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Littérature française

L'être double

Renée Vivien (1877-1909) n'en finit pas de nous étonner. Par sa voracité littéraire, tout d'abord, qui traverse histoire et continents. Dans ce premier roman publié en janvier 1904, aux nombreux poètes d'Occident vient se mêler le large éventail de la littérature japonaise. La lecture de ce roman soulève la question : est-ce un poème roman ou un roman poème ? La poésie ici cache et souligne à la fois une intrigue prosaïque et violente. Un ondoyant être double féminin ? "ce corps d'Adonis féminin troublait par sa voluptueuse insexualité." ? raffiné et sans argent, Natacha de Smyrnoff, s'éprend de Géraldine, jeune femme délicate qu'elle séduit, mariée à Raoul de Vauriel, mâle imbu de sa personne, dont elle est déjà la maîtresse intéressée. Témoin du drame qui se noue, Vivian Lindsay, poétesse américaine et orientaliste, n'est pas sans évoquer l'auteure elle-même dans le regard porté sur les hommes et les amours saphiques. "Cela me distrait parfois de jouer avec les désirs des hommes, répondit Natacha. L'âpreté de cette lutte plaît à ma rudesse de bête fauve..." Etre double vraiment double qui déclare à Vivian à propos de la femme qu'elle aime : "une aspiration confuse vers le Mieux survit encore aux laideurs de ma vie. Et cette aspiration monte jusqu'à Géraldine..." Cet ouvrage est la première réédition d'un roman publié par Alphonse Lemerre en 1904, le premier de Renée Vivien avant Une femme m'apparut, en 1904 également, disponible aujourd'hui chez d'autres éditeurs. Il est présenté par Nicolas Berger, spécialiste de la prose de Renée Vivien.

11/2014

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Critique littéraire

Les désenchantés

    Entre la Libération et les débuts de la Ve , la Quatrième République des Lettres s’enorgueillit d’un petit parti informel qu’un jeune polémiste du nom de Bernard Frank baptisa « Hussards ». Ses membres les plus éminents s’appelaient Roger Nimier, Jacques Laurent et Antoine Blondin. Plus tard, on leur associa Michel Déon.    Un même mal de vivre dans un demi-siècle épuisé, une approche du monde désinvolte et insolente et, par-dessus tout, le goût de la littérature rassemblaient ces Désenchantés, enfants de l’entredeux- guerres. Ils ont cherché à se faire une place entre l’Existentialisme exécré et le Nouveau Roman moqué et redouté. Ces touche-àtout romanciers, journalistes, scénaristes et éditeurs prirent un malin plaisir à défendre les écrivains bannis de l’après-guerre – Chardonne, Morand, mais aussi Giono et Céline – , et quelques causes politiques perdues d’avance.    Voici l’histoire passionnante de ces intellectuels de droite, libertins d’une décennie féconde, qui traversèrent une époque e ervescente. On ferraillait alors pour ou contre la décolonisation, le retour du Général, l’indépendance de l’Algérie, la disparition du personnage et de l’intrigue, la « qualité française » et la Nouvelle Vague, au coeur d’un Saint-Germain-des-Prés où l’on croisait maîtres-penseurs et noctambules cultivés.Alain Cresciucci est professeur de littérature du XXe siècle à l’université de Rouen. Spécialiste de Céline et des auteurs peu reconnus par l’institution universitaire, il a consacré une biographie à Antoine Blondin (Gallimard, 2004), dont il a également édité des nouvelles, des articles et une correspondance à ses proches (La Table Ronde).

03/2011

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Critique littéraire

Passages d'encre. Echanges littéraires dans la bibliothèque Jean Bonna - Envois, lettres et manuscrits autographes, 1850-1900

Un exemplaire des Fleurs du mal dédicacé par Baudelaire à Vigny, une lettre autographe de Mallarmé à Huysmans, des poèmes de Barbey d'Aurevilly calligraphiés par Léon Bloy... Nombreux sont les échanges manuscrits entre écrivains que conserve la bibliothèque de littérature française Jean Bonna. De ces rêves de collectionneur, Passages d'encre présente un choix qui court du Second Empire à la Belle Époque. Ces pièces d'exception sont décrites ici au plus près de leur matérialité imprimée et manuscrite, et abondamment reproduites. Chacune apporte un éclairage particulier sur la nature des liens qui se nouèrent entre les figures littéraires d'une époque fascinante, ou entre celles-ci et leur entourage familial ou sentimental. De la genèse d'une œuvre jusqu'à sa diffusion, de l'écrivain à son destinataire, sans omettre artistes, graveurs, éditeurs, imprimeurs, etc., tous les vecteurs et acteurs de la scène littéraire sont évoqués. A partir de ces signes tracés en marge de l'imprimé, le volume esquisse une cartographie des transmissions d'auteurs - depuis Nerval jusqu'à Jarry - et questionne les démarches stratégiques, sociales ou intimes qu'elles traduisent. Dix-neuf " réseaux " présentant quelque cent vingt livres et manuscrits exceptionnels sont ainsi proposés. La plupart se déploient autour d'un auteur phare, qu'il soit l'émetteur d'un exemplaire dédicacé ou d'une lettre, ou son destinataire. Outre leurs qualités bibliophiliques - reliures et grands papiers, qui participent également de la " cérémonie du don " sur les exemplaires dotés d'envois -, les livres rencontrés ici recomposent cinq décennies d'effervescence créatrice. De plus, des lettres autographes d'écrivains tels que Corbière et Jarry sont reproduites pour la première fois.

10/2008

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Genres et mouvements

Littérature enfantine et communisme. L’exemple de L’École et la Nation (1961-1970)

Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , qui y sont rédigées, se révèlent, en effet, pionnières dans ce domaine de la littérature. Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , écrites par Natha Caputo puis par Bernard Epin, se révèlent pionnières, à une époque où la littérature enfantine occupe une place mineure, comme le confirme l'étude, pour la même période, du grand journal culturel Les Lettres françaises dirigé par Aragon. Ces chroniques sont examinées selon une triple perspective. La perspective historique envisage le contexte de la Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ainsi que les rapports évolutifs entretenus par le PCF avec la littérature pour enfants depuis les années 1920 jusqu'à la fin des années 1960. La perspective scolaire situe ces chroniques, destinées aux instituteurs et institutrices, dans un contexte marqué par des réformes réalisées ou envisagées et par l'usage à l'école de la littérature pour enfants (rôle des bibliothèques scolaires, listes préconisées pour la remise des Prix...). La perspective culturelle retrace l'engagement de militants du livre pour enfants, le rôle de certains éditeurs, l'émergence de bibliothèques spécialisées ainsi que l'avènement progressif de ce que l'on appellera bientôt la littérature de jeunesse. Ces chroniques rendent ainsi compte d'une conception humaniste du livre pour enfants et affirment le rôle émancipateur de la culture.

