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Histoire des arts décoratifs

L'Art déco France-Amérique du Nord

Avec l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, l'Art déco séduit le monde. De New York à Paris, la presse célèbre cet événement qui impose durablement ce style universel. Traversant l'Atlantique à bord de fastueux paquebots tels Ile-de-France et Normandie, des grands décorateurs français comme Jacques-Emile Ruhlmann, Jules Leleu, André Mare, Jean Dunand et Pierre Chareau exposent dans les grands magasins, de New York à Philadelphie. Du Mexique au Canada, cet engouement est porté par des architectes nord-américains formés à l'Ecole nationale des beaux-arts de Paris dès le début du xxe siècle, puis à l'Art Training Center de Meudon et à la Fontainebleau School of Fine Arts, deux écoles d'art fondées au lendemain d'une Première Guerre mondiale qui a renforcé les liens entre les deux continents. L'Amérique de Raymond Hood et de Wallace K. Harrison, auteurs du Rockefeller Center, adopte les architectes et artistes français Léon Arnal, Edgar Brandt, Jacques Carlu, Paul Cret, Alfred Janniot... Les recherches inédites de cet ouvrage dévoilent une émulation réciproque qui s'illustre aussi bien dans l'architecture et l'ornementation des gratte-ciel que dans le cinéma, la mode, la presse, le sport et l'art de vivre. Le nouveau style est porté par des figures telles que Paul Iribe et Cecil B. DeMille, Jean Patou et Paul Poiret, Lindbergh, Costes et Bellonte, Joséphine Baker ou Johnny Weissmuller. Trente-sept textes et 350 illustrations permettent de découvrir les liens uniques qui unissent la France et l'Amérique, depuis la statue de la Liberté de Bartholdi jusqu'au Streamline qui succède à l'Art déco. Ce nouveau design aux lignes fluides et galbées surgit dans les années 1930 et sera la vedette de la New York World Fair de 1939, qui a pour thème "The World of Tomorrow" .

10/2021

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Programmation

Python. Apprenez à développer des projets ludiques, 3e édition

Vous rêvez de découvrir la programmation tout en réalisant des projets ludiques, vous souhaitez connaître les astuces du langage Python devenu incontournable cette décennie, alors ce livre, rédigé par un expert, vous permettra d'atteindre ces objectifs. Tout d'abord, vous êtes guidé pour choisir et mettre en place votre environnement Python sur PC et sur Mac. Après cela, l'auteur vous propose de vous enseigner de façon ludique et pédagogique ce langage accessible à tous et très puissant grâce à une centaine d'exercices corrigés de difficulté progressive. Ainsi, quatre chapitres permettent d'assimiler les bases de la programmation : variables, types, conditions, boucles, listes et fonctions et d'anticiper les pièges à éviter. Cette nouvelle édition s'enrichit de plusieurs dizaines d'exemples pour gérer les messages d'erreur les plus courants. Puis l'auteur vous propose de tester la facilité d'approche de Python et la créativité offerte par ses librairies en dépassant vos limites grâce à quarante projets guidés. Leur niveau de difficulté indiqué par des symboles vous permet de faire évoluer rapidement vos compétences. Cet ouvrage est idéal pour un étudiant voulant maîtriser la programmation du langage Python, tout particulièrement les étudiants de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques des classes de lycée pour lesquels sont proposés des cours et des projets en adéquation avec le programme officiel du Ministère de l'Education Nationale. Dans les deux derniers chapitres, vous pourrez aller plus loin dans la mise en pratique de vos apprentissages avec la création de plusieurs jeux d'arcade avec Pygame et dans la découverte d'algorithmes d'Intelligence Artificielle orientés images et jeu de stratégie. Les codes sources complets des projets sont téléchargeables sur le site www. editions-eni. fr

10/2023

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Littérature française

Une histoire des trente glorieuses

C'est l'histoire éternelle des pères et des fils, des familles magnifiques, compliquées, parfois défaites. C'est l'histoire de Christian, son père, qu'entreprend aujourd'hui Didier Pourquery ; et aussi le destin de leurs proches, d'une région à part - le Bordelais - et d'une époque. Avant d'être père, Christian est fils. Sa mère meurt très jeune, il est élevé par sa famille maternelle, et par un père rude et lointain. Très vite, Christian est mis en apprentissage et apprend un métier " moderne " : radio-électricien. Ce jeune homme est un héros des Trente Glorieuses, inventées et racontées par l'économiste Jean Fourastié, décennies inédites pleines d'espoir, de progrès et d'allant. Christian veut réussir. Son rêve est simple : accéder à la bourgeoisie. C'est une utopie programmée, qui lui teint le coeur et l'esprit, et aussi une lutte contre le destin et la mort, qui vient trop vite. Christian se marie jeune, devient technicien, informaticien, puis cadre, reprend ses études, lit des classiques et des livres de management : le voici chef d'entreprise. " Trente années de croissance pour le pays et pour mon père " , écrit son fils Didier. Avant que le père ne se tue au volant, filant vers un rendez-vous sur une Nationale, la nuit... " Du projet paternel initial, une famille sur plan, sans passé, un père, une mère, deux fils, il ne reste que moi, Odipe des années cinquante, pour raconter " . Avec pudeur et talent, et une grande liberté, Didier Pourquery se livre, hésite, raconte. Son frère difficile. Son grand-père aux halles des Capucins. Le parler bordeluche, ses voix et ses mots. Ce pays bientôt couvert de lignes téléphoniques, de grands ensembles, de rubans de bitume, et où ne cesse d'irradier le paysage doux et changeant de l'enfance.

10/2023

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Essais

Paris, capitale du XIXe siècle. Le livre des passages, 4e édition

Ce que Walter Benjamin a tenté de capter dans les passages parisiens, leur architecture et leur esprit, c'est tout le XIXe siècle. La porte d'entrée d'un zeitgeist total, n'émanant pas seulement de Paris, mais de toute une époque. Un grand classique. 1934. Réfugié en France, travaillant sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, l'écrivain et penseur allemand Walter Benjamin reprend son ancien projet de consacrer un ouvrage aux passages parisiens. Il l'avait conçu quelques années plus tôt comme une féérie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon. Mais l'Europe tourne à l'abîme. Désormais, ce sera un livre constituant non seulement une histoire sociale de Paris au xixe siècle, comme l'annonçait l'institut de recherche sociale d'Adorno et Horkheimer, mais encore un essai d'interprétation globale du xxe siècle et de son équivoque modernité. A partir des passages de la capitale française, Benjamin déchiffre les figures équivoques d'un rêve qui meurt sous ses yeux sur fond de verre et d'acier. Il décrypte des concepts tels que la ville, la construction, la communication, le transport. Des catégories telles que la distraction, la mode, l'oisiveté, l'intérieur, le miroir, l'ennui. Des événements tels que l'inauguration, l'exposition, la manifestation, l'incendie. Des figures telles que le passant, le joueur, le collectionneur. Revenant au commencement des phénomènes et des techniques de masse, mesurant leur portée philosophique et politique, brossant un extraordinaire hommage critique à une cité capitale, à son architecture, à ses artistes et à ses écrivains, c'est une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté qu'exhume Walter Benjamin. Car ce sont d'ores et déjà celles d'un monde révolu, prêt à plonger dans l'horreur. Une contribution essentielle au patrimoine universel de la littérature.

