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Soixante-neuf tiroirs

Extraits

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Poésie

Lundi propre

"La tour Eiffel scintille chaque nuit / je porte mes bottes de Tasmanie", écrit Guillaume Decourt dans ce détonnant recueil irrigué d'images ramenées du monde entier, telles des légendes. Après une enfance passée entre Israël, l'Allemagne, la Belgique et le Massif central, le poète a vécu à Mayotte, en Grèce, et même en Nouvelle-Calédonie. De ses voyages et de bien d'autres horizons réels ou inventés, il puise un matériau singulier, à la puissante force évocatoire, distillé dans les instantanés que sont ces soixante-dix dizains à la précision millimétrée. Percutant et concret, chaque poème peut se lire comme une énigme et une micro-scène en forme de patchwork. La voix du poète pose sa douce et drôle mélancolie dans un kaléidoscope de paysages vivants et immémoriaux, peuplés de personnages charismatiques et d'oiseaux exotiques. Cheminant dans la sophistication décalée de cette géographie intérieure, on croise le fantôme d'une femme aimée, l'enfant qu'ils n'ont pas eu, des rêves d'héroïsme et de bravoure masculine dépassée par l'épreuve des années, un rien blasée. "Quelqu'un me manque, je ne sais pas qui" - "ce soir je suis presque heureux de ma vie", constate celui dont la rime et la rythmique penchent souvent du côté de l'espièglerie et de l'autodérision. Tant que subsistent quelque part "un ciel très bleu et des citrons très jaunes", l'écriture est avant tout, avec Guillaume Decourt, un art de la gaité.

03/2023

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Religion

Louer, bénir, prêcher. Paroles de grâces et de vérité : Lettres aux frères et aux soeurs de l'Ordre des Prêcheurs (1962-2001)

Les mandats successifs des quatre derniers supérieurs généraux de l'Ordre des Prêcheurs (Dominicains) couvrent pratiquement quarante ans d'histoire de l'Église et du monde, du début du concile Vatican II jusqu'au début du nouveau millénaire ! Le grand public connaît bien les lettres à l'Ordre du frère Timothy Radcliffe, dont certaines ont été publiées dans ses deux ouvrages parus aux Éditions du Cerf (Je vous appelle amis et Que votre joie soit parfaite). Les treize lettres de son prédécesseur, le dominicain irlandais Damian Byrne, constituent une petite somme de théologie de la vie religieuse, tant sont nombreux et importants les thèmes abordés (l'évangélisation, la prédication, la vie commune, l'étude, la formation, le " prénoviciat ", la première affectation, la collaboration entre les femmes et les hommes, la mission avec les laïcs, les moniales de l'Ordre des Prêcheurs...). Déjà, dans les années soixante-dix, le français Vincent de Couesnongle avait signé des textes importants qui avaient beaucoup marqué les milieux de la vie religieuse et qui sont restés célèbres, en particulier celui intitulé Le Courage du futur qui est encore d'une actualité étonnante, comme le sont aussi les lettres d'Aniceto Fernandez. Rigueur de la pensée, liberté dans l'expression, chaleur humaine, telles sont les caractéristiques de ces documents issus pourtant de personnalités fort différentes. Au-delà des milieux dominicains, cet ouvrage pourra être utile aux religieuses et aux religieux, en particulier aux formateurs.

04/2004

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Biographies

Marcel Arland : une vie, une oeuvre. Essai de biographie critique

Marcel Arland est de ceux qui puisent dans leur propre existence pour ériger une oeuvre. Ses écrits vont du roman à la nouvelle, du récit au roman épistolaire, de l'écrit intime à la ction. Ce qui donne à sa création une valeur universelle où la confidence et le document prennent l'attrait de la fiction, où l'oeuvre d'art coïncide avec la vie humaine. Depuis toujours, Marcel Arland constitue la figure centrale de son oeuvre. "Voilà bientôt soixante ans que j' écris, et je ne me suis peut-être que trop confié dans mes livres" , écrit-il dans Mais enfin qui êtes-vous ? . Connaître Marcel Arland, c'est connaître le parcours d'un homme qui a été le témoin de la scène littéraire et artistique du XXe siècle. N'a-t-il pas côtoyé les dadaïstes, les surréalistes, les avant-gardistes, les absurdes, les structuralistes, les nouveaux romanciers et bien d'autres encore ? N'était-il pas à la tête de la NRF pendant des décennies ? N'avait-il pas obtenu le Prix Goncourt en 1929 ? Pourtant, Marcel Arland et son oeuvre restent inconnus du grand public et méconnus de la majorité des universitaires. Cette biographie n'est donc pas une hagiographie, mais un essai critique qui nous fait découvrir l'histoire de la littérature française du XXe siècle à travers l'histoire personnelle d'un auteur qui n'a que trop été oublié.