01/2023

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 8, Vers "Les Fruits du Congo" ou le roman-mirage (mars 1947 - décembre 1951)

La sortie des "temps noirs" ne signifie pas, pour Henri Pourrat et Alexandre Vialatte, la fin des difficultés - bien au contraire. Les deux amis maintiennent le rythme élevé de leur correspondance : de 1947 à 1951, ils s'échangent quelque cent quatre-vingts lettres et cartes postales. Tout en menant à bien des ouvrages très divers, Pourrat se consacre de plus en plus au Trésor des Contes, pour lequel il aura à sa mort (1959) collecté et réécrit plus de mille contes. Vialatte, quant à lui, écrit (1947-1949) puis réécrit (1949-1951) son oeuvre majeure : Les Fruits du Congo. Son ami l'exhorte constamment à finir son roman et à cesser de le faire reculer à l'horizon comme un mirage inaccessible. L'édition française étant en crise grave, l'un et l'autre rencontrent les pires difficultés pour se faire publier ; ils supportent mal que les interminables discussions avec leurs éditeurs empiètent sur le temps de l'écriture. Cependant, Pourrat, qui avait obtenu le Goncourt en 1941 pour Vent de Mars reçoit en 1951 le prix Louis Barthou de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre. Vialatte obtient le prix Veillon pour Les Fruits du Congo à sa deuxième tentative en février 1950. Jusqu'à la publication chez Gallimard en septembre 1951, il retravaille constamment son volume, le modifie, le raccourcit. Il manque toutefois le Goncourt 1951 décerné à Julien Gracq pour Le Rivage des Syrtes. Ainsi s'achève pour Vialatte l'ère des fictions commencée dans les années 1920 ; trente ans plus tard, il a enfin réussi à écrire le roman-somme dont le mirage le hantait depuis sa jeunesse.

01/2019

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BD tout public

La colorisation des planches

Chatoyantes et lumineuses ou sombres et crépusculaires, contrastées ou harmonieuses, douces ou vives, les couleurs des planches de BD doivent certes séduire mais surtout faire sens. Servir l'histoire, tel est le but de la colorisation. Mais comment coloriser ? Quelle technique employer ? Quel matériel privilégier ? Y a t-il encore une place pour la colorisation traditionnelle ? Ou doit-on passer au tout informatique ? Quelle est la méthode ? Quelles sont les exigences techniques des éditeurs ? Avant de voir tout rouge ou de virer au vert, plongez-vous dans La colorisation des planches ! Depuis une dizaine d'années, le coloriste est membre à part entière de l'équipe de bédéastes, son nom apparaît désormais aux côtés de ceux du scénariste et du dessinateur. Cet ouvrage est le manuel idéal pour coloriser ses propres planches : comprendre la couleur, coloriser ses premières cases, passe de la case à la planche ; toutes les étapes de la colorisation sont abordées. La part belle est faite aux techniques traditionnelles. Avec la montée en puissance de l'informatique, la colorisation numérique est quasiment incontournable : vous apprendrez à mettre l'ordinateur au service de vos planches colorées à la main et assimilerez pas à pas les fonctions de base des logiciels tels que Photoshop. Avec des exemples concrets, des documents explicites et le témoignage de professionnels, cet ouvrage éclaire le travail du coloriste. En dernière partie, Lainé et Geyser, les auteurs d'Omnopolis, expliquent en détail comment les couleurs de leur histoire Cuivremonde ont été réalisées. Pour voir la vie en rose, rien de tel que ce tome 6 de la collection Les manuels de la BD.

01/2009

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Edition

L'édition critique numérique. Une nouvelle approche du patrimoine littéraire et documentaire

La méthode de l'édition critique traditionnelle, solidement établie aux XIXe et XXe siècles, se trouve aujourd'hui confrontée à des questions d'ordre épistémologique tout à fait nouvelles. Le contexte technologique et communicationnel entièrement renouvelé par le numérique invite à repenser la discipline. Le présent ouvrage s'intéresse à ces évolutions récentes qui touchent autant la conception de l'édition critique que la mise à disposition du texte au lecteur. Il propose une analyse de ce qu'il convient de conserver, de reproduire et d'inventer dans le passage de l'édition critique traditionnelle à l'édition critique numérique. Que deviennent les concepts philologiques lorsque l'on passe à l'édition numérique ? Les critères de choix des éditeurs sont-ils les mêmes ? En quoi les nouvelles technologies influent-elles sur la façon de mener une édition critique, sur l'organisation interne des éditions ainsi que sur la présentation de l'information aux lecteurs ? Cette étude porte sur le traitement scientifique et éditorial de la documentation ainsi que sur les modalités de classement et de hiérarchisation de l'information. Elle aborde aussi les voies d'interprétation du texte et le système de communication mis en place à l'intention du lecteur. Tout au long de ce travail, sont convoquées les notions d'ecdotique essentielles à l'édition critique traditionnelle et qui trouvent un sens nouveau dans l'édition critique numérique lorsqu'elles sont associées aux principaux concepts des sciences de l'information. Enfin, quelques propositions structurantes et opératoires sont présentées en vue de l'élaboration d'un modèle théorique de l'édition critique numérique.

10/2023

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Histoire de la BD

La fabrique de la bande dessinée. Perspectives sociologiques et sociosémiotique sur la bande dessinée

La bande dessinée ce n'est pas seulement des albums et des héros, ce sont aussi des auteurs et autrices qui en font les scénarios et qui la dessinent ; des éditeurs, petits ou grands, aux logiques plus ou moins expérimentales ; des supports variés, de la revue au numérique en passant par l'album ; des festivals qui la célèbrent, du plus connu au plus méconnu ; des libraires qui la vendent, notamment dans des boutiques spécialisées ; des bibliothécaires qui la mettent en avant dans leurs médiathèques grâce à des expositions ou des conférences ; des universitaires qui en font l'histoire ou la théorie ; des critiques enfin qui en parlent dans des revues papiers ou sur des sites internet. Bref, la BD, c'est tout un monde très riche de créateurs et de médiateurs qu'un seul livre ne peut suffire à décrire et à analyser. Mais c'est une première pierre à l'édifice, dont l'approche ne peut être que pluridisciplinaire. C'est pourquoi il est bien question ici de sociologies au pluriel, qui visent à comprendre concrètement ce que faire de la bande dessinée veut dire et que pratique aussi bien le civilisationniste, le littéraire, que l'historien du présent et de la culture, le sociologue évidemment ou le spécialiste d'information-communication qui en propose une socio-sémiotique. Ce sont quelques 17 spécialistes qui offrent ainsi un large panorama de cette fabrique de la bande dessinée à travers trois grands axes : le jeu des marges (sociologie éditoriale) ; le jeu des identités (sociologie professionnelle) et le jeu des passages (les processus de légitimation et " d'artification ").

