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Megan Lindholm, Steven Brust, Gregory FROST

Extraits

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Actualité et médias

Ceux d'en haut. Une saison chez les décideurs

C’est un livre sur le pouvoir, sur ceux qui ont du pouvoir. Pas un pouvoir institutionnel, ni intellectuel, ni celui, symbolique, d’un ministre ou d’un cardinal : le pouvoir concret de gens qui commandent aux autres et qui doivent rendre des comptes sur ce commandement. Autrement dit, les décideurs, et, principalement, les patrons. Hervé Hamon les a rencontrés. Quelques petits, quelques moyens, et surtout des grands : Franck Riboud (Danone), Jean-Louis Beffa (ex Saint-Gobain), Louis Gallois (EADS), Jean-Paul Bailly (La Poste), Paul Hermelin (Cap Gemini), Colette Lewiner (EDF), Anne Méaux (Image 7), Alain de Mendonça (Promovacances), Louis Schweitzer (ex Renault), Jean-Marc Lech (Ipsos), Nicole Notat (Vigeo), Martin Vial (Europe Assistance) etc., etc. Sans oublier nos valeureux banquiers, tels Mathieu Pigasse (Lazard) ou Philippe Wahl (Banque postale, après la Royal Bank of Scotland). À tous, il a demandé si leur pouvoir est réel, s’il est légitime, ce qui les fait jouir, ce qui les inquiète, quelle stratégie leur importe, comment ils gèrent leurs cadres et leur personnel, s’ils sont libres de leurs choix, ce qu’ils font de leur argent, ce qu’ils pensent des politiques et des médias… Le but étant, non pas de porter sur eux des jugements péremptoires, mais de recueillir une parole qui échappe aux clichés. Et, comme pouvoir économique et pouvoir politique s’interpénètrent – via les grands écoles et les grands corps –, l’auteur s’est ensuite tourné vers des grands maires (Bordeaux, Grenoble, Brest) et de grands témoins (Juppé, Rocard qui lui en ont conté de belles).

04/2013

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Littérature française

Les choses communes

Je me souviens que, chez mes parents, je ne pouvais pas dire de vilains mots, je ne pouvais pas rigoler sans raison. Je ne pouvais pas mettre les coudes sur la table, je ne pouvais pas écouter la musique que je voulais et aussi fort que je le voulais, je ne pouvais pas acheter de disques de musique moderne ou des magazines, je ne pouvais pas refuser de manger ce qu'il y avait dans mon assiette, je ne pouvais pas sortir le vendredi soir ou le samedi soir, je ne pouvais pas sortir le dimanche après-midi après l'église, je ne pouvais pas inviter des copains d'école à la maison, je ne pouvais pas avoir de vélomoteur, je ne pouvais pas laisser mes affaires traîner, je ne pouvais pas refuser de faire ce que mes parents me demandaient, je ne pouvais pas ne pas rentrer à la maison, je ne pouvais pas m'habiller comme je voulais, je ne pouvais pas rester en ville entre midi et 2 heures, je ne pouvais pas avoir de mauvaises remarques dans mon carnet scolaire, je ne pouvais pas avoir une mauvaise note de conduite en fin de semestre, je ne pouvais pas dire ce que je pensais, je ne pouvais pas faire ce que je voulais et quand je le voulais, je ne pouvais pas faire de bruit, je ne pouvais pas faire attendre mon père, je ne pouvais pas pleurer quand il me frappait, je ne pouvais pas lui répondre, je ne pouvais pas lui parler.

01/2001

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Développement personnel

Acouphènes et sophrologie. Acouphènes, hyperacousie

Le patient acouphénique est en détresse lorsqu'il décide de consulter. Sa demande est claire, il souhaite retrouver son audition comme "avant" et que ce bruit perpétuel dans ses oreilles s'arrête, une bonne fois pour toutes ! Stress, angoisse, insomnie, fatigue, troubles alimentaires, troubles de l'attention, dépression, focalisation sur le symptôme...Tout ceci est son lot quotidien. Cet ouvrage s'adresse à tous les praticiens acteurs de cette prise en charge, médecins, psychologues, sophrologues, audioprothésistes... ainsi qu'à toutes les personnes souffrant d'acouphènes. Sous le prisme de l'actualité, la sophrologie apparaît indispensable à tous les stades de la prise en charge. A la lumière de notre expérience, dans tous les cas aujourd'hui, on ne devrait plus dire ou entendre : " Il n'y a rien à faire pour les acouphènes ". Alors, comment fait-on en pratique ? Eh bien, c'est tout l'intérêt de ce livre, qui apporte un regard pluridisciplinaire de professionnels qui se sont pris d'amour et d'intérêt pour cette cause " bien encombrante ", délaissée la plupart du temps. C'est ainsi que le processus d'adaptation à l'acouphène se met en place. " Lisons la table des matières de cet ouvrage. Elle devrait vous motiver pour une lecture attentive. Le soma n'est pas oublié avec les bases médicales et les neurosciences. Après la lecture de cet ouvrage, je suis encore plus motivé pour adresser les patients à ces thérapeutes.", comme le dit le Pr Bruno Frachet - Praticien ORL de l'hôpital Rothschild à Paris.