11/2021

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Grandes réalisations

Synagogues. Merveilles du judaïsme

LE LIVRE Source de force spirituelle pour de nombreuses communautés juives et d'émerveillement pour les amateurs d'art de toutes confessions, les synagogues comptent parmi les plus beaux édifices au monde. Ce livre retrace l'évolution architecturale et historique de plus de soixante sanctuaires iconiques. Partant de certains des plus importants sites archéologiques de l'Antiquité, il couvre les synagogues du début du Moyen Age en Europe, en Afrique et en Asie, et s'étend aux créations actuelles les plus innovantes en Israël et dans le reste du monde. Des chefs-d'oeuvre d'architecture, comme la synagogue Beth Sholom de Frank Lloyd Wright en Pennsylvanie, celle de la rue Sainte-Victoire à Paris, ou le Temple Emanu-El à New York sont ici illustrés. Dans une série d'essais passionnants, d'éminents spécialistes explorent les nombreux styles architecturaux qui expriment l'histoire riche, complexe et souvent tragique de la synagogue. Embrassant l'Europe, la Russie, le Caucase, l'Afrique du Nors-d et le Nouveau Monde, l'ouvrage réunit des images d'archives et des photographies originales qui, par leur beauté, mettent en lumière toute la splendeur de ces lieux. La présence de nouveaux sanctuaires élégants et fonctionnels comme le Centre juif des Hamptons (Gates of the Grove), à East Hampton (New York), et la synagogue Cimbalista de Mario Botta, à Jérusalem, donne un aperçu de la vitalité de la conception des synagogues à notre époque.

12/2021

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Littérature française

Les enfants du parc

Poursuivant l'autobiographie imaginaire commencée dans Rêver la vie, Pierre-Jean Remy raconte la jeunesse de trois hommes réunis dans une grande maison de Londres, au-dessus d'un parc. Ainsi se déroulent les récits alternés d'un narrateur né en 1913, de son neveu Michel à peine âgé de quarante ans, et de Patrice, qui a vingt ans aujourd'hui. Les images d'une jeunesse dans un Paris des années vingt se reflètent dans celles d'autres jeunesses des années cinquante et soixante-dix. Ce sont dès lors les évocations de nos premières amours et de nos premières journées de classe, le lycée Condorcet et la guerre d'Algérie, le parc Monceau et ses jolies étrangères, les petites bergères de nos étés auvergnats. Une mère qui passe, très belle, et qui s'en va, Arsène Lupin revu par Supervielle, les surprises-parties du temps de Dien Bien Phu, et des jeunes filles habillées en garçonnes qui dansent le charleston tandis qu'Aristide Briand ou Stresemann tentent d'imaginer la paix... Les poèmes aussi qu'on écrit à seize ans dans la fièvre, et le regard qu'on a en les lisant vingt ans après. Ainsi les rencontres, les souvenirs, les plaisirs et les jours - nos amours et nos livres - se répondent dans le temps pour finir par se ressembler, voire par se mêler, passé et présent confondus, dans les mêmes aventures improbables et trois fois répétées.

09/1977

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Littérature française

Quartier Latin ou Journal impudique d'une parisienne en 1965

Que reste-t-il du Paris des années soixante ? De ce peuple parigot ? Qui se souvient des cours intérieures des immeubles de la rue Monsieur-le-Prince aux pavés mal joints et aux W-C collectifs nichés entre deux étages ? De ce Paris turbulent, amateur de bistrots enfumés et de barricades, condamné à la vache enragée des fins de mois difficiles, il ne subsiste que quelques ombres vieillies et fugaces s'excusant presque d'être encore là. Aujourd'hui résident dans ces mêmes rues de jeunes quadragénaires mondialisés faisant profession de belles idées humanitaires qui descendent de leur loft à 10 000 euros le m2 pour croiser des touristes et des migrants effarés. Ce journal est celui d'une authentique Parisienne issue du Paname ouvrier, une fille tout à la fois traditionnelle et délurée qui tente avec les moyens du bord de tirer son épingle du jeu dans ce Quartier Latin où la fin de la Guerre d'Algérie a donné le signal d'un mouvement irrésistible de dépossession du petit peuple du cinquième arrondissement. Longtemps j'ai eu le mal de Paris, j'ai aimé traîner sur le Boul'mich ou à Montparnasse de café en café, j'ai aimé autour de Notre Dame voir les filles aller et venir, j'ai même aimé la mélancolie secrète de cette ville. Cette histoire-là est close mais les mémoires sont têtues et pour ma part, je n'ai rien oublié...

11/2018

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Littérature française

Bordeaux, la mémoire des pierres

Un homme de soixante-treize ans, François Lister, arpente Bordeaux à la recherche de sa jeunesse et de son premier amour, cinquante et un ans après l'avoir quitté. Il n'y croise que des spectres, réactivant ses souvenirs dans un quartier, Saint-Michel, qui n'est plus aux couleurs de l'Espagne républicaine de ses vingt ans. Rencontrée par hasard dans un café, Rosario Paradis s'attache immédiatement à lui. Elle s'escrime à rédiger une thèse d'histoire de l'art qu'elle finance par-delà le bien et le mal, entre peep-show et prostitution occasionnelle. Immergé dans sa mémoire, Lister comprend que, depuis Goya et sa Laitière de Bordeaux, c'est la même chimère qui parcourt la ville. Quand il saisit que pour lui l'heure a sonné d'embrasser la novia de la muerte, il rompt définitivement les amarres. Dans une écriture résolument contemporaine, la narration entrelace trois niveaux : celui du peu de réalité dont chacun s'accommode pour traverser l'existence ; celui d'un passé à jamais révolu qui a vu François Lister passionnément épris d'une Rosario Santiago, agent de liaison et peut-être amie de coeur du dirigeant communiste clandestin Julián Grimau ; celui du rêve et du fantasme d'une jeune femme d'aujourd'hui donnant elle aussi un visage à un fantôme, un François qui pourrait bien n'avoir d'autre réalité que celle d'être l'ombre projetée de ses désirs à elle...