10/2021

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Histoire de France

Philippe Séguin. Le remords de la droite

Pourquoi la personnalité et le destin inachevé de Philippe Séguin continuent-ils de fasciner, comme si sa mort brutale en 2010 laissait un vide dans la vie politique française, à gauche comme à droite ? Le petit Français venu de Tunisie, orphelin de guerre, délaissa vite ses premiers engagements, classiquement de gauche, pour rallier De Gaulle. A 20 ans, il adhérait à l'idée d'une France fidèle à ses rêves d'enfance, mais plus indépendante et plus respectée dans le monde. Député des Vosges à 35 ans, maire hyperactif d'Epinal pendant 14 ans, ministre remuant des Affaires sociales sous la cohabitation Mitterrand/Chirac, président hors norme de l'Assemblée nationale, enfin candidat sacrifié et trahi à la mairie de Paris, son indépendance d'esprit et de comportement le laissèrent toujours en marge de son parti, le RPR, et de la politique traditionnelle, dont il réprouvait les compromis trop faciles. En 1992, conduisant la bataille contre le traité de Maastricht, il fut, véritable Cassandre, l'homme capable de dire non. Aujourd'hui, il fait figure de visionnaire, qu'il s'agisse de l'Europe devenue purement économique et financière, des effets néfastes de la mondialisation, de la dégénérescence du gaullisme en une force conservatrice invertébrée, de l'absence d'un grand projet collectif éclairé et conduit par un Etat digne de ce nom. Le destin de cet homme tempétueux, exigeant, solitaire, parfois décourageant, s'identifie à la crise de notre démocratie, dont il avait compris très tôt les ressorts profonds. Avec son talent coutumier, Arnaud Teyssier raconte l'homme et l'époque en puisant à des témoignages et des sources inédites, en particulier ses archives. Cette première biographie post mortem d'un homme dont le nom est si souvent invoqué est ainsi une analyse des ressorts de la Ve République et une réflexion sur la conception de l'Etat en France.

09/2017

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Sciences historiques

Un instituteur de l'Armée d'Afrique dans la folie des guerres sous le casque de l'armée. Sous le casque de l'armée

Alexandre Nicolas est né le 6 juin 1917 à Saïda. Son père, horloger bijoutier, a quitté, en 1912, Aix-en-Provence pour l'Algérie où il épouse Céline Castafio, d'origine espagnole, française et maltaise. Aîné de trois garçons, Alexandre quitte, dès douze ans, sa famille : l'éducation passe pour meilleure à Oran. Habitué des dortoirs, des réfectoires, au lycée d'Ardaillon, à l'École normale, puis en France à Saint-Maixent et à Hyères pour sa formation militaire, il se coulera, avec un certain bonheur, dans le cadre de l'armée et ses valeurs de fraternité et de courage, et avec émotion dans le compagnonnage viril autour d'une cause. Pour cet enfant d'un petit village des Hauts Plateaux de l'Algérie de l'époque, l'armée est une promotion dont il est fier. Comme celle également de l'Éducation nationale qui le fait instituteur en 1937. Il n'en garde pas moins une tête raisonnable et un coeur où l'éthique ne bat jamais en retraite. Sa vision générale des choses, calme et mesurée, si elle le rend fier de participer à ce qui est pour lui, jusqu'au plus profond de lui-même, sauvetage de la patrie contre la folie, ne le prive cependant pas de constater que la guerre est une aberration et que certaines attitudes de cette très belle armée française ouvriront la porte, par leur injustice, à une autre période, la guerre de l'Indépendance. Ces allusions, discrètes mais plusieurs fois répétées, donnent à son texte une évidente modernité. Lieutenant pendant la guerre, instituteur jusqu'au bout, il deviendra en 1962, à Sidi-Bel-Abbès, directeur de l'Office culturel français, puis s'installera en 1964 à Aix-en-Provence, ville d'où était parti son père en 1912, pour Saïda en Algérie.

06/2011

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Code civil

Code civil annoté. Edition 2021

Une édition majeure, à jour notamment des textes sur les violences conjugales, la copropriété, la réforme de la justice, le divorce, le Covid-19... Les + de l'édition 2021 du Code civil : - Edition enrichie de plusieurs centaines de nouveaux arrêts - Création d'un appendice COVID-19 - Plus de 30 000 décisions citées - Une jurisprudence profondément remaniée RDO : table des renvois des articles portant sur la RDO, renvois systématiques entre les anciens et nouveaux articles, et inversement - Inclus : mise à jour mensuelle par lettre d'actualité Le Code civil Dalloz comprend le Code civil proprement dit et des centaines de textes complémentaires indispensables et rigoureusement mis à jour. Le code est complété d'annotations de jurisprudence indispensables à l'application des textes, constamment enrichies, avec plus de 30 000 décisions citées. Et toujours, pour la RDO : table des renvois des articles portant sur la RDO, renvois systématiques entre les anciens et nouveaux articles, et inversement. Le Code civil 2021 Edition limitée est à jour de : - La loi du 19 juillet 2019 de simplification, de clarification et d'actualisation du droit des sociétés et l'ordonnance du 21 octobre 2019 modifiant les dispositions relatives aux offres au public de titres - L'ordonnance du 30 octobre 2019 portant réforme du droit de la copropriété des immeubles bâtis Le décret du 30 décembre 2019 relatif à la nationalité française - Les décrets des 11, 17 et 20 décembre 2019 réformant la procédure civile et le divorce - La loi du 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille - L'ordonnance du 11 mars 2020 relative au régime des décisions prises à l'égard des personnes majeures faisant l'objet d'une mesure de protection juridique. Ce code est autorisé par la Commission nationale de l'examen du CRFPA.