09/2020

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Littérature française

La saison du maître

Samuel, le narrateur, passe son enfance dans un village du Finistère, après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son père, directeur de l'école publique, constamment attaqué par une population restée farouchement fidèle aux règles de l'Eglise, est considéré dans le village comme un suppôt de Satan ; humilié dans sa dignité, il est devenu amer, violent, brutal même. Ainsi naît un conflit, social d'abord, entre l'homme et les habitants, mais bientôt gravement psychologique sur le plan familial. Car en grandissant, et grâce à la vive amitié qui le lie à un certain Jean-Pierre, Samuel sent s'éveiller et se construire en lui la foi, mêlée encore de doutes et d'hésitations. Son ami, frappé d'une maladie grave, meurt avant d'avoir pu terminer ses études au petit séminaire de Chartres. Entre le père et son fils s'est progressivement creusé un fossé de méfiance et de malentendus. Raidi dans son attitude de laïc intraitable, le père sera muté à Brest le jour où l'on ouvre au village une école privée. Le choc est tel qu'il n'y survivra pas. Le thème essentiel de ce récit aux lignes simples et sensuellement accordé aux saisons, aux marées, au rythme du temps, au va-et-vient des êtres en mal d'amour et de religion, n'est rien d'autre que la souveraineté des liens d'une tendresse pudique unissant le père et le fils. C'est l'âme d'un enfant qui s'éveille à la beauté du monde et à la dureté de la vie.

12/1985

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Littérature française

Les moustiques

Une obscure petite ville de province. Frédéric Lamarck, fils de fonctionnaire, se rend au bal de l'Hôtel de Ville . Cette soirée va décider de sa vie. Il y rencontre une jeune fille vers laquelle l'entraîne un sentiment assez indéfinissable. Est-ce de l'amour ou une simple attirance ? Dans cette étrange et invincible rencontre on reconnaît la manière dont le destin s'y prend pour lier deux existences l'une à l'autre. C'est l'histoire de ce couple que raconte Les Moustiques. Les jeunes gens se sont mariés : deux enfants naissent et les années passent. Mais le couple étouffe et végète dans l'ordre absurde de la vie de province. Frédéric, qui a soif d'horizons et de paysages neufs, décide d'émigrer aux colonies (dont il se fait une idée un peu livresque), où, croit-il, il échappera aux servitudes sociales qui l'écrasent dans cette petite ville. Le cadre change, il est vrai , les gens aussi. Mais le malaise subsiste puis se développe à la faveur du climat colonial. Le travail anonyme et sans but spirituel est ici aussi la raison d'être de tous les hommes. Pas plus qu'à la ville Frédéric n'y trouvera sa vraie place. Inadaptable et, de ce fait, suspect, il s'enlisera peu à peu, seul, abandonné des siens, malade et vaincu par les appétits et les lois de ce monde qui autour de lui font un bruit de moustiques. "L'âge des ténèbres" dont parlent les hindous s'étend sur tous les horizons.

06/1955

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Espagnol apprentissage

Juan Gabriel Vasquez. Une archéologie du passé colombien récent, Textes en français et en espagnol

Né en 1973, à Bogotá, Juan Gabriel Vásquez est l'un des écrivains colombiens les plus stimulants de ce début du XXIe siècle. Après des études de droit en Colombie, il voyage en Europe et s'installe successivement à Paris, dans les Ardennes belges puis à Barcelone, avant de retourner vivre dans son pays natal. Romancier, nouvelliste, essayiste, traducteur littéraire et journaliste, il a publié une dizaine d'ouvrages, dont certains ont été unanimement salués par la critique internationale. Outre deux romans de jeunesse, il a déjà signé cinq romans remarquables : Los informantes (Les dénonciateurs), 2004 ; Historia secreta de Costaguana (Histoire secrète du Costaguana), 2007 ; El ruido de las cosas al caer (Le bruit des choses qui tombent), 2011 ; Las reputaciones (Les réputations), 2013 ; et La forma de las ruinas (Le corps des ruines), 2015 ; lui valant plusieurs prix internationaux prestigieux (prix Alfaguara du Roman en 2011, de la Real Academia Espanola en 2014, etc.). Cet ouvrage rassemble 23 contributions inédites signées par des spécialistes de la littérature latino-américaine et colombienne : K. Benmiloud, C. Bogoya, F. Bouvet, R. De Maeseneer, R. Estève, E. Fisbach, A. Gabastou, T. García Díaz, D. Gras, M.-J. Hanaï, C. Latxague, N. Mollard, G. Müller, F. Olivier, F. Parisot, V. Pitois Pallares, N. Salamanca-León, M. A. Semilla-Durán, C. Tous, J. Vervaeke, C. Wehr et J. Zárate. Ce livre inclut également deux inédits de l'auteur étudié : un essai intitulé La aplanadora de la historia, et un entretien recueilli auprès de lui à Bogotá.

12/2017

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Littérature étrangère

Well

" Peut-être pas toujours, mais souvent. Oh, ça peut m'arriver n'importe où. Devant ma boîte aux lettres, ou le matin dans ma voiture quand je pars bosser : tout d'un couple chope le truc - c'est une impression plutôt qu'une image, une sorte de sensation, comme quand tu marches dans le noir en évitant de te cogner dans les meubles, voilà - l'impression d'être au fond d'un puits. ". Imaginez le Nord-Ouest des États-Unis dix ans après le suicide de Kurt Cobain... Federal Way, banlieue ouvrière de Seattle. Venus de nulle part, barman, boxeur, informaticien, pêcheur, mère de famille, rock star imaginaire, bandit - des vies en proie aux pulsions les plus sombres luttent désespérément contre la détresse qui les afflige. Well est autant de variations subtiles sur les grands thèmes de la vie de tous les jours : le chômage, la dépendance, la séparation. Jamais l'humanité ne s'était incarnée dans un roman avec " autant de bruit et de fureur ". Les tourments et les défaites de l'Amérique moyenne y sont auscultés comme les signes et symptômes des désillusions mais aussi des espoirs d'une société désabusée. " Plus que des personnages de roman, l'auteur décrit des êtres avec tous leurs espoirs, leurs rêves, leurs peurs, leurs haines, leurs passions, leurs illusions et leur pouvoir de raison qui sont une part du dilemme de l'espèce humaine. Ce livre est un plaisir de lecture, une merveilleuse expérience humaine... Il résonne encore en moi ". Hubert Selby Jr.