03/2015

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Sociologie

Décadanse

Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la "décadanse" , Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s'obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles. Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s'impose : l'hédonisme, soit le culte de l'ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque. La crise de la reproduction de la vie s'accompagne d'une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens. Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n'avaient été qu'un marché de dupes marquant à la fois l'abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ? La révolte individualiste au nom de l'hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons protectrices n'existent plus, où la prise en charge de la société par l'Etat va de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles. Après La Fin d'un monde, Patrick Buisson poursuit son oeuvre de déconstruction de la modernité et montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d'une illusoire libération des moeurs.

04/2023

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Biodiversité, nature

La fabrique des pandémies. préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire

" Voir un lien entre la pollution de l'air, la biodiversité et la covid-19 relève du surréalisme, pas de la science ! ", affirmait Luc Ferry en mars 2020, accusant les écologistes de " récupération politique ". Voilà un philosophe bien mal informé. Car, depuis les années 2000, des centaines de scientifiques tirent la sonnette d'alarme : les activités humaines, en précipitant l'effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d'une "épidémie de pandémies". C'est ce que montre cet essai, mobilisant de nombreux travaux et des entretiens inédits avec plus de soixante chercheurs du monde entier. En apportant enfin une vision d'ensemble, accessible à tous, Marie-Monique Robin contribue à dissiper le grand aveuglement collectif qui empêchait d'agir. Le constat est sans appel : la destruction des écosystèmes par la déforestation, l'urbanisation, l'agriculture industrielle et la globalisation économique menace directement la santé planétaire. Cette destruction est à l'origine des "zoonoses", transmises par des animaux aux humains : d'Ebola à la covid-19, elles font partie des "nouvelles maladies émergentes" qui se multiplient, par des mécanismes clairement expliqués dans ce livre. Où on verra aussi comment, si rien n'est fait, d'autres pandémies, pires encore, suivront. Et pourquoi, plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité, impliquant d'en finir avec l'emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes.

01/2022

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Histoire de France

Les civils dans la bataille de Normandie

6 juin 1944 : la guerre déferle sur la paisible Normandie. La bataille qui s'engage avec le Débarquement va durer trois mois au lieu des trois semaines prévues dans les plans des Alliés. Les Bas-Normands se trouvent plongés au beau milieu de l'un des affrontements majeurs de la guerre. Ils ont subi les terribles bombardements aériens, les échanges d'artillerie, les mitraillages sur les routes, responsables de la mort de 14 000 civils. Chassés de leurs villes en ruine, plus de 100 000 hommes, femmes et enfants ont mené une vie de réfugiés dans les granges et les étables des fermes des alentours ; 150 000 personnes, contraintes de fuir les combats, ont connu les affres d'un exode vers l'inconnu, par des chemins pleins de dangers. Combien d'autres ont vécu des heures d'angoisse tapis au fond d'une tranchée, recroquevillés dans un fossé, cachés dans une cave, une carrière souterraine, voire au fond d'une mine de fer ? Si les sources militaires abondent, il n'en va pas de même pour les civils. Nombre de Normands, conscients de vivre un événement hors du commun, ont consigné les faits dans des journaux intimes, des carnets, des lettres ; d'autres ont écrit leur témoignage après la guerre. Soixante-dix ans plus tard, cette documentation irremplaçable, jointe à une iconographie d'une grande richesse, permet de restituer l'histoire méconnue des civils dans la bataille de Normandie.

08/2014

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Littérature étrangère

Et maintenant il ne faut plus pleurer

Comme tous les ans, Siri Brodal emmène son mari et ses enfants passer l'été chez sa mère, Jenny, dans un petit village paisible de la côte norvégienne. Cette fois, Mille, une adolescente à la beauté lunaire, les accompagne afin de s'occuper des deux filles. Pour Siri, ces séjours chez sa mère sont une épreuve douloureuse qu'elle nourrit toujours l'espoir de surmonter. Depuis que son petit frère s'est noyé dans le lac à l'âge de quatre ans, elle cherche en vain le pardon dans le regard fuyant de Jenny. Quant au mari de Siri, écrivain à la dérive qui tente depuis cinq ans d'accoucher de son nouveau roman, il passe son temps enfermé dans le grenier à envoyer des SMS frivoles à des femmes qui ne l'intéressent pas. Un soir, Siri organise une grande fête à l'occasion des soixante-quinze ans de sa mère. Tandis que les convives l'attendent dans le jardin, l'invitée d'honneur s'enferme dans sa chambre. Et personne ne prête attention à la jeune Mille qui se glisse silencieusement par le portail pour ne plus jamais revenir... Les non-dits résonnent avec une ampleur assourdissante dans ce drame familial redoutable où chacun a le regard rivé sur ce qui n'est plus ou n'a jamais été. Une mise en scène saisissante d'une famille en proie à la culpabilité et confrontée à ses propres démons...

05/2014

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Poésie

Les Satires. Edition bilingue français-italien

Plus me plaît dans ma demeure une rave, que je cuis, et cuite enfile sur une broche, épluche, et arrose de vinaigre et verjus, qu'à la table d'autrui grive, perdrix ou porc sauvage ; et sous une vulgaire couverture,je me couche aussi bien que sous la soie ou l'or. Et plus me plaît de reposer mes membres paresseux, que de les vanter d'être allés chez les Scythes, Indiens, Éthiopiens et au-delà. Les appétits des hommes sont variés : aux uns plaît la tonsure et à d'autres l'épée, patrie aux uns, et lointains rivages à d'autres. [.] J'ai visité Toscane, Lombardie, Romagne, le mont qui partage et celui qui l'Italie en serre, et l'une et l'autre des mers qui la baignent. Cela me suffit ; quant au reste de la terre, sans jamais payer d'hôte, je l'exploreraiavec Ptolémée, qu'il soit en paix ou en guerre ; Et la mer entière, sans former des voeux dès qu'il fait des éclairs, en sûreté sur des cartes j'irai parcourant, plutôt que sur des navires. Satire, III 43-66, 1518 Cesare Segre (1928-2014), un des tout premiers philologues et linguistes italiens des soixante dernières années - et grand connaisseur, entre autres, de la littérature française du Moyen-Âge -, a tout au long de sa carrière consacré une part considérable de son activité au texte tant des oeuvres mineures de l'Arioste que du Roland furieux.

