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Critique littéraire

Une histoire éditoriale : The Conjure Woman de Charles W. Chesnutt

A la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, la littérature d'écrivains noirs était encore placée sous le signe du soupçon, et ses auteurs demeuraient des exceptions. En publiant son premier recueil de nouvelles en 1899 dans l'une des plus grandes maisons d'édition de l'époque, Charles W Chesnutt allait devenir un pionnier de la littérature noire du XXe siècle. Redécouvert dans les années 1960, méconnu en France, cet auteur figure aujourd'hui parmi les classiques de la littérature des Etats-Unis. Son accès à la publication dans une société profondément discriminatoire, au moment où l'édition américaine se constituait en véritable industrie et voyait se transformer la relation éditeur-auteur, nous pousse à interroger la complexité des relations entre éditeurs blancs et auteurs noirs. Cette histoire particulière éclaire plus largement un pan du développement de l'histoire de l'édition aux Etats-Unis, entre 1880 et 1910. Ancrée dans une double tradition française et anglo-saxonne, cette étude propose de retracer le trajet et la formation de cet écrivain africain-américain depuis son désir d'écriture, sa formation, l'apprentissage d'une profession, jusqu'à la matérialisation de son texte, et la diffusion de son premier livre. Au terme de cette trajectoire, c'est bien le passage par lequel The Conjure Woman devint livre qui se dévoile, révélant les mécanismes de la métamorphose du texte en objet de lecture.

06/2012

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Littérature française

Histoire de l'humanité Tome 1 : Le Chauffe-eau (épopée)

« On ne sait plus qui a dit, Charles Péguy peut-être, que les pères de famille étaient les grands aventuriers des temps modernes. Il en a de bonnes, Charles Péguy peut-être. Comme si tous les pères de famille étaient taillés pour l'aventure, si tous avaient l'étoffe à se frotter à cette chiennerie qu'on appelle le quotidien. Qui ne l'a pas, en tout cas, c'est celui dont on parle dans ces pages, pauvre type ordinaire confronté aux embarras de la vie. Et la vie, c'est bien connu, elle a ses têtes. Il ne semble pas, à ce qu'on raconte, que celle de ce père-ci lui revienne vraiment. Car contrairement aux apparences, ce qu'on raconte ici n'est pas pour rire. Car qui oserait ironiser à propos d'une fuite d'eau, d'une panne de voiture ou d'un commandement d'huissier, qui aurait le front de se moquer des trois redoutables fourriers de l'adversité que sont le plombier, le garagiste et le facteur ?On verra comment le père dont on parle ici mobilise contre eux toutes les ressources dont il dispose (gaucherie désespérante, raisonnement névrotique appliqué à l'analyse des fonctions mécaniques ou électriques des objets de confort usuel, incapacité à concevoir le plus petit principe de solution pour s'opposer à la révolte des choses) et comment, à la fin, il s'emberlificote dans les problèmes de robinets, de combustion à quatre temps et d'assiette fiscale. Non, ce qu'on raconte ici n'est pas pour rire. Sans blague, et même si on a l'air de déconner, comme ça, qui ne serait frappé d'une sainte perplexité face à ces questions, les seules qui vaillent vraiment d'être qualifiés d'historiques, et auprès desquelles le secret du Masque de Fer et l'énigme du courrier de Lyon ressemblent à des devinettes pour fin de noces et banquets : qu'est-ce que c'est, une durit ? Pourquoi faut-il payer une redevance audiovisuelle ? Où j'ai foutu ce putain de tournevis ?C'est là qu'on aimerait bien l'y voir, Charles Péguy peut-être. »Antoine Martin

04/2012

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Volume 8, N'en faites pas une histoire

N'en faites pas une histoire (No Heroics, please) appartient à un genre que l'on appelait autrefois "miscellanées". Ces textes forment une sorte de visite d'atelier où l'on découvre tout ce que l'écrivain semble avoir entassé au cours de son travail, sans se résoudre à y mettre de l'ordre, esquisses, pastiches, écrits de jeunesse, poèmes, mêlé à des écrits du Carver plus officiel, celui qu'on sollicite pour une préface, une conférence, un article de critique. Il s'agit, bien sûr, d'un jeu. Carver s'y amuse malicieusement à égarer le lecteur, en consentant parfois à l'éclairer sur sa conception de la littérature.

04/2012

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Sciences politiques

Une histoire de la séduction politique. Edition revue et augmentée

"Je n'ai qu'une passion, qu'une maîtresse, la France. Je couche avec elle". On ne saurait être plus explicite que Napoléon... Ce livre est un voyage dans le pays des séducteurs et des stratégies qu'ils déploient pour satisfaire leurs ambitions ; on y croise des héros adulés, de César à Jaurès, des dictateurs hypnotiques, des foules versatiles, des magiciens de la com', des as du marketing, et aussi : des bimbos, des "first ladies", des traîtrises, des mensonges, des "petites phrases"... C'est en quelque sorte une autre histoire de la politique, qui nous enseigne qu'il n'y a pas deux façons de faire de la politique - l'une qui serait la bonne et qui consisterait à s'adresser à la raison des électeurs, à dire ce qui est, à leur faire partager des convictions, et l'autre, la "mauvaise", qui viserait leurs imaginaires, leurs sentiments, leurs émotions, Ictus pulsions irrationnelles. Ce livre nous éclaire sur le fonctionnement de nos sociétés et sur ce rapport si particulier que les électeurs entretiennent avec celui (ou celle) qu'ils choisissent de porter au pouvoir.

