Recherche

Marthe Mulkey

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'Ange Esmeralda

On rencontrera, dans les textes qui composent ce recueil, des hommes méditatifs pistant, presque malgré eux, des femmes incompréhensibles (Baader-Meinhof La Famélique), un mari fidèle qui, bloqué sur une île caribéenne par un avion qui n'arrive pas, finit par tuer le temps en séduisant une passagère comme lui en stand-by (Création), une jeune femme tétanisée par les répliques annoncées d'un tremblement de terre en Grèce (L'Acrobate d'ivoire) ou un banal joggeur dont l'enlèvement d'un enfant sous les yeux de sa mère vient perturber l'immuable parcours (Le Coureur). Ailleurs, dans Le Marteau et la Faucille, la crise des subprimes et ses conséquences sur le marché mondial se voient, dans le cadre d'un très surprenant programme pédagogique, déclinées à la télévision par deux fillettes devant un parterre médusé de détenus aux allures de Madoff. Qu'il lance ses personnages en orbite autour de la Terre (ainsi des astronautes de Moments humains dans la Troisième Guerre mondiale), les fasse évoluer dans les quartiers déshérités de New York (L'Ange Esmeralda), ou retourne contre eux les divertissements inoffensifs auxquels ils croyaient se livrer (Dostoïevski à minuit), Don DeLillo, de dialogues elliptiques et cryptés en rencontres décalées, met en scène des individus victimes de silencieuses catastrophes où s'abîme l'inquiète charade de leurs existences. Avec ces nouvelles écrites entre 1979 et 2011, Don DeLillo propose une variation aussi magistrale que singulière sur l'intranquillité à l'oeuvre chez l'homme contemporain tentant de s'adapter, à travers une paranoïaque recherche de sens, au sentiment d'insécurité qui gouverne sa vie aussi fragile qu'illisible.

02/2013

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Agriculture mondiale. Un désastre annoncé

"Je veux mettre en garde les paysans du monde, les gouvernements et les consommateurs contre l'offensive du système capitaliste financier international qui insidieusement s'empare des meilleures terres et élimine les moins compétitifs, c'est-à-dire l'immense majorité des petits et moyens agriculteurs. Une riposte s'impose. Elle doit être rapide et vigoureuse car le temps est compté." Après les industries agroalimentaires et la grande distribution, le système capitaliste mondial investit aujourd'hui la terre agricole. Les très grandes entreprises de production agricole (20 ou 30 000 hectares minimum) se multiplient dans des pays comme le Brésil, l'Argentine, la Chine ou la Russie. Les fonds de pensions acquièrent de nouvelles terres et aujourd'hui, le processus s'accélère, menaçant les exploitations européennes, même les plus importantes. André Neveu émaille son tableau de l'agriculture mondiale d'un grand nombre d'exemples concrets, comme l'industriel français Charles Beigbeder, installé en Ukraine depuis 2007, aujourd'hui à la tête de 6 fermes couvrant 50 000 hectares appelés à doubler rapidement. Ce mouvement irréversible d'acquisition des terres, conséquence tragique de la mondialisation menace les agriculteurs des pays en développement d'Afrique ou d'Asie où des millions d'hommes et de femmes risquent d'être chassées de leurs terres ancestrales. Aucune région du monde n'est épargnée : le berceau américain, le Brésil et l'Argentine, l'Europe occidentale, l'Ukraine et la Russie, l'Afrique, l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Sud-est asiatique et la Chine... Que vont-ils devenir ? Ce cri d'alarme nous alerte sur les dangers de la logique capitaliste en marche.

10/2012

ActuaLitté

Philosophie

La saga des intellectuels français. Tome 1, A l'épreuve de l'histoire (1944-1968)

Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure. Le premier volume, 1944-1968, couvre les années Sartre et Beauvoir et leurs contestations, les rapports contrastés avec le communisme, le choc de 1956, la guerre d'Algérie, les débuts du tiers-mondisme, l'irruption du moment gaullien et sa contestation : un temps dominé par l'épreuve de l'histoire, l'influence du communisme et la progressive désillusion qui a suivi. Le second volume, 1968-1989, va de l'utopie gauchiste, de Soljenitsyne et du combat contre le totalitarisme, à la "nouvelle philosophie", l'avènement d'une conscience écologique, la désorientation des années 80 : un temps marqué par la crise de l'avenir et qui voit s'installer l'hégémonie des sciences humaines. Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan. Le sujet a déjà suscité une énorme bibliographie, mais une fresque de pareille ampleur est appelée à faire date.

09/2018

ActuaLitté

Philosophie

La saga des intellectuels français. Tome 2, L'avenir en miettes (1968-1989)

Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure. Le premier volume, 1944-1968, couvre les années Sartre et Beauvoir et leurs contestations, les rapports contrastés avec le communisme, le choc de 1956, la guerre d'Algérie, les débuts du tiers-mondisme, l'irruption du moment gaullien et sa contestation : un temps dominé par l'épreuve de l'histoire, l'influence du communisme et la progressive désillusion qui a suivi. Le second volume, 1968-1989, va de l'utopie gauchiste, de Soljenitsyne et du combat contre le totalitarisme, à la "nouvelle philosophie", l'avènement d'une conscience écologique, la désorientation des années 80 : un temps marqué par la crise de l'avenir et qui voit s'installer l'hégémonie des sciences humaines. Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan. Le sujet a déjà suscité une énorme bibliographie, mais une fresque de pareille ampleur est appelée à faire date.

