'une cour que résume un symbole, la Table Ronde, et de quelques héros auxquels s'identifier pour se perdre dans un éternel hier. Faiseur de mythes, créateur d'un objet religieusement mis en scène et aussitôt retiré, interdit, rendu à jamais désirable, le Graal. Poète de la beauté, du désir, de la joie, de l'amour qui tantôt brille comme l'or des cheveux d'une reine, découverts par Lancelot sur un peigne qui fait signe au bord du chemin, tantôt revêt aux yeux de Perceval, réconcilié avec Dieu au soir du Vendredi saint, les éblouissantes couleurs du sacré. Un poète, un maître, un fondateur, un écrivain : tel est Chrétien de Troyes. Du reste, de sa vie, de son visage, on ignore tout. On sait seulement ceci : il vécut à la fin du XIIe siècle dans la première ville de Champagne, et il laisse cinq des dix romans les plus importants de son époque, un style à imiter, des modèles à admirer, des questions à résoudre, de quoi réveiller l'enfant qui est en nous, et rêver pendant toute une vie d'homme.

05/2005

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Critique littéraire

Littératures intimes. Les expressions du moi, de l'autobiographie à l'autofiction

L'intime correspond étymologiquement à ce qui est le plus intérieur en soi, aux pensées les plus privées et aux désirs les plus secrets de l'écrivain comme de son lecteur. Interroger l'intimité en littérature relève de cette science des degrés qui, comme le rêvait Roland Barthes, indiquerait une éventuelle progression, historique ou personnelle, vers une connaissance toujours plus approfondie de soi. Une telle étude invite à suivre la permanence d'une conscience à travers le flot des modifications sensorielles et intellectuelles qui assaillent ensemble auteurs, narrateurs, personnages et lecteurs. Est-ce par le récit autobiographique et prétendument impartial de ce qu'il fut jadis, ou par l'évocation indifférente des grandes gestes historiques dont il fut l'acteur ou le témoin, que l'écrivain peut évoquer cette intimité fragile qui continue de le définir ? Est-ce, au contraire, par le détour du mensonge romanesque ou de la fiction poétique - si codifiée qu'on a peine à la croire originale - qu'il parvient à concéder sa part de vérité ? La mystification et les artifices ne sont-ils pas, au reste, autant de moyens obliques de révéler justement ce que la raison même ignore ? Cet ouvrage souhaite apporter des réponses à ces questions en commentant et en comparant, notamment dans leurs particularités énonciatives, ces diverses formes de littératures intimes que sont l'élégie, le journal, l'autobiographie, le roman épistolaire, les mémoires, et leurs avatars romanesques, essai et autofiction.

02/2003

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Critique littéraire

L'invention du temps. Tome 1, Le silence de Delphes, journal littéraire 1948-1962

Claude Michel Cluny n'a que dix-huit ans lorsqu'il commence de prendre des notes " venues sous la main ", sur des lectures, des faits ou des rencontres. La Deuxième Guerre mondiale vient à peine de s'achever. Il l'a vécue comme une initiation intellectuelle autant que païenne aujourd'hui dévoilée dans un récit, Sous le signe de Mars, véritable préface à ce qui allait devenir un journal d'écrivain, L'Invention du temps. L'engrenage des jours accumule peu à peu, au gré d'une inlassable curiosité pour les arts et la vie, un matériau divers et considérable en parallèle aux œuvres publiées. Ce premier tome s'étend de 1948 à 1962. Marqué par une lucidité précoce aiguisée aux leçons de l'histoire, le jeune écrivain se tient tôt à distance des événements. Ses jugements sur le temps présent, les pays qu'il découvre, les idéologies, le personnel politique sont sévères, étonnamment dépourvus d'illusions. On le voit aussi découvrir un milieu littéraire qui ne l'éblouit pas. Les aphorismes sur l'art ou les mœurs, les portraits attentifs, cruels ou drôles, les scènes vues, établissent un dialogue avec l'œuvre à faire, avec le doute, et l'affirmation d'un amour de vivre sans tabou. Une liberté de ton et de pensée qui donne tout son prix à la sensualité et au désenchantement profond du jeune païen, seul dans " le silence de Delphes " et les ruines d'un idéal à jamais perdu.

08/2002

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Poches Littérature internation

La chambre solitaire

Dans ce roman d'une beauté poignante, Shin Kyung-sook met au jour un passé resté douloureusement enfoui dans sa mémoire. C'est l'été, elle a seize ans et quitte sa campagne pour Séoul. Le seul moyen pour elle d'accéder au lycée est de devenir ouvrière dans une usine et d'être choisie parmi les plus méritantes pour suivre des cours du soir. De seize à dix-neuf ans, elle va connaître les privations, le travail éreintant, la solitude pareille à une pluie froide, puisant chaque jour en elle-même une force renouvelée pour vivre .jusqu'au lendemain. Et c'est là, dans cette étroite chambre parmi les trente-sept de la maison labyrinthique qui abrite les employés d'usine, que va jaillir en elle le désir, la promesse incroyable de devenir écrivain. Pour conserver quelque chose de pur au fond de moi. Pour Shin Kyung-sook, devenue écrivain comme elle s'en était fait la promesse, il était temps de revenir à la source. Ce passé qu'elle a fui à dix-neuf ans sans se retourner, elle doit remonter vers lui. Elle le doit à tous ceux dont elle a partagé les souffrances, ceux qui n'avaient pas de nom, qui étaient privés de richesses matérielles, condamnés à bouger sans arrêt leurs dix doigts pour produire... Je dois leur donner une place digne en ce monde au moyen des mots.

