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Allain Bougrain-Dubourg

Extraits

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Vocabulaire

L'essentiel du vocabulaire anglais. A l'entrée dans l'enseignement supérieur

Cet ouvrage propose aux étudiants de revoir l'essentiel du vocabulaire anglais. - Une première partie de révisions permettra à chacun de se réapproprier les bases, et un appendix récapitule les verbes irréguliers et les symboles phonétiques. - Chaque chapitre comprend une leçon, des exemples illustrés, et des exercices corrigés afin de leur permettre d'aborder la langue anglaise avec davantage de facilité et d'aboutir à une compréhension plus développée de ces bases qui sont nécessaires. - Un lexique en fin de parcours récapitule le vocabulaire utilisé, et fournit une liste non-exhaustive de vocabulaire utile à connaître pour le niveau B1. Il s'adresse aux étudiants et étudiantes qui souhaitent se remettre à niveau sur quelques points de vocabulaire essentiels en anglais au début de leur parcours dans le supérieur.

02/2024

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Grammaire

L'essentiel de la grammaire anglaise. A l'entrée dans l'enseignement supérieur

Cet ouvrage s'adresse aux étudiants et étudiantes qui souhaitent se remettre à niveau sur quelques points de grammaire essentiels en anglais au début de leur parcours dans le supérieur.

02/2024

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Littérature anglo-saxonne

La Chute de la maison Usher. Et autres histoires extraordinaires

Double assassinat dans la rue Morgue, La Lettre volée, Le Scarabée d'or... Les plus célèbres contes horrifiques et fantastiques d'Edgar Allan Poe, maître du genre, traduits par Charles Baudelaire, dans une édition collector illustrée qui s'ouvre avec La Chute de la MaisonUsher, nouvelle adaptée en une série Netflix par Mike Flanagan (The Haunting of Hill House). Un classique du fantastique devenu une série Netflix Un homme reçoit une invitation à passer quelques jours dans le domaine de son ami Roderick, la Maison Usher. En arrivant, il ressent un profond malaise et trouve son ami dans un état terrible, rongé par un mal mystérieux qui se manifeste par des sensations " extranaturelles ". Quelques jours plus tard, la soeur de Roderick décède de cet étrange mal et, un soir de tempête, des phénomènes inexplicables et angoissants ponctuent la nuit dans la maison... Grand classique du maître américain de la littérature fantastique, " La Chute de la maison Usher " (1839), ouvre ce recueil qui réunit une sélection des Histoires extraordinaires et Nouvelles Histoires extraordinaires d'Edgar Poe, dont le nom continue d'évoquer l'énigme et le mystère et qui déploient ses thèmes favoris : la déduction comme un des beaux-arts, le romantisme noir, le fantastique scientifique et la figure de la femme fatale. Au sommaire : Double assassinat dans la rue Morgue - La Lettre volée - Le Scarabée d'or - Manuscrit trouvé dans une bouteille - Une descente dans le Maelström - Révélation magnétique - Morella - Ligeia - Metzengerstein - Le Chat noir - L'Homme des foules - Le Coeur révélateur - La Chute de la maison Usher - Le Puits et le Pendule - La Barrique d'Amontillado - Le Masque de la mort rouge - Le Diable dans le beffroi - Petite discussion avec une momie - Ombre - Le Portrait ovale.

05/2023

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Histoire régionale

Angoulême BD. Une contre-histoire (1974-2024)

La thématique : Angoulême / la bande dessinée comme enjeu de pouvoir Le salon d'Angoulême est la queue de comète d'une longue campagne de valorisation de la bande dessinée en Europe francophone, amorcée en 1962 avec le Club des Bandes Dessinées. Le Club était une association Loi de 1901 née des lecteurs de la revue FICTION, composée de nombreuses sommités comme Alain Resnais, Francis Lacassin ou Evelyne Sullerot et ayant des antennes en Suisse, Belgique et Espagne. Par "valorisation" , il faut entendre la dimension immatérielle et matérielle, culturelle et commerciale, de ce moyen d'expression artistique. En janvier 1974, la bande dessinée est déjà reconnue comme un art à part entière, le 9ème, et elle représente un important marché dans le domaine du livre. Le salon d'Angoulême émerge en fin de ce long cycle. Malgré l'adjectif "international" affiché par les organisateurs dès sa naissance, il s'agit en réalité d'une version francophone du Salon italien de Lucca, qui préexistait depuis déjà huit années et dont les organisateurs avaient servi de parrains. C'est aussi la dernière action promotionnelle de la SOCERLID du Parisien d'origine corse Claude Moliterni. Cette société avait doublé puis enterré le Club des Bandes Dessinées. Moliterni, en charge de la Convention de (bande dessinée de) Paris depuis 1969, livre son carnet d'adresses à l'équipe du nouvel événement réunie autour de l'attaché culturel d'Angoulême, sans regret car il a perdu toute apparence de neutralité en vendant sa revue PHENIX à l'éditeur Georges Dargaud et en devenant son salarié. - "Est-ce que le terme de "Salon" utilisé pour la bande dessinée ne fait pas un peu trop "installé" ? ... Dans quel esprit avez-vous organisé ce salon ? " - "Le nom ? ! Vous savez, c'est toujours un peu pareil quand il s'agit de désigner quelque chose... Convention était déjà pris (nda : la Convention de Paris), Congrès et tout... on a pris Salon parce que ça ne veut rien dire et c'est parfait ! " Francis Groux au micro de la télévision nationale française (ORTF), lors du Salon d'Angoulême 1, Janvier 1974. "Aujourd'hui, le groupe ICON (International Comics Organisation) est devenu une maffia, rien ne peut se faire sans nous. Ce n'était pas du tout l'objectif de départ, mais ce sont les faits, certains l'ont compris à leurs dépends. . ". Claude Moliterni, extrait de LA CHARENTE LIBRE du 28 janvier 1974, au lendemain du salon Angoulême1. Si une équipe de bénévoles, chapeautée par Francis Groux, a bien attiré cet événement public au sein de sa ville, le terreau politique local était propice. La cité souffrait en effet d'un long complexe d'enclavement : isolée dans les terres loin du littoral, coincée sur son plateau entre ses murailles, sans autoroute et hors des circuits touristiques. Les élus d'Angoulême n'ont eu de cesse, année après année, de revendiquer une place à l'échelle nationale. Ils vont s'agripper à la campagne de régionalisation qui, à la fin des années soixante, marque la fin du gaullisme : Angoulême sera nommée "ville moyenne pilote" . C'est dans le cadre de cette dynamique que s'inscrit la campagne "Angoulême Art Vivant" dont sont issus les rencontres liées à la bd en 1972. Angoulême bénéficiera ensuite de la montée en puissance d'un natif du cru : le Charentais François Mitterrand... Un demi-siècle plus tard, comme toutes les institutions tentées de maîtriser le récit de leur propre histoire, le Salon devenu Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême a entrepris de réécrire son narratif, son "storytelling" , pour être plus conforme à la légende qu'il a entrepris d'édifier. Maintes fois retouchée, aménagée, tronquée, embellie, caviardée, l'histoire "officielle" de cet événement tel qu'il cherche à se raconter de la main même de ses promoteurs, le FIBD et son opérateur privé 9eArt+, est pleine d'oublis, de trous, de vides, d'escamotages et d'absences. Et il ne faut guère compter sur les médiateurs et les médias, majoritairement complaisants, amnésiques, approximatifs ou en affaires avec la manifestation - quand ils ne sont pas d'une servilité qui elle aussi interroge - pour poser les questions qui gênent, ou qui fâchent. Pourtant, le fil rouge qui traverse toute l'histoire de l'événement est éminemment politique - au sens le plus large et le plus générique du terme. Car ce qui se noue à Angoulême depuis un demi-siècle, autour d'un thème en apparence dénué d'enjeux d'envergure, c'est une intense, féroce et perpétuelle comédie du pouvoir - toutes les formes de pouvoir. Les personnes intéressées par la bande dessinée, donc par les politiques éditoriales des maisons d'édition, ne peuvent faire l'impasse sur ces cycles de rencontres entre amateurs et professionnels. Pour illustrer les propos de cet ouvrage, les auteurs iront puiser dans la riche iconographie de l'artiste Alain Saint-Ogan (1895-1974). Un homme qui a longtemps symbolisé "le dessin français" et qui ne s'est jamais reconnu comme un auteur de bande dessinée mais bien comme un homme de presse. Il a oeuvré dans la presse pour enfants et pour adultes. Son personnage de manchot, Alfred, l'ami de gamins Zig et Puce, a longtemps personnifié les prix délivrés aux salons de bande dessinée d'Angoulême.

