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David Foenkinos théâtre

Extraits

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Littérature française

Récits érotiques et fantastiques

"Le couteau revient souvent dans mon oeuvre. Peut-être provient-il du théâtre élisabéthain. En tant qu'instrument de mort, il est évident que je le préfère à l'arme à feu. Je crois que rien n'émeut autant le spectateur au théâtre ou au cinéma, le lecteur penché sur un livre, que l'apparition du couteau, lame nue, dans la main du meurtrier, et je crois aussi que dans le cas de l'écrivain devant la feuille blanche la simple pensée du couteau est inspiratrice au plus haut point.
C'est ainsi qu'il en va avec moi, en tout cas, tellement que dans le conte bref j'ai du mal à m'en passer et qu'il revient [... ] avec une fréquence que l'on peut juger exagérée. Tout écrivain, tout artiste, avouera, s'il ne cache pas son jeu, qu'il cherche à créer une certaine beauté, aussi originale qu'il se pourra. Moi, je suis particulièrement sensible à ce que William Butler Yeats appelle la "beauté terrible".
C'est cette beauté-là, quand l'occasion s'y prête, que je cherche à faire naître. D'où le petit couteau... Vous vous rappelez, n'est-ce pas, la sublime invention de Poe : le rasoir dans la main de l'orang-outan". André Pieyre de Mandiargues.

03/2009

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Théâtre

La créature. Les races

Ferdinand Bruckner, dramaturge autrichien, a connu un succès certain à Berlin, Paris et dans toute l'Europe des années 1930 à 1950, puis il est retombé dans l'oubli. Pourtant, dans de nombreuses pièces, il démontre sa finesse de style en dépeignant les travers psychologiques d'individus pris dans la tourmente de crises politiques ou économiques, qu'il analyse avec une incroyable hauteur de vue. L'Histoire n'étant que cycles et le théâtre de Bruckner proposant un matériau à jeu très actuel, la traduction et la publication de ces pièces permettent aujourd'hui de redécouvrir un auteur de théâtre majeur. Dans La Créature, l'ingénieur Troik s'est rendu coupable de malversations financières. Influencé par sa soeur, il demande à sa femme d'intervenir auprès d'un créancier et de le séduire pour effacer sa dette, seule solution pour éviter la prison. Mais il sera bientôt victime de sa perverse manoeuvre... La mélancolie et la perte de repères, ce mal du siècle de la jeunesse allemande déjà évoqué dans les premières pièces de Bruckner, prends dans Les Races une forme plus terrible et précise : le national-socialisme et l'antisémitisme. Nous assistons à la descente aux enfers d'un étudiant qui est emporté par les idées et les pratiques du parti nazi au moment où celui-ci accède au pouvoir en 1933.

06/2014

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Contes et nouvelles

Les Mots perdus : Fable langagière. Fable langagière 2022

Un conte moderne enlevé qui met en scène un improbable trio - un perroquet facétieux, un jeune un peu décalé et un retraité pas si rangé que cela - lancé dans une joyeuse entreprise de reprise en main de la langue. Que dit l'insolent perroquet Jacko ? "Comme tu parles, tu penses ! " Jargons codés, signes de reconnaissance, argots, parlers ou vocabulaires de métiers... ont toujours existé, à côté de, ou avec, la langue commune. Aujourd'hui c'est le coeur même de la langue, la pensée, qui est atteint par les distorsions du langage ! Depuis la Novlangue de George Orwell, nombre d'essais critiques, tous très érudits et documentés, analysent les distorsions langagières sous des approches philosophiques, historiques, linguistiques... ; à qui s'adressent ces pertinentes études ? Contre la "sensure" , non pas l'interdiction de dire mais la privation de sens, dénoncée par le poète Bernard Noël, ne convient-il pas de réactiver des genres et des styles mineurs : conte ou fable, rire et ironie ? Non l'armement lourd du Savoir, mais la cavalerie légère de l'insolence. Une farce donc, pour tous : oralité ou lectures, publiques, familiales, enfantines, mais aussi théâtre de rue, marionnettes... à voix nue, avec limonaire ou accordéon, autant d'arts modestes aptes à rouvrir les imaginaires. Dans cet esprit, les illustrations, style gravure sur bois ou théâtre d'ombre, viennent prolonger le texte.

11/2022

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Théâtre - Pièces

Daniel Benoin, la modernité en scène

Enfant de Mai 68, Daniel Benoin a été l'un des trublions qui a donné un nouveau visage au théâtre français pendant ces années fondatrices. Nommé directeur à 27 ans de la Comédie de Saint-Etienne, il est devenu l'un de artistes majeurs du service public, à Saint-Etienne longtemps, puis à Nice, avant de prendre en main le théâtre anthéa d'Antibes créé par les collectivités territoriales. Avant tout metteur en scène, mais aussi acteur, auteur et scénographe, il incarne une modernité de style qui frappe par sa puissance et sa capacité de renouvellement. Il a mis au service du répertoire français et germanique (notamment) – ainsi qu'à la mise en lumière des auteurs modernes – un baroquisme flamboyant et un peu banal sens de l'acteur dans l'espace. Sa personnalité turbulente et hantée par les thèmes de l'Histoire et de la mémoire s'est aussi passionnée, avec succès, pour les enjeux de la mise en scène d'opéra et pour la création dramatique à l'échelon européen. Ses visions de Woyzeck, Faust, Ghetto, La Cantatrice chauve, Carmen et L'Avare ont fait date. L'ouvrage de Gilles Costaz suit pas à pas les étapes d'une vie d'artiste et de haut responsable du monde culturel ; il en dégage la riche évolution et en détaille l'inscription dans l'histoire de notre temps.