02/2010

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Critique littéraire

Gabriel Garcia Marquez. Une vie

Gerald Martin, aux dires de García Márquez, son biographe "officiel", nous livre ici un magnifique portrait de l'écrivain colombien, prix Nobel de littérature en 1982, qui incarne à la fois le réalisme magique et l'engagement révolutionnaire. Ses romans et nouvelles mêlent avec brio les grands tableaux de l'histoire sud-américaine, à la fable, au folklore et aux mythes populaires. Son oeuvre exceptionnelle dénonce les inégalités sociales et les inextricables compromissions morales, fruits de luttes acharnées de pouvoir ou d'intérêt et principales causes du malheur des plus faibles, acculés à un destin tragique. Ce sont toutefois les aspects moins connus de l'incroyable destin de l'écrivain que cette biographie met en lumière : la difficulté de concilier la célébrité et la qualité littéraire, la politique et l'écriture, le pouvoir, la solitude et l'amour ; le contraste entre ses origines caribéennes et l'autoritarisme sinistre de Bogota ; et son abandon conscient mais néanmoins pénible de Macondo, du réalisme magique et de Cent ans de solitude, après qu'ils lui ont apporté la gloire et une fortune inespérée. Fruit de dix-sept années de constance et d'obstination, cette biographie s'appuie non seulement sur la connaissance exceptionnelle que Gerald Martin a su acquérir de García Márquez et de son entourage, mais aussi sur une diversité de sources qu'il sera extrêmement difficile pour tout autre biographe, sinon impossible, de réunir à nouveau.

10/2009

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Littérature étrangère

C'était pas ma faute

Jasper Lüdemann, trader dans une grande banque d’investissements à Chicago, a réussi à être promu à la salle des opérateurs de marché et ne vit que pour l’avancement de sa carrière. Meike Urbanski est traductrice de Henry LaMarck, un auteur de best-sellers qu’elle essaie de retrouver à Chicago car il n'a pas rendu le manuscrit qu’elle doit traduire, ce qui menace sa survie économique. Elle ne sait pas que sa conscience professionnelle de traductrice qui pose des questions mettant l’auteur face à ses négligences et sa désinvolture ont fait d’elle la bête noire de l’écrivain, qui s’emploie à l’éviter. Henry LaMarck pour sa part ne peut plus écrire et s'est réfugié incognito dans un hôtel. Ces trois personnages vont se chercher et se croiser, multiplier les quiproquos dans cette histoire d’argent, de littérature et d’amour. L’écrivain tombe en effet amoureux d'une photo du jeune banquier au regard désespéré devant l’effritement des cours boursiers. Jasper essaie d’impressionner Meike rencontrée dans un café et de la draguer avec une maladresse impressionnante, tout en essayant de dissimuler une erreur de transaction qui mènera sa banque à la faillite, et qui va permettre au lecteur de comprendre les faiblesses du système financier et son fonctionnement. Tous les trois se retrouvent obligés de fuir et iront par hasard chercher refuge au même endroit, pour le plus grand plaisir du lecteur…

09/2011

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Littérature érotique et sentim

Le professeur a l'esprit mal placé

Jeux de mains, jeux de coquins... Professeur à l'université dans une paisible ville d'Allemagne, Alexander Popescu est un homme respectable d'une trentaine d'années qui se maintient en forme, apprécie sa carrière et voyage seul ; ses uniques vices consistent en quelques repas graisseux, la bière et des jeux vidéo violents. Personne n'a besoin de connaître l'autre facette de son identité : l'écrivain porno de renom. Ses romans érotiques ingénieux lui rapportent beaucoup d'argent et lui permettent de se divertir l'esprit sans risque pour sa réputation. Lorsque Christian, qu'il voit comme son protégé, arrive à Fribourg pour ses études de médecine, Alex est ravi... et terrifié à l'idée que son ami découvre son alter ego scandaleux. Car tout le temps qu'ils passent ensemble, aussi agréable soit-il, pourrait bouleverser la vie méticuleusement équilibrée du professeur : désormais, il est au bout de la corde. L'écriture ne lui suffit plus, ses coups d'un soir non plus, et ses rêves sont hantés par le jeune homme innocent dont il a juré de prendre soin. Cependant, Christian n'est plus un enfant. Agé de vingt et un ans, intelligent et terriblement séduisant, il cache lui aussi quelques petits secrets. #Secret #Ecrivain #MM #Professeur #Elève --- "Ce n'est pas tous les jours que vous rencontrez un nouvel auteur qui est aussi impressionnant. Roe Horvat est cet auteur ! " - Eli Easton

12/2020

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Littérature française

Bellevue

Dans un palace démodé d'une station balnéaire vit un jeune homme solitaire, Didier, qui passe ses journées à dévorer des romans. Un écrivain célèbre, Martin Zwiemann, arrive à son tour dans l'hôtel pour se reposer après une attaque cardiaque. Entre le jeune homme, qui se nourrit de littérature, et l'écrivain, qui désire profiter de son séjour au Bellevue pour travailler à une nouvelle, va se dérouler un étrange ballet : étrange parce qu'ils se croiseront parfois dans les couloirs ou la salle à manger sans se remarquer l'un l'autre ; étrange parce que le jeune lecteur vient d'être séduit par un ancien roman de Zwiemann et que celui-ci désire écrire sur un "héros" qui ressemble à Didier ; étrange enfin parce que le seul témoin en est un mystérieux client de l'établissement dont nous ignorerons tout jusqu'au bout. Zwiemann succombera à une nouvelle attaque sans avoir trouvé ce qu'il cherchait avec sa nouvelle. Didier quittera l'hôtel sans savoir qu'il était un personnage littéraire. Quant au troisième homme, l'espion anonyme et silencieux, peut-être faut-il y voir le seul lien possible entre l'auteur et sa créature, puisqu'il est celui qui regarde. Mais qui sait si ce n'est pas lui, lui aussi, qui a raconté cette histoire, lui ôtant in extremis son goût d'échec pour nous en livrer toute la signification ?