02/2024

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Beaux arts

Joaquín Sorolla. Lumière espagnole

Catalogue officiel de l'exposition Joaquín Sorolla à l'Hôtel de Caumont Centre d'art d'Aix-en-Provence du 10 juillet au 1er novembre 2020. . Joaquín Sorolla (1863-1923), l'un des plus grands noms de la peinture espagnole du XXe siècle, est à l'honneur à l'Hôtel de Caumont en 2020. On lui doit une des représentations les plus marquantes et éclatantes d'une Espagne lumineuse et méditerranéenne, optimiste et moderne. Fondée sur le naturalisme, sous l'influence de Bastien-Page, sa peinture est très marquée par la constante référence à Velázquez, que Sorolla considère comme son grand maître. Cet apprentissage est enrichi par un coup de pinceau libre et lumineux, proche de l'impressionnisme, et par une interprétation de la lumière et de la couleur incroyablement vitaliste et novatrice. Ses compositions magistrales, informées par les nouvelles possibilités de cadrage de la photographie, ainsi que par l'influence de l'estampe japonaise, nous captivent par leur spontanéité, leur immédiateté et leur modernité. L'exposition de l'Hôtel de Caumont s'appuie sur plusieurs recherches afin d'aborder la manière dont Sorolla a construit son oeuvre, s'attachant à trois questions fondamentales : le processus créatif de l'artiste, les sources des principaux sujets de son oeuvre et l'évolution de ces sujets au sein de sa production. Aux côtés d'oeuvres ambitieuses de grand formats, sont exposés de petits dessins et esquisses à l'huile, qui éclairent d'une lumière nouvelle sa conception de l'art, dont le trait principal est la luminosité et la spontanéité. Essentielles dans son processus de travail, ces esquisses de petits formats lui permettent de cerner les sujets qu'il explore, de tester des compositions ou des combinaisons de couleurs. L'exposition est aussi l'occasion de faire connaître, à travers les photographies et l'abondante correspondance de l'artiste, le caractère infatigable, quasi obsessionnel de son travail, et permet d'analyser la manière dont Sorolla a élaboré son style le plus personnel.

06/2020

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Pédagogie

Français. Epreuve écrite d'admissibilité, Edition 2022

Cet ouvrage propose une préparation complète à l'épreuve écrite d'admissibilité en français au CRPE. - La méthodologie pour chacune des 3 parties de l'épreuve - Des mises au point notionnelles et disciplinaires sur l'ensemble des connaissances exigibles au CRPE dans le champ disciplinaire de l'épreuve, en référence aux programmes de l'école. - Des exercices et des sujets corrigés pour chacune des parties traitées

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Histoire, Géographie (Bac pro)

Histoire-Géographie-EMC Bac Pro Tle. Manuel, Edition 2021

Cet ouvrage est... Aisé à utiliser : un découpage adapté aux nouveaux horaires, des études de cas nombreuses et variées et des thèmes structurés. Adapté au nouveau programme : des activités cadrées conduisant l'élève du repérage à l'analyse, des cours riches et des mots clés définis. Attractif : des images grands formats et des croquis et cartes mentales pour retenir. A la page : des activités numériques pas à pas et des documents renouvelés en Histoire et en Géographie. Attentif au Bac : des épreuves-typepour les 3 parties de l'épreuvesont proposées pour chaque partie du programme. Les + produits : la totalité des cartes, frises et schémas en version interactive, 60 vidéos, 15 exercices interactifs.

04/2021

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Histoire, Géographie (Bac pro)

Histoire-Géographie-EMC Bac Pro 2de. Manuel, Edition 2021

Cet ouvrage est... Aisé à utiliser : un découpage adapté aux nouveaux horaires, des études de cas nombreuses et variées et des thèmes structurés. Adapté au nouveau programme : des activités cadrées conduisant l'élève du repérage à l'analyse, des cours riches et des mots clés définis. Attractif : des images grands formats et des croquis et cartes mentales pour retenir. A la page : des activités numériques pas à pas et des documents renouvelés en Histoire et en Géographie. Les + produits : la totalité des cartes, frises et schémas en version interactive, 35 vidéos, 15 exercices interactifs et fonds de schémas.

