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Élisabeth Badinter présidente

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Littérature française

La vie comme un livre. Mémoires d'un éditeur engagé

Un document passionnant sur l'édition et la vie intellectuelle des quarante dernières années Enfant de Mai 68, Olivier Bétourné entre aux Editions du Seuil en 1977 alors que la maison, toujours dirigée par ses fondateurs, vit la fin des temps héroïques : si l'ombre de Jean Cayrol plane encore sur le comité littéraire, d'autres personnalités, comme Philippe Sollers ou Denis Roche, s'imposent peu à peu rue Jacob tandis que François Wahl érige, à l'écart du comité, un monument unique dédié aux sciences humaines. Mais c'est auprès de Jacques Julliard, éditeur d'essais politiques, que le jeune homme, entré comme simple lecteur, apprend le métier. En 1984, à trente-trois ans, Olivier Bétourné devient le numéro 2 de la maison. A la suite du changement de direction, il quitte en 1992 la rue Jacob pour rejoindre Claude Durand chez Fayard. La réussite du tandem est spectaculaire avant de se briser, huit ans plus tard, sur la retentissante affaire Renaud Camus. Accueilli en 2006 chez Albin Michel comme directeur général, Bétourné y poursuit son travail d'éditeur tout en s'attachant à percer le secret d'une maison réputée pour son exceptionnel savoir-faire commercial. Il revient finalement au Seuil en 2009, invité par son nouveau propriétaire à prendre la barre d'un paquebot à la dérive, défi qu'il relève en quelques années, parvenant - grâce à l'embauche d'éditeurs de talent, aux succès commerciaux et au retour de la maison dans la course aux prix littéraires - à redonner son éclat à sa maison, celle de ses débuts, la seule où il se soit toujours senti chez lui. Voici le parcours intime et professionnel d'un homme pleinement engagé dans son temps et dans son métier. Le récit s'ouvre sur une évocation très personnelle de ses années de formation au sein d'une famille libre et peu banale. S'ensuit la chronique, rapportée sur le mode épique, de la traversée par gros temps de l'édition française de ces quarante dernières années, le narrateur multipliant anecdotes et portraits nourris par l'abondante documentation qu'il a constituée lui-même : lettres, notes, procès-verbaux de réunions, mémos en tous genres, etc. Ce livre fera date pour la façon si personnelle qu'a son auteur d'inviter le lecteur à pénétrer dans les coulisses d'un monde hanté par le secret, à comprendre l'enjeu des joutes intellectuelles du temps et à revivre les crises auxquelles il a lui-même été confronté. S'attardant à saisir la personnalité des éditeurs qu'il a côtoyés (Paul Flamand, Michel Chodkiewicz, Jérôme Lindon, François Maspero, Claude Cherki, Claude Durand, Francis Esménard, Richard Ducousset, Hervé de la Martinière...), des figures fondatrices de sa maison de coeur (Jacques Julliard, Jean Lacouture, Philippe Sollers, Denis Roche, François Wahl...), des écrivains devenus ses amis (de Julien Green à Viviane Forrester et François Bon), des grandes figures intellectuelles dont il aura été l'éditeur (de Pierre Bourdieu à Jacques Derrida en passant par Alain Touraine et Elisabeth Roudinesco), Olivier Bétourné prend un plaisir manifeste à mettre son expérience en scène, échecs et insuffisances compris. Comme une invitation à poursuivre aujourd'hui le combat au nom d'une certaine idée de l'édition et de la culture.

