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Heylli georges D'

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Critique littéraire

Tristan Tzara. L'homme qui inventa la révolution Dada

De Tristan Tzara, on ne sait souvent qu'une chose c'est l'homme de la révolution Dada. Celui qui lança dans l'Europe entière cet impératif d'une remise en cause radicale : " balayer, nettoyer ! ". Mais entre Samuel Rosenstock, né le 16 avril 1896 dans la province de Bacau en Roumanie, et le révolutionnaire portant monocle et attablé au Flore, qui s'éteindra en 1963 dans un appartement parisien bourré de livres et de masques africains, quelle transformation ! Cette première biographie de Tzara, riche de nombreux entretiens inédits avec les survivants du surréalisme, nous apprend la fabrication d'un mythe. Comment devient-on Tzara ? Comment, au cabaret Voltaire dans le Zurich de 1916, ce " barbare auto-stylé " chevauche la vie tel " le chef d'une armée invisible ". Comment cet inconnu est appelé à Paris par Max Jacob et Apollinaire. Comment il prône la révolution tout en habitant un hôtel particulier construit par Alfred Loos à Montmartre. Comment, devenu compagnon de route du Parti communiste, il reste fidèle à ses amitiés surréalistes. Comment, alors qu'il écrit dans la solitude, il se perd dans le tourbillon de l'entre-deux-guerres, du Bœuf sur le toit aux bals costumés où l'accompagnent Crevel et Cocteau... On croise ici toutes les figures de l'époque, que ce soit en politique - Lénine, Thorez -, ou en littérature - Breton, Crevel, Dali, Georges Bataille, Roger Caillois, tant d'autres. C'est un kaléidoscope de noms, d'images, d'éclats publics et de coups de pistolet.

10/2002

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occupation

Carnets d'une étudiante dans Paris occupé. 1940-1943

Jacqueline Loriod a 18 ans quand elle s'inscrit à la Sorbonne en cet été 1940, celui de la défaite et de l'Occupation. Elle y passe une année, en lettres, avant d'intégrer pour deux ans une école d'élèves infirmières. Jacqueline Loriod est une jeune fille pleine d'espoirs, d'indignations, d'enthousiasme, comme tant d'autres de son temps. Mais Jacqueline Loriod note sur des carnets ce qu'elle fait, ses souffrances, ses pensées, les fondements de ses engagements. Elle commente ses lectures, l'actualité, ses cours. Dans ces récits, on rencontre Georges Duhamel, on croise Maurice Bardèche, dont l'antisémitisme, ainsi que celui de certains professeurs, indigne la jeune étudiante. Elle est de ces étudiants et lycéens qui défient la police française autant que l'occupant, le 11 ? novembre 1940 sur la place de l'Etoile, premier acte de résistance. Tenus de 1940 à 1943, ses carnets ont été découverts au décès de Jacqueline Loriod par ses enfants et mêlent l'histoire familiale à celle de la guerre et de la Résistance. L'écriture de ces carnets est similaire à celle du tract manuscrit - conservé aux archives de bibliothèque La Contemporaine de l'université de Nanterre - qui est la dernière trace matérielle de l'appel au 11 ? novembre 1940, et qui donnait une consigne ? : "Recopie ces lignes et diffuse-les". Ce livre constitue un témoignage précieux, présenté et annoté par Alain Monchablon et Robi Morder, avec une postaface de Catherine Oguise-Boileau. Il est illustré par des photographies et documents familiaux ou issus des archives.

11/2022

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témoignages personnels

L'Ultime Besoin d'un récit

Génia est née en juillet 1943 à la Maternité d'Elne du Secours suisse aux enfants alors que son père vient de disparaître dans l'usine de mort de Majdanek. Ce n'est que tardivement que Génia a ressenti la nécessité d'écrire son parcours en s'appuyant sur les archives de l'OSE qui l'a prise en charge, tout comme son frère et sa soeur. Sans fard, Génia nous raconte ici sa vie marquée par la Shoah : les maisons d'enfants puis le Foyer de la Voûte, les difficultés du travail, des relations familiales, sans omettre les rencontres importantes et sa volonté d'exprimer sa personnalité par les arts. Dans son avant-propos sur le travail considérable de l'OSE durant l'après-guerre, Katy Hazan écrit : "Le texte de Génia est emblématique des difficultés de la reconstruction, chacun des protagonistes lutte à sa manière pour essayer de s'en sortir. Génia a fait un réel travail d'investigation et d'introspection : partir sur les traces de ses parents, pour recoudre les trous de la toile familiale. Elle a su faire la part des choses, ne pas juger. Elle découvre petit à petit, à l'âge adulte qu'elle n'était pas une enfant abandonnée et que sa mère n'était pas une mauvaise mère. Au contraire, elle montre que ce qu'elle avait vécu comme un abandon recouvrait une situation compliquée, sinon dramatique, celle de l'Histoire avec sa grande hache, selon le mot de Georges Pérec".

08/2022

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Espionnage

Le renseignement : cabinets noirs, hackers, espionnage, barbouzerie, polices parallèles... L'affaire Rota-Rochat

Le renseignement place le lecteur au coeur du sujet par des thèmes courts et précis. Celui-ci ne manquera pas de frissonner en vivant les frasques et les scandales de personnages connus, qu'ils soient historiques, comme Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, où contemporains comme le général de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron, et bien d'autres encore... Le renseignement est aussi un livre qui dévoile les acteurs à l'oeuvre tels les détectives, les agents d'intelligence économique, les espions, les barbouzes, etc., sans oublier les résistants, les traîtres, les collabos, les mafieux ainsi que les gangsters et les gangs de toutes sortes. Au fil des pages se révèlent quelques vérités crues autour de noms tout à fait familiers comme Mistinguett, Mata Hari, Coco Chanel, Marthe Richard, Marlène Dietrich, Joséphine Baker, Ian Fleming, Franck Sinatra, Charles Hernu, Pierre Lacoste, Mike Brand, Vladimir Poutine, etc. Par ailleurs, un cas d'école est relaté au travers d'une histoire authentique, celle de Virginia Rota, qui est devenue espionne par atavisme et par "amour" pour Erick, un Allemand, issu d'une riche famille, dont elle tomba follement amoureuse et qui causera sa perte. Il la chargea de missions délicates qui consistèrent à approcher des industriels, des ingénieurs, des dessinateurs aux fins de s'approprier des plans, des projets, des formules de métaux, de produits chimiques... Et voilà comment Virginia devint une agente double voire triple et peut-être plus...