09/2004

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Littérature française

Tamerlan des coeurs

Comme tout un chacun, René de Obaldia s'est posé des questions sur la condition humaine. N'étant pas philosophe, mais, à la fois, poète, romancier et dramaturge, il répond à sa manière par un défilé d'images superbes empruntées à toutes les époques, où il mêle aux histoires quotidiennes " le bruit et la fureur " de l'Histoire. Sur la scène du monde, depuis les temps les plus reculés, on joue toujours la même pièce : celle de la passion, et l'Histoire assure une permanence de l'horreur et de l'absurdité. Reste qu'un homme de notre temps est le héros principal de ce livre : Jaime Salvador, bourreau des cœurs comme Tamerlan fut celui des corps. Pour lui, séducteur au nom prédestiné, une femme se tuera et, se portant comme volontaire, il mourra à la guerre - finalement l'Histoire aura scellé son destin. " Le plus beau moment de la production d'Obaldia, dit Maurice Nadeau de Tamerlan des Cœurs, une œuvre bouclée, réussie et parfaite où jouent tout le charme, tout l'humour de l'écrivain. " Le poète des Innocentines, l'auteur dramatique d'audience internationale (Genousie, Du vent dans les branches de sassafras, la Baby-Sitter, Monsieur Klèbs et Rozalie, Sept Impromptus à loisir, etc.) nous ont fait quelque peu oublier le romancier. Tamerlan des Cœurs, paru en 1955, salué par Jean Cassou et la critique comme un événement littéraire, est son premier roman. Suivirent deux récits : Fugue à Waterloo, la Passion d'Emile (Grasset), puis le Centenaire (Grasset, collection " Les Cahiers Rouges ").

05/1986

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Littérature française

L'épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure

Depuis sa plus tendre enfance, Roro travaille sur l'habitation La Fleury, à la Martinique. Contrairement à ses compagnons d'infortune, il a appris à lire. Au moment de l'abolition de l'esclavage, en mai 1848, dans la pagaille générale, c'est donc un gros dictionnaire qu'il emporte sous le bras. Avec sa liberté, c'est son trésor le plus cher ! Libre, Roro deviendra Romulus Bonnaventure. Un temps en ménage avec la bellissime Péloponnèse Beauséjour, une Chabine plantureuse aux moeurs libres et au fort caractère, il suscite de nombreuses jalousies. Lorsque les soldats de Napoléon Ill, emmenés par Maximilien I ?? arrivent à la Martinique, tête de pont de l'expédition du Mexique, la vie de nos deux héros bascule. De 1861 à 1867, des dizaines de navires de guerre, transportant quelque trente mille soldats de toutes nationalités, feront escale à Fort-de-France. Pour Romulus, comme pour de nombreux insulaires, l'occasion est trop belle : il s'engage dans l'armée et part à la conquête de la Sierra Madre et du Popocatepetl. De son côté, Péloponnèse Beauséjour devient chambrière de l'impératrice Marie Charlotte Amélie. Pour tous, l'aventure mexicaine ne fait que commencer. Raphaël Confiant nons entraîne dans le bruit et la fureur d'une guerre féroce, sur un territoire grandiose. A travers ses personnages attachants que guette un destin tragique, il brosse tout un pan oublié de l'histoire de France et de la Martinique, qui tient autant de l'épopée que du récit initiatique.

04/2018

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Littérature française

Le cadavre de fontseranes

Un roman-feuilleton tel que le genre en fleurissait à la fin du 19ème siècle, et tel qu'on n'en reverra plus. A l'intrigue rocambolesque, au style merveilleusement ampoulé jusqu'a l'apoplexie. L'action est à Béziers au beau temps du phylloxéra, ou la vigne c'est de l'or pour toute une aristocratie terrienne, où l'immobilier galope dans une ville qui a doublé sa population en vingt ans, où prospère tout un demi monde de femmes entretenues, d'entremetteuses et cocottes. Pour peu, on pourrait se croire chez Balzac ou Zola, mais voici que se déchaîne le mélodrame dans toute sa splendeur baroque. rien ne manque au bonheur de qui aime cette littérature faite d'outrances et d'attendrissements. Au delà des aventures convenues et compliquées qui toucheront les coeurs simples et divertiront les autres, la ville trouve ici une vie que les livres d'histoire récemment parus n'ont pas réussi à nous rendre. Tout y est, jusqu'à l'odeur du temps ; de saint Nazaire au couvent neuf des franciscains, des arènes de bois de l'alcazar, des quartiers chaud autour de la rue Sébastopol et de l'avenue de Bessan aux hôtels particuliers au-dessus du plateau -, des propriétés suburbaines à Valras et Fonseranes, c'est tout un monde qui revit avec ses confréries, ses vendanges et ses funérailles, ses bals et ses maisons closes, , ses bourgeois et leur cochers, son petit peuple, ses corridas, son bruit et sa fureur.

10/2018

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Littérature érotique et sentim

Scandaleux séducteurs. Son si séduisant ennemi ; Un baiser inattendu ; Sous le charme de son voisin

Son si séduisant ennemi, Nikki Logan Dès qu'elle pose les yeux sur Aiden Moore, Tash sent qu'elle est en danger. La rivalité de leurs familles respectives ne leur laisse pas d'autre choix que d'être ennemis. Alors, elle ne va tout de même pas tomber dans les bras d'Aiden ? Pas après le scandale qui a opposé leurs parents ? Mais, d'un autre côté, comment résister à son charme tentateur ? Oscillant entre le ressentiment et l'amour, Tash ne sait que faire... Un baiser inattendu, Fiona Harper Pour Zoé, assister au mariage de sa meilleure amie est une épreuve. D'abord, parce que le bonheur des jeunes époux la confronte à l'échec de sa propre vie sentimentale. Ensuite, parce que son cavalier du jour est Damien Stone, le témoin du marié. Passer toute une journée en compagnie de ce play-boy arrogant n'a rien de grisant ! songe-t-elle. Jusqu'à ce que Damien lui vole un baiser. Inattendu. Tendre. Délicieux... Sous le charme de son voisin, Barbara Wallace Agacée par le bruit provenant de l'appartement voisin du sien, Sophie décide d'aller frapper à la porte de l'importun pour exiger le calme. C'est alors que le battant s'ouvre sur un magnifique torse musclé. Mais elle se reprend très vite : Grant Templeton a beau être sexy, cela ne lui donne pas le droit de se comporter comme un mufle ! Or, c'est ce qu'il fait, en lui claquant la porte au nez. Outrée, Sophie se promet de ne pas en rester là...