07/2020

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Revues

XXI N° 62

Comment raconter, en journalistes, ce qui relève de la croyance ou peut-être, tout simplement, échappe à nos sens ? L'invisible, l'imperceptible à l'oeil nu. La question se pose dans ce numéro d'été, qui espère vous faire voyager. Ce sont d'abord les réactions des femmes de ménage qui ont mis la puce à l'oreille du journaliste Pierre Carrey : elles refusent de travailler devant certaines oeuvres du musée du Quai Branly. Les statuettes seraient-elles hantées ? Passées au scanner, désacralisées lors de cérémonies, cachées au sous-sol, elles provoquent en tout cas des réactions bien particulières. Les chasseurs de trésors, eux, craignent les djinns, en Turquie, et peut-être plus encore en cette période électorale. Ils n'y croient pas, mais sait-on jamais. Il faut dire qu'ils pillent des tombes arméniennes, dans l'espoir de faire fortune. Miroir aux alouettes, ou retour du refoulé ? Comme en Irak, où doivent vivre cloîtrés les enfants d'anciens membres de Daech, et pour la reconnaissance desquels les mères se battent aujourd'hui. En France, à l'Assemblée nationale, les invisibles, ce sont les gardes, les fleuristes ou encore les cuisiniers, qui ne témoignent jamais. Ils ont accepté - une première - d'être suivis par Kokopello, en BD, et racontent un espace clos soumis à l'accélération du temps législatif, de plus en plus malmené. Dans d'autres enceintes, celles de parcs naturels, en Afrique, c'est une nature sauvage pour chasseurs occidentaux et grandes entreprises qui est préservée à coup d'interdictions, au détriment des populations vivant sur place, et sous couvert de protection de la biodiversité. Il semble qu'aujourd'hui, l'invisible se fasse très géopolitique.

06/2023

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Histoire internationale

La démocratie congolaise "brûlée" au pétrole

Il y a eu une démocratie congolaise conquise avec calme et espoir dans l'enceinte de la Conférence nationale souveraine à Brazzaville au tout début des années 1990. Mais cette " volonté des urnes " s'est dissoute dans la fièvre de l'or noir. Les intervenants extérieurs - particulièrement une " certaine " France à travers les hommes de l'Elysée, ceux de la compagnie pétrolière Elf et ceux des réseaux maffieux (affairistes et politiciens mêlés) - ont épaulé pendant 15 ans le régime totalitaire de Sassou-Nguesso soutenu, d'autre part, par ses voisins et homologues gabonais et angolais, également " bons amis de la France ". Aussi, dès 1991, Elf et ses comparses ont-ils comploté pour renverser la démocratie pluraliste naissante. En août 1992, les urnes ont sanctionné le dictateur ; mais les jeunes institutions ont été démantelées pour consacrer, en octobre 1997, le retour de Sassou II. Les guerres congolaises consécutives et successives (1997-1998) n'ont pas eu pour but de défendre les acquis démocratiques ni les intérêts vitaux du peuple congolais. Elles sont bien le fait d'acteurs politiques connus, nationaux et étrangers. La France - la " Françafrique " - a participé directement par argent, armement, mercenaires, conseillers interposés, à l'anéantissement de Brazzaville et à la tribalisation de la société congolaise. L'auteur " revisite " cette crise meurtrière dont les abcès n'ont pas encore été crevés. Une revue de la presse afro-parisienne ainsi qu'une analyse des positions de la diaspora complètent cette évocation. Le vœu final : qu'une commission d'enquête dans un cadre démocratique s'attaque enfin à l'impunité au Congo, tant des crimes économiques que des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité, commis avec la complicité de certains étrangers.

05/2000

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Monographies

Luz Severino

Monographie de plus de 100 oeuvres de Luz Severino. Luz Severino est née à Sabana del Mar dans la partie est de la République dominicaine. Elle vit et travaille en Martinique depuis 2000. Entre 1979 et 1985, elle poursuit ses études à l'école nationale des Beaux-Arts de Saint-Domingue. En 1986, elle est diplômée en génie civil de l'université autonome de Saint-Domingue. Elle étudie la gravure à la Ligue des étudiants en arts de New York de 1986 à 1987. Elle a réalisé principalement des peintures, des dessins, des gravures et cinq installations de grand format. La première intitulée Salir del hoyo (Sortir du trou) a été exposée en 2008 au musée d'Art moderne de Saint-Domingue. La seconde installation fut présentée dans une exposition à la Fondation Clément, Avançons tous ensembles, en 2011 ; une troisième, Derrière le voile en 2012, que l'on trouve dans le jardin des sculptures de cette même Fondation ; une quatrième exposée à Saint-Domingue en 2011 et une cinquième installation que nous découvrons en octobre 2019, dans l'exposition Dentro del bosque à la Fondation Clément. Luz Severino a participé à de nombreuses expositions individuelles, expositions collectives et biennales depuis 1985, tout d'abord dans son pays d'origine, puis aux Caraïbes, en Amérique latine, aux Etats-Unis et en Europe. Luz Severino a été durant les années 1990 et 1991, professeure d'expression plastique à l'université autonome de Saint-Domingue ; professeure de gravure de 1995 à 1998 à l'école Altos de Chavon de La Romana en République dominicaine et a organisé le premier symposium de sculpture en 1993 à Saint-Domingue. Dans les Antilles françaises, elle a eu en charge plusieurs ateliers de fabrication de papier à la main et en feuille de banane à Basse-Pointe (1997) et Fort-de-France (2000), en Martinique.

04/2023

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Histoire de France

Le gaullisme d'opposition aux Antilles et en Guyane. Le RPF sous l'oeil de Jacqies Foccart

Dans le contexte métropolitain de l'après-guerre, le Rassemblement du Peuple Français (RPF) naquit au printemps 1947 d'une charge furieuse contre la Constitution du 27 octobre 1946, pour terminer sa course en 1955, huit ans seulement après sa création, incapable d'atteindre l'objectif d'anéantissement du régime de la IVe République qu'il s'était fixé à court terme. Aux Antilles et en Guyane, l'échec de ce parti, qui incarna ce que les historiens appellent le "gaullisme d'opposition", fut encore plus patent qu'à l'échelle nationale. En dépit de l'exceptionnelle popularité du général de Gaulle auprès des populations ultramarines, le parti ne parvint pas à s'adapter aux particularismes postcoloniaux de la culture politique, échouant à mobiliser des militants en quantité suffisante, au-delà d'une poignée de notables et de fonctionnaires métropolitains coupés de la masse des électeurs. Sur la base des archives internes du RPF et de l'abondante correspondance de Jacques Foccart, à qui fut confiée l'implantation du gaullisme outre-mer, l'ouvrage de Sylvain Mary retrace l'histoire des militants antillais et guyanais du seul parti politique jamais dirigé directement par le général de Gaulle. Il met également en lumière le rôle clé joué par Jacques Foccart, issu d'une famille de blancs créoles de Guadeloupe, dans la formation d'un gaullisme local. A travers l'étude des réseaux antillais et guyanais du plus mystérieux des "barons du gaullisme", on assiste, entre monde politique, milieux d'affaires et activités de renseignement, à la naissance d'un homme de l'ombre très influent, actif pendant près de trente ans dans l'entourage du général de Gaulle et de Georges Pompidou, au service "d'une certaine idée de la France" outre-mer.

