Recherche

Emilie Courts

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Un homme regarde une femme

" Il fait beau. Tu me dis que paris danse et que la lumière est pour toi. Les gens de la rue te regarderont passer, tu seras belle. Tu sais que tu tournes dans quinze jours. Tu es une comédienne sans souci. Tu devines que, partout, des caméras te cherchent, partout des auteurs fabriquent des mots pour toi. En leur honneur, tu te choisis une jupe courte et je te surprends au moment où, juste avant de sortir, tu donnes un tour supplémentaire à ta ceinture, pour que la jupe paraisse plus courte encore ". Elle est comédienne. Il l'aime quand elle tourne. Il l'aime quand elle ne tourne pas. Il la regarde : jouer, attendre, répéter, espérer, mentir comme son métier l'exige, fair une bonne ou mauvaise figure. Lui n'a pas d'autre rôle à jouer, pas de ligne à apprendre. Il la regarde pour mieux la garder.

12/1994

ActuaLitté

BD tout public

Idées noires

Des peurs ancestrales (loups, vampires, monstres nocturnes) aux frayeurs modernes comme l'atome ou la pollution, les Idées noires de Franquin font la part belle à l'humour noir ! Ces courtes histoires, souvent grinçantes, sombres et drôles s'attaquent de front à des sujets d'actualité tels que la société de consommation, la religion, l'éducation, la militarisation, la justice ou la peine de mort, au travers du graphisme magistral et de la plume acérée du maître de la bande dessinée. Dans ses Idées noires, Franquin s'indigne, s'insurge, faisant de cet album au vitriol un chef-d'oeuvre reconnu de l'humour noir. Ce grand classique de la bande dessinée permet d'étudier, par le biais d'histoires à chute, courtes et percutantes, l'argumentation, l'humour, les points de vue, la critique et le jeu sur le langage... Des idées noires particulièrement éclairantes

04/2010

ActuaLitté

Sciences politiques

Le communisme rural en Haute-Vienne. Etude d'une culture politique de la Libération à la fin des années 1960

Le communisme français n'a pas été seulement celui des ouvriers. Dès l'entre-deux-guerres, de nombreuses communes des campagnes ont dirigé leurs suffrages vers le PCF, en contradiction avec l'image conservatrice qui colle souvent aux paysans en matière politique. Cette implantation précoce ne s'est pas démentie à la Libération, bien sûr en lien avec l'aura acquise par le parti dans la Résistance. C'est ainsi que la Haute-Vienne, dont les campagnes sont les dépositaires d'une tradition rouge et contestataire remontant au XIXe siècle, sont devenues à la fin de la guerre et jusque dans les années 1980 un véritable bastion communiste, malgré le poids considérable de l'autre parti de gauche dans le département, la SFIO. Cet ouvrage se propose de retracer l'historique de cette implantation au cours d'une période charnière dans le monde rural : celle qui court de la Libération à la fin des années 1960, alors que la civilisation paysanne est en train de disparaître. Se dessine une manière d'être communiste à la campagne fortement liée à une identité locale et donnant naissance à une culture politique en apparence paradoxale, au croisement de l'idéologie, des structures et des intérêts portés par le PCF d'une part, des représentations et des revendications des paysans haut-viennois d'autre part. Ces derniers, dans un département marqué par la petite propriété, ne souhaitent pas la révolution prolétarienne ou la collectivisation des terres, mais la protection de leur métier et de leur mode de vie, dont ils sentent bien toute la fragilité sous les coups que leur portent l'essor du productivisme agricole et la dernière vague de l'exode rural.

09/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance. 1854-1898

Le monde est fait pour aboutir à un beau livre, parfois à un beau vers : "nuit, désespoir et pierreries" , "solitude, récif, étoile" . Pour cela, il fallait reprendre à la musique son bien, suggérer, voilà le rêve. Toute la poésie d'une vie est enfermée en un court volume. Les poèmes, denses jusqu'à l'hermétisme, que l'on sait maintenant décrypter, enferment le sens du monde, ou plutôt le suggèrent. Dans ces lettres pour la première fois réunies en entier, on trouvera l'histoire toute simple d'un homme qui a écrit "mon incompétence, je l'exhibe, sur autre chose que l'absolu" . A ses amis, il lui est arrivé de révéler le sens de sa recherche, de commenter certains poèmes, de montrer toutes les facettes de son esprit. C'est dans l'espoir de recueillir ces confidences qu'on lit ces lettres. Elles constituent un extraordinaire document sur les réseaux de sociabilité littéraire, en même temps que le meilleur démenti des clichés qui ont encore cours sur la solitude d'un poète résolument hors du monde. Car cette correspondance peut se lire comme une autobiographie poétique, intellectuelle autant que quotidienne. Le poète s'y fait homme du monde en sacrifiant à l'activité épistolaire. Ce faisant, celle-ci témoigne de l'évolution de l'esthétique de Mallarmé et nous fait pénétrer dans les coulisses de l'oeuvre où nous découvrons, parmi d'autres secrets, le principe de fabrication de "L'Azur" ou la genèse du sonnet en -ix. L'humour n'est pas en reste puisque le motif récurrent ici est l'horreur des lettres : Mallarmé écrit une lettre pour dire qu'il n'écrit pas de lettre. Au terme d'une correspondance qui compte plus de trois mille pièces, Mallarmé peut ainsi signer : "Celui qui n'écrit pas de lettres" .

03/2019

ActuaLitté

BD tout public

Messalina Tome 4 : Des orgies et des jeux

An 42 . Messalina profite de l'absence de son impérial mari pour tisser une toile qui va la porter vers le pouvoir suprême. Suivie de son seul et véritable fidèle amant Caïus Silius intendant du Capitole, elle se prostitue auprès du sénat et dans tous les palais de Rome en organisant des orgies afin d'acheter des faveurs. Pour faire taire les rumeurs qui l'impliquent dans l'assassinat de Caligula, elle dénonce Cassius Chereas et l'état-major de la Garde Prétorienne qu'elle avait commandités pour perpétrer ce meurtre. Elle les fait tous exécuter au cours de jeux sadiques et lubriques dans le grand cirque de Rome devant une foule rassérénée parce qu'elle se croit libérée d'un groupe factieux et dangereux pour le nouvel empereur. Des tueurs restent des tueurs. Et les jeux offerts par Messaline sont si divertissants ! Dans le même élan, elle fait exiler nombre de sénateurs, puis compromettre des dignitaires dans des scandales orgiaques comme le Tribun Général de Rome Antoninus Maximus, et assassiner les plus réticents par son amant Silius. Portée par la foule qui croit en un renouveau de Rome, elle fait élever Silius au titre de chef de la Garde Prétorienne à la place de Chéréas. Silius... un ancien esclave gardien des thermes ! Mais des bruits courent encore dans l'aristocratie, venus de Simon le Magicien qui fut l'inspirateur de Messalina et qui le regrette bien. Serait-elle pire que les tyrans qu'elle a éliminés ? Pour couper court et en quête d'une preuve d'amour, la jeune impératrice ordonne à Silius et à sa nouvelle Garde Prétorienne de pousser Maximus au suicide puis d'assassiner Simon le Magicien et certains de ses nobles invités lors d'un de ses fameux banquets. Une boucherie qui annonce la venue d'une série de pogroms.