09/2021

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Musique, danse

Un siècle d'écrits réflexifs sur la composition musicale. Anthologie d'auto-analyses, de Janacek à nos jours

Depuis le XIXe siècle, les compositeurs s'expriment publiquement sur leur travail à travers une pluralité d'écrits (traités, ouvrages didactiques, préfaces aux partitions ou encore notes de programme) et de prises de parole (conférences, entretiens, master-classes). Il existe aussi des textes plus confidentiels, relevant parfois seulement de la sphère intime, dans lesquels il s'agit moins de démontrer ou de convaincre que de s'interroger : qu'ai-je fait ? Quel est mon processus de création ? Comment telle oeuvre, telle idée, a-t-elle pris le visage qui est désormais le sien ? Quels chemins s'offrent à moi ? Un siècle d'écrits réflexifs sur la composition musicale met en lumière une sélection de textes inédits, rares ou inaccessibles en langue française, tirés de journaux personnels, de contributions à des revues, d'entretiens avec des journalistes et des scientifiques, ou encore de travaux académiques. L'ouvrage rend ainsi visible une tradition qui s'est constituée au cours du XXe siècle et qui apparaît plus que jamais d'actualité au moment où nombre d'universités et d'écoles supérieures promeuvent des formes renouvelées de "recherche en art". Leos Janacek, Leonid Sabaneïev, Henry Cowell, Julius Bahle, Ernst Krenek, Hans Pfitzner, Arnold Schoenberg, Charles Koechlin, Pierre Schaeffer, Arthur Honegger, Michael Tippett, Elliott Carter, Franco Donatoni, Henri Pousseur, Luigi Dallapiccola, Bernard Parmegiani, Georges Aperghis, Gerald Bennett, Hans Werner Henze, John A. Sloboda, Roger Reynolds, Friedrich Goldmann, Philippe Leroux, Brian Ferneyhough, John Adams, Steve Reich, Robert Saxton, Jean-Luc Hervé, Jonathan Harvey, Robert H. P. Platz, Chaya Czernowin, Gérard Pesson, Luis Naón.

01/2019

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Littérature française

Là où commence le secret

La route est longue de Land’s End à John O’ Grots pour les voyageurs qui traversent l’Ecosse… Suspendu sur une falaise, Fergus, enserré dans un costume d’ange, attend les touristes qui viennent d’achever leur périple. Moïra, l’amour qu’il n’a pas su retenir, est partie. Fergus est seul et ses ailes d’ange lui pèsent ; mais l’attente a des vertus. Nino est seul, lui aussi. Sous l’argile troglodyte de son village andalou, l’ancienne étoile du flamenco n’a plus que des souvenirs, un âne pour compagnon, et une canne râpant le sol. L’accident a brisé rêves et carrière. Pour son anniversaire, il invite Abigail, celle avec qui autrefois il dansait à en mourir. Dans sa robe de scène rouge, la jeune femme offre un dernier cadeau à Nino… Plus loin, on découvre Wu, un vieux Chinois qui, un petit caillou en poche, rendra le plus bouleversant des hommages à son fils disparu ; ou Georges, soixante-seize ans, qui dévale Paris à vélo ; ou encore Javier qui, du haut de sa cabane, garde les ampoules électriques d’un gigantesque panneau publicitaire de La Paz. Dans ce recueil cosmopolite où les rudesses de la vie côtoient des tragédies intimes, Arthur Loustalot déploie des portraits aussi violents que sensibles d’hommes plus grands que le malheur. Leur solitude résonne dans des paysages tantôt âpres, tantôt tourbillonnants ; elle nous parle d’amour, de sacrifices, de deuils, mais également du miracle de l’imagination pour retrouver l’espoir, là où commence le secret.

01/2012

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 3, La Virginie ; Les Galanteries du duc d'Ossonne vice-roi de Naples ; L'Illustre corsaire

Ce troisième volume du Théâtre complet de Mairet (édition dirigée par Georges Forestier dans le cadre de l’équipe « Edition de textes dramatiques du XVIIe siècle » de l’Université Paris-Sorbonne) présente son unique comédie et deux de ses tragi-comédies. Leur réunion s’explique par une commune et très grande fantaisie : ni imitées de l’histoire ni tirées d’une fiction, ces trois pièces, entièrement inventées par Mairet, démentent, par leur liberté de ton et de structure, les propositions de bon sens, de régularité et de raison qui font de l’auteur de La Silvanire et de sa Préface un des principaux acteurs de la modernité classique des années 1630. La Virginie, créée en 1633 et que Mairet déclare en 1635 préférer à sa très sérieuse Sophonisbe, est d’ailleurs passée à la postérité pour les invraisemblances dont elle regorge, tandis que L’Illustre Corsaire décline en 1637, la même année que Le Cid, le romanesque méditerranéen d’un prince devenu pirate. Et ce n’est plus la trivialité du genre comique, en voie d’assagissement avec les créations cornéliennes, qui peut expliquer en 1632 les audaces scéniques des Galanteries du duc d’Ossonne, pièce où foisonnent des situations aussi hardies que spectaculaires.L’ensemble témoigne de la tension créatrice qui anime toute la décennie 1630-1640, et du goût de Mairet pour un théâtre d’abondance et de déraison, où dominent la « diversité des incidents » et « la variété des effets », alors même qu’il participe à l’émergence et à la domination de ce qu’on appellera la dramaturgie classique.