12/2013

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Policiers

Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd

Dijon, Kern Crevel, lieutenant à la Brigade des Homicides, est en train de lâcher la rampe d'une vie professionnelle et privée à la dérive. Comme beaucoup de ses collègues de la police nationale, il est en pleine interrogation sur le sens de son métier, et de son engagement. Quelqu'un envoie sur son mail la vidéo d'un combat à mort entre un homme et un pitbull. Menant son enquête, le policier découvre un charnier contenant les restes de plusieurs victimes. Et voilà Crevel avec son binôme. Frédéric Bouchard, embarqués dans une affaire qui défie l'entendement : des victimes seraient kidnappés et données en pâture à des molosses lors de combats d'un nouveau genre. Cette vidéo est-elle authentique ? Est ce que ces combats existent réellement ? Sont-ils le fruit d'une légende urbaine alimentée par la petite délinquance de la réputée paisible ville bourguignonne comme le pense la hiérarchie du policier et lui même le voudrait ? Entre bavures, indics et secrets honteux. Kern Crevel fait le job à sa manière, sans se préoccuper du prix à payer, jonglant entre des amitiés complexes. ses propres pulsions violentes ainsi que ce sentiment qui, depuis toujours, l'éperonne : la résignation. Cette compagne, atavique presque, s'accompagne, chez lui, d'un jusqu'au-boutisme profondément chevillé à son être. La vision du métier, selon Crevel, suppose de se salir pour progresser, de se plonger dans la boue pour forcer les bonnes portes. Cette fange, comme il aime à décrire la matière constituant son travail, s'avère bien plus profonde. L'arrivée d'un gang de Géorgiens, va définitivement faire basculer le policier dans ces bas-fonds qui le révulsent et l'attirent, jusqu'où ? Jusqu'au bout.

10/2013

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Sciences historiques

Histoire du citoyen. L"'être nouveau" (de 1789 à nos jours)

Le citoyen, sujet de ce livre, est la créature de la Révolution française. Il est l'être nouveau. Les manuels de droit l'ignorent. Il est encore sous nos yeux. Il ne se reproduit pas lui-même. C'est l'éducation nationale qui le reproduit. Il est armé depuis sa naissance. Aux armes citoyens est sa devise. Il combat pour les Droits de l'homme, prend la Bastille, renverse le trône, fait inlassablement la guerre aux rois, aux empereurs et aux dictateurs. Il fournit en victimes les grandes tueries des guerres contemporaines. Il est républicain depuis l'instauration de la République en 1792, et ne peut pas ne pas l'être, s'identifiant à une république qui n'est pas un régime politique, mais un mythe, une idéologie, des valeurs. Si la République disparaît, il travaille sans relâche à son retour et la fait revenir. C'est le cas par exemple en 1875 et en 1945. Si la République a des ennemis intérieurs vrais ou supposés, il les accable de sa vindicte. Il les tue. Il tue les prêtres réfractaires en septembre 1792, et les Communards en 1871. Aujourd'hui sa vindicte est la même, mais sa mission a changé. Il ne fait plus la guerre aux nations étrangères. Il a été désarmé. Sa nouvelle mission consiste à promouvoir la diversité. Dans ce nouveau combat il mobilise avec lui la société toute entière. L'entreprise, la banque, les équipes sportives, les actions humanitaires, tout doit être citoyen. C'est encore un combat. Le citoyen ne doit jamais cesser de combattre. Il est dans la servitude et ne saurait l'accepter s'il ne votait pas, mais il vote et on le fait voter de plus en plus. Le scrutin l'aide à vivre en lui procurant l'illusion de la liberté.

10/2014

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Sciences historiques

La France face à l'initiative de défense stratégique de Ronald Reagan (1983-1986). De la guerre des étoiles à la construction européenne

En 1983, le Président américain Ronald Reagan annonce son intention de réorienter la stratégie de défense de son pays face à l'URSS. Reagan réfute la vulnérabilité de son territoire face aux armes nucléaires ennemies. Son but est de rendre ces armes inefficaces et inutiles, en leur substituant un système de dissuasion non plus fondé sur la destruction mutuelle assurée, mais au contraire sur la promesse d'une survie commune. Cette nouvelle stratégie, défensive, s'appuierait sur les technologies antimissiles : leur essor et leur perfectionnement permettraient de contrer la menace atomique en la vidant de toute opportunité. Il s'agit de pouvoir détecter, intercepter, et détruire, tout missile intercontinental avant que celui-ci n'atteigne sa cible. Ainsi les Etats-Unis seraient-ils désormais protégés par un grand système de défense antimissile que la presse, acerbe, qualifiera de "guerre des étoiles" compte tenu de sa nature exotique (armes laser, armes à énergie cinétique, capteurs, intercepteurs, etc). Un imposant programme de recherche et de développement, visant à étudier la faisabilité technique des composantes de ce bouclier, sera officiellement lancé : l'Initiative de Défense Stratégique (IDS). La controverse est immédiate et l'Europe s'inquiète. Problématique pour la cohésion de l'OTAN, l'IDS l'est encore plus pour une puissance nucléaire alliée comme la France. La rhétorique reaganienne met en effet directement en cause la viabilité de l'arme nucléaire, facteur d'indépendance nationale. En quoi les éventuelles technologies défensives spatiales influent-elles sur la dissuasion française ? Quelles sont les conséquences stratégiques ? Le Président de la République François Mitterrand voue envers cette problématique une attention particulière. S'ouvre avec I'IDS un épisode diplomatique important des années 1980, dans lequel la France fera valoir un positionnement politique ferme et une contre-proposition pragmatique à vocation européenne, avec le programme EUREKA.

03/2014

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Economie

L'Afrique dans la modernité néolibérale. Responsabilités éthiques des multinationales capitalistes

Les Sociétés multinationales capitalistes oeuvrant en Afrique, peut-on espérer quelles deviennent un jour des entreprises citoyennes, travaillant pour une révolution technologique et éthique en offrant ainsi plus à l'humanité qu'une simple valorisation de leur capital ? L'objectif premier de notre publication se veut triple : d'abord, alerter l'opinion tant nationale qu'internationale que l'Afrique est victime de ses propres richesses pillées par une élite autocratique et oligarchique au service des Sociétés multinationales capitalistes et de leur "mangeocratie". Les conséquences sont tragiques depuis la traite atlantique, la colonisation, la post colonie, la mondialisation accumulant crimes de guerres, crimes contre l'humanité, viols et génocides. Est-il possible de mettre fin au capitalisme sauvage et désastreux qui exsangue l'Afrique et la maintient dans l'expropriation et la sujétion pendant des siècles ? N'est-il pas grand temps que l'exploitation des richesses du continent soit menée en vue de l'industrialisation de l'Afrique en toute transparence et dans le respect de la raison éthique au bénéfice des peuples africains ? En plus, les hommes politiques africains peuvent-ils se libérer du nombrilisme asservissant en vue de permettre à leurs nations de se hisser à la hauteur des enjeux économiques de la mondialisation ? Enfin, si les Sociétés capitalistes multinationales se comportaient comme des entreprises citoyennes, elles assumeraient leur responsabilité économique, sociétale et environnementale en s'impliquant davantage dans le développement durable des milieux dans lesquels elles agissent. Une éthique des Sociétés capitalistes multinationales serait, en toute conséquence, pertinente et urgente en vue de bien réguler leurs activités pour veiller à l'imputabilité et déterminer la responsabilité de chacun, dans le but de démanteler les circuits mafieux sur le continent, de ce fait en participant ainsi à la Renaissance de l'Afrique.