06/2013

ActuaLitté

Philosophie

Le sage trompeur. Libres raisonnements sur Spinoza et les Juifs

Spinoza sait qu'une question inquiète l'Europe de son temps : comment les Juifs sont-ils encore possibles ? Publiant, en 1670, le Traité théologico-politique, il met à profit l'occasion pour proposer sa réponse, sous la forme d'un court manifeste, inséré à la fin d'un chapitre. Les premiers mots situent l'enjeu : "Aujourd'hui les Juifs". L'aujourd'hui de Spinoza est devenu un passé. Mais la question demeure. Elle inquiète plus que jamais et bien au-delà de l'Europe. A en croire certains, il y va de la paix et de la guerre pour tous. Aussi est-il opportun de comprendre ce que dit Spinoza. Car ses propos sont obscurs. A dessein. Spinoza veut qu'on soit déconcerté, afin qu'on cherche ce qu'il veut vraiment signifier. Il écrit ainsi parce qu'il est persuadé d'avoir à tenir des propos offensants. Offensants pour les Juifs, qu'il connaît bien puisqu'il est né parmi eux, mais surtout offensants pour les honnêtes gens. Quand la vérité blesse au point qu'elle ne puisse se dire, le seul moyen pour celui qui ne veut pas se taire, c'est de passer par la fausseté. Le manifeste de Spinoza est un tissu de contrevérités. Elles sont destinées à éveiller l'attention. En les relevant et en les rectifiant une à une, le lecteur découvrira ce que doit être, selon Spinoza, la politique à mener à l'égard des Juifs. Il identifiera les événements et les raisons qui éclairent les choix de 1670. Il mesurera à quel point ces choix anciens déterminent notre présent et notre avenir. Au cours de mon enquête, j'ai décidé de me taire sur mes propres sentiments. J'admets qu'on puisse être choqué par ce que j'ai mis au jour.

03/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le silence d'Isra

PALESTINE, 1990. Isra, 17 ans, préfère lire en cachette et s'évader dans les méandres de son imagination plutôt que de s'essayer à séduire les prétendants que son père a choisis pour elle. Mais ses rêves de liberté tournent court : avant même son dix-huitième anniversaire, la jeune fille est mariée et forcée de s'installer à Brooklyn, où vivent son époux et sa nouvelle famille. La tête encore pleine de chimères adolescentes, Isra espère trouver aux Etats-Unis une vie meilleure mais déchante vite : les femmes sont cloitrées à la maison, avec les enfants ; les maris, peu loquaces, travaillent jour et nuit. Invisible aux yeux du monde, la jeune fille autrefois rêveuse disparaît peu à peu face à la tyrannie de sa belle-mère et la pression étouffante de devoir donner naissance à un fils. Mais comble du déshonneur, Isra ne met au monde que des filles, dont la fougueuse Deya... BROOKLYN, 2008. Deya, 18 ans, est en âge d'être mariée. Elle vit avec ses soeurs et ses grands-parents, qui lui cherchent déjà un fiancé. Mais la révolte gronde en Deya, qui rêve d'aller à l'université et se souvient combien sa mère était malheureuse, recluse et seule. Alors qu'est révélé un secret bien gardé, Deya découvre que les femmes de sa famille sont plus rebelles que ce qu'elle croyait et y puise la force de changer enfin le cours de son destin. Dans ce premier roman aux accents autobiographiques d'une force inouïe, Etaf Rum pose un regard toujours nuancé sur la force libératrice de la littérature pour les plus faibles et les opprimés et sur les conflits intérieurs des femmes d'aujourd'hui, prises en étau entre aspirations et traditions. Traduit de l'anglais (états-Unis) par Diniz Galhos.

01/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Le mal absolu. Au coeur du roman du dix-neuvième siècle

Existe-t-il un point commun, dans cette surprenante galerie de portraits, entre le hardi Robinson et la lunaire Jane Austen, entre le vertigineux Thomas De Quincey et l'enfant terrible Pinocchio, entre les yeux d'Emma Bovary, les chevaux de Leskov et les petites filles de Lewis Carroll ? Ou bien entre le rire de Dickens et ses incursions dans les ténèbres, la pitié infinie de Dostoïevski, la vitesse et la grâce parfaite de Stevenson, les labyrinthes aériens des phrases de Henry James et les descentes de Freud dans l'Hadès tout au long des nuits au cours desquelles il écrivit L'Interprétation des rêves ? Ce qui relie ces écrivains et ces personnages, parmi bien d'autres rencontrés dans ce livre, ce n'est pas seulement leur apparition au cœur d'une époque marquée par l'apogée du roman et par des bouleversements considérables. C'est aussi le regard subtil de Pietro Citati, son intérêt passionné pour les défis de l'esprit et les aspects multiples de l'existence, son aptitude à accueillir en lui la multitude des visages et des voix qui hantent les écrivains et leurs livres. C'est enfin le fil rouge qui court à travers ces pages : Balzac, Poe, Dumas, Hawthorne, Dostoïevski, Stevenson et presque tous les grands romanciers du XIXe siècle sont attirés par une image, celle du Mal absolu. Non pas le mal étriqué et monotone de la réalité quotidienne, mais le mal fascinant que semblent diffuser les grandes ailes sombres, encore imprégnées de lumière, de Satan et des anges déchus. Car ce siècle est aussi celui du retour de Satan qui séduit, corrompt et tue, aussi magnétique et irrésistible que Stavroguine dans Les Démons. Il tend à s'identifier au Tout, jusqu'à ce qu'il révèle n'être rien d'autre que le vide vertigineux et sans bornes qui hante la conscience moderne.