09/2018

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Economie de la firme-monde. Pouvoir, régime de gouvernement et régulation

Les firmes-monde sont devenues des entités économiques et politiques dont l'hyperpuissance doit être raisonnablement régulée. D'immenses firmes dominent l'environnement oligopolistique international. Ces firmesmonde développent diverses stratégies de désintégration verticale globale, d'innovation (y compris environnementale), de différenciation, de concentration, d'exportation, ou bien encore de R&D qui s'érigent en véritables modèles de croissance. Aussi, elles institutionnalisent dans la sphère économique et entrepreneuriale les nouveaux modèles d'affaires et les nouvelles pratiques de management des relations intra et inter-organisationnelles. Et parce que les firmes-monde dessinent le paysage industriel mondial et façonnent les économies de marché modernes, elles suscitent l'intérêt de l'opinion publique, mais aussi des institutions politiques qui les placent régulièrement au centre des réformes économiques, tant en matière de compétitivité que de régulation sociale. Cet ouvrage a pour finalité, d'une part, de transmettre aux lecteurs des connaissances nouvelles sur la nature, les frontières et les règles d'organisation des firmes-monde à l'aune de l'évolution du système capitaliste et, d'autre part, de les initier à l'analyse des régimes de pouvoir et de gouvernement de ces entreprises géantes mondialisées. Le lecteur sera à même de comprendre les grands enjeux de démocratisation et de responsabilisation de ces entités politico-économiques, afin de contribuer au débat sur le développement durable et la croissance inclusive. Les firmes-monde sont des biens communs privés qui doivent éclairer le chemin d'une nouvelle démocratie industrielle. Sans leur concours, l'on ne peut envisager l'émergence d'un compromis productif susceptible de répondre aux enjeux de régulation économique et sociale du capitalisme du XXIe siècle.

09/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Contes et légendes d'Espagne

Contes et légendes d'Espagne : Paradoxalement, on connaît souvent mieux l'univers merveilleux des peuples lointains, tels les Japonais ou les Inuits, que de nos voisins immédiats comme s'ils étaient privés d'imagination. Or, il n'en est rien. Chaque région en a des florilèges qu'elle raconte dans sa propre langue. Ainsi, la grande passionnée du conte espagnol, Caterina Valriu, qui parcourt son pays natal en collectant et racontant les histoires merveilleuses, a sélectionné pour nous plus de 150 récits sur le thème des origines. Ils étaient contés à l'origine en espagnol, catalan, galicien et basque. Dans cette sélection, on rencontre à plusieurs reprises le très populaire roi Jaume I — le roi Jacques le Conquérant — vénéré encore aujourd'hui comme le vainqueur des Maures. D'autres contes déclinent de manière originale  des motifs universellement connus : ainsi, un riche héritier en quête d'une fiancée capable de partager son amour pour les coutumes anciennes (qui nous fait immédiatement penser à Don Quichotte), parcourt le monde entier et accède au royaume au-delà des nuages. Il finira par y trouver sa dulcinée et par la même occasion enseigner aux habitants de ce pays merveilleux un peu paresseux l'art de travailler le fer et la pierre, de construire des moulins. C'est l'origine du tonnerre ou des éclairs qui parviennent jusqu'ici-bas. De même, dans cet univers fabuleux où les hommes et les animaux parlent encore la même langue, on fait connaissance avec l'homme qui négocia l'allongement de sa vie mais … aux dépens des différents animaux qui lui cédèrent chacun quelques années de leur pénible existence. Un marché dont nous profitons encore aujourd'hui !

02/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

Ci-gît le Congo Brazza... Sassou-Ngesso m'a tuer

Constant était à la retraite, sans ressources. Âgé de 65 ans, il avait vu se succéder tous les chefs d'État, avides de son argent, l'argent de sa terre. Malgré la retraite, sa vie n'était pas un long fleuve tranquille surtout avec les nombreux rapides du Congo… Il vivait à Bacongo, abandonné par les pouvoirs publics, déserté par la police, qui de temps à autre, venait exercer son racket. Bien sûr, dans les autres quartiers c'était peut-être pareil là-bas aussi… En ce matin de mai, il se réveilla après une nuit très agitée. Sans eau, harassé par la faim, il s'adossa au pied d'un arbre, à l'ombre, pour aspirer à un peu de repos avant de repartir. Subitement, il remarqua une agitation inhabituelle dans les rues. Qu'y avait-il donc de changé ? Les gens étaient dehors comme tous les jours, mais il lui semblait qu'ils riaient tous, avec un livret vert à la main. Enfin, il en découvrit un sur un étal. Il s'intitulait : Bonne gouvernance pour le Congo-Sangha. Il sourit et son visage s'illumina. Dans son rêve, Constant voyait l'émergence d'une société civile et d'une classe moyenne qui s'adonnaient à l'enthousiasme, qui allait devenir le cadre de vie de la Nation toute entière. Une force novatrice était née, entraînant tout le Congo-Sangha vers des lendemains meilleurs. L'histoire était en marche – comme dit le proverbe arabe : "La pensée a des ailes. Nul ne peut arrêter son envol." –, pour qu'enfin la devise du gouvernement soit de fait : Unité, Travail, Progrès !

10/2016

ActuaLitté

Littérature française

Tanger 54

Qui est l’auteur du dessin que l’acteur Gérard Desarthe achète sur un marché normand en juillet 2010 ? D’où vient ce pastel figurant un jeune arabe ? Le nom de William Burroughs y est-il inscrit comme une signature ou comme une dédicace ? Mona Thomas, amie de l’acteur et critique d’art, flaire aussitôt l’énigme et mène l’enquête, intriguée par des indices aussi mystérieux que prometteurs. Pourquoi ce portrait a-t-il fait un si long trajet et n’est répertorié dans aucun catalogue ? Mona Thomas se voit embarquée dans le Tanger des années 1950, lieu d’élection de la Beat Generation, qui y vivait alors une aventure artistique hors du commun où paradis artificiels, prostitution, homosexualité, fêtes et rencontres se mêlaient dans une apparente harmonie. Elle y croise, parmi tant d’autres, l’écrivain américain Paul Bowles, revisite l’oeuvre et l’existence torturée de Francis Bacon, et approche Ahmed Yacoubi, jeune peintre et modèle tangérois vers qui tout converge. La quête de Mona Thomas est devenue un livre haletant, séduisant, qui interroge la vie au coeur de la création artistique, la place du modèle et celle du mécène, l’amour et sa part d’autodestruction, et dit une époque et un contexte où, pour 500 pesetas, on préférait s’offrir un garçon plutôt qu’un tableau. Elle pose également des questions essentielles : comment authentifier une oeuvre ? Qui décide de sa valeur ? Comment considérer les « rebuts » de l’artiste ? Mais alors, qui est l’auteur du dessin ? L’hypothèse que propose Mona Thomas est pour le moins audacieuse et porte le lecteur vers un épilogue sidérant et lumineux.