10/2010

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Tourisme France

Paris et ses écrivains

Les écrivains et Paris : une longue histoire d'amour ! De tout temps, parce qu'ils y vivaient, des hommes et des femmes de lettres en ont fait la substance de leurs ouvres. C'est cette alchimie affective qui transparaît ici, illustrée par une galerie de 50 portraits d'auteurs choisis parmi les plus significatifs. 50 lieux de mémoire vous proposeront autant de promenades à travers les 20 arrondissements, vous conduisant à des maisons chargées de souvenirs. Un texte clair et vivant vous en racontera l'histoire, accompagnée de citations, de documents rares et de photos originales. " Paris, la ville la mieux faite pour permettre à un écrivain d'écrire... ", affirme Hemingway, songeant au temps où il griffonnait ses premiers essais dans une mansarde du 39 rue Descartes, où précisément Verlaine rendit l'âme 26 ans plus tôt. Car Pans n'a cessé d'inspirer romanciers, poètes, philosophes et dramaturges. Chacun s'approprie la ville à sa façon : Boris Vian la fait danser au son de la trompette, Balzac la fait vibrer de passions cachées, Apollinaire y voit les prémices d'un grand chambardement artistique, Diderot y sème ses idées anticonformistes... Sans oublier les étrangers comme l'Autrichien Rilke qui y découvre sa vocation, le Britannique Oscar Wilde qui s'y réfugie pour mourir ou l'Argentin Julio Cortâzar qui y trace d'étranges méandres. De François Villon à Georges Perec et de Madame de Sévigné à Marguerite Duras - en passant par Molière, Colette, Sartre, etc. -, Pans devient le domaine de tous les rêves et de tous les enchantements.

10/2015

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Sciences historiques

La vie quotidienne dans les villes d'eaux (1850-1914)

Armand Wallon Armand Wallon, a été, avec Georges Duby, co-directeur de l'Histoire de la France rurale. Il a également publié de nombreux articles sur l'histoire de sa ville natale, Vichy, et sur l'évolution du thermalisme en France. La vie quotidienne dans les villes d'eaux (1850-1914) A partir de 1850, les buveurs d'eaux, utilisant les chemins de fer, se rendent en foule dans les stations thermales françaises où se construisent de nouveaux établissements de bains, des casinos et des hôtels. Napoléon III donne l'exemple en se soignant à Plombières et à Vichy, tout en menant secrètement une "diplomatie thermale" fort active. Après 1870, la médecine thermale fait de grands progrès, mais les lacunes de la réglementation des sources servent parfois de prétextes à de sérieux conflits entre les hommes d'affaires qu'intéresse le fructueux commerce des eaux minérales. A la Belle Epoque, des centaines de milliers de Français et de nombreux étrangers fréquentent régulièrement nos stations thermales. On les verra dans ce livre, voyager, vivre à l'hôtel, se soigner, se distraire. Image de la France d'avant 1914 et reflet de nos alliances diplomatiques ; la société des buveurs d'eaux qui se pressent autour des sources est un bien curieux mélange : rois, princes, grands-ducs, hommes d'Etat, grand monde et demi-monde, grands et petits bourgeois, officiers, ecclésiastiques, artistes, aventuriers... écrivains aussi, parmi les plus célèbres, qui ont pris note, pendant leurs c saisons" de cet étrange spectacle.

12/1981

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Théâtre

La Veuve. Une pièce de théâtre de Pierre Corneille

La Veuve (ou Le Traître trahi) est la troisième pièce de Pierre Corneille, c'est une comédie en cinq actes et en vers écrite en 1632. Elle est publiée en 1634 par François Targa ; le privilège est du 9 mars, l'achevé d'imprimé est du 13 mars. Probablement jouée au Théâtre du Marais par la troupe de Montdory, elle reçut un très bon accueil du public. Cet accueil est illustré par une série de poèmes laudateurs écrits par des contemporains, et reproduits dans l'édition de 1634 : parmi les signataires on note Georges de Scudery, Jean Mairet, Jean Rotrou, Pierre Du Ryer, François le Métel sieur de Boirobert, Antoine le Metel sieur D'ouville, Jean Claveret, Pierre de Marbeuf. Personnages Philiste, amant de Clarice Alcidon, ami de Philiste et amant de Doris Célidan, ami d'Alcidon et amoureux de Doris Clarice, veuve d'Alcandre et maîtresse de Philiste Chrysante, mère de Doris Doris, soeur de Philiste La nourrice de Clarice Géron, agent de Florange, amoureux de Doris, qui ne paraît point Lycaste, domestique de Philiste Polymax, Doraste, Listor, domestiques de Clarice Comédie : Alcidon, amoureux de Clarice, veuve d'Alcandre et maîtresse de Philiste, son particulier ami, de peur qu'il ne s'en aperçût, feint d'aimer sa soeur Doris, qui, ne s'abusant point par ses caresses, consent au mariage de Florange, que sa mère lui propose. Ce faux ami, sous un prétexte de se venger de l'affront que lui faisait ce mariage, fait consentir Célidan à enlever Clarice en sa faveur...

02/2023

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Police

Flic stories. Les grands flics se racontent

On dit d'eux qu'ils sentent la poudre, qu'ils partent tôt et qu'ils rentrent tard. On dit d'elles qu'elles ont de la poigne, qu'elles sont déterminées et qu'elles ne lâchent jamais. En un mot : ils et elles sont flics. Les flics ne laissent personne indifférent. Parfois controversés, renfermés, ou même détestés, ils sont aussi avenants et attachants, voire même captivants. Ils s'appellent Jean-Louis Fiamenghi, passé par la BRB, la BRI et le RAID ; Martine Monteil, première femme à diriger le 36, la mythique PJ parisienne ; Charles Pellegrini, qui met derrière les barreaux le gang des Lyonnais ou encore Patrick Henry ; sans oublier Denis Favier, patron du GIGN à Marignane en 1994... Ils ont géré des prises d'otages, arrêté Mesrine ou Guy Georges, neutralisé les frères Kouachi, été en charge de la protection de nos présidents de la République, mené les assauts de l'Hyper Cacher et du Bataclan, entre autres. Dans ce récit, adapté d'un podcast BFMTV à succès, Guillaume Farde interviewe des femmes et des hommes de passion pour qui être flic, c'est avant tout un état d'esprit. Leur vie n'a rien d'ordinaire et ils nous la racontent au fil des pages. Professeur à Sciences Po, Guillaume Farde décrypte l'actualité Police-Justice sur BFM TV. Il a notamment coécrit Top Action ! Face aux crises (Mareuil, 2022) avec Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi, et La lutte antiterroriste (PUF, 2023) avec Bernard Cazeneuve.