07/2021

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Littérature française

Un homme sans identité

Comédien inclassable, Charles Berling se raconte de manière authentique et sincère et partage la boussole qui guide sa vie : la liberté. Charles Berling a de multiples vies : homme de théâtre, de cinéma, metteur en scène puis directeur du théâtre Liberté de Toulon, mais aussi chanteur. Autant de voies que ce fils de marin, destiné à une existence plus normée, s'est offert. Dans ce livre, il raconte pour la première fois son enfance passée entre Tahiti, Brest, Paris ou Toulon, ses rencontres artistiques, ses choix de vies et son principal moteur : la farouche recherche de la liberté. Sa sensibilité, sa quête de sens et de sensualité le poussent à explorer bien des possibilités que peut offrir une existence : la célébrité, la solitude d'un voyage en voilier, la passion des femmes, l'amour des hommes, la possession de la scène, le rapport à la nature, mais aussi la paternité et le deuil. Tour à tour solaire et ombrageux, solitaire et sollicité, libéré et fidèle, provincial et parisien, bourgeois et populaire, Charles Berling est un être traversé de flux contradictoires, façonné comme un puzzle de mots, d'émotions et de sensations, mais dont l'ensemble s'harmonise peu à peu, à l'aube de ses 60 ans. Authentique et sincère, il partage dans ce livre ses fulgurances et ses pages de vie, celles d'un artiste par excellence.

09/2018

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Contes et nouvelles

Poing de vue, yeux cernés

Patchwork unique d'à peu près tous les genres littéraires : sept nouvelles, quatre poèmes, deux pièces de théâtre, un conte, une prose poétique, et une prose à hics. La première pièce de théâtre nous fait naviguer entre les Etats-Unis de la recherche scientifique en 1970 et la France du Vercors occupé en 1943 pour, par sauts de puce à travers l'oeuvre, nous transporter dans les Caraïbes, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe de l'Est et de l'Ouest, en Asie... et se terminer quelque part, je ne sais où, bien au-delà de la galaxie, aux confins de l'univers non confiné. Derrière les mots-dits (maudits mots) ou bien les mot-tus (bouche décousue) remontent les thèmes d'actualité comme le Covid, l'Ukraine, la conquête spatiale, les JO de Paris, la santé personnelle et planétaire (de la planète terre fiévreuse), etc., histoire de coller aussi au présent de l'histoire. Cet original mélange qui garde éveillé, garde tout de même un fil conducteur historique, scientifique et véridique car tout y est inspiré de faits réels, avec une dose de suspens, un soupçon d'humour, voire de mauvaise humeur, un désir de faire voyager le lecteur à travers le temps et l'espace, le temps d'une lecture sur place.

06/2022

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Théâtre

Le Cercle sacré

"Hasan Erkek a réussi de main de maître (grâce à un texte de la représentation muet) à rendre cette métamorphose de ces rituels naturels en tradition de rituels sociaux, il est parvenu aussi à illustrer le passage des besoins de base allant jusqu'à des traits, jusqu'à des figures, jusqu'à des couleurs, jusqu'à des danses, jusqu'à des règles et à des cérémonies associatives. La sortie du "Cercle sacré" devant le spectateur aidera à la nouvelle interprétation du théâtre de l'Anatolie existant depuis des centaines d'années, à rediscuter, dans le cadre d'une conception de vie artistique et moderne, les rituels de l'Anatolie et la formation de nouvelles synthèses. Le mime, les attitudes, les danses, les figures, en bref les éléments visuels remplacent totalement te "mot" dans cette pièce. Le but recherché est de mener à bien la fonction fondamentale du "Théâtre" et de la "Pièce", leur mystère initial. Cet alliage de changements dans le texte peut nous inquiéter à la lecture, peut nous mettre en difficulté, mais le "goût" et le "plaisir" donnés par cet événement théâtral, quand il sera mis en scène, le sentiment esthétique que nous en retirerons, feront coïncider notre vie même avec l'art, lui feront rencontrer la beauté et lui donneront de la sorte davantage de sens. " Prof. Nurhan Karadag

02/2019

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Théâtre - Essais

Artaud-Passion

En mai 1946, après neuf années d'internement, Antonin Artaud revient à Paris. Le poète retrouve ses amis et en particulier le galeriste Pierre Loeb qui prépare une exposition de ses dessins. Une relation chargée d'ambiguïté naît de la rencontre d'Artaud et de Florence, fille de Pierre Loeb, alors âgée de seize ans. A travers Artaud-Passion, Florence, au crépuscule de sa vie, évoque ses souvenirs avec émotion. Evadé du néant, Artaud, mort en 1948, assiste au récit de Florence sans que cette dernière ait conscience de sa présence. Peu à peu le poète, qui déclame ses textes en contrepoint de la narration de Florence, va imposer sa présence et dénoncer le mensonge d'une idéalisation qui lui est insupportable. Florence demeure enfermée dans ses souvenirs au point de s'identifier au poète et d'en devenir le porte parole. Librement inspirée des rapports de Florence Loeb et d'Antonin Artaud cette pièce de théâtre est un saisissant hommage au "Théâtre de la cruauté". Ouvrage illustré de photos rares d'Artaud, de répétitions et du spectacle de la pièce. Artaud-Passion, créé en 2006 au Festival Off d'Avignon 2016, dans une mise en scène d'Agnès Bourgeois avec Jean-Luc Debattice, a été repris en 2019 avec William Mesguich dans une nouvelle mise en scène d'Eva Kreska.