02/2012

ActuaLitté

Beaux arts

Glassbox

Créé en 1997, Glassbox a récemment célébré son vingtième anniversaire. A cette occasion, l'équipe actuelle a souhaité présenter plus de 150 projets parmi ceux conduits au cours de ces deux décennies, confrontant différents documents d'archive (photographies, supports de communication, plans...) aux textes des contributeurs qui viennent éclairer d'un regard singulier le déroulement de cette histoire et son inscription dans un contexte culturel en transition. A cette époque, la scène parisienne institutionnelle est essentiellement constituée du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et du Centre Pompidou, le marché ne compte que quelques galeries parisiennes, et le Palais de Tokyo en est encore au stade de projet. C'est une période durant laquelle émergent les premiers lieux gérés par des artistes, et où le collectif semble être un mode de fonctionnement efficient. Glassbox, fondé par quelques étudiants des Beaux-Arts de Paris, étend rapidement ses activités en se renouvelant au gré des déménagements, et en se transmettant à la génération d'artistes suivante, comme espace d'expérimentation et de rencontre. Cet ouvrage est l'occasion pour l'un des premiers artist-run spaces parisiens (et l'un des derniers survivants de cette époque) de revenir sur le contexte de sa création mais aussi de le confronter aux mutations de la scène culturelle et à sa professionnalisation, avec le développement de la figure du critique et du commissaire. Au-delà d'un retour sur expérience par les équipes des différentes périodes et des artistes ayant participé au projet, l'ouvrage propose une réflexion plus globale sur les conditions d'émergence des lieux indépendants et collectifs, et leur inscription dans la scène institutionnelle et artistique.

09/2019

ActuaLitté

Romans de terroir

La Malebête

Nous sommes dans le pays du Gévaudan où le héros croise sur le marché du petit village de Monistrol d'Allier une jeune femme qui le regarde d'une manière étrange. Il rêve alors qu'il est lié avec cette inconnue. Et que s'il est venu ici, c'est parce qu'il doit la délivrer d'une malédiction qui règne encore dans cette région reculée où subsistent des peurs millénaires. Entre rêve et réalité, au travers de ces paysages grandioses, il va douloureusement chercher cette jeune femme qu'il l'a peut-être déjà connue et aimée dans le passé. Il va trouver ses certitudes au contact de l'Allier, la rivière la plus sauvage de France, avec laquelle il se découvre des liens qui vont eux aussi au delà du réel. Cette épopée de l'autre côté du miroir, va également le faire plonger au coeur de la plus terrible des malédictions, celle ci bien réelle, qui a frappé la région voici deux siècles et demi, lorque la fameuse "Bête" du Gévaudan a terrorisé toute la région pendant quatre ans, de 1763 à 1767, en tuant plus de deux cent personnes. Va-t-il rêver ou réellement risquer sa vie pour arracher muse des griffes d'un mystérieux éleveur de faucons, et de "chiens de guerre", qui semble avoir un lien étroit avec la " Malebête ", l'animal maléfique du Gévaudan ? Et trouvera-t-il ici la nouvelle vie qu'il a toujours désiré sans s'en rendre compte, en même temps qu'il découvrira enfin la vérité sur cette Bête du gévaudan, que personne ne connait encore aujourd'hui avec certitude ?

03/2017

ActuaLitté

Histoire de France

La guerre du blé au XVIIIe siècle. La critique populaire de la liberté économique

Tout comme le droit et la politique, l'économie est une science morale : ce qui s'est soudain obscurci lorsqu'une nouvelle politique économique chercha à imposer la sienne dans le secteur de la production et du marché des subsistances. La Guerre du blé, au XVIIIe siècle, fut l'expression de cette lutte entre deux morales l'ancienne établissait un prix accessible à tous, la nouvelle un prix spéculatif, dépassant les revenus d'une importante partie de la société. En Angleterre, le grand historien Edward P. Thompson découvrit les formes de résistance du peuple, mourant de faim devant des monceaux de blé, et nomma ce qui l'animait : économie morale du peuple. En France, la Guerre du blé fut une des causes de la Révolution de 1789, mais c'est précisément la révolution qui permit d'inaugurer une expérience d'économie politique populaire, dont le principe du droit à l'existence et aux moyens de la préserver imposait ces limites à l'économique. En Angleterre, le gouvernement dut combattre la Révolution française, car elle y ravivait une grande espérance et, de 1795 à 1830, il prépara la "révolution industrielle" en écrasant la résistance populaire, ajoutant à la souffrance de la destruction des protections du travail celle de la répression d'une révolution sociale avortée. Cette histoire, qui remet en lumière l'économie morale démasquant l'instauration d'un homo economicus dépouillé de son humanité, se révèle le fruit d'une vaste culture populaire, que l'on retrouve partout dans le monde et dans des périodes historiques aussi anciennes que récentes : elle nous parle la langue sensible d'un humanisme universel qui cherche à se reconstituer, en commun.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le corps de mon ennemi

Qui a tué le célèbre avant-centre King Laminette ? C'est l'énigme qui serpente à travers l'enquête qu'a entreprise le narrateur. Car, pour ce crime, c'est lui qui a été condamné. Sorti de prison, le voici face à la ville qui a été le théâtre de sa vie tumultueuse. Tel un somnambule furieux, ivre de vérité, il part à la recherche du "corps de son ennemi". Et se profile une autre question : qu'a-t-il fait de sa vie ? Repassant par chaque lieu de son existence où se bousculent toutes sortes de gens, stripteaseuses, magnats du textile, femmes du monde, travestis, croupiers, jeunes filles, putains, l'ex-taulier du Number Five s'enfonce de plus en plus profondément dans les mécanismes sociaux et autres qui l'ont broyé. Il n'y a plus ni présent ni passé. Il n'y a plus que cette ville et cet homme en marche. Mais ce n'est pas en vaincu qu'il avance dans cette jungle. Avec sa brutalité, avec cette passion qui le brûle, mais aussi parfois avec des rages de tendresse, il ira jusqu'au bout non seulement de sa vengeance mais aussi de la vérité. Grâce à son écriture à la fois éclatante et rapide, Félicien Marceau a construit un riche et bouleversant roman, picaresque, violemment ancré dans notre époque, où le Bien et le Mal, l'innocence et la culpabilité, inextricablement mêlés, ont renversé tout ordre des valeurs. C'est pourquoi l'on va de surprise en surprise, de coup de théâtre en coup de théâtre, en compagnie d'un auteur qui se livre à fond au bonheur d'inventer et de raconter.

