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Victor Segré

Extraits

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Critique littéraire

La Transfiguration d'Anvers. Certitudes magnétiques en poésie

Le livre de Jacques Darras s'ouvre par une longue et magistrale médiation sur Descartes : "René Descartes à la Onzième Heure". Une deuxième partie s'interroge sur le piétinement de la littérature française, et particulièrement de la poésie, dans des schémas devenus purement académiques : "L'interminable restauration du symbolisme". La troisième partie, "Dans la clairière du temps", appelle à un renouvellement du regard et de l'écoute. Une méditation sur Descartes, oui, mais en voici les premiers mots, qui ouvrent le livre : "Je débarquai à Bruxelles en 1993, venant de Picardie." Ce serait un bon commencement de roman, et, de fait, l'écriture de Jacques Darras est bien une aventure. Lorsque l'aventure n'est plus là, que reste-t-il de la littérature : "Le xi, siècle colonial eut beau tenter de prolonger chez nous les visions des Illuminations, l'épopée abstraite d'un Saint-John Perse continuer de marcher en caravanes de songes aux frontières du monde, l'aventure était bel et bien finie. Comme l'avait froidement pressenti Victor Segalen, guère écouté. Dans la cassure en deux morceaux de la statue Whitman, les membres et les pieds furent d'un côté confisqués par le pas cadencé du réalisme socialiste cependant que l'autre moitié, la partie tête et coeur, s'immobilisèrent autour du sujet lyrique." Quand Jacques Darras plaide pour une écriture épique, lorsque inlassablement il invoque Whitman et dénonce l'impasse symboliste, il ne dit rien d'autre : "J'appartiens, souligne-t-il, à une première génération que les frontières en général, avec la poésie d'expression anglaise en particulier mais aussi la littérature de langue d'ail de l'autre et secondairement les littératures de Flandres et de Wallonie, auront amené à reconsidérer le modèle national de bienséance littéraire. Pour cette raison il fallait bien évidemment se démasquer soi-même, tomber le masque dans l'expression, prendre à son compte l'aventure d'un sujet explorateur du "territorialement" proche. Bref il fallait repartir de la petite flache rimbaldienne post-coloniale dépressive où nous étions tous embourbés - impuissants petits tritons lyriques." On le voit, Jacques Darras ne craint pas de déplaire, et son écriture libre jusqu'à l'insolence agit sur nous comme un puissant tonifiant.

02/2015

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Poésie

Paris poésie

Paris est mon coeur. Paris est ma ville. Paris est la cité de mes rêves. Paris est le lieu de ma liberté. Ses poètes me rendent fou. Tous ceux qui l'ont aimé. Tous ceux qui le traversent en flâneurs, en rêveurs, ... en poètes. Moi aussi je le traverse en poète. J'imite Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, surtout Apollinaire, mon principal point de repère. Je vois Paris comme s'il était mon camarade. Je m'y promène aussi avec Victor Hugo, Francis Carco, Paul Eluard, Louis Aragon. Mon amour pour Paris n'est jamais un amour malheureux. C'est toujours un amour dans la joie, dans la vie, sous le ciel changeant, en suivant les arabesques des nuages et l'eau attirante de la Seine. L'histoire de la ville me passionne. Je la lis partout, dans les palais, les monuments, les petites et grands habitations, la Seine, les ponts qui m'enchantent, les arbres qui dansent, les jardins, les platebandes. Chaque pierre est comme un diamant. Je me promène à toutes les heures. Je dois fleurer, aimer, m'inonder, boire l'air de Paris, m'enivrer de ses odeurs, les bonnes et les mauvaises. Partout un vent de jeunesse, d'énergie, de foi, de dialogue. Le trio liberté-égalité-fraternité n'est pas rhétorique. C'est moi, c'est Paris, c'est le rêve. La poésie de Paris est mon élixir et mon baume. A Paris je guéris, chaque fois que j'y arrive. Oh le ciel de Paris ! Oh la Seine ! Oh ses bibliothèques, mes lieux ! Oh les couchers de soleil ! Oh les aubes qui prennent mon coeur. A chaque balade, c'est un recueillement, un rêve, un voyage, un départ à l'infini. Le Pont Mirabeau, le Pont des Arts, le Pont Neuf et le Pont Saint-Michel m'indiquent le chemin ailé. Je les peins, je les aime, je les traverse en avant et en arrière, je m'envole par leurs arcades. Paris est pour moi une chanson, une symphonie, une musique, une femme que j'aime. Je le regarde comme un paradis, j'ausculte sa voix, je le lis comme un livre de sagesse.

11/2022

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Littérature française

Un coeur simple. un roman de Gustave Flaubert

Un coeur simple, la première nouvelle de Gustave Flaubert est parue dans le livre Trois contes, publié en 1877. UN CoeUR SIMPLE EST AU DEPART UNE NOUVELLE DE GUSTAVE FLAUBERT TIREE DU RECUEIL TROIS CONTES, QUI RETRACE L'HISTOIRE D'UNE SERVANTE AU XIXE SIECLE, EN NORMANDIE, FELICITE DE SON PRENOM. Félicité qui a cinquante ans, est au service de Mme Aubain, veuve endettée et mère de deux enfants, qui a dû emménager dans une maison héritée de ses ancêtres à Pont-l'Evêque. Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -. Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans puis Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen. Félicité souffre d'abord de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. Mais la fille de Mme Aubain part bientôt poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, seule, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont on lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle découvre Loulou mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité décide de le faire empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet.

11/2022

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Sociologie

Au fait Juin 2022 : Féminin Masculin. Questions de genres

Les hommes partent de Mars pour rejoindre les femmes sur Vénus " Tu es infame ", dit Jean-Claude Brialy à Anna Karina à la dernière image du troisième film de Jean-Luc Godard. Elle se tourne alors vers la caméra et corrige dans un magnifique sourire : " Non je ne suis pas in-fame, je suis UNE femme ! A ". Depuis, le féminin et le masculin ne cessent de se chercher, les hommes tentant de faire oublier leur infamie à l'égard des femmes, les femmes s'échappant de la tutelle patriarcale dans une envolée émancipatrice. La grande historienne Michelle Perrot raconte avec passion et précision l'histoire de la longue marche des femmes entamée par Olympe de Gouges, guillotinée par des hommes, et poursuivi par d'innombrables pionnières et combattantes. Le documentariste Patric Jean, auteur d'un film sur la domination masculine, raconte pourquoi et comment l'homme devrait dire " pardonA ", pendant que, dans leur domaine respectif, le cinéma, les affaires et la politique, Sandrine Brauer, Sophie Bellon et Aurore Bergé, détaillent les petits pas de l'avancée des femmes, au jour le jour, ici et là. Les genres ne sont plus des sexes, le premier prétendument fort, le second dit faible. Les genres sont même multiples dorénavant, explique la sociologue Karine Espineira qui raconte l'apparition à l'air enfin libre de ceux et celles qui mélangent les genres, trans et non-binaires. Et puis le genre est aussi affaire de grammaire et la linguiste Anne Abeillé détaille avec rigueur les pièges longtemps tendus par la langue pour que le masculin l'emporte sur le féminin, pour que l'ambassadrice demeure la femme de l'ambassadeur. Reste la leçon donnée par un homme à ses congénères, un géant qui sut lire l'avenir avant tout le monde. " Il est difficile de composer le bonheur de l'homme avec la souffrance de la femme ", écrivait Victor Hugo en 1872. Un siècle et demi plus tard, rien n'est plus pareil mais si peu a changé. Il est long le chemin des hommes qui, partis de Mars, tentent de rejoindre les femmes sur Vénus.

