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Poésie

Paroles vécues et à demi perdues

Paroles vécues et à demi perdues est l'unique recueil de poèmes de l'auteur. C'est en quelque sorte le conte d'une vie résumée et condensée, comportant des visions et des vicissitudes parfois contradictoires ; mais c'est aussi l'évocation d'itinéraires découverts par l'auteur tout au long d'une vie émaillée de surprises insolites. Il dévoile le souvenir de contrées du monde découvertes presque toujours par hasard, tout comme la rencontre de personnages qu'il a admirés. Ce recueil fait aussi écho à un livre de souvenirs, Fils de l'exil, et aux questions personnelles, parfois intimes, que lui posaient ses lecteurs. En guise de réponse, Gentil Puig-Moreno a opté pour la poésie. Gentil Puig-Moreno est né au coeur de la Catalogne, près de l'étrange et belle montagne de Montserrat. Il arrive en France à l'âge de cinq ans en 1939, lors de la Retirada, à la fin de la guerre civile espagnole. Il grandit dans ce pays, comme un exilé, tout d'abord à Toulouse puis à Paris, avant de retourner en Catalogne après les événements de mai 68. Professeur honoraire de l'Université Autonome de Barcelone et de l'Université de Perpignan, il se considère comme un passeur de cultures et un défenseur de la diversité.

07/2019

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Beaux arts

Eros et l'architecture

Romans et poèmes licencieux, musique sensuelle, danses voluptueuses mais aussi toute une iconographie érotique qui, avec la photographie, le cinéma ou les images de synthèse atteint aujourd'hui son paroxysme... Mais qu'en est-il de l'architecture ? De tous les arts, serait-il le seul exempté de l'emprise des corps ? Véritable paradoxe si l'on considère que l'architecture n'est autre qu'une vaste enveloppe corporelle au sein de laquelle se joue le film de nos vies intimes. Pourquoi l'habitat n'offre-t-il essentiellement que le visage déconcertant, voire désespérant, d'aspirations raisonnables soumises au diktat de la fonction, de la technique et de l'économie ? A l'aide de nombreux exemples minutieusement étudiés, Frédéric Allamel cherche à raviver l'émotion esthétique émoussée par une telle orthodoxie, de même qu'il explore les structures érogènes des bâtiments, l'architectonique du désir tout comme le théâtre des plaisirs. Militant pour une architecture incorporant toute la palette des sens et faisant fi du bon goût castrateur, l'auteur décrypte les réalisations et projets — anciens ou contemporains — dans lesquels la fonction d'habiter se conjugue avec l'hédonisme. Cette relecture de l'espace architectural — plus souvent anodin que monumental — met à jour un patrimoine toujours affleurant de formes capricieuses et fantasques qui font de l'architecture un art de la séduction.

06/2019

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Littérature étrangère

Au pas inégal des jours

"Je dis parfois en plaisantant que je suis mort à neuf ans ; je vous dis, à vous mes amis, que le pont sur l'Agri s'écroula une heure après notre passage ; et toujours plus je me convaincs que tout ce qui m'est arrivé ensuite ne m'appartient pas." Né au début du 20e siècle dans une famille paysanne, au sud de la péninsule italienne, Leonardo Sinisgalli quitte très tôt sa famille pour poursuivre ses études à Caserte, à Naples puis à Rome. Devenu ingénieur, il travaillera à Milan tout en commençant à publier ses premiers poèmes. Dans toute son oeuvre, il ne cessera de revenir aux paysages et aux coutumes de son enfance, qui nourriront toujours son imaginaire. Devenu un poète reconnu et un critique d'art influent, il publie en 1945 ce premier livre de souvenirs où il évoque à la fois la Basilicate de ses premières années (qu'il préféra toujours appeler de son ancien nom latin, la Lucanie) et quelques-uns des épisodes marquants de sa jeunesse loin de son village natal, ainsi que ses périodiques retours pleins de nostalgie vers sa terre natale, auprès de ses parents vieillissants et de ses meurs. Ce livre envoûtant restitue l'atmosphère d'une époque et surtout d'un territoire immémorial comme seul un poète sait les évoquer.

05/2019

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Poches Littérature internation

Le lecteur à domicile

A Cuernavaca, près de Mexico, Eduardo se voit infliger un travail d'intérêt général original suite à un retrait de permis : faire la lecture à des particuliers. Un jour, il s'aperçoit de la mystification des frères Jiménez, à qui il lit Crime et Châtiment : Luis, invalide, s'exprime à travers Carlos, qui est ventriloque. La famille Vigil, présentée comme sourde et qui lit L'Ile mystérieuse sur ses lèvres, lui a menti elle aussi : si la grand-mère est bien sourde-muette et les parents sourds, le jeune homme découvre que les enfants entendent et peuvent parler, mais se sont adaptés à leur entourage. Le seul à l'apprécier est le colonel Atarriaga... qui s'endort, bercé par le ton monocorde avec lequel il lit Le Désert des Tartares. Un jour, Eduardo découvre des poèmes d'Isabel Fraire dans un vieux livre de comptes de son père, et s'aperçoit que Celeste, analphabète, est émue par celui qu'il lui lit. Il découvrira avec stupéfaction qu'elle les connaît par coeur. Pourquoi ? Parallèlement à ses visites, Eduardo est racketté par Güero, un ancien employé du magasin de meubles de son père qu'il a repris, lié aux narcotrafiquants, car la " ville de l'éternel printemps " où il faisait si bon vivre subit aujourd'hui la loi des cartels.