02/2012

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Documentaires jeunesse

L'histoire de l'Eure-et-Loir racontée aux enfants

Deux mille ans de la vie du département de l'Eure-et-Loir sont ici racontés aux enfants (et à leurs parents !). Bérangère est en vacances dans la ferme familiale typique du Thymerais. Une étrange apparition va déclencher la curiosité de la jeune fille et la plonger dans l'histoire de son département. Auprès de son père, paysan et passionné d'Histoire, elle trouve le professeur qui, durant deux semaines, lui contera l'histoire de son pays. Jour après jour, les événements se succèdent, de l'histoire des Carnutes à celle de Jean Moulin, en passant par les chauffeurs d'Orgères, la guerre de Cent ans ou l'essor de la Cathédrale de Chartres qui connut la visite de nombreux rois de France. Son jeune voisin Raphaël, puis ses parents, viendront se joindre à cette aventure. Les deux jeunes enfants trouveront dans ces moments particuliers l'occasion de se rapprocher et de découvrir les joies des premiers émois.

01/2013

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Sciences historiques

Une histoire des plantes coloniales. Du cacao à la vanille

Café de la Côte d'Ivoire, cacao du Cameroun, huile d'arachide du Sénégal, vanille de Madagascar..., aujourd'hui nous relions aisément à un pays d'Afrique ces produits tropicaux que nous consommons au quotidien. Ce continent est-il le jardin d'Eden où tout pousserait naturellement ? Il n'en est rien. Si caféier et palmier à huile sont bien originaires d'Afrique, cacao, arachide, vanille et caoutchouc sont américains de naissance, banane et mangue, asiatiques. Les hommes ont toujours aimé voyager et les plantes qu'ils appréciaient les ont accompagnés au cours de leurs pérégrinations. Chacune des contrées visitées apportait son lot de plantes nouvelles qui venait enrichir la palette des goûts alimentaires ou vestimentaires. Mais contrairement aux hommes, qui peuvent n'être que de passage, les plantes, quant à elles, s'installent définitivement. Et ce n'est pas le fruit du hasard si, dès la fin du XIXe siècle, toutes les plantes tropicales se trouvent réunies sur le continent africain, prêtes à jouer le rôle économique de premier plan que l'Europe va leur imposer bientôt. L'ouvrage permet de mieux situer la place de l'agriculture dans la politique globale de mise en valeur de l'Afrique française durant la première moitié du XXe siècle, ainsi que de comprendre le rôle déterminant joué par la recherche agronomique tropicale à partir des années 1930. Par le récit et les nombreuses illustrations commentées, l'auteur nous fait revivre la captivante aventure des hommes et des plantes en Afrique.

11/2011

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Philosophie

Contre-histoire de la philosophie. Tome 9, Les consciences réfractaires

Le XXe siècle fut pour les intellectuels celui des fascismes rouge et brun qui ont laissé peu de penseurs indemnes... Nombre de philosophes ont mis leur intelligence au service des deux barbaries. Toutefois, il y eut des consciences réfractaires à ce renoncement à la raison. Alors que le PCF souscrit au Pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941) et fait de la politique de collaboration avec l'occupant allemand une priorité décidée par Moscou, Georges Politzer, juif et communiste, inaugure la résistance intellectuelle dès 1939, puis la résistance en armes, avant de mourir en 1941 sous les balles d'un peloton d'exécution. Contre Bergson qu'il range du côté des bellicistes et de l'occupant, il célèbre un certain Descartes inaugurant la philosophie des Lumières achevée par Marx et le marxisme. Nizan, lui aussi communiste, rechigne au Pacte : il le comprend pour l'URSS qui défend sa survie, mais pas pour le PCF... Marxiste secrètement déçu par l'Union soviétique, Nizan demande à Epicure ce que Marx, le marxisme et la Russie bolchevique ne lui donnent pas : des raisons de vivre en sachant qu'il nous faudra mourir... Camus, pour sa part, fut communiste le temps que dura le combat du Parti pour la décolonisation; quand le PCF obéit à Moscou qui décrète nul et non avenu le combat pour la décolonisation afin de mettre en avant le combat antifasciste, en 1937, il quitte le Parti qu'il avait rejoint à l'été 1935. Il s'oppose aux totalitarismes brun et rouge au nom d'un socialisme libertaire étouffé et ridiculisé par la critique sartrienne qui ne connaît du socialisme que sa version césarienne et barbelée. Simone de Beauvoir, et son compagnon Jean-Paul Sartre, ont construit une légende aux antipodes de leur vécu pendant la guerre : on ne trouve aucune trace de leur résistance partout proclamée, on dispose en revanche d'accablantes preuves du contraire... Beauvoir passe à côté de la Résistance - mais aussi du féminisme qu'elle critique dans Le deuxième sexe. Finalement, le féminisme fera ce livre plus qu'il n'aura été fait par lui. Le PCF se déchaînera contre cet ouvrage qui, réfractaire en ce sens, déconstruit la domination masculine...