04/1979

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Littérature française

L'ombre des hommes

Deuxième roman d'un autodidacte prodigieux (il écrit dans sa bio : "Enfance heureuse, entre un père alcoolique et une mère gentiment battue".), qui a exercé plusieurs métiers : mécanicien, maître-nageur, patron de boîte de nuit, scénariste malchanceux, et surtout joueur de cartes professionnel, ce qui l'a amené devant des tables un peu chaudes en France, à Londres et aux Etats-Unis. Un écrivain hors norme est apparu à la publication en 2009 de son premier roman, Aux vents ! , superbe épopée des amitiés trahies et des amours tordues, aussi sombre que Le nègre du Narcisse, et qui charrie dans une langue très maîtrisée dans sa démesure, sur un ton à la fois sarcastique et mélancolique, des drames trop humains. C'est cette veine qu'approfondit et enrichit L'ombre des hommes, qu'on ne lâche plus à quelque endroit qu'on l'ouvre au hasard, tant la puissance et l'originalité du style vous emportent, au-delà même de l'histoire. Une histoire amoureuse et violente, dans un monde marginal plutôt dangereux. L'auteur, dans une lettre à son éditeur, l'a d'ailleurs averti : "Je risque d'être le premier écrivain à être tué par un de ses personnages. Je peux me consoler en me disant que si j'en venais à mourir avant l'âge sur un coup de pare-chocs un peu louche, j'entrerais ainsi dans l'histoire littéraire, par la porte du cimetière, d'accord, mais on prend celle qu'on peut".

03/2019

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Critique littéraire

La bobine de Louis Ferdinand. Louis-Ferdinand Céline, le négatif et le trait d'union

Ce livre cherche à éclairer les irréductibles contradictions et mystères de l'homme et auteur Louis-Ferdinand Céline. Le regard, appuyé sur la biographie et l'étude de l'oeuvre, ouvre ici à de nouvelles considérations. Par exemple, comment les ruptures, dans la phrase autant qu'entre différents textes ou différentes étapes du parcours de l'homme, mettent en scène une continuité et même une puissante logique de fidélité. Comment l'oralité, que l'écrivain prônera selon une définition intellectuelle, rend compte de l'investissement précoce du petit Louis Destouches vers la lecture. Cette même oralité qui va soutenir, ensuite, l'épaisseur intertextuelle de l'oeuvre autant que ses ambiguïtés. Comment l'agressivité et l'humour sont deux faces d'une même pièce : celle d'une recherche non pas du temps perdu mais du lien et du sens disparus. L'histoire familiale de l'écrivain est suivie pour montrer, en effet, que certains silences voire certains secrets se retrouvent jusque dans ses procédés stylistiques. Yoann Loisel explique surtout comment le nerf de la guerre est chez Céline une douleur réactivée, il propose de considérer le dérèglement du sens et des sens comme une transe nécessaire à sa création sur le fond d'une reviviscence traumatique passée au lecteur. Il montre aussi comment la danseuse, ou l'étoile, entretient le formant narratif qui permet à Destouches, au bout de sa nuit continûment retouchée, de dépasser certaines terreurs et de rester Céline, son être de littérature.

02/2018

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Beaux arts

30 ans à Paris. Centre culturel suisse 1985-2015

Le Centre culturel suisse de Paris n'est pas une de ces institutions-vitrines aux ordres d'un ministère, et c'est bien son indépendance de ton et de programmation qui en a fait un lieu incontournable, entre autres, pour l'art contemporain et les arts de la scène. Le CCS fête ses trente ans : une occasion de retracer, à travers les 400 pages d'un livre richement illustré, son histoire, ses coups d'éclats, ses moments de grâce. Mais au-delà du passé, ce livre offre également une mise en lumière de 30 artistes suisses dont le parcours est lié, d'une façon ou d'une autre, au centre de la rue des Francs-Bourgeois, parmi lesquels : les plasticiens Fischli & Weiss, l'écrivain-voyageur Nicolas Bouvier, le photographe Robert Frank, l'artiste iconoclaste Thomas Hirschhorn, la surréaliste Meret Oppenheim, la chorégraphe Cindy Van Acker, le metteur en scène Christophe Marthaler ou encore le batteur et compositeur Daniel Humair. Chacun de ses trente portraits se compose d'un texte (dont la rédaction a été confiée à un spécialiste de l'oeuvre, à un écrivain, à un ami - citons parmi les contributeurs : Olivier Cadiot, Frédéric Pajak, Mathieu Bertholet, Arnaud Robert, Bruno Tackels, Francis Marmande et Emmanuelle Lequeux) et d'un reportage photographique par Ludovic Balland et Mathilde Agius, Sous la direction de Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser, actuels codirecteurs du CSS. Avec la participation de deux anciens directeurs : Daniel Jeannet et Werner Düggelin.

01/2016

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Littérature francophone

Une magie ordinaire

Il y a un moment, dans une vie, où l'écrivain abat ses cartes, pris par une sorte d'urgence. Le déclencheur de ce récit bouleversant, c'est un appel téléphonique d'un frère perdu de vue, annonçant que leur mère est au plus mal, à l'hôpital de Lomé. La mère qui lui a dit vingt ans plus tôt : "Va vivre. Va vivre ailleurs et ne reviens plus". Qui se déplace une bassine sur la hanche, colportant des morceaux de pain, jusqu'au jour où des soldats interceptent son menu commerce, et où il arrive ce qui doit arriver. La mère qui chante pour exorciser "les choses dures" . Qui l'a porté sur son dos bien au-delà de l'âge habituel, prétendant que son garçon avait "les os fragiles" . Qui lui a donné, enfin, le goût des parures, des vêtures et des bijoux, transgressant la frontière des genres. "Plus je vieillis, plus je ressemble à ma mère". De ce portrait d'une femme joyeuse, inspirée et aimante, d'une mère courage dans un monde d'absolu dénuement, surgit une grâce mystérieuse qui se confond avec la genèse d'une vocation d'écrivain. Kossi Efoui, né au Togo, vit actuellement à Nantes où il se consacre en partie au théâtre. Une magie ordinaire est son sixième roman, après Solo d'un revenant (2008, prix des Cinq Continents de la Francophonie), L'Ombre des choses à venir (2011) et Cantique de l'acacia (2017).