06/2022

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BD tout public

Balades BD. Edition trilingue français-anglais-néerlandais

A Bruxelles, nous n'avons pas le général de Gaulle, mais nous avons Tintin ! Nous n'avons pas Mister Bean, ni un village d'irréductibles gaulois, mais nous avons Gaston Lagaffe et les Schtroumpfs… La BD et Bruxelles, ce sont des histoires d'amour toujours renouvelées depuis près d'un siècle. Bruxelles, c'est aussi une soixantaine de fresques, des statues, des musées, des plaques nominatives de rues dédiées à la bande dessinée, et surtout, à ses héros. Le parcours promenade autour des fresques bandes dessinées est une découverte des quartiers populaires. C'est au quartier Saint-Jacques, qui est accolé à l'hôtel de ville, que la première fresque, Broussaille, se crée. Elle sera suivie par une série d'autres : Victor Sackville, Ric Hochet, le Passage, le jeune Albert, Olivier Rameau, Monsieur Jean, Tintin, … De l'autre côté des boulevards centraux, le quartier dit de la Senne réunit aussi une belle moisson de fresques : Isabelle et Calendula, La Marque Jaune, Cori le Moussaillon, Caroline Baldwin, Lucky Luke, Néron, Astérix, l'Ange… Et puis dans les Marolles, autre quartier populaire : Jojo, Quick et Flupke, la patrouille des Castors, Passe-moi le ciel, Boule et Bill, Blondin et Cirage, Odilon Verjus et le Chat, … L'ensemble des fresques du Pentagone demande, à pied, quatre ou cinq heures de marche, en n'oubliant pas de se désaltérer dans quelques-uns des bistros mythiques de la ville, "la Fleur en Papier Doré" par exemple… Vous en voulez encore ? Alors en route pour Laeken, la deuxième commune de la ville de Bruxelles. L'objectif était de réhabiliter les quartiers du vieux Laeken et d'offrir une flânerie de l'Atomium, où l'on retrouve le Petit Spirou et Kiekeboe à Notre-Dame de Laeken en découvrant au fil des rues Gilles Jourdan, Natacha, Martine, Lincoln, le yéti (en hommage à Hergé), Titeuf… Ce guide, richement illustré et le plus exhaustif sur le sujet, invite ses lecteurs à des promenades ludiques à la découverte de la BD, de ses héros et de la ville. C'est aussi un hommage aux artistes qui, depuis 1993, éclaboussent de leur talent les murs de Bruxelles.

12/2012

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Disques et K7 Littérature

Coffret ZOLA 2 livres audio sur carte USB : L'oeuvre et la vérité en marche. Avec 1 Clé USB

NOUVEAU ! 2 livres audio sur carte USB 2 Go compatible avec tous vos dispositifs L'ŒUVRE Comme le confesse Emile Zola, ami d'enfance de Paul Cézanne, fervent défenseur des impressionnistes : "L'Oeuvre est un roman où mes souvenirs et mon coeur ont débordé ". Le livre suit une bande d'amis constituée autour d'un écrivain Pierre Sandoz et d'un peintre Claude Lantier. Ils fréquentent d'autres artistes, des sculpteurs, des architectes et des journalistes. Dans ce milieu de l'art de la fin du 19ème siècle se mêle l'enthousiasme d'une révolution artistique en marche, la camaraderie des artistes mais aussi la dèche des ateliers et la cohue des salons de peinture, avec leurs lots d'échecs, de jalousies et de déceptions. Tout cela avec Paris en décor somptueux. Mais Lantier chef de file de la bande, obsédé par ses rêves grandioses et rongé d'incertitudes, va sacrifier sa vie et son amour à sa passion de l'art. Interprété par Victor VESTIA. TEXTE INTEGRAL. Durée d'écoute : 14 heures 53 minutes LA VERITE EN MARCHE L'Affaire Dreyfus Alors au faîte de sa renommée, les cinq dernières années de la vie d'Emile Zola sont marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus. Ce recueil dresse la chronologie de l'Affaire et rappelle la férocité de cette lutte pour la vérité et la justice. Il rassemblent les principaux articles écris par Emile Zola dont la fameuse lettre au Président de la République Félix Faure, parue dans l'Aurore le 13 janvier 1898 sous le titre " J'Accuse... ! " L'article va relancer l'Affaire Dreyfus et lui donner une dimension politique et sociale qu'elle n'avait pas encore mais poussera Zola à l'exil. Le 29 septembre 1902, Zola décède dans des circonstances suspectes. Il ne verra pas la justice finalement rendue à Dreyfus par l'arrêt de la Cour de cassation, le 12 juillet 1906. Mais sa dépouille sera portée au Panthéon en 1908. Interprété par Frédéric FOURNIER. TEXTE INTEGRAL. Durée d'écoute : 5 heures 48 minutes Production et réalisation Patrick MEADEB et Annabell DIAZ Maquette couverture Ludovic JAFFRENOU Image couverture © Shutterstock Avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la DRAC, du Centre National du Livre

10/2017

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Communication - Médias

Les nouvelles routes de notre servitude. Aliénation, normalisation, soumission

Internet, les réseaux sociaux et la multitude d'applications disponibles ont radicalement bouleversé notre rapport au réel. Nous sommes comme envoûtés par les promesses qu'ils portent et les possibilités infinies qu'ils ouvrent ; mais aussi sous leur dépendance, tant ces dispositifs se sont immiscés dans notre quotidien. Sur ce monde nouveau, beaucoup a été dit et écrit, tour à tour pour s'en émerveiller, s'en émouvoir ou s'en inquiéter. Cet essai propose une autre voie : le propos n'est pas de dénigrer la révolution numérique que nous vivons - aussi capitale que l'a été hier la Révolution industrielle- ni le progrès technique, manifestation du génie humain, mais de questionner la multiplication des contrôles que ces nouvelles technologies imposent déjà à nos vies, dans tous ses aspects, à notre insu souvent, de la part des Etats comme des géants de la Tech. Miroir du nombrilisme individuel et refuge des revendications communautaires, internet alimente les fractures sociales tout en promouvant un conformisme normalisateur sous la contrainte de minorités galvanisées par des calculs algorithmiques qui les persuade d'incarner la nouvelle doxa. Prenons garde de ne pas " offrir au peuple en masse l'holocauste du peuple en détail " (Benjamin Constant). Quand l'outil de connaissance devient outil de surveillance et de contrôle, quand on veut faire des valeurs (propres à chaque individu ou chaque groupe) des normes (règles que tous doivent respecter), la pensée et la pratique totalitaires ne sont pas loin. Car même ce qui nous est présenté comme le recours à la dépendance aux Big Tech, à savoir la prise en charge par la puissance publique, est un risque majeur pour nos libertés, comme le montre la dérive chinoise longuement développée ici : deux faces de la même médaille de la sujétion (pile l'Etat gagne, face l'internaute perd). Ce sont ces nouvelles routes de la servitude volontaire que dévoile ici l'auteur en trois parties : aliénation, normalisation, soumission. Parce que la liberté est le bien le plus précieux, surtout pour ceux qui en sont privés, c'est pour la défendre et la restaurer que ce livre a été écrit. Comme le disait Victor Hugo " Sauvons la liberté, elle s'occupera du reste ! " .