01/2013

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Histoire de France

Histoire. Tome 4, La naissance du monde moderne 1848-1914

Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le "Malet-Isaac" occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française. Son succès fut aussi la sanction de ses qualités : un récit chronologique bien construit, écrit dans une langue claire, qui constitue un aide-mémoire de choix pour tous publics. Pour les historiens, c'est aussi le témoignage de ce que fut la vulgarisation historique à l'intention des classes secondaires pendant près d'un demi-siècle. On sera alors étonné de voir à quel point cette entreprise a su s'ouvrir aux dimensions sociale et culturelle, à une vision qui dépasse le cadre national, loin des clichés d'une histoire trop exclusivement politique, chauvine et attentive aux seules élites. Dans ce quatrième volume, on voit naître véritablement le monde moderne, un monde où s'affirment les nationalités, où le commerce et l'industrie sont en pleine expansion, et où de nouvelles puissances vont bientôt disputer à l'Europe sa suprématie : Etats-Unis bien sûr, mais aussi Chine et Japon.

09/2012

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Histoire internationale

Le Liban contemporain. Histoire et société, Edition revue et augmentée

L'histoire du Liban contemporain, ce petit pays clé du Moyen- Orient objet des convoitises des puissances régionales et internationales depuis trois siècles, est mal connue. Elle a trop souvent été écrite en fonction de la géopolitique internationale, interdisant ainsi de cerner la réalité complexe de cette société, marquée par l'interpénétration de l'islam et du christianisme depuis treize siècles. D'où de nombreux clichés, exploités pour stimuler la fièvre destructrice qui, entre 1975 et 1990, s'est emparée du pays, pris dans les affres du conflit israélo-arabe et de la guerre froide. De "Suisse du Moyen-Orient", le Liban est devenu alors une sorte de repoussoir, archétype des situations de fragmentation et de communautarisation d'une société. Au rebours de ces clichés, ce livre tente de dénouer les fils enchevêtrés de l'histoire du Liban depuis son ouverture sur l'Europe au XVIIe siècle jusqu'au début du XXIe siècle. Georges Corm s'attache à forger des clés de compréhension des événements et des comportements des acteurs de cette histoire, afin de dépasser les langues de bois qui ne mettent l'accent que sur les communautés et leur diversité ou leurs évolutions divergentes. Il invite à réfléchir sur les phénomènes communautaires, en analysant le jeu complexe des facteurs endogènes et exogènes dans l'évolution historique du pays, jusqu'à ses développements les plus récents, comme la création du Tribunal spécial sur le Liban, magistralement analysé ici.

04/2012

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Philosophie

Contre-histoire de la philosophie. Tome 6, Les Radicalités existentielles

Sixième volume de la "Contre-histoire de philosophie" consacré au XIXe siècle et aux penseurs A. Schopenhauer, Max Stirner et H. D. Thoreau.

10/2010

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BD tout public

La véritable histoire de John Dillinger. Ennemi public n°1

Après le Krach de 29, l'Amérique plonge dans la Dépression, son peuple dans la misère. Pour casser l'image du gangster opulent héritée de la Prohibition, J. Edgar Hoover, le chef du FBI, invente le concept d'Ennemi Public n°l : choisir, parmi les desperados que la Crise pousse à des méfaits brutaux, ceux qu'on montera en épingle avant de les arrêter, en général de quelques balles dans la peau, pour se glorifier de victoires sur le crime et tenir le public en haleine. Ainsi s'écrit à la une d'une presse éclaboussée de sang la légende de Bannie & Clyde, Pretty Boy Floyd, Mitraillette Kelly, Ma Barker... John Dillinger (1903-1934) est le champion de cette Crime Academy. Plus populaire que tous ses confrères en banditisme réunis, il diffère d'eux sur bien des points. L'audace, la classe, le panache de ce fils d'épicier, doué d'un esprit hors du commun, en font le Douglas Fairbanks du hold-up, le Robin des Bois du Midwest. Sa carrière météorique, ses amours turbulentes, ses innovations dans l'art d'attaquer les banques, serviront de modèle à tout le cinéma noir à venir. Il est le chaînon manquant entre les grands outlaws de l'Ouest sauvage et les braqueurs de l'ère moderne. Un mythe américain. Sa figure tragique et sarcastique est à ce point pertinente pour notre époque que le réalisateur Michael Mann vient de le ressusciter dans le film Public Enemies, sous les traits de Johnny Depp.