10/2021

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Critique littéraire

"Deviner l'énigme du sphinx". La trilogie de Beaumarchais

Traditionnellement considéré comme un chef-d'oeuvre comique et un modèle de l'esprit français, le théâtre de Beaumarchais prétend aussi, plus profondément, éclairer l'homme et explorer ce que La Mère coupable appelle "le secret de l'âme". Cette ambition anthropologique, au coeur de la présente étude, nuance la prétendue légèreté de ce corpus : fondée sur le principe de la trilogie, qui privilégie la maturation des personnages et l'entrelacs des registres dramatiques, elle puise dans le mélange des émotions l'art de mettre à nu le mécanisme des passions et la loi du désir. Beaumarchais renoue dès lors avec les grandes tragédies du monde antique : bâtardise, parricides symboliques, inceste, filiations, aucune des grandes étapes de l'aventure humaine n'échappe à son théâtre abrasif. Figaro, apothicaire mélancolique transformé, par le secret de sa naissance, en spécialiste des humeurs et de la catharsis, y marche sur les pas d'Oedipe et affronte à nouveau l'énigme du Sphinx : qu'est-ce que l'homme ? L'identité est-elle réductible au visible et au dicible, au masculin et au féminin ? La découverte de soi n'implique-t-elle pas de consentir à l'existence de forces immaîtrisées qui agissent indépendamment de la conscience et révèlent, au coeur de la trilogie, la fascinante puissance du rêve et de la folie ?

10/2015

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BD tout public

Molière. Du saltimbanque au favori

Ce roman graphique s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à Molière et au théâtre et, à l'occasion du quadricentenaire de sa naissance (Molière est né le 15 janvier 1622), de nombreuses manifestations sont prévues pour fêter cet évènement. Si les essais biographiques et études sur son oeuvre sont pléthore, la forme de roman graphique pour retracer son destin est originale car seules ses pièces ont donné lieu à ce genre de publication. Pour éclairer son parcours, un retour aux sources s'impose, dans le quartier des Halles en 1622 et plus précisément au "Pavillon des singes". Jean-Baptiste naît dans une famille bourgeoise. Il regimbe à reprendre la charge de tapissier paternelle et rejoint la famille Béjart pour se lancer dans le théâtre. La troupe connaîtra ses premiers succès en province puis reviendra à Paris où Molière deviendra courtisan de Louis XIV et artiste pensionné. Amis, ennemis, succès et insuccès jalonnent dès lors son existence jusqu'à sa mort sans sépulture. L'épilogue nous entraîne vers une classe de Seine-Saint-Denis en 2019 pour nous montrer, s'il est encore besoin, la modernité de Molière. C'est cette étonnante aventure que retrace ce roman graphique sous la plume alerte de Martial Poirson spécialiste du spectacle vivant et déjà auteur de plusieurs ouvrages sur Molière et la Comédie-Française, magnifiquement illustré par Rachid Maraï.

01/2022

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Lycée

Les Caractères. Livres V - X

De La Bruyère, on sait peu de choses, si ce n'est le fulgurant succès des Caractères, l'oeuvre d'une vie. Avec une manière d'écrire radicalement nouvelle, le moraliste dresse un tableau du comportement et de la psychologie de ses contemporains. Le bourgeois comme le courtisan, à la ville comme à la cour, tous les personnages sont représentés comme sur une scène de théâtre : la vie humaine, dépourvue de profondeur et d'intériorité, devient un pur spectacle, une comédie sociale où les individus sont réduits à de simples machines. Mais derrière la dimension comique perce une réelle inquiétude : témoin de la décadence des moeurs de son temps, La Bruyère regrette que l'homme se soit éloigné de son authentique fondement spirituel et moral. A la recherche du mérite véritable, il oppose au monde livré à la déraison la figure du sage, qui porte sur le réel un juste regard. Bien voir et bien penser, indépendamment de la mode ou de l'autorité de ceux qui font l'opinion : telle est la leçon de cet éblouissant exercice de style que sont Les Caractères. Dossier : 1. Le moraliste : modèles et postérité ; 2. Du type au personnage : le caractère et le portrait ; 3. Le théâtre du monde : regards sur la comédie sociale ; 4. La cour : de l'accomplissement de soi à l'imposture.