03/2009

ActuaLitté

Grec, Latin - Traduction

Lyon dans les textes grecs et latins. La géographie et l'histoire de Lugdunum, de la fondation de la colonie à l'occupation burgonde (43 avant - 460 après J.-C.), Edition revue et augmentée

Un jour de 43 avant J.C., L. Munatius Plancus, ancien lieutenant de César mêlé aux intrigues des guerres civiles, vient avec ses vétérans fonder la colonie romaine de Lugdunum, sur une colline au-dessus du confluent de la Saône et du Rhône. Aux alentours de 460, les Burgondes chassent définitivement le pouvoir romain et font de Lugdunum une de leurs capitales. A plusieurs reprises au cours de ces cinq siècles, l'histoire de Lyon rencontre l'Histoire tout court, celle de l'Empire romain. Des empereurs naissent à Lyon ; un autre y aurait été proclamé ; plusieurs y meurent tragiquement. Une ville gauloise, romaine, orientale aussi, se bâtit, brûle, se défend, subit le pillage. Des populations venues du plus loin de l'Empire (soldats, fonctionnaires, commerçants, médecins, hommes libres, affranchis ou esclaves) y passent, s'y installent, se mêlent ou s'affrontent, avec leurs langues, leurs coutumes et leurs croyances. De ces événements souvent tragiques, parfois comiques, l'archéologie et l'épigraphie ont révélé de nombreux témoignages. Pour la plupart d'entre eux cependant, faute de traces exhumées du sol d'une ville qui occupe toujours le même emplacement, les descriptions et les récits des géographes, historiens, hagiographes, ou encore des poètes de l'Antiquité et des débuts du Moyen Age, restent pour nous irremplaçables. Bon nombre de ces textes originaux sont proposés ici. Certains, célèbres, ne sont en réalité connus que par oui-dire, par une traditon qui en a déformé la signification. D'autres dormaient dans des recueils accessibles aux seuls spécialistes - et ce ne sont pas les moins vivants ! Tous sont présentés, traduits et rapidement commentés. Ces vingt dernières années, les recherches archéologiques, épigraphiques et historiques ont profondément renouvelé ce que nous savons de Lyon dans l'Antiquité. Cette seconde édition, corrigée, augmentée de nombreux textes méconnus et illustrée, tient le plus grand compte des progrès accomplis.

06/2021

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

Les chimpanzés et le télétravail. Vers une (r)évolution anthropologique ?

Cet essai ne parle pas des chimpanzés, mais de comment les fondements de nos comportements sociaux partagés avec eux depuis plusieurs millions d'années vont se confronter aux changements que vont connaître nos sociétés après la pandémie de la covid 19. Car la pandémie de Covid 19 accélère des transformations en cours depuis deux décennies. Pascal Picq permet une prise de recul salutaire : l'enjeu de ce qui se passe actuellement dépasse les considérations de court terme, plus de liberté pour les salariés, des économies sur les locaux pour les entreprises. C'est un transformation profonde de la relation au travail qui s'opère. Dans cette phase de crise, la logique darwinienne joue à plein : ce sont les organisations les plus agiles, les plus ouvertes, qui ont la plus grandes variété de profils, qui trouveront les clés pour s'adapter et sortiront renforcées de la grande bascule qui s'opère. La première partie du livre retrace une brève histoire du travail, et montre que ce n'est que depuis deux siècles que s'est installée de manière progressive une séparation stricte entre le lieu de la vie privée et celui de la vie professionnelle. La deuxième partie dresse un bilan de l'expérience de télétravail massif dans le monde, qui montre que le potentiel de tâches pouvant être effectuées à distance est beaucoup plus important qu'on ne le pensait jusqu'à présent. La troisième partie replace les bouleversements actuels dans une approche évolutionniste. La sélection naturelle sélectionne, plus encore dans une phase de crise : il s'agit de sélectionner les bonnes pratiques, réduire si ce n'est éliminer les pratiques obsolètes, en inventer d'autres. Une nouvelle écologie du travail va se mettre en place, entre les contraintes du présentiels et celles du tout à distance. Un changement de civilisation à l'échelle mondiale.

06/2021

ActuaLitté

Religion

Théologie africaine et problèmes connexes

Le présent ouvrage entend donner une vue panoramique de la production intellectuelle et spirituelle de l'auteur au cours des trois décennies et demie qui ont suivi le livre collectif Des prêtres noirs s'interrogent (1956), avant la publication de sa thèse de doctorat Un visage africain du christianisme (1956). Il s'agit d'articles, de conférences, de contributions à des colloques : en tout douze textes de longueur inégale, avec un prologue et un épilogue. Le lien entre les différents chapitres en est la progression chronologique qui sert de fil conducteur. L'intérêt principal de l'ouvrage tient à deux chefs fondamentaux. D'abord le témoignage d'une " conscience d'une authenticité forte ", exprimée avant même la fin de la colonisation belge (1956), appelant à la reconnaissance d'une identité culturelle, intellectuelle et sociale africaine. tant au niveau religieux qu'au niveau politique. A partir de là, l'Abbé Mulago s'attache à illustrer et nourrir quelques débats essentiels, en aval de la problématique fondatrice : 1. Quelle place donner à une théologie (et une philosophie) africaine(s) au sein du corpus de références doctrinales de l'Eglise'? (chap. III. VII, X). 2. Quelle pratique ecclésiale est compatible avec la réalité socioculturelle africaine ? (chap. Il. IV. V, VI. VIII et IX). 3. Quelles positions possibles pour l'Eglise africaine vis-à-vis de la communauté politique '? (chap. XI), et vis-à-vis de l'Eglise universelle '? (chap. XII). Un court épilogue intitulé Projet de vie et itinéraire scelle l'évocation du parcours par un témoignage autobiographique. L'ouvrage de l'Abbé Mulago présente une grande richesse d'expériences et d'élaborations intellectuelles et spirituelles qui mérite d'être mieux connue et prise en compte. Il a été un " témoin - acteur important de l'histoire du demi-siècle passé de l'inculturation de l'Eglise catholique dans le continent africain.