05/2009

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Histoire de France

Histoire régionale de la Shoah en France. Déportation, sauvetage, survie

L'histoire de la Shoah en France est de mieux en mieux connue dans ses traits généraux. Mais il reste bien des zones d'ombre, qu'il s'agisse des assignations à résidence, des rafles et déportations dans les villes moyennes ou petites, du sauvetage sur le terrain. Le recours aux archives départementales, voire aux enquêtes orales, s'impose dès lors que l'on entend toucher au grain de l'histoire. C'est ce que propose, pour la première fois, cet ouvrage issu du cinquième colloque de Lacaune (Tarn), en 2009 : écrire une histoire régionale de la Shoah, dans les zones occupée et non occupée. Après une série d'éclairages généraux, les contributions permettent de parcourir successivement le Midi provençal et languedocien, le Sud-Ouest, le Massif central, l'Ouest (de l'Anjou à la Normandie), le Centre, les Alpes et l'Alsace. La diversité des sources et des approches, la variété des destins départementaux ou régionaux, la qualité des auteurs (Serge Klarsfeld, Jacques Sémelin, Renée Dray-Bensoussan, Martin de la Soudière...), font de ce livre un complément indispensable à la connaissance de la Shoah en France.

08/2011

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Histoire internationale

Histoire de l'Unesco. Les trente premières années : 1945-1974

L'Unesco, Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture, institution culturelle internationale dont le siège est, depuis sa création en 1945, installé à Paris, est, paradoxalement, mal connue en France. Son nom évoque souvent la protection du patrimoine, mais peu de gens connaissent réellement ses domaines d'action, son histoire et son fonctionnement. Pour la première fois, cet ouvrage propose un panorama complet et détaillé de l'histoire de l'Unesco sur ses trente premières années. Fruit d'une recherche de longue haleine, ce travail se fonde sur l'analyse rigoureuse d'archives inédites provenant des fonds de l'Unesco, de l'ONU, et de plusieurs Etats membres, ainsi que sur des témoignages et des entretiens réalisés par l'auteur avec de nombreux anciens fonctionnaires et collaborateurs de l'Unesco, tel Claude Lévi Strauss. Ce livre, écrit dans un style clair, met au jour les grandes évolutions conceptuelles qui ont caractérisé l'Unesco et s'attache à en identifier les acteurs. Loin des présentations officielles marquées souvent par la langue de bois, il analyse les difficultés qu'a connues l'organisation et évalue les résultats de ses actions. En outre, à l'occasion de ce parcours à travers l'histoire mondiale, le lecteur revisitera l'histoire des relations internationales des années 1940 aux années 1970, des débuts de la guerre froide à l'acquisition des indépendances et à l'émergence du Tiers-Monde, et croisera des personnages marquants comme Julian Huxley, Nasser, René Maheu ou Amadou Hampâté Bâ.

10/2010

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Poches Littérature internation

Un chant de Noël. Histoire de fantômes pour la Noël

Ecrit à la suite d'un voyage à Manchester, où Charles Dickens, visionnaire au grand coeur, avait défendu l'éducation comme moyen de lutte contre la pauvreté, Un chant de Noël préfigure les premières réformes pour humaniser le travail dans l'Angleterre industrielle de la reine Victoria. L'histoire de Scrooge, vieil avare grincheux et solitaire que trois fantômes vont convertir, la nuit de Noël, à la gentillesse et à la bonne humeur, continue de séduire petits et grands depuis sa parution en 1843. Drôle et émouvant à la fois, ce conte renoue pour notre plus grand plaisir avec le mythe du paradis terrestre.

11/2009

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Ethnologie

Pouvoir et religion (pour réconcilier l'Histoire et l'anthropologie)

Luc De Heusch examine les rapports entre l'anthropologie et la discipline baptisée Histoire. A titre d'essai, inaugurant une voie originale, il analyse ici du point de vue structural les relations permanentes et changeantes que le pouvoir entretient avec la religion. L'anthropologie sociale et culturelle (plus connue en France sous le nom d'ethnologie), considérée à tort comme une science coloniale périmée, nous livre une institution caractéristique des sociétés centralisées dépourvues d'écriture : la chefferie ou la royauté sacrée. L'auteur la décrypte comme structure symbolique arrachant le pouvoir au seul contrôle de la parenté. Elle transforme un homme, détenteur du pouvoir suprême, en une espèce de fétiche vivant, condamné à mort à plus ou moins brève échéance. L'Histoire, de son côté, a souvent affaire à une institution politico-religieuse qui confère à un homme projeté au sommet du pouvoir un statut quasi divinisé. Le monothéisme s'est emparé de cette vision ; il fait du roi un prêtre d'une espèce particulière. Luc de Heusch analyse les avatars de ce continuum qui rend compte du devenir politique. Il prend le parti de Hobbes contre Rousseau et constate que la démocratie en tant que Léviathan a bien du chemin à parcourir avant d'être désacralisée.

10/2009

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Sciences historiques

L'effet de génération. Une brève histoire des intellectuels français

L'identification d'une génération ne se réduit pas à un événement dateur - si ample soit-il - ni à un ensemble de cohortes démographiques. Il faut aussi tenir compte d'un nouveau " senti commun " difficile à cerner, car une génération intellectuelle n'est pas composée seulement de gens qui sentent et pensent la même chose : des divergences, voire des oppositions furieuses peuvent la traverser. Comme le montre Michel Winock, ce qui appartient en propre à tous les membres d'une même génération est la question dominante (la guerre, la crise, le communisme, la décolonisation, Internet, l'écologie, etc.) qui a hanté leur jeunesse ; les réponses philosophiques et les positions politiques qu'elle induit peuvent être divergentes ou contradictoires : elles font système. La clé générationnelle n'ouvre certainement pas toutes les portes de l'histoire, mais c'est un outil précieux lorsqu'on veut avoir une vue d'ensemble du XXe siècle et mieux comprendre les grandes tendances et tensions idéologiques qui travaillent notre temps.