04/2021

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Art du XXe siècle

Dora Maar, secrets d'atelier

A travers l'étude et le commentaire d'un large corpus inédit de l'artiste, comprenant des dessins, des carnets, des notes et des poèmes manuscrits, ce catalogue souhaiterait jeter un éclairage nouveau sur une période encore peu étudiée (voire occultée) de l'oeuvre de Dora Maar, s'étalant de 1936 à 1943, durant laquelle l'artiste partage sa vie avec Picasso. Un ensemble de notes manuscrites, comprenant notamment des retranscriptions de conversation avec Picasso, viendra en outre éclairer la nature de la relation entre les deux artistes et la manière dont Dora Maar poursuivra son oeuvre plastique après leur rupture. La célébration du jubilé de la mort de Picasso en 2023 représente une véritable occasion de prendre le contrepied des événements et publications qui ne manqueront pas de voir le jour l'année prochaine, en permettant de poursuivre la réhabilitation de l'oeuvre graphique de Dora Maar initiée depuis quelques années déjà, après la tenue des grandes expositions du Centre Pompidou et de la Tate. Ce catalogue sera publié à l'occasion de l'exposition à la maison Dora Maar de Ménerbes.

07/2023

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Psychanalyse

Cahiers jungiens de psychanalyse n°156 : Contagion / Contamination - Automne-Hiver 2022-2023

Les thèmes de la contagion et de la contamination ont été fortement constellés par la pandémie du Covid 19. Les deux expressions, que Jung utilise dans les champs langagier, transférentiel et archétypique, qualifient des phénomènes intérieurs et extérieurs, où règnent l'indifférenciation aveugle, la confusion et la transmission inconsciente. Ce Cahier les aborde dans un double registre, collectif et individuel ; la contagion dans et par le collectif d'un côté, qu'elle soit en lien avec les représentations liées à la pandémie ou en rapport avec les guerres actuelles (Syrie, Ukraine) et à leur destructivité ; la contamination de l'autre, par l'activation de contenus inconscients chez un individu ou entre individus. Jung la désigne tour à tour comme infection psychique, participation mystique, bain transférentiel ou commune inconscience. Les auteurs de ce Cahier s'attachent à esquisser des voies de dégagement de ce qui apparaît comme un élément constitutif du psychisme. Toutes misent sur les capacités de conscience de l'individu et sur le travail psychique porteur d'un potentiel transformateur et libérateur. Editorial - Véronique Beldent, Laurence Lacour, Christian Marnette, Samira Richer-Villar Images de rêve autour de la maladie et la guérison - Aniela Jaffé, Carl Gustav Jung Autour du Phénix - Véronique Beldent Contagion dans un foyer pour demandeurs d'asile et dans un pays d'accueil : perspective de la psychologie analytique, application thérapeutique dans le cas clinique d'un enfant syrien - Maria Giovanna Bianchi Paranoïa : La folie qui fait l'histoire - Préface à l'édition française - Luigi Zoja La guerre des symboles - Dmytro Zaleski Fragments d'une "rêverie photographique" , ombres portées du transfert - Ingrid Berckmans La contamination et Marguerite Duras - Christiane Fonseca Portfolio - Maryse Dardaillon Mon expérience du début de la pandémie de COVID-19 en Italie - Antonio Karim Lanfranchi Plaie mobile n'est pas un jeu d'enfant - Carole Mercier Coronavirus : l'activation d'archétypes du mal provoque-t-elle un excès de souffrance psychologique ? - Nancy van den Berg-Cook Rêver la pandémie - Delphine Renard Hommage à Denyse Lyard - Brigitte Allain Dupré Bloc-notes - Delphine Renard Revue des revues - Laurence Lacour

12/2022

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Pléiades

Mémoires. Tome 1

"Une journée où je n'écris pas a un goût de cendres" , disait-elle. Simone de Beauvoir (1908-1986) fut philosophe, romancière, théoricienne du féminisme, militante anticolonialiste, elle fut la moitié du "couple existentialiste" (et mythique) qu'elle forma avec Sartre, et elle fut aussi, bien sûr, une des grandes mémorialistes de notre temps. Lécriture de soi a toujours été présente dans sa vie. Dès ses dix-huit ans, elle tint un journal intime. Elle continua sa vie durant, par intermittence. C'est la volonté de raconter son amie d'enfance, Zaza, et la douleur liée à sa disparition qui font se concrétiser son désir autobiographique. Commencées en 1956, les Mémoires d'une jeune fille rangée paraissent en 1958. Ce livre allait devenir le premier volume d'une vaste et ambitieuse entreprise mémoriale. Pourtant, à l'origine, il devait se suffire à lui-même : Simone de Beauvoir y avait assouvi son ambition de "totalité" . Mais il amorça un processus d'écriture qui allait se déployer sur un quart de siècle. "On ne peut jamais se connaître mais seulement se raconter". Des Mémoires à La Cérémonie des adieux (1981), six ouvrages couvrent pratiquement toute l'existence de Beauvoir, de sa naissance à la mort de Sartre en avril 1980. S'y succèdent toutes les modalités du récit de soi. L'autobiographie dans Mémoires d'une jeune fille rangée, où elle retrace la conquête de son autonomie et fait revivre son désir d'adolescente : "devenir un écrivain célèbre" . Les mémoires, récit d'une vie dans sa condition historique, avec La Force de l'âge (1960), qui suit le parcours du "Castor" de 1929 à 1944 - dix années de liberté et de bonheur brisées par la guerre, et par la prise de conscience d'une sorte d'aveuglement -, puis La Force des choses (1963), où le passé remémoré finit par rejoindre le moment de la rédaction et où l'écriture de soi rallie l'écriture du monde. L'autoportrait, dans Tout compte fait (1972), où la stricte chronologie le cède au thématique. Le témoignage enfin, dans La Cérémonie des adieux, où Beauvoir évoque les dix dernières années de la vie de Sartre. Au centre, Une mort très douce (1964), court et admirable récit consacré à la maladie et à la disparition de sa mère. L'oeuvre mémoriale de Simone de Beauvoir ne cessa d'enlacer l'Histoire. "Répertoire des rêves d'une génération" , embrassant la presque totalité du XXe siècle, elle fut souvent lue comme un document, un précieux témoignage sur une époque. "Ses souvenirs sont les nôtres, disait François Nourissier ; en parlant d'elle, Simone de Beauvoir nous parle de nous". Le temps est sans doute venu de la lire autrement, comme une oeuvre littéraire. On a parfois reproché à Beauvoir sa sèche précision, la monotonie de son style ou bien encore une écriture trop "intellectuelle" . C'était ne pas voir que ce style, recherché par elle, relevait de la mise à distance du monde et de la volonté de faire entendre sa propre voix, vivante.