04/2007

ActuaLitté

Sciences historiques

Le pouvoir municipal. De la fin du Moyen Age à 1789

L'histoire de l'exercice du pouvoir municipal, au Moyen Age et à l'époque moderne, est en plein renouvellement aujourd'hui. Ce colloque international (Rennes, 2010) a donc pour ambition de faire le point sur ce sujet, tout en ouvrant un certain nombre de pistes. Il le fait en se penchant sur la situation de villes françaises très variées, de la Bretagne à la Bourgogne, mais aussi de Dunkerque au Languedoc, depuis le XIIIe siècle jusqu'au règne de Louis XVI. Au cours des siècles, le pouvoir s'y exerce dans un cadre institutionnel diversifié, mais non sans traits communs, même s'il doit faire face à des conjonctures changeantes. On s'est attaché ici à observer comment les municipalités urbaines tentent de prendre en charges les intérêts, parfois différents, voire contradictoires, de leurs concitoyens, en lien avec d'autres autorités, aussi bien religieuses que politiques. Dans ce cadre, elles cherchent à la fois à incarner une dignité, à garantir des privilèges et à rendre des services, au quotidien et dans les moments de crise. Quatre angles d'attaque ont donc été retenus pour mieux cerner le pouvoir municipal en action: son fonctionnement tel que le révèle l'analyse des rapports entre les pouvoirs et leur mise en scène dans la ville; les fonctions multiples exercées dans l'espace urbain; la participation des citoyens à l'exercice de ce pouvoir; les conflits suscités par son exercice, qu'il s'agisse de rivalités internes ou de confrontations avec d'autres instances de pouvoir. Tout au long de l'ouvrage, court donc la question des fondements de l'ordre dans la ville. L'édition des débats qui ont eu lieu lors du colloque fait ressortir convergences et divergences entre historiens et montre tout ce que peut apporter un échange scientifique à la réflexion collective.

03/2012

ActuaLitté

Récits de voyage

Le ciel sera mon toit

Enfant, on rêve de traverser de vastes forêts, de remonter des rivières mystérieuses, de franchir des cols au-dessus des nuages, de se perdre dans l'immensité des montagnes; on rêve d'y rencontrer des chasseurs, des caravaniers, et pourquoi pas de belles inconnues ; on rêve d'apprendre leur langage, de partager leur vie, de forger avec eux des amitiés aventureuses. Ces rêves, Eric Valli, bercé par les récits des grands voyageurs, les a réalisés dès son adolescence. Tout au long de ses périples himalayens, il n'a jamais cessé de rédiger des carnets de route, qui forment la matière première de ce livre. Le ciel sera mon toit perpétue avec chaleur et intrépidité la tradition des Bruce Chatwyn, des Nicolas Bouvier, et nous fait découvrir des peuples ignorés parfois même de leurs voisins. Valli n'hésite pas à partager, des mois voire des années durant, les habitudes de vie souvent très rudes des gens qu'il a décidé de rencontrer. ll participe ainsi à la transhumance des yacks porteurs du sel des grands lacs tibétains vers les basses vallées du Népal, il court les forêts avec les chasseurs de musc ou de miel : des mois de voyage dans le froid extrême, au cours desquels le danger et la précarité scelleront des attachements profonds. On reste frappé par l'extraordinaire obstination dont Eric Valli fait preuve, ne se laissant jamais abattre par un refus, un échec, un accident de parcours. Il semble animé d'une force qui le dépasse et le pousse sans cesse en avant. Voyageur avant d'être photographe, il ne cherche pas le cliché spectaculaire, mais le partage authentique. Cette générosité donne à ses textes un souffle, une fraîcheur, un charme incomparables.

05/2006

ActuaLitté

Littérature française

La nuque raide

Incarcéré à l'âge de vingt-deux ans, comment Gabriel Mouesca a-t-il survécu à dix-sept années d'emprisonnement ?? Comment a-t-il pu préserver sa dignité et son humanité sans être broyé par la machine pénitentiaire ?? Quelle place a-t-il pu retrouver dans la société hors des murs ?? La force de résistance de celui qu'un directeur de prison qualifia un jour de "? ? nuque raide ?? " remonte à son enfance au Pays Basque nord (français) où il naît dans les années soixante. Lorsqu'il entre à l'école de la République à 6 ans, Gabriel "? ? Gabi ?? " Mouesca doit abandonner le basque, sa langue maternelle. Adolescent, il comprend que sa langue et sa culture sont menacées de disparition à court terme et s'engage dans le mouvement culturel. Jeune adulte, il devient militant d'Iparretarrak, une organisation armée qui refuse cette mort lente et décide de prendre son destin en main. Son engagement, Gabi sait qu'il va le payer très cher ? : la prison ou la mort l'attendent inévitablement. Pour lui, ce sera la prison ? et pour longtemps. Depuis sa remise en liberté, Gabriel Mouesca continue la lutte entamée derrière les barreaux contre l'anéantissement programmé des personnes détenues. En 2004, il a été élu président de la section française de l'Observatoire International des Prisons (OIP) qui milite pour la défense des droits fondamentaux de tous les prisonniers. Il intègre ensuite la Croix Rouge Française puis le mouvement Emmaüs. Aujourd'hui, Gabriel s'investit pleinement dans le processus de paix en cours au Pays Basque. Au travers d'une conversation, il revient ici sur son parcours et partage son cheminement personnel. Cet échange simple et direct dévoile la richesse de l'existence militante d'un homme révolté par les injustices de notre société. Un homme résolument debout, qui ne renoncera jamais ? !

09/2014

ActuaLitté

Notions

Le corps en émoi

Rompant avec la conception traditionnelle du corps comme pure et simple res extensa en interaction avec une âme seule à même de sentir et de vouloir, la phénoménologie (E. Husserl, M. Merleau-Ponty, J. Patocka, M. Henry, R. Barbaras, ...) en déploie une approche vécue, faisant de la chair (Leib, en allemand) le site même de notre rapport sensible et pratique aux étants. Une telle perspective court cependant le risque de ne voir en l'incarnation qu'une condition de possibilité de la manifestation du monde - et donc de passer sous silence la phénoménalité de cette chair vivante elle-même. C'est dans ce contexte qu'une phénoménologie du corps en émoi s'avère indispensable : au contraire du corps percevant et du corps agissant, simples mediums transparents d'une conscience tout entière auprès des choses, le corps ému, en vertu des bouleversements mêmes qui le caractérisent (larmes, rougissements, sudation, ...), recouvre une prégnance certaine, et s'impose comme instance propre. En bref : seule l'émotion est somatophanie, c'est-à-dire manifestation du corps en tant que corps. Le présent volume se donne pour dessein d'étudier les différents versants de cette manifestation. La première partie, comprenant les contributions de Thomas Fuchs, Natalie Depraz, et Gabriel Mahéo, développe une réinterprétation incarnée des émotions intersubjectives - et en particulier de leur dimension politique. Au cours de la seconde partie, Charles Bobant, Grégori Jean, et Gilles A. Tiberghien s'interrogent sur la fonction du corps ému au sein des multiples pratiques artistiques et de leurs réceptions esthétiques. Enfin, la troisième partie, composée des travaux d'Alexis Delamare, d'Aurélien Deudon, et de Daniel Vespermann, propose une série d'explorations phénoménologiques particulières - étude de la joie et de la tristesse, de la jouissance amoureuse, et des affects atmosphériques.