04/2024

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Littérature française

Les eaux du Danube

Avant cette conversation avec le professeur de philosophie de son fils, les jours s'écoulaient selon un rythme immuable pour le narrateur de ce bref et saisissant roman d'un ébranlement : issu d'une bonne famille lyonnaise, marié depuis près de vingt ans à Madeleine avec qui il est venu s'installer à Sète, Clément Bontemps est un être d'habitude, bon mari et bon père, heureux d'ouvrir à horaires fixes son officine de pharmacien. Il a suffi que le professeur Almassy évoque le désarroi dans lequel le mutisme du père plonge le fils pour que la surface lisse de l'existence de Clément se craquèle. Seul dans la maison familiale en ce mois de juillet, celui qui ne s'est jamais posé de questions, bien trop soucieux de se prémunir contre toute émotion, va peu à peu se retrouver confronté à lui-même, aux silences et aux non-dits de sa propre histoire. Son mariage de convenance, la naissance de son fils avant terme, les origines hongroises de sa mère : autant de sujets qu'il lui faudra aborder, tant sa manière raisonnable de vivre jusque-là ne lui paraît plus suffisante. Georges Almassy, dont le nom dit les racines hongroises elles aussi, lui sera d'une aide providentielle pour assembler les pièces d'un puzzle familial qui, des bords de la Méditerranée, vont le conduire, de manière totalement inattendue, vers les eaux du Danube juste après la deuxième guerre mondiale... Jean Mattern nous rappelle avec brio que la littérature s'écrit sur les vérités enfouies.

02/2024

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Beaux arts

Devenir Matisse... Ce que les maîtres ont de meilleur (1890-1911), Edition bilingue français-anglais

L'année 2019 est consacrée aux 150 ans de la naissance d'Henri Matisse dont le musée du Cateau-Cambrésis organise une ambitieuse exposition reconnue d'intérêt national par le Ministère de la Culture : Devenir Matisse, "...Ce que les Maîtres ont de meilleur..." . Thème des oeuvres de jeunesse de 1890 à 1911 jamais exploité auparavant, 10 tableaux de Matisse jamais montrés au public, Seul prêt accordé par le MoMa de New-York cette année, D'autres prêts exceptionnels... Cette exposition répondra à plusieurs questions : Quel héritage légué à Matisse par sa terre natale du Nord ? Comment l'artiste se construit et s'émancipe ? Quelles influences ont sur lui les Grands Maîtres, quels échanges avec ses congénères ? Quels messages et enseignements veut-il transmettre ? Des artistes exceptionnels seront présentés tels que Rembrandt, De Heem, Goya, Delacroix, Cézanne, Gauguin, Monet, Rodin, Marquet, Picasso... Grâce aux prêteurs des musées français comme Le Louvre, le centre national d'art et de culture Georges Pompidou, le musée d'Orsay, le musée Matisse de Nice, le musée national Picasso-Paris, les musées du Quai Branly, Rodin, de Lille, Bordeaux, Lyon, Reims, Grenoble, Saint Tropez... Mais aussi de prêteurs étrangers tel le MoMa de New-York, La Tate de Londres, les musées de San Francisco, Philadelphie, Copenhague, Bruxelles, Oslo... Grâce à une implication incroyable de la famille Matisse et de la Pierre & Tana Matisse Foundation (N.Y), nous allons faire progresser la connaissance sur Matisse en vous permettant de suivre la voie empruntée par Henri pour Devenir Matisse et découvrir Ce que les Maîtres ont de meilleur.

12/2019

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Littérature étrangère

Yolanda

Momo est un jeune garçon fasciné et adoré par sa grand-mère maternelle, Yolanda. Dotée d’une forte personnalité, elle évolue dans un monde hanté par la nostalgie d’un faste révolu : celui du Caire où elle a tout laissé pour reconstruire sa vie en Israël, à Tel-Aviv. Il y a aussi grand-père Georges à qui il manque une jambe, toujours le nez plongé dans ses livres, qui a déménagé après s’être fait mettre à la porte par sa femme, Yolanda. Que s’est-il passé entre ces deux-là ? Et pourquoi refuse-t-elle même de prononcer son nom ? Qui était Yaakov, qui brisa le coeur de la jeune Yolanda ? Dans cette famille haute en couleur, les personnages se succèdent : grand-mère Nour, originaire de Damas, jalouse des liens qu’entretiennent Momo et la cairote, et la tante Havatselet, que tous méprisent et qui peint des natures mortes à l’image de sa vie figée. Malgré son amour pour sa famille, Momo partira vers sa terre promise : Paris. De promenades solitaires en bars bruyants, il finira par y rencontrer l’amour et laisser éclore le rigolo en lui dans les bras du beau Shauli.D’une plume sensible, émouvante et extrêmement drôle, Moshe Sakal nous fait pénétrer l’univers d’une famille cosmopolite chargée de secrets. En dressant le portrait d’une grand-mère aimante, excentrique et pleine de contradictions, c’est toute la société israélienne contemporaine qu’il déflore, ses maux, ses peurs et ses espoirs.

03/2012

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Histoire de France

Le camp de Lodi. Algérie, 1954-1962

Le village de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, près de Médéa, porte le nom prestigieux du pont italien qui a permis aux troupes de Napoléon d’entrer victorieuses à Milan. Il incarne aussi un épisode occulté de l’histoire. C’est là, pendant la guerre d’Algérie, que des centaines de pieds-noirs, sympathisants de l’indépendance, ont été enfermés de façon arbitraire. Des années durant, ils ont croupi dans des baraques délabrées, entourées de barbelés, inspectées jour et nuit par une armée de gendarmes mobiles, loin des regards indiscrets et des grandes villes. Sans avoir été jugés ni même inculpés. Sur simple arrêté préfectoral, la « lettre de cachet » des années noires du conflit algérien. Parmi la dizaine de « centres d’hébergement », qui sont nés après l’insurrection du 1er novembre 1954, Lodi occupe une place à part. C’est le camp des Français, le camp des pieds-noirs. Là se sont croisés des médecins, des architectes, des cheminots, des gaziers, des électriciens, des résistants de la Seconde Guerre mondiale, des anciens internés de Dachau… Mais aussi Albert Smadja, l’avocat de Fernand Iveton, seul Français du conflit guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe ; Georges Hadjadj, le dernier compagnon de cellule du professeur de mathématiques Maurice Audin, qui a « disparu » après une ultime séance de gégène ; ou encore Henri Alleg, l’auteur de La Question, arrivé à l’été 1957, après avoir été torturé des jours durant par les parachutistes. Et beaucoup d’autres encore.