04/2014

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Histoire internationale

Radio Congo

A pied, à moto ou en bateau, un jeune chercheur traverse un pays dévasté par la guerre pour comprendre comment les Congolais réorganisent leur vie et envisagent l'avenir dans l'un des pays les plus dangereux du monde. Alors qu'il prépare un voyage pour l'Afrique, Ben Rawlence tombe sur des images publicitaires du Manono des années 1950-1960, publiées par Géomines, la compagnie minière belge, à la veille de l'indépendance. Il y découvre un rêve moderniste en plein cœur de la forêt tropicale où de riches visiteurs flânent le long de boulevards éclairés. Des adolescents blancs et bien vêtus écoutent du rock'n'roll en mangeant des crèmes glacées. Comme de petits Américains. Ces images sur papier glacé devaient rassurer les investisseurs : les autorités européennes n'avaient pas perdu la main ! Soixante ans plus tard, le contraste qu'offre ces images utopiques avec la guerre, les viols et les minerais de sang semble irréel. Ben Rawlence ira jusqu'à Manono voir à quoi ressemble la ville. Les routes qui y mènent ont été dévastées par la dictature et les guerres, ses amis reporters lui expliquent qu'ils ne sont jamais descendus plus bas qu'Uvira, mais qu'importe, le jeune chercheur est bien décidé à découvrir, à son rythme, par voie de terre, comment vivent les Congolais. Car, fait-il dire en exergue de son livre, si les occidentaux savent comment meurent les Africains, peu savent comment ils vivent.

03/2014

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Littérature étrangère

Tête à crack

Quand Mulder revient passer quelque temps en Afrique du Sud à l'invitation de son ami Donald, il découvre avec stupeur que la fin de l'apartheid n'a nullement apaisé les relations entre Blancs et Noirs. Barricadés dans leur villa sur les hauteurs protégées d'un village de pêcheurs aux quartiers d'une extrême pauvreté, les voisins de Mulder tentent dans un premier temps de lui faire part des règles de prudence à respecter pour demeurer en paix. Mais Mulder, qui est - tout comme Donald d'ailleurs - un ancien activiste d'un mouvement d'extrême gauche ayant combattu l'apartheid dans les années soixante-dix, refuse d'évoluer dans un tel climat de méfiance, de se murer ainsi dans l'oubli des luttes et des amours passés. Quand il croise le chemin de Hendrik, un jeune métis complètement shooté au crack, Mulder semble touché par sa situation. Un sentiment que partage Donald. Mais leurs tentatives de "rééducation" de ce gosse perdu n'aboutiront qu'à réveiller d'anciens conflits, d'invincibles contradictions. Grâce à de subtils éclairages, Adriaan Van Dis esquisse le portrait d'une Afrique du Sud qu'il connaît parfaitement. Il explore avec générosité l'ambivalence des Afrikaners bien qu'ayant lui-même pris part à la lutte anti-apartheid. Il compose ainsi un roman à la fois politique et d'une grande élégance esthétique, où se glisse l'autofiction tout en abîmes et rigueur mêlées.

03/2014

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Humour

Pierre Dac. Mon maitre 63

Si Pierre Dac (1893-1975) n'avait pas existé, une certaine forme d'humour resterait à inventer : l'humour loufoque. Ses innombrables admirateurs n'ont pas oublié ses sketches débités d'une voix monocorde ni ses Pensées, dont l'une des plus célèbres demeure : « Celui qui est parti de zéro pour n'arriver à rien dans l'existence n'a de merci à dire à personne. » Mais qui connaît l'homme caché derrière le masque imperturbable du comique ? Humoriste, Pierre Dac était aussi un homme fragile, angoissé, que la vie a peu épargné et qui a vécu presque toutes les grandes heures du siècle. Héros de la Première Guerre mondiale, il commence après l'armistice une carrière de chansonnier, participe à la naissance de la radio moderne, crée un hebdomadaire intitulé L'Os à moelle, rejoint de Gaulle à Londres en 1943 pour mettre sa verve au service de ces « Français [qui] parlent aux Français ». Après la guerre, il rencontre Francis Blanche, son fils spirituel, et imagine avec lui le fameux feuilleton radiophonique Signé Furax qui fit rire des millions d'auditeurs tout au long de ses 1 034 épisodes. Aujourd'hui encore, près de quarante ans après sa mort, Pierre Dac demeure le maître incontesté de nombreux humoristes, affirmation à laquelle, de son vivant, il avait l'habitude de répondre : « Je ne suis pas votre maître. Étant donné ma hauteur, je suis votre maître soixante-trois. »

12/2013

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Histoire internationale

Nasser. Archives secrètes suivi de Journal inédit de Nasser pendant la guerre de Palestine en 1948