05/2018

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Pléiades

Mémoires. Tome 2

"Une journée où je n'écris pas a un goût de cendres" , disait-elle. Simone de Beauvoir (1908-1986) fut philosophe, romancière, théoricienne du féminisme, militante anticolonialiste, elle fut la moitié du "couple existentialiste" (et mythique) qu'elle forma avec Sartre, et elle fut aussi, bien sûr, une des grandes mémorialistes de notre temps. Lécriture de soi a toujours été présente dans sa vie. Dès ses dix-huit ans, elle tint un journal intime. Elle continua sa vie durant, par intermittence. C'est la volonté de raconter son amie d'enfance, Zaza, et la douleur liée à sa disparition qui font se concrétiser son désir autobiographique. Commencées en 1956, les Mémoires d'une jeune fille rangée paraissent en 1958. Ce livre allait devenir le premier volume d'une vaste et ambitieuse entreprise mémoriale. Pourtant, à l'origine, il devait se suffire à lui-même : Simone de Beauvoir y avait assouvi son ambition de "totalité" . Mais il amorça un processus d'écriture qui allait se déployer sur un quart de siècle. "On ne peut jamais se connaître mais seulement se raconter". Des Mémoires à La Cérémonie des adieux (1981), six ouvrages couvrent pratiquement toute l'existence de Beauvoir, de sa naissance à la mort de Sartre en avril 1980. S'y succèdent toutes les modalités du récit de soi. L'autobiographie dans Mémoires d'une jeune fille rangée, où elle retrace la conquête de son autonomie et fait revivre son désir d'adolescente : "devenir un écrivain célèbre" . Les mémoires, récit d'une vie dans sa condition historique, avec La Force de l'âge (1960), qui suit le parcours du "Castor" de 1929 à 1944 - dix années de liberté et de bonheur brisées par la guerre, et par la prise de conscience d'une sorte d'aveuglement -, puis La Force des choses (1963), où le passé remémoré finit par rejoindre le moment de la rédaction et où l'écriture de soi rallie l'écriture du monde. L'autoportrait, dans Tout compte fait (1972), où la stricte chronologie le cède au thématique. Le témoignage enfin, dans La Cérémonie des adieux, où Beauvoir évoque les dix dernières années de la vie de Sartre. Au centre, Une mort très douce (1964), court et admirable récit consacré à la maladie et à la disparition de sa mère. L'oeuvre mémoriale de Simone de Beauvoir ne cessa d'enlacer l'Histoire. "Répertoire des rêves d'une génération" , embrassant la presque totalité du XXe siècle, elle fut souvent lue comme un document, un précieux témoignage sur une époque. "Ses souvenirs sont les nôtres, disait François Nourissier ; en parlant d'elle, Simone de Beauvoir nous parle de nous". Le temps est sans doute venu de la lire autrement, comme une oeuvre littéraire. On a parfois reproché à Beauvoir sa sèche précision, la monotonie de son style ou bien encore une écriture trop "intellectuelle" . C'était ne pas voir que ce style, recherché par elle, relevait de la mise à distance du monde et de la volonté de faire entendre sa propre voix, vivante.

05/2018

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Poésie

La Voie du Détachement. Cent versets pour vivre par-delà les passions

Un magnifique recueil de courts poèmes sur la voie du détachement/renoncement, texte classique de la littérature indienne du VIIe siècle, traduit et introduit par Alain Porte, indianiste renommé, et accompagné du texte en devanagari. La Voie du Détachement, recueil d'une centaine de poèmes, est un texte classique de la littérature sanskrite qui traite d'une notion clé de la pensée indienne - vairagya : absence de passion (raga), détachement, renoncement au monde ou abnégation - devant la palette des calamités dont le monde est le théâtre. Il est attribué à un écrivain du VIIe siècle de notre ère, du nom de Bhartrihari, qui aurait été prince. Trois centuries (texte de cent versets/poèmes) lui sont attribuées, la première concernant la Loi de la vie, la seconde celle de l'amour, et enfin celle du détachement. Sa voix si personnelle a provoqué un intérêt fervent chez les auditeurs de son temps, et cet engouement a perduré au fil des siècles en Inde comme en Occident. Dans La Voie du Détachement, un prince de sang royal nous transmet en poèmes son expérience du monde. Avec parfois une fougue sarcastique, il cloue au pilori l'ambition effrénée des oligarques, possédés par l'appât du gain et du pouvoir. " Les savants ? Ils n'ont que leur Moi à la bouche. Les Puissants ? La vanité les contamine. Et les autres ? La bêtise leur scie les jambes. La vieillesse ? Dans le corps, elle sait parler juste. " Puis il confie son désarroi de se voir succomber à la séduction ensorcelante de la gent féminine, dont il essaie de s'affranchir, mais en vain. Alors, en désespoir de cause, Bhartrihari, pour échapper à cette double emprise, celle des puissants et celle de la passion, envisage la vie érémitique, " loin du monde et du bruit ", celle qui lui apportera la Tranquillité de l'âme et la félicité de l'esprit. Il chante la solitude au coeur de la nature, avec la terre en guise de sofa, avec des écorces en guise de tunique, avec l'eau du Gange en guise de boisson, et les fruits sauvages pour toute nourriture. Et il se prend à rêver que des gazelles viennent boire ses larmes de bonheur ! " Que ce soit un serpent, que ce soit un collier, Que ce soit un ami, ou bien un ennemi, Que ce soit un joyau, que ce soit une roche, Que ce soit une jonchée de fleurs, ou un lit de cailloux, Que ce soit un brin d'herbe, que ce soit une femme, Que mon regard demeure égal Au cours du temps En répétant toujours dans une forêt sainte : Shiva, Shiva, Shiva... " Mais cette vision idyllique n'est pas, chez Bhartrihari, une image stéréotypée de la sagesse, elle est le ferment de sa poésie qui nous transmet la fragilité des certitudes et des espérances. Cette traduction est accompagnée d'une introduction d'Alain Porte, et du texte en devanagari (écriture du sanskrit).