04/2023

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Critique littéraire

Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation

On sait l'ampleur des pillages des collections, d'art en France par l'occupant nazi. Nul n'ignore plus l'existence des listes Otto - recensant les auteurs, juifs ou antinazis, qui devaient être à jamais bannis de tout catalogue - et que le syndicat des éditeurs français appliqua dès les premières heures de l'Occupation avec un zèle certain. Personne, avant Martine Poulain, ne s'était inquiété du devenir des bibliothèques dans la France de 1940 à 1944. Une France qui est à la fois celle de l'occupant nazi et celle du régime de Vichy. A la différence des archives des ministères (Guerre, Affaire, étrangères, Intérieur, justice) et des musées, peu de bibliothèques publiques sont l'objet du pillage par l'occupant, à l'exception des alsaciennes et des mosellanes, germanisées et propriétés du Reich. Le vol de masse, nazi mais aussi vichyste. frappe, dès juin 1940, les bibliothèques institutionnelles - juives, slaves, maçonnes - mais aussi privées, celles des premiers ennemis du Reich (les grandes familles juives, les Allemands exilés, les hommes politiques du Front populaire). Puis le pillage accompagne ordinairement les rafles. Plus de dix millions de livres prennent le chemin de l'Allemagne. Martine Poulain a constitué une première liste des personnes spoliées de leur bibliothèque - près de 1 700 noms. Le régime de Vichy, de son côté, surveille les livres, les bibliothèques et les lecteurs, sous la houlette d'une Bibliothèque nationale devenue le parangon de l'ordre nouveau, instrument de la collaboration d'Etat aux mains de Bernard Faÿ. Ce dernier mène une lutte obsessionnelle contre la franc maçonnerie sous couvert d'un " Musée des sociétés secrètes ".

10/2008

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Critique littéraire

Proust contre Cocteau

Peu d'écrivains se sont autant aimés, enviés et jalousés que Proust et Cocteau. Tel un frère élevé une génération plus tôt, Proust montre une admiration sans borne pour ce cadet qui manifeste à 20 ans le brio, l'aisance et la facilité qui lui manquent encore, à près de 40 ans. Plus troublant, c'est Cocteau qui contribue à faire publier et à lancer le premier volume de la Recherche, que tous les éditeurs ont d'abord refusé. Ayant des doutes sur sa profondeur, Proust finit pourtant par le trahir au moment de sa gloire, aussi tardive qu'éclatante. Comment la situation s'est-elle retournée ? Pourquoi Proust, un siècle plus tard, pèse-t-il tant sur un paysage littéraire que Cocteau semble traverser en lièvre. Aurait-il contribué à lui nuire ?Des débuts flamboyants de Cocteau sous le regard admiratif de son aîné, à sa chute assourdie par le triomphe de la Recherche, Claude Arnaud revient sur les parcours mêlés de ces deux écrivains d'exception. On découvre l'amour impossible, maladif et jaloux, que Proust voua à ce jeune prodige que tous acclamaient, d'Anna de Noailles à la comtesse de Chevigné. Des salons parisiens à la chambre de liège du boulevard Haussmann, on revit l'amitié douloureuse qui les lia jusqu'à les séparer, lorsque Proust accéda à la gloire et devint le saint littéraire qu'on sait, mais aussi l'assassin amoureux que Claude Arnaud révèle.Dans cet essai remarquable, à la recherche d'une relation inexplorée, le biographe de Cocteau jette sur le «petit Marcel » un éclairage aussi nouveau que passionné.

09/2013

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Critique littéraire

Une volonté sans fléchissement. Correspondance 1957-1960 (D'Hadrien à Zénon, II)

" Une attention perpétuellement en éveil, une volonté sans fléchissement ", dit la lettre du 8 janvier 1957 à Henri Godard. Ces vertus que Marguerite Yourcenar attribue à l'Hadrianus imperator sont aussi les siennes dans sa correspondance des années 1957-1960. Quelque trois cent cinquante lettres. la plupart écrites de Petite Plaisance, la petite maison du Maine : le reste au gré des voyages : Canada, Italie, Espagne, Portugal. Partout, cependant, c'est le souci de l'œuvre qui domine, qu'il faut poursuivre et peaufiner : la correspondance de Marguerite Yourcenar ressortit au journal d'écrivain. Mais l'écrivain n'entend se laisser dicter sa conduite par personne ; et surtout pas par le succès. Tandis qu'Hadrien s'éloigne, Marguerite Yourcenar se détourne en apparence de ce genre romanesque qui a fait sa notoriété : elle multiplie les essais les plus divers, assure leur diffusion, poursuit ses traductions de poètes grecs anciens ou modernes, s'attelle à une transposition française de negro spiritual. En même temps. elle multiplie les conférences, réagit aux livres qu'un lui envoie, confie ce qu'elle retient de ses lectures, prodigue ses conseils à de jeunes écrivains - entre en conflit avec tel de ses éditeurs -, se révèle européenne avant la lettre. D'une autre, on crierait à la dispersion : elle au contraire s'affermit en tout. D'autant qu'en elle Zénon a repris son errance : L'Œuvre au Noir mûrit lentement. Et commence à se rassembler la documentation de l'œuvre ultime : ce Labyrinthe du monde où se développera la chronique romancée des lignées familiales. Une volonté perpétuellement en éveil, une attention sans fléchissement...

11/2007

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Photographie

Photoquai 2015 - 5e biennale des images du monde. We are family

Créée en 2007 par le musée du quai Branly, la biennale Photoquai présente au public international des artistes dont l'oeuvre est inédite en France. Les quatre premières éditions ont fait découvrir plus de deux cents photographes venus chaque année d'une trentaine de pays différents. Photoquai présente des expositions accessibles gratuitement sur les quais de la Seine, en face du musée, ainsi que dans les jardins attenants. La manifestation propose par ailleurs un dispositif mettant en réseau à la fois des institutions parisiennes partenaires - au premier rang desquelles les galeries d'art contemporain dédiées à la photographie contemporaine -, des espaces de débat avec des professionnels de l'image (écoles d'art, agences et collectifs photographiques, éditeurs internationaux...), des projections, des lectures, etc. Saluée dès sa première édition pour sa pertinence et son originalité, Photoquai poursuit sa mission fondamentale : mettre en valeur et faire connaître des photographes dont l'oeuvre reste inédite ou peu connue en France ; susciter des échanges, des croisements de regards sur le monde. Si les éditions précédentes de Photoquai présentaient des photographes contemporains non occidentaux, en 2015, Frank Kalero propose d'ouvrir le champ géographique et d'élargir la sélection au monde entier, considérant que "les enjeux sociaux, politiques et culturels qui ont inspiré la création de Photoquai sont des sujets globaux, tous interconnectés". Il choisit ainsi d'inscrire le dialogue des cultures dans des "croisements géographiques, mais aussi mentaux et sociaux". Les quarante photographes et leurs oeuvres sont sélectionnés et présentés par Azu Nwagbogu (Afrique), Michket Krifa (Moyen-Orient), Kevin Wy Lee (Asie), Lisa Faktor (Fédération de Russie), Claudi Carreras (Amérique latine), Louise Clements (Monde et nouvelles interactions).

09/2015

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Littérature francophone

Fêtes, fureurs et passions en terre d'Ardenne

Paru il y a quarante ans chez Robert Laffont sous le titre de Nicolas Gayoûle, voilà un livre qui a, comme certains vins, bonifié avec le temps. S'articulant autour de la figure tutélaire d'un grand-père, conteur et chansonnier, il se développe par épisodes dans une vie comme exaltée, où les coeurs purs côtoient les âmes damnées et où les faits et gestes s'inscrivent dans un registre tantôt truculent, tantôt tragique ou intime, pieux ou paillard, et toujours émouvant. Liberté de ton, vigueur, mouvements d'humeur et traits d'humour dynamisent ces histoires de désir, de naïveté et de tendresse, ces amours au fond du soir, ces tentations terribles, ces fidélités et infidélités, ces ivresses et ces batailles. Une allégresse de vivre et de voir court à travers les images drues, charnelles et baroques, avec à la clé spots et proverbes "d'amon nos ôte"s. N'est-ce pas de ces fêtes, fureurs et passions dont nous avons le plus besoin en notre époque dénaturée, désenchantée, précipitée dans la course mercantile du progrès, où les racines se raréfient, se perdent, s'épuisent ? Né en 1949 à Ferot-Ferrières dans les Ardennes liégeoises, Jean-Pierre Otte vit aujourd'hui à Larnagol dans le Lot. Epicurien, passionné par le vivant, aimant la marche et le vin, il vit depuis ses débuts de sa plume et de sa voix, en étant également chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, conférencier et peintre. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages chez des éditeurs comme Robert Laffont, Julliard, Seghers...

