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Olinda Kleiman, Eliane Robert Moraes

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Histoire internationale

50 ans après, quelle indépendance pour l'Afrique ?

De nombreux pays d'Afrique célèbrent le cinquantième anniversaire de leur indépendance en 2010. Il s'agit d'un événement: le continent, qui a traversé des siècles de souffrances physiques et morales durant deux Grands Dérangements " - la traite négrière, puis la colonisation -, est enfin, semble-t-il, dirigé par ses propres enfants. Les auteurs de cet ouvrage souhaitent procéder, un demi-siècle plus tard, à l'analyse du sens de ces indépendances et à une réflexion sur le bilan de l'exercice du pouvoir par les Africains eux-mêmes. C'est aussi l'occasion de s'interroger sur l'intolérable paradoxe de l'Afrique: continent gorgé de richesses humaines et naturelles, mais continent paupérisé, assisté et fragilisé... Une trentaine d'intellectuels d'Afrique et de la diaspora se prononcent librement, chacun à sa manière et sous l'angle de son choix, sur le bilan de ces cinquante années de liberté réelle ou illusoire, de construction ou de déconstruction - voire parfois de destruction - du continent... Il est temps, en effet, que les intellectuels, dont les dirigeants politiques ont souvent minimisé ou craint le rôle en les tenant à l'écart, s'engagent dans le débat et contribuent activement à la création d'une opinion publique africaine participative, sans laquelle le vrai développement demeurera hypothéqué. C'est bien ce que tentent les auteurs de ce livre, profondément attachés à l'Afrique et à sa liberté.

04/2010

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Littérature française

Des sommets et des gouffres Tome 2

Dimitri, toujours en quête de beauté, trouvait l'émerveillement permanent dans les bivouacs sous les étoiles qui lui permettaient d'être en complète communion avec la nature. Là-haut, entre le ciel et la terre, dans un décor qui existait déjà bien avant l'avènement de l'être humain, il s'adonnait à la contemplation et à la méditation, et comprenait quelle était sa place dans l'immensité de l'univers... Chaque fin de semaine, Dimitri puisait ses forces dans cette nature sublime qui lui facilitait sa lutte face aux conditions de travail, devenues de plus en plus mauvaises jusqu'à se trouver privé d'emploi. Sa curiosité sans limite, lui permettait d'explorer des espaces de l'existence, situés au-delà des tabous de notre société, toujours puritaine. Porté par un formidable appétit de vie, il découvrit les charmes d'une autre face de la même nature dans les plages des mers tropicales, spécialement celles des Seychelles où il plongeait et replongeait dans la jouissance des sens. Plus tard, il affronta stoïquement les maladies et l'abandon des êtres parmi les plus proches... Vers la fin de sa vie, il luttait encore contre ce fascisme, version société de consommation qui laissait ses adeptes exsangues des valeurs morales parmi les plus élémentaires dont l'amitié, le respect et la dignité. Un jour, il prit son sac à dos, et partit vers des horizons mystérieux.

04/2014

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Sciences politiques

Guerre et politique

Ce premier volume de la collection consacrée à l'homme et à la guerre reprend les Actes d'un colloque organisé par l'Académie des sciences morales et politiques, qui s'est tenu les 17, 18 et 19 janvier 2013 dans les locaux de la Fondation del Duca de l'Institut de France. Il s'est attaché à préciser la place et le lieu de la guerre dans le dispositif humain et, pour ce faire, à montrer qu'elle est - d'abord et de part en part - un phénomène qui relève du politique, en un sens encore plus profond, s'il est possible, que la formule célèbre de Clausewitz de la guerre comme continuation de la politique par d'autres moyens. Si la paix par la justice est la fin du politique, alors le politique s'exerce sur deux espaces distincts. L'un est intérieur, où des dispositifs et des procédures appropriés favorisent la résolution des conflits sans le recours à la violence. L'autre est extérieur, où au moins deux espaces de pacification tendancielle se rencontrent au risque de succomber à des conflits violents, faute des dispositifs et des procédures idoines : la guerre y est virtuelle. Depuis au moins dix mille ans, l'humanité est soumise aux contraintes de ces deux espaces. Sont ainsi examinés successivement le concept de guerre, les types de guerre, la guerre et la construction politique, les régimes politiques et la guerre, la guerre et les logiques politiques.

08/2014

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Livres 3 ans et +

Nouveaux contes et légendes de Guyane

Pierre Appolinaire Stephenson, est un ancien enseignant guyanais. Sportif accompli, il est très impliqué dans la vie associative. Ancien directeur d'un centre de formation, il a participé à la publication de Traversée de la poésie guyanaise, une sélection de poètes guyanais en 2004. Il est par ailleurs, l'auteur des recueils remarqués : en 2011, Mots mêlés et Incandescences en 2012, aux éditions du Panthéon. En 2014, il a révélé ses talents de fabuliste avec les "Fables de Guyane" et en 2016, "Fables de Guyane, pour les enfants et leurs parents", en langue française et créole aux éditions Orphie, qui viennent d'être réimprimées, après leur succès continu, tant en Guyane, qu'ailleurs. En 2018, il a publié un ouvrage remarqué, "Chasse et pêche Insolites en Guyane", un livre de récits, toujours aux éditions Orphie. Avec les "Nouveaux contes et légendes de Guyane", Pierre Appolinaire Stephenson, en surprendra plus d'un. En effet, l'auteur "ressuscite" certains personnages oubliés Janao, Jigonhya, Tonakri... cités dans le roman ATIPA publié en 1885, ou d'autres, moins connus. L'écriture est moderne et le mariage entre les contes anciens et nouveaux est une réussite. Pierre Appolinaire Stephenson nous fait découvrir d'autres facettes de notre oraliture. "Cet ouvrage met en exergue les vertus morales et pédagogiques de contes et légendes". Gageons que les "Nouveaux contes et légendes de Guyane", ne devraient faire que des heureux !