04/2022

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Mer

Tari Tari. Mes ailes, ma liberté

"Les débuts de mon histoire avec Tara Tari sont simples. J'allais mal et je l'ai rencontré. Nous étions à l'arrêt, bloqués à quai tous les deux et nous nous sommes aidés. Nous sommes partis ensemble. Parfois seuls, souvent accompagnés. Simplement, avec le vent. Notre voyage n'invoque ni l'exploit ni la performance." Dans ce récit de mer et de résilience, Capucine Trochet raconte sa folle aventure avec Tara Tari, un petit voilier de pêche du Bangladesh fait de jute et de matériaux de récupération. L'architecte du bateau l'avait prévenue : Tara Tari n'est pas fait pour traverser l'Atlantique. Pourtant, Tara Tari, si petit, est peut-être la seule embarcation avec laquelle elle se sent capable de traverser l'océan. Après dix mois en mer, Capucine apprend le nom de sa maladie génétique qui lui impose des souffrances permanentes et elle décide de poursuivre ses navigations. Sans défi. La tempête vers l'archipel du Cap-Vert, la traversée de l'océan Atlantique... , elle atteint l'essence de son rêve. Tout prend sens, au cours du voyage ; même la maladie. Sans moteur, sans électronique et sans un sou, elle avance ou recule au rythme des éléments. Au fil des milles nautiques, Capucine se construit un nouveau mode de vie et expérimente la sobriété optimiste. Tara Tari, plus qu'un bateau, est devenu " ses ailes et sa liberté" .

01/2020

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Littérature étrangère

New-York sera toujours là en janvier

L'un des premiers romans de Richard Price, à l'humour ravageur, sur le passage à l'âge adulte et ses désillusions. Diplôme de lettres en poche, promotion 1971, Peter Keller apprend qu'il n'est pas admis à la fac de droit de Columbia. Issu d'une famille modeste de Yonkers, petite ville de l'Etat de New-York, le jeune homme, jusque-là la fierté de son père, pensait à tort que la vie allait lui dérouler le tapis rouge. Sur liste d'attente, le voilà contraint d'enchaîner les petits boulots - préposé au tri à la poste de Grand Central, démarcheur téléphonique... Autant d'épisodes qu'il envisage avec autodérision, jusqu'à se lancer dans une série de canulars téléphoniques qui lui vaudront d'avoir affaire à la police. Et ni son nouveau poste d'assistant à l'université, ni sa relation avec l'épouse instable d'un ancien professeur ne l'aideront à y voir plus clair. Peter est-il bien sûr de vouloir devenir avocat, ou ne devrait-il pas plutôt tenter sa chance à New York dans le stand-up ? Entre petites lâchetés, tendresse maladroite et besoin de reconnaissance, Richard Price met en scène un anti-héros qui cherche sa place en ce monde. Un texte caustique et drôle, servi par des dialogues qui font mouche, de l'un des portraitistes les plus percutants de l'Amérique urbaine.

10/2019

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Littérature française

Nuit d'épine

La nuit, chacun la voit, la vit, la sent, l'apprivoise à sa manière. De celle de Guyane, trouée d'un faible lampadaire sous la lueur duquel enfant, à la faveur de la moiteur et du silence, elle allait lire en cachette, à celle qui lui permettait de régler ses comptes avec les péchés capitaux que les religieuses lui faisaient réciter dans la journée, la nuit a souvent été, pour Christiane Taubira, une complice, une alliée, une sorte de soeur intime, un moment particulier. C'est la nuit des chansons qu'on adore et dévore, la nuit du sommeil qui refuse qu'on annonce la mort d'une mère, la nuit des études passionnées et des yeux en feu à force de scruter les auteurs sacrés, la nuit qui ouvre sur les petits matins des métros bougons et racistes. C'est aussi la nuit des militantismes, de la Guyane qui se révolte, des combats furieux à l'Assemblée autour du mariage pour tous — un cathéter au bras et le courage en bandoulière. C'est enfin la nuit d'un tragique vendredi 13, bientôt suivie de celle où l'on décide d'un adieu. Ces nuits des espoirs, des questions, des inquiétudes parfois, des colères aussi sont un roman du vrai. Un récit littéraire où l'auteur montre que la vie est souvent plus forte, inventive, poétique, envoûtante, dure, terrible que bien des fictions.

09/2019

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Littérature française

Délires d'un homme très mince

"Cher Monsieur, je me suis délecté de vos maximes et de vos pensées" François Morel, Acteur et Chroniqueur "Le fil se fabrique dans les filatures... Mais quand un individu file un mauvais coton et qu'il a une sale bobine, on le prend en filature pour l'empêcher de filer". "La date d'ouverture d'une nouvelle station de métro est comme l'horizon : elle s'éloigne au fur et à mesure qu'on s'en approche". Découvrez les merveilles de la science, le secret des grandes inventions, les turpitudes de Boulogne et de Bâle et bien d'autres sujets fondamentaux. Apprenez comment réformer la société, tout en améliorant considérablement la santé et le bonheur des citoyens... Polytechnicien, architecte et urbaniste, Hervé Dupont dès son plus jeune âge, prend pour maîtres à penser Alphonse Allais, Pierre Dac, René Goscinny, Marcel Gotlib et Raymond Devos. A la suite de ces illustres maîtres il porte un regard facétieux et malicieux sur les sujets les plus inattendus, maniant avec délice et fantaisie le jeu de mot, l'allitération, le calembour et le paradoxe. Indications : Recommandé aux personnes de tous âges et de toutes conditions Posologie : A consommer sans modération selon l'humeur du moment. Effets indésirables : Le principe actif est très bien toléré, même à forte dose. Toutefois, des symptômes de malaises, nausées ou complications intestinalesont été signalés chez des personnes qui avaient avalé leur parapluie. Les symptômes disparaissent immédiatement après régurgitation du parapluie.