12/2022

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Recueils de chansons

Georges Brassens. Premières chansons (1942-1949)

Nouvelle édition du livre Premières chansons C'est en 1938, année de ses 17 ans, que le jeune Georges a vraiment commencé à écrire des chansons. En 1942, pour les protéger, il a passé le concours d'entrée de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Admis comme parolier, il y a déposé, entre 1942 et 1949, les textes des soixante-huit chansons qui sont ici réunies. Elles sont publiées dans l'ordre où Brassens les avait recopiées de sa main dans deux cahiers d'écoliers. Seules quatre de ces soixante-huit chansons sont passées à la postérité : Maman, Papa ; Le bricoleur ; Les amoureux qui s'bécott' sur les bancs publics ; et J'ai rendez-vous avec vous. Les soixante-quatre autres, Brassens ne les a jamais chantées en public ni enregistrées en studio. Elles étaient restées inédites jusqu'à la publication de ce recueil : Personne ne saura jamais ; Le bon Dieu est swing ; Souviens-toi du beau rêve ; Je pleure ; Loin des yeux, loin du coeur ; Paris s'est endormi, etc. Dans chacune de ces Premières chansons, on rencontre - selon le mot de Gabriel García Marquez - un " instinct poétique " que la suite de l'oeuvre de Georges Brassens confirmera avec éclat. Edition établie et annotée par Jean-Paul Liégeois De Georges Brassens au cherche midi : Ouvres complètes, Les chemins qui ne mènent pas à Rome, Journal et autres carnets inédits, Je suis une espèce de libertaire. Et aussi : Brassens par Brassens, Les Mots de Brassens et Sous la moustache, le rire, de Loïc Rochard. Brassens, homme libre de Jacques Vassal.

04/2021

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Récits de voyage

Les Aventures de Rossinante. Le Tour du Monde (principalement) à vélo de Bernard Magnouloux

Au Nicaragua, Magnouloux est piqué par un scorpion. Que croyez-vous qu'il arriva ? C'est le scorpion qui creva ! Cette anecdote est exemplaire des aventures de la bicyclette Rossinante. Car dans les histoires qu'il nous conte, Magnouloux ne se prend jamais au sérieux et les dangers qu'il court ne sont que les nécessaires ingrédients d'une recette souvent hilarante et jamais dénuée d'humour. A seize ans, il rêvait déjà de ce voyage mais il ne commença à le réaliser que dix ans plus tard. Il en espérait des jours qui ne ressemblassent à aucun précédent et des émotions de toutes les forces et couleurs. Et il fut gâté : en près de cinq ans sur la route, il a traversé 45 pays, pédalé sur 76988 km, usé 27 pneus et réparé 199 crevaisons. Mais il a surtout rencontré des centaines de personnes, en a aimé beaucoup et détesté quelques-unes. Il a souffert parfois mais joui de chaque instant comme s'il était le dernier. Sauvagement agressé au Mexique, il a dû interrompre sa balade pendant un an. A cours d'argent, il a dû travailler comme maçon en Grèce, poseur de papier peint en Afrique du Sud et cueilleur de café au Costa Rica. Décidé à pédaler partout, il est l'un des très rares à avoir traversé le Soudan, atteint le Machu Picchu et effectué le trajet Chengdou - Lhassa - Katmandou entièrement à vélo. Le récit de ce tour du monde fut d'abord publié en France par son auteur puis racheté par quatre éditeurs étrangers. Il s'agit ici de la troisième édition française.

05/2017

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Sociologie

Revue Lignes N°72. Ce qui vient

Un numéro exceptionnel : Ce qui vient ! Pas un numéro de Lignes de plus, son dernier numéro. Mettant un terme à 37 années d'un travail ininterrompu, dont la rigueur a d'un bout à l'autre été reconnue (et la virulence redoutée), auquel les meilleurs ont pris part, célèbres ou non. 37 années, soit : 110 numéros (38 d'une première série, 72 d'une seconde), réunissant quelques 700 auteurs d'au moins une contribution, et constituant une ensemble de... 25 000 pages (une petite bibliothèque à elle seule). Elle aurait pu disparaître plus tôt. Il lui aura fallu quatre éditeurs pour qu'elle atteigne à cet âge quasi-canonique (le quatrième seul, les éditions éponymes, ayant assuré sa pérennité). C'est de son plein gré qu'elle s'arrête, c'est même délibérément (pour n'avoir pas à s'accommoder de la prévisible présence de l'extrême droite au pouvoir en France, contre laquelle est en née en 1987). "Ce qui vient" est le titre de ce dernier numéro, qui regarde encore vers l'avenir, pas déjà vers le passé ? Qui regarde vers l'avenir avec cette inquiétude, voyant ce qui vient comme à peu près inévitable, ce péril politique imminent maintenant, ici et partout, parmi d'autres qui suivront, écologiques entre autres, périls certes pensables par la pensée, mais qu'il ne lui appartient pas de parer (il y faut de tout autres moyens). 40 des plus fidèles autrices et auteurs de la revue partagent ce numéro en forme de clap de fin ou de baisser de rideau, non sans lui rendre hommage parfois, auxquels, en retour, elle doit la plus grande gratitude

02/2024

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Littérature française

Occupation. Romans et biographies

Les romans et biographies de Piene Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Epuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le "collabo" Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux. Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944. Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Piene Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une "zone grise semée de doutes et de compromis", écrit-il, où "le mal subi côtoie le mal commis". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque.