03/1975

ActuaLitté

Littérature française

Journal. 1922-1989

"Un livre qui ne serait ni journal intime ni oeuvre en forme, ni récit autobiographique ni oeuvre d'imagination, ni prose ni poésie, mais tout cela à la fois. Livre conçu de manière à pouvoir constituer un tout autonome à quelque moment qu'il soit interrompu, par la mort s'entend. Livre, donc, délibérément établi comme oeuvre éventuellement posthume et perpétuel work in progress" (Journal, 26 septembre 1966). C'est par ces mots que Michel Leiris évoque son journal, qu'il a tenu presque sans interruption de 1922 à 1989, et qui deviendra la pierre angulaire de ses écrits à ta fois poétiques, autobiographiques et ethnographiques. Prises sur le vif, composées au fil des jours, suivant les événements, au gré des humeurs, des voyages, des rencontres ou des discussions, les notations consignées reflètent le mouvement des pensées et des inventions de leur auteur. Procédant par touches et retouches, il a cherché non seulement à se peindre à la manière des clairs-obscurs flamands, mais à épouser la marche du monde, au risque de n'y suivre que des fantômes ou de n'y percevoir que des braises. Comme une conversation "à bâtons rompus" avec soi-même, ce Journal fait voir "du dedans" les attraits - les déconvenues aussi - que Leiris a eus pour le surréalisme, la psychanalyse, l'existentialisme... ou pour les luttes prolétariennes, les révoltes anticolonialistes et tes prises de position tiers-mondistes qui ont marqué tout le XXe siècle. Presque trente ans après sa première publication, cette nouvelle édition, entièrement revue à l'aune des études et découvertes récentes, place désormais l'auteur au premier rang du monde des arts, des lettres et des idées.

01/2021

ActuaLitté

Economie

Cours d'économie politique. Et autres essais

Jean-Baptiste Say (1767-1832), le plus grand économiste français du début du XIXe siècle, a déployé durant toute son existence une activité intense dans de multiples domaines : enseignant à l'Athénée puis au Collège de France, journaliste, entrepreneur dans l'industrie du coton et émissaire du gouvernement (1814). Il a connu de son vivant une grande notoriété et son œuvre a été abondamment traduite, ce qui lui valut d'entretenir des relations parfois chaotiques avec les principaux tenants de l'école classique anglaise (Ricardo, Malthus, Mill). Les quatre essais présentés ici (De l'Angleterre et des Anglais (1815), Cours à l'Athénée, Lettres à Malthus (1820), Catéchisme d'économie politique (1815) montrent l'originalité d'une œuvre dont les apports essentiels sont la place donnée à l'économie politique dans la société moderne, la figure centrale de l'entrepreneur et la loi des débouchés. Pour Jean-Baptiste Say, l'économie politique est un savoir pratique. Elle permet à la société industrielle de surmonter ses crises par une meilleur connaissance des lois de la production, de la distribution et de la consommation. A ce titre, elle doit être largement diffusée dans le corps social. Pour autant, la théorie n'est pas absente de l'œuvre de Say. Dans son système de la répartition fondée sur le fonctionnement d'un ensemble de marchés, l'entrepreneur tient une place prépondérante. Ses qualités de jugement et ses capacités à affronter les incertitudes du marché font de lui l'agent principal de la production. Cette théorie se veut claire et accessible à tous. Ces Cours d'économie et autres essais témoignent également des qualités didactiques d'un grand économiste à redécouvrir.

01/1996

ActuaLitté

Couple, famille

Le guide des prénoms. Tout pour bien choisir le prénom de votre bébé, Edition 2022

Cautionnée par le magazine Parents, la référence des guides des prénoms ! Plus de 10 000 prénoms, des tops thématiques et de l'espace pour s'approprier le livre ! A redécouvrir avec l'enfant plus tard... Trouver un prénom pour son bébé à naître est l'une des grandes décisions des futurs parents ! Tout a été étudié dans cet ouvrage - le plus complet du marché - pour que la recherche du prénom de bébé soit aisée, riche, avertie et sereine. On y trouve : - un "tutorat' expliquant comment choisir le prénom, les règles, les implications mais aussi les prénoms en vogue et le carnet rose des people. - une partie à personnaliser avec test, réponses au test, arbre généalogique, short list du papa et de la maman (et un système de picto à colorier au fil du livre pour marquer et repérer facilement les prénoms qu'on aime au fil de la lecture). - un corpus séparé fille / garçon, présentant plus de 3 000 entrées de prénoms, plus de 7 000 variantes, 30 tops thématiques : les prénoms médiévaux, les prénoms du cinéma, les prénoms rares, les prénoms régionaux, les prénoms Bobo, les prénoms bibliques, les prénoms de la mythologie, les prénoms de contes de fées... - Pour chaque entrée de prénom on trouve : étymologie / date de fête / traits de caractère / couleur / nombre / variantes / personnages célèbres associés (dont le saint patron ou le héros de la mythologie) et les statistiques associées (en hausse - en baisse / fréquent - rare / âge moyen de personnes portant ce prénom) - Les prénoms de filles les plus populaires en 2021 - Les prénoms de garçons les plus populaires en 2021

ActuaLitté

Sociologie

Oeuvres complètes. Volume 1

" Ivan Illich a été à l'origine de débats célèbres dont le thème était la contre-productivité des institutions modernes au-delà de certains seuils, les institutions productrices de services, comme les écoles, les autoroutes et les hôpitaux, éloignent leurs clients des fins pour lesquelles elles ont été conçues. Ivan Illich fut le plus lucide des critiques de la société industrielle. II voulut en écrire l'épilogue et il le fit. Jadis fameuses en France, les "thèses d'Illich" ont peut-être été oubliées, mais jamais elles n'ont été infirmées. Après elles, la société industrielle a perdu toute justification théorique. Elle ne tient debout que grâce à l'hébétude de ses membres et au cynisme de ses dirigeants. Toutefois, plutôt que de débattre des thèses qui la dérangent, l'huître sociale s'en est protégée en les isolant. II est temps d'affirmer que l'œuvre d'Illich n'est pas une perle rare mais une réflexion fondée sur un solide sens commun. II faut briser la gangue dans laquelle elle a été enfermée afin de libérer son inquiétant contenu. Alors que tous les bien-pensants croyaient encore aux promesses du développement, Illich montra que cette brillante médaille avait un revers sinistre : le passage de la pauvreté à la misère, c'est-à-dire la difficulté croissante, pour les pauvres, de subsister en dehors de la sphère du marché. Ses livres vinrent secouer la soumission de chacun au dogme de la rareté, fondement de l'économie moderne. " Ce volume comprend : Libérer l'avenir, Une société sans école, Energie et équité, La Convivialité et Némésis médicale.