03/2012

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Histoire internationale

Les procès staliniens

Vingt ans après la Révolution russe, les fameux " procès de Moscou " (1936-1938) représentent l'acte fondateur du totalitarisme stalinien. En quelques mois, hauts dirigeants et militants de la première heure sont éliminés en nombre à l'issue de procédures kafkaïennes qui préfigurent les " grandes purges " de 1937 et 1938. Tout commence le 1er décembre 1934 avec l'assassinat de Sergueï Kirov, seul rival de Staline en popularité au sein du Comité central. Un mois plus tard, 13 coïnculpés en plus de son meurtrier sont fusillés, au nom d'un improbable complot. Ce premier procès servira de matrice aux suivants : accusation de haute trahison, de sabotage et d'espionnage ; documents à charge créés de toutes pièces par le NKVD ; torture physique et psychologique des prévenus ; orchestration implacable des audiences destinée à les rendre crédibles auprès d'un public trié sur le volet. Il s'agit tout à la fois de se débarrasser de concurrents gênants, de fournir au " Petit Père des Peuples " une mainmise totale sur l'appareil du Parti et d'ériger un paravent médiatique aux exécutions de masse perpétrées dans l'ombre. Enrichi de témoignages et de documents d'archives déclassifiés après la dissolution de l'URSS, cet ouvrage propose un récit poignant de ces procès-spectacles, en intégrant les apports de la recherche historique des dernières décennies. Historien et auteur de documentaires, Alain Frerejean est notamment l'auteur chez Fayard de C'était Georges Pompidou (2011) et chez Perrin de deux biographies croisées : Churchill-Staline (2013) et Staline contre Trotski (2016).

09/2017

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Littérature française

L'île des Pingouins

Cet ouvrage - oserais-je le dire - mérite l'appellation de "livre-culte". Partant d'une légende bretonne, présentant un "saint homme" voguant sur une barque de pierre afin d'évangéliser les païens, Anatole France l'imagine assez myope pour aller baptiser des pingouins. Ce qui, bien entendu, suscite un émoi dans les cieux : un tel baptême est-il valide ? Si oui, faut-il doter tous les pingouins d'une âme ? La cohérence théologique semblant imposer un tel choix, les pingouins seront dotés d'une conscience. Ainsi, ils vont à leur tour découvrir tous les travers de l'humanité, leur trajectoire collective décrivant, de façon parodique, l'Histoire de la France. Des personnages apparaissent, parfois aisément identifiables - tels Pyrot pour Dreyfus, Colomban pour Zola, le Comte de Maubec de la Dendulynx pour Esterhazi - parfois énigmatiques, certains prenant les traits de plusieurs acteurs des temps contemporains. L'admirable plume et l'humour extraordinaire d'Anatole France donnent ainsi naissance à une "fiction" aux accents parfois de pamphlet, à la fois tendre et malicieuse, drôle et tragique, aux orientations ouvertement libertaires. Nous sommes loin de la première image que donnait Anatole France, celle du moraliste plutôt désabusé, contemplant le monde de loin. Il est alors dans la période des multiples engagements. Il conserve toutefois une prudente réserve à l'égard de tout mouvement utopique, comme en témoigne le dernier chapitre, l'"Histoire sans fin", où le seul signe de "rédemption", dans l'infinie grisaille du monde, est l'amour des deux anarchistes. de Caroline et Georges Clair...

04/2014

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Sciences historiques

Bordeaux, port d'Amérique, port d'amours

Port d'Amérique, port d'amours est un document rare et troublant, qui nous plonge dans l'univers chamarré, bagarreur, illicite et dangereux du Bordeaux de l'entre-deux-guerres. A l'instar d'autres grands ports maritimes, tels que Brest, Marseille ou Toulon, Bordeaux, porte ouverte sur l'Atlantique, les Amériques et l'Afrique, a eu ses bas-fonds et ses mystères. Sur les quais de Paludate et à Bacalan, dans le "quartier réservé" de la prostitution qu'était Mériadeck, "bordeluches" et "aristos" se fréquentaient sans baragouiner, de même que dans les lieux plus sélects du centre-ville, du Chapon Fin au Jardin public, en passant par le Grand-Théâtre et les allées de Tourny. Un trafic incessant innervait toute la ville. C'est un Bordeaux sombre et sans tabous que révèle, pour Paris-Soir, le reporter Jean Rollot, un Bordeaux fêtard régi parla loi du "milieu", aussi bien que par celle des bonnes moeurs, lesquelles parfois se rejoignent... Dans la lignée du grand journalisme d'investigation qui fit florès durant l'entre-deux-guerres, Rollot se laisse entraîner dans ses pérégrinations, le plus souvent nocturnes, par des cicérones haut en couleur et auxquels on s'attache : Georges le Marin, André, Philippe, Géo le Matelot, une pseudo Raquel Melles, un genre Harry Pikes... Il ne juge pas mais rend compte de situations, de parcours, d'existences, de modes de vie et de déviances qui composent une fresque à visage humain, brossant la peinture dans laquelle s'inscrira le fait divers plus ou moins retentissant, pathétique ou affriolant.

02/2019

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Littérature Allemande

J'avais jadis une belle patrie. Mémoires

Les Mémoires de Lotte Eisner nous replongent dans l'Allemagne d'avant-guerre, à travers la vie quotidienne d'une famille de la grande bourgeoisie juive. Première femme critique de cinéma au Film-Kurier, L. Eisner est témoin de la richesse de la vie culturelle berlinoise (Bertolt Brecht, Max Reinhardt, Valeska Gert, Fritz Lang, Pabst...). Elle fuit l'Allemagne nazie en 1933 et trouve d'abord refuge en France où elle rencontre Henri Langlois et Georges Franju. Internée en 1939 par le gouvernement français au camp de Gurs, elle s'en évade. Durant l'Occupation, Langlois la cache dans un château où elle archive des bobines sauvées in extremis des mains de l'ennemi. Devenue, après-guerre, le numéro deux de la Cinémathèque française, elle parcourt le globe à la recherche des trésors du cinéma (films, décors, accessoires, etc.) et constitue, avec le Musée du cinéma, l'une des plus belles collections au monde. Les Mémoires de Lotte Eisner ont été recueillis par Martje Grohmann, ex-épouse de Werner Herzog, et sont préfacés par le cinéaste qui, dans Le Chemin des glaces, a fait le récit de sa longue marche pour la survie de La Eisnerin. Peinture d'une époque tourmentée, cet ouvrage raconte aussi la constitution d'une mémoire mondiale du cinéma. Les acteurs principaux du septième art y sont convoqués, Lang et Langlois bien sûr, mais aussi Louise Brooks, John Ford, François Truffaut, André Gide, Alfred Hitchcock, André Breton, Marlene Dietrich, Erich von Stroheim ou encore Eisenstein.