09/2020

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Art contemporain

À mains nues. Parcours de la collection du MAC VAL

A mains nues Parcours de la collection du MAC VAL 192 pages 160 reproductions Format : 21 x 17 cm Broché, dos toilé pailleté, cahiers à la japonaise Textes : Marie Darrieussecq, Romina de Novellis, Alexia Fabre, Agnès Gayraud, Caroline Honorien, Philippe Liotard, Mélanie Meffrer Rondeau, Claire Moulène, Mathieu Potte-Bonneville, Fabienne Radi, Anne-Lou Vicente, Marion Zilio Graphisme : Lisa Sturacci Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-13-0 Parution : 8 avril 2022 15 euros Après "Le vent se lève" , exposition de la collection incarnant les relations que l'humanité entretient avec la Terre, le MAC VAL poursuit son exploration de l'humain en se recentrant sur le corps, son langage, son pouvoir et sa puissance de réinvention, avec cette nouvelle exposition "A mains nues" . Inédites ou plus anciennes, les oeuvres évoquent la réinvention de soi, le futur qu'il nous appartient de créer, à mains nues. En cette expérience partagée de la pandémie, d'empêchement de l'autre, de son contact, du violent constat de notre fragilité corporelle et de notre statut de corps vivant, nous avons eu envie de nous projeter dans le futur et de l'envisager avec désir, élan et espoir. Les oeuvres ici réunies racontent d'une part la corporéité et son langage, les fluides vitaux, les membres, dont les mains, qui incarnent la question de la réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en oeuvre par les artistes pour engager cette réinvention, douce, déterminée ou plus guerrière. Ont ainsi été composés des ensembles d'artistes particulièrement chers au musée et qui incarnent ces sujets : Annette Messager, Jena-Luc Blanc, Esther Ferrer, Gaëlle Choisne, Jean-Luc Verna, Nina Childress, Kapwani Kiwanga, Edi Dubien, Romina de Novellis, parmi d'autres... L'adresse à l'autre, à son regard comme à son corps, est au coeur des oeuvres, à travers la fabrication de sa propre image, portraits ou autoportraits qui résonnent ainsi avec les phénomènes historiques et contemporains de l'invention de soi, questionnant la distance au réel. Un réel souvent contredit, transformé par des artifices, maquillage, chorégraphie, tatouages, mises en scène... Il est avant tout question des langages des corps, de ce qu'ils peuvent dire, faire, enveloppe fragile, unique (? ), malléable, signifiante de l'âme qu'ils habillent et qui les habitent. Pour nous accompagner dans cet ouvrage, exclusivement illustré de photographies de ce nouvel accro- chage, nous avons invité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin de l'ouvrir à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 12 mars 2022. Avec les oeuvres de Boris Achour, Pierre Ardouvin, Bianca Argimón, Kader Attia, Elisabeth Ballet, Eric Baudart, Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Mathilde Denize, Romina de Novellis, Angela Detanico ? /? Rafael Lain, Mario d'Souza, Edi Dubien, Mimosa Echard, Eléonore False, Sylvie Fanchon, Valérie Favre, Esther Ferrer, Nicolas Floc'h, Mark Geffriaud, Shilpa Gupta, Kapwani Kiwanga, Thierry Kuntzel, Emmanuel Lagarrigue, Ange Leccia, Natacha Lesueur, Annette Messager, Marlène Mocquet, Charlotte Moth, Frédéric Nauczyciel, Melik Ohanian, Bruno Perramant, Françoise Pétrovitch, Abraham Poincheval, Laure Prouvost, Judit Reigl, Jean-Luc Verna, Catherine Viollet, We Are The Painters...

04/2022

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Récits de voyage

De Saumur à Madagascar. Des coulisses obscures du PCF au grand soleil de l'Ile rouge