01/2004

ActuaLitté

Théâtre

Le théâtre amateur. Guide pratique

La magie du théâtre est probablement aussi ancienne que l'homme lui-même. Avant de transformer le réel, on demande au rêve sa représentation. Le sorcier originel était un acteur. facteur, aujourd'hui, est toujours un sorcier. Mais pour arriver à la perfection du spectacle, il faut longuement s'y préparer, pour soi et pour les autres. Dans cette nouvelle édition de son guide pour Le théâtre amateur, - Maurice Chevaly - lui-même acteur, metteur en scène et auteur d'ouvrages théoriques sur le théâtre - ne cache rien du long chemin initiatique qui mène à la scène : les origines du jeu dramatique et ses différents genres (revues, récitations chorales, expression dramatique mimée, parlée et chantée, farces, fables, monologues), l'éducation corporelle et la gymnastique du comédien (décontraction, éducation rythmique, expression corporelle pour le théâtre et le cinéma : marche, tenue en scène, expressions physionomiques, port du masque) et surtout les trois grandes techniques culturelles : la relaxation, l'improvisation muette et parlée (nombreux thèmes à développer) et la diction, qui aboutissent enfin à la représentation scénique. Tous ces apports, toujours illustrés par de nombreux exercices individuels ou collectifs, sont adaptés aux troupes de théâtre, notamment les troupes d'amateurs et les troupes jeunes, au théâtre à l'école ou à l'air libre (colonies de vacances, veillées et feux de camp) et aux ateliers artistiques. Sans oublier les incontournables périphériques que sont les décors, les costumes, le maquillage, la musique de scène et les bruitages. Des bibliographies thématiques et une approche du répertoire des pièces pour les enfants, les jeunes et les adultes, complètent harmonieusement un ouvrage indispensable sur tous les terrains de l'expression théâtrale.

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Légendes au carré

Ce petit livre a une histoire. Il est né en 1966 d'une sorte de ping-pong nocturne ayant pour origine un carré blanc, nu, dépouillé, élémentaire. Ses angles droits et ses quatre côtés réclamaient une légende. Celle-ci jaillit, une autre suivit, puis une troisième, à 2 heures du matin il y en avait plus d'une cinquantaine. De quoi faire un bouquin, fonder une maison d'édition (Les Éditions du book émissaire) et partir à la conquête des libraires. Ce fut un succès en Suisse romande, et même dans quelques librairies parisiennes. On raconte qu'un auteur français débarqua un jour dans une boutique des Escaliers du Marché à Lausanne, avisa une pile de Légendes au carré et s'exclama : « Vous l'avez encore ! Il est épuisé à Paris ! » Le livre se vendait à l'époque 4 francs. Quarante-neuf ans plus tard, il est devenu pour le moins « collector » et est proposé par un vendeur de livres de St-Martin sur/Lavezon, France, au prix de 45 euros + 13 euros de frais de port. Amazon en conserverait un à 39,99 euros. Aujourd'hui, grâce à un éditeur ayant le goût des antiquités et de l'humour, le livre renaît dans une version actualisée et augmentée. Cette renaissance s'accompagne des hourras de générations qui ont eu l'infortune de ne pas découvrir Légendes au carré en 1966. L'occasion leur est offerte de se rattraper en 2015 et de pouvoir, à leur tour, célébrer le carré, figure artistique aussi estimable que les tournesols, les nymphéas et les demoiselles d'Avignon.

08/2015

ActuaLitté

Droit

Droit de la monnaie électronique

Le droit de la monnaie électronique est tout jeune et s'insère dans un autre, celui des services de paiement, qui n'est guère plus ancien. Il prend sa source dans une directive européenne du 16 septembre 2009 dite "DME 2", transposée en France, dans le Code monétaire et financier, par une loi du 28 janvier 2013. Au-delà encore, le nouveau droit des paiements et de la monnaie électronique s'inscrit dans une remarquable ambition politique qu'est la construction d'une Europe des paiements à travers le projet SEPA (Single Euro Payments Area). Exposer le droit de la monnaie électronique suppose ainsi de dépasser les frontières nationales. L'ouverture du marché des paiements électroniques est prometteuse. Son économie ne cesse d'attirer de nouveaux entrants. Des acteurs para-bancaires peuvent désormais offrir des services de paiement innovants : les établissements de paiement et les établissements de monnaie électronique. Le statut de ces derniers (agrément, passeport européen, règles prudentielles), la réglementation de leurs activités sont présentés pour la première fois dans le détail selon une approche résolument pratique et didactique. Mais la notion même de monnaie électronique fait débat : est-elle bien une monnaie à part entière ? Se distingue-t-elle véritablement de la monnaie fiduciaire, d'un côté, de la monnaie scripturale, de l'autre ? A quoi se reconnaît-elle dans le foisonnement des nouveaux moyens de paiement électronique ? Les réponses ne sont pas simples à donner et méritent que l'on définisse au plus près la notion même de monnaie électronique. Cet ouvrage s'inscrit dans une optique de clarification du corpus réglementaire.