10/2022

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Global Manga/type mixte

Une chouette vie

UNE CHOUETTE VIE est un recueil d'histoires courtes, de situations de vies absurdes à l'ambiance surréaliste. Dans ces récits au ton comique et à l'humour noir, on croise des robots venus de Vénus pour coloniser la Terre, un lapin vendeur de porte à porte, un homme veuf et ses cinquante fils, un écureuil insoumis et un tas d'autres personnages fantaisistes qui semblent tout droit sortis d'un rêve. Un rêve dont on se réveille bien vite... Car si le style de dessin de Moto Hideyasu reprend les codes du style "kawaï", le titre vous l'aurez deviné, est ironique. Ces récits à l'apparence bon enfant cachent souvent un propos plus sombre et l'existence de ces personnages mignons est loin d'être idyllique. Né en 1969 à Kyoto au Japon, Moto Hideyasu publie en 1995 ses premières bandes dessinées dans la revue culte d'avant-garde Garo. Son style reconnaissable parmi mille avec ces personnages joufflus aux grands yeux noirs profonds dans des paysages bucoliques est assez éloigné du style de ses prédécesseurs Yoshiharu Tsuge ou Yoshihiro Tatsumi. Bien connu du milieu underground du manga et de la musique, il appartient au mouvement graphique "Heta-uma" (mal fait, bien fait). En parallèle de la BD, il réalise des peintures pour des pochettes de disques ou des toiles dans lesquelles sont souvent représentés son chien shih tzu, les Beatles et Georges Harrison (dont il est le plus grand fan). Avec UNE CHOUETTE VIE chez Misma, c'est la première fois que Moto Hideyasu est publié en France.

08/2023

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Droit

La science à la poursuite du crime. D'Alphonse Bertillon aux experts d'aujourd'hui

A partir de la fin du XIXe siècle, sous les combles du palais de justice de Paris, Alphonse Bertillon-chef du service de l'identité judiciaire-pose les fondements d'une nouvelle logique policière à partir de l'exploitation méthodique d'indices infinitésimaux. Il vise ainsi à faire tomber de son trône la reine des preuves : les aveux. De l'identification des récidivistes au traitement de la scène de crime, ce pionnier oriente les forces de l'ordre vers la "modernité" et n'aura de cesse d'ouvrir de nouveaux champs d'investigation. Une très riche iconographie émanant notamment des archives de la préfecture de Police, de fonds privés et des laboratoires de la police et de la gendarmerie nationales illustre la guerre que n'a cessé depuis lors de mener "la science contre le crime". Au fil des pages sont évoquées et illustrées de très nombreuses affaires qui ont fait la une des quotidiens : les attentats anarchistes de la Belle Epoque, la bande à Bonnot, le procès d'Alfred Dreyfus, le crime de l'impasse Ronsin ou, plus près de nous, l'affaire Grégory, les tueurs en série Thierry Paulin, Denis Waxin et Guy Georges, la petite martyre de l'A 10... Sous le regard croisé du chercheur en sciences sociales et du policier spécialiste de la police technique et scientifique, l'ouvrage montre comment, peu à peu, les "hommes en blanc" ont investi la scène de crime, ont appris à faire parler la matière en observant au-delà du visible et en pénétrant au coeur de la cellule.

09/2019

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Littérature française

Le Coeur serré

Le jeune Georges Lindre, né au Pérou de parents français, quitte à six ans son pays natal pour Bordeaux où il est placé pensionnaire dans un établissement de Talence. Après le déchirement de la séparation, il s'adapte peu à peu à cette existence d'écolier délaissé, limitée à des amitiés d'enfance, à des soucis scolaires et à la passion du rugby. Si, comme on le sait, le paysage est un état de l'âme, on entendra mieux les battements de ce "coeur serré" qui s'éveille à la vie au cours des descriptions de Bordeaux et du "parc enchanté" du petit collège. S'y exprime l'émoi continu d'un gamin sensible, un peu sauvage, à la fois timide et fier, que l'éloignement des siens porte à se replier sur lui-même, à s'analyser, à souffrir des frictions d'un milieu qui n'est pas le sien, comme à éprouver avec exaltation ses premières joies. Il ne sort de captivité que pour soigner une mère qu'il retrouve tardivement sans vraiment la reconnaître, et se soumettre à la tyrannie de cette malade. Le charme ingénu de cette mélancolie, la sincérité juvénile des "années d'apprentissage" se nourrissent des propres souvenirs de René Maran, né à la Martinique, qui effectua une grande partie de sa scolarité à Bordeaux, notamment au lycée Montaigne où il rencontra Félix Eboué. Le "coeur serré" appartient à celui qui se contient, car il sait qu'il n'est pas, qu'il ne peut pas être comme les autres.