05/2020

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Littérature française

Bibiche

Bihiche est très jolie, c'est vrai. Dans cette cellule sans clarté, elle se détache comme une lampe ; parmi les visages mornes de nos camarades, le sien évoque un feu follet exubérant, un petit phare rond où lu jeunesse veille et tourne. Adolescente issue d'un milieu aisé, Bihiche est incarcérée pour complicité de vol. Avec elle, c'est la jeunesse et l'insouciance, un souffle de liberté qui entrent dans la prison, qui fascinent et déroutent gardiennes et détenues. Albertine Sarrazin (1937-1967) a connu un succès triomphal avec La cavale, L'astragale et La traversière, parus en 1965 et 1966. Elle y retrace sa jeunesse fugueuse d'enfant adoptée, ses dérives et ses errances, du vol à la prostitution occasionnelle mais surtout son amour immodéré de l'écriture qui sera son salut durant les dix années qu'elle passe en prison. Son oeuvre est portée par l'invention d'une langue neuve, où argot et anglicismes nourrissent une plume libérée de tout joug. Sa carrière fulgurante est brisée prématurément par son décès à vingt-neuf ans des suites d'une opération du rein. Ecrit en prison en 1962, juste après la rédaction de La cavale, Bihiche a été publié pour la première fois en 1973. Il n'avait pas été réédité depuis. Annabelle Guetatra nous invite à entrer dans la danse de Bibiche. La chorégraphie qu'elle invente pour elle, scande d'un pas décomplexé le rythme des phrases d'Albertine Sarrazin.

11/2012

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Religion

Like Man, Like Woman

Modern scholarship often discusses Roman women in terms of their difference from their male counterparts, frequently defining them as ‘other'. This book shows how Roman male writers at the turn of the first century actually described women as not so different from men : the same qualities and abilities pertaining to the domains of parenthood, intellect and morals are ascribed by writers to women as well as to men. There are two voices, however : a traditional, ideal voice and an individual, realistic voice. This creates a duality of representations of women, which recurs across literary genres and reflects a duality of mentality. How can we interpret the paradoxical information about Roman women given by the male-authored texts ? How does this duality of mentality inform us about gender roles and gender hierarchy ? This work analyses well-known, as well as overlooked, passages from the writings of Pliny the Younger, Tacitus, Suetonius, Quintilian, Statius, Martial and Juvenal and sheds new light on Roman views of women and their abilities, on the notions of private and public and on conjugal relationships. In the process, the famous sixth satire of Juvenal is revisited and its topic reassessed, providing further insights into the complex issues of gender roles, marriage and emotions. By contrasting representations of women across a broad spectrum of literary genres, this book provides consistent findings that have wide significance for the study of Latin literature and the social history of the late first and early second centuries.

07/2013

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Histoire internationale

Du compromis et des compromis pourris. Réflexion sur les paix justes et injustes

Etre capable de faire des compromis est une grande vertu politique, particulièrement lorsqu'il s'agit de sauver la paix. Mais il existe des limites morales à l'acceptation des compromis. Ces limites, y compris lorsque la paix est en jeu, sont tout le sujet de ce livre. Quelles sont-elles? A partir de quand une paix garantie par un compromis devient-elle injuste ? Et à quel moment un compromis devient-il fondamentalement pourri - c'est-à-dire ce quelque chose qu'il ne faudrait jamais accepter, quoi qu'il advienne ? Mais qu'en est-il lorsqu'un compromis pourri se révèle nécessaire ? Avishai Margalit nous montre que nous ne devons pas seulement nous soucier de savoir ce qui rend une guerre juste, mais nous soucier de savoir quels types de compromis permettent une paix juste, seule garante de la sécurité sur le long terme. En étudiant une vaste série d'exemples, pour l'essentiel tirés du XXe siècle, de l'accord de Munich au pacte germano-soviétique en passant par les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens, Avishai Margalit propose une méditation approfondie et originale sur la nature même du compromis politique, son ambiguïté morale intrinsèque et ses implications toujours lourdes de conséquences. Il nous offre ainsi des outils pour analyser de manière probe et précise les choix de nos dirigeants. Le compromis, à la condition d'être pensé, peut être la moralité en actes.

03/2012

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Religion

La vierge à Pellevoisin. Mère de Miséricorde et Mère de l'Eglise

En 1875, Estelle Faguette, une jeune femme de 32 ans atteinte d'une maladie incurable, écrit une lettre à la Sainte Vierge. La Vierge Marie répond par quinze apparitions de février à décembre 1876, au cours desquelles elle éduque Estelle à la sainteté et lui délivre le message de la Miséricorde divine : "Je suis toute miséricordieuse" (3e apparition, 16 février 1876). Estelle est guérie au cours de la 5e apparition, dans la nuit du 18 au 19 février 1876, guérison qui sera totale après qu'elle eut reçu l'eucharistie au matin du 19 février. Les messages insistent sur les difficultés morales de la France, l'urgence de la conversion et la prière. "La France souffrira, je ne peux plus retenir mon Fils" (11e apparition, 15 septembre 1876). Le 9 septembre 1876 (9e apparition), la Vierge lui montre le scapulaire du Sacré-Coeur, et lui annonce le 8 décembre (15e apparition) : "Je serai invisiblement près de toi. Je t'ai choisie pour publier ma gloire et répandre cette dévotion." Estelle Faguette mènera une vie remplie d'humilité et de prières dans l'adversité, elle meurt en 1929. Les pèlerins sont de plus en plus nombreux à prier dans sa chambre, érigée en chapelle dès 1877. Très vite, la dévotion à Notre-Dame de Pellevoisin est encouragée par Rome et par le diocèse de Bourges. En 1983, MgrVignancour, archevêque de Bourges, a reconnu le caractère miraculeux de la guérison d'Estelle Faguette.