03/2023

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Critique littéraire

Egérie. Corerspondance 1853-1868

La pensée philosophique et religieuse d'Henri-Frédéric Amiel, professeur de philosophie à l'Académie de Genève, a sans doute fait davantage l'objet d'études que sa vie sensuelle et sentimentale. La correspondance inédite présentée ici, éclairée par le célèbre journal intime, révèle de manière éclatante toute la " science des vibrations amoureuses " des confidentes et adoratrices de l'écrivain. Louise Wyder, " Égérie ", est l'une d'entre elles. Proche ou lointaine, elle a accompagné Amiel pendant près de trente-trois ans. Depuis leur rencontre à Berlin en 1848, les sentiments de l'écrivain envers la jolie institutrice ont passé par toutes les métamorphoses : amitié, amouritié, presque engagement, refroidissement, regain d'affection, souvenir ému. Amiel n'a jamais oublié " la petite fée de Glion ", celle qui lui est apparue un jour, sur les pentes des prairies de Jaman, comme la personnification de la beauté, de la jeunesse et de l'amour. Le moment le plus important de leur relation fut probablement les dix-sept jours passés en tête-à-tête à Glion, au cours de l'été 1854. Il n'est point d'endroit plus édénique que ce village qui surplombe Montreux, d'où le lac Léman se laisse admirer dans toute sa beauté. De l'idylle est née cette correspondance d'une fraîcheur digne des plus grands romantiques. L'Age d'Homme a aussi publié l'édition intégrale du Journal intime d'Henri-Frédéric Amiel, en douze volumes.

09/2004

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Littérature russe

Un monsieur de San Fransisco

Avec cette prose, Ivan Bounine (1870-1953), écrivain (nouvelliste, romancier) et poète, déploie son art de la sensation, portant un regard précis et ample à la fois sur le monde qui l'entoure au travers d'une constellation de personnages de classes et de catégories sociales diverses, les uns servant les autres, chacun saisi dans une distance, et selon le degré de leur apparition, trouvant à s'incarner dans la magie de son écriture. Qu'il s'agisse du déclin d'un monde amené à disparaître, rappelé par le nom même du paquebot qui conduit le Monsieur de San Francisco accompagné de sa femme et de sa fille dans l'Ancien Monde depuis le Nouveau Monde, l'Atlantide, jusqu'à la ville de Babylone dont il est fait référence en exergue dans une citation extraite de "L'Apocalypse" (Chapitre 18), ou du déclin d'un homme que la mort soudaine emporte, tout ici est vacuité sans que toutefois la vie ne soit abandonnée à une noirceur par trop nihiliste. Ivan Bounine reçut en novembre 1933 le prix Nobel de littérature. C'était la première fois que ce prix était décerné à un écrivain russe. Il est mort en exil, alors en France, misérable, sans être rentré en Russie. Cette nouvelle datée d'octobre 1915, ici traduite par Christian Mouze, n'avait jamais été retraduite depuis 1934, date à laquelle elle paraissait sous la traduction de Maurice Parijanine pseudonyme de Maurice Donzel.

01/2022

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CD K7 Littérature

L'Homme du Grand Hôtel

Valentin Musso nous dévoile un roman à la construction diabolique et au dénouement vertigineux. Et si vous vous réveilliez un beau matin en ne sachant rien de votre propre vie ? Cape Cod, Massachusetts. Ecrivain mondialement célèbre, Randall Hamilton se réveille dans la chambre d'un hôtel luxueux avec vue sur l'océan. Le problème, c'est qu'il ignore totalement pourquoi il s'y trouve et comment même il est arrivé là. Pire, il semble avoir tout oublié de sa propre existence, y compris le fait qu'il est l'auteur de plus de quarante romans. Boston, Massachusetts. Vivant de petits boulots, le jeune Andy Marzano passe tout son temps libre à écrire des romans dans son studio. La tête pleine de rêves de gloire et de reconnaissance, il collectionne surtout les lettres de refus des agents littéraires. Conscient de son cruel manque d'inspiration, Andy s'ingénie à piller la vie de son entourage. Mais un jour il franchit la ligne rouge en séduisant une jeune comédienne, Abigaël, dans le seul but de se nourrir de leur relation et de servir son ambition. En voulant diriger les autres comme de simples personnages, il s'apprête à provoquer des drames irréparables... Un auteur couronné de succès, un apprenti écrivain miné par les échecs : les deux hommes ignorent tout l'un de l'autre. Pourtant, leurs destins sont inexorablement liés et leurs routes ne tarderont pas à se croiser. Pour le meilleur, et surtout pour le pire.

