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Psychologie, psychanalyse

Sport, psychanalyse et science

Les derniers J.O. d'Atlanta témoignent de la nouvelle géopolitique de la planète sportive. Le comité olympique en choisissant Atlanta et non Athènes a rompu avec la préhistoire des J.O. modernes et entérine le passage du nationalisme sportif des Etats-nations à l'universalisation de la performance motrice soutenue par le progrès scientifique et technique et la loi du profit. À travers quatre lectures différentes, nous essayons de montrer que si le sportif est le fils de la science et s'il bénéficie de ses apports pour repousser toujours au-delà les limites de ses performances, il est aussi le fils de la psychanalyse car le champion témoigne de manière exemplaire de l'importance d'un engagement singulier par l'unicité d'un exploit toujours à répéter. Mais à l'inverse des croyances communes et des discours scientifiques sur le sport qui prétendent augmenter la motivation pour les pratiques sportives en trouvant des arguments d'utilité, d'hygiène, de santé, d'excellence, de beauté, de cohésion nationale ou de développement économique, notre écoute des sujets sportifs, orientée par une référence aux concepts de la psychanalyse, nous permet de dire que ce que récupère le marché capitaliste en faisant commerce des spectacles sportifs, ce sont les dimensions d'inutilité, de contingence, d'aléatoire, d'incertitude propres à la condition humaine dont l'acte sportif témoigne. Ce qui enchante le pratiquant sportif, ce qui fait exulter les foules sportives et provoque l'engouement des enfants, c'est que le sport dans nos cités modernes reste encore un lieu d'indétermination relative dans lequel l'exercice de sa motricité peut donner à chaque sujet la conviction d'une liberté d'existence, ce que la réussite du champion vient faire miroiter comme un idéal désirable au risque d'en faire un support religieux d'absolu offert alors à toutes sortes de manifestations chauvines, violentes ou racistes. À ce croisement du sport, de la psychanalyse et de la science peuvent s'intéresser aussi bien les sportifs, les éducateurs, les professeurs d'éducation physique que les psychanalystes et les scientifiques, mais pourquoi pas aussi les politiques, car cette rencontre imprévue débouche sur des questions éthiques, en convoquant chacun à se confronter à l'impensable dont se soutient sa pratique et celle des autres. Les échos de nos lecteurs contribueront à affiner nos pistes de recherche.

08/1997

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Histoire internationale

Algérie . Les années de tous les dangers

Où va l'Algérie ? La question posée il y a plus de trente ans par Mohamed Boudiaf a survécu à son auteur et concentre à elle seule toutes les interrogations suscitées par la situation dramatique que connaît le pays. En effet, comment est-on passé de la stabilité politique et de l'essor économique des années 1960-1970 à l'anomie actuelle ? Quels acteurs et quels facteurs ont catalysé l'engrenage de la violence et de la répression ? Quels facteurs socio-économiques et politiques ont favorisé ce processus de désintégration ou de désagrégation de l'État algérien ? Comment le principe fondamental de la " légitimité politique ", déjà bien discutable depuis la prise du pouvoir par Boumediène en 1965, atteint-il un degré d'érosion quasi absolu le long de la décennie Chadli ? Comment expliquer le non-engagement de la société civile dans la lutte sans merci que se livrent les actuels détenteurs du pouvoir et les prétendants islamistes à ce même pouvoir par la force, alors que cette même société civile a investi massivement, durant la période 1988-1990, le champ politique par le débat démocratique que d'aucuns espéraient irréversible ? On peut s'interroger sur l'attitude des soutiens extérieurs du régime dont les nombreuses hésitations et tergiversations laissent penser qu'ils n'ont pas toujours apprécié à leur juste valeur les enjeux et les diverses causes de la crise multiforme qui secoue l'Algérie. Est-ce en raison de la perte de crédibilité du pouvoir sur la scène internationale ; crédibilité largement entamée sur le plan intérieur ? Quels limons fertilisèrent le terrain sur lequel le Front Islamique de Salut put s'épanouir jusqu'à devenir la pièce centrale de l'échiquier politique algérien Autant de questions qu'il nous paraît utile de poser. Tenter d'y répondre en oubliant les catégorisations dans l'air du temps, nous semble infiniment plus enrichissant dans 1a compréhension de l'histoire récente de l'Algérie que n'importe quelle polémique où les figures de style d'une langue longtemps bâillonnée sont présentées pour de la Pensée, et où l'oubli de soi, c'est-à-dire d'où l'on vient et d'où l'on parle, amène souvent à prendre pour de l'analyse, de simples vues de l'esprit.

04/1994

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Histoire de France

Autour d'un effort de mémoire. Sur une lettre de Robert Antelme

Robert Antelme est arrêté par la Gestapo et déporté en juin 1944. Il se retrouve à Dachau un an plus tard, presque moribond. Le camp est bloqué par les troupes américaines par peur du typhus mais deux amis, dont Dionys Mascolo, réussissent à le faire sortir. Commence alors un "voyage infernal et merveilleux". Il parle, pendant cinq semaines, et ne pense "mourir que de ce bonheur". Deux ans plus tard il publie aux éphémères Editions de la Pensée Universelle, qu'il a fondées avec Marguerite Duras, ce livre dont Blanchot dit qu'il est "le plus simple, le plus pur et le plus proche de cet absolu dont il nous fait souvenir, L'Espèce humaine".
Entre la parole "sans fin" et le récit nécessaire il y a la Lettre à Dionys Mascolo. Malraux note comme une évidence que si "maints déportés"... ont écrit leurs souvenirs, leur retour à l'humanité n'y figure guère". Mascolo réplique : "La Lettre de Robert dit précisément ce que l'on nous dit qu'il est impossible de dire, qui devrait donc rester inouï". Au-delà du "simple raccordement de mémoire", de la "réconciliation" ou de l'"examen de passage", comme au-delà de la trop claire "dénégation", s'ouvre l'espace d'une innocence, d'une "originelle indétermination", où l'homme nié revient à l'homme et où l'écriture à la fois précise et tremblée de la lettre anticipe sur la rédaction du livre.
Cet état, "jamais... il n'y renoncera, jamais n'en guérira, ou jamais ne le trahira". La "réincarnation" (littéralement : le retour à la chair) d'Antelme est exemplaire. "Le lieu d'où il parle, dit Mascolo, il nous y a précipités et nous n'en sommes jamais revenus". Il donne aux autres, "sans échappatoire" l'occasion de se voir du dehors et de se découvrir une vie et une politique. Autour de Robert Antelme, Dionys Mascolo, Marguerite Duras, Edgar Morin puis Elio et Ginetta Vittorini se regroupent "dans le sentiment d'une délivrance mutuelle".
Ils sont tous au Parti Communiste mais leur communisme, qui appartient aussi bien à Holderlin qu'à Marx, a sur la Révolution une "avance" que ne supporteront pas les staliniens. Il refuse catégoriquement "le non-homme de l'homme, armé de raison, instruit de morale et soucieux de perfection". L'expérience, ici, c'est aussi le "refus du message".

08/1997

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Actualité et médias

Lionel

On a toujours eu tort de prendre Lionel Jospin pour un homme simple, transparent, terne et austère. Il faut, comme Claude Askolovitch, se plonger dans l'étrange histoire de sa vie pour comprendre pourquoi ce fin politique a eu, depuis toujours, le besoin absolu de se forger une armure. Dans quel but ? Sans doute pour échapper à son clan familial. Pour devenir énarque. Pour être digne de sa morale, de ses convictions, de ses fonctions, de la gauche, cette autre famille qu'il dirige et qu'il va finir par incarner... Dans cette biographie, Claude Askolovitch a voulu, aussi, raconter le destin d'un homme qui a menti sur son passé tout en étant obsédé par sa propre cohérence : d'où ce Jospin militant révolutionnaire infiltré au Parti socialiste de François Mitterrand, qui devint le premier dirigeant de ce parti sans avoir rompu les liens avec sa secte d'origine ; qui fut trotskiste et socialiste à la fois, écartelé entre sa vérité officielle et ses rendez-vous clandestins, prisonnier de toutes ses fidélités... En chemin, l'auteur éclaire les zones d'ombre d'un être secret et riche de tous ceux qui l'ont aimé et subi à la fois : son père Robert, immense tribun à l'éloquence inutile, ce pacifiste qui voulut changer le monde et ne parvint qu'à se tromper. Sa mère, Mireille, sage-femme et militante, qui imposa aux siens sa morale et son amour. Ses femmes : Elisabeth la fantasque, la première épouse, celle du Lionel radical, militant, plein d'espoirs encore et de tourments déjà ; Sylviane, la compagne de l'accomplissement, la philosophe qui complète un gouvernant enfin apaisé. Ses amis, notamment le plus inconnu d'entre eux, l'ami perdu : Michel Lautrec, son plus proche compagnon, un frère rencontré à 20 ans, un éducateur d'enfants qui lui enseigna la révolte, l'intransigeance, la révolution, et ne pardonna pas à Lionel de devenir un bourgeois, un " installé ". Voici le roman vrai d'un homme irréductible, qui prétend imposer ses conditions au monde. D'un politique à la fois construit et habité par des fantômes. D'une personnalité infiniment plus complexe, profonde, intéressante, lorsque l'on fait effort pour le connaître de l'intérieur, que ne permet de le supposer le masque qu'il s'est lui-même imposé.