06/2013

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Critique littéraire

Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe siècles)

Dans la littérature et les arts, les personnages "frontaliers" expriment un mal être affectant les civilisations occidentales. Leur langage est conditionné par une bipolarité intime ou par une double appartenance culturelle qui peuvent être traduites de multiples façons. Le compte rendu d'états intermédiaires de la conscience, l'exploration des zones de passage de la pensée à son expression pour autrui, la traduction textuelle, sonore ou visuelle de difficultés à (se) dire, sont autant de dispositifs esthétiques auxquels se consacrent les études rassemblées dans cet ouvrage. Elles explorent en effet ces régions intermédiaires où évoluent des figures marginales, soit qu'elles outrepassent certaines barrières morales ou sociales, soit qu'elles participent de deux territoires distincts. Car cette seconde acception met au jour, elle aussi, des problématiques identitaires, où prévalent tour à tour la représentation d'une division douloureuse, atteignant l'être jusque dans sa langue, ou, au contraire, celle d'une conciliation féconde entre les cultures et les hommes. Le "frontalier", tout à la fois victime et bourreau, symptôme et remède, miroir et conscience critique d'une époque, est avant tout un signe doté d'une valeur herméneutique au sein d'un environnement culturel instable. Ces figures de l'"entre-deux", toujours susceptibles de s'égarer en chemin, ressemblent aux apatrides, soumis aux lois étranges d'un espace transitoire. La question de l'expression du sujet en situation limite est donc étroitement corrélée à une réflexion politique excédant largement l'intérêt supposé pour les psychologies du débord.

01/2013

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Religion

Sommaire théologique de Saint Thomas d'Aquin. Tome 3, Troisième partie

Votre Initiation à la Théologie de saint Thomas, avait été déjà une précieuse introduction à la pensée thomiste : ce nouvel ouvrage vient compléter le précédent, puisqu'il en fournit les sources authentiques. " A l'heure actuelle où d'aucuns sembleraient mésestimer la doctrine de celui que le Pape Pie XI a appelé le Docteur commun, votre initiative me parait opportune. Beaucoup de ceux qui conseilleraient volontiers d'oublier la Somme Théologique pour s'en tenir à des formulations nouvelles, n'ont, la plupart du temps, pris que des contacts trop rares avec les écrits du grand Docteur. Il faut avouer que sa doctrine a été souvent offerte uniquement dans ses développements condensés et didactiques. " Le lecteur de votre ouvrage ne considérera pas le résumé d'un professeur comme un enseignement magistral : ainsi que vous l'y invitez vous-même, il saura recourir aux autres traités et commentaires de saint Thomas. Qu'il veuille bien apercevoir tout ce qu'il y a d'intuition dans certaines affirmations ramassées, d'observation théologique dans les analyses morales, de vraie méthode scientifique et pédagogique dans le déroulé de chaque article et de chaque question. Alors il comprendra que si saint Thomas a été déformé et sclérosé, il demeure, dans sa pensée vivante et authentique, un penseur qui convient aussi bien à nos esprits modernes. " PAUL, Cardinal RICHAUD, ancien Archevêque de Bordeaux Extrait de la Lettre Préface

11/2001

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Histoire internationale

Rome. L'Idée et le mythe, Du Moyen-Âge à nos jours

Après la disparition de Rome comme puissance politique et centre de l'une des plus brillantes civilisations qu'ait connues le monde méditerranéen, son souvenir n'a jamais disparu. Alors qu'Athènes cessa dès la fin des temps antiques de délivrer son message, Rome a constitué jusqu'à nos jours une référence vivante dans les esprits comme dans les cœurs et a suscité un immense ensemble de représentations mentales, de modèles esthétiques et de références idéologiques. Elle a nourri la conscience des peuples jadis soumis à son empire et même de ceux qui ne lui avaient jamais appartenu, de l'Irlande à la Scandinavie et aux pays slaves. Derrière la diversité des traditions et des légendes à travers lesquelles s'est transmis ce souvenir se retrouvent quelques leitmotive qui en constituent le noyau dur : un certain sens de la grandeur, l'idée d'un espace administratif unifié et régi par le droit, une efficacité technique associée à la beauté de la forme dans les arts et les constructions, ainsi qu'un ensemble de vertus morales où il a été tentant de voir le secret d'une telle réussite. Par la plume et par l'image, deux grands savants - un médiéviste français, directeur de l'Ecole française de Rome, et un spécialiste italien de la Rome antique, professeur à l'université de Rome La Sapienza - font saisir au lecteur la permanence et la fécondité de l'idée de la Ville dans l'histoire occidentale.

11/2000

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Critique littéraire

Gabriel Garcia Marquez. Une vie

Gerald Martin, aux dires de García Márquez, son biographe "officiel", nous livre ici un magnifique portrait de l'écrivain colombien, prix Nobel de littérature en 1982, qui incarne à la fois le réalisme magique et l'engagement révolutionnaire. Ses romans et nouvelles mêlent avec brio les grands tableaux de l'histoire sud-américaine, à la fable, au folklore et aux mythes populaires. Son oeuvre exceptionnelle dénonce les inégalités sociales et les inextricables compromissions morales, fruits de luttes acharnées de pouvoir ou d'intérêt et principales causes du malheur des plus faibles, acculés à un destin tragique. Ce sont toutefois les aspects moins connus de l'incroyable destin de l'écrivain que cette biographie met en lumière : la difficulté de concilier la célébrité et la qualité littéraire, la politique et l'écriture, le pouvoir, la solitude et l'amour ; le contraste entre ses origines caribéennes et l'autoritarisme sinistre de Bogota ; et son abandon conscient mais néanmoins pénible de Macondo, du réalisme magique et de Cent ans de solitude, après qu'ils lui ont apporté la gloire et une fortune inespérée. Fruit de dix-sept années de constance et d'obstination, cette biographie s'appuie non seulement sur la connaissance exceptionnelle que Gerald Martin a su acquérir de García Márquez et de son entourage, mais aussi sur une diversité de sources qu'il sera extrêmement difficile pour tout autre biographe, sinon impossible, de réunir à nouveau.