10/2023

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Littérature étrangère

Lettres à sa famille

Ce choix d'une quarantaine de lettres de Henry James aux membres de sa famille renouvelle complètement l'image du "Maître" : c'est à la naissance d'une trajectoire obstinée que nous assistons, malgré bien des soucis de santé et des difficultés financières. Aux images connues d'un Henry James déjà célèbre, elles opposent les hésitations de la jeunesse, les vagabondages de ville en ville, les tourments de la solitude. La mort des êtres chers (sa jeune cousine Minny, sa soeur Alice, son amie F. Woolson) l'atteint douloureusement, mais les lettres évoquant leur disparition sont parmi les plus belles qu'il ait écrites. Cette correspondance dévoile l'intrication des liens du sang, notamment avec sa soeur Alice, invalide, également écrivain, et avec son frère William qui deviendra un philosophe célèbre : elle montre aussi combien, dès le début, Henry James était décidé à renverser l'ordre du destin : l'absence devient présence, la faiblesse devient force, la mort engendre la création. Ecrites à Boston, Londres, Paris, Rome, ces lettres d'un errant retracent l'évolution d'un écrivain tôt décidé à l'exil volontaire et au célibat. Le récit de ses rencontres avec Leslie Stephen, Rossetti, George Eliot et Flaubert (entre autres) est toujours teinté d'humour, tandis que son regard dénote une sensualité vivace et aux aguets. Enfin ces lettres restituent de façon émouvante la complexité d'une des familles les plus étonnantes de la littérature.

01/1996

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Critique

Le Juif imaginé. D'Elsa Triolet à Romain Gary

"Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas..." Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas... et nous sommes son peuple élu ! " : l'humour juif donne ici un modèle pour penser la confusion qui règne en France autour de la notion de judéité littéraire. Car la littérature juive de langue française n'existe pas, et ce livre va vous en parler. Encore faut-il s'entendre : un écrivain juif de langue française est un écrivain dont la judéité produit des effets dans le champ littéraire francophone. A l'image de sa judéité civique que le citoyen juif négocie dans l'espace politique, la judéité littéraire est confrontée à un large spectre de possibilités, dont le camouflage et l'ostentation constituent les deux extrémités. En explorant de façon lumineuse et délicate les oeuvres d'Albert Cohen et d'Elsa Triolet, d'Anna Langfus et de Bernard Frank, de Romain Gary, Georges Perec, Patrick Modiano, Serge Doubrovsky ou Nathalie Azoulai, cette enquête met en évidence l'empreinte profonde de la littérature juive de langue française sur des formes d'écriture (l'autobiographie) ou des événements de la vie littéraire (les prix Goncourt). Importance de la mémoire, centralité de la Shoah, poids des discriminations, phénomènes d'appropriation et de réappropriation culturelle, de symbiose et de séparatisme : en elle se résument les enjeux et les thèmes essentiels de notre modernité.

09/2023

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Littérature étrangère

Maid. Le journal d'une mère célibataire

Il est arrivé qu'un écrivain devienne femme de ménage. Pour vivre de l'intérieur une condition sociale qui n'était pas la sienne, et pouvoir témoigner, dénoncer les conditions de travail indignes, les horaires inhumains, mettre sa plume au service de celles que personne n'écoute. Ce fut le cas de Florence Aubenas, et de Barbara Ehrenreich qui signe la préface de ce livre. Mais il arrive – plus rarement – que ce soit l'inverse. Qu'une femme de ménage devienne écrivain. Au début de ce récit, Stéphanie Land est seule et mère d'une petite fille de 2 ans et, pour (sur) vivre et leur procurer un toit, elle nettoie les maisons auxquelles elle s'amuse à donner des noms romanesques : la Maison du Clown, la Maison Porno, la Maison Triste, la Maison de la Femme qui Entasse... Elle explore ainsi le ventre de l'Amérique depuis sa classe moyenne supérieure à la réalité de ceux qui la servent. A la fin de son récit, sa fille a 7 ans et s'apprête à lui sauter au cou pour la féliciter : Stéphanie va recevoir son diplôme de création littéraire de l'Université de Missoula. Montana. Suivi en cours du soir à distance. Entre les deux, Stéphanie a briqué, balayé, frotté, rangé, et vu l'envers du décor de l'Amérique triomphante. Elle a aspiré la poussière chez les autres, et aspiré à devenir quelqu'un d'autre. Elle raconte.

10/2020

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Histoire internationale

Hitler, la propagande et le monde arabe

L'histoire de la rencontre du nazisme et de l'antijudaïsme arabe.   Le 28 novembre 1941, lors d'un tête-à-tête scellant une coopération déjà bien engagée, Hitler recevait le grand mufti de Jérusalem, alors en exil à Berlin. Ce que l'on sait moins, c'est qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'idéologie nazie fut diffusée à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient grâce à une puissante machine de propagande. Ce livre retrace l'histoire des idées, des institutions et des hommes engagés dans cet effort, à partir d'archives inédites ou jusque-là sous-utilisées, notamment des documents sonores retranscrits par les services secrets américains au Caire. L'ouvrage met en lumière la collaboration politique et idéologique entre les responsables du régime nazi et les Arabes pronazis, dont l'ancien chef du gouvernement irakien déposé par l'armée britannique en 1941, Kilani, et le grand mufti de Jérusalem, Amin el-Husseini. Initiés à la théorie du complot antisémite, ces derniers travaillèrent main dans la main avec les nazis à la conception d'une propagande spécifique au monde arabe. Parallèlement, et alors que le combat faisait rage sur le front nord-africain, l'Afrika Korps largua plus de trois millions de tracts sur l'Égypte, la Palestine, l'Irak, la Syrie. En outre y étaient diffusées des milliers d'heures d'émissions de radio en arabe sur ondes courtes, d'octobre 1939 à février-mars 1945. La plupart du temps, dans ces régions où le niveau de l'analphabétisme demeurait élevé, ces messages étaient écoutés en groupe, dans des cafés et autres lieux publics. L'antisémitisme radical, qui appelait à l'extermination de tous les Juifs, dans une région où résidaient 700 000 d'entre eux, demeurait un élément central de cette propagande. Devant la puissance de l'antisémitisme et l'antisionisme d'origine arabe, les États-Unis et la Grande-Bretagne prirent peur et conclurent qu'il fallait mettre en sourdine la « défense des Juifs » et la « question sioniste ». En 1944, la crainte de l'opinion arabe conduisit les dirigeants anglo-saxons à abandonner à leur sort le million de Juifs d'Europe, notamment en Hongrie, que l'on aurait pu encore sauver. Ce livre, extrêmement documenté, est avant tout un travail d'historien, qui rend compte avec rigueur de l'existence d'un antijudaïsme spécifique au monde arabe bien avant la naissance de l'État d'Israël.