11/2021

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Beaux arts

Dictionnaire du cubisme

En 1928, André Breton, dans Le Surréalisme et la peinture, dénonçait les "pauvres témoignages de quelques scribes" qui s'acharnaient, selon lui, à réduire l'aventure cubiste aux "proportions d'un simple fait divers ou d'un phénomène artistique local". Près d'un siècle après, si cette aventure a trouvé toute sa place dans l'histoire de l'art, il manquait encore une vision d'ensemble permettant de traiter, sans tabou et en toute liberté, les multiples aspects du continent cubiste. Une équipe internationale mêlant grands experts et jeunes chercheurs, issus de l'université ou des musées, apporte un regard neuf sur ce phénomène surgi avec force au début du XXe siècle. Dans le panorama complet et détaillé du monde cubiste qu'offre ce livre figurent les domaines attendus : étapes stylistiques marquantes, noms et oeuvres phares du mouvement. Mais l'ouvrage va plus loin. Longtemps résumé à la création de quatre artistes pionniers - Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger et Juan Gris -, le cubisme est ici réévalué à la lumière de ses relations avec les autres formes artistiques : littérature, musique, danse, théâtre, représentées notamment par Apollinaire, les Ballets russes de Diaghilev, Cocteau. Ce dictionnaire explore également ses liens avec les sciences humaines, les arts populaires, la philosophie ou l'occultisme. L'ensemble témoigne de la grandeur et de l'actualité de ce mouvement d'art total qui n'a rien perdu de sa vitalité. Une épopée poétique dont l'esprit fut ainsi résumé par Picasso : "Faire des tableaux était moins important que de découvrir sans cesse des choses."

09/2018

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Histoire de France

Jacques Foccart. Dans l'ombre du pouvoir

Réseaux parallèles, fonds secrets, barbouzeries, intox et manipulations : les stéréotypes ont la vie dure dès qu'il s'agit d'évoquer le caméléon de la Françafrique et des officines gaullistes. Ce mythe, Foccart l'a ciselé avec soin jusqu'à sa mort en 1997. Dès lors, comment faire la part des choses entre la vérité de l'homme et sa légende noire ? Comment dénouer l'écheveau d'une vie nimbée de mystères et de faux-semblants ? Voici la première biographie qui, loin des fantasmes réducteurs, retrace le parcours exceptionnel de cet organisateur de génie doublé d'un homme d'influence qui a toujours considéré que la fin justifie les moyens. Héros de la Résistance, Foccart joue un rôle capital dans le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Cloisonnant avec obsession son existence, il est au coeur des réseaux qui combattent, par tous les moyens, les nationalistes algériens du FLN puis les commandos de l'OAS. L'affaire de la mystérieuse disparition, en plein Paris, de l'opposant marocain Medhi Ben Barka assoit un peu plus sa réputation sulfureuse. Son image de "Monsieur Afrique" du Général puis de Georges Pompidou et enfin, dans une moindre mesure, de Jacques Chirac, ne s'impose que progressivement. Plus l'image de la Françafrique devient négative, plus Jacques Foccart est présenté sous les traits du "parrain", une sorte de père fondateur de relations franco-africaines viciées depuis l'époque des indépendances. Une biographie haletante et nourrie d'archives inédites sur l'homme le plus secret de la Ve République.

10/2015

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Essais psychiatrie

L'enfant et la médecine. Une histoire de la pédopsychiatrie (XIXe-XXe siècle)

La pédopsychiatrie est une spécialité médicale relativement récente. Georges Heuyer (1884-1977) est à juste titre considéré comme le fondateur de la discipline en France et même en Europe. IL en a dessiné les contours dans l'entre-deux-guerres et l'a réellement construite durant La seconde. Son champ d'intervention, réduit au départ aux arriérations et à La délinquance, s'est largement étendu après la Libération sous l'impulsion des grandes transformations sociétales que la psychanalyse a accompagnées. Mais la pédopsychiatrie a dû composer avec tous les autres acteurs de l'enfance pour parvenir à s'imposer, car la Justice ou l'Education nationale entendaient, elles aussi, avoir la prérogative quant à La protection et au bien-être des enfants. Ce sont ces Luttes d'influence, avec Leurs revirements constants, qui ont finalement permis à la pédopsychiatrie de délimiter son propre champ d'intervention et de nouer des partenariats avec les autres. A l'heure où cette spécialité médicale est menacée par le faible nombre de médecins qui choisissent de l'exercer et où elle voit son champ d'intervention se réduire sous la montée du handicap avec l'extension des troubles neuro-développementaux, il était nécessaire de refaire le parcours de ceux qui nous ont précédés afin d'en tirer Les enseignements. Plusieurs de ceux qui ont écrit une partie de cette histoire en étant professeurs de pédopsychiatrie ou chefs de service en hôpital psychiatrique ont accepté de témoigner, à La fin de l'ouvrage, de l'évolution de leur discipline.

05/2021

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Ouvrages généraux et thématiqu

Les filles Clemenceau

Clemenceau, c'est bien sûr Georges, le Tigre, le Père la Victoire, mais aussi une famille : deux filles et un fils. Madeleine et Thérèse, héritières des engagements de leur père, aspirent à gagner leur liberté de femmes. Car exister dans le sillage d'un homme illustre de la trempe de Clemenceau n'est pas chose aisée... Les deux soeurs coulent une enfance heureuse en Vendée, dans le château familial, et, à l'adolescence, rejoignent leur père à Paris. Elles s'affichent avec lui dans les bals et les salons républicains de la Belle Epoque. Elles partagent ses amis, ses combats et, nourries au lait de la politique, l'appuient lors de l'affaire Dreyfus ou du procès de Zola. Mariées jeunes, mères, leurs mariages respectifs sont un fiasco et valent à leur père quelques tourments. Pourtant, il les soutient, tandis qu'elles s'entraident. En 1914, à l'instar de son fils, Madeleine s'engage sur le front et, à son retour, tire de son expérience d'infirmière un récit, Les Hommes de bonne volonté. Ce sont les premiers pas d'une écrivaine plus tard récompensée par l'Académie et membre du jury du prix Femina. Dans son ombre, Thérèse, veuve, mène une vie mondaine qui lui sied. Grâce à des archives inédites, Martine Allaire fait sortir les deux soeurs de l'oubli. On suit le destin de Madeleine, femme de lettres d'exception, romancière pleine d'esprit, intellectuelle engagée, injustement oubliée de la postérité. Ce livre la réhabilite enfin et restitue au plus près le portrait des soeurs Clemenceau.