02/2019

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Cinéma

Pierre Herbart, cinématographes et colonies (1903-1974)

"Je suis l'homme le plus apte à se détacher instantanément de ce qui l'entoure", écrivait Pierre Herbart, homme de lettres, résistant, journaliste. L'Art y contribuait, toutes les formes d'art - la littérature et le cinéma, et plus précisément certaines formes de cinéma. D'abord celles des lanternes magiques, des cinématographes de cirque, de foire et d'estaminets qu'il a mêlées aux récits et vues d'une enfance à Dunkerque. Ce parcours, qui le met en rapport avec les choses et les gens et accroît son expérience esthétique, l'éloigne paradoxalement du Cinéma, c'est-à-dire du cinématographe en soi, pour soi, séparé des publics et des arts du spectacle, associant parfois l'hystérie et le comique, l'épilepsie et le bruit... Ainsi, Pierre Herbart transforma-t-il la féerie identitaire en l'un de ces riens essentiels qui le fit vivre. C'est un Pierre Herbart jeune voyageur en Afrique que l'on retrouve traversant quelques-uns des plus beaux films coloniaux français. Militant communiste, adepte du geste qui dure dans un temps décousu et de la folie dans un décor de carton-pâte, il n'aimait qu'une seule chose : écrire des tracts, les répandre dans les casernes et s'en prendre au cinéma viril des défenseurs de l'Occident et de la paix en Europe. Hédoniste et joueur, c'est pour faire vivre son ordre à lui qu'il s'efforçait, dans les années 30, de faire cesser les discussions avec les chefs fascistes.

06/2017

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Sciences politiques

Notre monde est-il au bord du gouffre ?

Cet ouvrage rassemble l'essentiel des communications du colloque qui s'est tenu à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 décembre 2014, autour de cette interrogation : notre monde est-il au bord du gouffre ? Pour cette publication, le regard initial du colloque qui était avant tout "géo-stratégique" a été élargi, en le complétant par une vision plus "géo-économique" pour tenter de donner ainsi une réponse plus complète et plus assurée encore. Le propos de cet ouvrage cherche à convaincre que le monde des années 2010-2015 n'est plus — à supposer qu'il le fût dans les années 1990-2000 — le monde de la " mondialisation heureuse " (Alain Minc), marquée par la " fin de l'histoire " (Francis Fukuyama), mais le monde de la mondialisation " dure " scandée par le retour de l'histoire pleine de bruit et de fureur qui frappe à nouveau à nos portes. La réalité de la décennie 2010 est en effet — et les qualificatifs très concordants se pressent pour la définir — celle d'un monde de krachs et de crises, de dangers et de conflits, de désorganisation et de chaos, d'incertitude et d'instabilité... Sans doute — pour dire les choses au plus près et au plus juste à l'heure où les nuages noirs s'amoncellent — un monde de désordres. Avec la dualité et la dialectique : décomposition / recomposition, désordre / recherche de l'ordre, demain par le Progrès et la Paix, mais aussi par la Puissance et la Guerre, qui ne cesse de rôder autour de nos sociétés humaines.

04/2016

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Musique, danse

Chez Brassens. Légende d'un poète éternel

"Georges Brassens, avec son regard malicieux, sa musique livrée aux initiés solaires comme un poème organique, ses arrangements minimalistes, sa voix chaude sortie de nulle part et qui, sitôt émise, devient un cadeau de la vie, nous habite bien après son grand départ. Avec une tendresse bourrue de gavroche qui n'a jamais vieilli, avec une bohème d'homme sage qui ne s'est point consolé du temps qui passe, avec son amour pour les gens qu'il donne sans compter, Brassens repose pour l'éternité à Sète, et n'écoute plus que le bruit du vent complice, lui qui voulait mourir à l'instant, mais qui a accepté que sa musique lui survive mille ans". Malek Chebel Les copains d'abord, La mauvaise réputation, Le Gorille, L'Auvergnat, Les bancs publics, J'me suis fait tout p'tit, Trompettes de la renommée, Le pornographe, Une jolie fleur, Mysogynie à part, Le fossoyeur... Célèbres ou moins connus, la liste est longue des titres inoubliables qui en disent beaucoup sur "Jo" , son amour des mots, des autres et de la liberté. Mais connaît-on les lieux et les personnes qui se cachent derrière ses rimes ? Sète et sa Supplique, l'impasse Florimont des débuts parisiens, chez Jeanne ; Puppchen, la femme de sa vie, à qui il offrit sa non-demande en mariage ; les amitiés indéfectibles nichées au bois d'son coeur, à Crespières ou en Bretagne... Au fil de ses vers et des moments marquants de sa vie, redécouvrons la légende d'un poète éternel.