10/2012

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Faits de société

OK boomers ? Des jeunes face aux défis du siècle

"? Le gouvernement et plus généralement les adultes doivent se rendre compte qu'il faut nous faire confiance. C'est nous qui allons construire l'avenir. ? " Ces mots de Mehdi Legrand, 19 ans, interrogé par les journalistes de La Croix en mai 2021, sont plus que jamais porteurs d'espoir. Les années passent et les crises se superposent : elles sont sanitaires, sociales, économiques ou climatiques et menacent l'avenir de chacun. Les effets socio-économiques et psychologiques de ces crises touchent plus particulièrement les plus jeunes, confrontés à préparer leur futur dans un monde aux moyens limités et à l'avenir incertain. Leurs plus belles années se sont transformées en doutes et inquiétude au quotidien. Génération Covid, Me Too ou Black Lives Matter, les 15-25 ans des années 2020 sont loin d'être désintéressés des sujets de société, ils dénoncent à leur manière les conséquences d'un modèle de société installé par leurs aînés, les "? boomers ? ". C'est dur d'avoir vingt ans en 2020, d'autant plus quand celles et ceux qui vivront dans ce que d'aucuns appellent le monde d'après ne sont ni écoutés, ni entendus et encore moins représentés. Pour convaincre ceux qui dirigent aujourd'hui nos sociétés de tout mettre en oeuvre pour éviter une dégradation de la protection des droits humains, la jeunesse doit prendre la parole. Alors que son avenir dépend des décisions qui seront prises les prochaines années, comment pourrait-elle laisser son sort aux mains de ceux qui ne semblent ni l'entendre ni la comprendre ?? Ce livre interpelle la classe politique et les jeunes prêts à oeuvrer pour le changement de notre modèle social et politique qui alimente un creusement des inégalités et une hausse des violences envers les minorités. A mi-chemin entre l'essai et le récit, l'ouvrage examine sept grands défis de notre siècle pour imaginer les outils nécessaires à la préparation d'un avenir meilleur et comprendre le rôle qu'aura à jouer la nouvelle génération dans ces combats. Pour donner envie d'agir et de s'engager, l'ouvrage met en avant des portraits et témoignages de citoyens engagés. Il entend aussi, plus généralement, porter un message multigénérationnel pour sensibiliser les générations aujourd'hui aux commandes des institutions et des entreprises aux priorités qui doivent être les siennes.

03/2022

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Sociologie du travail

Concevoir le travail, le défi de l'ergonomie

Ecrit près de trente ans après la parution de Comprendre le travail pour le transformer, la pratique de l'ergonomie, ce livre prend acte de deux évolutions massives qui appelaient à la rédaction d'un nouvel opus : les transformations des modes de production et de travail d'une part, et les évolutions de l'ergonomie elle-même, en particulier l'approfondissement de son programme sur la conception. Il a pour ambition de fournir des ressources conceptuelles et méthodologiques pour contribuer à la fabrication du travail humain. Son objectif est de ne pas laisser la réalité, l'épaisseur et le devenir de l'activité humaine dans l'ombre de l'implicite et de l'impensé. Son programme est de faire du travail un objet de connaissance, et de contribuer à expérimenter et à dessiner aujourd'hui les bases et les principes du travail humain de demain. Il est composé de six parties : -la première désigne les enjeux auxquels nous sommes actuellement confrontés, tant du point de vue des évolutions des systèmes de production que de la santé des protagonistes : -la deuxième partie discute une diversité de modèles de la santé et de la performance, ainsi que la rationalité d'action dans laquelle est engagée l'ergonomie (l'intervention) et ses nécessaires dimensions éthiques ; -la troisième partie est centrée sur la méthode d'intervention que nous proposons de mettre en oeuvre ; -une quatrième partie approfondie la méthode au plan des outils et des techniques ; -la cinquième partie discute quelques-unes des interpellations sociétales et des convocations disciplinaires auxquelles nous semble aujourd'hui confrontée l'ergonomie ; -et comme cet ouvrage a été terminé juste avant la pandémie de la Covid-19, il nous a semblé utile de confronter la pertinence des thèses défendues à cette crise inédite dans un sixième chapitre. L'analyse qui en est fournie nous conduit à réaffirmer notre projet : maintenir vivante la bataille du travail réel, et persévérer sur la voie d'une émancipation par le travail. Au final, cet ouvrage est avant tout destiné à ceux qui feront l'ergonomie de demain : nos étudiants, nos collègues jeunes et moins jeunes, et de manière générale à toutes celles et ceux qui voudront s'engager dans l'exercice professionnel exigeant qu'est la pratique de l'ergonomie.