05/2019

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Poésie

Délie. Objet de plus haute vertu

"Delie object de plus haulte vertu paraît en 1544 chez Antoine Constantin (le privilège est daté d'octobre 1543). Mais la première idée du recueil remonte beaucoup plus haut, bien avant même la date supposée de la "rencontre" avec "Délie". Des témoignages de la vie littéraire contemporaine donnent à entendre que des épigrammes de Scève circulaient, ont été lues et connues ; autour du recueil à venir, on sent qu'il y a eu une attente. Les quatre cent cinquante épigrammes (le huitain et les quatre cent quarante-neuf dizains) se sont élaborées sur de longues années. L'ouvre ne se présente pas cependant comme l'entassement sans ordre de poèmes engrangés au cours du temps. Deux types de composition s'y combinent : l'un, narratif et philosophique à la fois, pourrait dessiner, on l'a vu, la progression d'un parcours amoureux, de l'"alliance" à la séparation et au renoncement, en passant par un certain nombre d'événements plus ou moins stéréotypés (malentendus, absences, jalousie, au centre desquels - mais non exactement situé - se dresse l'obstacle fondamental : le mariage de la Dame) ; ce parcours se double d'une évolution psychologique et spirituelle que le poète voudrait cohérente : la maîtrise progressive du désir, une ascèse dont le dernier mot serait peut-être le dernier mot du titre : "haute vertu". " Françoise Charpentier.

04/1984

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Poches Littérature internation

Chaka. Une épopée bantoue

Chaka est le livre le plus célèbre de l'écrivain de langue souto, Thomas Mofolo. C'est une épopée inspirée de la vie réelle de Chaka (1786-1828) qui fonda un véritable empire en Afrique australe avant d'être assassiné par ses frères. Voici ce qu'écrit JMG Le Clézio de ce livre où l'épopée est faite de la naissance d'un peuple : L'on entend ici la voix des pasteurs bassoutos, leurs paroles à la fois cérémonieuses et pleines d'humour ; l'on entend la voix des conteurs, des guerriers, des féticheurs, comme autrefois, dans les chansons de geste, la voix des soldats et des ménestrels. Ce livre tragique et violent est aussi un livre d'images, un conte fabuleux, et un document sur la vie du peuple zoulou à la veille de l'arrivée des Oum'loungou, les Hommes Blancs. C'est bien là la force des grands poèmes épiques. Ils sont à la fois les livres d'un peuple, pleins de la vérité terrestre, et les messages secrets de l'au-delà. Chaka, symbole de la grandeur et de la chute de l'empire zoulou, par son aventure exemplaire nous révèle un autre monde où les vérités essentielles sont encore vivantes. Alors, écoutant cette parole pleine de force, nous reconnaissons notre propre aventure, qui va du réel au magique ".

06/2010

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Littérature étrangère

Deux étrangers sur la terre

" Chère Abigail, mon amour ", ou " Abigail bien-aimée "? Et comment dire ensuite à la belle inconnue qu'il a suffi d'une écriture à l'encre bleue et aux traits clairs pour infléchir le cours d'une existence ? Tels sont les tourments d'un voyageur de commerce qui parcourt les provinces argentines au volant de sa vieille Studebaker. Si loin de Dieu et des hommes, assailli par l'opacité du monde, il cherche dans ces âpres contrées l'impossible rémission de péchés qu'il n'a pas commis. Entre les pages d'un recueil de poèmes l'attend un jour, dans une auberge, une lettre d'amour qui ne lui est pas destinée. Il décide d'endosser l'identité de l'épistolier, sans jamais soupçonner que sa correspondante a usé du même artifice et investi dans cette relation un amour terrifiant de grandeur. Deux cœurs translucides, partageant la même inclination pour la discipline du renoncement, se dirigent alors vers l'inévitable rendez-vous qui doit sceller leur destin. Entre les lignes du récit de cette improbable rencontre, Héctor Tizón place ses profonds silences empreints de finesse et d'humanité ; on y entend qu'au-delà des valeurs fédératrices censées sauver les hommes tout n'est qu'irrémédiable solitude, et que la vertu est vaine sans bonheur.

01/2002

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Lecture 6-9 ans

Les chaises. Edition bilingue français-arabe

"Toutes les chaises sur lesquelles je me suis assises, toutes les chaises qui ont compté... les chaises de ma vie". A partir de cette proposition, Raphaële Frier a écrit et Clothilde Staës a gravé, puis nous avons assemblé leurs deux mondes en un recueil de poèmes. Raphaële Frier égrène : sa première chaise haute comme le toit du monde, la chaise d'attente, les chaises longues qui occultent les courtes, car "il y a beaucoup plus de chaises courtes que de chaises longues, on ne dit jamais "chaise courte", on parle volontiers de courte échelle, de courte paille, de jupe courte, de courte-queue et même de court bouillon, mais la chaise courte, on l'oublie !", la chaise de cuisine qui côtoie la farine et les odeurs de graille, la chaise cassée, ou la pliante, des chaises tristes comme celle de l'absent à laquelle elle écrit "Tu es le squelette, l'empreinte de celui qui ne viendra pas, ce soir, Tu es un gouffre hébergeant le néant qui pèse et courbe sa paille, Tu es la trace qu'il a laissée ici" ou des chaises loufoques comme les chaises volantes. Clothilde Staës a gravé neuf fois le même motif et, à l'intérieur, a peint des mondes différents, comme si la même chaise pouvait avoir plusieurs vies. Et votre chaise à vous, quelle serait-elle ?