08/2018

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Littérature française

Belvédère. En attendant le greffeur

Comment parler d'une quête de sens, sans tomber dans un cliché ? En traquant l'absurde et en contaminant le tragique par l'humour, par exemple. Il y a bien le projet de construction d'un belvédère, voire de deux. Voilà notre fil conducteur. Chaque ouvrage est commandité dans une parcelle d'espace-temps distincte ; celle de l'Europe d'aujourd'hui et celle d'antan - ère où l'on commença à dompter la nature pour la tenir à carreau dans des jardins d'agrément. L'élite ayant envie de cultures exotiques, le métier de greffeur est en vogue. On s'extasie devant les végétaux édéniques, et par hantise de Satan, on réfute l'humain en montant des bûchers. De nos jours, nous fétichisons le sauvage à travers un proclamé retour aux sources, tout en dénaturant les corps avec un scalpel, par hantise de la décrépitude. Chaque époque se heurte à ses propres démons et à ses paradoxes. Mettons-les en conjonction pour en faire émerger un relief saisissant. A cet effet, un personnage énigmatique entre en scène : Evrard, pilier des estaminets pragois, adepte du culte du pain d'épices, amateur de tirades intellectuelles, interprète à tendance spéculative et peut-être aussi le Greffeur qui se fait attendre. A l'autre bout de la toile, face à l'écran d'ordinateur, se trouve sa correspondante, Nela, la narratrice. Tchèque, naturalisée française, adepte de la fuite, amatrice d'aquarelles, interprète à tendance sarcastique, elle est la conscience de ce livre, figure de l'exil intime et des solitudes partagées. Le pouvoir et les limites de la langue sont leur sujet de discussion favori. En filigrane des destins de tous les protagonistes apparaît un motif immuable, celui de la rencontre qui divise le temps en un avant et un après. Comment parler d'une quête de sens, sans tomber dans un cliché ? En traquant l'absurde et en contaminant le tragique par l'humour, par exemple. Il y a bien le projet de construction d'un belvédère, voire de deux. Voilà notre fil conducteur. Chaque ouvrage est commandité dans une parcelle d'espace-temps distincte ; celle de l'Europe d'aujourd'hui et celle d'antan - ère où l'on commença à dompter la nature pour la tenir à carreau dans des jardins d'agrément. L'élite ayant envie de cultures exotiques, le métier de greffeur est en vogue. On s'extasie devant les végétaux édéniques, et par hantise de Satan, on réfute l'humain en montant des bûchers. De nos jours, nous fétichisons le sauvage à travers un proclamé retour aux sources, tout en dénaturant les corps avec un scalpel, par hantise de la décrépitude. Chaque époque se heurte à ses propres démons et à ses paradoxes. Mettons-les en conjonction pour en faire émerger un relief saisissant. A cet effet, un personnage énigmatique entre en scène : Evrard, pilier des estaminets pragois, adepte du culte du pain d'épices, amateur de tirades intellectuelles, interprète à tendance spéculative et peut-être aussi le Greffeur qui se fait attendre. A l'autre bout de la toile, face à l'écran d'ordinateur, se trouve sa correspondante, Nela, la narratrice. Tchèque, naturalisée française, adepte de la fuite, amatrice d'aquarelles, interprète à tendance sarcastique, elle est la conscience de ce livre, figure de l'exil intime et des solitudes partagées. Le pouvoir et les limites de la langue sont leur sujet de discussion favori. En filigrane des destins de tous les protagonistes apparaît un motif immuable, celui de la rencontre qui divise le temps en un avant et un après.

12/2018

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Critique littéraire

Pierre Loti

Il y a cent ans, après avoir définitivement clos son journal intime tenu toute sa vie durant, Pierre Loti (1850-1923) publiait chez Calmann-Lévy un remarquable récit autobiographique de l'adolescence : Prime jeunesse. Cent ans plus tard, chez le même éditeur, Alain Quella-Villéger, qui entend redonner à l'homme et à l'oeuvre une seconde jeunesse, nous livre ici, non pas le roman d'une vie, mais une vie de roman ! Une existence fascinante, bercée entre tentation des ailleurs et besoin de refuge, entre conformisme et transgression, tant l'homme apparaît fantasque, inattendu, désinvolte, révolté, hédoniste jusqu'à l'excès, goinfre et gouffre à la fois ; mille vies n'auraient jamais pu l'assouvir. Il édifie à Rochefort une maison-palais exotique. Un véritable roman-photo le montre tour à tour spahi, Albanais, acrobate de cirque, bédouin sur dromadaire, à dos d'éléphant en Inde ou fumant le narghilé en Turquie, mandarin à Pékin, joueur de pelote basque, pêcheur breton, Osiris, soldat des tranchées en 14-18 ou bien encore presque nu... Voici la figure singulière d'un officier de Marine anticolonialiste et grand ami de l'Islam devenu académicien français à 42 ans, bourgeois quasiment bigame et ami des têtes couronnées autant que des matelots athlétiques. On a trop souvent réduit à l'exotisme le plus kitsch celui qui fut l'un des écrivains "engagés" du début du XXe siècle et dont on ne cesse de découvrir aujourd'hui la savoureuse modernité. Et une oeuvre dont la magie, d'Aziyadé à Pêcheur d'Islande, de Madame Chrysanthème à Ramuntcho, opère encore, celle d'un inclassable écrivain-voyageur, remarquable dessinateur et photographe, qui nous emmène de l'île de Pâques à Istanbul, de la Terre sainte à la Patagonie, de Pékin à New York, de Tahiti au Sénégal, de la vallée du Nil à celle du Gange. Sacha Guitry écrivit qu' "on devrait mentir en racontant la vie de Pierre Loti, on devrait dire aux jeunes gens : vivait jadis un écrivain que l'on admirait tellement dans son pays qu'une escadre l'accompagnait quand il faisait le tour du monde" ...

09/2019

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Théâtre

Tragédies

Jean de Virey (1548-1623) a reçu une formation de juriste sanctionnée par le grade de Licencié en lois puis il a embrassé l'état militaire aux côtés de Jacques Goyon de Matignon qui fut son mentor. À l'issue des guerres civiles qui ont ravagé la France il publie chez Raphaël du Petit Val, à Rouen, trois tragédies en alexandrins : La Machabee, martyre des sept frères et de Solomone leur mère (1595), puis La Bienheureuse victoire des Machabées sur le roy Anthiocus et la Tragédie de Jeanne d'Arques (1600). Les deux premiers sujets coïncident avec ceux des polémistes qui se sont exprimés pendant la Ligue (1572-1592) dont la Satyre Menippee et les Avertissements des catholiques anglais aux catholiques français. Le recours à l'exemple des Machabées est une banalité de l'époque qui autorise la comparaison entre les massacres perpétrés à Jérusalem sous le règne d'Antiochus IV et les troubles récents vécus par les Parisiens lors du siège de la ville par les troupes d'Henri IV. Le thème de Jeanne d'Arc s'il est absent des polémiques se trouve valorisé par quelques contemporains de Virey comme Béroalde de Verville ou Fronton du Duc et marque l'intérêt naissant pour les sujets d'histoire. L'unité de l'oeuvre se trouve dans la dénonciation du détournement des lois ; ce théâtre revêt donc un fort aspect politique. Cette préoccupation donne à l'écriture de Virey un tour parfois satirique distillé dans des stéganographies dont il a le secret. Il revisite ses sources : Flavius Josèphe, la Bible ou l'histoire de Jeanne et prend pour modèle dramaturgique ses contemporains Jodelle, Filleul et Garnier tout en se souvenant de Virgile et de Sénèque. L'oeuvre de Virey reçut à son époque un accueil chaleureux, elle fut primée et jouée de nombreuses fois tant à Valognes, sa ville natale, qu'à Rouen. Les participations multiples aux recueils quinquennaux initiés par son éditeur prouvent également l'intérêt prolongé que les lecteurs portaient à ses textes. Comme tout témoignage direct de son temps, l'oeuvre a perdu de son impact jusqu'à l'oubli que le présent travail tente de réparer.