09/2022

ActuaLitté

Sociologie

La méthode. Tome 5, L'identité humaine, l'humanité de l'humanité

QUI SOMMES-NOUS ? Plus nous connaissons l'humain, moins nous le comprenons : les dissociations entre disciplines le fragmentent, le vident de vie, de chair, de complexité, et certaines sciences réputées humaines vidangent même la notion d'homme. Ce travail rompt avec le morcellement de l'humain. Il rompt avec les conceptions réductrices (homo sapiens, homo faber et homo economicus) qui privent l'être humain à la fois d'identité, biologique, d'identité subjective et d'identité sociale. Plutôt que de juxtaposer les connaissances dispersées dans les sciences et les humanités, ce livre se donne pour vocation de les relier, les articuler, les réfléchir afin de penser la complexité humaine. Il complexifie le sens du mot homme en y réintégrant le féminin occulté sous la connotation masculine, et en lui donnant le sens trinitaire qui le situe à la fois dans et hors la nature : individu - société - espèce ; il propose de concevoir ces termes dans leurs complémentarités ainsi que dans leurs réciproques. Il essaie de penser une humanité enrichie de toutes ses contradictions (l'humain et l'inhumain, le repli sur soi et l'ouverture aux autres, la rationalité et l'affectivité, la raison et le mythe, l'archaïque et l'historique, le déterminisme et la liberté). Cette humanité court sans cesse le risque de dégénérer, risque dans lequel pourtant elle peut se régénérer. Enfin ce livre considère le destin de l'identité humaine qui se joue dans la crise planétaire en cours. Il est vital désormais d'enseigner l'humanité à l'humanité. L'Identité humaine est la synthèse d'une vie : tous les thèmes des œuvres précédentes de l'auteur se trouvent réunis en une configuration et une orchestration nouvelles. Ce premier volume de L'Humanité de l'humanité sera suivi par une Éthique qui conclura La Méthode.

11/2001

ActuaLitté

Droit pénal

Madame la juge

Sylvia Fournier Caillard a côtoyé de nombreux délinquants, dont certains ont marqué sa mémoire. Avec Madame la Juge, elle nous livre un témoignage humain qui se veut au plus proche des accusés et des victimes, dans un but de compréhension et de prévention. Parce que le huis-clos du cabinet du juge d'instruction favorise l'intimité, Sylvia Fournier Caillard a approché de près ces délinquants qui, le temps de l'instruction, ont levé le voile sur qui ils étaient vraiment, sur le moteur de leurs actes. Il s'agit le plus souvent de délinquants ordinaires qui ne se sont pas trouvés sous le feu des projecteurs mais qui, durant un court instant, sont sortis du rang et ont commis un acte qui a changé le cours de leur vie, et celle de leurs victimes aussi. La juge doit les entendre et les comprendre, pour mieux prévenir les récidives ou les actes similaires, car tous les crimes et délits nous renseignent aussi sur notre société et ce que certains vivent, plus ou moins bien intégrés dans notre pays. Se succèdent ainsi l'histoire du militaire poussé à tuer l'amant de sa femme, celle du dealer crucifié publiquement, du papi devenu criminel, de l'escroc des people, de celui qui aimait trop l'art contemporain... Ou encore celle des djihadistes partis en Syrie rejoindre Daech ; des histoires racontées avec une certaine dose d'humour pour sans doute mettre la distance nécessaire avec la cruauté des faits parfois tragiques. Juge, mais mère également, elle évoque l'impact que l'exercice de ces fonctions a pu avoir sur sa vie familiale, les difficultés de s'abstraire émotionnellement de certaines affaires et aussi celle de s'affirmer en tant que femme dans un milieu particulièrement compétitif et masculin.

05/2023

ActuaLitté

Montagne

L'Alpe N° 97, été 2022 : Le Rhône. Une civilisation fleuve

Du glacier du Rhône à la Camargue, l'histoire d'un géant, de ses aménagements à sa renaturation. Plus qu'un fleuve, une civilisation. Les Alpes, château d'eau de l'Europe ! Trois des grands fleuves européens y prennent leur source  : le Pô, le Rhin et. . . le Rhône, qui court sur 812 km (un tiers en Suisse, deux tiers en France).  Dès l'Antiquité, le Rhône s'impose comme un axe de transport incontournable entre la Méditerranée et le nord de l'Empire romain.  Au fil des siècles, sur ses rives, les bateliers vont tisser leur propre culture, avec leurs savoir-faire, leurs croyances, leur parler propre. Longtemps redouté pour ses crues violentes, le Rhône a été tour à tour corrigé, aménagé, oublié puis retrouvé. Utilisé pour le transport, l'hydroélectricité et l'irrigation, il fait depuis près de trente ans l'objet de campagnes de restauration écologique visant à le rendre à nouveau " vif et courant ». Au dossier  : - Les relations des hommes avec le Rhône ont été aussi tumultueuses que son cours. Histoire de la lente et continue appropriation du fleuve. - Comment naviguait-on sur le Rhône durant l'Antiquité ? Reconstitution de la remonte jusqu'à Seyssel, un voyage aventureux qui durait plusieurs semaines. - Portrait du Rhône médiéval et de ses " riveyrands " avec le médiéviste Jacques Rossiaud. - Portfolio  : à travers une multitude de saynètes prises selon le même angle, le photographe français Bertrand Stofleth livre un portrait fort et singulier des rives du fleuve, du glacier du Rhône à la Camargue.   - Expressions, chansons, objets, croyances  :  la culture des mariniers en mots et en images. - Génissiat, la naissance d'un géant de l'hydroélectricité. - Les programmes de restauration écologique et hydraulique du Rhône. - Randonnée culturelle et gourmande sur la ViaRhôna entre Sablons et Tain-l'Hermitage.