En vidant la maison familiale de Manchiyat el-Bakri, au Caire, Hoda Nasser a retrouvé les archives de son père, auxquelles personne n'avait touché depuis sa mort brutale, le 28 septembre 1970. Entremêlant ses souvenirs à ces documents, elle raconte l'étonnant destin de l'enfant des bas quartiers d'Alexandrie qui devint, en 1956, le président d'une Egypte libérée après soixante-dix ans de domination britannique. Chemin faisant, Hoda Nasser plonge le lecteur dans les coulisses de la grande Histoire vues par l'un des leaders majeurs du tiers-monde et du non-alignement, porteur d'un projet de libération des peuples qui rencontrait alors un immense écho à travers la planète. Les notes, les brouillons et les carnets de Nasser sont comme les instantanés d'une vie politique. Sous sa plume, on côtoie les personnalités de l'époque, notamment américaines et soviétiques ; on entrevoit les intrigues qui se jouent, comme les arcanes de la question yéménite, dans laquelle l'Arabie saoudite était déjà impliquée, ou la précarité du Koweït, que l'Irak tentait d'absorber dès cette époque. On perçoit, en outre, les espoirs de Nasser pour les Palestiniens, mais ses inquiétudes à leur sujet sont à la mesure du traumatisme qu'a constitué pour lui l'agression franco-angloisraélienne de 1956. Enfin, en annexe, on découvrira son Journal de guerre en Palestine, en 1948. Inédit, ce texte sans caractère officiel se révèle d'autant plus précieux que Nasser s'y exprime librement.

09/2020

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Littérature française

Le malcriado

Le malcriado, le mal élevé, c'est le petit Antonio qui a poussé autrefois comme une mauvaise herbe dans la colonie portugaise de Sao Tomé, au large de l'Afrique. Aujourd'hui installé sur une autre île, La Réunion, il fait à un compatriote anonyme le récit d'une enfance marquée par la brutalité d'un père despotique, puis d'une enfance rebelle. Le thème de l'enfant maltraité et de l'adolescent révolté est presque devenu un genre littéraire, tout comme les récits de voyage. Or, les histoires de jadis sont comme les souvenirs d'un long voyage vers l'âge d'homme. Un périple impatient et tourmenté entre les écueils de cette " mauvaise éducation " subie, puis brandie comme un défi à l'adresse d'une société coloniale bornée par les marques d'un racisme séculaire. Car le Portugal " libre et heureux " des années soixante fut soumis lui aussi à la brutalité policière du régime fasciste en place. Brutalité dont le père et le fils auront fait en leur temps l'expérience mouvementée. Le Malcriado est une histoire de tribulations, une suite rythmée comme un spectacle avec ses scènes dramatiques ou burlesques et ses personnages qui crient, qui pleurent, qui rient et se démènent. Et Antonio galope sur les planches. A la fin, il sort brusquement de la scène, côté ciel, en échappant à sa patrie, et son récit s'achève sur un autre voyage qui " ne fait que commencer ".

01/2013

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Histoire internationale

Qui écrira notre histoire ? Les archives secrètes du ghetto de Varsovie. Emmanuel Ringelblum et les archives d'Oyneg Shabes

En octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien, entreprend de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des juifs de Pologne. Il constitue autour de lui un groupe de bénévoles. Pour eux, se souvenir est une forme élémentaire de résistance. Ils se donnent pour nom de code Oyneg Shabes : « Joie du sabbat », en hébreu. Ringelblum, sa famille, et la grande majorité des quelque soixante membres de ce réseau, périssent avant la fin de la guerre. Ils étaient historiens, sociologues, économistes, éducateurs, écrivains, poètes, en sorte qu'aucun domaine de la vie ne puisse être ignoré. Cependant, en pleine Shoah et jusqu'au printemps 1943, le groupe a réussi à travailler d'arrache-pied pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Sentant l'imminence de la fin, les archivistes réussissent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer. Servi par un talent de conteur qui n'est pas sans rappeler celui des Disparus, cet ouvrage est sans conteste un des livres les plus importants sur la Shoah. Car au-delà de l'histoire magistrale d'une famille, d'un historien et d'un groupe, au-delà d'un tableau de la culture yiddish et de son inscription dans la culture polonaise et russe de l'époque, c'est véritablement l'histoire de l'Holocauste vécue par ses victimes contemporaines que déroule ce livre.

02/2013

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Photographie

London. Portrait d'une ville, Edition français-anglais-allemand

Samuel Johnson aurait eu cette phrase célèbre : "Quand un homme en a assez de Londres, il en a assez de la vie." Remarquable par son histoire, son architecture, ses monuments, ses nies, le style, le flegme, le chic londonien et la loyauté de ses habitants, la capitale britannique se révèle à travers plusieurs centaines de photos, pour beaucoup inédites, provenant d'archives du monde entier. Londres est une métropole tentaculaire qui ne cesse de muter et de croître, pourtant le caractère unique, l'humour et l'opiniâtreté de ses habitants ont résisté aux évolutions complexes du passé et à la précarité de l'époque contemporaine. Ce livre est dédié à tous ces Londoniens, à leur ville et à son histoire, que l'ouvrage retrace aussi au moyen de centaines de citations, d'articles percutants et de références à des films, des livres et des disques majeurs. Londres victorienne et folles années soixante, bataille d'Angleterre et vague punk, Festival of Britain et jeux Olympiques de 2012, ruelles aux pavés humides noyées dans le brouillard et chefs-d'oeuvre architecturaux des siècles passés, pubs populeux et clubs privés, mariages princiers et rave parties, charme désuet de l'East End et merveilles de Westminster, filles de Chelsea et jeunesse branchée de Hoxton : page après page, photo après photo, ce livre, ample comme l'est la ville, apporte enfin à Londres l'hommage qu'elle mérite.