10/2013

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Littérature étrangère

Lettres choisies. 1917-1961

Lorsque l'écrivain Hemingway, dont le grand souci a toujours été d'écrire bien, d'écrire le mieux possible, écrivait des lettres - et l'on estime qu'au cours de sa vie, il en a écrit plus de 6000 -, ce n'était jamais en pensant à la postérité, mais, le plus souvent, pour se défouler, pour se distraire d'un travail harassant. Aussi dans les quelque 600 lettres qui sont présentées ici par Carlos Baker, biographe d'Hemingway et auteur d'un essai qui fait autorité sur l'écrivain, ne faudra-t-il pas s'attendre à retrouver le styliste sobre et précis des romans et des histoires brèves ou longues : c'est plutôt, serait-on tenté de dire, un Hemingway en pantoufles qui va s'offrir au lecteur, l'homme Hemingway avec ses défauts et ses grandes qualités. Et, en un sens, ce choix de lettres est comme un autoportrait sans retouches de l'une des personnalités les plus attachantes de la littérature américaine. On le suit depuis ses débuts à dix-huit ans dans le journalisme jusqu'aux dernières semaines d'une vie dominée par le désir constant d'atteindre à la perfection dans l'écriture. Exprimé plus ou moins ouvertement, c'est d'ailleurs là le thème des nombreuses lettres qu'il adresse à James Joyce, à Scott Fitzgerald, à Gertrude Stein, à Erza Pound, à son éditeur, à Marlène Dietrich, à Gary Cooper et à tant d'autres. Quant aux lettres à ses fils et à chacune de ses quatre épouses, elles nous révèlent un homme profondément aimant et responsable, de même celles à ses amis portent la marque d'un être éminemment sociable et fidèle. Et, ce qui ne gâte rien, ces lettres sont pour la plupart extraordinairement divertissantes : pleines de spontanéité et d'humour, elles décrivent les aventures d'Ernest Hemingway dans quelque deux douzaines de pays. Ce faisant, elles nous font entrer dans les coulisses de la composition de L'adieu aux armes, de Le soleil se lève aussi ou de Pour qui sonne le glas, et, somme toute, de la majeure partie des oeuvres de fiction.

10/1986

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Théâtre

Cardenio entre Cervantès et Shakespeare. Histoire d'une pièce perdue

Comment lire un texte qui n'existe pas, représenter une pièce dont le manuscrit s'est perdu et dont on ne sait pas avec certitude qui fut son véritable auteur ? C'est l'énigme que pose Cardenio - une pièce jouée en Angleterre pour la première fois en 1612 ou 1613 et attribuée quarante ans plus tard à Shakespeare (et Fletcher). Elle a pour trame une " nouvelle " insérée dans Don Quichotte, oeuvre qui circula dans les grands pays européens où elle fut traduite et adaptée pour le théâtre ; en Angleterre, le roman de Cervantès était connu et cité avant même d'être traduit en 1612 et d'inspirer Cardenio. Mais cette énigme a d'autres enjeux. C'était un temps où, grâce notamment à l'invention de l'imprimerie, proliféraient les discours : la crainte de leur excès conduisait souvent à les raréfier. Tous les écrits n'avaient pas vocation à subsister, et particulièrement les pièces de théâtre qui, très souvent. n'étaient pas imprimées - le genre, situé au plus bas de la hiérarchie littéraire. s'accommodait fort bien de l'existence éphémère des oeuvres. Mais qu'un auteur devienne fameux, et la quête de l'archive inspirait l'invention de reliques textuelles, la restauration des restes abîmés par le temps, voire, pour combler des manques. parfois la fabrication de faux. C'est ce qui arriva à Cardenio au XVIIIe siècle. Retracer l'histoire de cette pièce conduit alors à s'interroger sur ce que fut, dans le passé, le statut des oeuvres jugées aujourd'hui canoniques. Le lecteur redécouvrira ici la malléabilité des textes, transformés par leurs traductions et leurs adaptations ; leurs migrations d'un genre à l'autre : les significations successives qu'en construisirent leurs différents publics. Pour nombre de ses lecteurs, Don Quichotte fut longtemps un répertoire de nouvelles. bonnes à publier séparément ou à porter sur la scène, aux dépens de la cohérence des aventures du héros éponyme. et Shakespeare un dramaturge qui, à l'instar de nombre de ses confrères, écrivait en collaboration, recyclait des histoires empruntées à d'autres écrivains et dont certaines oeuvres ne rencontrèrent pas d'éditeur. Ainsi, grâce à Roger Chartier, s'éclaire le mystère d'une pièce sans texte niais non sans auteur.

08/2011

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Beaux arts

Bruegel

Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages de toutes saisons et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux. Après une carrière de plus de vingt ans de dessinateur et de peintre, il se fit un nom dans la "capitale du capitalisme", Anvers, le centre du commerce international et le leader du marché de l'art. Cet ouvrage examine tout l'ouvre de Bruegel alors même que sera présentée une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopéré avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures. Bruegel est ici confronté non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Le contexte historique dans lequel Bruegel a vécu est longuement décrit : c'était en effet une époque de troubles religieux intenses opposant le roi d'Espagne, le catholique Philippe II, aux calvinistes naissants. L'iconoclasme de 1566 fut un des détonateurs qui allait engendrer la fameuse Révolte des Gueux ou Guerre de Quatre-Vingts Ans. Bruegel ne fut évidemment pas indifférent à ces événements, qu'il a "discrètement" retranscris dans sa peinture, n'osant pas dénoncer clairement les abus du pouvoir tant était grand le risque de poursuites et de représailles sévères. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.

09/2011

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Esotérisme

Jacques Bergier. Une légende... un mythe

Cet hommage collectif à Jacques Bergier témoigne de sa force de caractère et de son intelligence hors du commun, de son sens de l'honneur et de sa générosité qui ont fait de lui un héros de la Seconde Guerre mondiale, puis un "éveilleur de conscience". Sous la direction de Claudine Brelet, cet ouvrage réunit des auteurs venus d'horizons aussi divers que l'est l'oeuvre de Bergier, notamment la poétesse Janine Modlinger qui fut sa secrétaire, Hélène Renard, directrice de Canal Académie - la radio sur Internet de l'Institut de France, l'éditeur Jean-Pierre de Monza, des ingénieurs de Sup Aéronautique, divers auteurs, écrivains de science-fiction et de fantastique, dont Nicole Bamberger, Claude Seignolle, André Ruellan, Richard D. Nolane, F. Darnaudet, Claude Thomas, Ch. Moreau, J : P. Desthuilliers, S. Caillet, Jacques Vallée... et Patrick Clot, président-fondateur de l'association des Amis de Jacques Bergier dont il représente la famille. Ingénieur chimiste, Jacques Bergier réalisa, entre autres, la première synthèse du polonium. Engagé dans le réseau Marco Polo, Jacques Bergier, alias "Jacques Verne", fit partie du "groupe des Ingénieurs" (avec Helbronner et Ezkenazi) qui espionna les avancées techniques des nazis et leur utilisation de l'énergie atomique. Arrêté à Lyon en 1943 par la Gestapo, il fut envoyé à Neue Bremme, puis à Mauthausen. II reçut les plus hautes distinctions militaires des Alliés et les Russes s'inspirèrent de lui pour le héros du film, L'Homme qui arrêta la foudre (Et l'Angleterre sera détruite), consacré à l'opération qui permit de détruire Peenemünde où se construisaient les V1 et V2. Après la guerre, il se consacra à la promotion de la science-fiction et de faits négligés par la science officielle. De son livre, Le Matin des magiciens, manifeste du réalisme fantastique écrit avec L. Pauwels, naquit la revue Planète qui, traduite en une douzaine de langues, créa un phénomène éditorial doublé d'un véritable remue-méninges sur des sujet reflétant l'immense savoir de Jacques Bergier, apparemment aussi inépuisable que son humour, qui avoua que son plus grand bonheur fut d'être immortalisé par Hergé sous les traits du savant chauve et initié Mik Ezdanitoff, dans Vol 714 pour Sydney.