06/2022

ActuaLitté

Policiers

Monsieur Gallet, décédé

CommissaireMaigret –  La toute première prise de contact entre le commissaire Maigret et la mort, avec qui il allait vivre des semaines durant dans la plus déroutante des intimités, eut lieu le 27 juin 1930 en des circonstances à la fois banales, pénibles et inoubliables. Inoubliables surtout parce que, depuis une semaine, la Police Judiciaire recevait note sur note annonçant le passage à Paris du roi d’Espagne pour le 27 et rappelant les mesures à prendre en pareil cas. Or, le directeur de la P.J. était à Prague, où il assistait à un congrès de police scientifique. Le sous-directeur avait été appelé dans sa villa de la côte normande par la maladie d’un de ses gosses. Maigret était le plus ancien des commissaires et devait s’occuper de tout, par une chaleur suffocante, avec des effectifs que les vacances réduisaient au strict minimum. Ce fut encore le 27 juin au petit jour qu’on découvrit, rue Picpus, une mercière assassinée. Bref, à neuf heures du matin, tous les inspecteurs disponibles étaient partis pour la gare du Bois-de-Boulogne, où on attendait le souverain espagnol. Maigret avait fait ouvrir portes et fenêtres et, sous l’action des courants d’air, les portes claquaient, les papiers s’envolaient des tables. A neuf heures et quelques minutes arrivait un télégramme de Nevers : Emile Gallet, voyageur de commerce, domicilié à Saint-Fargeau, Seine-et-Marne, assassiné nuit du 25 au 26, Hôtel de la Loire à Sancerre. Nombreux détails étranges. Prière prévenir famille pour reconnaissance cadavre. Si possible envoyer inspecteur de Paris.

06/2004

ActuaLitté

Religion

Comment les rabbins font les enfants. Sexe, transmission, identité dans le judaïsme

A l’heure des replis communautaires et des identités figées, que signifient appartenir et transmettre ? Contrairement à ce qu’affirment tous les fondamentalismes, la transmission d’un héritage ne doit pas être une réplication à l’identique. Elle dépend d’une infidélité partielle, garante de surgissements inattendus, aujourd’hui comme hier. Mariant filiation et rupture, la tradition juive ne se renouvelle qu’en étant bousculée et nourrie par sa rencontre avec d’autres ; cela implique l’ouverture à l’Etranger, ainsi que l’ouverture au Féminin. Cet ouvrage est donc d’abord un plaidoyer pour une «religion matricielle» qui, à la manière d’un utérus, est un lieu de fertilisation. Les textes sacrés eux-mêmes y sont fécondés par des lectures inédites. Illustrant brillamment cette vision ouverte de la religion, Delphine Horvilleur revisite, loin des interprétations convenues, quelques épisodes fameux de la Genèse, notamment Adam et Eve, Caïn et Abel, l’histoire biblique des premiers parents et des premiers enfants de l’humanité. Elle montre aussi sa capacité à repenser les grands problèmes contemporains à partir de la tradition rabbinique. Trois thèmes sont successivement abordés : comment, selon le judaïsme, se fabriquent un parent, une identité et un désir, c’est-à-dire la possibilité d’enfanter l’avenir. Procédant avec clarté et humour, citant aussi bien Emile Ajar et Amos Oz que la Genèse et le Talmud, elle conclut son livre par une analogie entre le Texte et le Féminin, dotés d’une même capacité de croître et de multiplier.

10/2015

ActuaLitté

Musique, danse

Gallotta. Souvenirs obliques d'un chorégraphe

A la fin des années soixante-dix, à la tête d'une bande de jeunes gens déraisonnables, d'une horde d'interprètes chorégraphiquement incorrects, d'une famille artistique recomposée, d'une tribu de survivants, un jeune homme qui n'a pas encore trente ans fait irruption dans le champ chorégraphique français. Il s'exprime par images poétiques, invente à la fois sa vie et sa danse, sa vie avec Mathilde Altaraz, sa danse à partir d'un maître rêvé, Nijinski, et d'un autre bien réel, rencontré à New York, Cunningham. Vingt-cinq années plus tard, grâce à une trentaine de chorégraphies, Jean-Claude Gallotta et son Groupe Emile Dubois ont écrit quelques pages essentielles de l'histoire de la danse contemporaine (Ulysse, Daphnis é Chloé, Yves P., Mammame, Docteur Labus, Trois Générations...). Ce livre est fait de ces pages-là. Où l'on voit le chorégraphe, toujours attaché à "délivrer la danse de la chorégraphie", continuer à la débarrasser, au fil des années, de ses autres peaux inutiles, de ce qui l'habille, de ce qui la cache, de ce qui l'altère, de ce qui l'endommage, de ce qui la truque, mais aussi de ce qui l'embellit à trop peu de frais, de ce qui la décore, de tout ce qui pourrait la faire entrer dans l'esthétique trop benoîtement admise par l'époque. Où l'on voit Jean-Claude Gallotta tendre vers une danse à mains nues : nuls autres moyens que l'espace, nul autre décor que des corps, nul autre sujet que le vivant.

11/2005

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 3, Novembre 1839-1841

Novembre 1839 : la comtesse d'Agoult regagne Paris après deux ans et demi de pérégrination tandis que Franz Liszt entreprend en Europe une grande tournée de concerts afin d'y amasser l'argent nécessaire à l'éducation de sa nouvelle famille. Pendant presque quatre années, les amants, encore unis par des liens très forts, vont se retrouver régulièrement, parfois pour quelques jours, parfois pour plusieurs mois. Sous la pression de sa famille, qui lui verse des subsides, la comtesse renonce à héberger Blandine et Cosima qu'elle confie à la mère de Liszt, tandis qu'elle renoue avec sa fille légitime, pensionnaire dans un couvent. Blessée et frustrée par sa vie amoureuse, elle s'étourdit en ouvrant un brillant salon, rue Neuve-des-Mathurins, où les anciens amis côtoient les nouveaux. La plupart d'entre eux, la croyant libre, lui adressent de vaines déclarations d'amour. Seul Emile de Girardin parvient à ébranler ses sentiments. Bien que finalement éconduit, il l'encourage à écrire et lui ouvre les colonnes de la Presse où elle publie ses premiers articles, sous le pseudonyme de Daniel Stern. Enfin, elle rompt définitivement avec George Sand mais reste à jamais marquée par leur amitié. Dans ce troisième volume, défile un nombre impressionnant de célébrités : Alfred de Vigny, Eugène Sue, George Sand, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Charles-Augustin Sainte-Beuve, Adam Mickiewicz, Henry Bulwer-Lytton, Henri Lehmann, sans compter les musiciens. A leur contact, Madame d'Agoult s'y révèle en plein épanouissement intellectuel et dans la conquête de sa future indépendance.