06/2018

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Poésie

Le Travail du monde

En décrivant le monde du travail au 20e siècle, Jean-Louis Rambour raconte en poète l'intemporalité du travail. Pierre Tréfois dit de ce recueil : "? Quelle joie de se plonger dans cet univers du boulot, réputé apoétique, par la grâce de la plume de Jean-Louis Rambour, qui réalise là une performance : nous rappeler, en poète, que toute richesse émane du prolétariat, des savoirs et savoir-faire de la multitude ? ! Nous sommes aux antipodes du "? réalisme socialiste ? ", de ses louanges, de ses clichés - dans une empathie discrète, inattendue, imagée. ? " Dix peintures de Jean Morette accompagnent les poèmes. EXTRAIT En un moment de l'autre siècle, on ne travaille qu'en chemise à carreaux, un tissu sur la peau fait de coton mou. C'est ainsi vêtu qu'on peut poser son oreille droite sur le cuir de la bête juste à cet endroit appelé le trochanter - et on admettra que c'est fou de lui avoir donné ce nom : trochanter - comme si tirer le lait de la vache imitait la position qu'on avait pour écouter tout bas radio Londres, la chemise à carreaux ouverte pour mieux y croire. L'AUTEUR Jean-Louis Rambour est poète et romancier né à Amiens. Ses écrits sont souvent inspirés d'événement réels, d'instants de vie, dédiés "aux seconds couteaux" de l'existence.

10/2020

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Poésie

14. Le chant de ma terre

Avec ce travail poétique, François Busier-Rouge nous amène peu à peu au ressenti de la guerre 14-18 en nous racontant les hommes et leur désespérance. La cruauté de la guerre est présente dans ces vers qui lancent comme des salves douces pour toucher le coeur, nous frapper d'émotion. Beaucoup de poèmes ont été écrits dans les tranchées et sur les tranchées, mais ce que nous propose ici l'auteur est un hymne à la mémoire de cette guerre dont les mots posés avec précision agissent en nous tels des frémissements. Il provoque des images où le sang et la terre se mêlent dans la symphonie d'une guerre faite du silence des sans grades qui meurent pour la France au prix d'un sacrifice par oubli de soi. La guerre est partout, jusque dans le silence des absents, dans l'inaudible, dans le souvenir, et même la renaissance des corps disparus. Tout est dit dans ces textes où fuir, mourir et revenir s'assemblent comme pour se conjuguer en un unique verbe pour résonner à nouveau et remonter de l'inconscient. Avec une écriture poétique qui fait sens, François Busier-Rouge possède aussi ce don d'exprimer les sensations pour nous dire l'inexprimable. La poésie, ici, fait oeuvre de mémoire et c'est en cela que ce livre marque les esprits.

08/2015

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Littérature étrangère

Une autre vie

" " Un homme vit la moitié de sa vie / la seconde moitié est mémoire. " Ainsi Derek Walcott commente-t-il sobrement les raisons qui l'ont incité, aux abords de la quarantaine, à entreprendre le long travail de remémoration dont témoigne l'écriture d'Une autre vie, recueil publié en 1973. Ce livre n'est pas un recueil de poèmes, mais plutôt une narration poétique, divisée en parties et chapitres ou, si l'on veut, en chants, peut-être sur le lointain modèle de l'Odyssée. Le poète articule son récit autour de trois êtres ayant marqué dans sa jeunesse sa rencontre presque simultanée de l'amour (Anna), de l'art (Gregorias) et de la mort (Harry Simmons). Derrière ces figures à la fois réelles et symboliques se dessine celle de l'artiste, saisi aux sources mêmes de la création, dans le dépassement par l'imaginaire d'une réalité souvent désespérante. Comment devient-on et peut-on rester poète dans un territoire perdu des Antilles anglophones, sans tradition ni langue propres ? Une autre vie est une éblouissante réponse, un texte qui fait voyager dans l'espace et le temps, mêlant lyrisme et ironie, épopée et truculence. Derek Walcott s'y affirme comme la plus grande voix d'une région du monde sur laquelle il a focalisé l'attention internationale avec l'obtention en 1992 du prix Nobel. " C. M.

05/2002

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Allemand apprentissage

Wolfgang Hilbig. Figures et fictions de l'auteur, scénarios de la vocation

Comment devient-on écrivain ? Comment savoir que l'on a la vocation ? Ecrivain inattendu au sens propre, Wolfgang Hilbig (1941-2007), d'origine est-allemande, n'eut de cesse de sonder le mystère de sa "vocation" . Rien ne destinait cet enfant du quartier ouvrier d'une petite ville provinciale de la République démocratique allemande, petit-fils de mineur analphabète, à la littérature. Comment comprendre que celui qui quitta l'école à quatorze ans, et travailla pendant près de vingt ans comme ouvrier-chauffeur dans l'industrie métallurgique, ait pu écrire des poèmes que d'aucuns comparent à ceux d'un Trakl ou d'un Rimbaud ? Mobilisant un grand nombre de topoï, clichés et scénarios de l'existence poétique et de la vocation artistique issus du romantisme et de la modernité qu'elles adaptent au contexte de la RDA, la prose et la poésie de Wolfgang Hilbig interrogent les catégories de vocation, d'inspiration, de trajectoire improbable ou scandaleuse. Dans ce jeu avec les traditions de la littérature se lit une théorie de l'auteur incarnée dans des personnages et des modèles de vies vouées à l'art. Elle fonde le projet existentiel de littérarisation de soi sur lequel repose l'écriture de Hilbig. Enfin, en intégrant le bouleversement de la chute du Mur, les textes soulèvent la question de l'historicité d'une oeuvre et de ses représentations auctoriales.