11/2014

ActuaLitté

Faits de société

Je tape la manche. Une vie dans la rue

Jean-Marie Roughol a passé plus de vingt ans dans la rue. Un soir, alors qu'il "tape la manche", il propose à un cycliste de surveiller son vélo. Ce cycliste, c'est Jean-Louis Debré. De leur rencontre et de celles qui suivront naîtra, entre le SDF et le président du Conseil constitutionnel, une singulière relation de confiance. Au point que, avec l'aide de Jean-Louis Debré, Jean-Marie Roughol a accepté d'écrire son histoire. C'est un témoignage sans fard et sans complaisance que livre ce "môme de la cloche" de 47 ans. Du XIXe arrondissement de son enfance aux trottoirs de la très chic rue Marbeuf, Jean-Marie Roughol déroule les années de galère : la jeunesse chaotique, les premières "tapes", les amitiés, les amours et les enfants abandonnés ou quittés... De squats en bouches de métro, de parcs en chambres d'hôtel miteuses, on plonge avec lui dans le quotidien âpre des marginaux, parmi les êtres humains qu'on choisit le plus souvent de ne pas voir, au coeur de la violence, de la peur, du dénuement mais également de la débrouille, de la solidarité et des copains... Jean-Marie raconte aussi l'univers de la mendicité. "Taquiner" ou "attendre le pèlerin" s'apparente à un véritable métier qui s'exerce sur un marché dicté par ses propres lois, sa concurrence... où il faut savoir conquérir et protéger son territoire. S'il dépeint un monde dur, terrible et en pleine mutation, il reconnaît que le jour où il n'aura plus la force et qu'il devra abandonner la rue, elle lui manquera, c'est certain.

10/2015

ActuaLitté

BD tout public

Spirou, Tintin et Cie, une littérature catholique ? Années 1930 / Années 1980

On oublie fréquemment que la bande dessinée belge d'expression française, terreau de l'école dite " franco-belge ", s'est épanouie dans un environnement chrétien. Les deux " pères fondateurs ", Hergé et Jijé, ont publié leurs premières séries avec des bulles dans des journaux catholiques. Certes, les deux périodiques spécialisés qui, après 1945, s'imposent sur le marché belge, puis conquièrent le public hexagonal, à savoir Spirou et Tintin, ne sont pas des supports confessionnels. Mais ils sont nés dans des milieux catholiques, et se sont appuyés, au moins à l'origine, sur des réseaux de diffusion chrétiens. La production franco-belge de " l'âge d'or ", c'est-à-dire celle des années 1930-1950, est donc imprégnée, à des degrés divers, de références catholiques. C'est l'époque des grandes biographies " chrétiennes ", comme le Don Bosco de Jijé. Nombre de fictions font par ailleurs intervenir des figures catholiques : pieux chevalier, scout débrouillard, ou encore missionnaire conquérant. Qu'on songe au Chevalier blanc, à la Patrouille des Castors, à Tintin au Congo ! A travers la bande dessinée franco-belge " classique ", perce finalement tout un imaginaire catholique ", imaginaire qui reste pour l'essentiel en phase avec un discours ecclésiastique de reconquête. Les années 1960-1970 sont marquées par un mouvement de " laïcisation " de la bande dessinée franco-belge, avec l'affirmation du journal français Pilote. Mais cette rupture ne doit pas dissimuler certaines permanences. Scouts et pieux chevaliers continuent à s'illustrer dans les pages de Spirou et de Tintin. Les figures chrétiennes de " l'âge d'or " seront d'ailleurs de nouveau convoquées au cours des années 1980, sous le mode parodique, par des dessinateurs comme Chaland...

01/2010

ActuaLitté

Poésie

Mathématique générale de l'infini

Comme tous les poètes décisifs, Serge Pey ne ressemble à personne. Il a inventé sa voix verticale, cet aplomb du verbe qui ne tombe pas de haut, mais passe d'horizon en horizon, et au delà. Il a inventé son rythme, cette pulsation qui jette le sang des talons à la tête. Il a inventé sa parole qui est, sans distance aucune, une action, qui est un souffle, une énergie, un feu incarné. Car avec lui, la poésie tape du pied, devient vertige, envoûtement et libération de chaque fibre du corps. Accroché à ses bâtons d'écriture comme à des mâts naufragés, Serge Pey tangue et danse, flambe et profère. Il est le troubadour voué à la marche ascendante, le chaman des révélations violentes, celui qui énonce et relie l'ensemble des destins foudroyés, des murmures étouffés, des secrets bannis. Sa scansion accueille toutes les migrations du sens, toutes les métamorphoses du chant. Il est l'homme que le cri des origines et la rumeur des âges engagent au présent. Il entend et répercute ce qui d'ordinaire se tait : de l'exaltation massacrée au lancinant retour des suicidés de la société, de la jubilation d'être à l'irradiante tendresse des dépossédés. A la lecture de ses poèmes, on perçoit combien Serge Pey empoigne le monde, combien son univers mental et sonore requiert une bouche en transe, des expirations inspirées, des rondes rauques ou extatiques. Dans son sillage, les échos, les tempos sans fin, les éclats, sont ceux d'un semeur de syllabes qui serait également un oracle de grand vent. Mathématique générale de l'infini est un ensemble de poèmes inédits.

03/2018

ActuaLitté

Histoire de France

Mai 68 contre lui-même

Le pouvoir en place, qui, il y a un an, en exaltant le "Penser Printemps", espérait que la renaissance de la nature s'accompagnât de la rédemption de l'individu par le truchement de l'action collective, qui libère et émancipe, car chacun y prend part, à égalité, entend à présent célébrer dans une communion prétendument nationale le cinquantième anniversaire des événements de Mai 68. Eh bien, soit ! Rappelons au bon souvenir des amnésiques quelle fut réellement cette grande fête ultra-libérale et ce qu'il en fut du vent de liberté qu'elle prétendit insuffler. Cet " esprit de Mai " servit en vérité de paravent à la mutation du capitalisme de papa en hyper-capitalisme à vocation planétaire. Au printemps de cette année-là, il y a cinquante ans tout juste, le capitalisme s'est paré d'habits neufs. Une toilette de printemps en quelque sorte... ludique, marginale et libidinale, que l'inconsciente jeunesse fut chargée de disposer. Les motifs ? L'anticapitalisme : nous sommes alors encore à l'époque où pour beaucoup le communisme n'a pas cessé d'incarner la Terre promise. L'anti-impérialisme : l'affreuse guerre du Vietnam fait des ravages, affectant, outre les victimes civiles et militaires, l'image des Etats-Unis dans le monde. Dire ce qui advint en Mai 68, c'est dire l'histoire d'un paradoxe. La France fut secouée par une agitation inouïe, mais à contre-sens des buts et des idéaux affichés. De Gaulle, tenant du reliquat d'un certain ordre traditionnel, gênait le mondialisme en marche. Il fallait à tout prix l'évincer. Ce fut fait, et bien fait !