10/2009

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Droit

Machiavel en démocratie. Mécanique du pouvoir

Machiavel a-t-il raison, a-t-il tort ? Le premier il a décrit, non sans complaisance, la mécanique du pouvoir des temps passés : la lutte pour sa conquête, l'affrontement des ambitions égoïstes. Mais de la finalité du pouvoir il ne parle guère, comme si sa possession était un but en soi. La démocratie a-t-elle changé tout cela ? Démocratie ou dictature, la fin demeure la même : l'appropriation du pouvoir par tous les moyens, aussi longtemps que possible. Mais quand règne la démocratie, le Politique ne peut plus s'inspirer des Lénine, Staline, Hitler, Mao, il ne cherche plus à faire peur, mais à plaire, à communiquer, à entraîner à soi le peuple en utilisant toutes les armes de la séduction, tels Blair, Clinton ou Mitterrand. Si l'esprit de domination l'inspire toujours, les moyens employés ne sont plus les mêmes. Reste qu'observer la réalité ne dispense pas de souhaiter qu'elle soit autre. Se référer à des convictions morales fait sourire les cyniques, mais en démocratie le pouvoir ne peut pas être une fin en soi. Le conquérir, pour y puiser les satisfactions et les exaltations de l'instant, ou bien pour compter dans l'Histoire longtemps après sa mort : les deux ne vont pas nécessairement de pair. Cependant cela arrive, comme l'ont montré Roosevelt, de Gaulle, Kohl et d'autres. Edouard Balladur décrit le mode d'emploi de la politique au XXe, siècle avec une lucidité teintée d'amusement.

01/2006

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Philosophie

Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. suivi de Lettre sur les sourds et muets à l'usage de ceux qui entendent et qui parlent

A la fin des années 1740, tandis qu'il se lance dans l'Encyclopédie, Diderot se tourne vers les sciences de la vie. L'opération d'une aveugle-née l'amène à spéculer sur la relation entre ce qu'on voit et ce qu'on est. Contre le chrétien Réaumur, il développe une thèse qui lui vaudra d'être conduit au donjon de Vincennes : nos idées morales dépendent de nos sens ; en matière de métaphysique, un certain relativisme s'impose. Pourtant, la Lettre sur les aveugles cherche moins à trancher en faveur du scepticisme qu'à soulever des questions et à esquisser une réflexion, très libre, sur le développement des espèces vivantes. C'est ce même mouvement sinueux qui anime la Lettre sur les sourds et muets. D'où l'idée de la publier conjointement, tout comme Diderot, ou un de ses proches, a choisi de le faire dans l'édition des Ouvres (1772). Cette seconde lettre développe une problématique que son aînée ne fait qu'effleurer : la question du langage. Tout un pan de l'esthétique moderne en est issu. Dossier : 1. Buffon2. Cheselden3. Condillac4. Diderot et la Société royale de Londres5. L'enseignement des sourds-muets aux XVIIe-XVIIIe siècles6. Le génie des langues7. Les grammairiens-philosophes8. Les newtoniens de Cambridge9. Le père Castel et son clavecin oculaire10. Le "problème de Molyneux" 11. Les querelles littéraires12. Réaumur13. Les rhéteurs-prêtres.

11/2000

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Droit

Les valeurs des modernes. Réflexions sur l'écroulement politique du nouveau siècle

Nous vivons aujourd'hui le temps de l'effondrement : de la politique, de notre monde, de notre culture et de nos valeurs. Jamais la scène politique n'a été aussi marquée par le sentiment d'un épuisement de la capacité d'agir. Jamais te sentiment d'une absence de maîtrise de notre avenir n'a été aussi fort. C'est sur la brutalité de ce constat que Nicolas Tenzer ouvre son essai. Analyste du pouvoir et de ta société, il porte sur ta France d'aujourd'hui un diagnostic concret, dévoile les racines intellectuelles de ta crise de l'Etat et des institutions, et propose des solutions opérationnelles. Plaidant pour une stratégie de l'intérêt national, il entreprend de repenser le clivage gauche - droite. Seule une société libérale peut être progressiste et lutter contre des injustices insupportables. Seule une ouverture au monde peut nous permettre de retrouver la puissance et la prospérité sans lesquelles il n'y a ni liberté ni émancipation. Il n'y aura de mobilisation collective autour d'une stratégie et d'une ambition communes que si ta classe intellectuelle ne déserte plus ta politique et que la classe politique fait un retour vers la pensée. Parce que nous avons renoncé aux anciennes idéologies et aux morales toutes faites, nous sommes aujourd'hui plus libres d'inventer nos valeurs et notre destin. Le pire reste certes possible, mais nos marges d'action restent considérables. Nous ne sommes pas condamnés.