08/2001

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Sciences historiques

La violence, une histoire sociale. France, XVIe-XVIIIe siècles

Des hommes qui vengent leur père, leur frère ou leur soeur, des maris qui tuent en flagrant délit d'adultère, des pères qui mutilent l'enfant menaçant l'honneur de la famille... À partir des lettres de rémission, une source méconnue, bruissante des affrontements de violence et de sang qui traversent et perturbent les relations interpersonnelles, ce livre porte sur l'homicide vécu au quotidien, du siècle de la Renaissance à celui des Lumières : il en définit les composantes, il en esquisse l'évolution et ambitionne de proposer une explication globale en offrant un modèle de compréhension et d'intelligibilité de la société de l'époque moderne. L'évolution n'a pas été linéaire : la violence s'exacerbe au XVIe siècle, notamment dans le cas du duel, puis décline, jusqu'à atteindre un point bas dès le début du XIXe siècle. A la théorie du procès de civilisation, chère au sociologue Norbert Elias, maints aspects des affrontements du siècle de la Renaissance et des guerres de Religion ne se conforment pas. Aussi, la première originalité de cet ouvrage est-elle d'emprunter son paradigme explicatif à Emile Durkheim : la violence diminue parce que déclinent les causes qui y portent, c'est-à-dire l'attachement à des groupes, et d'abord aux groupes de parenté, ainsi qu'aux communautés confessionnelles au temps de la déchirure religieuse et des " guerriers de Dieu ". Ce livre permet de comprendre le poids des devoirs issus des liens du sang, encore très forts au XVIe siècle : à la fois une solidarité impérieuse et une obligation intransigeante de défense de son honneur, un honneur conçu comme collectif et absolu. L'attention accordée aux femmes est toujours très forte : épouses, soeurs et filles occupent, au coeur de ces conflits de violence, une position centrale. Une autre originalité de l'ouvrage est de calculer des taux d'homicide : taux très élevés dans le cas du duel, puis déjà bas dans la société rurale du XVIIIe siècle. Il montre enfin l'affaiblissement des liens de parenté, corrélé au resserrement du lien conjugal, ainsi que la relativisation et l'individualisation de l'honneur, portées par le désir de plus en plus impérieux d'un épanouissement individuel. L'aspiration au bonheur serait-elle le meilleur remède à la violence ?

02/2011

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Droit

Manuel de droit européen des aides d'Etat. 3e édition

Le droit des aides d'Etat a longtemps été le "parent pauvre" du droit de la concurrence qui s'est surtout focalisé sur des matières connues dans les Etats membres : le contrôle des ententes, des abus de positions dominantes et le droit des concentrations. Si le contrôle des comportements anticoncurrentiels des entreprises est finalement chose aisée, il n'en va pas de même à l'égard de ceux commis par la puissance publique ; un tel contrôle ne pouvant s'effectuer que dans un cadre supranational. Institué dès le Traité CECA, le versement d'aides d'Etat est passé d'un principe absolu d'interdiction en 1951 à un examen encadré de compatibilité à partir de 1957. Depuis lors, la pratique décisionnelle de la Commission, la jurisprudence constructive des juges européens conjuguées à l'augmentation exponentielle du nombre de cas à traiter (consécutivement à l'apparition de crises multiples puis durables de l'économie européenne) ont conduit à donner des contours précis à la notion d'aide d'Etat, à forger des règles de procédure à cet examen de compatibilité, à impliquer les autorités nationales dans la discipline des aides d'Etat, à inventer des sanctions spécifiques en cas d'allocation d'aides illégales et incompatibles avec le traité. Ce manuel entend définir les principaux concepts (Qu'est-ce qu'une aide d'Etat ? Qu'est-ce qu'une compensation d'obligation de service public ? Qu'est-ce qu'une aide de minimis ? ...), détailler les règles en vigueur (Qu'est-ce qu'une aide existante, une aide nouvelle ? Qu'est-ce qu'une aide illégale et/ou incompatible ? ), restituer le rôle de chacun des acteurs de cette matière (Quels pouvoirs/devoirs pour la Commission, les juges européens, les autorités et les juges nationaux ? ) et exposer les enjeux propres à cette matière (A quoi sert le droit des aides d'Etat ? Celui-ci est-il instrumentalisé à d'autres fins que l'établissement d'une concurrence pure et parfaite ? ...). A jour des dernières réformes législatives (RGEC 2017 modifié, règlement de procédure 2015) et des jurisprudences de la Cour de justice (tous les arrêts de février 1961 à juillet 2019) comme des juridictions nationales, ce manuel intéressera les avocats spécialisés en droit public et en droit de la concurrence, les magistrats administratifs, les juristes des collectivités locales et des administrations centrales ainsi que les universitaires.

12/2019

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Littérature française

Un écrivain, un vrai

Gary Montaigu, écrivain américain d’origine française, est à l’apogée de sa carrière : les lecteurs s’arrachent ses livres et son dernier opus vient de recevoir l’International Book Prize. Sa femme Ruth peut se féliciter de s’être consacrée à sa gloire, en compagne omniprésente, attentive et exigeante, étouffante. Elle le pousse à accepter la proposition d’un producteur : participer à une téléréalité qui prétend montrer l’écrivain au travail. L’émission s’appelle “Un écrivain, un vrai” et s’est fixé pour objectif de filmer la création en direct : une équipe s’installe au domicile de Gary et suit son travail au jour le jour ; les téléspectateurs sont invités à intervenir sur l’histoire du roman en cours, sans prendre la peine de lire puisque chaque chapitre est immédiatement transposé en épisode de feuilleton télé. La littérature participative vit son heure de gloire, le télélecteur est né, son pouvoir absolu s’exerce de façon binaire : J’aime/J’aime pas. Il y a longtemps que Gary n’est plus épanoui dans la vie qu’il s’est construite, qu’il s’échappe régulièrement pour prendre l’air, pour tromper sa femme, qu’il s’interroge sur son art et sur sa fidélité aux idéaux de sa jeunesse. En acceptant de se prêter au jeu de la téléréalité, il voudrait rendre la lecture populaire, faire entrer l’amour du livre et de la fiction dans tous les foyers. Une démarche généreuse et sincère… Mais que peut la littérature face à la médiocrité consensuelle de la télévision ? La création n’est-elle pas soluble dans le divertissement ? Au fil d’une construction qui alterne deux époques, la tension narrative monte, le suspense croît, et à la fin de l’histoire les grands gagnants ne seront pas ceux que l’on pouvait espérer. Avec humour et clairvoyance, Pia Petersen interroge le rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines interactives. Elle dénonce le règne du simplisme démagogique qui tend à remplacer toute espèce de réflexion par la sanction J’aime/J’aime pas. Elle plaide pour la complexité de la pensée, la liberté de créer sans le souci de séduire. Sa phrase entêtante, ironique, singulière, déroule implacablement cette efficace dénonciation du story-telling au détriment de l’engagement réel sur un chemin de création, sans concessions.

01/2013

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Cinéma

Arnaud Giovaninetti. Soleil noir

Le 23 janvier 2018, Arnaud Giovaninetti a tiré sa révérence, à tout juste 50 ans. Depuis son plus jeune âge, il avait une passion pour le jeu : A 5 ans, il s'est lancé sur la scène de l'Opéra de Marseille, que son père dirigeait. Dès ses 8 ans, il a suivi des cours de théâtre, avant d'intégrer, à 13 ans, bien avant l'âge requis, le cours d'Irène Lamberton, puis d'embrayer, logiquement, vers le Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris. Dont il est sorti avec le prix Louis Jouvet. Petit dernier d'une famille de musiciens, il a choisi un autre art pour s'exprimer, et de quelle manière ! Ses débuts, flamboyants, l'ont mené, au cinéma, de l'Amant de Jean-Jacques Annaud aux films d'auteur de Laetitia Masson ou Xavier Durringer. Au théâtre, il a travaillé avec les plus grands, de Gérard Desarthe à Marcel Maréchal, en passant par Jérôme Savary. La télévision l'a aussi beaucoup employé : Josée Dayan, Claude-Michel Rome, Thierry Binisti, Serge Moati, entre autres, lui ont donné des rôles à sa mesure. Et sa partition, toujours incandescente, participait de l'excellence. II était un visage familier, mais il s'est confondu avec ses rôles. Les téléspectateurs l'identifient désormais comme l'ex-mari mutin de la série à succès de France 2, Candice Renoir. Homme sublime et acteur de génie, Arnaud Giovaninetti n'aurait dû rencontrer que le succès. Pourtant, les dernières années de sa carrière, il s'est heurté à des murs. Lui qui avait dédié sa vie au jeu s'est vu rejeté par une profession en pleine mutation. La lutte l'a épuisé, le désespoir l'a tué. Si tout acteur se construit sur ses blessures, celles d'Arnaud, à vif, faute de pouvoir jouer, se sont transformées en plaies béantes. Avec ce livre, nous voulons lui rendre hommage, mais surtout lui rendre sa part de lumière. Arnaud Giovaninetti, soleil noir, c'est l'histoire d'un homme, dont la beauté ténébreuse cachait mal les fêlures. D'un homme sans doute trop pur, dans sa quête d'absolu, pour accepter compromis et compromissions. C'est l'histoire d'un homme, amoureux du beau et de son art, que son métier a laissé lâchement tomber.