11/2022

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Critique

La passion de San-Antonio. Frédéric Dard et ses lecteurs

On ne lit pas impunément des niaiseries, prévenait Victor Hugo, présentant la Thénardier. Mais qu'en est-il des romans de San-Antonio ? Que font-il à leurs lecteurs ? Où les amènera-ils et où les laissent-ils ? Quels types de rapports se nouent dans la lecture et comment se poursuivent-ils dans la vie des lecteurs, le livre une fois reposé ? Réciproquement, que font les lecteurs à San-Antonio, et qu'ont-ils fait de lui ? La dernière réponse semble la plus facile : ils en ont fait l'écrivain français le plus lu de son époque dans toutes les classes de la société des "trente ravageuses". Pourtant, avec San-Antonio rien n'est jamais aussi simple qu'il y paraît. "La Passion de San-Antonio" revient sur les incompréhensions et multiples malentendus qui entourent les relations de l'auteur et de son lectorat. On y voit que feintes et quiproquos, ambivalence et double jeu sont omniprésents : sur le terrain de la politique, dans l'usage des médias, aussi bien qu'en matière de théâtre ou de punk rock français. C'est l'occasion de rencontrer des lecteurs de San-Antonio. Mais aussi d'aborder les pratiques des fans, les affinités et les oppositions qui se font jour entre lecteurs, collectionneurs, et ceux pour qui San-Antonio représente un art de vivre et qui le lisent inlassablement, décennies après décennies depuis leur enfance. Objet d'un investissement affectif comme en suscitent rarement les écrivains, mais qui évoque celui réservé aux personnalités de la chanson et du cinéma, San-Antonio a acquis pour beaucoup le statut d'un auteur-culte. Il a ses fidèles et même ses dévots. Lecture de génération, a-t-il encore beaucoup de temps devant lui pour continuer à être lu ? Parviendra-t-il à se libérer de l'emprise de ses fans historiques pour s'ouvrir à un nouveau public, qui le lira sans doute tout différemment et ne craindra pas de commencer enfin son bénéfice d'inventaire ? Le plus bel hommage qu'on puisse rendre, pour son centenaire, à un auteur qui n'a cessé de provoquer ses lecteurs et de brouiller les pistes, n'est-il pas justement de le relire librement, sans passions et sans préjugés ?

09/2021

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Surréalisme

Surréalismus N° 9, hiver-printemps 2023

Nous rentrons dans l’univers d’Alice (découvrir les deux entretiens et s’émerveiller devant le portfolio des illustrations de John Tenniel !) et en sortons retournés. Inventer. Se construire un monde, des mondes, est le souhait cher aux artistes véritables. Les fondateurs du Surréalisme, génération fracassée par la Grande Guerre, voulaient créer de nouveaux espaces, littéraires et plastiques, issus de la psyché humaine. Une première contradiction apparente émerge : faut-il libérer l’homme de sa folie, comprise comme passion du conflit avec l’autre, l’altérité ou, au contraire, l’encourager à libérer ses ressources enfantines, seules à même de dépasser l’égo, le moi adolescent ? Les deux mouvements, externe et interne, ne se complètent-t-ils pas ? Sous la surface, l’homme face à lui-même, seul. On ne peut comprendre l’esprit confraternel, de partage, du collectif, très présent dans ce numéro de Surréalismus, du mouvement surréaliste et des ses héritiers si on n’intègre pas l’humanité profonde de ses créateurs (lire l’entretien avec Jean-Jacques Lebel). Cette humanité portée depuis plus de cinquante ans par le galeriste Marcel Fleiss, passeur incontournable du surréalisme dont le fils, David, reprend le flambeau. Vous retrouverez aussi des individualités fortes et iconiques (pour parler comme les jeunes !). Certains dans la Galerie des inconnus célèbres de Marie-Isabelle Taddeï, ouvrage qui fera date. Victor Brauner et son art magique retournent, le temps d’une rétrospective, en terre natale. Radu Stern analyse avec justesse le rapport complexe de la Roumanie avec cet artiste d’avant-garde. Frida Kahlo, admirable de courage et d’esprit caustique, incarnée avec une force stupéfiante par la comédienne Claire Nebout dans le seule-en-scène Viva Frida ! écrit par Didier Goupil. Une incursion inédite de Surréalismus dans les arts vivants. En prolongement, Alba Romano Pace retrace pour nous la genèse du bel ouvrage qu’elle vient de consacrer à l’artiste mexicaine. Paul Eluard et l’incroyable itinéraire du poème Liberté ont inspiré le premier roman de Xavier Donzelli. Marine Nédélec nous propose une nouvelle rubrique consacrée à une «petite histoire» du surréalisme… Et enfin, retour sur le surréalisme japonais par le biais d’un entretien avec Vincent Manigot, incollable sur le sujet.

02/2023

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Management

Conter et compter

Gérard Schoun, à qui l'on doit déjà des réflexions sortant des sentiers battus, comme " Capital Humain versus Humain Capital " ou " Diriger Après Vivre Avec ", s'interroge ici sur la force que confie à l'entreprise une raison d'être, sur la difficulté à mesurer une performance autre que financière, et sur les mutations d'une gouvernance soucieuse du bien commun. Dans sa préface, Patricia Savin salue un " ouvrage puissant, inspirant et prospectif ". Daniel Corfmat (Président de l'Association des Dirigeants et Administrateurs d'Entreprise) : " La gouvernance, en prise avec les grandes interrogations que suscite un monde de plus en plus incertain, est centrale pour relever de nombreux défis, dont celui du sens. Le dernier opus de Gérard Schoun met en exergue cet impératif, à la fois économique et moral. " Bertrand Desmier (Senior Advisor Tennaxia) : " Un livre passionnant... Je retiendrai son emprunt au prologue de Saint Jean " au commencement était le Verbe, pas le tableur Excel " à mettre en perspective avec " tenir un compte de faits plutôt que de nous susurrer un conte de fées ". Et c'est bien là toute l'ambiguïté ; si les entreprises ont besoin de récits pour forger et donner du sens à leur raison d'être, les parties prenantes ont néanmoins besoin du chiffrage des actions mises en ouvre pour jauger la pertinence des stratégies déployées. " Victor Gherardi (Directeur Les Mots en entreprise) : " Un livre important, enthousiaste, et sans idéologie... En creux, ces lignes sont aussi la démonstration de ce que seul le récit permet : donner une profondeur de champ, tracer un sillon, et offrir un remède contre la désillusion. " Julie Petithomme (Directrice ESG du Groupe Colisée) : " Comme l'expose Gérard Schoun avec adresse et philosophie, la mesure extra financière n'est pas chose aisée et demeure un défi d'aujourd'hui et de demain. Bravo pour ce bel ouvrage. " Martin Richer (Président de Management & RSE, Directeur de l'Executive Master Trajectoires Dirigeants de Sciences Po) : " Gérard Schoun. puise à toutes les sources, la philosophie, les sciences sociales, le management et même la psychanalyse, pour nous interpeller et nous donner à voir l'entreprise et le leadership de demain. " Ingrid Vaileanu (Rédactrice en chef d'Interview Francophone) : " Une véritable diversité de savoirs réunis ici avec intelligence et audace. "