08/2015

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Littérature étrangère

La chute de Constantia

La chute de Constantia. Quand le facteur, par une belle journée ensoleillée d'octobre 2005, remet à Constantia une grande enveloppe blanche, il ne se doute pas de l'émotion qu'elle va susciter chez sa destinataire. Constantia, bien que grecque, vit depuis toujours à Istanbul, qu'elle n'a pas quittée malgré les pogroms organisés en 1955 pour chasser de la Ville la plupart de ses compatriotes. Elle aurait bien préféré que sa fille unique, Anna, partie étudier à Athènes, épouse un Romiote (un Grec de la Ville – Constantinople, comme la désignent encore les habitants de la communauté) plutôt qu'un Grec de Grèce. Au moins s'est-elle mariée à un garçon de Khios, île dont était originaire la propre grand-mère de Constantia. Son gendre, Yannis, dans la très longue lettre qu'elle parcourt après avoir décacheté l'enveloppe, la plonge pourtant dans la stupeur : il serait... turc ! A peine a-t-elle lu ces mots qu'elle tombe en syncope et est immédiatement secourue par sa voisine du dessous, alertée par le bruit de la chute. C'est avec Vanguelia qu'elle va trouver le courage de lire dans sa totalité la confession de Yannis. Alternant, dans le huis clos de leur nuit agitée, extraits de la lettre et commentaires acides ou consternés des deux vieilles dames, Makridakis livre un formidable portrait de cette minorité grecque arc-boutée sur ses particularismes. Comme dans une comédie d'Aristophane, tout finira bien... mais, jusqu'au bout, il maintiendra le lecteur en haleine.

04/2015

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Littérature française

Journal de mes amours (1955-1960)

A partir des années 1950 et jusqu'à sa mort, Pierrette Micheloud a tenu régulièrement un journal intime. Entre 1955 et 1960, ce journal se mue en véritable roman dont les héroïnes sont toutes des femmes réelles rebaptisées de noms mythologiques ou imaginaires (Chryséis, Sabik, Sébdémaé…) Combien en avons-nous lu, d'histoires d'amours malheureuses ! Mais ce récit-là est singulièrement saisissant, car nous y progressons pas-à-pas avec sa narratrice, trébuchant avec elle sur les obstacles imprévus, rongeant notre frein dans les attentes, le coeur battant au moindre bruit dans l'escalier, sursautant à la sonnerie du téléphone, souffrant à la lecture d'une lettre assassine… Le Journal de mes amours nous offre l'occasion d'approcher une Pierrette Micheloud tour à tour naïve et avertie, cruelle et généreuse, agaçante et pathétique. Pierrette Micheloud (1915-2007), poète et peintre, s'est installée à Paris dans les années 1950, tout en continuant à séjourner en Suisse : dans le Valais, qu'elle n'a cessé d'aimer et de chanter, et à Belmontsur- Lausanne, où se situait la maison familiale. Auteure de nombreux recueils d'une poésie ardente souvent dédiée aux femmes, elle a également défendu avec constance et générosité l'oeuvre des poètes contemporains, en créant par exemple le Prix Louise Labbé et en publiant d'innombrables chroniques dans des revues littéraires et divers journaux. Son dernier geste en faveur de la poésie a été la création de la fondation qui porte son nom et qui décerne des prix substantiels aux poètes de notre temps.

03/2015

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Littérature étrangère

Balcons sur le Grand Canal

C'est à un étonnant repos que goûtera le lecteur avec ces souvenirs d'une enfance à Venise à la fin du XIXe siècle : tout y est incroyablement calme, comme si le souvenir de la guerre contre l'Autriche, puis du rattachement au Royaume d'Italie, s'était estompé ; rien, aucun bruit, ne vient troubler l'écoulement paisible de la vie d'un palais sur le Grand Canal. - Pourtant, dans la description sereine et amusée que fait un enfant d'une grande famille juive de Venise, les Picherle-Rosselli, se devinent le souvenir troublé du Ghetto - une réalité qui a pris naissance dans la Sérénissisme -, l'interrogation sur la signification d'un mot, «juif», et la tristesse admirablement discrète et maîtrisée de l'adulte qui écrit ses souvenirs en ayant vu le siècle suivant lui infliger la pire des épreuves : car Amelia Rosselli perdit ses trois fils, l'aîné au début de la Grande Guerre, et les deux autres en 1937, après le confinement et l'exil, assassinés en France sur ordre de Mussolini, alors qu'ils incarnaient le combat de la résistance contre le fascisme. Et elle aussi connut l'exil. Amelia Rosselli (1870-1954) ne fut pas seulement une grande figure de l'épreuve, du courage et de la droiture ; elle ne fut pas seulement la mère de Carlo et Nello Rosselli, qui résument à eux seuls le sursaut italien contre toute forme d'oppression : elle fut aussi un grand écrivain, tout d'élégance et d'émotion contenue.

03/2015

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XVIe - Réforme

Guillaume Briçonnet à la croisée des réformes (1470-1534)

Tombé dans l'oubli aux yeux du grand public, le protecteur du cénacle de Meaux fit grand bruit en son temps : accusé de favoriser l'hérésie, protégeant des amis soupçonnés d'idées hétérodoxes, il dut répondre aux pires accusations devant le Parlement de Paris. La vie de ce prélat nous plonge au début du XVIe siècle, mais l'intérêt historique se double ici d'une curiosité plus humaine : quel homme était-il vraiment, lui qui tonna contre les mauvais prêtres, prêcha l'Evangile par les moyens les plus modernes, pour finir sa vie dans le silence et mourir derrière les épais murs du château d'Esmans ? Tenter de mieux comprendre et son esprit et son coeur, discerner le politique du mystique, les faits et les légendes, tel est le défi qui fut lancé aux différents contributeurs de l'ouvrage. Fruit des manifestations qui ont marqué le 500e anniversaire de la "première entrée" de Guillaume Briçonnet à Meaux, cet ouvrage contient l'intégralité des actes du colloque Guillaume Briçonnet à la croisée des réformes (9 avril 2016) dans lequel d'éminents spécialistes du XVIe siècle nous offrent le fruit de leurs réflexions et nous éclairent sur le contexte dans lequel il a vécu. Créée en 1986, l'association des amis de la bibliothèque Guillaume Briçonnet a pour objet d'aider à l'enrichissement et au rayonnement de la bibliothèque de l'ancien grand séminaire de Meaux, appelée "Bibliothèque diocésaine Guillaume Briçonnet", en accord avec l'association diocésaine de Meaux, propriétaire et gestionnaire du fonds.