03/2019

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Ecrits sur l'art

Ce qui est arrivé par la peinture. Textes et entretiens, 1953-2006

Le terme " réexamen " apparaît dans une formulation de Simon Hantaï au sujet de son tableau A Galla Placidia des années 1958-1959 : il écrit exactement " réexamen rétrospectif de 10 ans de travail ". En considérant l'ensemble des textes et entretiens de ce recueil, ce mot semble à la fois approprié pour désigner ce que ce livre entend offrir au lecteur — l'occasion d'un réexamen de ce qu'un peintre a écrit et dit conjointement à ce qu'il a peint — et adéquat à ce que Simon Hantaï lui-même a incarné au cours de son existence : une résolution à se réexaminer sans trêve et quelles qu'en soient les conséquences. Il s'agit non seulement pour lui de considérer telle réalité — par exemple la peinture — avec une attention toute particulière qui conduit à ne jamais s'en satisfaire mais, en outre, d'être habité par une incertitude qui motive ce réexamen proprement interminable. Les textes et entretiens réunis ci-après, nous permettent de suivre et sans doute de mieux comprendre ce qui se passe avec les peintures que Simon Hantaï met en circulation depuis qu'il s'est exilé à Paris à partir de septembre 1948 et qu'il entre ensuite en contact avec André Breton et les surréalistes. Par comprendre la peinture de Simon Hantaï, il ne faut naturellement pas entendre que les diverses déclarations qui suivent et qui courent sur cinquante années vont rendre les gestes de ce peintre transparents ou évidents. Il ne tenait pas à ce qu'ils le soient pour lui-même. Celui qui va revendiquer le pliage comme " méthode " à compter de 1960 entend rompre avec l'ancienne logique picturale et recommencer une activité apparemment plus simple en pliant des toiles. Hantaï suit sa méthode du pliage pour découvrir du nouveau, plutôt que des variations d'un imaginaire qu'il estime éculé. " Je ne veux pas une réponse qui m'assure quelque chose, je ne veux justement aucune réponse, je veux l'absolu non-réponse, c'est-à-dire l'infini. " A la lecture de ces textes et entretiens, on entrera mieux dans une pensée de la peinture ayant permis la mise à jour de la conscience du peintre lui-même , ce qui ne garantit pas pour autant qu'on saura mieux regarder cette peinture.

02/2022

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Sociologie

Penser la non-violence. Agir sur la violence

Si la déconstruction des mots est au coeur du propos afin de saisir les sens plutôt que l'essence de "la violence" , l'ouvrage porte un regard sur un mot la "violence" en interrogeant la capacité que l'on puisse avoir pour ne pas être une victime. En effet, il est l'émanation du Collectif APLP, créé en janvier 2015 comme résultante de la réponse pacifiée au double assassinat de Kévin et Sofiane le 28 septembre 2012 à Grenoble. Révélateur d'un bouillonnement réflexif de citoyens et de professionnels de l'action sociale grenoblois, ce collectif a pris la décision d'aller à la rencontre des gens afin d'avoir une conception du mot "violence" et pour tenter de comprendre sur quoi pourrait reposer la violence. Questionner la "violence" ne se limite pas à en tracer les contours sémantiques, vécus sur un territoire donné. Tenter d'aller aux sources de ces différentes formes de violence offre non seulement des éléments de compréhension de ces violences, mais également participe à inventorier un répertoire d'action qui viendrait s'attaquer aux causes et plus seulement aux conséquences. Il faudrait préciser que cette volonté d'aller aux sources n'implique pas in fi ne une connaissance exclusive du réel. Elle peut contribuer à préciser des particularités mais ne saurait en faire un absolu. La particularité d'une telle approche est son refus de se penser en généralité tout en s'inscrivant dans ces complexités qui caractérisent les interactions des personnes dans une société. Pour finir cet ouvrage s'achève avec un chapitre qui analyse le lieu comme une arène traversée par différents intérêts et groupes d'intérêts. Ce qui ouvre sur des pistes d'actions pour construire des communs. Bâtir des communs nous ouvre ainsi aux champs des possibles où l'on retrouve un affrontement de groupes stratégiques autour des idées. Ce collectif APLP a vu le jour à la suite de la volonté des amis proches de Kévin et Sofiane assassinés le 28 septembre 2012 à Grenoble. Ce Collectif se traduit par l'envie de travailler, faire et agir ensemble dans le respect de la différence. Pour créer cet ensemble, le Collectif va à la rencontre de l'inconnu dans l'optique d'apprendre en faisant fi de la peur de l'inconnu. L'objectif déconstruire les préjugés en essayant de lutter contre la violence en exaltant les merveilles de la non-violence.

09/2021

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Contes et nouvelles

La potiche a peur en rouge. Et cent autres fables express

"La fable express est une parodie de fable, qui naquit à la fin du XIXe siècle, époque de fantaisie, d'invention, et de jeu avec la langue. Alphonse Allais fut un virtuose du genre. La recette en est simple : une poignée de vers de mirliton, aromatisés à l'absurde, à l'insolence ou à l'obscénité, et une "morale" en général très peu morale, qui parodie parfois dictons et lieux communs, mais ça n'a rien d'obligatoire. La "morale" est à double sens : elle cache une autre formule, qui se prononce de la même manière mais dit tout autre chose. Bref, c'est un calembour. Le but ? Le jeu, le rire". (Pierre Jourde). Après une érudite et savoureuse présentation, Pierre Jourde revisite en cent et une fables (agrémentées de commentaires) ce drôle de genre littéraire, pratiqué entre autres par Alphonse Allais, Boris Vian et Marcel Gotlib. Réactualisant cette forme d'écriture pour rire, à la portée de tous, l'impertinent et caustique Pierre Jourde signe ici un véritable manifeste pour une littérature humoristique et amusante. "La fable express, Pierre Jourde le rappelle dans sa présentation riche et complète, "n'est pas sérieuse" . Cela tombe bien, trop de gens déjà le sont, et le quorum de sérieux dans le monde est largement dépassé. A juste titre, l'auteur cite aussi bien Allais, Roussel, le fou littéraire Brisset, que l'Oulipo, Vian et Gotlib". (Extrait de la préface d'Hervé Le Tellier). Ecrivain et critique littéraire, Pierre Jourde a longtemps été professeur de littérature française à l'université. Il a publié une quarantaine de livres, dans tous les genres (poésie, essais, romans, satire littéraire, théorie de la littérature...), ainsi que des ouvrages avec divers artistes, et dirigé l'édition de Huysmans en Pléiade. Il tient une chronique sur le site culturel de L'Obs, Bibliobs. Parmi ses publications : Empailler le toréador (Corti, 1999), La Littérature sans estomac (L'Esprit des péninsules, 2002, prix de la critique de l'Académie française), Précis de littérature française du XXIe siècle (avec Eric Naulleau, Mango, 2004), Festins secrets (L'Esprit des péninsules, 2005, prix Larbaud, prix Renaudot des lycéens, prix Thyde Monnier de la SGDL), Le Maréchal absolu (Gallimard, 2012, prix Virilo), La Première Pierre (Gallimard, 2013, prix Jean Giono), La Culture bouge encore (Hugo, 2016), Le Voyage du canapé-lit (Gallimard, 2010).