10/2023

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Actualité médiatique France

Dessine-moi un désert. Anatomie d’un désastre sanitaire programmé

C'est grâce à des livres que les derniers scandales sanitaires ont pu être révélés, qu'il s'agisse de celui du Médiator, avec le livre d'Irène Frachon, ou celui d'ORPEA, avec le livre de Victor Castanet. Ici, en Haute-Marne, un scandale sanitaire est en train de se préparer : celui de créer un désert médical. Il est le résultat de décisions autoritaires et ruineuses prises par l'Etat et cautionnées par des collectivités locales (Département, Région et GIP du site d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure). Mais plus de 500 soignants, des patients, près de 6 000 citoyens et de nombreux élus ruraux se mobilisent. Ils ne sont pas que des lanceurs d'alerte : ils ont élaboré un projet alternatif, professionnel, moderne et porteur d'espoir. Ce livre raconte le combat qu'ils sont en train de livrer et qu'il faut gagner sous peine d'accepter qu'un nouveau désert médical ne soit créé sous nos yeux et avec une débauche d'argent public. L'avenir de la santé de ces ruraux mérite d'entrer en résistance. Le Docteur Didier Loiseau est né à Langres. Suivant le parcours professionnel de son père, il a vécu successivement à Epinal, Verdun puis Paris. C'est là qu'il a fait ses études médicales, a été reçu à l'Internat des Hôpitaux de Paris puis nommé Chef de clinique à la faculté-Assistant des Hôpitaux. Mais en parallèle de ce parcours professionnel, il s'est investi dans la vie municipale de sa ville natale. Il a été successivement conseiller municipal, maire de Langres, président de la communauté de communes de l'Etoile de Langres puis du Grand Langres. A ce titre, il a présidé le conseil d'administration du centre hospitalier de Langres puis son conseil desurveillance. C'est par ce double parcours qu'il s'est impliqué dans la réorganisation de l'offre de soins de ce territoire et a été nommé au conseil scientifique et organisationnel. Désormais, il se bat avec les soignants pour un projet alternatif, professionnel et moderne.

12/2023

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Droit

Droits du travail, emploi, entreprise. Mélanges en l'honneur du Professeur François Gaudu

Professeur à l'Ecole de droit de Paris 1 - Sorbonne François Gaudu nous a quitté le 3 janvier 2012, à 59 ans . Sa vie fut bien trop courte, elle ne fut jamais petite. Agrégé d'histoire en 1977 , il entreprend des études de droit puis rédige sa thèse sous la direction de Gérard Lyon-Caen "L'emploi dans l'entreprise privée : essai de théorie juridique" . Docteur d'Etat en 1986 , nommé maître de conférences à Paris I - Sorbonne en 1987 il est reçu en 1988 3° au concours d'agrégation de droit privé Nommé à l'université du Maine , il participe à compter de 1992 à la fondation de celle de Cergy-Pontoise Nommé à Paris I - Sorbonne en 1996 , il dirige le D. E. A de droit social devient membre de son Conseil d'Administration et assume la direction de l'UFR 26 "Etudes Juridiques Générales" entre 2002 et 2011 Il a rédigé avec Raymonde Vatinet le "Traité des contrats de travail : contrats individuels , conventions collectives et actes unilatéraux" (LGDJ 2001) Puis en 2006 son manuel de "Droit du travail" (Dalloz) Ce parcours de brillant juriste ne lui a jamais fait oublier ses préoccupations premières. Comment mieux faire fonctionner cette société qui se replie sur elle-même ? Entre 1983 et 1998 , il est rapporteur du Comité "Droit , changement social et planification" au Commissariat Général au Plan De 2009 à 2012 , Président de l'Association Française de droit du travail . Quelques titres d'articles parus dans la revue "Droit social" évoquent cet esprit ouvert , mais pas béant "Quelques incidences du changement de phase démographique" (Dr. soc. 2005. 35) ; "Libéralisation des marchés et droit du travail" (Dr. soc. 2006. 505) ; "La Sécurité sociale professionnelle, un seul lit pour deux rêves" (Dr. soc. 2007. 393). "Erosion ou refondation du droit du travail ? " (Dr. soc. 2008. 267). "La religion dans l'entreprise" (Dr. soc. 2010. 65) . Ses nombreux amis , français et étrangers (François Gaudu était passionné de droit comparé , en particulier du droit du travail allemand , américain , mais aussi chinois) offrent ces Mélanges à sa femme Elizabeth , et à ses enfants Guillaume, André, Jenny et Victor .

06/2014

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Littérature française

Comme un, Commune. Ou les tribulations de Théo et Madeleine Fischer, du Paris libre de 1871 à Rio

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l'Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au "Journal officiel de la Commune", Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d'Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre "Oreille-Cassée" et ses sbires - Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment... -, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe... Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et "las des tyrans" , monte à l'assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l'Eglise de l'Etat, rend l'instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais. Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Elisée Reclus, Emile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l'anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d'un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d'être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s'est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu'illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d'Alexandre Dumas. Dumas ! Et si "Comme un, Commune" était avant tout un roman de cape et d'épée ?

11/2014

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Critique littéraire

Théophile Gautier

L'homme au gilet rouge de la bataille d'Hernani : c'est l'image légendaire que conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai. Gautier a été l'un des coeurs battants du romantisme, à l'heure de son embrasement : 1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de Victor Hugo et les barricades. Agé d'à peine vingt ans, il fit alors l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une, il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs, Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes - Pétrus Borel et Nerval notamment - et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste d'échapper à sa condition sociale ; difficile également de concilier l'audace esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de " l'art pour l'art " dut composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place. Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque : de Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité ; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.

04/2011

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Beaux arts

Notre-Dame de Paris. De la Colombe du Saint-Esprit à la Langue des Oiseaux

Les historiens nous dépeignent le Moyen Âge comme un âge sombre durant lequel sévirent guerres, épidémies et famines. Or, entre le XIIe et le XIVe siècle, l'Europe construisit des centaines de cathédrales gothiques. L'art s'épanouissant en temps de paix, il y a là assurément un paradoxe. Autre mystère... Comment expliquer la soudaine apparition de l'art ogival se substituant à l'art roman ? Que dire de ce bestiaire fabuleux gravé dans la pierre d'édifices religieux - et qui suscita la colère de saint Bernard - quand on sait combien l'Eglise se montrait soucieuse du respect de l'orthodoxie ? Resituant la construction de Notre-Dame-de-Paris dans cette époque, pleine de bruit et de fureur, mais qui vit également l'émergence d'un formidable élan spirituel, Richard Khaitzine s'interroge et nous livre quelques réponses dérangeantes ayant trait à l'Histoire. Qui fut réellement Maurice de Sully, le premier constructeur de ce chef-d'oeuvre architectural ? Peut-on accréditer la version de ses origines modestes ? On le dit fils d'une bûcheronne ! Quel fut le rôle de l'Ordre du Temple, fondé par Bernard de Clairvaux ? Exista-t-il une seconde règle - secrète - et qui aurait été à l'origine des déviations de l'Ordre ? Il semblerait que ce fût le cas. L'existence historique du rédacteur du Baptême de Feu, Roncelin de Fos, étant aujourd'hui établie. Comment expliquer que le restaurateur de la cathédrale - Viollet-le-Duc - se soit fait représenter sous les traits d'un saint Thomas plongé dans une intense réflexion ? Dans son Notre-Dame de Paris, Victor Hugo affirme que la cathédrale est un abrégé de l'art hermétique. Sur quoi fondait-il son opinion ? Son roman, un livre à clés ? Existe-t-il un rapport entre l'iconographie catholique et l'art d'Hermès ; cette cohabitation est-elle contre nature ? Une certaine langue bien pendue, enfermée dans une boîte d'os, pourrait bien être ce verbum dimissum, commun à l'Eglise, aux corporations ouvrières, à la Franc-maçonnerie et aux Laboureurs du ciel... Une parole perdue par les uns et dont les autres furent détenteurs, bien qu'ils n'en aient pas gardé le souvenir !