09/2019

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Littérature française

Famille recomposée : l'envers du décor

"Une connaissance m'avait vivement mis en garde et incitée à y réfléchir à deux fois : cette nouvelle étape de ma vie, que j'attendais avec joie, allait signer à coup sûr mon malheur". Anne est heureuse. Elle va enfin s'installer avec celui qu'elle aime, Benoît, et offrir à sa fille de 5 ans, Alice, une grande et belle famille. En effet, Benoît a lui aussi deux enfants, c'est donc le début d'une aventure, celle de la famille recomposée. Mais même avec la meilleure volonté du monde, la vie dans une telle famille n'est pas un long fleuve tranquille. Les différentes méthodes d'éducation, la relation avec les beaux-enfants, l'influence de la mère biologique, sont autant d'obstacles qui paralysent la nouvelle vie d'Anne. La peur, la colère ou encore la jalousie deviennent des sentiments du quotidien. Mais Anne n'est pas femme à baisser les bras. Elle analyse chaque scène de sa vie chaotique pour en comprendre les causes. Année après année, elle tente toutes sortes d'approches pour mieux trouver sa place. Trouvera-t-elle la clé du bonheur familial ? Loin des images idylliques présentées dans les magazines, l'auteur met en lumière l'envers du décor de ces nouvelles familles. Véritable plaidoyer pour les beaux-parents, son récit est aussi un témoignage de soutien pour tous ceux qui s'engagent dans cette aventure.

07/2019

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Non classé

Les prince·sse·s n'existent pas

"Le jour où je me suis rendue compte que j'étais une fille ? En réalité je ne sais pas trop... Depuis toute petite, sûrement... A l'école, les filles et les garçons étaient séparés dans deux vestiaires différents quand on allait à la piscine. Et pour aller au toilette. On n'était pas coiffés pareil et on ne portait pas les mêmes vêtements" A l'automne 2017, neuf jeunes décident de s'atteler à la question du féminisme et des droits des femmes. A la suite de quelques micro-trottoirs réalisés à Lyon et dans les Monts du Lyonnais, les idées jaillissent. Il y en a dans tous les sens, dessus, dessous, parfois bien cachées. On découvre les concepts qui font du bien, ceux qui font du mal, ceux qu'on voudrait changer. Après plusieurs mois de travail, d'introspection et de rencontres diverses, le texte de la pièce est écrit. Le Petit Chaperon Rouge revisité, un plateau-télé délirant, un questionnement sur la place du "neutre" dans la langue française... On ne s'interdit rien. Et de scène en scène, nos propres contradictions prennent forme entre un conte de fée et un placard à vêtements. On part à l'abordage des idées reçues et des tabous. On s'interroge sur les identités, sur la moralité, sur ce qu'on veut pour aujourd'hui et pour demain. On se laisse emporter par cette jeunesse explosive et par les questionnements éclairés qu'elle apporte.

07/2019

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Economie

Une conscience européenne. [1916-1924

"Jacques Rivière avait le génie des rencontres. Il s'y haussait et y haussait les gens, les oeuvres, les situations. On sait son rôle en littérature. Il allait au-devant de chaque écrivain. Il se fiait à l'espèce de folie qu'il y a au fond de chacun. Il s'y embarquait par gros temps, prêt à vivre ces tempêtes auxquelles on n'est jamais sûr de survivre. Or sa passion de la littérature n'était qu'une face de sa passion de l'humain, de tout l'humain autant collectif qu'intérieur et en tout cas mouvant, fragile, décevant et merveilleux. On peut s'en apercevoir par les textes ici rassemblés. Ils étaient de circonstances avec tant de lucidité qu'aujourd'hui ils sont restés neufs. Leur utilité d'alors est plus actuelle que jamais. On va voir aussi Jasques Rivière suivre les faits significatifs de 1921 à 1924. Il prône les audaces dont manquent les politiciens. Il stigmatise les étroitesses comme des malhonnêtetés catastrophiques dont on sait maintenant qu'il nous a fallu payer le prix. N'est-ce pas l'heure d'y songer de nouveau ?Et puis, miracle : où qu'elle s'aventure, l'écriture de Jacques Rivière nous capte par sa vivacité. Elle épouse la souplesse d'une pensée qui épouse la diversité du réel. Mais la chaleur qu'elle met à explorer les contradictions suscite en nous le mouvement de vie qui les affronte et les emporte". Jean Grosjean.

10/1992

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Critique littéraire

L'abhumanisme

"Qu'est-ce que l'Abhumanisme ?" Audiberti pose lui-même la question dans son livre - et il y répond : "C'est l'homme acceptant de perdre de vue qu'il est le centre de l'univers. Et peut-être, aussi, qu'il n'est pas le centre de l'univers". La définition, on le voit, est vaste. Surtout elle témoigne d'une extrême tolérance. Giordano Bruno, au XVI ? siècle, fut un parfait échantillon d'abhumanisme. "Il dévouait une identique ardeur non seulement à chacun des arts, mais à chacune des croyances qu'il pratiquait. Par exemple, s'il révérait la grandeur, la valeur, la beauté du dogme catholique, qu'il ne tentait en aucune façon de réformer, il était en même temps un panthéiste passionné. Mathématicien rationnel professant dans les chaires les plus cotées de l'Europe, Paris, Wittenberg, Oxford, il s'adonnait avec non moins de succès à la poésie et à la comédie. Dominicain de son métier, il allait faire l'imprimeur à Genève, sous Calvin. On finit par le brûler pour cause de fanatisme varié, multiple, contradictoire et co-existant". L'Abhumanisme, tel que l'expose, l'illustre et le défend Audiberti est donc une remise en question, sous le signe de la méfiance, des diverses faces de la pensée humaine. La guerre, la cuisine, l'amour sont quelques-unes des données caractéristiques que l'auteur convoque à l'appui de sa thèse.