05/2011

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Beaux arts

Histoire de l'art. L'esprit des formes, Volume 1

Qu'on suive [...] la marche parallèle des statues grecque et française, là des Orantes de l'Acropole aux athlètes de Lysippe et au mausolée de Scopas, ici des vierges et des saints des porches de Chartres à ceux des porches de Bourges en passant là par les frontons du Parthénon et d'Olympie, ici par les rois d'Amiens et les prophètes de Reims. Ou, si l'on préfère puiser au hasard dans le répertoire des formes, sans s'inquiéter des écoles et des techniques, des dates, du prétexte mythique, du caractère local, qu'on compare telle terre cuite grecque trouvée dans les tombes de Tanagra à telle terre cuite chinoise trouvée dans les tombes des Tang, tel bas-relief de Moissac ou d'Arles à tel bas-relief d'Angkor-Vat, tel rinceau d'une église d'Ile-de-France à tel rinceau d'une stupa de l'Inde, telle peinture japonaise du XVe siècle à telle peinture siennoise, et les fresques des chasseurs de rennes aux fresques des Boshimens. On y retrouvera de ces parentés émouvantes qui évoquent l'identité des origines, et font comprendre que des haches de silex ou des ossements humains ne se puissent qu'à peine distinguer les uns des autres, qu'on les découvre sous les alluvions du Missouri ou du Niger ou roulant parmi les galets d'une rivière de France ou d'un torrent de l'Alaska. Il est dès lors naturel que l'intelligence, après avoir, par la grâce des archéologues, classé rigoureusement les formes figurées qui l'expriment en tous lieux et depuis toujours, tende à retrouver sous leurs divergences une sorte d'unité de plan [...].

09/2011

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BD tout public

L'Histoire Secrète Tome 20 : La porte de l'eau

En pleine guerre du Vietnam, la CIA décide de se débarrasser d’un étrange trafiquant, ancien légionnaire, dont la connaissance des cartes inquiète. Pour mener à bien cette mission, un aventurier du nom de James T Chance est contacté… Autre nouvelle donne, Reka a été enlevée. Mais qui se cache derrière ce tour ? La mafia ? Le Pentagone ? Le roi en jaune ? Qui que ce soit, la vengeance de son frère Erlin sera terrible !

12/2010

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Histoire internationale

Histoire de la protection sociale en Union soviétique (1917-1939)

Ce volume reconstitue l'histoire de la protection sociale soviétique dans la période de l'entre-deux-guerres dans ses aspects législatifs, institutionnels et sociaux, grâce à l'expérimentation d'une méthode complexe d'enquête qui conjugue macrohistoire et microhistoire. La méthode adoptée permet de varier l'échelle d'observation des réformes des caisses d'assurance, c'est-à-dire d'analyser aussi bien le fonctionnement de ces caisses d'assurance sur le territoire soviétique en relation avec les modalités de financement, que le développement des prestations sociales dans la ville de Moscou, qui présente les cas particuliers de l'usine automobile " Amo-ZiS ", de l'école moscovite N. 25 " de Staline " et des pensions de guerre. Par le biais du dépouillement des archives russes, cette étude révèle aussi l'impact du système de protection sociale sur la vie quotidienne de la population et l'évolution surprenante d'un système qui ne visait pas à garantir un traitement égalitaire des travailleurs mais à privilégier ceux qui contribuaient davantage à l'industrialisation du pays (les ouvriers qualifiés) au détriment des catégories sociales plus fragiles et moins qualifiées (invalides et personnes au chômage). Bien que la transformation du système de protection sociale ait été commune aux Etats européens frappés par la Grande Dépression, en URSS, elle ne dégénéra pas dans des mesures de politiques raciales comme cela fut le cas dans l'Allemagne nazie.

11/2010

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Philosophie

La société des inconnus. Histoire naturelle de la collectivité humaine

La théorie de l'évolution suggère que nous ne sommes pas naturellement disposés à faire confiance à des inconnus, c'est-à-dire à des gens en dehors de notre famille ou de notre clan. Pourtant, aujourd'hui, nous confions notre vie aux pilotes d'avion, notre argent est géré par des personnes que nous ne connaissons pas, nous mangeons au restaurant sans craindre une intoxication et nous côtoyons une foule d'inconnus potentiellement dangereux dans le métro. Comment en sommes-nous arrivés là ? Paul Seabright décrit les mécanismes psychologiques, sociaux et économiques qui ont transformé, au fil des derniers dix mille ans, nos ancêtres suspicieux, xénophobes et belliqueux en individus qui dépendent d'un filet institutionnel complexe constitué de personnes inconnues les unes aux autres. Or, ces mêmes mécanismes entraînent aussi des fléaux comme les crises financières, l'exclusion des faibles, la dégradation de l'environnement naturel, ou la prolifération des armes de guerre. Pour parer à ces conséquences fâcheuses de façon intelligente et efficace, il est essentiel de comprendre la fragilité des institutions qui font de nous des hommes modernes. Sans jargon et à l'aide de beaucoup d'exemples, La société des inconnus intègre la pensée économique au contexte plus large de nos connaissances en biologie, anthropologie, psychologie et histoire, et propose une explication lucide du fonctionnement de la société. Érudit et pertinent, cet ouvrage nous fournit des clés pour une meilleure compréhension des défis sociaux majeurs auxquels nous devrons faire face dans les années à venir. Personne ne peut tourner les pages de ce livre sans découvrir à plusieurs reprises des idées à la fois inattendues et saisissantes que l'on voudrait poursuivre.