11/2011

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Histoire de France

Les larmes de la rue des Rosiers

Rue des Rosiers : le quartier juif de Paris. Il remonte au Moyen Âge. À partir du XIXe siècle, beaucoup de juifs d'Europe de l'Est, fuyant l'antisémitisme, y ont posé leurs valises. Ils l'ont appelé le Pletzl, la " petite place ", en yiddish. Aujourd'hui, le Pletzl s'est " modernisé ". Mais ses murs n'ont oublié ni les joies du passé ni les malheurs endurés. Ils parlent pour peu qu'on sache les écouter. Comme parlent les anciens, dont les parents s'étaient enracinés sur ces quelques hectares parisiens. Avant-guerre, ils avaient connu un village chaleureux, avec ses odeurs de charcuterie, de fromage fermenté et de hareng mariné, ses paliers vétustes et surpeuplés, ses ateliers... L'Occupation leur a volé leur enfance, leur adolescence. Au 36, rue des Rosiers, le père de Suzanne Malamout, Joseph, ouvrier boulanger, venait de Russie, sa mère, Malka, de Roumanie. Ils furent assassinés à Auschwitz, ainsi que trois des cinq frères de Suzanne et ses deux soeurs. Des parents de Victor, Maurice et Régine Zynszajn, épiciers au 54, il ne reste que quelques lettres écrites à Drancy, avant leur départ pour une " destination inconnue ". Egalement déportés, le père de Léa Stryk-Zigelman, Salomon, maroquinier à domicile, 9, rue des Guillemites ; celui de Sarah Romen-Traube, Jacob, poissonnier sous le porche du 27, rue des Rosiers ; celui de Clément Lewkowicz, Hersz, boucher au numéro 12, arrêté avec sa fille, Rosette, 12 ans. Mordka, le père de Milo Adoner, disait à ses six enfants : " Il faut rester ensemble." Milo est le seul survivant de la rafle qui vida le 10-12, rue des Deux-Ponts, de sa cinquantaine de familles. Jacob, le père d'Alexandre Halaunbrenner, 25, rue des Rosiers, fut fusillé pour acte de résistance. Son frère, Léon, 14 ans, mourut en haute Silésie. Ses deux petites soeurs, Mina, 9 ans, et Claudine, 5 ans, furent raflées par Klaus Barbie, à Izieu...Des histoires dramatiques qui scellent un chapitre de l'Histoire de France. " Une description de la rue des Rosiers et des rues avoisinantes... bouleversante de vérité vécue et partagée ", écrit Elie Wiesel.

03/2010

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Littérature française

La Trilogie royale

Les trois volumes de la Trilogie royale. Offre de Noël. Comprend : - En attendant le roi du monde - Les Evangiles du lac - Petit monarque et catacombes En attendant le roi du monde retrace une équipée d' "expats" d'un genre particulier. Destination : le Portugal, loin des circuits touristiques. On y croise d'inoubliables personnages, tous plus foutraques et pittoresques les uns que les autres. Ici, le rire est organique, naturel, franc, joyeux - à réveiller les morts. Si Olivier Maulin est poète, il l'est d'abord avec les tripes. C'est la civilisation du ventre, telle que Victor Hugo l'a définitivement associée à Rabelais et au génie gaulois. En musicien paillard qui fait vibrer les cordes vocales de l'hilarité, l'auteur renoue avec un burlesque d'un autre âge, plus actuel que jamais. Deuxième volet de la Trilogie royale, Les Evangiles du lac nous transportent dans une vallée perdue des Vosges alsaciennes peuplée de personnages hauts en couleur : une sorte de nef des fous qui remonte le grand fleuve de la modernité pour renouer avec un Moyen Age breughélien, au milieu d'un curé de choc et d'une armée de trolls et de lutins. Entremêlant le réalisme grotesque et le merveilleux médiéval, la satire sociale et la quête mystique, l'anarchie et une soif d'ordre divin, le comique et le cosmique, ces "Evangiles" adressent leurs prières autant à la Vierge qu'à la fée Mélusine, aux saints et aux lutins, aux dieux et aux gueux, dont Olivier Maulin est le Noé providentiel, à la tête d'une arche enchantée. Dernier volet de la Trilogie royale, Petit monarque et catacombes nous fait pénétrer dans le palais de l'Elysée, mais par l'escalier de service, où Rodolphe Stockmeyer, jeune dilettante, effectue son service militaire. Nous sommes en 1992, aux dernières lueurs du long règne de François Mitterrand que la maladie semble pétrifier. Dernières lueurs, mais premières loges, ce qui nous vaut un portrait féroce et croquignolesque du président de la République, sorte de momie sans âge, entouré de courtisans et d'intrigants qui s'agitent en coulisses, alors que, derrière les portes dérobées du Château, des conspirateurs préparent en secret le retour du roi...

11/2022

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Thèmes photo

PORTRAITS CROISÉS

La série de photographies en couleur et en noir & blanc, Portraits Croisés, nous offre une vision de la culture à la fois positive et réjouissante dans laquelle se mêlent les grands classiques des siècles derniers (Molière, Victor Hugo, Beethoven...) aux contemporains (Wonder Woman, Pac Man, Dallas...). Portées par des artistes en tous genres (David Abiker, Irène Frain, Bartabas, Joann Sfar et tant d'autres) et grâce au travail méticuleux de mise en scène de Sacha Goldberger et de son équipe, ces figures emblématiques du monde de l'Art semblent avoir traversé les époques pour nous réconforter dans l'idée d'une culture universelle qui se moque des lois et des frontières, mais surtout dans l'espoir qu'elle demeure essentielle et qu'elle continue à donner du sens. A travers Portraits Croisés le photographe rend hommage à tout ce qui nous fait vibrer : des Arts nobles à la Pop Culture en passant par le cinéma, les jeux vidéo, la musique, la bande dessinée, etc. : tout ce qui nous enrichit et nous rend meilleurs, ou comme le disait encore Malraux, "La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre" . Mais portraits croisés n'est pas seulement une série de photos, c'est aussi l'engagement de la plupart des artistes qui ont posé pour ce projet et qui, au travers de textes et de dessins originaux, ont participé à enrichir ces portraits complètement dingues, tel Eric-Emmanuel Schmitt qui signe la préface de ce livre. Après avoir été révélé en France avec sa série sur sa grand-mère "Mamika" et celle sur les "Super Flemish" , Sacha Goldberger réalise depuis plus de 10 ans de nombreuses séries de photos dignes de productions cinématographiques. Le photographe navigue dans les époques à travers des costumes et des décors chargés d'Histoire. Il a publié plusieurs ouvrages et a été exposé dans de nombreuses villes, de Paris à Londres, en passant par Rio de Janeiro, New Delhi et Los Angeles. En 2021, Sacha a remporté le prix du Ministère de la Culture, "1 immeuble, 1 oeuvre" avec son projet "Les Compagnons Renaissance" . Il est aujourd'hui l'ambassadeur de la marque Leica®.