10/2003

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Philosophie

Ce qui fait une vie. Essai sur la violence, la guerre et le deuil

Difficile, quand on est de gauche, de penser la protection de la " vie " comme un objectif politique légitime. Nous avons été habitués à appeler " pro-choix " les mouvements de défense du droit à l'avortement, et " pro-vie " ceux qui s'y opposent. Y a-t-il cependant un moyen pour la gauche de se réapproprier la pensée de la " vie " en un sens non réactionnaire ? Avec cette question directrice en tête, Judith Butler analyse une série d'événements politiques récents, depuis le scandale des photographies des tortures d'Abou Graïb jusqu'aux attentats-suicide, en passant par les poèmes manuscrits des prisonniers de Guantanamo, censurés par le ministère américain de la Défense. Croisant perspectives psychanalytique et philosophique, elle interroge les grilles de lecture que nous imposent les médias dans leur couverture des guerres contemporaines. Elle analyse comment les sentiments que nous éprouvons, nos réactions morales face à la violence - horreur, indignation ou indifférence - sont modelés par ces cadres de perception imposés. A quelles conditions certaines vies, certains sujets peuvent-ils ou ne peuvent-ils pas être reconnus comme vivants ? De quelles vies pouvons-nous faire le deuil ? La philosophe en appelle sur cette base à une réorientation de la pensée politique - l'enjeu le plus urgent étant de mettre au coeur du projet politique la reconnaissance de la précarité radicale des vies humaines, une reconnaissance qui va de pair avec la nécessité de leur protection contre la violence de pouvoirs arbitraires.

05/2010

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Littérature française

Contes de Birmanie

Il existe mille manières d'approcher une culture, un peuple, une civilisation. L'une des plus anciennes est le conte, qui plonge ses racines au plus profond de l'âme humaine. Récit au-delà des âges, il transmet l'essentiel des valeurs d'un peuple, dans un langage simple et accessible, porté par un imaginaire poétique souvent plein de charme. Les contes présentés dans cet ouvrage démontrent l'attachement du peuple birman aux valeurs morales enseignées par le bouddhisme. Ils proposent, avec une fraîcheur et une naïveté vivifiantes, des repères aux personnes aux prises avec les inévitables rivalités, les conflits de loyauté et autres tracasseries du quotidien. Le rythme, les images utilisées, leur simplicité, sont autant d'aspects qui donnent à ces histoires leur force et leur capacité à émouvoir, et qui enchantent l'esprit. L'ouvrage dont sont tirés ces textes est le Thoudamma Sâri Dammazat, l'un des nombreux recueils de décisions plus ou moins fabuleuses, attribuées à des rois, des juges ou des princesses du temps passé. Ces contes étaient encore utilisés à la fin du 19e siècle par les tribunaux pour rendre leurs verdicts; les juges devaient alors "s'inspirer de la plus pure équité". Quant aux nat, ces êtres surnaturels, bienfaisants ou cruels, très familiers des Birmans et qui apparaissent souvent dans ces fables, ils sont l'une des nombreuses survivances des cultes animistes. Les illustrations originales de ce livre sont l'oeuvre d'Amélie Strobino, une jeune et prometteuse dessinatrice genevoise.

03/2012

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Critique littéraire

BICHETTE ou l'exigence de l'impossible

Qui est donc ce magnifique inconnu, l'homme mûr aux allures de playboy pour lequel Bichette va s'enflammer dès la première rencontre ? Pour découvrir celui qui la fascine déjà et qu'elle aimera toute sa vie, elle devra affronter l'incompréhension de son entourage, contourner les interdictions de ses parents, combattre les nombreux préjugés d'une époque pourtant moderne, s'inventer de nouveaux codes de vie et imposer ses choix envers et contre tout. D'abord dans sa ville natale qu'est le Tanger international des années cinquante où elle est la quatrième génération de Français et Espagnols émigrés volontaires au Maghreb s'étant fixés dans la ville du Détroit de Gibraltar. Mais qu'elle devra quitter en raison du choix qu'ont fait ses parents après l'indépendance du Maroc. Elle va alors connaître la douleur de l'exil et de l'absence de l'homme adulé, puis une succession de grands bonheurs et d'épreuves morales ou matérielles qu'elle n'a jamais craint d'affronter pour se construire et pour aimer librement, depuis Tanger, en passant par Madrid, El Jadida Casablanca et Agadir où elle vivra de longues années avec le deuxième grand amour de sa vie puis en Provence où ils avaient choisi de s'installer... C'est à Agadir qu'elle a choisi de retourner vivre, une fois seule, en attendant que s'achève son propre temps, habitée par le souvenir des bonheurs vécus jusqu'à ce jour.

11/2020

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Histoire de France

La cour au miroir des mémorialistes

Introduction : Nomie Hepp Les Mmorialistes tmoins de la cour E. Vaucheret : Les Ftes de cour durant le tour de France de Charles IX (1564-1566) M. Mc Gowan : La Fonction des ftes dans la vie de cour au XVIIe sicle M. Lazard : La Cour vue par des bourgeois de Franois I Henri IV C. Lauvergnat-Gagniere : La Cour lieu du pouvoir sous Henri IV H. Zuber : La faveur et la disgrce : comparaison des cours dHenri III et dHenri IV M. Bertaud : Images de Louis XIII J. Hennequin : Les conjurations sous Henri IV et Louis XIII daprs les mmorialistes M. Pernot : La journe des Dupes Perspectives morales M. Cuenin-Lieber : Lexprience de la disgrce sous Louis XIII et sous la Rgence D. A. Watts : Jugements sur la Cour chez Retz et quelques contemporains S. Bertiere : Faire sa cour sous la Fronde : enjeux et prils L. Godard de Donville : Lart de plaire chez les dames de cour N. Hepp : Peut-on tre homme de bien la Cour ? Le dbat sous Louis XIII Perspectives littraires C. Douvier : Les portraits du Grand Cond dans les Mmoires de P. Lenet et de N. Goulas G. Schrenck : Brantme et Marguerite de Valois : dun genre lautre ou les Mmoires incertains E. Lesne-Jaffro : La question du genre des Mmoires chez Bussy-Rabutin, Mlle de Montpensier et labb Arnauld Annexe Ltude du phnomne de la Cour par le traitement informatique des notions (N. H.)