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Généralités médicales

Cinquante d'histoire du Centre de Transfusion Sanguine. 1949-1999

Le premier centre de transfusion sanguine naquit en France en 1928 à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, la transfusion s'effectuait de bras à bras et apparaissait comme l'un des derniers sacrements de la médecine. Après guerre, la France eut à rattraper d'énormes retards dans le domaine de la Santé et c'est dans ces conditions qu'un jeune médecin, fraîchement arrivé dans le Lot, pour mettre fin aux désastres dont il était témoin, ouvrit à Cahors en février 1949, sous forme d'une Association Loi de 1901, un centre de transfusion sanguine dans l'un des départements les moins peuplés de France.

04/2011

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Histoire internationale

Division Street. Genèse d'une histoire orale des Etats-Unis

Chicago, 1965. Le souvenir de la Grande Dépression et de la seconde guerre mondiale n'est pas loin. Celui de la crise de Cuba encore moins. Le Vietnam est un désastre. Le mouvement pour les droits civiques obtient ses plus grandes victoires au prix de luttes acharnées. Chicago, ville gangrénée par la corruption, la mafia et les inégalités sociales, est bouleversée par les plus grands réaménagements urbains de son histoire. Ceci n'est pas un polar, mais le premier livre d'entretiens de Studs Terkel. Armé de son enregistreur, le journaliste capte la parole de la piétaille au gré de ses rencontres et de ses errances dans les bars, les rues et les taxis, de part et d'autre de Division Street, artère de Chicago qui symbolise pour lui les divisions politiques, sociales et culturelles de l'Amérique. Il prend ainsi la température de sa ville, et nous offre un instantané saisissant des années 1960 aux Etats-Unis. Vietnam, communisme, bombe atomique, racisme, pauvreté, transformation du travail par l'automatisation, syndicats corrompus, spéculation immobilière et expropriations, déliquescence du lien social : c'est une Amérique rongée par le doute, la peur et l'impuissance que nous donne à voir ici Terkel. Doute, peur et impuissance parfois suspendus, toutefois, par le constat de la puissance politique des citoyens rassemblés pour exiger leurs droits ou simplement une vie décente. L'impression de fin du monde imminente, d'une société au bord du gouffre, qui domine ces quelques soixante-dix entretiens, préfigure paradoxalement les transformations profondes que connaîtront bientôt les sociétés occidentales au cours des années 1968.

04/2011

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Histoire internationale

Ali Boumendjel (1919-1957). Une affaire française, une histoire algérienne

En mars 1957, la presse annonce la mort d'un " petit avocat musulman " : " Qui a tué Maître Boumendjel ? " titre France Observateur. On s'interroge sur un faux suicide. Mais que faisait donc ce " modéré " entre les mains des " paras "? Pourquoi a-t-il été assassiné, comme le reconnaîtra le général Aussaresses dans ses mémoires en 2001 ? L'homme était un militant de l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), l'organisation de Ferhat Abbas. Son parti, perçu comme modéré, bourgeois, francophone et intellectuel a été gommé de l'histoire officielle algérienne et largement ignoré par les historiographies française et algérienne. Au moment de son arrestation, Boumendjel faisait le lien entre la direction de l'UDMA et la direction algéroise du FLN. Il conjuguait alors, comme il l'avait toujours fait sans complexe, la culture française avec un nationalisme algérien, républicain et démocratique. Il y a plusieurs histoires dans cette histoire : une histoire française et une histoire algérienne, celle d'une affaire qui a secoué les intellectuels français, et l'histoire d'un héros et d'un martyr. L'une et l'autre éclairent d'une lumière nouvelle les récits existants. Au mépris qu'Aussaresses exprime à l'encontre de cet intellectuel, aux abracadabrantes explications qu'il donne de son arrestation, il est nécessaire d'opposer un travail d'historien. A l'histoire officielle algérienne, qui tente d'intégrer Ali Boumendjel parmi ses martyrs en schématisant son parcours, il importe d'opposer la richesse d'une biographie familiale, la complexité d'un engagement politique nuancé et d'un idéal à la fois algérien et républicain, partagé par nombre de nationalistes d'alors, et susceptible de trouver aujourd'hui un écho de l'autre côté de la Méditerranée.