02/2023

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Théâtre - Pièces

Shakespeare - Tragédies - T.2 - Edition bilingue français/an

Le plus grand magicien des mots de toute l'histoire du théâtre. Le texte original avec, en regard, une nouvelle traduction française due à une équipe de quinze spécialistes internationalement connus. La seule édition bilingue complète. Parmi les trente-huit pièces que nous a léguées Shakespeare, dix sont communément appelées "tragédies". La définition du genre est pourtant moins évidente que lorsqu'il s'agit des tragédies de Racine. Pour un classique français, nourri d'Aristote, d'Horace et de leurs commentateurs, les choses peuvent paraître simples : cinq actes en vers alexandrins ; respect des bienséances ; unités de temps, de lieu et d'action ; de grands personnages traitant de grandes affaires publiques. Il n'en va pas de même pour Shakespeare : les frontières entre tragédies, tragi-comédies, pièces historiques et comédies sont mouvantes. L'emploi de la prose se mêle aux vers, le bouffon répond au roi, le fossoyeur au prince du Danemark. L'action souvent se complique, se déplace d'une scène à l'autre. On passe de la rue au palais, de la chambre de la reine dans une taverne. Les personnages se multiplient ; le théâtre devient son propre miroir. C'est cette liberté de sujet et de ton, héritée du théâtre médiéval et renaissant, qui caractérise le théâtre de Shakespeare et fonde sa modernité. Déjà présente dans les pièces historiques, cette liberté est plus manifeste encore dans les tragédies qui, chronologiquement, leur font suite. Si, dans les premières pièces, Shakespeare place l'homme face aux aléas de l'histoire, dans les tragédies il place l'homme face à ses propres incertitudes. Cette nouvelle édition bilingue des Oeuvres complètes de Shakespeare comportera huit volumes : deux volumes de "Tragédies", deux volumes de "Pièces historiques", deux volumes de "Comédies" et deux volumes contenant les "Tragi-comédies" et les "Sonnets". Elle est placée sous la direction de Michel Grivelet et Gilles Monsarrat, connus pour leurs travaux sur Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Les traductions des "Tragédies" sont dues à Victor Bourgy, Michel Grivelet, Louis Lecocq, Gilles Monsarrat, Jean-Claude Sallé, Léone Teyssandier, qui sont également responsables des présentations, des notes et de la bibliographie.

01/2023

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Histoire de l'architecture

Expositions universelles. Le procès perdu de l’architecture moderne

En 1894, L'architecte belge Paul Hankar - un des trois pères de l'Art Nouveau, avec Victor Horta et Henry van de Velde - conçoit un projet de "Quartier moderne" pour l'Exposition universelle de 1897 à Bruxelles. Il le présentera également pour l'Exposition de 1900 à Paris. Dans une architecture de fer et de verre d'expression Art nouveau, Hankar et son complice, le décorateur Adolphe Crespin, imaginent une petite ville articulée autour d'une place publique bordée de magasins, d'hôtels et de restaurants, d'une salle d'exposition, d'une salle de théâtre ainsi que d'une salle de sports. Juste à côté, ils disposent des quartiers d'habitation constitués de petites maisons ouvrières avec jardin mais également de grandes villas, sans oublier, à la périphérie, une piscine, un gymnase et un vélodrome. On accède au quartier par une ligne de tram et un canal, alors qu'une centrale électrique assure son autonomie énergétique. En somme, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un morceau de ville mixte et compacte. Le projet ne verra jamais le jour, ni à Bruxelles ni à Paris, mais donnera lieu à une intense polémique avec un projet "concurrent" de "Quartier XXe siècle" , une polémique qui débouchera sur un procès que Hankar et Crespin perdront. L'analyse détaillée des documents d'archives et de la presse de l'époque éclaire les enjeux des débats sur l'architecture dite moderne en ce XIXe siècle finissant, où les styles néo-historiques font florès. Ce siècle au sujet duquel Viollet-le-Duc demandait s'il était "condamné à finir sans avoir possédé une architecture à lui" . Ensuite, dans une seconde partie, l'auteur s'interroge sur les Expositions universelles d'une manière plus générale et sur la criante absence de l'architecture moderne en leur sein, ceci pouvant expliquer l'échec du projet d'Hankar et Crespin. Temples de l'accumulation des marchandises, lieux du spectacle de l'innovation mais aussi de la tradition, les Expositions universelles, ont concentré bon nombre des contradictions du XIXe siècle. Etaient-elles compatibles avec l'architecture moderne ? Et inversement ?

06/2022

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Biographies

Daniel Stern, comtesse d'Agoult. De la Restauration à la IIIe République

Dans cet ouvrage, paru initialement en 1937 aux éditions Plon et enfin réédité grâce à Jean-Noël Jeanneney, Marie Octave Monod s'attache à retracer l'existence de Marie d'Agoult, femme de lettres du XIXe, dont l'histoire a occulté le travail prodigieux. Comme son amie George Sand, elle choisit de publier sous pseudonyme masculin. Marie d'Agoult devient Daniel Stern, pour un lectorat passionné par ses romans mais également ses essais et traités historiques. Dans son ouvrage "Histoire de la Révolution de 1848", elle rapporte les événements avec un point de vue personnel et contemporain, une référence encore aujourd'hui très précieuse pour les historiens. Républicaine convaincue, elle tient un salon où se rejoignent de grands intellectuels de l'époque tels que Ledru-Rollin et Lamartine. Marie Octave Monod s'intéresse également à la vie privée de Marie d'Agoult, de sa liaison passionnelle avec le compositeur Franz Liszt, au mépris de ses contemporains comme Victor Hugo en passant par ses célèbres amitiés et son admiration pour Goethe. C'est avec une grande rigueur qu'elle retrace le portrait d'une femme passionnante, au caractère complexe et à l'oeuvre magnifique. La présente édition est enrichie d'une préface de Jean-Noël Jeanneney, historien et petit-fils de la biographe. " Ce n'est certes pas une biographie romancée (heureusement ! ), mais ce livre est aussi passionnant qu'un roman et cependant l'auteur a strictement enregistré des faits et recueilli des témoignages ; c'est une oeuvre scientifique, patiemment élaborée, qui fait revivre une des époques les plus troublées de notre histoire [...] en mettant en valeur une femme d'élite. " Jules-Louis Puech, Revue d'Histoire du XIXe siècle, 1937 Extrait " Elle s'essaya un jour à rapporter ses impressions sur les peintures de l'hémicycle de l'Ecole des Beaux-Arts de Delaroche et se permit de critiquer cette oeuvre qui faisait courir tout Paris. [...] Comme elle ne voulait ni ne pouvait se servir du nom de son mari, elle chercha un pseudonyme. Daniel était le prénom de son fils et faisant acte de foi en son étoile, elle choisit le nom de Daniel Stern qu'elle devait illustrer." M.O.M

10/2022

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Poésie

Lord Byron, 200 poèmes courts. Chefs d'oeuvre, Raretés, 58 poèmes inédits

A côté de ses oeuvres narratives, Byron écrivit toute sa vie des poèmes courts : des hommages, des déclarations d'amour ou d'amitié, des réflexions philosophiques, mais aussi des attaques contre le pouvoir politique, des réponses à des critiques, ou de simples plaisanteries. Mieux que tout autre document, ils retracent le parcours du poète, de son enfance en Ecosse à sa mort en Grèce : on y croise toutes les personnes, tous les lieux qui eurent de l'importance pour lui, tous les événements qui contri-buèrent à façonner cette personnalité hors du commun. Dans ces poèmes, Byron s'est livré avec une sincérité exemplaire, ne cachant rien de ses sentiments les plus intimes. Il a fait preuve d'une audace et d'une inventivité stupéfiantes, trouvant les formules les plus justes, multipliant les images les plus belles. Sans même s'en rendre compte, il a construit une des oeuvres lyriques les plus flamboyantes de l'histoire de la poésie, qui ne peut se comparer qu'à celles de Victor Hugo ou de Baudelaire. Cette anthologie hors du commun rassemble les deux tiers des poèmes courts de Byron. Pour la première fois, toutes les facettes du talent de Byron sont représentées : les poèmes politiques et satiriques ne sont pas oubliés, l'humour voisine avec le sérieux, comme ils le faisaient dans la vie du poète. On y retrouve : - Tous les grands classiques : les grands poèmes lyriques ("La Ténèbre", "Le rêve", "Adieu ! ", "Elle avance en beauté"...) ; les poèmes pour Mary Chaworth, Augusta Leigh, ou "Thyrza" ; tous les poèmes napoléoniens. - De nombreux poèmes rares, peu traduits, difficiles à trouver. - Plus d'une cinquantaine de poèmes qui n'avaient jamais été traduits en français, ou qui n'étaient connus que dans des versions incomplètes. Chaque poème est soigneusement traduit d'après la meilleure version, expliqué et entièrement annoté. Une présentation détaillée et documentée retrace l'histoire des poèmes courts dans l'oeuvre de Byron. En annexe sont indiqués les contenus des recueils parus du vivant de l'auteur, ainsi qu'une liste de poèmes apocryphes. L'ouvrage reproduit douze illustrations d'époque.