10/1991

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Critique littéraire

L'art du pastiche. Anthologie buissonnière de la littérature français de Rutebeuf à Anhouilh

Le pastiche est un véritable genre littéraire, certes mineur, qui fut en vogue jusqu'au début du XXe siècle et auquel se sont frottés les plus grands écrivains. Avec le pastiche, on se coule dans la plume d'un auteur pour restituer et faire revivre sa langue et son esprit - il se distingue de la parodie, qui se contente de reproduire ses tics par la caricature, et de la supercherie, qui cherche à abuser critiques et spécialistes. La présente anthologie regroupe un choix de plus de 200 textes courts des plus grands écrivains de notre patrimoine littéraire sous l'habit que leur donnent leurs imitateurs les plus habiles. Le résultat est cette " anthologie buissonnière " qui revisite non sans humour l'histoire des lettres où l'on retrouve tous les grands noms, via des textes qu'ils n'ont pas signés mais que l'on reconnaît pourtant. Leurs pasticheurs, d'ailleurs, sont eux-mêmes des écrivains réputés : ainsi trouve-t-on Rutebeuf par Jean Moréas, Montaigne par La Bruyère, Molière par Courteline, Voltaire par Anatole France, Stendhal par Jacques Laurent, Verlaine par Arthur Rimbaud, Chateaubriand par Gustave Flaubert, Flaubert par Marcel Proust, Proust par André Maurois... et bien sûr des textes de pasticheurs virtuoses tels que Nicolas Chatelain, Charles Pornon ou Henri Bellaunay. Ces textes sont accompagnés de notices sur les pasticheurs et les pastichés par Dominique Goust, qui signe également une longue préface sur l'importance du pastiche dans les lettres.

10/2019

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Loisirs

Abstracto - Graphie (Calendrier mural 2020 DIN A3 vertical). Abstracto - Graphie ou photographies surréalistes et oniriques (Calendrier mensuel, 14 Pages )

Dès la couverture nous sommes surpris par le non-conformisme des images, par une impression d'unique et de jamais vu. Ces treize photographies originales peuvent être définies comme des "Natures mortes". Cependant, le jeu espiègle et favori du photographe est la mise en scène d'objets courants qu'il transforme, mélange et place dans des situations cocasses, surprenantes, dans des lieux inhabituels. Nous pouvons parler de "surréalisme" et de représentations oniriques. L'intention de l'auteur est d'étonner, de surprendre, de faire réfléchir. L'image en effet continue à évoluer en chacun de nous suivant notre propre imagination, notre vécu, notre sensibilité. Pénétrez dans l'univers très particulier de l'auteur et vous en sortirez ébahis comme un enfant qui émerge d'un rêve fabuleux. Les calendriers Calvendo sont des produits haut de gamme - avec ces plus qui font la différence : nos calendriers présentent bien toute l'année grâce à leur papier de qualité supérieure et leur reliure à spirales pour une manipulation des pages plus aisée et une tenue parfaitement droite contre le mur. Un film plastique transparent protège la couverture de ces calendriers toujours plus solides, qui se déclinent désormais en cinq langues. Offrez-vous un calendrier Calvendo qui reste beau tout au long de l'année. Ce calendrier à succès a été réédité cette année avec les mêmes images et une grille calendaire mise à jour. Dieser erfolgreiche Kalender wurde dieses Jahr mit gleichen Bildern und aktualisiertem Kalendarium wiederveröffentlicht.

03/2019

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Littérature française

La balafrée

"La balafré est un roman qui rappelle l'univers de l'écriture Balzacienne car, l'auteur y fait preuve d'une réelle maturité. Son récit est une véritable fresque de la société. L'auteur y représente, avec force acrimonie, deux types de personnages. D'un côté, ceux qui sont épris de valeurs morales, éthiques et qui apparaissent comme des anges à l'instar d'Ange. Et de l'autre côté, ceux qui agissent comme des possédés assoiffés d'accomplir les maux les plus inimaginables comme la tante d'Ange. Pour les rendre plus vivants, l'auteur les enracine dans des milieux où l'immoralité est à son comble ! Où misère et richesse se côtoient sans se toucher ! Où l'hypocrisie et la méchanceté des femmes est sans appel ! Tout comme Balzac, Bernard Necké est un " admirable peintre des moeurs et des caractères ". Ce style d'écriture est surtout servi par une technique ingénieuse et souple, une aisance dans la description minutieuse des lieux, une dextérité d'artiste impie qui accorde une importance capitale au moindre détail. Son réalisme cru et dur est souvent nourri d'une dose d'humour franc et gai, parfois hilarant. Ses personnages, souvent choisis parmi le peuple, apparaissent comme des prototypes du genre humain. Sa peinture de la société est si réaliste qu'elle parait généralement sombre, cruelle et implacable. " Extrait de la préface de M. NKLO Amédée, Critique littéraire.

04/2019

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Histoire ancienne

La conception de l'histoire à Rome chez Salluste, Tite-Live et Tacite. Etude littéraire de quelques préfaces

Consacré à la "conception de l'histoire à Rome", cet ouvrage est un thesaurus, une somme d'informations relatives à la théorie du genre selon les Anciens. Essai littéraire, dans la tradition philologique, sur les préfaces de Salluste, de Tite-Live et de Tacite, il n'a pas seulement pour ambition de présenter l'Histoire à Rome d'après ces historiens ; il voudrait aussi donner au public auquel il est spécifiquement destiné le goût d'aller plus loin et d'approfondir l'historiographie latine, ou mieux, la conception que ces trois historiens se faisaient de l'Histoire. Ce public, c'est bien évidemment celui composé des latinistes et des enseignants de latin, surtout ceux des classes terminales littéraires d'Afrique francophone subsaharienne. Pour tenter de cerner la pensée profonde de Salluste, Tite-Live et Tacite, l'auteur de cet ouvrage a amorcé un dialogue avec eux à travers des commentaires littéraires de leurs préfaces respectives considérées, à juste titre, comme le lieu par excellence d'une mise en scène d'un acte d'écriture historiographique qui est éminemment un acte de mémoire. Il se dégage de ce dialogue le fait que, pour ces trois auteurs latins, l'Histoire, espace littéraire par excellence censé incarner les grandes valeurs morales, politiques et spirituelles qui ont toujours fait la grandeur de l'Urbs, est un discours bien réfléchi destiné à lutter contre l'oubli du passé romain, un trésor d'exempla à imiter ou à rejeter, toujours à méditer.