01/2014

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Sciences politiques

La vulnérabilité du monde. Démocraties et violences à l'heure de la globalisation

La chute du mur de Berlin ne comportait-elle pas la promesse d'une paix durable ? Ce livre analyse la perpétuation de violences de toutes sortes dans un monde dont le totalitarisme ne constitue plus la référence centrale. A l'heure de la globalisation, il montre que ces violences relèvent de dynamiques hétérogènes : conflits armés, mais aussi arbitraire étatique, brutalités du capitalisme, exclusions physiques ou symboliques. Parallèlement, il souligne combien les sociétés résistent à de telles violences, en faisant usage du droit, des politiques publiques, des leviers socio-économiques, des pratiques artistiques. Scandant les différentes parties du livre, trois études manifestent, photos à l'appui, la fonction éthique et politique de l'art. En contrepoint de la barbarie, l'aspiration à la beauté déstabilise la rhétorique de l'oubli, favorise le travail critique et le retour sur soi. Toute la force du livre tient dans le dévoilement de ces poussées contradictoires. Quelle en sera l'issue ? Nul ne le sait. Alors que les interdépendances techniques et économiques n'ont jamais été aussi fortes, notre monde est traversé par des divisions profondes. Le sens commun est en crise. Le projet démocratique y survivra-t-il ? Fruit d'une collaboration pluriannuelle entre l'Université catholique de Louvain et l'Université nationale de Colombie, ce livre réunit les contributions de nombreux spécialistes à travers le monde, issus de disciplines variées (philosophie, droit, sciences politiques, histoire, sociologie, psychologie). Parti d'un intérêt croisé pour un pays - la Colombie - où la violence apparaît comme une caractéristique structurelle, mais qui dispose de l'une des constitutions démocratiques les plus avancées de la région, il étend son champ de préoccupations à l'Amérique latine (Mexique, Pérou, Chili), à l'Afrique (Tunisie, Rwanda), à l'Asie du Sud-Est et à l'Europe.

02/2014

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Economie

Crises financières internationales et pays en développement. Les enseignements pour le Congo-Brazzaville

Le secteur financier est de loin celui qui a expérimenté au cours des dernières années les mutations les plus sensibles. L'innovation allant plus vite que la supervision des risques qu'elle génère, le monde entier s'est trouvé piégé par une succession d'erreurs ou de fautes dont le prix, aux plans économique et sociopolitique, paraît très lourd. En effet, comment pourrait-il en être autrement lorsque les investisseurs, de plus en plus inquiets, lisent le risque souverain comme ils liraient le bilan financier d'un emprunteur quelconque ? La crise des dettes souveraines en Europe, intervenue à la suite d'autres crises, rappelle que non seulement les Etats puissants se portent mal, mais aussi que se dessine un changement en profondeur dans le monde économique, avec une réactualisation des concepts, des théories admises de longue date et des positions de pouvoir entre nations. D'où le renouveau de la question multilatérale ou régionale dans ce qui apparaîtra, en définitive, comme un formidable plaidoyer pour les constructions supranationales, surtout quand l'affirmation de la souveraineté nationale, en Afrique ou ailleurs, ne suffit plus à juguler les effets de crises financières de plus en plus systémiques. Pour les pays en développement, à l'instar du Congo, l'instabilité de la variable externe n'est pas une nouveauté, mais, au contraire, elle ouvre aujourd'hui un champ nouveau. Quand les pays avancés, longtemps moteurs de la croissance mondiale, sont en proie à l'ajustement budgétaire et semblent passer la main aux pays émergents, il faut imaginer d'autres formes de coopération. Il faut rechercher l'industrialisation et le transfert de technologies, certes, mais surtout bien comprendre les mutations en cours dans le monde et ce qu'elles impliquent en termes de modifications d'habitudes intellectuelles et de grille de lecture des réalités économiques contemporaines.

09/2013

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Droit

Face aux risques. Une histoire de la sûreté alimentaire à la santé environnementale

Les grandes étapes de la sécurité sanitaire en France au cours du XXème siècle. Face aux risques retrace l'histoire de la sécurité sanitaire en France, du siècle des Lumières à nos jours. Une histoire dans laquelle se croisent et se répondent le progrès scientifique et médical, l'impact de crises majeures comme celle de l'amiante ou de la vache folle, la sophistication croissante de notre système de santé publique, et l'évolution des préoccupations sociétales. Décennie après décennie, les évolutions notables apportées à la sécurité des aliments ont mis fin aux contaminiations meurtrières des siècles passés, alors qu'en parallèle ont émergé de nouvelles inquiétudes concernant l'effet de l'environnement sur la santé des hommes, des animaux et des écosystèmes. Il s'est forgé au fil du temps une expertise spécifique à la sécurité alimentaire, la santé animale et la santé environnementale. Tantôt saluée, tantôt controversée, elle fait face à un afflux de connaissances et de questions toujours plus difficiles à investiguer - pollutions chimiques multiples, perturbateurs endocriniens, impacts combinés des risques sanitaires... - sur fond d'évolution constante des technologies et des choix de société, et de bouleversements climatiques. La nécessité d'une expertise robuste et indépendante a conduit au tournant du siècle à la création de plusieurs agences en charge des questions de santé, dont l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. A mesure des prises de conscience et des progrès de la science, dans une société de plus en plus sensible aux enjeux de santé et à l'environnement, ce livre montre combien les responsabilités de la puissance publique, le rôle des experts, le statut même du savoir sont soumis à des questionnements constamment renouvelés.

09/2020

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Histoire internationale

La Mongolie en quête d'indépendance. Une utilisation stratégique du développement minier

La Mongolie est connue pour ses steppes et pour les rêves d'évasion et de voyage qu'elle peut susciter. Connue également sous le nom de "pays de l'éternel ciel bleu", la Mongolie cache pourtant derrière sa torpeur apparente d'immenses défis. La transition démocratique entamée au début des années 1990 a renforcé la singularité de ce pays isolé au coeur de l'Asie. Enclavée entre deux grandes puissances que sont la Chine et la Russie, l'histoire mongole rappelle que la conquête et la préservation de son indépendance nationale ont toujours été délicates. De ce fait, il existe sous le ciel bleu une peur diffuse mais profondément ancrée, celle d'une possible disparition de la Mongolie indépendante ou d'une limitation de sa souveraineté. Ce sentiment induit chez les autorités mongoles une idée particulière de l'indépendance et des moyens à utiliser pour la préserver. Pour parvenir à ses fins, la Mongolie peut néanmoins s'appuyer sur une richesse majeure, celle que constitue le développement minier qui porte l'exponentielle croissance économique que connaît actuellement le pays. Outre la richesse que ce secteur si particulier peut générer, il constitue également le coeur de la politique stratégique mise en place par les autorités mongoles. La Mongolie va donc devoir gérer habilement ce processus et éviter les nombreuses embûches qui se trouveront sur son parcours si elle veut s'assurer d'un développement économique harmonieux et d'une position stratégique renforcée. Le développement minier n'est cependant pas une composante naturelle pour une population qui entretient des liens extrêmement forts avec son environnement. L'ambition de cet ouvrage est d'éclairer cette stratégie d'indépendance particulière imaginée par la Mongolie.