10/2021

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Littérature étrangère

Zabiba et le roi

Comme le calife Haroun al-Rachid avant lui, on dit que Saddam Hussein parcourait Bagdad sous divers déguisements, pour être en prise directe avec les aspirations de son peuple, savoir ce qui se disait de lui et de ses proches. En 2000, la parution en Irak de Zabiba et le roi, signé par un mystérieux "par son auteur" surprit par sa teneur nombre d'observateurs, mais personne ne doutait qu'il se fut agi du président irakien. Qui d'autre que lui aurait osé remettre en cause, aussi radicalement, le système politique existant ? Lors de sa parution, la CIA et le Mossad, à l'affût des faits et gestes de Saddam Hussein, s'en sont procuré des exemplaires pour dresser un nouveau profil psychologique du chef de l'Etat irakien. L'image qui s'en dégage est aux antipodes de celle, réductrice et partisane, qui faisait de Saddam Hussein un satrape oriental menaçant l'Occident et son propre peuple de ses armes de destruction massive. L'histoire se déroule au IIe siècle avant J.C. Le roi Arab, Saddam partage avec le lecteur son amour pour son royaume, l'Irak symbolisé par Zabiba, une fille du peuple exploitée par un mari violent, cupide, au service d'ennemis puissants. Le dialogue qui s'instaure entre le roi et la jeune femme met en lumière la solitude du monarque absolu, entouré de courtisans, d'intrigants et de comploteurs. Avec Zabiba, dont il tombe amoureux, le roi prend conscience du rôle déterminant de la femme dans le développement de la société arabe, de la nécessité d'instaurer un régime démocratique, du pouvoir de la foi. Ses conversations annoncent les processus révolutionnaires qui embrasent aujourd'hui les pays arabes, les uns après les autres. La lecture d'un de ses entretiens/interrogatoires avec le FBI, en février 2004, en témoigne clairement. Zabiba et le roi, traduit en une dizaine de langues, mis en scène au théâtre à Bagdad fin 2002, parodié en 2012 au cinéma par Hollywood, est le premier et le plus connu des livres écrits par Saddam Hussein. Publié de son vivant, c'est une réflexion sur l'exercice du pouvoir, le testament politique d'un homme qui défiait "l'Empire". Comme le souhaitait Saddam Hussein, les droits d'auteur de cet ouvrage seront versés au Croissant Rouge, au profit des enfants victimes des guerres du Golfe.

06/2012

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Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Mater Terribilis

En 1362, L'inquisiteur Nicolas Eymerich d'Aragon enquête sur la mort mystérieuse de confrères dominicains dans le sud de la France. En se rendant dans la région de Cahors, sous occupation anglaise, il est confronté à d'étranges phénomènes : nuées d'insectes deux fois plus gros que la normale qui détruisent toutes les récoltes, réduisant les populations à la misère, murailles de brumes qui recouvrent des régions entières, moines difformes et autres maléfices que la raison a du mal expliquer. Parallèlement à cette enquête, nous suivons l'épopée de Jeanne d'Arc au début du quinzième siècle, son ascension et sa chute, ses visions parfois horribles et ses rapports avec Gilles de Rais, son compagnon d'armes aussi héroïque que pervers. Sur un troisième plan de réalité, se déroule la guerre qui oppose l'Euroforce et les néonazis de la RACHE de 1990 à 2068, en de terrifiantes batailles entre les Mosaïques, soldats fabriqués avec des morceaux de cadavres, et les Polyploïdes, soldats génétiquement modifiés. Mais l'arme la plus terrible est le Vortex, une station orbitale capable de manipuler les rêves et l'imaginaire de l'humanité qui gère pour le compte de l'ONU tous les réseaux oniriques satellitaires. Arme terrifiante qui devient soudain incontrôlable... A l'origine de ce chaos qui se fait échos à travers les siècles, un texte ancien, ésotérique, l'Aurora consurgens, (traité alchimique attribué à St Thomas d'Aquin, redécouvert par C.G. Jung. et traduit par Marie-Louise von Franz), d'une part, et un virus informatique intitulé Kaiser Söze (en référence au personnage du 3Diable boiteux3 dans le film de Bryan Singer, Usual Suspects) qui contamine le Vortex, d'autre part. Un rationalisme absolu et l'exaltation de la foi le guident et vont permettre à Eymerich de démêler les fils de l'intrigue qui relient ces trois niveaux de réalité temporelle. Il va ainsi se retrouver face à l'entité qui est à l'origine de tous ces désordres du temps et de la matière, la face obscure de l'archétype féminin, la grande dévoreuse, sans pitié et famélique, antithèse de l'image maternelle dont elle est complémentaire pour former l'éternel féminin. Ce monstre terrifiant a concocté au fil des siècles un plan totalement hérétique pour l'inquisiteur aragonais : substituer à la domination masculine un monde matriarcal impitoyable...

03/2013

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Religion

Dictionnaire des saints imaginaires et facétieux

Loin des pompes de l'Eglise, se presse une cohorte nourrie - mais restée largement occultée - de saints et de saintes soit purement imaginaires, soit substitués à des saints et saintes officiels. Créées tantôt dans un esprit facétieux, tantôt avec un sérieux absolu, c'est par centaines que furent inventées jadis et naguère, par nos ancêtres chrétiens, ces phalanges sacrées de sans-grade, " travailleurs obscurs " de la sainteté issus des profondeurs des terroirs. Faisant concurrence à ces créations populaires, certains auteurs lettrés, manieurs de " langue verte " ou encore dévots et suppôts des confréries badines et bachiques, ont, à partir du Moyen Age, inventé ou popularisé d'autres saints imaginaires, facétieux ou substitués. De multiples passerelles existent d'ailleurs entre ces deux groupes et, bien sûr, les saints officiels et patentés. Résidant dans le clair-obscur des églises, des terroirs et des cœurs, aussi bien qu'entre les pages peu connues d'auteurs célèbres ou d'illustres inconnus, ces saints méritent incontestablement, par l'authenticité charnelle et spirituelle qui les lie au " menu peuple " et à l'invention poétique, d'être redécouverts par les publics les plus divers. Certes, tout Français qui se respecte connaît encore sainte Nitouche ou saint Glinglin. Certains connaissent même saint Frusquin, voire - dans les milieux ouvriers - sainte Touche, qui marque ou marquait le " jour de la paye ". Mais que sait-on au juste de saint Goulipias, sainte Caquette, saint Langouret, sainte Guenille, saint Braillard, sainte Pissouse, saint Grelottin, saint Patouillat, sainte Troussecotte, saint Foulcamp, saint Tappedont... ? Tous ces personnages aux noms à la fois truculents et savoureusement descriptifs sont invoqués tantôt sérieusement et avec la plus intense ferveur, tantôt par pure malice. Ce dictionnaire te convie donc, lecteur musardier ou systématique, à flâner au sein de l'imaginaire populaire et lettré, et à découvrir une sorte de sous-continent, prodigieusement luxuriant, en marge de ce qu'un critique a appelé l' " immense forêt vierge " des vies de saints. Au fil de ses détours, on pourra décliner la litanie des péchés capitaux (gourmandise, luxure, paresse...), chiner à travers le " bric-à-brac " des petits saints relégués dans un mont-de-piété délicieusement désuet, mais aussi découvrir l'âpre réalité du corps malade ou souffrant et égrener l'éphéméride de la terre avide de rosée céleste ou balayée à tous vents par les saints atmosphériques (section 11).

08/2002

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Religion

Naissance d'un vieux prêtre

Il en va des prêtres comme des époques. Maurice Gruau, ordonné en 1955, est un de ces prêtres que le Concile Vatican II et le mouvement de 1968 ont particulièrement bouleversés. Comment faire quand on parle araméen, grec, latin, que l'on a fait une thèse sur Origène, que l'on aime le rock, la peinture contemporaine, et que l'on a décidé de rester "Curé de Campagne" ? Il reste la psychanalyse et les sentiers ouverts par le Christ et éclairés par Lacan. Naissance d'un vieux prêtre – dont on ne boudera pas le titre – est le récit de vie de cette génération. Maurice Gruau sous forme de petits chapitres nous fait voir comment d’un gamin né à Château-Gontier, élevé à Paris, replanté en Mayenne puis dans l’Yonne, est sorti ce vieux prêtre à nouveau parisien qu'il est devenu. Le prêtre appartient à une institution mais demeure un mystère à lui-même au point que les événements qui jalonnent sa vie ont tous un goût de transfiguration et restent liés à un mystère qui trouve sa résonnance dans cet étrange ministère à vie. Il y a ici du Bernanos qui, mieux que les thèses des théologiens, essaye de redire l'absolu inclassable de toute foi : "Les étapes que je vais tenter de décrire m’ont conduit, pour rester fidèle à la parole séductrice de Jésus de Nazareth, à habiter quantité de lieux nouveaux : après le marché aux chevaux de Vaugirard, le séminaire de Laval, le lycée du Sacré-Coeur de Mayenne, les presbytères de Connée, du Bourgneuf et d’Ernée, l’évêché de Laval, l’Université de Haute-Bretagne, une douzaine de paroisses bourguignonnes, l’Université Paris VII, le journalisme avec Dimanche en paroisse et Aujourd’hui Dimanche, l’aumônerie des prisons, la gérance d’une cordonnerie et d’une fabrique de cakes, la présidence d’un groupement régional de salles de cinéma et celle d’une association vouée à l’informatique, une fraternelle amitié avec nombre de francs-maçons, un amour pourtant interdit, de profondes et durables amitiés, l’affection de plus jeunes qui m’adoptèrent comme leur frère, leur père, leur parrain ou leur grand-père et d’autres encore. Tous ont contribué à la naissance du vieux prêtre atypique.