03/2018

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Romans de terroir

Le pacte de sel

Au grand dam de sa famille, Juliette découvre l'amour fou dans les bras d'Aurelio, un ouvrier italien venu ramasser le sel. Sous le soleil écrasant d'Aigues-Mortes en proie à une misère criante et à un nationalisme exacerbé, le drame couve... Une hystérie meurtrière s'empare du village qui voit ses travailleurs italiens assassinés à tour de bras, en toute impunité. Dans un délire halluciné et sans que personne s'en rende compte, le frère de Juliette élimine celui qui a déshonoré sa soeur. Après deux jours d'émeutes, les habitants se réveillent de leur cauchemar et tous décident de ne plus évoquer ces odieux événements. De les oublier... Tous, sauf Juliette. Isolée dans un vieux château de schiste et d'ardoise en Cévennes, elle s'attachera formidablement à cette terre et nouera un lien très solide avec sa belle-mère. Benoîte l'accompagnera dans sa mue de jeune fille vers la femme forte et amoureuse de la vie, capable de savourer les plaisirs comme d'affronter les trahisons familiales, de s'élever pour comprendre les siens et peut-être de pardonner. Béatrice Bourrier évoque ici la force des liens de sang, la perte et le lâcher-prise, tout en analysant le coeur des hommes et leur carburant : ambition, amour, culpabilité. Elle est l'auteure de nombreux romans, parmi lesquels Le Berger et son étoile, Au Défaut de l'épaule, parus aux éditions Lucien Souny.

05/2018

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Droit

Les communautés d'intérêts. Essai sur des ensembles de personnes dépourvus de personnalité juridique

Indivisaires, concubins, amis agréés au sein d'un même compte Facebook, membres d'une même famille, sociétés d'un même groupe, salariés d'une même unité économique et sociale, personnel de direction d'une même clinique... aucun lien ne semble rapprocher ces situations a priori disparates. Pourtant, toutes ont pu être qualifiées de "communautés d'intérêts". Hasard du langage ou, à l'inverse, signe de l'émergence d'une véritable notion ? Approfondissant minutieusement l'état de notre droit, l'emploi de la locution de "communauté d'intérêts" et le paysage des ensembles de personnes en particulier, cet essai démontre l'existence de la notion de communauté d'intérêts, ses spécificités et tout l'intérêt de sa consécration. Parce qu'elle rejette la traditionnelle rupture qui est censée opposer les ensembles dépourvus de la personnalité juridique à ceux qui en sont dotés, l'étude menée ici s'avère audacieuse. Elle met en lumière la présence d'une gradation des ensembles de personnes vers la personnalité morale et identifie le processus d'acquisition de la personnalité morale à un "continuum ininterrompu", depuis les ensembles dépourvus de toute cohésion jusqu'aux personnes morales. Elle comble ainsi un vide juridique affectant le droit des groupements et répond à une nécessité théorique. Proposant en outre au juge et au législateur des outils de protection adaptés aux particularités de la communauté d'intérêts, elle présente également une utilité pratique indéniable.

10/2018

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Photographie

Richard Kalvar

"Considérer avec application les choses physiques et les choses morales" : la définition que Le Littré donne du mot "observation" semble caractériser à merveille l'oeuvre et la pratique photographique de Richard Kalvar, photographe américain, membre de l'agence Magnum. Né à Brooklyn (New York) en 1944, il voyage entre Europe et Etats-Unis, perfectionnant sa technique et précisant l'objet de sa photographie, avant de s'établir durablement à Paris. Son paysage photographique essentiellement urbain, ses scènes de rue, sa maîtrise du noir et blanc ont conduit certains à lire l'oeuvre de Richard Kalvar comme celle d'un des ténors de la street photography. Cette épithète, qu'il réfute à juste titre, se montre en effet trop restrictive pour témoigner de la diversité et de la subtilité de l'univers esthético-éthique que construit son regard. Tour à tour drôle, grave, ironique, malicieuse, poétique, absurde, la vision du photographe - qui ne cesse d'interroger les enjeux de la représentation du réel et des apparences - déploie une forme d'ambiguïté fascinante qui revisite en creux certains standards de l'humanisme en photographie. Guetteur tout autant que flâneur, Richard Kalvar est à l'affût de ce qui se trame dans les espaces de rencontre de ses semblables. sachant se rendre disponible - un mot français qu'il affectionne tout particulièrement - aux effets de distorsions de la réalité qu'engendre l'art de la photographie.