06/2012

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Littérature étrangère

L'art de pleurer en choeur

Du haut de ses onze ans, le narrateur ne saisit pas très bien les enjeux du monde des adultes dans la petite bourgade du sud du Jütland où il grandit. Il a bien remarqué que le chiffre d'affaires de l'épicerie de son père augmentait après chacune des prestations de ce dernier... lors des enterrements : cet homme dépressif et taciturne a en effet un talent, celui de faire pleurer les plus endurcis grâce à ses oraisons funèbres déchirantes. Le gamin, qui accompagne les envolées lyriques paternelles de ses mimiques affligées, se prend au jeu : la famille est enfin considérée, et l'atmosphère à la maison est plus légère après chaque cérémonie. De là à susciter l'augmentation du nombre des décès, il n'y a qu'un pas, vite franchi par l'imagination débridée de l'enfant. Et il trouve en sa soeur aînée, Sanne, une complice de choix. Que l'adolescente ne puisse plus supporter de devoir dormir sur le canapé avec son père, qu'elle veuille se venger de lui, il ne le voit pas. Il veut continuer son train paisible, élever ses lapins, et préserver à tout prix l'équilibre du foyer. Jouant du contraste entre l'innocence de l'enfant et la saisissante réalité sociale qu'il dépeint, Erling Jepsen met à jour dans ce roman grinçant et parfaitement maîtrisé les sombres mécanismes d'une société rurale encore repliée sur elle-même dans la fin des années soixante.

04/2010

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Histoire internationale

Qui écrira notre histoire ? Les archives secrètes du ghetto de Varsovie

En octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien de formation, avait entrepris de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des Juifs de Pologne et consitua autour de lui un groupe de bénévoles pour qui l'injonction à sa souvenir (Zokhar) était une forme élémentaire de résistance et qui se donna pour nom de code "Oyneg Shabes" : "Joie du sabbat", en hébreu.Si Ringelblum et sa famille périrent en mars 1944, comme la majorité des quelque soixante membres de ce réseau — historiens, sociologues, économistes, éducateurs, écrivains, poètes, en sorte qu'aucun domaine de la vie ne soit ignoré —, le groupe réussit à travailler d'arrache-pied jusqu'au printemps 1943, pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Sentant l'imminence d'une fin proche, les archivistes réussirent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer.Servi par un talent de conteur qui n'est pas sans rappeler celui des Disparus, cet ouvrage est sans conteste un des livres les plus importants sur la Shoah à côté de ceux de Hilberg et de Friedländer. Car au-delà de l'histoire magistrale d'une famille, d'un historien et d'un groupe, au-delà d'un tableau de la culture yiddish et de son inscription dans la culture polonaise et russe de l'époque, c'est véritablement l'histoire de l'Holocauste vécue par ses victimes contemporaines qu'offre ce livre.

09/2011

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Récits de voyage

Les Empires de l'Indus. L'histoire d'un fleuve

Tour à tour victimes, durant les soixante dernières années, de la violence de dictateurs militaires, puis enragés ou trompés par la manipulation de la religion par l'Etat, les Pakistanais sont maintenant terrorisés par la "guerre au terrorisme" menée par l'Occident. Pourtant le Pakistan ne se résume pas à la somme de ses généraux et de ses jihadistes. La vallée de l'Indus a connu une fermentation politique, religieuse et littéraire ininterrompue, qui se compte en millénaires ; une histoire que les Pakistanais partagent avec les Indiens et les Tibétains. Ces chroniques, ces souvenirs et ces mythes enchevêtrés, constituent l'héritage des peuples qui vivent aujourd'hui dans la vallée de l'Indus. Ce livre raconte un périple, une remontée géographique et historique, de la bouche à la source, de la naissance du Pakistan à Karachi à celle du fleuve au Tibet, des millions d'années auparavant. Au cours de son histoire, l'Indus aura porté plus de noms que ses habitants n'auront supporté de dictateurs. Le fleuve a conféré une logique à mes explorations ; il est au coeur de ce livre parce qu'il pénètre la vie des peuples qui résident sur ses rives à la manière d'un charme. Des déserts du Sind aux montagnes du Tibet, l'Indus est révéré par des paysans et honoré par des poètes ; plus qu'aux prêtres ou aux politiciens, c'est à l'Indus que va leur vénération.

02/2011

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Littérature française

Démone et autres textes

Fictions, poèmes, proses d'occasion et pages d'interviews composent ce volume qui vient compléter les trois recueils précédents parus aux mêmes éditions, Articles de mode, Promenades et autres rencontres et Intimités. Appartenant à toutes les périodes de l'œuvre de Louise de Vilmorin, des années trente aux années soixante, certains de ces textes furent publiés dans Vogue, Marie-Claire mais aussi Minotaure, tandis que d'autres, amoureusement dactylographiés et brochés par Louise, étaient offerts par elle à certains de ses amis, en une sorte de samizdat amoureux. Ecrits pour leur seul plaisir, et le sien, ils sont aujourd'hui dispersés dans des collections privées, et l'on aura ici l'occasion de les lire pour la première fois. Des croquis mordants de " J'étais du mariage " ou " J'ai été séduite " au surréalisme sombre de " Ce soir " ou de " Démone ", de la désinvolture apparente de certains entretiens à un hilarant " L'argent me ruine ", c'est toute la palette, ou l'écho, de la fantaisie de Louise de Vilmorin qu'offre ce recueil appartenant à tous les genres ou les défiant tous. On pourrait leur appliquer ce que Louise disait, à sa manière, à propos de ses romans : " En ce qui concerne mes propres livres, j'ai toujours regretté que mon éditeur se soit entêté à leur donner l'appellation trompeuse de roman plutôt que " pâté maison ", " machin " ou " venez-y-voir ". "