07/2004

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Sports

Gabriel Voisin. Journal d'un iconoclaste

La vie tourmentée de Gabriel Voisin est indissociable de son oeuvre. Chercheur infatigable, esprit éclairé et visionnaire, contestataire invétéré, Gabriel Voisin a laissé une empreinte indélébile dans la marche du XXe siècle. De l'aube de ce XXe siècle à l'armistice de 1918, Gabriel Voisin a joué un rôle décisif dans les balbutiements de l'aviation et a participé à son spectaculaire essor. Puis il a fait une incursion remarquable dans le domaine de l'architecture avant de se consacrer à l'automobile. Entre les deux guerres, Gabriel Voisin a apporté une contribution délibérément singulière à l'évolution des formes et des techniques par une lignée de créations à son image. Iconoclastes et décalées, par leur esthétique comme par leur technologie, les automobiles de Gabriel Voisin témoignaient d'une prémonitoire pertinence qui allait bien au-delà de la provocation gratuite. Au lendemain de la Libération, Gabriel Voisin s'est replié sur ses désillusions et ses convictions tout en continuant de porter un regard critique et constructif sur le futur de la mobilité individuelle. Personnage tumultueux, provocateur, paradoxal, Gabriel Voisin a été omniprésent dans le bouillonnement de son époque. C'est cette imbrication de la vie et de l'oeuvre d'un homme contradictoire que se propose de raconter Le Journal de Gabriel Voisin. Au jour le jour, à travers ses connivences, ses engagements, ses rencontres, on découvre une personnalité singulière, "un des plus beaux, des plus complets types humains", comme l'écrivit Paul Morand.

11/2013

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Sciences politiques

Le miroir et la scène. Ce que peut la représentation politique

Dans le port de Hunts Point, la rivière était couverte d'une huile répugnante où flottaient les détritus et les déchets du marché aux poissons. Herc nageait au milieu des bateaux de marchandises. Il courait dans les tunnels du métro et me postait sur les quais. Il voulait s'endurcir et se frotter à la ville, à ses organes durs et visqueux. Pour qu'elle ne lui résiste jamais. Et c'est au Hevalo que Kool Herc a eu son illumination, son idée de génie, l'idée dont on a souvent répété qu'elle avait révolutionné la musique. Il s'est mis à enchaîner les parties rythmiques, les séquences qui rendaient dingue quand il les passait et dingue quand il ne les passait pas. Il posait deux copies du même disque sur les platines. Quand une séquence s'achevait d'un côté, il la faisait repartir de l'autre. Il attendait 2 heures du matin, l'heure la plus brûlante de la nuit, et lançait sa boucle, rajoutant de la vitesse à la vitesse, de l'écho à l'écho, de la transe à la transe, déroulant sous les pieds des danseurs une terre souple sur laquelle ils rebondissaient. J'ai gardé bien des noms en tête. Etaient-ils seulement là ? Ou s'en sont-ils vantés par la suite au point d'y croire eux-mêmes. Cette soirée, il en allait de votre renom, vous ne pouviez pas l'avoir manquée.

08/2016

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Critique littéraire

Nous ne sommes pas d'ici

Nous ne sommes pas d'ici est une autobiographie singulière. Et aussi le récit d'une pensée en mouvement. Celle qui permet à Michel Le Bris de créer le festival " Etonnants Voyageurs " à Saint-Malo et de le projeter aux Etats-Unis, en Haïti, à Sarajevo, à Dublin, à Bamako, à Haïfa, d'écrire essais, récits de voyages et romans, d'avoir été à la fois ancien élève d'HEC et directeur de La Cause du Peuple (ce qui devait lui coûter huit mois de prison), créateur avec Jean-Paul Sartre de la collection " La France Sauvage ", cofondateur de Libération et grand amateur de jazz, d'arpenter les paysages et les pages de Stevenson, de proposer une théorie nouvelle du romantisme allemand, en goûtant la contradiction qu'il y aurait à aimer tout ensemble Novalis et Chandler, Jack London et Jean-Paul Sartre, Philip K. Dick et Nicolas Bouvier (dont il aura été l'éditeur), Malraux et Chester Himes, le grand large et l'asphalte, la Bretagne granitique et le New York des époux Johnson dans La Beauté du monde. D'où vient son énergie ? D'être né en Bretagne, répond-il, dans l'émerveillement du poème du monde - et d'y avoir été, aussi, cet enfant pauvre d'une mère employée chez le châtelain local, qui rêvait de l'ailleurs et allait prendre sa revanche. Mais une revanche littéraire. Ce qui anime chaque page ici, c'est l'amour fou de la littérature.

05/2009

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Théâtre

Jolis yeux, vilains tableaux

Le critique Eduardo Zanelli ne pouvait pas imaginer que le jeune officier de marine rencontré ce soir-là, lors d'un vernissage, avait attiré délibérément son attention dans le but d'exécuter une vengeance. Zanelli, connu pour ses penchants homosexuels, l'invite à prendre un verre dans son studio en songeant déjà à une nouvelle aventure érotique quand, soudain, le marin sort un revolver. Le puissant cacique du marché de l'art péruvien découvre alors que Rubén Zevallos est le malheureux fiancé d'Alicia Zuniga, une jeune femme passionnée et fragile qui s'était donné la mort après l'échec de sa première exposition. Pendant de longs mois, Rubén a rêvé du moment où il allait enfin retrouver le responsable du suicide d'Alicia, le célèbre auteur de l'article intitulé " Jolis yeux, vilains tableaux " qui avait réduit à néant tous les espoirs de l'artiste. Sur une trame qui mêle subtilement le désir et l'exigence esthétique, le sens de l'honneur et le code de la bonne société, et qui joue également sur les registres de la peur et de la lâcheté, de la frustration et du sadisme, Mario Vargas Llosa nous offre ici une pièce de théâtre dense et bouleversante. Il fait de l'affrontement entre ces deux personnages un duel sans pitié et un violent réquisitoire contre le pouvoir de la critique dans le milieu de l'art contemporain.

05/2000

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Littérature française

Un père et manque

"Le moteur de ma voiture sonne l'heure du départ, la pluie redouble, le froid s'installe à l'extérieur et dans mon coeur. Après avoir rechargé mes batteries allée 24 place 12 je commence déjà à les utiliser. Merci papa. Je vais devoir revenir très vite". Je me souviens très précisément du jour où la photo avec mon père et moi portant mon short fétiche bleu ciel a été prise. C'était l'été et nous étions en promenade sur la grande corniche de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Le paysage était sublime et dans un virage nous nous sommes arrêtés pour faire une photo. J'avais 8 ans, nous n'étions que tous les trois, ma mère mon père et moi. On y voit la pudeur entre nous, une distance mais un sourire aussi. Pouvait-on imaginer que près de 50 ans plus tard, j'eus le besoin, l'envie presque maladive de lui rendre hommage, de le partager comme tout ce que j'aime, de le faire exister encore un peu avant que je ne disparaisse à mon tour et que ma plaie ne se referme avec moi ? Pouvait-il imaginer, lui, que 50 ans plus tard, il existerait encore dans mon quotidien, dans mes pensées ? Le petit garçon de 8 ans qui se tient fièrement et timidement à ses côtés pouvait-il savoir que 15 ans plus tard, un matin de printemps, il allait le perdre pour toujours ?