11/2019

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Poésie

Hors les murs

Ce recueil se compose de 52 poèmes, également répartis en quatre groupes, dont chacun correspond à un petit programme d'exploration des environs de Paris. Tandis que le premier se cantonne encore le long du "parallèle de Vaugirard", le second entraîne le lecteur mois après mois dans une "année à la périphérie", traversant aussi bien Meudon ou Asnières que Montreuil, Créteil ou Pantin. Dans la troisième partie, on suit la ligne d'un autobus qui dessert les communes limitrophes du sud de la capitale. Enfin, avec "Eaux et forêts", on se dirige peu à peu vers la campagne qui survit dans les parcs et les bois, sur les berges des rus et des rivières. Sans prétendre rivaliser avec un guide de promenade, cet ensemble s'efforce néanmoins de réconcilier poésie et documentaire, émotion et topographie, rêverie et précision. C'est pourquoi l'auteur a préféré la forme la plus classique à une imitation rythmique du chaos suburbain qu'il parcourait, et dont son choix vient en somme couronner la juxtaposition de contrastes. Sous la cadence du vers, dans le jeu des rimes non exempt parfois d'ironie ou d'un baroquisme très "banlieusard", on décèlera d'ailleurs la liberté et la souplesse d'un autre mouvement : celui d'une flânerie, déjà présent dans la prose des Ruines de Paris, que Hors les murs complète comme le second volet d'un diptyque.

04/2001

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Histoire internationale

FEMMES RUSSES DANS LE COMBAT REVOLUTIONNAIRE. L'image et son modèle à la fin du XIXème siècle

Dès ses premières manifestations, le mouvement révolutionnaire russe apparaît foncièrement original dans les doctrines qu'il élabore ou adapte, et surtout dans la personnalité de ses prosélytes, les exigences extrêmes auxquelles ils acceptent de se soumettre, leur vocation au sacrifice et au martyre. Mais le rôle des femmes en son sein lui confère d'autres particularités encore et soulève bien des questions. Nihilistes, populistes, terroristes, premières social-démocrates, propagandistes " par la parole ou par le fait ", les militantes assumèrent les plus hautes responsabilités, sur un pied d'égalité souvent absolu avec leurs compagnons de lutte. Mais surent-elles se battre aussi pour leur libération en tant que femmes ? Pourquoi s'engagèrent-elles sur des voies si fréquemment tragiques, bravant l'opprobre et les persécutions ? Comment vécurent-elles leur passion révolutionnaire et moururent-elles en son nom ? Les écrits contemporains présentés dans Femmes russes dans le combat révolutionnaire et traduits pour la première fois en français, n'apportent jamais de réponse simple et demandent une lecture au second degré. Mythes et réalités interfèrent sans cesse dans les biographies, les poèmes de prison et la littérature de propagande, comme dans l'existence même de ces héroïnes plus aptes aux coups d'éclat qu'à " la morne vie quotidienne ", au feu brûlant de l'action qu'à la longue patience des exilées et des détenues.

01/1990

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Beaux arts

Rococo ou drôles d'oiseaux

On lui trouvait une tête de corbeau et il s'était fait corbeau. Le Corbusier s'était choisi un nom qui tenait de l'oiseleur. Il était extraordinaire, propagandiste, artiste, architecte immensément talentueux. On lui avait élevé une statue colossale. Il régnait. Et voici qu'au cinquantenaire de sa disparition son monument se craquelait. Des nuées d'articles hostiles parurent dans le monde entier. Le souvenir de ses accointances d'avant-guerre et de ses dix-huit mois à Vichy jaillissait entre les fissures. Son goût pour l'autorité, son urbanisme, funèbres oiseaux. Ce qui devait être une commémoration est devenu procès. François Chaslin, dont l'essai Un Corbusier est de ceux qui déclenchèrent cette épidémie d'idées toutes faites, d'accusations, de condamnations et de mauvaise foi, revient ici sur les moeurs intellectuelles telles que nous les observons, à l'âge notamment des réseaux sociaux. Diffamation, plagiat, massification du jugement et recherche du scandale, foutaise, ressentiment y ont pris une place nouvelle. Cet ouvrage, érudit et drôle, est un appel à une histoire qui serait libre, sans tabou, sans passion triste ni rancune. Quantités d'oiseaux y paraissent, laids ou gracieux, fragiles ou cruels, dionysiaques ou parfaitement idiots qui lui font une guirlande et l'enveloppent du bruissement des fables, des mythes et des poèmes.