03/2011

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Littérature française

Le Traité de la Princesse ou la Princesse Maltraitée

Relisant ses lettres à Trebutien (dont l'intégralité paraîtra chez Bartillat en janvier 2012), Jules Barbey d'Aurevilly s'enthousiasme pour cette correspondance "intéressant[e] comme un roman", et plus particulièrement pour les passages de cette correspondance où il est question des amours malheureuses de son éditeur et ami. Pendant près de huit ans, Trebutien fut en effet l'amoureux transi et malmené d'une certaine Louise Trolley, odieux bas-bleu provincial, capricieux et sans coeur, aux yeux sévères de Barbey, qui devient néanmoins peu à peu l'un des personnages centraux de sa correspondance. Des années durant, Barbey, qui se flatte de connaître les secrets du coeur féminin et de posséder à fond la "science de la séduction", "Sardanapale d'Aurevilly", comme il se rebaptise avec une réjouissante forfanterie, dispense à Trebutien des conseils de machiavélisme amoureux, formule des sentences définitives sur les misères de la vanité féminine et les moyens de la mater, et profère des imprécations de plus en plus violentes contre la "damnée et damnante femelle" qui a ensorcelé son ami... Dans une lettre du 4 avril 1857, il lui soumet un projet de publication pour le moins singulier : pourquoi ne rassembleraient-ils pas pour les publier ces fragments épistolaires, qui formeraient, ainsi réunis, la matière d'"un roman épistolaire à un seul correspondant, chose neuve !" ? A défaut du Traité de la princesse que Barbey rêvait d'écrire, un tel "roman épistolaire" aurait donné à voir la Princesse maltraitée, et vengé par là même le malheureux Trebutien des rigueurs de sa cruelle. Trebutien ne donna pas suite à ce projet qui ne dut pas beaucoup lui plaire... Pas plus que le Traité de la princesse, la Princesse maltraitée ne vit le jour. Ce "roman épistolaire à un seul correspondant" demeura, comme tel, inédit, perdu et noyé dans les limbes des Lettres à Trebutien, dont Mathilde Bertrand, maître de conférence à la Sorbonne, a su l'extraire pour réaliser la "rêverie" que Barbey a nourrie et mettre au jour la puissance poétique et comique de ces pages retorses, sincères et rouées tour à tour, innocentes et perverses, pathétiques et ironiques à la fois

01/2012

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Correspondance

Correspondance. Tome 3, 1964-1968

Commencée en 1949 et achevée presque vingt ans plus tard avec la mort de Jacques Chardonne, en plein Mai 68, cette correspondance est à tout point de vue celle de la fin d'un monde. Et pour Morand, c'est une amitié littéraire qui disparaît, "une boule de laine dans la gorge" . Cette "paire d'anarchistes conservateurs" , comme dit Morand, compte bien être aussi du nouveau monde, en observant avec acuité les bouleversements qui l'inaugurent et en assurant habilement la postérité de leurs oeuvres. Tout à trac, les Beatles, la guerre du Vietnam, la Nouvelle Vague ou Jack Kerouac s'invitent chez L'Homme pressé, qui semble toujours partout, en Espagne, à Londres ou en Allemagne, au Masque et la plume et aux "déjeuners Florence Gould" . Chardonne, qui fête ses quatre-vingts ans entouré de jeunes critiques, prépare quant à lui soigneusement sa sortie. Il publie Demi-Jour ; on pose une plaque pour le célébrer au village de Chardonne, en Suisse. Une lettre aimable du général de Gaulle suffit à le convertir au règne du "Monarque" , sous l'oeil amusé de Morand. Les deux farouches épistoliers jugent sans relâche les grands vivants et les grands morts dans l'arène des lettres : Cocteau et Drieu, Mauriac, Sartre, Malraux, Saint-John Perse et Jouhandeau, tout en scrutant les jeunes premiers, Le Clézio ou d'Ormesson. Chardonne a le regard aiguisé de l'ancien éditeur ; et Morand, celui du lecteur érudit, passionné d'histoire. Avec une brillante nostalgie, ce dernier voyage dans le passé, à la faveur de son Journal d'un attaché d'ambassade, retrouve son paradis d'enfance près de la Tour Eiffel, ou revisite déjà Venise. Le temps les rattrape, la fidèle épouse de Morand, Hélène, s'affaiblit et bientôt Chardonne ne répond plus. Dans ses dernières lettres, le moraliste laconique se fait étrangement chinois, s'effaçant dans le "Cosmos" ... Et le vernis délicat de son admiration commence à craquer, Chardonne reprochant à Morand sa légèreté coupable en politique, ses errements antisémites. Mais grâce à lui et à leurs milliers de lettres, Morand a tout de même réussi ce "self-portrait" éblouissant qu'il n'avait jamais osé écrire. C'est la Correspondance indispensable avant le Journal inutile.

11/2021

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Littérature française

Les injusticiers. roman

Ce roman vrai gravite autour de deux personnages principaux : Andreï Vychinski d'une part, procureur général des procès de Moscou organisés par Staline et John Parnell Thomas d'autre part, procureur de la Liste Noire à Hollywood à l'époque de la " chasse aux sorcières " engagée par la Commission des activités anti-américaines créée et dirigée par J. Parnell Thomas avec l'appui du sénateur Mac Carthy et du chef du FBI Edgar Hoover. Au nom d'une justice dévoyée, tous deux ont trahi les devoirs de leur charge, traqué des innocents et déchainé la haine. Mensonges, menaces, fausses accusations, dénonciations en rafale : la férocité, la lâcheté et le cynisme sont communs à la Russie stalinienne de longue date et l'Amérique à l'aube de la guerre froide, les grandes figures de la littérature soviétique appelant à la mise à mort des traitres supposés comme les acteurs, scénaristes et réalisateurs américains dénoncent leurs amis pour sauver leur peau ou leur gagne-pain. Notables soviétiques, mafieux américains, scénaristes et acteurs hollywoodiens, espions et truands sont les " héros " de cette épopée de l'abjection que le scénariste Dalton Trumbo a appelée l' " ère du crapaud " . L'infâmie du grand nombre ne fait apparaitre que plus héroïque la résistance de quelques-uns (réunis au " Comittee for the First Amendment " qui comprend notamment Brecht, John Huston, Billy Wilder, Gene Kelly, Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Bette Davis, Henry Fonda...) Le destin des deux anciens procureurs converge lorsque Vychinski, nommé représentant permanent de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'ONU après la mort de Staline et menacé par la haine vigilante de Malenkov, prépare sa défection à l'Ouest en écrivant ses Mémoires qu'il s'apprête à remettre à... J. Thomas Parnell, devenu éditeur après s'être retrouvé emprisonné en compagnie de deux scénaristes qu'il avait fait condamner... Mais ils ne se rencontreront jamais, Vychinski mourant brutalement à New York en 1954 avant de mettre son projet à exécution. Fondé sur des archives retrouvées et des rencontres personnelles, ce roman raconte une tragédie humaine hantée par la question : qu'est-ce que la justice ? Et que devient la Loi quand elle est aux mains des injusticiers ?