06/2021

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Théâtre

Numance

Encerclés, en 133 av. J.-C. , par les légions de Scipion, les défenseurs de Numance ont préféré la mort à la reddition. Tel est le sujet qu'à son retour des bagnes d'Alger, Cervantès a porté à la scène, dans les années 1580, dix ans avant les débuts de Lope de Vega. Il n'a pas seulement proposé à l'Espagne de Philippe II, alors au faîte de sa puissance, l'exemple de la "science guerrière" d'une Rome dont elle se voulait l'héritière : à travers le sacrifice des Numantins, il a exalté une aspiration essentielle à l'indépendance, à la justice et à la liberté. Jean-Louis Barrault a retenu cette leçon, lorsque, en 1937, en pleine guerre civile espagnole, il s'est fait connaître en montant cette tragédie : "Sur le plan métaphysique du théâtre, je pénétrais dans le fantastique, la mort, le sang, la famine, la fureur, la rage. Chant, mime, danse, réalité, surréalité. Le fleuve, le feu, la magie. Le théâtre total. Je m'y jetais à corps perdu. Numance : la vérification qui devait me permettre d'aller plus loin." C'est en ces termes qu'il rappellera, trente-cinq ans plus tard, une aventure qui a révélé au public parisien l'une des oeuvres les plus singulières que nous ait léguées le Siècle d'or.

09/2014

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Critique littéraire

Destouches et la vie théâtrale

Célèbre de son vivant aussi bien à la Comédie-Française que sur les autres scenes françaises et européennes, auteur de deux des plus grands succès du siècle, avec Le Philosophe morié (1729) et Le Glorieux (1732), Destouches bénéficie actuellement d'un certain regain d'intérêt pour le répertoire comique de la première modernité. Son théâtre se situe entre tradition et innovation, entre comique et sérieux, entre édification et plaisir. On y reconnait diverses influences, notamment celle du théâtre anglais, mais également celle de Molière, dont il cherche à se démarquer tout en rendant hommage à son modèle Indépassable. Ce répertoire essentiel de la première moitié du XVIIIe siècle appelle des perspectives variées qui articulent l'étude d'une dramaturgie à vocation morale, étayée par une poétique d'un nouveau genre préfigurant le drame, impliquée dans les grandes questions sociales, économiques, juridiques et politiques de son temps. Ce volume s'inscrit dans le renouvellement actuel de la lecture de Destouches. Il rassemble les articles de chercheurs et d'artistes soucieux de le remettre en scene, de lui redonner sa juste place dans le paysage théâtral, aux côtés des Regnard, Dufresny, Gresset, et même Voltaire et Marivaux. Il a pour ambition de montrer la complexité de cette oeuvre hybride et de mettre au jour les mécanismes de sa notoriété.

03/2019

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Ethnologie

Pëtr Bogatyrëv et les débuts du Cercle de Prague. Recherches ethnographiques et théâtrales

C'est à Prague que le jeune ethnographe russe Pëtr Grigor'evic Bogatyrëv (1893-1971), qui a fait partie avec Roman Jakobson des fondateurs du Cercle linguistique de Moscou, développe dans les années 1920 et 1930 une série de chantiers originaux qui concernent l'ethnographie rurale et l'étude du théâtre populaire. Ce volume propose une série de textes de cette période qui concernent les actes magiques, le costume populaire, la géographie ou les signes du théâtre et qu'éclairent les contributions de collègues français, allemands, suisses, russes et canadiens. L'oeuvre de Bogatyrëv est particulièrement évocatrice de la richesse des rencontres intellectuelles praguoises de l'entre-deux-guerres, dont le Cercle de Prague fut le fruit et l'illustration la plus célèbre. Marquée par les traditions ethnographiques russes mais aussi par le contact avec les formalistes, les héritiers de l'esthétique néo-herbartienne tchèque, la Volkskunde allemande de l'époque et les travaux de la linguistique et de l'ethnologie françaises, elle permet une approche transnationale de la genèse du premier structuralisme. Le dépassement des frontières nationales qui caractérise ces rencontres praguoises s'accompagne également d'un dépassement des séparations entre, d'un côté, formes artistiques populaires, en apparence "archaïques" et, de l'autre, formes artistiques urbaines et avant-gardistes, ainsi qu'entre discours théorique et pratique artistique.

01/2013

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Théâtre

Raça ' stirassa !

Raça 'stirassa : expression qui manifeste le prolongement d'une lignée. A rapprocher de : Una prunièra noun fa de figa... Pour cette dixième création du Théâtre Niçois depuis la disparition de son fondateur, il s'agit bien de prolongement de lignées. C'est d'une part le prolongement de l'oeuvre de Francis Gag, grâce à l'un de ses manuscrits retrouvés à l'occasion de la construction du site www.theatrenicoisdefrancisgag.fr. A partir de cette ébauche de traduction d'une comédie de Carlo Goldoni, auteur de théâtre vénitien du XVIIIe siècle, Jean-Luc Gag bâtit une trame puis développe l'idée pour concrétiser l'ultime projet théâtral de son grand-père. Ainsi, avec le fils, Pierre-Louis Gag, et l'arrière-petite-fille, Marie Gag, qui revivent leur lien familial sur scène, Raça 'stirassa relie quatre générations de Gag dans une joie commune. C'est d'autre part le prolongement de la lignée du vieux despote familial Félis. Bien que certain de devenir centenaire, il est peu à peu dépassé, mais saura bientôt que le pouvoir ne changera pas de mains. Parce qu'à notre sens prolongement ne signifie ni culte ni reniement du passé, nous nous attachons à la fois à faire vivre le répertoire traditionnel et à créer de nouvelles pièces. Parce qu'il est de notre devoir d'entretenir, mais aussi de construire.