04/2021

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Récits de mer

Toutes voiles hautes !. Vies de marins du commerce. 1850-1950

Récit autobiographique d'une vie de marin pleine d'aventures, Toutes voiles hautesA ! a été rédigé par le capitaine Ernest Ybert (1881-1951) après 1945, son auteur remplissant d'une petite écriture serrée 153 pages de cahiers. Quatre générations de marins de sa famille y occupent une place privilégiée : son grand-père maternel, maître au cabotage de Regnéville ; son père, également maître au cabotage, qui se noya en 1892 à la suite d'une collision entre deux voiliersA ; lui-même, capitaine au long coursA ; son fils Bernard, qui s'engagea en 1940 dans les Forces navales françaises libres et poursuivit sa carrière dans la Marine nationale jusqu'à l'obtention de ses étoiles de contre-amiral en 1962. Plongée dans une époque à la fois proche et révolue, jalonnée de nombreux conflits - de la guerre de Crimée (1854-1855) jusqu'à la Seconde Guerre mondiale -, Toutes voiles hautes est aussi la traversée d'une époque de transitionA : dernières années du transport des pondéreux à la voile pratiquée par les cap-horniersA ; développement de l'aviation postale, utilisant les avisos de l'Aéropostale pour les navettes entre les îles du Cap-Vert et le BrésilA ; crise des années 1930 marquée par la chute du fret, le chômage et de nouveaux droits sociaux. Histoire à la fois locale, régionale et ouverte sur le monde, concernant principalement la Normandie et la Bretagne dans leurs relations avec notamment l'Australie, les Etats-Unis, l'Afrique du Nord, ces mémoires mettent en scène 200 marins cités nommément - et un bien plus grand nombre d'hommes engagés dans des entreprises collectives de navigations. Ecrites avec verve par un homme au caractère bien trempé, elles peuvent se lire pour elles-mêmes et passionner les amateurs d'aventures et de sports maritimes. Les mémoires du capitaine Ybert proprement dites sont complétées d'informations apportés tout au cours du récit sur les conditions de navigation en temps de paix ou de guerres, les évolutions en cours, les sociétés d'armement, les marins et les navires sont auxquels sont consacrées des notices classées par ordre alphabétique. Témoignage précieux, Toutes voiles hautesA ! sera donc d'autant plus utile aux historiens qu'il est étayé par cette contextualisation établie à partir de multiples sources savantes ou mémorielles et de documents d'archives.

10/2022

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Photographie

Paul Strand

Né à New York en 1890, Paul Strand restera dans l’histoire de l’art photographique comme celui qui a fait basculer la photographie dans l’ère moderne. Il personnifie par excellence la figure de l’artiste d’avant-garde, pleinement engagé dans la vie sociale de son temps, qui impose une vision nouvelle à force de recherches et d’innovations. Formé par Lewis Hine et remarqué dès 1906 par Alfred Stieglitz auquel le liera une longue amitié, Paul Strand est, avec celui-ci, l’artiste qui symbolisera la critique et la fin du célèbre mouvement pictorialiste et de son esthétique picturale qui avait marqué depuis plusieurs décennies l’adolescence de la photographie. Influencé par le cubisme et le fauvisme, attiré par les oeuvres de Picasso, Braque ou Brancusi, Paul Strand s’intéresse à l’abstraction et au formalisme, sans négliger la dimension sociale de la photographie documentaire. Considéré comme un chef-d’oeuvre de la photographie, La barrière blanche, qu’il réalise en 1915, annonce une nouvelle ère de l’image fixe et l’émergence du courant inédit de la Straight Photography (“La photographie pure”) dont il deviendra le chef de file. À la fin de la première guerre mondiale, que Paul Strand effectuera dans un hôpital militaire, la Straight Photography impose internationalement sa révolution de la perception de l’objet et du champ de la photographie. Il n’est alors plus question de tenter d’inscrire la photographie dans l’art pictural par des procédés surannés mais, bien au contraire, de s’appuyer sur la particularité objective du médium et de ses dispositifs pour imposer une esthétique spécifique faite de netteté, de précision du détail, de rigueur du cadrage et de structuration par la seule lumière. La photographie est désormais libre de ses choix. Elle peut appliquer son art propre à une infinité de sujets qui vont de l’objet singulier au mouvement de la vie urbaine, en passant par une forme nouvelle d’abstraction. L’oeuvre de Paul Strand illustre à la perfection la richesse et la diversité de cette “nouvelle objectivité”. Expérimentant également le cinéma d’avant-garde à visée sociale, Paul Strand bénéficie dès la fin de la Seconde Guerre mondiale d’une reconnaissance internationale, et voyage à travers l’Europe en poursuivant ses recherches. Victime du maccarthysme en raison de ses opinions communistes, il choisit de s’installer en France, on se souvient de sa complicité avec l’écrivain Claude Roy, où il continue travaux et voyages et où il meurt en 1976. Si, comme l’affirme l’historien Peter C Brunnell, “la nouveauté de la perception est ce qui caractérise l’avant-garde moderne”, l’oeuvre de Paul Strand, déployée sur presque soixante années, incarne à elle seule la notion d’avant-garde rapportée à la photographie.