03/2024

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Poésie

Poésie de l'Art faber. Quand les poètes racontent et façonnent les mondes économiques

L'Art faber réunit les oeuvres ayant pour thèmes le travail, l'entreprise et, plus largement, les mondes économiques. Il forme un corpus en grande partie méconnu, "trop beau et trop puissant pour rester si peu célébré", regrettait Umberto Eco, soutien pionnier de la promotion de l'Art faber. La poésie de l'Art faber n'échappe pas à ce constat. Pis, d'aucuns pensent que les poètes ne se sont jamais inspirés de ces univers d'Homo faber, ce porteur des mondes économiques. De façon inédite, cet ouvrage illustre combien, au contraire, poètes et poétesses ont souvent convoqué ces univers dans leurs oeuvres, â travers des thèmes tels que le paysage agricole ou industriel, l'acteur économique et ses activités, ou encore les produits qu'il fabrique. Parmi les poètes cités : Guillaume Apollinaire - Charles Baudelaire - Bertolt Brecht - Blaise Cendrars - René Char - James Dickey - Rita Dove - Ralph Waldo Emerson - Hans Magnus Enzensberger - Theodor Fontane - Michel Houellebecq - Victor Hugo - Philippe Jaccottet - Mascha Kaléko - Erich Kästner - Günter Kunert - Jean de la Fontaine - Filippo Tommaso Marinetti - Norge - Simon Ortiz - Georges Perec - Francis Ponge - Ezra Pound - Jacques Prévert - Arthur Rimbaud - Theodore Roethke - Eugen Roth - Carl Sandburg - Alfred Tennyson - Paul Valéry - Emile Verhaeren - Paul Verlaine - Boris Vian - Renée Vivien - Walt Whitman - Paul Zech... Poésie de l'Art faber permet de porter un regard nouveau, au prisme de l'Art faber, sur les créations anciennes et contemporaines de poètes célèbres. Il offre aussi l'occasion d'introduire des oeuvres moins connues, voire oubliées, dont l'apport à l'Art faber comme à l'histoire de la poésie n'en est pas moins important. Mais les poètes ne se contentent pas de raconter les mondes d'Homo faber : ils les façonnent aussi, influençant leur évolution, comme en témoignent de nombreux exemples présentés dans ce spicilège. Cet ouvrage présente par ailleurs un recueil de poèmes d'Emile Verhaeren, dont l'apport au patrimoine de l'Art faber est incontournable, et que Stefan Zweig, admiratif, considérait comme"le plus grand de nos lyriques d'Europe", ajoutant que "Toutes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'oeuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie". Pour de plus amples informations : www. artfaber. org

06/2024

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Montagne

Les forces de la montagne. Mémoires

Cinquante ans d'alpinisme. La carrière de René Desmaison est d'une exceptionnelle longévité au regard des risques qu'il n'a cessé de courir ! Dans cette autobiographie célébrant ses noces d'or avec la montagne, l'homme revient sur les étapes clés d'une vie rythmée par une soif inextinguible d'ascensions. Né dans le Périgord, le jeune René n'était en rien prédisposé à gravir les montagnes. C'est à la mort de sa mère qu'il suit son parrain à Paris et fait connaissance avec les bleausards, les grimpeurs de Fontainebleau. Sa rencontre en 1954 avec l'alpiniste Jean Couzysera déterminante. Rapidement, René Desmaison deviendra un alpiniste hors pair. Il plantera ses crampons sur tous les massifs du globe. Dans les Alpes, l'Himalaya ou les Andes, partout il a privilégié les versants les plus périlleux et les conditions météorologiques les plus rudes. Il inaugurera ainsi le grand alpinisme hivernal en réalisant la première ascension de la face ouest des Drus en 1957, puis celle de la face nord de l'Olan en 1960. René Desmaison n'a rien oublié de tous ses moments en montagne. Il évoque les événements qui l'ont propulsé au coeur de la polémique : le sauvetage des Drus, en 1966, où le guide Desmaison brave l'interdiction de son bureau et réussit à sauver deux alpinistes allemands en difficulté. Il sera radié de la célèbre Compagnie. Mais l'épisode le plus douloureux de sa vie restera le drame des Grandes Jorasses, en 1971, où son compagnon Serge Gousseault périra à ses côtés. René Desmaison est mort le 28 septembre 2007 à l'âge de 77 ans. Totalisant quelque 1 000 ascensions dont 114 premières, son palmarès fut celui d'un héros, un géant bercé par l'ivresse des sommets et l'angoisse des pitons instables auxquels il confia sa vie à plusieurs reprises. Son parcours de miraculé fut aussi celui d'un surhomme blessé, meurtri parla cohorte des amis disparus, compagnons de cordée vaincus par "les forces de la montagne".

10/2019

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Mathématiques

Coniques projectives, affines et métriques. Cours et exercices

Les coniques ont, depuis toujours, fasciné les amateurs de science, au sens le plus large. Il faut dire qu'elles sont présentes dans les situations les plus diverses. Mais cette fascination s'exerce encore aujourd'hui sur les mathématiciens, et même sur les géomètres les plus chevronnés. Une des raisons en est sans doute l'extraordinaire variété des approches possibles pour appréhender ces objets. Les sections de cônes d'Apollonius et les courbes algébriques du second degré de Descartes en sont deux exemples éloquents. Les noms de Ménechme, d'Archimède, Hypatie, Khayyàm, La Hire, Kepler, Desargues, Pascal, et de bien d'autres leur sont, aussi, souvent associés. Bruno Ingrao nous donne ici un exposé moderne et unificateur, se plaçant d'emblée dans le cadre de la géométrie projective. L'espace qui nous est le plus familier, celui qu'appréhende notre regard, est certes l'espace affine. Aussi le détour par la "complétion projective" peut-il inquiéter. Mais la puissance et l'efficacité de l'outil utilisé s'imposent rapidement. Dans l'étude projective, la génération homographique est un élément-clef. On comprend grâce à elle pourquoi tant de lieux géométriques s'avèrent être des coniques. Ensuite, l'importance du choix de la droite à l'infini apparaît avec netteté : c'est lui qui détermine la classification usuelle en trois grandes familles. La liste des objets associés aux coniques est longue : centres, diamètres, birapport, pôles, polaires, foyers sommets, axes, directrices... La présentation adoptée permet de situer chacun dans le cadre dont il relève (projectif, affine, euclidien) et donne ainsi une vision claire et simplifiée de ce paysage foisonnant. Même si l'enseignement secondaire ne leur accorde plus guère de place, les coniques restent un sujet incontournable dans toute véritable formation mathématique. Cet ouvrage rendra donc service aux élèves des classes préparatoires scientifiques, aux étudiants en Licence ou de Master, ainsi qu'aux candidats au CAPES ou à l'agrégation. Mais, bien au-delà, ce sont tous les amoureux de la géométrie qui le liront avec passion.