11/2012

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Sociologie

Nature et démocratie des passions

Le prétexte de ce livre est la nature. Celle qui est aujourd'hui entrevue dans sa fragilité et sa finitude, et non la " sauvagerie ", naguère encore déclarée l'ennemie par excellence de toute civilisation. Mais l'objet véritable du propos est la société actuelle ; mieux : la culture, dans son effort pour se faire planétaire, rencontrant ainsi un nouveau visage de la nature. Dans ce miroir à la fois multiple et unique, nous sommes peut-être en train de redécouvrir un trait nécessaire et durable de toute culture humaine : nos contructions collectives ne peuvent demeurer supportables que si elles " laissent être " quelque chose qui leur soit extérieur, quelque réalité qui échappe à leurs fictions et à leurs artifices. Certes, nous allons inventer la nature : mais l'opposition culture/nature qui en résultera ne sera pas plus artificielle - ni moins inévitablement paradoxale - que celle dont Claude Lévi-Strauss oberva naguère le caractère fondateur des sociétés dites primitives. C'est en effet toujours à cette séparation que tient la persistance de la prohibition des confusions, dont celle de l'inceste fut - et demeure - le paradigme. A l'envers de l'argent qui circule entre nous, divisant tous les objets pour les soumettre à un partage absolu (dont l'effet le moins paradoxal est qu'il nous isole à terme dans un solipsisme brutal, une déréliction sans espoir), la nature ne circule pas. C'est nous qui circulons à sa surface, à l'intérieur de son unité vitale. La nature ne se partage pas. C'est nous qui nous partageons à son contact, révélant l'irréductibilité de nos passions distinctes : celle de ranger, celle de dominer, celle d'évoquer l'interdit, celle enfin, de nous identifier à de purs sujets des actes. En nous indiquant la limite commune de ces sentiments incoercibles, et leur indispensable séparation par l'espace non domestiqué, la nature nous ouvre un champ politique inédit, et peut-être salvateur. Un champ qui ressemble à ce que poète pourrait nommer : " une politique de l'amour ", s'il ne savait que l'amour, au-delà de la nature, évoque l'insaisissable, l'impolitisable dans l'être humain. A tout le moins, la nature, en divisant la culture, nous rappelle qu'aucune société humaine ne peut vivre sans que l'Etre ne lui échappe.

12/1996

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Poésie

Errances d'encre - A la dérive du marais

Une feuille blanche, innocente, magnifique. Pure... un écrin de neige éternelle. (...) Qu'est-ce qu'une fleur, une herbe, un oiseau ? Une forêt, une rivière, une saison ? Qu'est-ce que l'on rêve d'admirer ces regards éphémères où l'âme se plaît à ranger ce qui lui est beau : plantes, oiseaux, couleurs, femmes, ... instants volés dans la grande besace du temps ? Qu'est-ce que je cherche et que cherchons-nous ? Rien. (...) Longues marches parmi les arbres de la forêt, au fond des vallons, par les sous-bois troués de lumières farceuses. Longues fatigues propices à la survenue de toutes les surprises. Longues rêveries où la vie "sérieuse" dépose ses oripeaux menteurs, où la mémoire déballe des trésors imprévus. L'expression poétique - l'espace, la lumière et les couleurs - est toujours accompagnée de la pensée : elle devient signe et prend forme, et la pensée elle-même se cache derrière : poésie subtile et beauté mystique. Dans cet espace, les couleurs brillent de leur propre éclat, sans emprunter leur luminosité à une source extérieure. Je ne vise pas à représenter le monde tel que je le vois directement autour de moi, dans l'isolement. Dans les pays islamiques, l'art s'est toujours privé d'un naturalisme absolu. Selon la conception religieuse, l'art n'est qu'une méthode pour ennoblir la matière et rendre évidente la Beauté Divine. "Dieu est beau et Il aime la beauté", dit le Prophète Mohamed de l'Islam. Simple et vigoureuse, cette expression d'errances et d'espace s'offre à l'esprit comme un paradis plein de lumière et, surtout, dénuée d'ombres. Dans ces paysages, chaque être est un archétype d'essence subtile, qui ne prend vie que dans l'imaginaire, ce doux sentiment, après trente années d'éloignement. Ainsi, la perception du monde, malgré sa brutalité, s'effectue d'une manière correspondant à une expérience intérieure en rapport avec la lumière extérieure. La lumière et la couleur sont décrites comme la manifestation du monde d'en-haut dans le monde d'en bas. Ce désir d'être libre, de répondre aux exigences profondes de ma personnalité, découlant d'une confiance illimitée dans la variabilité et l'universalité de la vie, me semble tout à fait suffisante. Je me livrais, pur de tout préconçu ou préjugé, à la contemplation de la divinité. Je ne veux pas ligoter l

10/2016

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Actualité et médias

La bombe africaine et ses fragmentations

La cause est entendue, l'homme blanc est coupable de tous les maux de la création, et en particulier en Afrique noire où la colonisation serait responsable de tous les malheurs qui frappent le continent. La vérité est bien plus complexe et moins simpliste qu'on veut bien le dire. Il est vrai que l'erreur principale du colonisateur aura été, lors de la conférence de Berlin en 1885, de ne pas tenir compte des réalités ethniques et d'avoir découpé, avec gourmandise, ce nouveau "fromage". Mais l'homme blanc n'allait pas simplement en Afrique pour exploiter les natifs et les richesses continentales, il y allait pour évangéliser et apporter les bienfaits de la civilisation. Toutes les entreprises coloniales ne furent pas glorieuses, mais celles expérimentées par notre pays furent sans aucun doute, comparées à d'autres colonisateurs, les plus humaines, empreintes d'empathie pour ce que l'on appelait péjorativement les "indigènes". Des hommes comme Léopold Sédar Senghor ou Houphouët Boigny, ayant atteint les sommets de la hiérarchie politique française, en ont été les preuves vivantes et auraient pu en témoigner. Vaste continent de 30 30 415 873 km² que les soubresauts de la décolonisation (bien souvent bâclée), n'auront pas épargné, les "sept plaies d'Egypte" se sont abattues sur lui : guerres coloniales et postcoloniales ; conflits ethniques ; pénuries d'eau ; famines ; maladies (notamment sida et Ebola) ; corruption, etc. Et, comme si tout cela ne suffisait pas, l'incapacité et la rapacité de nombre de dirigeants sanguinaires, corrompus, pratiquant souvent le népotisme, jettent une ombre sur la capacité d'une bonne gouvernance dans ces pays. Mais, le mal absolu, le danger suprême pour l'équilibre même de la planète, c'est la démographie explosive, non maîtrisée, de l'Afrique en général et de l'Afrique noire en particulier. De 100 millions d'habitants en 1900, la population du continent est passée à 640 millions dans les années 1990, pour atteindre et dépasser le milliard en 2015 (16 % de la planète, à comparer avec les 9 % de 1950 !). Selon les projections démographiques, sa population pourrait même atteindre plus de deux milliards en 2050 et, 4,4 milliards à la fin du XXIe siècle. Ce phénomène est une menace pour l'Europe, à la population vieillissante. Ce livre n'a pas d'autres prétentions que de rafraîchir les mémoires et d'être un lanceur d'alerte.

08/2018

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Littérature française

Tréfonds

Tréfonds commence comme un polar noir. Il se dévoile au fil des pages comme un thriller horrifique très sombre. Lectorat averti. Luca Ferrand, un jeune flic du 36 quai des orfèvres, est suspendu suite à une bavure qui coute la vie à une passante, lors d'un échange de coups de feu avec une équipe de braqueurs en fuite. Luca va perdre son équipier et ami dans cette fusillade. En plus de ce drame, il se sépare de sa femme qui ne supporte plus son absence. Luca sombre dans l'alcool. Il persiste à enquêter pour retrouver la trace des braqueurs. Ses pérégrinations alcoolisées le conduisent une nuit dans le quartier de Pigalle où il va rencontrer une jeune femme. Elle est d'origine slave et lui dit se prénommer Tanya. Elle se jette dans ses bras et le supplie de l'aider car sa vie serait menacée. Luca lui dit qu'il est policier et qu'il peut l'aider si elle veut bien lui en dire plus. Mais au petit matin, Tanya a quitté la chambre où ils ont passé la nuit. Deux jours plus tard, le corps décapité d'une jeune femme est retrouvé dans un container d'une rue de Pigalle. Son signalement correspond à celui de Tanya. Luca parvient à se rendre à l'autopsie pour s'apercevoir que ce n'est pas elle. Cependant le corps porte des tatouages identiques à ceux que portait Tanya. Ces tatouages conduisent Luca sur la piste d'un réseau sataniste. Luca va découvrir que sous les paves de Montmartre se dissimule un secret millénaire, un pacte passé entre l'Eglise et Satan. Une société secrète, vouée au culte du mal absolu évolue dans les entrailles de Paris. Et c'est le début d'une véritable descente aux enfers pour le jeune lieutenant de police... Quatrième de couverture : Hier encore, Luca était flic au 36. A la recherche d'une jeune femme disparue. Son enquête l'a amené ici, dans les entrailles de Paris. Quelque chose se terre dans ces souterrains. Mais Luca n'est plus en mesure d'élucider quoi que ce soit. Aujourd'hui, il n'est plus qu'une âme damnée. Un supplicié prêt à être sacrifié sur l'autel du Mal. Son seul objectif, maintenant : Revoir la lumière du jour. Survivre.