10/2001

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Psychologie, psychanalyse

Pourquoi la vie passe plus vite à mesure qu'on vieillit

" Le souvenir est comme un chien qui se couche où il lui plaît. " Car notre mémoire a sa volonté propre. Elle égare ce que nous voudrions retenir et nous rapporte ce que nous voudrions oublier. En fait, la mémoire se fiche des ordres que nous lui donnons. Pourquoi avons-nous si peu de souvenirs de notre petite enfance ? Pourquoi les souvenirs de jeunesse défilent-ils devant nos yeux avec plus de netteté à soixante-dix ans qu'à quarante ? Pourquoi les offenses et les humiliations sont-elles toujours inscrites à l'encre indélébile ? Pourquoi, dans les moments difficiles, la mémoire s'ouvre-t-elle précisément sur les pages les plus sombres de notre existence ? D'où vient ce sentiment de familiarité soudain, cette sensation de " déjà-vu " ? ce souvenir flash ? Et ce parfum qui nous rappelle tout à coup ce à quoi nous n'avions plus songé depuis vingt ans... Enfin, pourquoi la vie passe-t-elle plus vite à mesure qu'on vieillit ? Notre mémoire est notre plus intime compagne, à la fois carnet de bord et carnet d'oubli. Un rapporteur indiscipliné, chargé de consigner notre vie, mais qui n'en fait qu'à sa tête... A toutes ces questions, et à bien d'autres, l'auteur répond et nous éclaire avec sensibilité, humour et érudition. Et il lui arrive de nous emmener par-delà les frontières de la science expérimentale, du côté des historiens et des philosophes, des poètes et des écrivains.

04/2008

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Religion

L'amour du Christ nous presse. L'itinéraire d'un prêtre de la Mission de France

Née de la volonté d'évangéliser des régions atteintes par la déchristianisation, la Mission de France ouvre en 1942 les portes de son séminaire, à Lisieux. Elle attire rapidement de nombreux séminaristes dont la vocation est de vivre parmi les hommes, quels qu'ils soient. Paul Collet est l'un d'entre eux. Insatisfait du moule clérical du grand séminaire d'Issy-les-Moulineaux, il fait le choix, à la suite de la visite du Père Augros, supérieur du séminaire de Lisieux, d'y entrer en 1943. Il souscrit tout de suite à la perspective missionnaire qu'il y trouve et qui répond à ses aspirations. Il n'y dérogera pas. Ordonné prêtre en 1945 par le cardinal Suhard, il commence un long parcours qui va le mener à participer à un nouveau type de vie sacerdotale à Paris, à Toulouse, à Montluçon, en Côte d'Ivoire et dans la banlieue parisienne. Il a conçu sa place dans la Mission en étant toujours présent dans une équipe paroissiale et en exerçant peu à peu une activité salariée. Lire l'itinéraire de Paul Collet, c'est non seulement découvrir l'homme qu'il a été, convaincu que " L'amour du Christ nous presse ", mais aussi comprendre l'histoire de la Mission de France pendant soixante ans. C'est encore connaître quelques tribulations de l'histoire de l'Église dont des documents inédits soulignent l'originalité.

04/2002

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Littérature française

Antichambre

Paru en 1991, ce roman connut un succès d'estime et mérite sans doute plus encore. Il pourrait rester comme le roman d'une génération, celle qui, ayant atteint la maturité dans les années quatre-vingt, n'a pas tout à fait oublié ses révoltes des années soixante. Roman psychologique aussi, qui explore comme jamais l'espace de la dépression, avec une écriture en vrille lancinante au fond de soi. Roman d'amour en même temps, d'amours croisées mais fidèles au fond, et qui remontent de la mémoire sans qu'on puisse échapper à leur charme enfoui, jamais enfui. Roman total en fait, qui, partant du plus bas de la déréliction intime, emporte le lecteur jusqu'au plus haut de la pyramide sociale, jusqu'à ce crâne de chef d'État où miroitent flux et reflux de l'opinion. Étonnant roman qui commence par une fatigue. Une fatigue étrange. " Que s'est-il passé avant que l'insomnie commence ? Je ne vois pas, je ne vois pas ce qui a pu se passer. Tout allait bien pour moi, tout allait bien en mars, mars avril et avant voyons, bien avant, des années et des années que tout va bien pour moi ! " Alors pourquoi cette insomnie qui traîne et va l'entraîner loin, Gabriel, si loin de sa vie de tous les jours, si près des jours d'avant, avant qu'André ne se donne la mort, avant que Suzanne entre eux ne se glisse, puis disparaisse...