12/2011

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Littérature étrangère

Le prisonnier du ciel

Barcelone, 1957. Les membres de la librairie Sempere & fils - Daniel, sa femme Béa, son père et son complice de toujours, Fermín Romero de Torres - s'apprêtent à célébrer Noël. Fermín prépare son mariage, pourtant quelque chose le tourmente. Malgré l'insistance de Daniel, il refuse de se confier. Tout change le jour où un inquiétant personnage se présente à la librairie. Après avoir acheté une édition rare du Comte de Monte Cristo, il la dédicace à Fermín. Mais pourquoi signe-t-il du patronyme de ce dernier ? Et quels sont ces secrets qu'il menace de dévoiler ? Poussé dans ses retranchements par Daniel, Fermín lève le voile sur les années les plus terribles de son existence. 1939. La guerre civile, commencée en 1936, vient de se terminer avec la victoire franquiste. Dans la forteresse de Montjuïc, prison damnée qui domine Barcelone, croupissent une poignée d'opposants au régime. Fermín fait partie de ce groupe d'hommes haut en couleur, amateurs de blagues et solidaires les uns des autres. Très vite, il se lie avec son plus proche voisin, David Martín, l'écrivain de La Ville des maudits. David Martín, un être à moitié fou, comme possédé par une âme étrangère à la sienne, fait l'objet d'une surveillance très spéciale de la part du directeur. Grand lecteur, romancier à succès, il a l'habitude d'égayer les journées de ses compagnons en leur racontant des histoires. Salgado, le camarade de cellule de Fermín, est d'une autre trempe : criminel endurci, il a assassiné toute une famille pour lui voler ses millions. Malgré les tortures répétées, il refuse de révéler où il a caché son trésor. Après une séance particulièrement violente, Salgado, en plein délire, dévoile malgré lui à Fermín l'endroit où il a caché la clef qui doit conduire à l'argent. Aidé par Martín, Fermín concocte son évasion. Il vole la clef de Salgado, puis, imitant le comte de Monte Cristo, il se fait passer pour mort et se glisse dans le sac destiné aux cadavres. Une fois son évasion réussie, Fermín se forge une nouvelle identité. Après avoir cherché, en vain, le lieu du trésor, il choisit de mener une existence tranquille auprès de ses amis de la librairie Sempere. Mais, au bout de dix-huit ans, le mystérieux inconnu qui ressemble tant à Salgado vient lui demander des comptes. Une lutte pleine de haine et de peur s'engage entre eux. Des secrets de sinistre mémoire remontent du passé, les protagonistes qui, dans l'ombre, continuent à tirer les ficelles, se mettent en mouvement. Le bonheur des uns, la vie des autres et peut-être même l'existence du Cimetière des Livres Oubliés sont menacés.

11/2012

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Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

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Critique littéraire

Albert Londres. Le prince du journalisme

Né en 1884 à Vichy dans une famille dont les racines remontent jusqu'aux pentes des Pyrénées, Albert Londres est bien davantage qu'une référence absolue en matière de "? grand reportage ? "? : c'est un mythe, une icône emblématique de toute action journalistique visant à refléter le monde tel qu'il est, sans tabous ni frontières. Jeune poète devenu correspondant de guerre, journaliste d'investigation avant l'heure, Albert Londres fut au cours de sa brève mais riche existence, un mélange d'aventurier et d'écrivain, de voyageur au long cours et d'homme de convictions doté d'un sens aigu de l'observation et de la narration, qui ont fait de lui, avant tout, un humaniste "? engagé? " sur les cinq continents. Des Balkans au Proche-Orient, de l'Europe de l'Est au Japon, à l'Indochine, à l'Inde et à la Chine, en passant par la Guyane, l'Algérie, l'Argentine et le Congo, cet infatigable globe-trotter s'est fabriqué l'image d'un dénonciateur professionnel, d'un "? redresseur de torts ? " tous azimuts, présent sur tous les "? fronts ? " de l'histoire internationale. De l'état du monde et des sujets de société de son temps, il a donné une vision sans concessions, fruit d'une grande maîtrise du style et des techniques narratives, de sorte que ses articles, comme ses livres, restent des modèles du genre. Sa célèbre formule "? La plume dans la plaie ? " a fait le tour du monde comme pour mieux résumer les combats incessants à mener contre l'injustice sous toutes ses formes. A l'instar de l'association "? Regarder... Agir pour Vichy et ses environs ? " qui oeuvre pour sa réhabilitation au travers des "? journées ? " et des "? rencontres Albert Londres ? ", Jacqueline Débordes tente ici de réparer cette étrange injustice qui veut qu'un reporter de première classe tel qu'Albert Londres - à qui toute une profession doit ses lettres de noblesse - n'est que rarement commémoré dans sa ville natale. Sans doute ses absences longues et répétées ont-elles été la source du presque-oubli dans lequel il est tombé au fil des ans, et ce, malgré le "? prix ? " dont il est indirectement à l'origine depuis 1933, au lendemain de sa tragique disparition en Mer Rouge... La plus prestigieuse récompense de la presse française contemporaine lui doit, en effet, d'être décernée aujourd'hui aux meilleurs reporters de la presse écrite ? et audiovisuelle française. Ce n'est donc pas le moindre mérite du livre de Jacqueline Débordes que de contribuer à mieux faire connaître celui qui, plus qu'un journaliste habité d'un supplément d'âme, fut d'abord une "? conscience ? " à l'échelle mondiale.

09/2011

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Photographie

A l'oeuvre. Ateliers et maisons d'artistes

Les photographies d'ateliers d'artisans, d'artistes et d'écrivains présentées dans cet ouvrage, sans la distinction des espaces entre métiers manuels et professions intellectuelles initiées dès le XCIe siècle, se donnent également à voir comme autant d'autoportraits de leurs occupants, que ceux-ci soient visibles ou qu'ils laissent les lieux les raconter.

11/2019

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Critique littéraire

Le roi est mort. Fictions du politique au temps du romantisme (1814-1836)

Le retour des Bourbons sur le trône de France après vingt-cinq ans d'exil coïncide avec l'essor du romantisme. La plupart des écrivains s'interrogent alors sur le pouvoir royal et sa légitimité. S'élabore à travers leurs oeuvres une réflexion sur la figure du roi, réelle et plus encore imaginaire, selon une perspective fictionnelle.

06/2019

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Petits classiques parascolaire

Les textes fondateurs 6e

Quatre oeuvres fondatrices de la civilisation occidentale : la Bible, l'Odyssée d'Homère, l'Enéide de Virgile et les Métamorphoses d'Ovide, à travers une sélection d'extraits clés. L'occasion de découvrir un patrimoine extraordinaire, source d'inspiration pour de nombreux artistes et écrivains, et qui stimule encore aujourd'hui notre réflexion et notre imagination.

08/2009