12/2018

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Manga

L'épopée Final Fantasy. VI

De sa conception à sa consécration, plongez dans l'histoire de l'un des plus grands RPG de tous les temps ! Commercialisé en avril 1994 sur la mythique Super Famicom, Final Fantasy VI fait aujourd'hui figure d'objet culte et se voit considéré comme le chef-d'oeuvre absolu de la longue série de RPG initiée par Squaresoft. Son inaccessibilité relative pendant des années aura contribué à son aura et entretenu le désir chez les fans. Rapidement, il devient un mythe vidéoludique dont tout le monde parle, mais que personne n'a jamais vraiment vu. Final Fantasy VI existe-t-il réellement ? Est-ce le sixième ou plutôt le troisième épisode de la série, comme les Américains le prétendent ? Arrivera-t-il seulement un jour chez nous ? Sans Internet, à la seule lecture des magazines de jeux vidéo extrapolant parfois des informations incomplètes ou mal traduites, les joueurs de l'époque élèvent ce jeu au rang de citadelle imprenable, objet d'une fascination étrange. Et lorsqu'il s'expose aux regards dans la vitrine d'une boutique de jeux vidéo, c'est à un prix soulignant son statut exceptionnel. Bien au-delà de ses qualités fantasmées, et pourtant bien réelles, la légende s'est ainsi construite. Célébrer un tel jeu au travers d'un ouvrage dédié, de sa création jusqu'à sa consécration, était une évidence. Mais lorsque nous avons imaginé son contenu, nous souhaitions dès le départ inclure le témoignage de talents ayant un lien historique avec Final Fantasy, seul moyen d'élever le livre au rang que nous souhaitions, au-delà de nos humbles contributions. Au fil de nombreux mois d'incertitude, nous avons eu l'immense plaisir d'accueillir Akira Ueda à nos côtés. Cet artiste pluridisciplinaire, célèbre pour son travail sur Final Fantasy IV et Secret of Mana, proche ami de Hironobu Sakaguchi et Nobuo Uematsu, reste un témoin privilégié de cette époque. Il signe la passionnante préface du livre que vous tenez entre vos mains. La cerise sur le gâteau, que nous voulions délectable, nous est accordée par la présence de Kiyoshi Arai, artiste sur les jeux Final Fantasy XII, Final Fantasy XIV et Xenoblade Chronicles X, qui a réalisé les illustrations originales de cet ouvrage, et notamment sa superbe couverture. Bon voyage...

09/2017

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Energie

L'urgence du nucléaire durable

Avec l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire est la seule ressource énergétique à être massive, pilotable et décarbonée. Relevant d'une problématique régalienne, à la croisée du savoir scientifique et du pouvoir politique, l'énergie nucléaire pourrait être notre meilleur atout face au double défi du climat et de l'approvisionnement énergétique. Mais cette énergie, vilipendée depuis des décennies par l'écologie politique, est aussi largement méconnue du plus grand nombre et notamment des décideurs politiques. Ainsi, alors qu'en raison de son histoire scientifique et industrielle, la France dispose de quantités considérables de matières fissiles stratégiques, capables d'assurer des millénaires de production d'électricité, rien n'a été fait ni anticipé pour la mettre sur la voie du nucléaire durable qui supposerait de disposer de réacteurs à neutrons rapides de 4e génération. Ce livre apporte avec simplicité et rigueur les atouts considérables du nucléaire durable. Il s'interroge aussi sur les raisons diverses qui nous ont menées – des premières réussites scientifiques et industrielles incontestables – à la situation actuelle d'enlisement.La forme est celle d'un manifeste pour appeler chacun, de la place où il se trouve – citoyen responsable, décideur et politique – à agir pour l'avenir en refondant notre souveraineté énergétique sur la base irremplaçable du nucléaire durable, une énergie totalement décarbonée, économe de la ressource primaire, minimaliste dans la production des déchets et économiquement compétitive. Sommaire : Préface de Bernard Accoyer Introduction 1. L'importance de raison garder Un besoin absolu d'énergie – Quelle énergie ? 2. L'énergie nucléaire : abondante et décarbonéeUne question d'ordre de grandeur – L'énergie nucléaire durable – Renouvelable n'est pas nécessairement durable 3. Du nucléaire actuel au nucléaire durable L'uranium, une ressource considérable mais gaspillée – Le réacteur à neutrons rapides (RNR), outil unique du nucléaire durable 4. Le nucléaire durable abandonné : Superphénix puis Astrid Une France pionnière ayant perdu vision et stratégie – La R& ; D sur les RNR : un chemin semé d'embûches 5. Erreurs et impasses La filière et ses institutions – Les politiques – Les écologistes – Les médias – Les scientifiques 6. Si rien n'est fait Fin de la parenthèse électronucléaire française – Inexorable paupérisation – Confusions et idées reçues sur le nucléaire du futur 7. Changer de capUn réacteur à neutrons rapides – Le besoin de compétences Conclusion Bibliographie – Glossaire

03/2023

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Antiquité

Le Chant des déesses, T2 : Le Palais d'Ulysse (édition reliée)

Il est temps que les femmes d'Ithaque racontent leur histoire. Le roi Ulysse est parti il y a de nombreuses années en guerre contre Troie, emmenant tous les hommes en âge de combattre de l'île d'Ithaque. En son absence, Pénélope use de toute sa ruse pour maintenir la paix, mais celle-ci est ébranlée par l'arrivée d'Oreste, roi de Mycènes, puis de Ménélas, roi de Sparte. Ce dernier convoite le trône d'Oreste et s'il parvient à s'en emparer, personne ne sera à l'abri de ses violents caprices. Coincée entre Mycènes et Sparte, Pénélope doit protéger Ithaque de deux rois fous et belliqueux. Ses seules alliées sont Electre, prête à tout pour protéger son frère, et Hélène de Troie, l'épouse de Ménélas. Chacune de ces femmes possède un secret qui façonnera le monde. Après Pénélope, Reine d'Ithaque, acclamé par la critique, voici Le Palais d'Ulysse, le deuxième roman de la trilogie " Le Chant des déesses " de Claire North, un récit exquis et captivant qui redonne vie aux mythes anciens. Dans la veine du Chant d'Achille de Madeline Miller, de L'Odyssée de Pénélope et de La Servante écarlate de Margaret Atwood. " Cette réécriture puissante, fraîche et implacable offre une nouvelle vie aux anciens mythes et donne la parole aux femmes qui défient un monde gouverné par des hommes impitoyables. Un deuxième volume parfaitement équilibré, plein de rebondissements. On attend le dernier tome de la série avec impatience ! " Jennifer Saint " L'écriture de Claire North est d'une originalité prodigieuse - chaque page est un vrai bonheur. Elle m'a fait rire aux éclats (Aphrodite est une narratrice si méchante et irrévérencieuse) et j'ai également été très émue par sa version du mythe d'Electre et Oreste. Pénélope, quant à elle, s'avère être une héroïne épique absolument grandiose ! " Elodie Harper " Ce récit évoque avec brio un monde dans lequel les femmes, abandonnées par leurs hommes, doivent tisser leur propre destin. " The Times " Les romans de Claire North sont intelligemment pensés et brillamment exécutés, de vraies merveilles". Booklist " Tout ce que j'attendais d'une réécriture mythologique : des personnages vibrants, une intrigue pleine de suspense, racontée avec une voix narrative phénoménale - c'est un chef-d'oeuvre absolu. " Sarah Bonner " Claire North place la barre très haut pour les récits sur la Grèce antique en devenant une réelle référence du genre. Absolument sublime. " Hannah Lynn

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Rock

Down with the System. Mémoires

Avec près de 40 millions de disques vendus, trois albums en tête du Billboard, un Grammy et une légion de fans, System Of A Down est l'un des plus grands groupes de métal de la planète. Au coeur du groupe : Serj Tankian, dont le parcours, depuis les rues de Beyrouth jusqu'à la superstar du rock qu'il est devenu, est aussi remarquable qu'improbable. Né de parents arméniens à Beyrouth, Serj grandit en entendant les bombes tomber devant la maison de son enfance, avant de déménager à Los Angeles à l'âge de sept ans. Jeune homme, il est immergé dans la communauté "Little Armenia" et découvre le génocide auquel ses ancêtres ont été confrontés, tout en aidant ses parents à faire face aux limites du Rêve Américain. Puis, au cours d'un trajet pour rentrer chez lui après un examen, Serj décide de se détourner d'une carrière dans les affaires et le droit pour faire de la musique - une décision qui le conduira à partir en tournée sur les cinq continents en tant que chanteur d'un groupe de rock extrêmement populaire, à atteindre la première place du classement des albums du Billboard, puis à voir le single à succès de ce même album interdit à la radio deux jours plus tard. Qu'il s'agisse de faire équipe avec Tom Morello (le guitariste de Rage Against the Machine) pour se battre pour la justice sociale auprès de métalleux peu avertis, de débattre avec des policiers de Los Angeles sur la meilleure façon de réprimer ses fans émeutiers ou de voyager en l'Arménie avec le chef cuisinier star Anthony Bourdain, Down With the System est à la fois l'histoire d'un immigrant, celle de l'éveil d'un activiste et des mémoires de rock pas comme les autres. Un voyage inoubliable qui laisse sans voix - un plaisir absolu pour les nouveaux fans comme pour les anciens. Chanteur du groupe de rock System Of A Down, Serj Tankian est également artiste solo, compositeur, activiste, peintre, poète et cinéaste. Avec Tom Morello, Tankian a cofondé l'organisation à but non lucratif Axis of Justice, qui réunit des musiciens, des fans de musique et des ONG pour lutter en faveur de la justice sociale. Tankian vit avec sa femme et son fils, ils partagent leur temps entre Los Angeles et la Nouvelle-Zélande.