12/2012

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Sciences de la terre et de la

L'oignon du Niger. Etude d'une filière traditionnelle face à un marché globalisé

L'agriculture ouest-africaine, malgré une situation de transition liée au processus de mondialisation et à l'instabilité des marchés internationaux, demeure une agriculture familiale caractérisée par la coexistence d'un ensemble d'activités impliquant diverses productions végétales et animales. L'expérience montre que les petits producteurs africains sont des agents économiques qui sont disposés à la fois à investir selon leur disponibilité économique et à participer dans des réseaux structurés pour commercialiser leurs productions au niveau sous-régional. Forte d'une production annuelle de plus de 400.000 tonnes, la filière oignon représente aujourd'hui pour le Niger la principale source de recettes d'exportation après l'uranium. La Région de Tahoua se situe à la première place avec une contribution d'environ 82 % de la production nationale : c'est dans cette région que se situe le triangle productif représenté par les départements de Madaoua, Konni et Keita. La variété d'oignon la plus répandue est le Violet de Calmi, constituant un produit de qualité connu et apprécié pour ses caractéristiques organoleptiques par les consommateurs de plusieurs pays d'Afrique. L'étude de la filière de l'oignon au Niger ouvre des perspectives nouvelles et contribue à redéfinir le rôle de l'agriculture sahélienne dans le développement et l'intégration régionale. En effet, il s'agit d'une filière traditionnelle, qui utilise des mécanismes propres à l'économie informelle et se base sur un réseau commercial emprunté de la structure hiérarchique de la famille haoussa. En dépit de la mondialisation, la filière nigérienne reste dominante sur les marchés régionaux. Cependant, elle doit être renforcée, surtout au niveau de ses acteurs les plus vulnérables pour réduire les risques et augmenter la compétitivité avec les autres producteurs régionaux et internationaux.

05/2012

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Ethnologie

Les mille et une frontières de l'Iran. Quand les voyages forment la nation

L'orientalisme et l'idéologie nationaliste ont laissé dans l'ombre les relations pluriséculaires nouées par l'Iran avec le reste du Moyen-Orient, mais aussi et surtout avec le Caucase, l'Asie centrale, le sous-continent indien et l'Extrême-Orient. Il en est découlé une perception distordue de l'histoire du pays. Depuis une quarantaine d'années, l'exil politique, l'expatriation économique, la généralisation du commerce transfrontalier, les pratiques de pèlerinage, l'engagement internationaliste dans différents conflits de la région ont conféré une importance accrue à l'institution de la frontière. D'autant que l'Iran est devenu un pays d'immigration et de refuge, accueillant sur son sol plusieurs millions d'Afghans et d'Irakiens. En outre, la frontière géographique et politique met en jeu d'autres frontières, entre les genres, entre le public et le privé, entre la légalité et l'illégalité, entre le religieux et le profane. Fariba Adelkhah se livre à une anthropologie des pratiques sociales du voyage en privilégiant l'étude des réseaux financiers et commerciaux transfrontaliers à l'échelle du Grand Khorassan et du golfe Persique, de l'expatriation au Japon, de la diaspora irano-californienne, de l'immigration afghane en Iran, des pèlerinages sur les lieux saints de Syrie et d'Arabie, des rêves de départ et de retour qui habitent le corps social. Au fil d'une observation participante s'étalant sur une dizaine d'années, elle apporte un éclairage neuf sur l'économie politique du néolibéralisme en République islamique, sur la participation sociale des femmes, sur la conscience nationale et religieuse - en bref sur ce qu'être Iranien (et Iranienne) veut dire, au jour le jour, et sur l'ambivalence des appartenances ou des identités. Quand les voyages forment la nation...

05/2012

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Poésie

Le livre d'amis : Poésies à la cour de Blois (1440-1465). Edition bilingue Français-Ancien Français

Né en 1394, Charles d’Orléans, prince à la fleur de lys, est fait prisonnier à la bataille d’Azincourt (1415). C’est avant tout l’image du poète vêtu de noir, exilé pendant vingt-cinq ans en Angleterre, qui s’est imposée auprès du public. Les ballades, rondeaux, chansons et complaintes écrites après son retour en France témoignent pourtant d’une conception du lyrisme bien moins marquée au sceau de la mélancolie que ne le voudrait notre vision romantique. S’il a été malheureux en politique, Charles d’Orléans a su faire de son château de Blois un centre culturel vivant où se rencontraient amis et écrivains de passage : leurs poésies côtoient celles du prince dans le célèbre manuscrit 25458, en partie autographe, du fonds français de la Bibliothèque Nationale de France. La présente édition/traduction réunit les textes de cette « coterie », avec l’espoir de permettre au lecteur de saisir le fonctionnement spécifique de l’album personnel de Charles d’Orléans, entre 1440 et 1465. Il s’agit d’un véritable Livre d’Amis non pas dominé par un seul je, mais fondé sur le désordre de l’écriture collaborative et de voix multiples qui se répondent à travers un réseau d’images et de thèmes qui donnent au recueil son unité. L’ordre des pièces, tel qu’il se présente dans le manuscrit, a été respecté afin de rendre au mieux l’aspect social et ludique d’une poésie qui naît de la dynamique culturelle et littéraire du cercle de Blois, réuni autour d’un prince et poète qui sait jouer de l’ironie et pratique volontiers le clin d’œil allusif, réservé à ceux qui savent en goûter la finesse.