04/2011

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Sciences politiques

L'ordre mondial

En cette fin de XXe siècle, la problématique de l'ordre mondial apparaît en profonde évolution : multiplication des interdépendances de toutes sortes (économiques, culturelles, politiques...) ; développement des organisations internationales ; constitution d'une sorte d'espace mondial " démocratique " (la scène internationale n'étant plus dominée par de grandes puissances européennes ou d'origine européenne - mais accueillant près de 200 États) ; ébauche d'une opinion publique mondiale ; reconnaissance internationale des droits des individus, des minorités ; enfin émergence de problèmes planétaires, c'est-à-dire ne pouvant erre maîtrisés qu'à l'échelle de la terre entière (de la prolifération nucléaire au renforcement de l'effet de serre, de l'explosion des flux de capitaux au commerce des déchets). Le présent ouvrage est guidé par deux préoccupations : analyser la notion d'ordre mondial et mettre en lumière ce qu'il y a de nouveau dans l'ordre (ou le désordre) mondial actuel. En particulier la distinction classique, opposant ordre interne (celui-ci assuré par un État ayant, selon la formule de Max Weber, le monopole de la violence légitime) et ordre international (absence d'une autorité centrale), est-elle encore pertinente ? La scène internationale appartient-elle toujours aux États ? Y a-t-il un système mondial de police délégitimant la souveraineté des États sur la paix et la guerre ? Existe-t-il des mécanismes internationaux de solidarité, comparables aux dispositifs internes ? Se constitue-t-il une société mondiale ? Enfin, où la légitimité se situe-t-elle ? Toujours au sein des États ? Au-delà d'eux ? Toute cette réflexion prend appui à la fois sur l'histoire (équilibre européen, crise des années 1914-1945, guerre froide, système onusien...) et sur les théories des relations internationales (approche par l'équilibre, visions libérale, marxiste, etc.). Destiné principalement aux étudiants de science politique et d'histoire, L'ordre mondial sera une source de réflexions pour toute personne qui s'intéresse à la vie politique ou veut comprendre l'évolution du monde contemporain.

05/1998

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Littérature étrangère

Le Docteur Jivago. Précédé des Ecrits autobiographiques et suivi du Dossier de l'affaire Pasternak

Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que " le cœur se serre et les cheveux se dressent sur la tête ". L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : " De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur " (Le Docteur Jivago, XV, 7). C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de " Vie et œuvre ", une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.

02/2005

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Littérature étrangère

L'archipel du goulag. Tome 1

Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. de 1918 à 1956, " L'Archipel du Goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " Le cœur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu'il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d'autre à faire que de le publier sans délai. " 227 anciens détenus ont aidé Soljénitsyne à édifier ce monument au déporté inconnu qu'est " L'Archipel du Goulag ". Les deux premières parties, qui composent ce premier volume, décrivent ce que l'auteur appelle " l'industrie pénitentiaire ", toutes les étapes par lesquelles passe le futur déporté : l'arrestation, l'instruction, la torture, la première cellule, les procès, les prisons, etc. - ainsi que le " mouvement perpétuel ", les effroyables conditions de transfert. (Les deux parties suivantes consacrées à la description du système et de la vie concentrationnaires feront l'objet du second volume à paraître prochainement.) " L'archipel du Goulag " n'est pas un roman mais, comme l'intitule Soljénitsyne, un essai d'investigation littéraire. La cruauté parfois insoutenable des descriptions, l'extrême exigence de l'auteur vis-à-vis de lui-même et l'implacable rigueur du réquisitoire sont sans cesse tempérées par la compassion, l'humour, le souvenir tantôt attendri, tantôt indigné ; les chapitres autobiographiques alternent avec de vastes aperçus historiques ; des dizaines de destins tragiques revivent aux yeux du lecteur, depuis les plus humbles jusqu'à ceux des hauts dignitaires du pays. La généralisation et la personnalisation, poussée chacune à leur limite extrême, font de " L'Archipel du Goulag " un des plus grands livres jamais écrits vivant au monde, " notre contemporain capital ".

10/1974

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Littérature étrangère

Best Love Rosie

Best love rosie. Dans ce roman lumineux, Nuala O'Faolain met en scène une femme généreuse, tourmentée et attachante, qui fait siennes toutes les interrogations de l'écrivain. Best love Rosie est un grand livre sur l'âge, la solitude, l'exil, le sentiment maternel et les chimères de l'amour. Après avoir vécu et travaillé dans le monde entier, Rosie décide de rentrer à Dublin pour s'occuper de Min, la vieille tante qui l'a élevée. Rien n'a changé dans le quartier populaire où elle a grandi, et la cohabitation avec Min, dépressive et alcoolique, n'a rien d'exaltant. En feuilletant pour sa tante des ouvrages de développement personnel, l'idée vient à Rosie de s'occuper utilement en rédigeant un manuel pour les plus de cinquante ans. Sa seule relation dans l'édition vivant aux Etats-Unis, elle se frottera, non sans heurts, au marché américain... Le roman s'emballe quand Rosie voit débarquer à New York la tante Min, qu'elle avait laissée, le temps d'un aller-retour, dans une maison de repos. La vieille dame est galvanisée par sa découverte de l'Amérique : elle se fait des amies, trouve un travail, et pour rien au monde ne voudrait renouer avec son ancienne vie. Encore moins pour reprendre possession de la maison de son enfance, que l'armée veut lui restituer. Rosie, elle, tombe amoureuse de ce lieu magique de la côte irlandaise, et va, dans une osmose avec la nature enchanteresse et les animaux qu'elle adopte, s'y laisser pousser des racines. La lucidité de Nuala O'Faolain, sa tendresse pour ses personnages, font merveille une fois de plus dans ce livre, où l'on suit avec jubilation souvent, le cœur serré parfois, les tribulations de ces deux femmes que lie toute la complexité d'un amour maternel qui ne dit pas son nom.

08/2008

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Littérature étrangère

D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds. Chronique famililale

"Elle est plus belle que tout ce qu'il a pu voir et rêver jusque-là, à cet instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d'un peu de courage et de virilité, pourtant il ne fait rien, comme s'il se débattait avec un ennemi plus grand que lui, plus fort aussi, c'est insupportable, il serre à nouveau les poings, récitant inconsciemment son poème d'amour. Elle s'en rend compte et lui dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe, alors tu sauras que je t'aime". Ari regarde le diplôme d'honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l'aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s'il ne le sait pas encore, c'est vers sa mémoire qu'Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norofjörour, de son enfance à Keflavík, dans cette ville "qui n'existe pas", et vers le souvenir de sa mère décédée. Jón Kalman Stefánsson entremêle trois époques et trois générations qui condensent un siècle d'histoire islandaise. Lorsque Ari atterrit, il foule la terre de ses ancêtres mais aussi de ses propres enfants, une terre que Stefánsson peuple de personnages merveilleux, de figures marquées par le sel marin autant que par la lyre. Ari l'ancien poète bien sûr, mais aussi sa grand-mère Margrét, que certains déclareront démente au moment où d'autres céderont devant ses cheveux dénoués. Et c'est précisément à ce croisement de la folie et de l'érotisme que la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté.

08/2015