04/2021

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Littérature Espagnole

Tomas Nevinson

Nous sommes en 1997. Après avoir passé quelques années à l'écart pour se faire oublier, loin de Londres et du bruit du monde, Tomás Nevinson accepte une nouvelle mission et redevient un agent des services secrets britanniques. Il doit se rendre dans une ville du nord-ouest de l'Espagne pour identifier et neutraliser une femme originaire d'Irlande du Nord qui s'y cacherait sous les traits de trois personnes différentes. On sait qu'elle est rusée et dangereuse ; on sait que son nom est associé à des attentats sanglants de l'IRA et de l'ETA, et qu'elle pourrait, elle aussi, reprendre du service à tout moment si l'une des organisations terroristes le lui demandait. Tomás Nevinson va devoir la confondre, mais la tâche ne sera pas aisée, car s'immiscer dans la vie d'autrui n'est pas sans risques, surtout quand on ignore jusqu'où cela peut nous entraîner. Derrière ce jeu de masques, qui se double d'un jeu de séduction, Javier Marías nous offre une réflexion passionnante sur ce qui peut être fait au nom du bien commun et sur la difficulté à déterminer ce qu'est le mal et comment l'on peut ou l'on doit le combattre. "Tu ne tueras point sauf si. . ". : voilà l'impératif moral qui hante les jours et les nuits de notre protagoniste, un héros aux mille visages, comme les grands comédiens, qui croyait avoir déjà tout vécu et à qui, apparemment, plus rien ne pouvait arriver.

12/2022

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Fleurs sauvages

Flore des friches urbaines

Cette flore expose la biodiversité des friches urbaines. Elle documente les paysages et les végétations ; elle invite à reconnaître et nommer les 299 plantes les plus communes qu'elles abritent ; elle peut agir comme un jeu ; elle mène vers un nouvel univers de sens et de savoirs. Les friches sont un monde, un refuge. Elles donnent asile à une prodigieuse diversité d'espèces végétales et animales en milieu urbain. Les zones postindustrielles désaffectées, les vergers à l'abandon, les terrains délaissés le long des voies ferrées ou des cours d'eau sont des espaces d'expériences sensorielles d'une intensité ignorée. Sautant les barrières qui les en séparent, le flâneur, le lecteur plongent alors dans une nature généreuse, exubérante, fébrile. La ville n'y est plus que rumeur, un bruit de fond. " Ce livre s'adresse à tous ceux qui, assis dans le train, font flotter le regard sur les plantes accrochées aux vieux ballasts. A ceux aussi qui, calés sur la banquette arrière de la voiture, remarquent du coin de l'oeil la verdure des terrains vagues. [... ] Due à la botaniste Audrey Muratet, au photographe Myr Muratet et à la dessinatrice Marie Pellaton, cette compilation explique les mécanismes de survie, et même de prospérité des plantes, dans ces milieux qu'on croit inhospitaliers. L'ouvrage est la première flore qui leur est consacrée, et la seule du genre. [... ] Un ouvrage méthodique, systématique, scientifique et pourtant poétique. " Sibylle Vincendon, Libération Nouvelle édition augmentée de l'ouvrage publié aux éditions Xavier Barral en 2017.

11/2022

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Littérature française

RÉCITS DE SCIENCEFICTION. Volume II Les autres vies

Je suis natif de la Gueldre. Notre patrimoine se réduit à quelques acres de bruyère et d'eau jaune. Des pins croissent sur la bordure, qui frémissent avec un bruit de métal. La ferme n'a plus que de rares chambres habitables et meurt pierre à pierre dans la solitude. Nous sommes d'une vieille famille de pasteurs, jadis nombreuse, maintenant réduite à mes parents, ma soeur et moi-même. Ma destinée, assez lugubre au début, est devenue la plus belle que je connaisse : j'ai rencontré Celui qui m'a compris ; il enseignera ce que je suis seul à savoir parmi les hommes. Mais longtemps j'ai souffert, j'ai désespéré, en proie au doute, à la solitude d'âme, qui finit par ronger jusqu'aux certitudes absolues. Je vins au monde avec une organisation unique. Dès l'abord, je fus un objet d'étonnement. Non que je parusse mal conformé : j'étais, m'a-t-on dit, plus gracieux de corps et de visage qu'on ne l'est d'habitude en naissant. Mais j'avais le teint le plus extraordinaire, une espèce de violet pâle - très pâle, mais très net. A la lueur des lampes, surtout des lampes à huile, cette nuance pâlissait encore, devenait d'un blanc étrange, comme d'un lis immergé sous l'eau. C'est, du moins, la vision des autres hommes : car moi-même je me vois différemment, comme je vois différemment tous les objets de ce monde. A cette première particularité s'en joignaient d'autres qui se révélèrent plus tard.