06/2010

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Sociologie

Histoires de famille et littérature de jeunesse. Filiation, transmission, réinvention ? Textes en français et anglais

Ce livre réexamine la représentation de la famille dans des romans, albums ou pièces de théâtre pour la jeunesse relevant de différentes aires géographiques, culturelles et linguistiques. Bienveillants ou aliénants, les liens tissés entre générations ou au sein de la fratrie conditionnent la construction des jeunes protagonistes. La littérature de jeunesse reflète la diversité de la famille et sa capacité à évoluer, voire à se réinventer (familles monoparentales ou homoparentales, recomposées, adoptives...). En proposant des modèles parfois éloignés des réalités connues des lecteurs, elle les invite à réévaluer leur propre expérience mais témoigne aussi d'une certaine constance des attentes et des interrogations que l'institution suscite. This book re-examines the representation of the family in novels, picture books or theatre plays for young people, belonging to various geographical, cultural and linguistic areas. The bonds between generations or among siblings, whether benevolent or destructive, play a decisive part in the young protagonists' development. Children's literature is shown to reflect the diversity of the family as an institution and its ability to change or even to reinvent itself (single-parent, same-sex-parent, blended or adoptive families...). Its fictional representations of the family may differ from the realities experienced by the readers, and invites them to reconsider their own experiences, yet show expectations and questions related to family life to remain fairly constant.

12/2020

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Littérature française

Les souffleurs

Un palais vénitien aux pieds palmés, un aristocrate déliquescent, un majordome toujours précédé de ses gants blancs, un bonnet de bain rose, des jumeaux incestueux et deux têtes de souffleurs sans tronc, sans bras et sans jambes - tels sont les principaux personnages de ce roman où triomphe l'amour de la scène. Candice et Nathan (les jumeaux) se sont aimés charnellement à quinze ans et ne se sont plus revus depuis la nuit de leur union coupable. Mais ils ont suivi un parcours similaire, fondé chacun une troupe, adopté chacun en guise de souffleur une tête qu'ils emportent partout comme un chat dans un panier d'osier, et qui auprès d'eux incarne l'esprit même du théâtre. Un jour, à Venise, les voici de nouveau face à face, amoureux et ennemis, unis et brisés par l'interdit, complices et rivaux dans leur art. Car la troupe de Candice est venue jouer Othello, celle de Nathan Britannicus. C'est un duel, c'est une joute et - doublement - un inattendu tête-à-tête : Shakespeare contre Racine, le baroque élisabéthain contre l'académisme français... Orchestrant brillamment la confusion des genres, livrant le thème tragique de l'inceste aux fantaisies d'une comédie décadente, célébrant le souffle des esprits et savourant la déréliction des corps, le premier roman de Cécile Ladjali mêle la beauté de l'inspiration à la passion du théâtre.

08/2004

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Critique littéraire

Ionesco

Auteur dramatique et écrivain français d'origine roumaine, Eugène Ionesco (1909-1994) est, avec Samuel Beckett, le fondateur de ce que l'on a appelé le "théâtre de l'absurde". Ses pièces, dépourvues d'action, s'attachent à déstructurer le langage, symbole de l'aliénation, voire de l'exclusion. Elles sont l'expression de la solitude de l'homme et de l'insignifiance de son existence. Chez Ionesco, l'humour se mêle de manière très subtile à une profonde désespérance, et son utilisation du non-sens et du grotesque aboutissent au fantastique.
Après des débuts difficiles, vient la reconnaissance internationale. Son théâtre, et en particulier La Cantatrice chauve, Les Chaises, Rhinocéros et Le Roi se meurt, est traduit dans toutes les langues. Très impliqué dans la lutte pour les droits de l'homme, il publie des chroniques et parcourt le monde. Pendant les années 1980 et 1990, il s'adonne à la peinture, thérapie contre la dépression. Avant-gardiste mais publié de son vivant dans la Bibliotèque de la Pléiade, Satrape du Collège de 'Pataphysique et membre de l'Académie française, clown et mandarin, Ionesco aimait à déstabiliser et demeure une personnalité complexe à l'image de son oeuvre.
Les documents présentés dans cet ouvrage sont en majeure partie inédits, provenant des archives personnelles de Ionesco désormais conservées à la Bibliothèque nationale de France.

10/2009

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BD tout public

Frag

Frag est une expérience limite. Ses personnages évoluent dans le théâtre du monde comme sur les niveaux d'un jeu de plateforme, sous le regard d'un Dieu indifférent et muet, figuré par un coq étêté. Trois hommes sont sur un bateau. Trois squelettes sur un autre. Un coq tombe dans l'eau. Qu'est-ce qui reste ? Au gré des courants, ces marins malgré eux subissent le monde, les vagues, les nuages, puisqu'ils ne peuvent être ailleurs. Ils ont faim parfois. Ils pêchent et s'ils ne pêchent rien, mangent la jambe de l'un d'entre eux. C'est un jeu de plateforme à trois niveaux : dans l'eau, à sa surface, et dans le ciel. Les interactions, dans ce microcosme, ne peuvent que nous en rappeler d'autres... On ne présente plus l'oeuvre singulière et exigeante d'Ilan Manouach. Après Les Lieux et les choses qui entouraient les gens, désormais, La Mort du Cycliste et Arbres en plastique, feuilles en papier... et les paysages sans ciel d'Ilan Manouach, on attendait impatiemment une expérience narrative et séquentielle qui promettait d'être radicale. Frag est cette expérience limite. Ses personnages évoluent dans le théâtre du monde comme sur les niveaux d'un jeu de plateforme, sous le regard d'un Dieu indifférent et muet figuré par un coq étêté, tantôt tête, tantôt corps.