05/2018

ActuaLitté

Poésie

Haïkus de chez nous

L'auteur, poète congolais, trouve aujourd'hui dans le haïku, forme de poème en trois vers ayant respectivement 5, 7, et 5 syllabes, un authentique moyen pour suggérer des émotions, des événements du temps qui passe. Le choix de cette forme poétique était bien conscient puisque le poète célèbre les "haïkus de chez nous". Sans doute parce que "nous" sommes, en Afrique, dans l'univers de la parole, et que le mot contient assez de force pour suggérer des émotions, des sentiments. Mais surtout parce que la plume "immédiate" du poète, en secouant nos certitudes et nos "endormissements", nous révèle le monde réel. Derrière les mots, nous découvrons, soudain, l'abâtardissement d'un monde où, sous les couleurs du bestiaire, les maîtres de l'exploitation sont toujours à l'affût d'un marché international de la duperie où sont toujours présents les rapaces de la spoliation économique, avec leurs calculs maléfiques et leurs prétentions philanthropiques, un monde dans lequel les acteurs internes prennent en otage les rêves du peuple à l'aide de fausses institutions, du mensonge électoral et de proclamations démagogiques. Comment s'étonner, dès lors, des migrations par vagues au-delà des océans ? Un monde chaotique en somme. Mais le poète nous apprend que DEMAIN est une réalité car, précise-t-il, "Je suis le rêve dur / Qui hantera vos jours et nuits." Ce recueil plein de vie est un exemple de réécriture formelle qui nous enchante puisqu'au bout du haïku, dans nos "Républiques du silence", il y a la liberté reconquise : "Cinq syllabes ou six syllabes / Sept syllabes ou huit syllabes / Le haïku debout".

11/2017

ActuaLitté

Beaux arts

L'atelier de Rembrandt. La liberté, la peinture et l'argent

A l'origine, une durable légende : celle d'un Rembrandt, génie isolé, solitaire, incompris de ses contemporains et qui, pourtant, par ses gravures comme par ses peintures, devait révolutionner l'art occidental. Puis vint l'heure des experts, qui désattribuèrent nombre de chefs-d'oeuvre que l'on croyait exécutés par Rembrandt : ces tableaux, dont des plus fameux, auraient été le fruit du labeur d'élèves. On distingua dès lors la peinture de Rembrandt et la peinture rembranesque, l'oeuvre unique du Maître et la multiplication par les soins de son atelier de tableaux à la Rembrandt. Aujourd'hui, avec l'ouvrage de Svetlana Alpers, on comprend enfin cette situation paradoxale d'un artiste affirmant le caractère unique et singulier de son oeuvre grâce à la reproduction par d'autres de ses thèmes et de son style. Tout se joue dans l'atelier de Rembrandt, ce monde en soi où règne le peintre, pliant les désirs de ses clients à sa volonté de créer des valeurs artistiques qui lui soient propres. Rembrandt refuse de se conformer aux goûts et aux canons de représentation des mécènes. Sa peinture est l'affirmation originale de l'autonomie de l'artiste, de sa liberté que fonde et nourrit la production pour le marché : car désormais c'est l'échange ou la vente auprès du public qui établit la valeur d'une oeuvre. Dans l'atelier de Rembrandt, c'est tout simplement le statut et le rang de l'artiste moderne qui se fabriquent, ouvrant une page décisive et nouvelle dans l'histoire des peintres et de la peinture en Occident.

12/1991

ActuaLitté

Histoire de France

Karstjäger. Du SS-Karstwehr-Bataillon à la 24 Waffen-Gebirgs-Division der SS

Voici l'histoire de la 24. Waffen-Gebirgs (Karstjäger)-Division der SS. Pour la première fois nous découvrons cette histoire, l'emblème de cette unité allemande de chasseurs alpins, bataillon devenu progressivement une division, à effectifs réduits, du 19 novembre 1942 au 8 mai 1945. Elle sera engagée dans la lutte contre les partisans en Italie du Nord-Est et en Slovénie. Ce livre est un rare travail historique très documenté et pourvu d'une iconographie considérable et unique. Cet ouvrage est issu d'un travail historique exceptionnel. Les historiens les plus compétents ne savaient, jusqu'à présent, quasiment rien de cette unité. Karstjäger n'était qu'un numéro de division avec quelques lignes de texte historique et quasiment aucune photo. Les auteurs ont réussi à en rassembler plus de huit cents et à reconstituer un véritable journal de marche, précis, alors qu'il n'y a plus d'archives du côté allemand. C'est donc une lacune béante de l'Histoire qui vient d'être comblée, d'autant plus que la disparition maintenant rapide des témoins ne permettra plus un tel travail. C'est un ouvrage de référence miraculeusement sorti du néant. Le sujet est difficile : la guerre de partisans a été particulièrement acharnée et féroce, de part et d'autre, dans cette partie de l'Italie et de la Slovénie. Mais cette unité présente en outre l'intérêt de la mise en application des nouvelles méthodes de combat "antibandes", c'est l'intérêt de cette contribution à l'Histoire de l'avoir présentée. Les combats dans le Karst précèdent ceux qui sont encore menés dans certaines régions du monde, dont l'Afghanistan.