10/2010

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Histoire de France

Lettres, notes et carnets. Tome 2, 1942 - mai 1958

Les Lettres, notes et carnets révèlent tout un pan de l'oeuvre littéraire de Charles de Gaulle, très différent dans l'esprit et dans la forme de ses ouvrages de réflexion et de souvenirs. Présentés pour la première fois dans l'ordre chronologique et enrichis de nombreux inédits, ces documents, réunis et publiés après sa mort par son fils, l'amiral de Gaulle, relèvent d'une démarche plus immédiate et spontanée. L'épistolier ou le diariste laisse apparaître ici un de Gaulle que le mémorialiste s'interdit de montrer: l'homme privé, le personnage en quelque sorte officieux, capable de s'abandonner à un élan de tendresse comme d'exprimer sans fioritures le fond de sa pensée. Hormis ses écrits de jeunesse, les textes de ses conférences d'histoire prononcées en captivité puis à Saint-Cyr et à l'Ecole de guerre, ceux de ses allocutions devant les officiers de son bataillon, quelques études sur les questions de défense nationale et des résumés d'entretiens, l'essentiel des Lettres, notes et carnets émane ainsi de plus de soixante années de correspondance et de notations personnelles. De 1907 au 9 novembre 1970, Charles de Gaulle a entretenu avec ses proches ainsi qu'avec la plupart de ses interlocuteurs politiques, français et étrangers, et quantité d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains une relation épistolaire d'une ampleur et d'une richesse considérables. Ses carnets, tenus depuis l'adolescence, constituent l'autre volet de ses écrits intimes. Ils montrent comment l'homme, à travers le temps, s'est construit, a forgé ses idées et inventé son univers. " Pardonnez-moi ! Je n'aime que la France ", y écrit de Gaulle au lendemain de la Libération. Cet aveu suffirait à résumer l'histoire de toute sa vie.

06/2010

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Littérature française

Brut

Milieu du XXIe siècle. A l'écart des grands continents minés par la violence et la pollution, la Norvège remet chaque année le prix Nobel de la Paix. Comme en retour, l'ONU classe ce petit royaume au premier rang du développement humain, offrant la vie dont tous ont toujours rêvé : opulente, juste, pacifique, dans une démocratie à taille humaine, en symbiose avec la nature. A quelques mois des élections générales, tandis que Katrin, ancienne mannequin mariée à un riche homme d'affaires, vit comme un coq en pâte à Oslo, sa fille Sigrid atterrit à Ekofisk, la plus ancienne plate-forme de la mer du Nord. Tel est le rituel offert par la Banque centrale aux jeunes diplômés recrutés pour gérer le bon millier de milliards d'euros de la cagnotte nationale. Car le secret de la plénitude norvégienne est le pétrole et sa gestion austère dans un Fonds éthique, afin d'échapper à la dilapidation et à la corruption. Rivalisant de bonnes intentions, le royaume a même transformé une partie du Nigeria en paradis de l'agriculture biologique. Le parrain de Sigrid, Kurt Jensen, grand constructeur de barrages, ne croit pas à tant de bonté et rêve de finir sa brillante carrière au comité qui remet le Nobel. Mais il va se heurter aux intérêts du parti populiste qui promet d'enfin distribuer la manne, et aux turpitudes sous-marines de l'Etat-pétrolier. Il va aussi croiser la route de Geir Lund, un ancien plongeur qui a participé à la construction des premières plates-formes off shore en mer du Nord. A travers Geir, c’est la légende noire d’un âge industriel révolu qui refait surface, tandis qu’on s'en prend aux immigrés et que des jeunes meurent, atteints d’un mal mystérieux.

08/2011

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Littérature française

Chroniques. Les murmures de la liberté

"J'aime les mots, j'aime les gens". C'est ce qu'aime à répéter l'écrivain Michel Etiévent. La formule résume à merveille, entre essais historiques, documentaires, récits de fiction, écrits collectifs issus d'ateliers d'écriture avec les mondes de la souffrance, tout un chemin de vie. Un parcours en quête de dignité et de solidarité. Trente ans de journalisme aussi, dont il nous livre ici à travers ses chroniques désormais célèbres, ce qu'il appelle sa route d'écriture. Le choix ne fut pas simple entre le millier d'articles donnés à la presse nationale, régionale, aux différents magazines ou revues littéraires. On retrouvera dans ces textes brillants tous les thèmes chers à l'auteur. La belle écriture tout d'abord, fruit de patience et d'exigence qui porte tout ce qu'il aime : le combat pour la dignité, le devoir de mémoire, la longue marche des femmes et des hommes dans les siècles. Portraits, réflexions, essais se suivent pour dire la montagne et ceux qui la peuplent. "Peuple" justement qui, du paysan au résistant, de la bergère née dans les champs d'alpage à l'ouvrier d'ici ou d'ailleurs, a bâti au fil des douleurs et des espérances un territoire à vivre et à aimer. On goûtera aussi les senteurs de la terre, ces fragrances d'arbres sous la lumière des saisons, cette émotion qui partout affleure, au creux d'un bois, d'un visage ou à l'orée d'une lisière flamboyante d'automne. Des écrits tout à la fois sensibles, incisifs et doux qui donnent à saisir une vie en quête de profonde humanité. Une longue balade comme un résumé des espoirs et des blessures du temps.

12/2009

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Droit

Droit et économie du procès civil

Si le procès fait souvent naître auprès des différentes parties une somme considérable de mécontentements, il ne produit aucun bien. Cela ne l'empêche pas de constituer une activité économique d'ampleur nationale, qui engage des dépenses de l'Etat - faibles en France mais sans cependant être négligeables. S'insérant dans un champ très partiellement concurrentiel, il produit de la richesse de par l'activité des auxiliaires de justice qu'elle engendre et s'accompagne fréquemment, in fine, de transferts de richesses parfois très importants. Ces derniers aspects suffiraient déjà à justifier une analyse économique de l'institution et de son fonctionnement ; les interrogations qui se multiplient sur l'efficacité - mot dont on use ici par pure commodité, sans méconnaître la perplexité et les réticences qu'il suscite fort logiquement - de la Justice, son coût pour ses usagers comme pour la collectivité rendent plus légitime encore un tel regard. Or si les économistes ont récemment entrepris de scruter le droit, le procès lui-même n'avait guère retenu leur attention. D'où l'organisation de ce cycle de conférences à la Cour de cassation, où plusieurs pans du procès civil (lato sensu) furent livrés au regard, par définition extérieur, d'économistes, un professeur de droit étant appelé à porter une appréciation critique sur l'analyse proposée. Premier livre à proposer ce double angle d'approche du procès civil, le présent ouvrage, dirigé par Dany Cohen, professeur des Universités à Sciences Po, rassemble l'essentiel de ces contributions ; il les livre aujourd'hui au débat, à l'intention des professionnels du droit mais aussi à tous ceux (et en particulier aux étudiants de Master) que la Justice, les évolutions et difficultés qu'elle connaît, comme le visage qu'elle pourrait avoir demain ne laissent pas indifférents.