05/2018

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Critique littéraire

Arthur Schnitzler

Joué et lu en France depuis le début du XXe siècle, le grand auteur autrichien Arthur Schnitzler (1862-1931) a laissé une œuvre particulièrement riche, mêlant théâtre, récits et essais. Cet écrivain, docteur en médecine, que Freud désignait comme son double, a longtemps été assimilé à la décadence de " l'Apocalypse joyeuse ". Amant volage, accusé de pornographie notamment au moment de La Ronde, Schnitzler s'inspira de ses aventures amoureuses pour donner vie à certains personnages. Leur apparente légèreté et frivolité tout comme son approche psychologisante ont masqué une dialectique du désenchantement et de la désillusion, ainsi qu'une volonté farouche d'aller derrière les apparences. Dans un univers crépusculaire, ce maître des nuances joue sur une frange ténue de la vérité et du mensonge, du dire impossible et du secret, de l'opacité des relations entre hommes et femmes. Cette biographie tente, notamment grâce à l'étude des journaux intimes que Schnitzler a tenus sa vie durant, de cerner un homme vulnérable, hypocondriaque, angoissé par l'échec mais doté d'une exigence exceptionnelle dans la menée de son œuvre. Sa réputation ne lui a jamais épargné de permanentes attaques antisémites. Au sein d'une société viennoise où il frayait avec les plus grands musiciens, peintres et acteurs de théâtre, l'écrivain a vécu une vie emplie de polémiques, de scandales et de succès mais aussi de tragédie personnelle.

09/2007

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Philosophie

La République de Platon, Feuilleton philosophique. Suivi de L'incident d'Antioche, Tragédie en trois actes

Le présent volume conjoint la version théâtralisée d'une entreprise tout à fait singulière : la traduction-transposition de ce qui est peut-être le livre de philosophie le plus universellement connu, à savoir La République, de Platon, et une pièce de théâtre, L'Incident d'Antioche. Les deux pièces constituent une orchestration théâtrale multiforme d'une seule et unique question : que faut-il entendre par « politique » ? En quel sens peut-on dire qu'il s'agit d'une pensée, ou d'une Idée, et non d'une gestion, ou d'un pouvoir ? Et y a-t-il, par-delà les péripéties douloureuses ou enthousiasmantes de l'Histoire, de grands noms invariants sous le drapeau desquels il faut sans cesse venir, ou revenir - comme l'éternité immanente du désir égalitaire, dont je n'ai pas trouvé d'autre nom que le plus vieux de tous, le plus déchiré, le plus compromis, mais le plus apte à nommer sa destination : Communisme ? Combinaison du théâtre, de l'épopée historique et du devenir des idées, ce livre décide que toute chose, pour être pensée et choisie, doit tout d'abord, aussi longtemps qu'il le faut, être exposée. Mais il véhicule aussi la conviction que toute exposition étant un risque sans garantie, il est impossible de se soustraire à la nécessité d'une constante réinvention de ce que c'est que le courage.

06/2016

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Littérature française

L'attraction du bal

Un prestidigitateur sous-estimé ; un animateur pour noces et obsèques ; un chef d'orchestre qui ne connaît pas la musique ; un patron de restaurant, ancien de l'Armée rouge ; un président de communauté qui devient Prix Nobel ; un dépanneur qui ne dépanne rien ; un spécialiste de la littérature chevaleresque qui finit fabricant de pickelfleisch ; un spécialiste en spécialités mal payé ; un mari opprimé qui est enfin heureux en devenant méchant ; le théâtre yiddish sans le théâtre yiddish ; un homme célèbre qui souhaite que cesse sa chance ; une promenade pour refaire le monde ; le prix de la gratuité ; une tombola prémonitoire ; les prétentions d'un vieux célibataire ; une vedette de cinéma au succès cyclique ; le dialogue de deux écrivains dont l'un aurait dû rendre hommage à l'autre ; les réflexions d'un distrait le jour de Kippour ; Molière et Shakespeare au cimetière de Bagneux... Si l'on pense aux références obligées que sont devenus les écrivains juifs américains, Cyrille Fleischman est cependant un écrivain bien français dont les histoires sont ancrées dans un Paris surprenant. Il faut découvrir son petit monde pour comprendre ce qu'est la dimension de l'humour dans une écriture juive de la diaspora, où Paris apparaît aussi savoureux que New York et peut-être plus encore, alors qu'y plane le souvenir d'un monde proche, perdu en Pologne et ailleurs.