01/2004

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Histoire internationale

François-Joseph

François-Joseph n'est pas un bâtisseur d'empire - le sien s'effondre deux ans après sa mort -, et dans sa vie de souverain, les échecs politiques et les revers militaires l'emportent sur les succès. Pourtant, dès son vivant, François-Joseph entre dans la légende. Les nombreux malheurs qui le frappent dans sa famille (exécution d'un frère, suicide d'un fils, assassinat de son épouse) et la longueur de son règne n'y sont pas étranger. L'image de François-Joseph retenue par la mémoire collective n'est-elle pas celle du vieil empereur au visage orné d'immenses favoris ? Mais surtout, héritier de la plus vieille dynastie d'Europe, " dernier monarque de la vieille école ", comme il se définit lui-même, il incarne avec majesté une certaine idée de la monarchie et du pouvoir. Si certains lui reprochent d'avoir laissé se développer, par son immobilisme, après 1867, les conséquences négatives du dualisme, le respect qui l'entoure tient unis ses 50 millions de sujets, ses onze peuples pourtant travaillés par des forces centrifuges. Car durant les soixante-huit années de son règne, des révolutions de 1848 à l'apocalypse de la Première Guerre mondiale, son empire est au centre de l'affrontement qui oppose deux logiques et deux cultures antagonistes, l'Etat multinational et l'Etat-nation. A travers cette lutte, c'est le destin de l'Europe qui s'accomplit, l'Europe du XXe siècle qui est en gestation.

09/2006

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Ethnologie

Le sabbat des lucioles. Sorcellerie, chamanisme et imaginaire cannibale en Nouvelle-Guinée

Comme toute autre population, les Ankave des hautes terres de Papouasie Nouvelle-Guinée connaissent l'alternance des joies et des peines. Mais dans leur explication des malheurs et des deuils surgissent des êtres cannibales appelés ombo'. Ces monstres avaleurs de cadavres rôdent autour des défunts et tourmentent les vivants. Ils sont si envahissants que les Ankave d'aujourd'hui, soixante ans après leur première rencontre avec les Blancs, continuent une ou deux fois par an de battre à tout rompre, nuit après nuit, les tambours qui expédient les esprits des morts récents hors de leur vallée. Cette ronde impressionnante, qui répond dans ce monde à l'invisible sabbat des ombo', est un des moments rituels importants de leur existence. Pour Pierre Lemonnier, étudier les ombo' est une manière de peindre la vie des Ankave et de comprendre comment ils imaginent le monde et s'efforcent d'agir sur lui. Dans la tradition des grands récits ethnologiques, avec clarté et vivacité, il évoque ses séjours chez les Ankave, restitue leur environnement et analyse les rites, les pratiques, les idées qui fondent l'identité de leur société. Outre son apport majeur à la connaissance des cultures et des organisations sociales de Nouvelle-Guinée, cet ouvrage élargit la perspective : en effectuant un rapprochement entre les ombo' et nos sorcières des XVe-XVIIIe siècles, il propose une réflexion critique originale sur l'histoire de la sorcellerie occidentale.

01/2006

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Romans de terroir

La kermesse des célibataires

"Vous en aviez rêvé... "Tel est le nom de l'émission de télévision qui, au printemps 1964, se propose de soutenir des jeunes gens dans leurs projets. Des projets, Florence Jourdan, 24 ans, n'en manque pas pour réveiller son village de Castelnoël. Avec sa cousine Sylviane et Christine, la jeune institutrice, elles rêvent de relancer les festivités dans cette commune aveyronnaise de trois cents habitants, mais aussi d'améliorer les conditions de vie des femmes, en installant des machines à laver et des surgélateurs collectifs. Pour ces jeunes femmes dynamiques, il faut faire évoluer les mentalités si l'on veut freiner l'exode rural et pouvoir continuer de vivre au pays. En décrochant le parrainage de la télévision pour l'organisation d'une kermesse des célibataires, Florence va se lancer dans une entreprise exaltante. Mais certains habitants de Castelnoël ne sont pas disposés à laisser ainsi bousculer les traditions. Sorcellerie, lettres anonymes et même assassinats viennent bouleverser le quotidien d'ordinaire si tranquille de la communauté villageoise. Dans ce combat pour la renaissance de son village, la jeune femme va puiser dans l'amour de Jacques, un jeune postier de Carmaux, la force pour réussir. Au cœur des années soixante, La Kermesse des célibataires nous entraîne dans une société rurale en pleine évolution. Alors que les traditions d'antan résistent au vent du changement, ce nouveau roman de Daniel Crozes nous offre une histoire aux rebondissements inattendus et aux portraits toujours pleins de vie.

10/2006

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Economie

Violence et ordres sociaux. Un cadre conceptuel pour interpréter l'histoire de l'humanité

L'émergence au cours de la dernière décennie de nouveaux pays au rythme de croissance quatre à cinq fois plus rapide que celui de l'Europe au XIXe siècle remet en cause les représentations traditionnelles. S'attelant à cette question. Douglass C North, John Joseph Wallis et Barry R Weingast soulèvent un coin du voile sur une faille majeure de la pensée occidentale ce n'est pas le progrès économique qui constitue le fondement des sociétés. mais la stabilité de l'ordre social. Selon les auteurs, le principal problème des sociétés humaines est celui de la régulation de la violence en leur sein. La plupart d'entre elles. qualifiées d'Etats naturels. endiguent la violence par le biais d'une manipulation politique de l'économie visant à établir rentes et privilèges. Ces privilèges dissuadent certes les individus puissants de recourir à la violence pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir, mais ils entravent également le développement. Réintroduisant l'économie politique dans nos grilles de lecture du monde. ce cadre conceptuel inédit permet de comprendre comment les sociétés développées, qui garantissent un accès ouvert aux organisations (partis politiques. entreprises. syndicats, médias. ONG, etc.). ont atteint leur niveau politique et économique. Au vu des enjeux actuels du développement, ce cadre rend bien compte de la complexité du processus de décollage économique. que seule une poignée de pays a su enclencher depuis soixante ans.

09/2010