01/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

Anna et Mister God

L'histoire que Fynn raconte aujourd'hui s'est passée il y a une trentaine d'années. Fynn avait dix-neuf ans, il rôdait dans le quartier des docks de l'East End londonien, un soir brouillardeux de novembre, et il découvrit, assise sur une marche, une petite fille crasseuse, meurtrie et terrifiée. Il l'emmena chez lui et la confia à sa mère, vigoureuse Irlandaise qui accueillait tous ceux et celles que ses enfants lui amenaient. Anna avait pour intérêt principal dans l'existence sa familiarité avec Dieu, "Mister God ". Elle comprenait le sens de la vie et la signification de l'amour. A six ans, elle était théologienne, mathématicienne philosophe poète et jardinière. A sept ans elle mourut dans un accident, son beau visage traversé d'une petite grimace, et disant : " Fynn, j'parie que Mister God m'laissera entrer au ciel à cause de ça. " Fynn évoque toute cette histoire en disant de lui-même : "Je m'appelle Fynn. Enfin ce n'est pas mon vrai nom, mais quelle importance ? Tous mes amis m'appellent Fynn, ça m'est resté... Je mesure un mètre quatre-vingt-cinq, je pèse cent deux kilos, j'adore la gymnastique, ma mère est Irlandaise et mon père Gallois... Mon passe-temps favori ? Me balader dans le quartier des docks, la nuit, par temps de brouillard. " Cette étrange histoire d'Anna, racontée par un étrange témoin, dont le préfacier nous certifie l'existence, apparaît comme un conte, Alice au pays des docks ou Anna Crusoë dans l'île de l'absolu. Mais non, c'est une histoire vraie, et c'est bien pourquoi elle semble incroyable.

02/2003

ActuaLitté

Economie

Mondialisation. La France à contre-emploi

Enfin, un tabou se brise. Il est maintenant admis que les délocalisations à répétition ont entraîné la France sur la pente d'une désindustrialisation catastrophique. En effet, la mondialisation, loin d'être comme ailleurs un " accélérateur de croissance ", agit en France comme une pompe aspirant des emplois de plus en plus qualifiés vers les pays émergents et refoulant dans les rayons de nos hypermarchés des produits toujours moins chers. Tout cela sous l'œil bienveillant des pouvoirs publics, qui refusent de comprendre que le consommateur est aussi un salarié et que, en cassant les prix, la grande distribution casse aussi des emplois. Oui, la France, où les banques prêtent plus facilement pour consommer que pour investir et produire, est aujourd'hui à contre-emploi dans tous les sens du terme. Et non, la mondialisation n'est pas " une chance pour la France "... Sauf, nous dit Jean Arthuis dans ce livre décapant, si un président déterminé à inverser la spirale infernale rompt avec la politique " virtuelle " faite d'hypocrisie et de pieux mensonges, conditionne l'accès à notre marché à des contreparties véritables et brise le carcan administratif et fiscal dans lequel un Etat devenu parasitaire enserre nos entreprises, les acculant, toujours plus nombreuses, à la délocalisation... ou à la faillite. Sauf si l'Europe entend enfin exister politiquement et assumer les prérogatives que ses membres lui ont confiées. Un coup de sang argumenté et documenté, à la veille d'échéances cruciales pour le pays, par un homme politique atypique, connu pour sa pugnacité et son franc-parler, qui ne se résout pas au déclin économique de son pays.

02/2007

ActuaLitté

Sciences historiques

Comment sortir de la guerre ? Deuil, mémoire et traumatisme (1870-1940)

Comment une société sort-elle de la guerre ? L'étude des mouvements commémoratifs mis en place après chaque conflit donne une idée des représentations des contemporains sur la guerre, du lien existant entre travail de deuil et travail de la mémoire. L'attitude des populations de la Marne et de la Sarthe est ici comparée, leur situation par rapport au combat (champ de bataille ; arrière) s'inversant en 1870-1871 et 1914-1918. A travers les formes commémoratives les plus diverses, les rites, les discours, de la sphère privée au corps civique, leur sortie de guerre s'effectue à des rythmes différents. L'investissement mémoriel varie dans le temps et dans l'espace. A quoi servent ces commémorations ? Elles jouent un rôle essentiel dans une économie de la violence qu'elles contribuent à canaliser après les combats. Elles entretiennent aussi la possibilité d'user de violence en vue de défendre la nation. Si l'expression du traumatisme se réduit au fil du temps, il n'est pas certain que le discours officiel ait facilité le travail de deuil. La mort des soldats s'inscrit en effet dans deux modes d'explication successifs : l'un guerrier issu de la défaite de 1870, l'autre pacifiste né de l'horreur des tranchées. La contradiction entre ces deux structures culturelles s'accuse après l'hécatombe de 1914-1918. Lors de la montée des périls dans les années 1930, cette opposition double le travail de deuil d'un clivage douloureux. Là se trouve peut-être une explication de la passivité des Français face à l'éventualité d'une nouvelle guerre.

09/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

"Le Caïman" s'est tu pour de bon. L'histoire de Diomba Mara

Il était une fois, dans l'histoire de la République de Guinée et dans celle du "pays des 15 jours de marche" (le pays kouranko), un homme qui fut si puissant que les "maîtres de la parole" le surnommèrent "le Caïman", ce qui pourrait être traduit par "le redoutable". Il est de ces hommes dont on dit "Je ne l'ai pas vu de mes yeux ; mais, néanmoins, j'ai entendu parler de lui." Cet homme, pourtant illettré, s'est forgé une respectabilité, une renommée, en dominant, à sa façon, son temps - un temps étalé sur cinquante-neuf ans, entre la période coloniale (1934-1958) et celle de l'indépendance du pays (1958-1993). Né vers 1914 à Douya, Diomba Mara se mit, volontairement, au service de l'armée coloniale française, devenant ainsi un tirailleur sénégalais. Puis, il devint garde de cercle, et enfin garde républicain à l'indépendance nationale. Retraité, il vivra encore pendant vingt-quatre années, dans sa région, Kissidougou (ou "terre du Salut"). Fort sérieux dans l'exécution des ordres reçus, défenseur chevronné de la discipline comme clé de tout succès, il fut fort apprécié de ses chefs hiérarchiques, y compris les colons blancs. Il était aussi détenteur de pouvoirs "mystiques" qui ont fait de lui, de son temps, un des hommes, les plus sollicités par ses compatriotes. En effet, il guérissait certaines "maladies africaines", conjurait les mauvais sorts, prédisait l'avenir, etc. Ce livre lève le voile sur les deux vies, militaire et civile, de cet homme ("le Caïman"), dont la mort fut ressentie comme une perte douloureuse et irréparable. Pour sa communauté. Pour ses nombreux "protégés". Pour la République de Guinée.

01/2016