05/1987

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Théâtre

Registres. Tome 3, Les registres du Vieux-Colombier Volume 1

Après les deux premiers volumes des Registres de Jacques Copeau, Appels et Molière, voici le récit d'une aventure à laquelle on se réfère souvent sans toujours la connaître. Ce récit, reconstitué grâce aux correspondances, témoignages et textes contemporains, conservés puis organisés et classés, retrace un moment unique de vie : l'aventure d'un groupe, d'une compagnie, entraînés par un homme doué de vision. Ce récit nous concerne parce que la ferveur, l'intrépidité, l'implacable exigence envers soi-même y sont exemplaires. Chacun, non seulement au travers des créations offertes au public, mais des tentatives, des pressentiments, des rêves qui les entourent, reconnaîtra toutes les interrogations du théâtre d'aujourd'hui. Ce récit nous concerne tous parce qu'il se place aux racines de notre temps. Des documents de haute valeur (les correspondances notamment) font apparaître dans un éclairage inconnu à ce jour des hommes tels que André Gide, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, Gaston Gallimard, ou tels que Louis Jouvet et Charles Dullin. Après la fondation de La Nouvelle Revue Française, il nous fait vivre la première saison du Théâtre du Vieux-Colombier, puis l'épreuve de la guerre qui ne détruit pas l'oeuvre commencée mais fortifie les amitiés. Nous assistons enfin au départ de la jeune troupe, en mission de propagande, pour les Etats-Unis.

10/1979

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Littérature française

Les petites bottes blanches

"- Ta maman... C'est ta maman... Il prononçait chaque syllabe comme si une amnésie soudaine avait avalé le reste de son vocabulaire, et tandis que je l'écoutais sans comprendre, une silhouette anguleuse orienta son ombre vers moi". A l'aube de ses quarante ans, la vie tranquille de l'héroïne est bouleversée par un événement troublant. Le choc de la nouvelle l'entraîne corps et âme dans la relecture de son passé. Un passé familial houleux, où différents personnages viennent ponctuer le chemin parcouru depuis ses premières années jusqu'au moment précis du début du récit. L'histoire des petites bottes blanches est un hommage aux mamans, aux égarés, aux amoureux de la vie, aux frères, aux soeurs, aux déserteurs, et à l'éternité. Originaire de Montpellier, Sylvie Ferro se présente à l'âge de vingt ans au Conservatoire de Paris et devient comédienne. Elle travaille au théâtre, à la télévision et au cinéma, puis écrit et met en scène ses propres spectacles. Après sept années de création, elle se consacre à l'écriture de son premier roman. Le récit des petites bottes blanches, inspiré de sa vie, mêle la fiction à la réalité. Parallèlement, Sylvie Ferro vient de terminer une pièce de théâtre librement inspirée du roman Liquidation de Imre Kertész, son écrivain de référence.

01/2018

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Littérature française

Quelques pas sur la terre

"Pour moi le théâtre, c'est le dur squelette du roman", dit Madeleine Chapsal qui, avec Quelques pas sur la terre, publie son deuxième recueil de pièces de théâtre. Si le premier, Un flingue sous les roses, contenait surtout de courtes pièces radiophoniques, la plupart jouées et diffusées par France Inter, Quelques pas sur la terre comporte trois grandes pièces pour la scène. Gloria rentre à la maison met en scène une grande star de cinéma un peu sur le retour, qui vient se ressourcer en province, auprès de ses soeurs, dans leur maison de famille. Et elle va s'y faire dévorer. Combien de femmes pour faire un homme ? Satirise l'esprit masculin. Arnold, ministre, a besoin pour fonctionner de sa femme, de sa mère, de sa secrétaire, de sa maîtresse. . Voilà que ces dames entendent mener leur vie et faire à leur tour carrière pour leur propre compte ! Que va-t-il advenir d'Arnold ? Quelques secondes d'atrocité traite d'un sujet plus lourd : le génocide. Haengel, ex-médecin de la mort dans les camps nazis, réfugié en Amérique du Sud , a échappé au châtiment. Adoré de son petit-fils Hermann, il passe pour un vieux sage qui vit respecté sur son domaine. Mais un enfant meurt, assassiné, et l'horreur redevient actuelle. Avait-elle jamais cessé de l'être ?

05/1989

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 10, La Faustin

La Faustin, troisième roman publié par Edmond de Goncourt après la mort de Jules, évoque le monde du théâtre qui avait toujours fasciné les deux frères. Ce roman de l'actrice peut être considéré comme un ouvrage de transition : d'une part, La Faustin est un roman d'aboutissement parce qu'il est la résultante d'un ensemble de tentatives de la part de l'auteur de représenter l'actrice et le monde du théâtre ; d'autre part, bien qu'il soit conçu selon la méthode naturaliste du document humain et de la vérité vécue, ce roman marque un nouveau point de départ puisque l'auteur y privilégie tout ce qui tient de l'impalpable et de l'irrationnel (désirs, hantises, rêves, cauchemars), des aspects que les naturalistes avaient toujours rejetés, au moins du point de vue théorique. L'oeuvre se trouverait en porte-à-faux entre la "première manière" des Goncourt, fondée sur les principes les plus orthodoxes de l'esthétique naturaliste (le document, le fait vrai, le morbide), et la "seconde manière" qui envisage d'explorer les aspects du réel les moins exploités de l'école naturaliste (l'élégance, le beau monde) tout en s'ouvrant aux nouvelles tendances qui, autour des années 1880, favorisent dans l'analyse de l'être humain le psychologique au détriment du physiologique.