11/2018

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 4, Oeuvres littéraires posthumes

Les manuscrits qu'ordonne ici une chronologie approximative (1942-1957) furent retrouvés après sa mort dans les dossiers de l'auteur. Il n'avait pu les publier ni même, pour la plupart, les achever: découragement, maladie, censure, contretemps... sont des raisons qu'on peut avancer: restent ces reliefs. Les Poèmes rassemblent, à côté de strophes éliminées de l'œuvre éditée, des vers érotiques, d'une crudité de boucherie: Le Mort, scandaleux " chemin de croix ", décrit le calvaire d'une femme que la mort de son amant précipite dans une nuit d'orageuse débauche: La Tombe de Louis XXX, dont le titre et la composition renvoient au Petit, s'inscrit sur le moule lubrique, parmi les récits de " l'expérience ". Outre ces textes, dont il projeta la publication. Bataille avait conservé plusieurs brouillons abandonnés. Ainsi, Julie, ébauche d'un roman qui devait peut-être annexer Le Mort, un scénario de film. Ma Maison brûlée, et surtout Divinus Deux où, faisant suite à Madame Edouarda, Ma Mère et Charlotte d'Ingerville composent une sorte d'autobiographie de Pierre Angélique (pseudonyme utilisé pour Madame Edouarda). Divinus Deus se complète d'un récit inachevé. Sainte, qui apparaît comme une première version de Charlotte d'Ingerville et l'exquise d'une postface. Paradoxe sur l'érotisme. Enfin les ébauches regroupent quantité de fragments, plans ou débuts de romans de nouvelles pièces de théâtre.

04/1971

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Littérature française (poches)

Les mémoires d'un veuf

Les mémoires d'un veuf, le titre choisi dit assez l'intention autobiographique. Verlaine n'a pas attendu le remariage de Mathilde, qui eut lieu le 30 octobre 1886, dans le temps même, précisément, où paraissait l'ouvrage, pour se considérer, par un pathétique paradoxe qui n'en traduit pas moins une étrange fidélité, à soi, à l'autre, comme " veuf ". " C'est moi le quitté ", disait déjà la lettre du 4 octobre 1872 à Victor Hugo. Parti, en effet, mais non détaché. Détaché, il ne le sera jamais. Et il lui a suffi, pour se sentir rejeté, abandonné, " veuf ", de n'être pas aussitôt pardonné et repris il a suffi, même, que sa supplication ne fût pas entendue. Le veuf, lui aussi, l'inconsolable, c'est cela qu'il se croit, qu'il se sent ou qu'il se veut. Un des beaux poèmes d'Amour : Un veuf parle, est daté de 1878. La litanie ne finira plus. Mais, veuf, ce n'est pas de Mathilde seulement qu'il l'est : c'est de tout ce qu'il a connu et aimé, et dont pas davantage, jusqu'à la fin, il ne saura se déprendre : il l'est de Lucien Viotti, l'ami ou l'amant de sa jeunesse, il l'est de soi-même peut-être et de sa propre vie.

08/1999

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Religion

La langue des Juifs du Pape

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Juifs du Comtat Venaissin qui vivaient sous l'autorité des papes étaient reclus dans les carrières (rues-ghettos) des arba kehiloth (les Quatre Communautés) d'Avignon, Carpentras, l'Isle-sur-Sorgue et Cavaillon. Cet ilot de judéité, perdu dans une France où les Juifs étaient inter-dits de séjour depuis le Moyen Age, et dont la population totale n'a jamais dépassé 2 000 personnes, était-il aussi un ilot linguistique ? Quelle langue y parlait-on ? Hébreu, provençal, français, ou une langue propre, le chuadit ou judéo-comtadin ? Qu'en reste-t-il ? L'auteur de cette étude, Zosa Szajkowski, Juif polonais arrivé en France avant la Segonde guerre mondiale, engagé dans la légion étrangère, blessé en 1940 et évacué sur Bordeaux puis sur Carpentras, a fréquenté la bibliothèque Inguimbertine. Recensant et analysant tous les écrits en notre possession, il redonne vie aux membres de ces Quatre Communautés. Pioutim (poèmes hébra co-provençaux à vers alternés), noëls provençaux et pièces de théâtre constituent autant d'éclairages sur leurs rapports avec les chrétiens. Son ouvrage, paru à New-York en 1948, écrit en yiddish, est le fruit d'une rencontre inattendue avec le provençal. Il est traduit par Michel Alessio, né à Marseille et passionné par la pluralité des langues et l'histoire culturelle, et complété par une introduction et des notes.

05/2010

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Romans de terroir

Dans le sillage des Gabares

C'est presqu'une encyclopédie de ce qu'il faut savoir sur ces bateaux qui, autrefois, sillonnaient les trois rivières : ESTUAIRE DE LA GIRONDE, GARONNE ET DORDOGNE... Autrefois : c'est il y a tout juste cinquante ans ! C'est, sûrement, au fil du récit, une histoire des Gabares et des Gabariers, mais c'est avant tout une formidable histoire vécue ! Celle de "Petit Jean", fils et petit-fils de gabarier, né sur l'eau, qui découvre la "terre" et les "terriens" tardivement et qui restera, contre vents et marées, indéfectiblement attaché à la vie sur le fleuve, celle de la grande famille des gabariers avec leurs bonheurs et leurs malheurs, leurs grandeurs et leurs faiblesses ! Une chronique humaine qui vous mènera dans un monde aujourd'hui révolu mais qui ne de­mande qu'à revivre sous la plume alerte et précise de Jean-Paul Videau, le véritable Jean des Gabares ! Jean-Paul Videau est né sur un bateau, au large de l'Île Verte dans l'estuaire de la Gironde, c'est tout dire... Quinze ans de vie sur les gabares et, à l'âge adulte, patron marinier... De ses innom­brables souvenirs sont déjà nés une série de romans, recueils, poèmes, récits pour enfants. Un hommage émouvant et sincère aux marins, pêcheurs, gabariers et pilotes de l'estuaire de la Gironde, de la Garonne et de la Dordogne.