10/2023

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Dictionnaires

Dictionnaire de philosophie ancienne et moderne

Fille de l'Encyclopédie (1751-1772, 28 vol.) de Diderot et d'Alembert, l'Encyclopédie méthodique (1782-1832, 212 vol.) de Panckoucke conserve la palme du gigantisme. Est-ce cette raison qui l'a fait passer dans l'oubli ou a-t-elle été elle-même dépassée tant par les événements historiques que par les développements scientifiques fulgurants ? Pourtant, cette encyclopédie "par ordre de matières" revêt un intérêt considérable. En synthétisant ce moment particulier des savoirs liant mots et choses, elle représente un chaînon incontournable entre l'épistémè des Lumières et celle du xixè siècle. La Méthodique met en évidence le circuit étendu de chaque science et son utilité sociale. Par ailleurs Panckoucke choisit les directeurs de Dictionnaires pour leur qualité d'expert et ils font autorité. Il faut aussi prendre en compte qu'entre Diderot et Wikipédia, il y a eu la Révolution française qui, dans le domaine de la pensée n'a rien changé ni aboli, mais qui "a changé les conditions d'exercice" au coeur desquelles travaille Naigeon, auteur des trois tomes du Dictionnaire de Philosophie ancienne et moderne présentés, sous forme d'extraits, dans ce Vol. IV de nos Anthologies. Malgré les tragédies individuelles de la Terreur, la voie vers la démocratie a été ouverte. Dans la conception de son Dictionnaire, Naigeon ne cache pas son militantisme athée qui fait qu'à la discussion de la dimension politique du religieux s'ajoute le point de vue de l'historien des sciences. L'éditrice, Claire Fauvergue, montre comment à travers le Discours préliminaire et les 14 articles recueillis qui vont de d'Alembert à Religieux- Irréligieux en passant par Condillac, Hobbes ou Diderot et Fréret, Naigeon renouvelle non seulement les sources de l'histoire de la philosophie mais aussi leur usage et leur analyse. Attentive à l'efficacité de son travail original d'auteur, veillant à la diversité de ses choix éditoriaux, privilégiant ce qui est représentatif du genre encyclopédique et de son évolution, Fauvergue illustre avec précision comment la figure de l'éditeur se mêle indissolublement à celle de l'auteur.

08/2021

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Thèmes photo

La Belgique. L'air de rien, Edition bilingue français-néerlandais

Bernard Plossu est un photographe français parmi les plus importants et les plus influents. Cet ouvrage, en forme de bilan, montre une sélection des photographies effectuées au cours de ses nombreux voyages en Belgique, au fil des années (des années 1980 à aujourd'hui). Photographies prises en passant, l'air de rien, à Anvers, à Gand, à la côte, à Bruxelles, à Liège - et même à Crisnée -, en Ardennes. pour y rencontrer son "galeriste" et ami Jean-Louis Godefroid, son éditeur belge Guy Jungblut ou son "collègue" Marc Trivier. Bernard Plossu et sa Belgique / par Bernard Marcelis (extrait de son avant-propos) L'identité visuelle et photographique d'une ville ou d'un pays n'est jamais quelque chose d'anodin. Certains, Paris, Londres, New York, la France, les Etats-Unis bénéficient à ce propos d'un traitement privilégié. Il n'en va certes pas de même pour la Belgique dont l'identité photographique n'a que rarement fait l'objet de créations d'auteurs. Dès lors, La Belgique, l'air de rien - ce copieux livre imaginé par le photographe français Bernard Plossu - porte bien son titre. Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers, Gand, sans négliger une certaine ruralité, sont au menu des pérégrinations du photographe français en Belgique Ses images sont faites de perspectives ouvertes ou fermées, d'horizons immenses, de routes fragmentées, de tunnels et de passages, de plans superposés engendrés par les photos prises au travers des fenêtres d'un train, des vitres d'une voiture, du pare-brise d'un camion ou encore des baies vitrées d'un café ou de ses grands miroirs. Elles possèdent une dimension cinématographique, avec leurs travellings suggérés par les câbles des caténaires tracés en parallèle, les rythmes verticaux dessinés par des pylônes ou autres lampadaires. Des compositions architecturales involontaires (le métro de Charleroi) ou parfaitement maîtrisées (la gare des Guillemins de Calatrava à Liège) viennent structurer certaines compositions. Comme toujours la lumière joue un rôle crucial, particulièrement celle entre chien et loup, quand l'encore pâle lueur des phares des voitures se démultiplie sur les chaussées rendues glissantes par la pluie [. ]

10/2021

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XXe siècle

Histoire des Forsyte Tome 2 : Le chant du cygne

La suite de l'oeuvre majeure de John Galsworthy, prix Nobel de littérature 1932, enfin réunie en un seul volume. Une fresque romanesque mordante qui après met en scène la famille Forsyte, issue de la haute bourgeoisie anglaise, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Un monde nouveau et auquel ils n'étaient pas préparés les attend alors... Après le succès de La dynastie des Forsyte, suite et fin de la célèbre saga Un intervalle de deux ans environ sépare la fin de la première trilogie de la suite de l'Histoire des Forsyte ( La Dynastie des Forsyte, 3 volumes, Archipoche, 2018). Les trois derniers ensembles, Comédie moderne, Fin de chapitre et Fleur du désert, constituent une ample fresque de l'Angleterre au lendemain de la Première Guerre mondiale. Un monde que John Galsworthy n'aime guère et qui l'inquiète : la grève générale de 1926, le développement du chômage, la montée du travaillisme, les difficultés annonçant la grande crise économique sont autant de signes avant-coureurs de nouvelles catastrophes. Le personnage central de la deuxième trilogie est Fleur, la fille de Soames Forsyte. Elle épouse un jeune aristocrate, Michael Mont, éditeur, puis parlementaire. Très mondaine et passablement snob, elle est deux fois tentée par l'adultère. Quant à Soames, modèle de droiture, il mourra presque en héros, victime de ses deux passions : l'amour paternel et l'attachement à sa collection de tableaux. S'il reste l'" Homme de biens " des débuts, il est aussi homme de raison, de goût et de coeur. Avec lui disparaît le dernier des vrais Forsyte. La dernière trilogie relègue Fleur et son mari à l'arrière-plan, tandis qu'une cousine éloignée de Michael, l'attachante Dinny Charwell (ou Cherrell), occupe une position centrale dans trois histoires mouvementées. L'achèvement de cette oeuvre monumentale absorbe totalement Galsworthy pendant les dix dernières années de sa vie. Il meurt en 1933, au faîte de sa gloire et comblé d'honneurs. Ses livres ont connu un succès considérable. La télévision des années 1960-1970 lui a donné, en Angleterre d'abord, puis en France et dans le monde entier, une nouvelle jeunesse. Ce volume constitue le premier tome de l'Histoire des Forsyte.

10/2022