01/2023

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Littérature française

RÉCITS DE SCIENCEFICTION. Volume I Les autres mondes

Je suis natif de la Gueldre. Notre patrimoine se réduit à quelques acres de bruyère et d'eau jaune. Des pins croissent sur la bordure, qui frémissent avec un bruit de métal. La ferme n'a plus que de rares chambres habitables et meurt pierre à pierre dans la solitude. Nous sommes d'une vieille famille de pasteurs, jadis nombreuse, maintenant réduite à mes parents, ma soeur et moi-même. Ma destinée, assez lugubre au début, est devenue la plus belle que je connaisse : j'ai rencontré Celui qui m'a compris ; il enseignera ce que je suis seul à savoir parmi les hommes. Mais longtemps j'ai souffert, j'ai désespéré, en proie au doute, à la solitude d'âme, qui finit par ronger jusqu'aux certitudes absolues. Je vins au monde avec une organisation unique. Dès l'abord, je fus un objet d'étonnement. Non que je parusse mal conformé : j'étais, m'a-t-on dit, plus gracieux de corps et de visage qu'on ne l'est d'habitude en naissant. Mais j'avais le teint le plus extraordinaire, une espèce de violet pâle - très pâle, mais très net. A la lueur des lampes, surtout des lampes à huile, cette nuance pâlissait encore, devenait d'un blanc étrange, comme d'un lis immergé sous l'eau. C'est, du moins, la vision des autres hommes : car moi-même je me vois différemment, comme je vois différemment tous les objets de ce monde. A cette première particularité s'en joignaient d'autres qui se révélèrent plus tard.

01/2023

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Littérature française

La fiancée de Fragonard

Les nouvelles sont à l'écrivain ce que les variations sont au musicien. C'est une façon d'approfondir certains thèmes, et de trouver des formes nouvelles pour dire toujours les mêmes choses, celles qui lui tiennent à coeur. Ici, il pourrait s'agir de répéter combien la vie semble brève et longue à la fois, combien est étroit le temps qui sépare l'apprentissage de la décrépitude. On voit d'abord des jeunes gens faire leurs débuts en trébuchant, connaître leurs premières expériences comiques, ou dramatiques. Puis, par une sorte de glissando, on arrive à des histoires qui ont un goût de fin de partie. Les personnages en sont une cartomancienne et sa pratique, des officiers esthètes et protecteurs des arts, un directeur d'école volage, un troufion passant un triste Noël, un jeune rond-de-cuir qui attend une belle visiteuse, un égoïste confiseur à la retraite, un impie sévèrement puni, une star sur l'éternel retour. On voit aussi un homme qui se trouve trop vieux pour les joies de mai 1968, une dame qui s'était égarée dans une grotte, un pauvre diable et un mauvais ange. Enfin le roman de deux promeneurs explorant un Paris funèbre et peu connu. Et, tandis que, sans bruit, le temps les change, leur regard sur la ville, sur eux-mêmes, rejoint celui de l'écrivain, peut-être celui du lecteur, en leur faisant partager une émotion, un sens presque musical de la vie, sans lesquels il n'y a pas d'écriture.

09/1982

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Littérature française

Double blanc. Tome 1

L'ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n'avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d'étrangers et l'acoustique y était meilleure. On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d'à présent. Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l'année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s'écrasait dans les couloirs, on s'étouffait au foyer et les loges étaient bondées. Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l'occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d'aventures, comme la lumière attire les chauves- souris. A tout instant, s'ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal. C'était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs. Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n'étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis. En ce temps-là, il n'y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.

02/2023

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Littérature française

Double blanc. Tome 2

L'ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n'avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d'étrangers et l'acoustique y était meilleure. On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d'à présent. Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l'année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s'écrasait dans les couloirs, on s'étouffait au foyer et les loges étaient bondées. Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l'occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d'aventures, comme la lumière attire les chauves- souris. A tout instant, s'ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal. C'était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs. Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n'étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis. En ce temps-là, il n'y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.

02/2023

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Littérature française

Entre nous quelques parenthèses

Supposons que la parenthèse dans laquelle nous vivons depuis le début de l'année 2020 ait eu raison de notre équilibre au point que nous ayons durablement perdu cette insouciance que nous appelions "liberté" . Nous débarrasserons-nous un jour de cette méfiance malsaine avec laquelle nous dévisageons à présent l'inconnu insensé qui nous frôle et tousse ou l'ami éberlué qui veut nous embrasser ? Les médias nous passent en boucle les commentaires de ceux qui savent et de ceux qui ne savent pas, lavage de cerveau qui alimente en permanence un climat d'angoisse auquel nous avons du mal à résister. Nous n'avons même plus besoin d'être confinés dans nos appartements, l'enfermement et le recentrage sur nous-mêmes opèrent même quand nous sommes en plein air. La montagne est dangereuse ? On la supprime. La plage, un nid du virus ? On l'oublie. S'embrasser dans la rue après le couvre-feu, passible d'une amende ? Avec ou sans masque, on ne s'embrasse plus. C'est en suivant le changement de notre regard sur l'extérieur que nous réalisons que le bruit remplacé par le silence nous manque, que la foule qui se bousculait dans les rues désormais vides nous faisait vibrer, et que l'absence des rires sur les terrasses d'un restaurant ou dans les salles de spectacle est triste à mourir. Les vingt-huit parenthèses de ce livre retracent avec humour et poésie, mais aussi un brin de philosophie, tous ces mois pendant lesquels nous avons rétréci.

05/2021

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Littérature française

Stéréo

A l'été 1992, Nina rencontre Arthur sur un quai de gare au retour des Transmusicales de Rennes auxquelles ils assistaient pour la première fois. Nina, petite dernière d'une famille bourgeoise de la Rochelle a été initiée à la musique par son père puis au rock par son grand frère. Son rêve est de devenir journaliste aux Inrocks. Comme Martin Eden qu'il trimbale dans son sac à dos, Arthur a une culture d'autodidacte. Après un bac pro, il se destine sans conviction à devenir appareilleur à l'Arsenal de Brest. Ils n'ont a priori rien en commun excepté leur passion du rock, et en particulier du groupe Pavement, figure de proue de la scène indépendante des années 1990. Les riffs et la poésie tourmentée de ce groupe culte dessinent le motif d'une relation particulière qui durera plus de vingt ans, amitié fusionnelle, amour à distance, brève conjugalité, histoires parallèles. Des baladeurs K7 et des derniers conscrits du service militaire à l'avènement d'Internet. Du Paris des radios libres, Radio barjo en tête, au New York underground des années 2000. D'une plume alerte, Antoine Philias alterne les points de vue, mêle la narration au genre épistolaire et aux retranscriptions de conversation téléphonique. Nina et Arthur sont des personnages complexes, fêlés, miroir d'une jeunesse certainement plus insouciante qu'aujourd'hui mais aux questions tout à fait actuelles : l'orientation sexuelle, l'ambition, le rapport de chacun à son identité. Ils sont aussi la nostalgie d'une certaine idée du rock.