05/2017

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Littérature étrangère

Les amours d'Antar et Abla. Suivi d'Antar

Personnage historique du VIe siècle, fils d'un noble et d'une esclave noire du Hedjaz, Antar fut toute sa vie méprisé en raison de son origine illégitime et de la couleur de sa peau même s'il personnifie le modèle du chevalier vaillant, viril, généreux, hospitalier et amoureux. Il doit sa renommée à ses poèmes parmi les plus célèbres de la littérature arabe antéislamique mais surtout à son amour pour sa cousine Abla, dont il finit par obtenir la main malgré les préjugés de castes et de races, en prouvant toutes ses qualités de héros. La geste d'Antar, toujours racontée de nos jours dans les cafés du monde arabe, a inspiré de nombreux artistes, cinéastes, musiciens ainsi que les Orientalistes européens dont Lamartine qui ont trouvé dans Antar la figure du chevalier idéal gagnant sa dame à force d'épreuves que la légende a multipliées. Ces extraits choisis reprennent les tribulations de ce héros et de ses amours et de celles de ses pères. La traduction d'Isabelle Bernard et Waël Rabadi d'une sélection des épisodes les plus marquants de la vie amoureuse d'Antar est illustrée par Ilyes Messaoudi qui a renoué avec l'ancienne technique de la peinture sur verre. Le livret Antar d'Alphonse de Lamartine complète ce texte arabe fondamental, surprenant de liberté, de poésie et d'audace.

10/2019

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Poésie

La vie se chante. Les paroles silencieuses d’un cœur

Les vers contenus dans ce recueil sont le fruit de la solitude d'une personne qui a laissé chanter son coeur et a écouté les accords de sa voix intérieure qui se rythment aux sons de ses pensées. La vie est un labyrinthe dont la complexité ne fait que séduire les curieux, les sages et les savants. La vie, comme une symphonie, sa beauté se fonde sur la diversité qu'apporte chaque instrument musical. C'est dans la solitude de la vie que s'appuie chaque mot, chaque ver que vous avez sous les yeux et dont nous avons l'espoir qu'ils séduiront votre coeur pour ainsi y laisser émerger une autre symphonie de l'amour. Les poèmes contenus dans ce recueil sont l'expression de cette complexité et touchent en général beaucoup d'aspects de la vie humaine. Ils parlent de la tristesse et de la joie, du vainqueur et du vaincu, de la mort et de la naissance, du haut et du bas. C'est la gloire de l'amour qui est chanté. C'est cet amour qui réunit ce qui est divisé. La vie se chante fait référence à une mélodie musicale qui se compose de différentes notes et que malgré le silence, le son est agréable à l'oreille et se fonde sur l'harmonie substantielle.

10/2020

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Littérature étrangère

Jack London. Romans, récits, nouvelles du Grand Nord

Jack London : 1876-1916. Quarante années de vie remplies par une cinquantaine de volumes, des pièces de théâtre, des poèmes, des articles et reportages, des discours enflammés pour la cause du socialisme. Une vie brève et dense à laquelle il mit fin lui-même comme l'avait déjà fait le héros de son roman autobiographique, Martin Eden. Jack London est mort dans son ranch de Gien Ellen, à quelques heures de cheval de sa ville natale, San Francisco. Ce Californien n'a cessé de parcourir le monde, la société, la vie dans tous les sens possibles : marin et chasseur de phoques, chômeur et vagabond du rail à travers les Etats-Unis et le Canada, clochard dans les bas-fonds de Londres, boxeur, chauffeur dans une centrale thermique, repasseur dans une teinturerie pour payer ses inscriptions à l'université, mineur au Klondike pendant la ruée vers l'or de 1898, correspondant de guerre en Corée et au Mexique. Ce volume contient L'Appel de la forêt, Le Fils du loup, Croc-Blanc, Construire un feu, Histoires du pays de l'or, Les Enfants du froid, La Fin de Morganson, Souvenirs et aventures du pays de l'or, Radieuse aurore, tous romans, récits ou nouvelles du Grand Nord. La critique verra en ce grand écrivain le Kipling du froid.

10/2009

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Histoire ancienne

L'Edda. Récits de mythologie nordique

Rédigée au début du XIIIe siècle par l'éminent historien islandais Snorri Sturluson, l'Edda constitue le recueil de mythologie nordique le plus complet que nous ait légué le Moyen Âge scandinave. Au cours de récits souvent hauts en couleur, l'auteur retrace tout d'abord la création de l'univers à l'origine des temps, avec notamment l'épisode du démembrement d'Ymir, le géant primitif ; puis il présente les principaux dieux de l'antiquité païenne et raconte leurs exploits, leurs aventures et leurs querelles, tandis qu'à l'arrière-plan se profile de plus en plus nettement le drame du monde, le fameux Crépuscule des dieux, dont la description particulièrement saisissante constitue le point d'orgue de l'ouvrage.Bien qu'il ait été conçu plus de deux siècles après la conversion offcielle de l'Islande au christianisme, ce traité témoigne d'une intime connaissance des poèmes mythologiques composés à l'époque païenne tant en Norvège que dans l'île des sagas. À ce titre, l'Edda offre un intérêt capital pour l'étude de l'ancienne religion scandinave, de même que pour les enquêtes de mythologie comparée indo-européenne.Cette nouvelle traduction repose sur un examen approfondi de la tradition manuscrite de l'ouvre, en sorte qu'à la différence des traductions précédentes, elle tient largement compte des principales variantes fournies par les manuscrits de l'Edda.