01/2005

ActuaLitté

Sciences historiques

Electriciens et gaziers en France. Une histoire sociale, XIXe-XXIe siècles

En 1946, après un demi-siècle de mobilisations, naissent EDF-GDF et le statut national des électriciens-gaziers. Ils conquièrent ainsi des conditions d'existence qui les placent à l'avant-garde du progrès social. Depuis, les "porteurs d'énergie" ne cessent de se mobiliser pour le service public et leur condition salariale, menacés par le procès en privilège intenté par une partie des médias et du champ politique, puis par la libéralisation du secteur énergétique. C'est donc plus de cent ans de luttes syndicales qui sont relatés ici, en commençant par les principales étapes du processus menant à la nationalisation et au statut unique. Un combat d'autant plus d'actualité que les directives européennes ont mis à mal les réalisations de l'après-guerre. Ce sont ensuite les conditions de travail et les conquêtes sociales des électriciens-gaziers qui sont auscultées. L'accent est mis sur leurs dimensions pionnières, à l'instar de l'organisation des vacances et des activités sociales. Comme le montre l'ultime partie du livre, tout cela n'aurait pas été possible sans des figures militantes, tels le syndicaliste révolutionnaire Emile Pataud et Marcel Paul, "père de la nationalisation". Ni sans des pratiques de grève efficaces, scandées par la participation à des mobilisations historiques comme le Front populaire ou le premier grand conflit des salariés de l'Etat, en 1953. En somme, cet ouvrage est aussi l'occasion de revisiter des grands enjeux de notre histoire contemporaine, depuis la place accordée à la puissance publique jusqu'aux effets de la construction européenne.

10/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

Un nouvel âge de l'enquête. Portraits de l'écrivain contemporain en enquêteur

L'"âge de l'enquête" : c'est la formule d'Emile Zola qui décrit là un XIXe siècle emporté par une fièvre d'investigations et de déchiffrements. Une formule d'actualité au XXIe siècle, au moment où s'ouvre un nouvel âge de l'enquête : les écrivains contemporains investissent à nouveaux frais le terrain social, à la croisée du reportage, des sciences sociales et du roman noir. C'est cette passion renouvelée du réel que je voudrais saisir ici, à travers les gestes de l'enquête. S'étonner, explorer, collecter, restituer, poursuivre, suspendre : cette liste ouverte d'opérations concrètes, de pratiques et d'expérimentations dessine le cheminement même de l'enquête. Elle dessine également les moments d'une dynamique, inlassable et inachevable, qu'empruntent aujourd'hui les écrivains pour élucider, nommer et raconter l'épaisseur du monde, en donnant voix aux vies silencieuses. Cette obsession de l'enquête, je la traque à mon tour depuis le XIX e siècle jusqu'à aujourd'hui, dans une littérature qui s'invente aux franges des disciplines d'Emmanuel Carrère à Jean Rolin, d'Ivan Jablonka à Hélène Gaudy, d'Emmanuelle Pireyre à Patrick Modiano, de Philippe Artières à Kamel Daoud, de Philippe Vasset à Svetlana Alexievitch. Il m'a semblé, chemin faisant, que cette littérature du réel s'écrivait dans le sillage de Georges Perec. Ses dispositifs inventifs, minutieux et critiques sont autant d'instruments d'exploration, qui font de la littérature un protocole de savoir et un outil de connaissance intime.

05/2019

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Français mais pas Gaulois. Des étrangers qui ont fait la France

"Je suis né le 4 avril 1945 à Montauban de parents allemands, lesquels ont attendu plus de six mois pour déclarer ma venue au monde - trop tard ! Cela a fait de moi un apatride, qui a grandi dans le 15e arrondissement de Paris avec les derniers hussards noirs de la République, a été un supporter inconditionnel de l'équipe de France de Raymond Kopa en 1958, avant d'arriver à Francfort et de prendre la nationalité allemande... pour éviter le service militaire. Revenu en France pour mes études, j'en suis expulsé en mai 1968 - une interdiction de séjour levée dix ans plus tard. Depuis, ma vie est une sorte de pont entre l'Allemagne et l'Hexagone, et, en 2015, j'ai obtenu le droit de devenir aussi français. Pouvoir désormais jouer avec les deux maillots correspond au fond assez bien à mon état d'esprit : la France doit beaucoup à ses étrangers, sans qui son histoire aurait été tout autre. Ainsi, c'est également la Grande Histoire qui se dessine à travers eux : car tous sont arrivés au gré des mouvements politiques, économiques, scientifiques, culturels... et même sportifs." C'est ce cheminement que retrace ce livre à quatre mains, faisant halte ici auprès d'un Emile Zola s'éteignant à l'aube de la Belle Epoque, là au couronnement à Cannes des Indigènes de Rachid Bouchareb ; et, toujours, au côté de ces hommes et femmes qui, venus d'ailleurs, ont depuis cent cinquante ans mis la main à l'ouvrage, glorieux et laborieux, d'un pays qui s'écrit.

01/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

1916 - Chronique familiale de Paul Wallon - Correspondances

A la suite des précédents ouvrages sur 1914 et 1915, celui-ci porte sur les échanges épistolaires de la famille de Paul Wallon, père, pendant l'année 1916, une année tout en surprises, tant sur les plans politiques et militaires que familiaux. Personne ne doute, chez Paul Wallon, père, de l'issue victorieuse de cette guerre si longue, si éprouvante et si angoissante pour l'arrière. Familialement, cette année 1916 va apparaître comme une année de répit, ponctuée de quelques jours heureux avec la naissance de Paul Giard, les mariages de Thérèse Rabut, Henriette et Marguerite Rivière et la libération de Paul Wallon (fils de Paul Wallon, père), interné en Allemagne depuis le début du conflit. Nous allons ainsi poursuivre notre accompagnement des membres de cette famille dont l'affection mutuelle sert de rempart à la brutalité de cette guerre et chez qui, comme chez tous les français, on vit dans l'attente du dénouement et l'inquiétude pour ceux qui servent au front. Sur le front, les allemands échouent à Verdun devenu le symbole d'une guerre d'usure avec l'emploi massif de l'artillerie. Henri, Emile et Georges Wallon sont au coeur de cette grande victoire défensive de l'armée française alors que, parallèlement, de juillet à novembre 1916, les armées britanniques et françaises sont engagées dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante. On veut croire à une fin rapide des hostilités mais les succès militaires ne semblent pas suffire à l'assurer dans l'immédiat.