09/2010

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Histoire internationale

Weather Underground. Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain

" Faisons la guerre chez nous ! " est le mot d'ordre lancé par le Weather Underground à la fin des années 1960. Ce groupe d'étudiants issus de la middlè class américaine, révoltés par la guerre du Vietnam et galvanisés par les luttes des Black Panthers décide de prendre les armes pour renverser le gouvernement. Leurs attentats contre le Capitole, le Pentagone, le département d'État, le FBI et leur spectaculaire libération de prison de Timothy Leary, le pape du LSD, les placent en tête des ennemis de l'État. Clandestins, pourchassés de toute part durant dix ans, la plupart de ses membres finiront par se rendre - certains sont encore en prison aujourd'hui. Ce livre, fruit d'un travail de recherche minutieux et inédit et de nombreux entretiens avec d'anciens Weathermen, nous plonge dans l'histoire tumultueuse de ce groupe armé révolutionnaire. Il retrace la vie de ses membres, nous décrit leur quotidien de clandestins, détaille leurs objectifs politiques et dévoile leur stratégie militaire. Il porte un regard distancié et parfois critique sur leur action et sur ces années de feu où tout paraissait possible, y compris qu'une poignée d'activistes déterminés attaque l'impérialisme là où il se croyait invulnérable.

04/2010

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Critique littéraire

Survivre avec les loups. La véritable histoire de Misha Defonseca

Les lecteurs se sont passionnés pour l'histoire de Misha Defonseca, cette petite fille qui traverse l'Europe en guerre à la recherche de ses parents. Après le succès, l'opprobre, quand les faits relatés se sont révélés faux... Pas de survie grâce aux loups, pas de voyage... Et pourtant... Que se passe-t-il dans l'esprit d'un enfant que le réel traumatise ? Pourquoi cette femme devenue adulte va-t-elle finalement choisir la mythomanie ? Au terme d'une enquête étonnante, c'est la véritable enfance de Misha que raconte Lionel Duroy et cette fois, la réalité va dépasser la fiction...

09/2011

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Récits de voyage

Les Empires de l'Indus. L'histoire d'un fleuve

Tour à tour victimes, durant les soixante dernières années, de la violence de dictateurs militaires, puis enragés ou trompés par la manipulation de la religion par l'Etat, les Pakistanais sont maintenant terrorisés par la "guerre au terrorisme" menée par l'Occident. Pourtant le Pakistan ne se résume pas à la somme de ses généraux et de ses jihadistes. La vallée de l'Indus a connu une fermentation politique, religieuse et littéraire ininterrompue, qui se compte en millénaires ; une histoire que les Pakistanais partagent avec les Indiens et les Tibétains. Ces chroniques, ces souvenirs et ces mythes enchevêtrés, constituent l'héritage des peuples qui vivent aujourd'hui dans la vallée de l'Indus. Ce livre raconte un périple, une remontée géographique et historique, de la bouche à la source, de la naissance du Pakistan à Karachi à celle du fleuve au Tibet, des millions d'années auparavant. Au cours de son histoire, l'Indus aura porté plus de noms que ses habitants n'auront supporté de dictateurs. Le fleuve a conféré une logique à mes explorations ; il est au coeur de ce livre parce qu'il pénètre la vie des peuples qui résident sur ses rives à la manière d'un charme. Des déserts du Sind aux montagnes du Tibet, l'Indus est révéré par des paysans et honoré par des poètes ; plus qu'aux prêtres ou aux politiciens, c'est à l'Indus que va leur vénération.

02/2011

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Ethnologie

LES VEINES OUVERTES DE L'AMERIQUE LATINE. Une contre-histoire

Voici l'histoire implacable du pillage d'un continent. Nous suivons, siècle par siècle, et dans le moindre détail, la honte du mécanisme qui a conduit à une dépossession ruinant les nations d'un des espaces les plus prometteurs de l'univers. On ne s'étonnera pas que les multinationales, monstres hybrides des temps modernes, opèrent avec cohésion en cet ensemble d'îles solitaires qu'est l'Amérique latine. Chaque pays plie sous le poids conjugué de ses divisions sociales, de ses armées, de ses polices qui l'enfoncent dans l'échec politico-économique et une plus profonde misère. Des forces nouvelles se lèvent. Phénomène de grande conséquence, l'Eglise, longtemps oppressive, reprend la tradition évangélique des premiers âges et devient porteuse d'espérance : elle est résolument aux côtés des pauvres et des persécutés. Cet ouvrage essentiel sur l'exploitation de l'homme par l'homme est à l'échelle d'un continent. Ce livre, un grand classique, est lu et commenté dans les universités nord-américaines ; il dénonce le talon d'Achille des Etats-Unis : l'Amérique centrale et du Sud.