04/2024

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Cinéma

La bible du scénariste

Grammaire du cinéma, Le Personnage et Leçons de scénario sont trois ouvrages essentiels pour comprendre l'écriture cinématographique. Enfin réunie en un seul volume indispensable aux scénaristes comme aux cinéphiles, cette trilogie magistrale dévoile tout l'art du film. D'Edison à Kubrick, en passant par Hitchcock, Welles ou Godard, la " Grammaire du cinéma " identifie, à travers plus de 300 films de 1891 à nos jours, les multiples figures de style propres au talent de chaque cinéaste. Leurs héros, ainsi que le met en évidence " Le personnage " , s'inspirent des principales figures mythologiques. Qu'il soit vertueux, traître ou lâche, le personnage fictionnel répond à un schéma ancré dans la légende. Si le cinéma emprunte à l'Histoire, il trouve aussi ses ressorts dans le théâtre. Dans " Leçons de scénario " , on découvrira, appliquées au cinéma, les 36 situations dramatiques et leurs combinaisons recensées par Georges Polti pour la scène (venger un proche, aimer l'ennemi...). Bien des manuels prétendent enseigner les techniques et ficelles du scénario, cette anthologie, complètement à part, va au-delà : c'est ici toute la culture générale du 7e art qui y est réunie, de l'art de raconter des histoires. Marie-France Briselance, scénariste et écrivain, a été directrice de la pédagogie du Conservatoire européen d'écriture audiovisuelle et a animé un atelier d'écriture de scénario à l'université de Bordeaux III. Jean-Claude Morin est cinéaste. Il a notamment réalisé La Tisane de sarments (d'après Joë Bousquet, avec Philippe Léotard) et La Bougeotte (avec Jacques Gamblin et Delphine Rich)

02/2020

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Sciences politiques

L'internationalisme à l'épreuve des crises. La IIe internationale et les socialistes français, allemands et italiens (1889-1915)

Elisa Marcobelli a soutenu une thèse remarquée à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) dont le présent livre est issu. Etudier Les socialistes français, allemands et italiens face aux crises internationales au temps de la e Internationale (1889-1915), c'est en fait revenir au problème lancinant de la catastrophe initiale, la Grande Guerre, et de l'impossibilité de l'empêcher dans laquelle se sont trouvés peuples, gouvernements et partis. De grands historiens, comme Jacques Droz, Madeleine Rebérioux et Georges Haupt, ont déjà travaillé ces questions, mais les recherches d'Elisa Marcobelli permettent aujourd'hui d'aller plus loin. Non seulement elle dispose de leur acquis qu'elle connaît et maîtrise excellemment, mais elle renouvelle et rafraîchit connaissance et compréhension par une approche transnationale active. Au couple classique du socialisme français et de la social-démocratie allemande, décisif dans la perspective d'une stratégie pacifiste, du moins anti-belliciste, des socialistes, elle ajoute le cas original de l'Italie qui permet un élargissement et un décalage fructueux. Nous obtenons ainsi une étude belle et puissante, appuyée sur la connaissance directe des meilleures sources pour le socialisme de chaque pays. La réflexion, attentive et nuancée, aborde les difficultés de la période, et sait les mettre à profit pour mieux saisir la signification pour les hommes et les femmes d'alors du socialisme, de la nation et de l'Internationale. Les mots, les attentes, les sociétés ont évolué, mais les problèmes alors posés n'ont pas disparu de notre horizon.

01/2020

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Histoire régionale

Immigration et migrations belges dans le Nord-Pas-de-Calais 1840-1890

Premier mouvement d'immigration de masse touchant la France, la venue dans le Nord-Pas-de-Calais de centaines de milliers d'ouvriers belges à partir des années 1840 est souvent oubliée. Faut-il en conclure que ces migrants, souvent frontaliers, se sont intégrés facilement, comme le suppose la pensée collective ? La question fait écho à nos débats contemporains, car sur l'immigration prospèrent de multiples idées reçues. Gérard Noiriel déplorait déjà en 1988 que la voix des historiens n'était pas assez entendue. En 2017, le musée national de l'Immigration constatait encore "un décalage entre les résultats de la recherche, y compris les plus solides, et l'ignorance dans laquelle le public se trouve" . Grande question électorale, phénomène social suscitant l'appréhension d'une partie de la société, l'immigration doit être traitée objectivement sous le prisme des sciences sociales. A ce titre, les flux massifs de travailleurs belges au XIXe siècle constituent en quelque sorte un cas d'école. Y eut-il une "assez rapide adaptation des immigrés" comme le notait Georges Mauco en 1984 ? Qu'en fut-il réellement ? Leur installation correspond-elle au long fleuve tranquille de l'assimilation que l'on imagine aujourd'hui ? Pour répondre à cette question, l'auteur explore les archives municipales, préfectorales, et la presse de l'époque, sous l'angle de la sécurité, des représentations sociales et des pratiques administratives et juridiques. Les fonds sont détaillés, les correspondances précisées, ce qui permet à tout historien ou à tout généalogiste ayant des racines belges de prolonger cet ouvrage par des recherches personnelles.

02/2022

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Essais biographiques

Gen Paul. Un peintre maudit parmi les siens

Issu d'une famille très modeste, Eugène Paul, dit Gen Paul (1895-1975), est l'un des trois grands peintres expressionnistes du XXe siècle avec Georges Rouault et Chaïm Soutine. Mais si Rouault exprime un mysticisme révoltéface à une société en déchéance, si Soutine exprime le profond mal-être d'un homme en souffrance, le vibrant Gen Paul, lui, se tourne vers la vie, vers l'avenir, vers l'épanouissement de soi, quand bien même la malédiction ne l'épargne pas : la perte d'une jambe en 1915, la pauvreté, la drogue, l'alcool, les amours inachevées…Ami de Maurice Utrillo, de Francis Carco, de Marcel Aymé, de Louis-Ferdinand Céline, tous montmartrois comme lui aux beaux jours de la bohème, Gen Paul était destiné à devenir boucher ou tapissier. Sa vocation d'artiste peintre l'a conduit sur les sentiers de la reconnaissance internationale puisque des collectionneurs suisses et américains, notamment, ont acquis nombre de ses uvres et que l'armateur grec Onassis l'a lui-même sollicité. Mais que l'on ne s'y trompe pas : un créateur ne saurait aliéner sa liberté pour de l'argent. Le succès n'a modifié ni le caractère, ni le comportement de Gen Paul, dont on découvrira la véritable personnalité en lisant, à la fin de cette biographie, la transcription de la "Radioscopie" animée par Jacques Chancelen janvier 1971. Le présent ouvrage est une réédition, revue et corrigée, du livre paru en 2007 sous l'égide de La Table Ronde.

11/2022