Embarquez à Marseille avec Guy sur le Pierre Loti. Destination Madagascar, l'Ile rouge de l'océan Indien. Un récit qui, longeant l'Afrique, vous transporte et passe du cocasse au tragique, du réalisme au poétique. En route vous rencontrez de simples gens et des personnages connus : deux Georges : Pompidou et Marchais. Deux présidents de la République malgache : Tsiranana et Ratsiraka. Un poète de la NRF : Robert Mallet. L'historien et homme politique malgache Charles Ravoajanahary que Ratsiraka fera torturer. Avec toujours en toile de fond : la sale guerre d'Algérie, pendant laquelle Guy n'est pas resté neutre. D'où - en début de roman - ce premier voyage, dans les coulisses du PCF. Deux lycées : à Saumur avec son Cadre noir, à Paris avec les menaces de l'OAS. Mais également de courageux militants pacifistes harcelés sans relâche par les sbires staliniens qui, en 1954, ont voté pour le départ du contingent en Algérie. Guy refuse d'obéir aux apparatchiks et poursuit son chemin d'idéaliste invétéré mais lucide. A peine arrivé à Tananarive pour y enseigner, un ordre parvient du cabinet de Pompidou : renvoyer immédiatement en France cet enseignant indésirable. L'intelligent courage d'un recteur, Michel-Henri Fabre, fait échec à la décision. Pour Madagascar Guy a le coup de foudre et n'accepte pas le mépris colonial. Sa passion pour la Grande lie, il vous la fera peut-être partager en évoquant - grâce à ce regard d'en bas et photos à l'appui - cultivateurs et citadins de tous âges, devins, guérisseurs et marchands. Sans oublier les colons, les animaux et les superbes paysages. En dépit d'obstacles inattendus, il va œuvrer pour Madagascar qu'il continue de considérer comme une seconde patrie. Mission accomplie, il revient en France où l'attendent de nouvelles aventures. Un cahier couleur de 48 pages illustre ce récit au style pétillant et plein d'imprévus grâce aux photographies prises par l'auteur et ses amis, Robert Mallet et Gaston Maufay. Avec quelques aperçus sur l'univers malgache si attachant.

12/2005

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Littérature française

Les sandales blanches

Paire une carrière de mezzo-soprano qui vous porte à la présidence Du jury de présélection de l'Eurovision, voilà qui n'est déjà pas à la portée De tout le monde. Mais connaître un tel succès quand on est né dans un bidonville à Nanterre, voilà qui est proprement stupéfiant, tant on imagine nombreux et dissuasifs les obstacles à surmonter. C'est peu dire, en effet, que rien ne prédestinait Malika Bellaribi à suivre ce parcours exceptionnel. Née dans ce "quart-monde" à la périphérie de Paris dénoncé par l'abbé Pierre, grandie tant bien que mal dans une famille nombreuse aux parents indifférents, Malika est victime d'un très grave accident qui la force à passer des années à l'hôpital et en rééducation dès sa plus tendre enfance. Mais à quelque chose ce malheur est bon. Loin de son univers familial, soignée par des religieuses bienveillantes, Malika se trouve, et découvre la musique: celle des chants religieux qui emplissent, chaque dimanche, la chapelle de l'hôpital. La musique: c'est, la petite fille le sent, la voie du salut et du bonheur. Il lui faudra endurer encore bien des humiliations et des vicissitudes, y compris une tentative de mariage forcé en Algérie, avant d'oser défier les règles de sa communauté. Elle décidera de choisir librement sa vie, son amour, et sa religion. Mais la réussite de Malika ne se borne pas à cette prouesse déjà exemplaire. A peine son nom commence-t-il à être connu qu'elle songe à faire profiter les autres de ce qu'elle a appris et à partager la joie que lui procure le chant lyrique. Elle crée en banlieue des ateliers de chant qui s'appuient sur une pédagogie utilisant la mémoire corporelle, les cinq sens, la créativité des jeunes, les relations affectives, les règles de groupe, les tabous... Malika n'a pas oublié d'où elle venait