07/2010

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Sociologie

Rabindranath Tagore, sentinelle d'une inde nouvelle

Loin de l'hagiographie, cet ouvrage, composé d'une dizaine d'articles, s'interroge sur l'impact que le poète bengali Rabindranath Tagore (1861-1941) a eu sur le monde littéraire, artistique et politique. Il aide à comprendre comment ce penseur et réformateur social, la "grande sentinelle", ainsi que l'appelait Gandhi, mit en garde l'Inde et l'humanité tout entière contre les dangers du grégarisme, et prépara et accompagna avec intelligence et courage ses compatriotes sur les chemins de la liberté, de la démocratie et de la modernité. Y est étudié Tagore l'idéaliste, l'humaniste tenté par la politique, qui tissa avec des intellectuels occidentaux des liens qui, parfois, s'effilochèrent à cause, certes, de soucis de communication, de l'évolution des positions qui mena à des clivages d'opinion, mais surtout parce que ce fut une période où la pensée évolua sans répit et où la grandeur des hommes se lisait dans leur capacité à réagir pour éviter le chaos. Dans ce contexte d'entre-deux-guerres et de pré-indépendance nationale, Tagore sut réagir et rappeler chacun à ses responsabilités. Tout en poursuivant son oeuvre plurielle (littéraire et socio-éducative), il se rallia finalement à Gandhi. Sur le plan personnel, il se tourna tardivement vers la peinture et devint un artiste prolixe et décomplexé qui se fit découvrir en France. Comme l'intégralité de son oeuvre nous renvoie à l'enfance, ce collectif s'achève sur un clin d'oeil à la naissance et à la renaissance, la sienne et celle de l'Inde, pour inciter à la (re)lecture d'ouvrages dont l'universalité et la contemporanéité offrent des clés pour un meilleur entendement de l'époque actuelle.

05/2011

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Sciences historiques

Ceux de l'usine d'aviation Bloch. Mémoires d'ouvriers dans l'Indre (1936-1951)

En 1936, Marcel Bloch, plus connu après la seconde guerre mondiale sous le nom de Marcel Dassault, décide de décentraliser partiellement son usine d'aviation de Courbevoie dans la région de Châteauroux-Déols. Tout en construisant sur des espaces jusqu'alors dévolus à l'agriculture, Marcel Bloch recrute rapidement et forme sur place des ouvriers pour fabriquer des éléments d'avions et procéder à la réception des appareils de série. Intégrée, dès le 1er janvier 1937, dans la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), cette usine produit en série, successivement, et ce jusqu'à la défaite de juin 1940, le bimoteur Bloch MB 131, le chasseur monomoteur Bloch MB 151-152, puis 155. Après guerre sont aussi effectuées des opérations de réparation et de livraison de différents types d'appareils jusqu'au 1er août 1951, date à laquelle les forces de l'armée de l'air américaine prennent officiellement la direction de l'usine. En donnant la parole à celles et ceux de chez Bloch, ce sont autant de parcours individuels qui témoignent des notions de qualité et d'amour du travail bien fait, mais aussi de la dureté due aux conditions de travail… Epoque néanmoins rêvée car synonyme de stabilité de l'emploi et d'entraide entre les salariés. Après les ouvrages 50 Ans d'aviation dans le ciel de l'Indre et Base américaine de Châteauroux-Déols – 1951-1968, Didier Dubant, docteur en histoire et spécialiste de l'aéronautique, s'efface ici pour mettre en valeur par leurs témoignages ceux qui ont façonné, assemblé et mis en état de vol les appareils produits à l'usine d'aviation Marcel Bloch, devenue SNCASO en Bas-Berry.

04/2011

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Histoire de France

Lettres, notes et carnets, Charles de Gaulle. Volume 3, Juin 1958 - novembre 1970

Les Lettres, notes et carnets révèlent tout un pan de l'oeuvre littéraire de Charles de Gaulle, très différent dans l'esprit et dans la forme de ses ouvrages de réflexion et de souvenirs. Présentés pour la première fois dans l'ordre chronologique et enrichis de nombreux inédits, ces documents, réunis et publiés après sa mort par son fils, l'amiral de Gaulle, relèvent d'une démarche plus immédiate et spontanée. L'épistolier ou le diariste laisse apparaître ici un de Gaulle que le mémorialiste s'interdit de montrer : l'homme privé, le personnage en quelque sorte officieux, capable de s'abandonner à un élan de tendresse comme d'exprimer sans fioritures le fond de sa pensée. Hormis ses écrits de jeunesse, les textes de ses conférences d'histoire prononcées en captivité puis à Saint-Cyr et à l'École de guerre, ceux de ses allocutions devant les officiers de son bataillon, quelques études sur les questions de défense nationale et des résumés d'entretiens, l'essentiel des Lettres, notes et carnets émane ainsi de plus de soixante années de correspondance et de notations personnelles. De 1907 au 9 novembre 1970, Charles de Gaulle a entretenu avec ses proches ainsi qu'avec la plupart de ses interlocuteurs politiques, français et étrangers, et quantité d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains une relation épistolaire d'une ampleur et d'une richesse considérables. Ses carnets, tenus depuis l'adolescence, constituent l'autre volet de ses écrits intimes. Ils montrent comment l'homme, à travers le temps, s'est construit, a forgé ses idées et inventé son univers. " Pardonnez-moi ! Je n'aime que la France ", y écrit de Gaulle au lendemain de la Libération. Cet aveu suffirait à résumer l'histoire de toute sa vie.

10/2010

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Littérature étrangère

Sciences morales

Une tension narrative extrême, une écriture sobre et froide, un lieu clos, caractérisent ce roman très fort et très dérangeant qui dénonce l’intromission de la morale fasciste dans la vie quotidienne de l’Argentine à l’époque de la dictature militaire. Le Colegio Nacional de Buenos Aires, lieu de formation des futures élites du pays, était à l’époque connu pour sa rigueur disciplinaire et sa cruauté psychologique. Il était censé préserver les élèves de tout ce qui se passait hors de ses murs. Le roman se centre sur deux personnages : Maria Teresa la jeune surveillante, timide, ignorante, à la sexualité réprimée, qui vit avec sa mère et dont le frère a été mobilisé pour être envoyé aux Malouines, et son supérieur hiérarchique Mr Biasutto, implacable maître des cérémonies, dont on comprend au passage qu’il a organisé des listes noires (pendant la dictature plusieurs élèves de ce collège ont disparu). Maria Teresa, qui admire Biasutto, va s’efforcer d’appliquer les consignes à la lettre et croyant percevoir une vague odeur de tabac sur un de ses élèves, s’enferme dans les toilettes des garçons pour tenter de le piéger et de le dénoncer. Peu à peu elle prend plaisir à espionner les élèves, à les écouter uriner, à uriner en même temps qu’eux, à tenter de voir leur sexe, toujours dans l’obsession d’en prendre un en flagrant délit de fumer. Jusqu’au jour ou Biasutto la surprend et fait d’elle la victime de ce système qu’elle avait elle-même cautionné sans s’en rendre compte. C’est un roman très fort, qui n’est pas sans rappeler la tension que l’on trouve chez Elfriede Jelinek et certains auteurs allemands, et dont le propos dépasse largement le cadre de l’Argentine des années quatre-vingt.

02/2010