06/2015

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Littérature française

Toute Guérisseuse, dialogues avec la Mère divine, tome 1

Note de l'éditeur C'est pendant son séjour à l'ashram de Sri Aurobindo, de 1925 à 1950, que Shuddhananda Bharati a rédigé les textes réunis ici. Ce sont pour lui non seulement des exercices de rédaction en français mais un véritable dialogue intérieur avec la Mère, la divine Shakti universelle. Dialogue extérieur, aussi : l'élève s'adresse quotidiennement à la Mère ; il chante ses louanges, lui demande son aide. Il aspire à la perfection, tant linguistique que spirituelle. La Mère, d'origine française, répond en lui retournant les textes annotés et corrigés, avec ses bénédictions. Toute Guérisseuse lance la publication des Dialogues avec la Mère divine, à paraître en quatre tomes. Notre édition transcrit fidèlement l'original dactylographié, tel que retouché par la Mère. Les titres reprennent les mots par lesquels l'auteur s'adresse à sa destinataire ou, à défaut, le début du texte. Des poèmes inédits complètent le livre. Un chaleureux merci à Mme Johanne Lebel Calame de son aide précieuse pour l'édition de ce recueil. Et un immense bonheur et la joie du partage avec Mmes Rosette Poletti et Barbara Dobbs, qui nous font l'honneur d'écrire la préface. Recevez, chères Rosette et Barbara, mes plus chaleureux remerciements pour votre présence. Merci à Shuddhananda Bharati de nous avoir transmis ces Dialogues, inspirés et composés en français avec amour et générosité ! Christian Piaget

09/2012

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Littérature étrangère

Lettres sur Cézanne

Il est peu de pages sur la peinture de Cézanne (sur la peinture tout court, peut-être) plus denses et plus justes que cet ensemble de lettres et fragments de lettres adressées par Rilke à sa femme, le sculpteur Clara Westhoff, entre le 3 juin et le 4 novembre 1907, autour de la première rétrospective parisienne du peintre d'Aix. Rien d'étonnant à cela. Au moment où Rilke devait faire accepter à Clara que chacun d'entre eux menât son combat de son côté, le plus grand exemple de Cézanne, encore plus radicalement enfermé dans son travail que Rodin, leur maître à tous deux, venait à point légitimer ce choix. Plus profondément, en ce moment de sa vie où le poète commencer à s'affermir, en cette année de 1907 dont l'été lui avait donné nombre de poèmes nouveaux, Rilke pouvait voir dans les tableaux de Cézanne le modèle le plus admirable de ces " choses d'art " objectives et " miraculeusement absorbées en elles-mêmes " auxquelles il tendait lui-même ; lui, le poète le plus exposé à voir, comme son Narcisse, sa substance se diluer stérilement dans l'air. Ce volume constitue la traduction intégrale de l'édition préparée à Insel Verlag par H.W. Petzet en 1983, à partir de celle réalisée sur le vœu et du vivant de Clara Rilke en 1952.

11/1991

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Critique littéraire

Les plus belles citations de Jean Tardieu

La bonne centaine de citations réunie par Delphine Hautois rend compte des registres différents dont l’homme de lettres a été un virtuose. On trouvera donc des extraits de poèmes, mais aussi des textes en prose et du théâtre. Cinq chapitres qui virevoltent dans son oeuvre : Autoportraits, "C’est toi ? – Oui, c’est moi". "Contrairement à ce que vous pourriez croire, mon double n’est pas en tous points semblable à moi. Il est, dans l’ensemble, beaucoup moins bien que moi". Paysages, "Comment ça va sur la terre ?". "J’avançais, à pas comptés, dans ce monde énigmatique et plein, où chaque apparence me posait une question". Jeux verbaux, "Encore des mots ! Toujours des mots !". "Je me voulais désert et transparent afin de devenir un piège pour les mots". Nuit et jour, "Gare aux poisons distillés par l’insomnie !". "Ainsi vont les uns et les autres poussés par le souffle du songe qui les emporte à la dérive". Les artistes, "Saurai-je peindre avec des mots ?". "J’aurais voulu écrire comme on éclabousse de couleurs une toile. Ou comme on frappe sur un gong. Ou comme on chantonne. Ou comme on crie". C’est souvent gai, mais souvent aussi traversé par l’angoisse, une angoisse quasi métaphysique. L'ensemble est agrémenté de 20 illustrations inédites de Camille Pot. En 2015, on commémore les 20 ans de la mort de Jean Tardieu.