02/1993

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Religion

Le grand dérangement. La part de fable dans l'Histoire

Le but de l'école laïque n'est pas d'apprendre à lire, ,à écrire et à compter, c'est de former des libres penseurs. L'école laïque est un moule où l'on confie un fils de chrétien et d'où il ressort un renégat. Ces paroles de l'inspecteur d'Académie Dequaire-Brohel, au convent maçonnique de 1896, rejoint l'idée maîtresse de Jules Ferry, au convent de 1891, nous voulons organiser l'humanité sans rois et sans Dieu, confirmée par Jules Viviani, lors de son discours du 8 novembre 1906, en instituant l'enseignement obligatoire, nous nous sommes attachés à une œuvres d'irréligion. Voilà qui est clair, mais quoi d'étonnant dès lors, que l'Histoire de France académique ne soit systématiquement déformée, dans le sens de la haine des rois et de la négation de Dieu ? Que ce soit Jules César, à propos de sa Guerre des Gaules, ou Charlemagne "qui a inventé l'école" pour les chevaliers, obligés d'apprendre "comment s'est fait la France", de tout temps, sur le canevas de faits bien réels, princes et chroniqueurs ont brodé une histoire fabuleuse. C'est en travaillant sur la question de l'Eglise, où les évêques n'ont jamais hésité non plus à broder des légendes, que Daniel Leveillard a relevé des falsifications quant à l'Histoire réelle. Dans cet ouvrage, l'auteur traite de Christophe Colomb, le dernier des Croisés; du Saint Suaire, du Précieux Sang; de Louis XVI, martyr pour la cause de la foi, mais également de "l'apocalypse écologique", de géopolitique confessionnelle, de la Prophétie du Saint Pape et du Grand Monarque, et même, à commencer, par la tradition du Poisson d'avril où la farce prévaut. Ainsi voit-on comment, en permanence, se mêlent le réel et la fiction, d'où le sous-titre : "La part de fable dans l'Histoire". Un livre de nature à déranger, sûrement, surtout peut-être le dernier chapitre où l'auteur adresse une lettre au pape Benoît XVI... Et si l'Eglise chrétienne, assurément moribonde comme on le crie assez au regard de ses églises vides, n'était au contraire en train de renaître, belle comme au premier jour ? A la phrase emblématique de la Troisième République, Du passé, faisons table rase !, c'est l'historien qui répond : Qui ne connaît son passé, ne peut être maître de son avenir !

11/2011

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Religion

Le Jésus du Da Vinci Code. Fiction, histoire et foi

Dans son roman, Dan Brown prétend, à partir de documents "avérés", fournir la preuve "de la plus grande opération de désinformation de toute l'humanité ". Invité à réagir à cette affirmation provocatrice, Jean-Paul Michaud trace la démarcation entre le jésus du Da Vinci Code, le Jésus de l'histoire et le Jésus de la foi. A la manière de l'évangéliste Luc, rassurant un Théophile inquiet peut-être de la solidité des enseignements qu'il avait reçus, l'auteur s'adresse aux "Théophiles" d'aujourd'hui. Je voudrais, en tant qu'exégète qui est aussi lecteur et amateur de romans, débroussailler quelque peu le chemin qui mène au " vrai Jésus", un chemin où le roman a mêlé astucieusement imaginations, légendes et demi-vérités.

09/2006

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Histoire internationale

Le royaume asante (Ghana). Parenté, pouvoir, histoire : XVIIe-XXE siècles

Cet ouvrage est centré sur les relations entre la parenté, le pouvoir et l'histoire chez les Asante du Ghana entre les XVIIe et XXe siècles. Les Asante émergent peu à peu comme un groupe distinct qui formera le royaume du même nom, mais des précédents ont fourni un modèle et exercé des influences sur la création de ce royaume. Au sein des Asante, les Oyoko vont rapidement devenir dominants. Leur itinéraire géographique et politique est l'histoire de la mise en place de cette domination. Fondé sur des sources orales et écrites, dont la collecte, le traitement et l'analyse relèvent aussi bien du métier d'anthropologue que de celui de l'historien, cet ouvrage fait place également aux apports de l'archéologie et de la linguistique. Il propose une analyse historiographique très serrée des sources et de la bibliographie existante, explicitant à chaque fois les conditions de leur production. Il propose une réflexion d'une grande originalité, mettant en question entre autres les idées reçues sur la parenté chez les Asante, dont il démontre qu'elle ne répond pas au " modèle " exclusivement matrilinéaire dans lequel les travaux de ses prédécesseurs l'ont confiné. Une analyse de la notion de personne chez les Asante et des modèles de parenté élaborés par R.S. Rattray et M. Fortes introduit une étude de chaque matriclan où sont abordés les ancêtres fondatrices, les mythes d'origine et récits de fondation et les itinéraires de chacun d'entre eux. Une large place est consacrée au facteur patrilinéaire, la notion de ntoro, qui relève de la parenté sans pour autant être réductible à celle-ci. Cette analyse débouche sur des interrogations d'ordre méthodologique et théorique qui interpellent les études de parenté, incapables de rendre compte de ce principe selon les normes qu'elles emploient habituellement. Étant donné le verrouillage opéré dans la capitale, Kumase, par les tenants de l'histoire officielle asante liés au Palais, il est remarquable que l'auteur ait réussi à franchir cet obstacle et à atteindre d'autres versions. En se basant sur l'analyse d'un certain nombre de rituels et de mythes, il est parvenu à éclairer la période jusque-là obscure qui a précédé la fondation de l'État asante. La troisième partie offre une relecture subtile et convaincante de l'histoire de la dynastie royale Oyoko de Kumase. L'étude de cette histoire est la mise en perspective diachronique des poids relatifs de la matrilinéarité et du facteur patrilinéaire, de leur utilisation et manipulation, et de la dynamique des relations interpersonnelles à l'intérieur du lignage royal.

11/2003