12/2014

ActuaLitté

Littérature française

Un héros de passage

Né dans un petit village du Puy-de-Dôme, Alexandre est fasciné par l'épopée napoléonienne. Ses rêves d'enfant l'aident à oublier que sa mère est morte au loin et qu'il est presque seul au monde. A neuf ans, il part sur les routes de France, avec l'envie de conquérir Paris, les femmes et la gloire. Il a tout, pour, y parvenir : le charme, l'ambition, la jeunesse et la chance... Mais, au seuil des plus grandes espérances, dans le tourbillon des fêtes, des duels et des renversements de régime, Alexandre se brûlera les ailes. Passionné, épris d'absolu, hanté par le souvenir de son enfance et la quête d'un père qui l'a abandonné, il perdra tragiquement jusqu'à ses dernières illusions. Patrick Poivre d'Arvor décrit en peintre sensible et précis, une époque qu'il a toujours adorée, et un jeune homme qui lui ressemble peut-être. Il mêle les passions du temps et les hommes qui l'ont, illustré : Victor Hugo, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Emile de Girardin... Comme eux, il aime les coups d'éclat, les caractères qui se forgent dans l'adversité et l'analyse des sentiments amoureux. On se souvient avec émotion de ses deux hommages à sa fille disparue, Lettres à l'absente et Elle n'était pas d'ici. Avec ce Héros de passage, le grand roman qu'il portait en lui depuis des années, il se révèle être un écrivain au souffle profond, dans la lignée de ses maîtres littéraires, les grands romantiques du XIXe siècle.

12/1996

ActuaLitté

Histoire de France

Les vampires : éliminations et sabotages. Résistance, 1943-1945

Novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone libre, entraînant de fait l'implantation des services de police et de répression allemands au sud de la Loire. Ces derniers ne peuvent trouver une véritable efficacité sans le concours du régime de Vichy. Ainsi, des Français sans vergogne, agents de la Sipo-SD ou de l'OPA, miliciens, collaborateurs de tout poil aux motivations souvent plus vénales qu'idéologiques, deviennent les auxiliaires zélés de l'occupant. Pour la Résistance, dont les bases sont déjà solidement établies, le pouvoir de nuisance de ces traîtres représente un danger capital. Dans la région clermontoise, Émile Coulaudon, futur commandant des FFI d'Auvergne, décide de former une unité spéciale en charge des éliminations de « collabos ». Créé à partir du groupe sédentaire rassemblé par Lucien Blanchet, le corps franc des Vampires s'organise progressivement et devient opérationnel. Exécutions et sabotages spectaculaires sont le quotidien de ces combattants de l'ombre qui, pour parvenir à leurs objectifs, doivent régulièrement infiltrer les informateurs de l'ennemi et fréquenter la pègre locale. Entraînés par des chefs inflexibles comme « Bernard », « Cristal » ou « Carpentier », les membres du corps franc prélèvent le tribut du sang et instaurent un climat de psychose chez certains collaborateurs. Traqués tant par la police de Vichy et la Milice que par les services allemands, ils rendent coup pour coup dans la lutte sans merci qui s'est engagée. Loin des combats glorieux du mont Mouchet ou de la Truyère, les Vampires vont ainsi écrire une des pages les plus délicates et méconnues de la Résistance.

03/2015

ActuaLitté

Théâtre

Ecritures dramatiques : pratiques d'atelier

Nous avions, en 2008, confié la rédaction de ce livre à Eric Durnez en toute connaissance de cause. D'abord parce que nous étions conscients de sa longue pratique des ateliers d'écriture et l'avions vu à l'oeuvre dans de multiples circonstances très différentes. Ensuite parce que nous apprécions sa perpétuelle remise en cause, ses doutes, son horreur du doctrinaire et des affirmations définitives. Enfin parce qu'il avait accepté dès le départ le nécessaire équilibre entre la réflexion sur les objectifs et stratégies, la présentation d'exercices pragmatiques, la narration d'anecdotes vécues et enfin le regard sur ce qui se fait ailleurs, autrement, avec des enjeux similaires mais abordés par d'autres biais. Il avait tenu à insérer, en fin de volume, des entretiens avec d'autres praticiens de terrain qui s'exprimaient à travers une grille de questions plus ou moins semblables : Gustave Akakpo, Valérie Deronzier, Emile Lansman, Diane Pavlovic, Jean-Marie Piemme et Catherine Zambon. Cet ouvrage n'était donc pas réservé aux " spécialistes " ; il s'adressait à tous ceux qui s'intéressent à l'écriture dramatique, par profession ou par plaisir. Y compris aux enseignants qui souhaitent créer des envies d'écriture chez leurs étudiants, quel que soit leur niveau d'études. Dix ans plus tard, alors que l'auteur nous a quittés inopinément en 2014, ce livre nous semble toujours aussi pertinent et n'a rien perdu de son actualité. Nous sommes donc heureux de le voir réédité dans sa forme initiale.

10/2018

ActuaLitté

Musique, danse

Jo Privat. Le frisson de Paname

Le 3 avril 1996, mourait Jo Privat. "Quel mec !" disent de lui ceux qui l'ont connu. À Paris, en province, là où le musette reste à l'honneur, l'âme de Jo vivifie encore les pistes de danse. Dès que l'accordéon attaque Balajo, Sa préférée ou Mystérieuse, les gambilleurs s'y bousculent. Jo Privat a dû composer sept cents valses-musette. À la fin des années 1940, son "musette swingant" avait rénové le genre. Indissociable du musicien et du compositeur inspiré, il y avait le "mec". Ses mille et une nuits que, clope aux lèvres, Jojo racontait de sa "voix pleine de rustines". Pur jus de chique Ménilmuche, l'accent de Jo grasseyait un argot infiniment drôle. Privat aimait les truands, le milieu, "les canailles". Il était de ce Paris aux limites populaire-voyou indécises. Emile Vacher, pionnier du musette, avait été son maître. En sa compagnie, à 15 ans en 1934, Jo jouait déjà à L'Ange bleu, près de la place Clichy. Le monde interlope "s'y dégrippait les mollets". Pour Jo, l'avant-guerre avait été le zénith de ce Paris de la rue. Après Le Petit Jardin du 26, avenue de Clichy, en 1937 à 18 ans, il était entré au Balajo, 9, rue de Lappe à la Bastille. À la Libération tout était reparti, et la Bastaga s'est mise à rimer avec Jo Privat. Sa légende embrayait. Un exemple superbe de culture populaire parisienne, la mémoire unique de Paris. Ou, plutôt, de Paname.

11/2013