06/2015

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Poésie

Mémoires d'outre-fin des mondes

"?Comme une nef à la dérive, Au seuil du gouffre bienséant, Sillonnant l'ère maladive, J'essuie les foudres du néant. J'erre, je flotte dans le vide En ces jours d'outre-fin des mondes, L'utopie houleuse et avide M'assiège, et l'abîme qui gronde... Dansent typhons et maelströms, Civilisations et chimères, Dans le fracas ad libitum De l'apocalypse ordinaire. Voici, peu importe l'époque, Tout n'est que violence et que rage. Dans le siècle qui se disloque, Je dois poursuivre mon voyage.?" A l'heure où l'on s'interroge sur l'effondrement de la civilisation, Thierry Gélas nous offre un voyage poétique dans un siècle qui tend à outrepasser les dystopies les plus effroyables. A travers des poèmes courts, des sonnets, et des textes plus longs, l'auteur propose la mise en regard du monde contemporain et de l'exégèse biblique, au rythme des alexandrins, des octosyllabes et autres. Une confrontation au-delà des symboles et des faux-semblants, une perspective sans concession sur l'envers du décor. Thierry Gélas est un poète et musicien né en 1969 à Troyes. Son écriture s'élabore autour de la musicalité, de l'harmonie ou de la dissonance entre le fond et la forme, dans une rencontre entre poésie en vers et sujets d'actualité.

02/2022

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Littérature française

Rouleaux mongols. Suivi de J'ai pissé sur l'Inca

Sept rouleaux mongols ont échoué sur des plages de Méditerranée. Entre récit ethnographique et contes sanglants, ils retracent l'épopée d'une tribu d'exterminateurs éruptée par la steppe, depuis ses minables débuts jusqu'à la conquête du Cathay. De massacres en tueries, ces joyeux assassins sèment partout la Pax Mongolica. Et ils auraient pacifié toute la terre, en passant par chez vous, s'ils n'avaient commis cette erreur : s'égarer au pays de Schmûk. J'ai pissé sur l'Inca est une chanson de geste qui s'est trompée d'époque. Fernando court la planète au gré de ses lubies, se goinfre de viande crue aux banquets du négus Ménélik, mord Brahms au cou pour laver l'honneur de Schumann, s'incline trois fois sur la tombe d'un héros corse et se met finalement en tête de créer un chien effroyable, pire que celui des Baskerville. Tout en dédiant ses poèmes aux bars du Lavandou, à ses artistes fétiches et à sa bien-aimée. Nunziu, auteur inclassable, dynamite avec talent les conventions littéraires, dans une langue hantée par le souci du rythme et de la concision. Ses écrits explorent un passé qui n'a sans doute pas existé, mais qu'importe, avec une telle érudition et un tel humour, on peut tout se permettre.

04/2018

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Littérature française

Pourtant n°6. Sauvage ?

"Te voilà bête domestique et pourtant à jamais hors d'atteinte". , constate le narrateur du bref texte "Jour de l'an" ouvrant ce numéro de pourtant consacré à "Sauvage ? " Il parle à un faon mort depuis plusieurs jours dans la forêt, employant cette 2e personne qui s'adresse au lecteur, à toi. Serais tu également sauvage ? Enfant faon ? Qu'est-ce qu'être sauvage ? Pour le photographe Alain Mangeot, en couverture, c'est le mouvement. Le mouvement de l'envol, précise avec des photographies le poète Nils Lisnic. Pour l'auteur de polar écolo Pascal Dessaint dans sa bouleversante nouvelle "Le dernier fil", ou un homme pleure devant le dernier documentaire animalier diffusé à la télévision, c'est le divorce inéluctable de l'homme et du sauvage. Pourtant, si selon le poète Jim Harrison "les poèmes sont eux mêmes une expression du sauvage ", alors la poésie très présente dans les 148 pages de ce numéro expriment le contraire avec sa persistance têtue. Et, lorsque sous la plume tendre et vigoureuse de Viviane Campomar, un rabatteur quitte le clan des chasseurs du village pour adopter une femelle marcassin, c'est l'histoire initiatique d'un retour de l'être humain au sauvage. Voire chez Jean-Pierre Brazs, un 1789 du végétal taillé, élagué, tondu, qui se rebelle dans une savoureuse "Révolte des pelouses".

07/2023

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Littérature étrangère

Un faucon au poing

"Journal, fiction, fragments éclatés de poèmes ? Maria Gabriela Llansol refuse la routine des chemins balisés. D'une main ferme elle dessine des paysages étranges où se rencontrent, se superposent, se fondent des ondes de savoir, de sensations, de perceptions et de passions. En regard de cette crue, comme la crue d'un fleuve, le calendrier du Journal découpe des séquences rassurantes. C'est le territoire des êtres enracinés, la Maison, les animaux familiers, les plantes... Dans l'espace clos du village de Belgique où vit Gabriela Llansol, où elle écrit dans une réclusion proche de celle des béguines, ses "compagnes", flotte un manque, une absence : Lisbonne lointaine, les miroitements des eaux du Tage, et de l'enfance. Le Journal se fait voyage. Voyage dans le temps, jusqu'au Moyen Age auquel, emblématiquement, renvoie le titre du livre. Voyage dans l'imaginaire, dans les livres que lit l'auteur et ceux qu'elle écrit. Des écrivains envahissent le Journal, deviennent des "figures" fictionnelles : Musil, les Brontë, Emily Dickinson, saint Jean de la Croix. Gabriela Llansol élabore des rencontres fantastiques. Qu'en aurait-il été, s'interroge-t-elle, si Camoens avait rencontré Copernic ? Pessoa fait irruption dans la maison de Bach, la poésie s'affronte à la musique, le Sud au Nord. Le lecteur est pris dans cette ronde, y participe, chacun à sa façon." Alice Raillard.

12/1993