06/2024

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Antiquité

Le chant des déesses Tome 2 : Le palais d'Ulysse. Edition collector

Il est temps que les femmes d'Ithaque racontent leur histoire. Le roi Ulysse est parti il y a de nombreuses années en guerre contre Troie, emmenant tous les hommes en âge de combattre de l'île d'Ithaque. En son absence, Pénélope use de toute sa ruse pour maintenir la paix, mais celle-ci est ébranlée par l'arrivée d'Oreste, roi de Mycènes, puis de Ménélas, roi de Sparte. Ce dernier convoite le trône d'Oreste et s'il parvient à s'en emparer, personne ne sera à l'abri de ses violents caprices. Coincée entre Mycènes et Sparte, Pénélope doit protéger Ithaque de deux rois fous et belliqueux. Ses seules alliées sont Electre, prête à tout pour protéger son frère, et Hélène de Troie, l'épouse de Ménélas. Chacune de ces femmes possède un secret qui façonnera le monde. Après Pénélope, Reine d'Ithaque, acclamé par la critique, voici Le Palais d'Ulysse, le deuxième roman de la trilogie " Le Chant des déesses " de Claire North, un récit exquis et captivant qui redonne vie aux mythes anciens. Dans la veine du Chant d'Achille de Madeline Miller, de L'Odyssée de Pénélope et de La Servante écarlate de Margaret Atwood. " Cette réécriture puissante, fraîche et implacable offre une nouvelle vie aux anciens mythes et donne la parole aux femmes qui défient un monde gouverné par des hommes impitoyables. Un deuxième volume parfaitement équilibré, plein de rebondissements. On attend le dernier tome de la série avec impatience ! " Jennifer Saint " L'écriture de Claire North est d'une originalité prodigieuse - chaque page est un vrai bonheur. Elle m'a fait rire aux éclats (Aphrodite est une narratrice si méchante et irrévérencieuse) et j'ai également été très émue par sa version du mythe d'Electre et Oreste. Pénélope, quant à elle, s'avère être une héroïne épique absolument grandiose ! " Elodie Harper " Ce récit évoque avec brio un monde dans lequel les femmes, abandonnées par leurs hommes, doivent tisser leur propre destin. " The Times " Les romans de Claire North sont intelligemment pensés et brillamment exécutés, de vraies merveilles". Booklist " Tout ce que j'attendais d'une réécriture mythologique : des personnages vibrants, une intrigue pleine de suspense, racontée avec une voix narrative phénoménale - c'est un chef-d'oeuvre absolu. " Sarah Bonner " Claire North place la barre très haut pour les récits sur la Grèce antique en devenant une réelle référence du genre. Absolument sublime. " Hannah Lynn

03/2024

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2

Philosophe peu soucieux de se reconnaître tel, Kierkegaard partage avec quelques autres géants, avec Nietzsche par exemple, le privilège, si c'en est un, de trouver de nombreux lecteurs parmi les non philosophes. La question, ici, n'est pas de se demander s'il faut voir en lui un antiphilosophe, comme le voulait Sartre. Ni de rappeler, même si c'est vrai, et la présente édition ne néglige pas tout à fait cet aspect de son oeuvre, qu'il fut aussi ou surtout un penseur religieux. Il s'agit plutôt de souligner ce qui saute aux yeux quand on ouvre ses livres : les ouvrages philosophiques de Kierkegaard ne sont pas écrits comme le sont habituellement les traités de philosophie. Généralement dissimulé sous des pseudonymes qui brouillent les cartes, leur auteur est un digter. Le danois digt renvoie à la fantaisie, à l'imagination, à la rêverie, à la fiction même. Digter est souvent traduit par "poète" . Et de fait les "Diapsalmata" (dans Ou bien... ou bien) ou l'éloge d'Abraham (dans Crainte et tremblement) sont de véritables poèmes en prose, tandis que d'autres textes ("Journal du séducteur" , "Coupable... non coupable") pourraient passer pour des chapitres de romans, que certaines pages, telle l'histoire de ce roi amoureux d'une jeune fille dans les Miettes philosophiques, semblent relever du conte, et que d'autres encore, par exemple la marche d'Abraham et d'Isaac dans Crainte et tremblement, ont une structure dramatique. Ecrivain à coup sûr. Philosophe pourtant, "mais d'une philosophie qui veut être philosophie en étant non-philosophie" (Merleau-Ponty). A cette (non-)philosophie on est souvent arrivé, en France notamment, par le biais de l'existentialisme, qui fut peut-être la "nouvelle conscience culturelle" dont Kierkegaard lui-même prédisait l'avènement. Mais un tel cheminement ne va pas sans quelque malentendu et passe volontiers par profits et pertes l'ancrage (et le mot est faible) de ce Danois dans le luthéranisme, dans son milieu (piétiste) et dans son époque (romantique). Il serait évidemment vain de prétendre n'expliquer Kierkegaard, cette énigme, que par sa sensibilité à la figure de son puritain de père, par sa rupture avec la trop célèbre Régine Olsen, ou par la violence de ses querelles avec l'Eglise danoise. Mais tout aussi inutile (et l'on s'est efforcé d'éviter cet écueil dans ces volumes) d'exiger de lui des réponses à des questions philosophiques qu'en son temps il ne pouvait pas se poser. C'est d'autant moins utile que les questions qu'il se pose sont de tous les temps et que chaque génération pourrait, pour des raisons qui lui seraient propres et seraient chaque fois différentes, faire siens les propos de Denis de Rougemont qui en 1934, dans le contexte de la montée des totalitarismes, voyait en Kierkegaard "le penseur capital de notre époque, nous voulons dire : l'objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite, une figure littéralement gênante, un rappel presque insupportable à la présence dans ce temps de l'éternel" . L'article de Rougemont s'intitulait "Nécessité de Kierkegaard" . Ce titre conserve son actualité.

05/2018

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Philosophie N° 150, juin 2021

La conférence d'Emil Lask "Hegel dans son rapport à la conception du monde des Lumières", traduire et présentée par Emmanuel Chaput, clarifie le rapport ambivalent que Hegel entretint avec les Lumières. Pour Lask, l'idéalisme allemand (dont Hegel fait aussi partie) est l'héritier des Lumières, pour lesquelles la réalité donnée doit être subordonnée à une valeur rationnelle absolue, mais à la différence de Kant et Fichte, Hegel refuse de penser cette valeur comme un simple devoir-être (Sollen) ou un idéal asymptotique. Lask dépeint ainsi Hegel comme un penseur non pas de la Restauration, mais de la valeur contre la simple norme ou le simple devoir-être. En faisant des monades les particuliers de base de son système, Leibniz propose une métaphysique concurrente, rivale de celle défendue par Strawson dans Individuals. Dans "P. F. Strawson et la critique des monades , Paul Rateau montre que les critiques soulevées par Strawson reposent sur deux interprétations contestables : l'assimilation de la notion complète de la substance individuelle à une description exhaustive en termes généraux, et la réduction de la monade à la conscience pure. B répond aussi au reproche qu'il adresse à Leibniz d'introduire des considérations extra-logiques dans son traitement de la question de l'individuation. Dans "Bergson et le schématisme cinématographique de l'intelligence", Arnaud Bouaniche élucide le rôle du cinéma dans le quatrième chapitre de L'Evolution créatrice de Bergson, à la lumière d'un rapprochement précis avec la doctrine kantienne du schématisme des concepts purs de l'entendement. Il dégage la thèse selon laquelle le cinéma n'est pas seulement pour Bergson une machine à produire de l'illusion (l'illusion du mouvement) mais cet "art caché", désormais rendu visible, qui commande notre connaissance spontanée du réel. Dans "Levinas : la sensibilité ou la vie de la raison", Paula Lorelle éclaire l'ambition lévinassienne d'un élargissement de la rationalité. Sous les termes de raison et de rationalité, il est aussi bien question d'une raison suspecte qui ne survit qu'en ant l'altérité, que d'une raison nouvelle qui s'ouvre en son épreuve. B s'agit dans Autrement qu'être de comprendre cette autre rationalité comme une raison sensible, décrite en termes d'éveil dans Entre nous et De Dieu qui vient d l'idée ; l'équivocité du terme raison désigne les deux moments d'un seul et même procès d'endormissement et d'éveil de la raison. Dans "Texte de l'espace — espace du texte", Ai Maeda détermine l'expérience spatiale propre à la littérature à partir d'une analyse phénoménologique de l'acte de lecture, qu'il reformule ensuite selon les axiomes de la topologie, et il replace son analyse de l'espace vécu au sein de la représentation littéraire de la spatialité concrète qu'est l'espace urbain moderne. Ce faisant, sa démarche théorique se double d'une critique culturelle de la modernité japonaise. On peut ainsi lire la spatialité pensée par Maeda comme l'une des premières réponses, de la part de la pensée critique contemporaine japonaise, au basée de Kitarô Nishida et des philosophes de l'école de Kyôto. D. P.