03/2020

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Science-fiction

Elements, le retour du ciel pourpre

Après huit années d'une guerre violente et terrible, les six grands protecteurs des nations, seules personnes du Grand Monde à maitriser les Eléments, décident de se sacrifier pour ramener la paix, laissant pourtant derrière eux, des registres dans lesquels sont inscrites les techniques pour devenir maître des Eléments. Leur sacrifice ne fut pas vain. Même si la nation des Glaces et les nations des Foudres n'y survécurent pas, les autres Nations : le Feu, la Terre, l'Eau et l'Air mirent en place un système politique impérial garantissant la paix et l'équilibre du Grand Monde. Un Empereur pour gouverner chaque nation, issu des protecteurs eux-mêmes, chacun ayant pour volonté de récupérer la maitrise de son élément. Quatre siècles plus tard, la paix est bien installée dans le Grand Monde. Raptar, Majesté Impériale issue de la nation de la Terre, a fait de l'amusement et des futilités de l'existence, sa priorité. A sa mort, une grande assemblée est convoquée pour élire le nouvel Empereur. Chaque protecteur de nation se doit d'être présent et d'impressionner les habitants de La Capitale. Mais alors que régnait partout la joie et l'allégresse, un évènement tragique fit de l'élection du nouvel Empereur le déclencheur d'une guerre impitoyable qu'allait se livrer les Nations pour retrouver la maitrise de leur élément, et ainsi devenir la Nation du Pouvoir.

06/2018

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Littérature française

La nuit tombe quand elle veut

"Il ne faut pas dire de mal de l'hôpital. Tous ceux qui ont écrit pour le faire avaient raison. Mais il est tard. Les hôpitaux de campagne disparaissent, ceux des villes n'ont plus assez de lits. Alors ils vous jettent dehors. La première fois on est entrés, avec Jean, avec facilité. Opération en vue, il était inscrit. Ca lui suffisait, à Jean, il ne demandait pas beaucoup. Il orientait tout son corps vers l'espoir. L'hôpital est une grande machine qui vous dit par ses bruits métalliques, ses silences, la précision des gestes de ses femmes blanches, qu'on n'est pas condamné à mort. Ici on vous soigne. C'est vers cela que Jean allait. Il pouvait encore marcher, plus précisément il donnait l'ordre de marcher à ce qu'il appelait ses jambes de ferraille. Un jour il a dit : c'est moi qui ai la meilleure place, dans la famille. Il nous fallait essayer d'être à la hauteur de cette phrase-là. On l'a fait. Les autres ? On ne se parle pas, entre visiteurs, on ne se touche pas, on se voit. Je les vois encore. Ils traversent le grand parking à ciel ouvert, glacé, ils marchent vers celle ou celui qu'ils aiment avec un sac plein de jus de fruits trop lourd, avec des journaux ou des fleurs, avec n'importe quoi dans les bras".

10/2011

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Littérature étrangère

La Méchanceté de la vie. Tableaux de Gammelkobing

Mais - et c'est en cela qu'on savait que le présent n'était plus le passé, comme aurait pu dire un moraliste - on n'allait plus à l'église, on ne donnait plus des quignons de pain beurrés, on ne payait plus son impôt et sa dîme, et on ne tricotait plus des pantalons et des gilets parce qu'on devait le faire, sous l'empire d'une irrépressible nécessité intérieure. Non : on le faisait parce que le voisin le faisait. La petite ville ressemblait à tous les vieux bourgs danois et, comme souvent dans ces petites villes de campagne, la plus grande piété régnait sur les nombreux ragots qui en pimentaient le quotidien. La Méchanceté de la vie, roman sautillant et drôle écrit en 1897, est le premier volet d'une saga satirique centrée sur la petite bourgade danoise de Gammelkobing, autrement dit en français, Triffoullis-les-Oies. Gammelkobing et ses petites gens, avec la méchanceté de la vie (incarnée par le douanier), avec la force des légendes locales et de la piété bornée, avec les discours lénifiants du pasteur, les diatribes naïves du professeur et le gâtisme du conseiller... Et tout ce qui fait les réjouissants tableaux de cette fable féroce, nous tend un miroir entre grotesque et réalisme. Gustav Wied, a délibérément choisi le parti de l'humour, et si la gravité n'est jamais absente du propos, il y a toujours l'espoir... L'espoir de transformer le quotidien en farce.

10/2004

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Sciences politiques

De l'abandon au mépris. Comment le PS a tourné le dos à la classe ouvrière

On se souvient peut-être de l'anecdote : Alors en campagne, François Mitterrand allait à la rencontre d'ouvriers qui demandaient à le tutoyer. Imperturbable, le futur président socialiste répondait à chacun : "Si vous voulez". La messe était-elle déjà dite ? Pas sûr. Bertrand Rothé tient la chronique de ce long divorce, dont aucun des deux conjoints n'est exempt de responsabilité. Son livre s'ouvre sur la victoire de la gauche en 1981, à laquelle 70 % des ouvriers avaient contribué, pour se terminer aujourd'hui, où le FN se targue d'être devenu le premier "parti ouvrier de France", ce qui est un mensonge, un de plus. Entre ces deux dates, le vieux couple se sera fâché, rabiboché, séparé encore, au fil de la désindustrialisation du pays, de l'effondrement du monde communiste, de l'arrivée de la "deuxième gauche", de la montée du chômage et de la conversion des socialistes à l'Europe et au libéralisme. La nomination de Pierre Bérégovoy au poste de Premier ministre constitue un autre temps fort de cette tumultueuse alliance, car cet ancien ouvrier (le seul à avoir jamais occupé Matignon) fut aussi le plus libéral des socialistes. L'affaire se terminera comme on sait. Quant à Lionel Jospin, qui expliquait aux ouvriers que l'Etat ne pouvait pas tout, il marque sans doute le passage de l'abandon au mépris. Un mépris aujourd'hui bien réciproque.

01/2013