05/2021

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Histoire des sciences

Histoire de la recherche contemporaine Tome 11 N° 1/2022

A l'occasion du 150 e anniversaire de la Station Biologique de Roscoff (CNRS-Sorbonne Université), la revue Histoire de la recherche contemporaine revient dans ce numéro spécial sur les origines de ce centre de recherche et d'enseignement de tout premier plan international. Chronique d'une " campagne d'été " réalisée au laboratoire de zoologie expérimentale de Roscoff Lettres de Lucien Joliet à Henri de Lacaze-Duthiers Lucien Joliet (1854-1887) fut l'élève de Henri de Lacaze-Duthiers (1821-1901), titulaire de la chaire de zoologie, d'anatomie et physiologie comparées de la Sorbonne. Il fut aussi son " préparateur " alors qu'il travaillait à l'élaboration de sa thèse, en 1876 et 1877. A ce titre il était chargé de la gestion du " Laboratoire de Zoologie expérimentale " créé à Roscoff par Lacaze-Duthiers en 1872. Chaque année, le laboratoire s'ouvrait aux étudiants et aux scientifiques pour une " campagne d'été " qui s'étendait de début mai à fin septembre. En 1877, Joliet achève son travail de thèse de doctorat sur des animaux marins fixés, les bryozoaires, alors que Lacaze-Duthiers, très souffrant, sera souvent éloigné de Paris et ne passera brièvement à Roscoff que fin août, après avoir effectué une " marée " en rade de Brest. Pour lui rendre compte de sa charge et pour l'informer des progrès de ses recherches, Joliet lui écrit 64 lettres, dont 44 du 12 mai au 25 septembre 1877, période où il est à Roscoff, soit une lettre tous les deux ou trois jours en moyenne. Une vraie gazette du laboratoire en 1877 !

09/2022

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Historique

Albert Londres doit disparaître

Le secret de son dernier reportage. Quand, en décembre 1931, Albert Londres embarque pour la Chine, nul ne sait vraiment ce qu'il part y faire. Aucun journal ne l'y a envoyé et ses concurrents se demandent ce qu'il va bien pouvoir rapporter comme scoop alors que Shanghai est au coeur du conflit sino-Japonais. Après ses reportages qui ont fait grand bruit sur le bagne de Cayenne, sur la traite des Blanches en Argentine, sur le traitement indigne des internés en hôpitaux psychiatriques, c'est un trafic d'arme et d'opium qu'Albert Londres va mettre à jour en Asie. Mais les révélations que s'apprête à faire le journaliste, " de la dynamite " de son propre aveu, dérangent en plus haut lieu ; à commencer par l'amirauté de la Marine Française qui est impliqué dans ce trafic (qui sera connu plus tard sous le nom de French Connection ! ). Aussi, sa disparition dans le naufrage du Georges Philippar à son retour de Chine en mai 1932 laisse planer le doute sur le caractère accidentel de sa mort. Surtout quand on sait que ses amis, les époux Lang-Willar à qui il s'était confié sur le contenu de son reportage, vont périr accidentellement avant de pouvoir faire éclater au grand jour ce scandale d'Etat. Ni tout à fait un biopic, ni tout à fait une fiction, Albert Londres doit disparaître est une proposition possible de Frédéric Kinder et Borris sur la fin tragique de celui qui, aujourd'hui encore, est considéré comme le premier grand reporter de l'Histoire.

05/2022

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Bretagne

Bretagne nord. Avec 1 Plan détachable

Les enclos paroissiaux, les villes empreintes d'histoire où flotte encore l'ambiance médiévale, les festivals à la renommée internationale... La Bretagne nord est tout cela et encore plus ! Depuis Rennes jusqu'aux phares solitaires de l'Ouest, en passant par les perles de la Côte d'Emeraude, les cités fleuries, les plus hautes falaises de Bretagneet les vastes étendues de monts, découvrez cette région à forte identité qui saura vous séduire par ses patrimoines naturel et culturel ! Explorez le nord de la Bretagne avec la série "guide light" , indispensable lors de vos voyages. A la fois riches et concises, ces publications contiennent des descriptions aussi bien des lieux à ne pas manquer que de ceux moins connus, mais pas moins intéressants. Tous les sites sont présentés sous forme d'itinéraires prêts à être parcourus. Les différentes curiosités complètent l'ouvrage. Les informations pratiques permettent de planifier un séjour réussi tandis que les cartes, précises et détaillées, aideront à vous retrouver dans chaque ville et région. GUIDE : - 8 itinéraires de visite passionnants - des cartes indiquant l'emplacement des 71 sites traités - riches informations pratiques : horaires d'ouverture, prix des billets, conseils sur les transports en commun - nombreuses curiosités historiques et culturelles - photos en couleurs - réalisation pratique facilitant la recherche d'informations - format maniable qui permet d'emporter le guide en toute occasion. CARTE : - une carte laminée détachable incluse dans la publication - au format de poche - contient des plans supplémentaires de Rennes, de Saint-Malo et de Brest - échelle 1 : 330 000.

04/2023