06/2021

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Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Philosophe peu soucieux de se reconnaître tel, Kierkegaard partage avec quelques autres géants, avec Nietzsche par exemple, le privilège, si c'en est un, de trouver de nombreux lecteurs parmi les non philosophes. La question, ici, n'est pas de se demander s'il faut voir en lui un antiphilosophe, comme le voulait Sartre. Ni de rappeler, même si c'est vrai, et la présente édition ne néglige pas tout à fait cet aspect de son oeuvre, qu'il fut aussi ou surtout un penseur religieux. Il s'agit plutôt de souligner ce qui saute aux yeux quand on ouvre ses livres : les ouvrages philosophiques de Kierkegaard ne sont pas écrits comme le sont habituellement les traités de philosophie. Généralement dissimulé sous des pseudonymes qui brouillent les cartes, leur auteur est un digter. Le danois digt renvoie à la fantaisie, à l'imagination, à la rêverie, à la fiction même. Digter est souvent traduit par "poète" . Et de fait les "Diapsalmata" (dans Ou bien... ou bien) ou l'éloge d'Abraham (dans Crainte et tremblement) sont de véritables poèmes en prose, tandis que d'autres textes ("Journal du séducteur" , "Coupable... non coupable") pourraient passer pour des chapitres de romans, que certaines pages, telle l'histoire de ce roi amoureux d'une jeune fille dans les Miettes philosophiques, semblent relever du conte, et que d'autres encore, par exemple la marche d'Abraham et d'Isaac dans Crainte et tremblement, ont une structure dramatique. Ecrivain à coup sûr. Philosophe pourtant, "mais d'une philosophie qui veut être philosophie en étant non-philosophie" (Merleau-Ponty). A cette (non-)philosophie on est souvent arrivé, en France notamment, par le biais de l'existentialisme, qui fut peut-être la "nouvelle conscience culturelle" dont Kierkegaard lui-même prédisait l'avènement. Mais un tel cheminement ne va pas sans quelque malentendu et passe volontiers par profits et pertes l'ancrage (et le mot est faible) de ce Danois dans le luthéranisme, dans son milieu (piétiste) et dans son époque (romantique). Il serait évidemment vain de prétendre n'expliquer Kierkegaard, cette énigme, que par sa sensibilité à la figure de son puritain de père, par sa rupture avec la trop célèbre Régine Olsen, ou par la violence de ses querelles avec l'Eglise danoise. Mais tout aussi inutile (et l'on s'est efforcé d'éviter cet écueil dans ces volumes) d'exiger de lui des réponses à des questions philosophiques qu'en son temps il ne pouvait pas se poser. C'est d'autant moins utile que les questions qu'il se pose sont de tous les temps et que chaque génération pourrait, pour des raisons qui lui seraient propres et seraient chaque fois différentes, faire siens les propos de Denis de Rougemont qui en 1934, dans le contexte de la montée des totalitarismes, voyait en Kierkegaard "le penseur capital de notre époque, nous voulons dire : l'objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite, une figure littéralement gênante, un rappel presque insupportable à la présence dans ce temps de l'éternel" . L'article de Rougemont s'intitulait "Nécessité de Kierkegaard" . Ce titre conserve son actualité.

05/2018

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Technologies

Prestataire AMO Bâtiment et travaux publics. Guide pratique, technique et juridique

L'assistance a maitrise d'ouvrage s'exerce à travers différents métiers. Outre l'AMO conducteur d'opération, on cannait l'AMO financier, l'AMO juridique, l'AMO technique, l'AMO BIM, l'AMO environnement ou encore l'AMO planificateur, mais la diversité des missions AMO est quasiment infinie. Comme l'affectent les références des grands bureaux d'études AMO, on verra que toute prestation intellectuelle dans le domaine des projets peut prendre le nom d'assistance b maitrise d'ouvrage. Dans une première partie. on trouvera un aperçu du contexte dans lequel s'inscrit la prestation AMO. La description détaillée du cadre réglementaire de l'opération de construction ou d'aménagement est suivie d'une présentation de deux enjeux sensibles le BIM et l'environnement. La seconde partie prend la forme du storyboard d'un projet dont on suivra méthodiquement les étapes du point de vue du prestataire AMO. Tout ou long de l'ouvrage, l'auteur s'est méthodiquement attaché à citer avec précision les textes sources qui sont à l'origine des prescriptions réglementaires, permettant ainsi eu lecteur de compléter ses connaissances en consultant les textes officiels. Voici quelques-unes des innombrables questions dont ce guide fournit la réponse comment rédiger un cahier des charges géotechnique ? quelles sont les responsabilités du maitre d'ouvrage en matière de gestion du plomb ? quelles sont les conséquences juridiques de la déclaration d'achèvement des travaux ? quelles modifications a entrainé le nouveau Code de la commande publique ? quel est le rôle du coordonnateur SSI en phase réception ? quel contenu pour un DOE idéal ? qui à intérêt a obtenir la prononciation d'une réception judiciaire ? quel service de sécurité est nécessaire dans un théâtre ? quelle est la périodicité de contrôle des grandes cuisines ? dans quels cas des travaux de maintenance d'un ERP nécessitent-ils une DACAM ? comment vérifier un dossier APS ? comment lire un Avis technique ? quels livrables exiger du coordonnateur SSI en phase Etudes ? quelle est la nouvelle définition du terme marché public ? Quelles sont responsabilités du coordonnateur SPS en Cas d'accident ? Comment gérer l'abandon de chantier par une entreprise ? Quels écueils éviter dans un programme ? D'abandon de chantier zoning de SSO en passant par Essoc, Lod et OPC, un Index de plus de 650 entrées permet d'aller directement à l'information recherchée. A jour des évolutions réglementaires les plus récentes. ce guide s'appuie notamment sur le nouveau code de la commande publique et prend en compte la révolution de la réglementation thermique vers une réglementation thermique et environnementale.

11/2019

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Histoire de France

Aristide Briand

Aristide Briand (1862-1932) est à la fois célèbre et méconnu. En dépit de la multitude de rues qui portent son nom, du prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1926, et de sa popularité dans les dernières années de sa vie, il n'occupe pas dans la mémoire nationale la place qui lui revient. Comme si les insultes de l'Action française et l'inimitié de certains ténors de gauche et de droite brouillaient toujours son image ; comme s'il avait bien été l'inculte et paresseux politicien opportuniste, l'anticlérical à tous crins et sur ses vieux jours le pacifiste bêlant livrant la France à l'Allemagne que ses adversaires ont dépeint. Quelle injustice ! Voilà au contraire un homme parti de positions extrémistes (la grève générale...) et venu aux affaires afin de concilier les inconciliables. Sans lui, qui fut le rapporteur de la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, la question religieuse aurait pu tourner à la guerre civile : il a su amener les protagonistes à se ranger à un texte de compromis toujours en vigueur. Avant et pendant la Grande Guerre, il fut un bien peu pacifiste ministre et président du Conseil, élaborant en 1913 la " loi des trois ans ", imaginant en 1915 l'expédition de Salonique afin de prendre les empires centraux à revers et menant une diplomatie au service de la victoire, notamment au moment de Verdun. Une fois la paix revenue, il tente avec lucidité et fermeté de tirer le meilleur parti du nouveau système international (SDN) pour contraindre l'Allemagne à jouer le jeu. Toujours pour assurer la sécurité de la France, sa préoccupation première, il se fait le " pèlerin de la paix " et promeut un projet d'union européenne qui ne verra le jour qu'à la fin des années 1950. Ce parlementaire à la belle longévité (1902-1932), cet orateur hors de pair sachant convaincre, ce grand homme d'État (de multiples fois président du Conseil et ministre des Affaires étrangères), cet esprit libre (il ne s'est pas longtemps accommodé des lourds et dogmatiques appareils politiques) s'est voué à la chose publique exclusivement, délaissant une carrière d'avocat qui s'annonçait brillante et ne sacrifiant guère à la vie privée - célibataire, il eut de nombreuses aventures et quelques amours durables (parmi lesquelles la comédienne Berthe Cerny et Marie Bonaparte). Il était nécessaire de remettre Aristide Briand dans la galerie des hommes illustres de la République. Gérard Unger y est parvenu avec science et talent.

09/2005