02/2018

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Théâtre

Journal de travail. Tome 2, Apprentissages en Italie (1969-1971)

Acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, Patrice Chéreau (1944-2013) a joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne durant plus de quarante ans. En 1969, invité par Paolo Grassi au Piccolo Teatro de Milan, Chéreau se confronte à des acteurs et à des techniciens qui n'ont pas la même culture du théâtre que les Français. Il s'essaie à l'opéra et, dans une Italie friande de gialli, il jette les bases de ce qui deviendra, quatre ans plus tard, sa première incursion au cinéma avec l'adaptation du roman noir La Chair de l'orchidée. Les notes réunies dans cet ouvrage concernent ses mises en scène de L'Italienne à Alger de Gioacchino Rossini, La Nuit des assassins de José Triana, Henri V et Richard II de William Shakespeare, Splendeur et mort de Joaquin Murieta de Pablo Neruda, Toller, scènes d'une révolution allemande de Tankred Dorst, La Traviata de Giuseppe Verdi, La Finta Serva de Marivaux, Lulu de Frank Wedekind, Massacre à Paris de Christopher Marlowe et l'adaptation cinématographique de La Chair de l'orchidée. Ce livre est le deuxième d'une série de six volumes consacrée aux notes du metteur en scène, issues des archives du fonds Patrice Chéreau conservé à l'IMEC.

09/2018

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Théâtre

Le sol qui porte Hande

Le Sol qui porte Hande est le récit dramatique de l'assassinat et de la disparition de Hande Kader en 2016, activiste transgenre turque, remarquée lors de la Marche des Fiertés à Istanbul l'année précédente. La dramaturgie de ce texte tente de retracer sa vie, de sa naissance à sa disparition. Cette quête fragmentée qui prend la forme d'un texte-paysage, d'un individu, de son corps, de sa famille, de son identité, est construite par une fable bigarrée de césures - de pages manquantes. Le lecteur spectateur citoyen doit irrémédiablement faire appel à son interprétation, à sa capacité d'imaginer, pour en trouver un fil conducteur. Le théâtre devient une déambulation où l'écriture cherche à comprendre pourquoi et comment il est aujourd'hui possible qu'une société contienne tant de haine, de détresse et de violence. Ainsi, l'auteur démantèle la forme tragique classique, en intégrant le choeur au plateau des acteurs. Par un procédé d'inversion, la collectivité agit elle-même sur le récit devenu fiction. Par là même, ce texte interroge le statut et la valeur de la parole, celle qui commente la réalité pour la rendre soit plus intelligible, soit plus opaque. C'est donc l'origine même qui est en question, celle de l'autorité des uns sur les autres, du théâtre sur soi, et de soi sur le système démocratique d'aujourd'hui.

08/2018

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Théâtre

Roger Planchon

Roger Planchon aimait dialoguer, avec les lycéens et les étudiants, avec les critiques, les militants politiques et syndicaux, les spectateurs convaincus ou sceptiques. II saluait, sortait de scène, confiait son costume et son linge pour la maintenance nocturne à Antoinette, son habilleuse, et il rejoignait dans la salle les spectateurs qui s'attardaient pour causer. De ces échanges, il attendait beaucoup. II n'espérait pas retourner les hostiles et les réticents, tout au plus les amener à approcher, à respecter une recherche, un travail, son travail d'auteur, par exemple, qui lui tenait à coeur plus encore que ses mises en scène. Il espérait surtout comprendre pourquoi un récit dramatique et scénique manquait d'évidence, ne s'imposait pas comme il l'avait rêvé. Les seize textes réunis ici sont les fragments de ces dialogues, extraits de cinquante années d'archives du fonds Planchon de la BnF/Arts du spectacle. A tous les spectateurs qui n'ont jamais fait et ne feront jamais l'expérience vivante de l'art de Roger Planchon acteur, metteur en scène, ces textes apportent un précieux témoignage sur l'évolution de sa pratique de la mise en scène, de la jeune compagnie de 1949 au petit théâtre d'essai de la Comédie à Lyon en 1952, puis au Théâtre de la Cité de Villeurbanne en 1957, enfin au TNP de 1972 à 2002.

11/2016

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Littérature française

SOUVENIRS D'UNE ACTRICE Tome 2

C'est au souvenir de mon grand-père, Liard Fleury, que je dus la bienveillance de la Comédie-Française dans ma jeunesse ; il vivait encore lors de mes premiers essais au Théâtre Richelieu, en 1791. Si l'on a conservé quelques souvenirs de moi dans les arts, ce ne peut être de cette époque, où j'ai dû passer inaperçue au milieu des grands acteurs qui occupaient la scène ; mais je suis assez fière d'avoir pris mon vol à l'abri du leur, pour vouloir le rappeler. L'intérêt qu'ils m'ont témoigné, leurs conseils surtout, m'auraient sans doute permis de remplir une longue et honorable carrière parmi eux, si le sort n'en eût décidé autrement. Ce fut avec un vif regret que je quittai la comédie pour reprendre le chant ; mais toujours accueillie avec amitié par les artistes, j'ai vu se succéder trois générations de talents. Lorsque j'arrivai à Dresde après les désastres de la guerre de Russie, j'y retrouvai la Comédie-Française, qui m'accueillit avec cette hospitalité qui distingue les artistes ; c'est avec eux que je revins en France. Ce fut au Théâtre-Français que je fis débuter, comme mon élève, cette jeune orpheline, Nadèje, que j'avais eu le bonheur de sauver au milieu des glaces de Vilna !

01/2023