07/2018

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Ethnologie

Dynamiques patrimoniales et enjeux pastoraux en milieux peul. Les fêtes de transhumance Yaaral et Degal au Mali

Alors que les politiques du patrimoine culturel tendent à mettre en place des normes globalisées, cet ouvrage analyse les effets et les enjeux locaux de l'insertion d'un pays d'Afrique de l'Ouest, le Mali, dans ce nouvel ordre patrimonial. A partir d'un terrain réalisé de 2006 à 2010 portant sur la valorisation d'institutions pastorales peules du Delta intérieur du fleuve Niger, l'auteure rend compte de l'articulation, souvent conflictuelle, entre l'application du programme de sauvegarde du patrimoine immatériel conçu selon les normes de l'UNESCO (patrimonialisation participative, protection de la diversité culturelle, développement durable) et les enjeux contemporains du pastoralisme transhumant peul. L'ethnographie se concentre sur les acteurs impliqués dans la gestion des pratiques pastorales patrimonialisées pour révéler la diversité de leurs attentes et de leurs stratégies, dépassant souvent le champ du patrimoine. L'analyse permet ainsi de nuancer l'interprétation parfois simpliste d'objectivation de la culture, pour replacer la patrimonialisation dans les cadres sociaux du Mali contemporain. Une attention particulière est pour cela accordée aux représentations différenciées du passé, aux relations intergénérationnelles, aux hiérarchies sociales, aux dimensions esthétiques et morales du pastoralisme ainsi qu'aux règles de gestion du foncier pastoral. Cette anthropologie résolument politique du patrimoine culturel alimente une réflexion originale sur les pratiques politiques de la tradition et de l'appartenance et sur les rapports de pouvoir entre l'Etat, les pouvoirs locaux et les usagers du territoire deltaïque.

10/2016

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Religion

Le pape François, un combat pour la joie

Jean-Louis de La Vaissière, correspondant de l'AFP à Rome, est un vaticaniste avisé et réputé. Il dresse un portrait singulier du pape François, avec une finesse et une connaissance remarquables, loin des clichés faciles. Bonnasse et débonnaire, François ? Sûrement pas. Chaleureux et cordial ? Sans aucun doute. Cette image qui le fait aimer et qui correspond à un vrai charisme ne dit pas tout de lui : le pape argentin est exigeant pour l'Eglise et inquiet pour le monde. Il voit s'amplifier, sur le terreau de l'indifférence et de l'individualisme, une "guerre mondiale par morceaux" brisant tant de promesses de bonheur et de bonté. Les gens l'écoutent. Dans l'Eglise et loin d'elle. Il cristallise des attentes disproportionnées et contradictoires, tant sur les questions de moeurs - avortement, homosexualité, euthanasie, justice sociale, etc. - que sur les réformes au sein de l'Eglise - place des femmes, divorcés remariés, cléricalisme, finances... Ce pape agit comme aucun de ses prédécesseurs. L'auteur analyse et explique avec acuité le comportement et le discours tout à fait nouveaux du pape François, et les thérapies révolutionnaires qu'il propose pour guérir des blessures morales et spirituelles dont souffrent l'homme contemporain et l'Eglise. Son combat pour la paix est aussi un combat pour la joie. L'éloge de l'humilité et la miséricorde, la redécouverte du lien essentiel de la famille sont autant de fondamentaux du pape explorés dans ce livre.

09/2015

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Histoire de France

Philippe de Béthune (1565-1649). Le Conseiller d'Estat ou Recueil général de la politique moderne

Le Conseiller d'Etat ou Recueil général de la politique moderne est l'un des grands traités politiques du XVIIe siècle. Son auteur, Philippe de Béthune, diplomate réputé et fin connaisseur de la vie publique, a écrit un livre étonnant de philosophie politique, de stratégie, d'économie et d'urbanisme. Œuvre d 'un homme de cour, habitué à côtoyer les princes, il est le produit de la réflexion et de l'expérience d'un personnage singulier, mais aussi d'une époque insolite de mutation entre deux mondes, - celui de la Renaissance, des guerres de religion et des troubles de la Ligue, et celui de l'absolutisme monarchique et de l'État moderne, - marquée par une transformation profonde des valeurs politiques et morales. Personnalité peu commune, qui a voyagé à travers toute l'Europe, qui par deux fois a été ambassadeur à Rome et qui a bénéficié d'une longévité remarquable, Philippe de Béthune est le frère puîné de Sully Il naît sous Charles IX, commence sa carrière comme mignon, dans l'entourage de Joyeuse, l'archi-favori d'Henri III, sert Henri lV Louis XIII, Richelieu et termine sa vie sous le ministériat de Mazarin. Publié en 1633, avec l'accord du cardinal ministre, Le Conseiller d'Etat n 'a jamais été réédité depuis 1684. Cette nouvelle édition est précédée d'une longue introduction sur l'art politique de la première moitié du XVlle siècle et le paysage mental de l'époque.

11/2012

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Critique Théâtre

Le rire de Molière

Nous applaudissons toujours Molière avec ferveur, mais sommes-nous bien certains de le comprendre ? Les mises en scène les plus marquantes et les plus novatrices d'aujourd'hui font valoir sa profondeur psychologique ou l'audace de ses idées morales, mais parfois au détriment du rire joyeux et profond qui est la marque propre de son génie et à donner sens à son théâtre. Un constat s'impose : on a tiré Molière du côté du drame, on l'a joué comme Ibsen ou Tchékhov, dans l'idée, peut-être, que la gravité, la tristesse et la mélancolie constituaient un label suprême de qualité. Le malentendu date au moins du romantisme, mais il s'est accentué. Il est urgent de le dissiper pour réapprendre à lire Molière et surtout pour retrouver les plaisirs dont nous avons été privés. Il faut tout d'abord oublier la distinction factice entre hautes et basses comédies. La farce nous conduit dans l'étrange, dans un domaine à la fois hilarant et sérieux où l'on triomphe, en riant, de la violence et de la mort. De plus, certaines comédies-ballets sont jouées sans leurs parties lyriques, réduites au texte seul. C'est méconnaître gravement l'intention de Molière, baladin aux multiples talents, émerveillé dès les débuts de sa carrière parisienne et jusqu'à son dernier souffle par une forme neuve de spectacle et une vision plus large de la vie.

10/2022