10/2008

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Policiers

L'inquisiteur

Geiger a un don : il décèle le mensonge au moment où il l’entend, et dans son métier – « la recherche d’informations » comme l’appellent ceux qui la pratiquent –, ce don est précieux. Ses clients, riches et impitoyables, sont les multinationales, les agents du gouvernement ou la Mafia. Les méthodes de cet expert dans l’art d’interroger vont de l’agression brutale à la manipulation psychologique complexe, et il arrive toujours à ses fins. Il fait rarement couler le sang mais sait amener ses victimes au point où la souffrance s’efface devant la peur. Être un professionnel de la torture ne l’empêche pas cependant d’avoir un strict code de conduite et il refuse de faire son travail sur des enfants, des vieillards ou des infirmes qui seraient incapables de supporter la question. La vie de l’Inquisiteur bascule le jour où un client veut faire passer aux aveux Ezra, un jeune garçon de douze ans. Sans réfléchir aux conséquences, Geiger l’arrache aux griffes de son ravisseur et met alors le doigt dans un engrenage qui va faire voler sa vie en morceaux. En compagnie de son partenaire Harry, de sa sœur psychotique Lily et d’Ezra, Geiger entame une course poursuite au cours de laquelle de brûlants secrets politiques et personnels éclatent au grand jour. Au cœur de l’intrigue, des DVD au contenu explosif : la torture contre les terroristes sous la présidence de Bush. Mais, au cours de ce périple, Geiger parcourt aussi le chemin douloureux qui lui fait recouvrer la mémoire. Cet homme dont le passé est une page blanche, cet homme sans prénom, ce misanthrope à la vie verrouillée et strictement réglée, ne savait pas qu’en prenant en charge Ezra, il allait faire table rase de sa vie actuelle et retrouver la trace des événements traumatisants de sa propre enfance. Qu’il allait enfin accéder à l’identité et à l’humanité.

01/2013

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Histoire internationale

L'Effroyable Imposture et Le Pentagate. Les deux livres cultes réunis en un seul ouvrage

Lorsqu’il parut en mars 2002, L’Effroyable Imposture fit l’effet d’une bombe. Premier ouvrage sur les attentats du 11-Septembre remettant en cause la version officielle, qui pointait la responsabilité de ben Laden et d’al-Qaïda, il a atteint une très vaste audience partout dans le monde. Le nombre de traductions en langues étrangères indique bien en effet que son succès ne s’est pas limité au seul monde arabe, comme les médias en France ont tenté de le faire croire… Ostracisé, ridiculisé, voire démonisé par l’ensemble de la presse hexagonale, Thierry MEYSSAN n’a plus été invité à s’exprimer sur quelque sujet que ce soit dans notre pays. Pourtant, d’innombrables personnalités de par le monde l’ont écouté et sont convaincues que ses analyses sont bien plus proches de la vérité que ne l’est le récit officiel. Il est impossible de dresser la liste complète des hommes d’influence qui ont développé un discours reprenant tout ou partie des « thèses » du politologue français. Des hommes politiques (députés, sénateurs, ministres et jusqu’à des chefs d’État) ont publiquement soutenu ses idées sur le 11-Septembre : les présidents Hugo Chavez, Fidel Castro, Mahmoud Ahmadinejad, entre autres. Moins connu est le fait que le conseiller Fujita a repris par deux fois les points mis en avant par l’auteur dans l’enceinte du sénat japonais, dans le cadre du débat sur le soutien de son pays à la guerre en Afghanistan ; M. Fujita n’est pas membre d’une formation politique marginale puisqu’il appartient au parti démocrate japonais, au pouvoir depuis les élections législatives en 2009. Ces deux livres réunis en un seul ouvrage ne se résument pas à la question de savoir ce qui a frappé le Pentagone : bien plus riches, ils décryptent la politique étrangère états-unienne de la « guerre contre la terreur », qui continue, affublée d’un nouveau nom, sous l’administration Obama. Vous aussi, comprenez maintenant, avec le recul, le dessous des cartes d’une imposture effroyable aux dimensions planétaires…

05/2010

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Cinéma

Télévisions

Que reste-t-il de la télévision lorsqu'on l'a quittée après plusieurs années passées à diriger les programmes des cinq chaînes de France Télévisions ? Il reste un récit à base d'anecdotes qui dessinent un monde tantôt familier, tantôt étranger. Un monde qui fabrique des programmes qui nous informent, nous divertissent, ou nous cultivent plus de trois heures et demi par jour. Un monde qui a façonné notre société mais qui semble, aujourd'hui, vaciller et vivre dans la répétition caricaturale de ce qu'il a été. Un grand groupe de télévision, à fortiori publique, est une cour où la violence de la politique s'exerce, parfois, au service du dérisoire. Diriger les programmes de France Télévisions, c'est vivre la charge narcissique du bal des égos, l'intervention désordonnée des politiques, la fragilité des artistes, la folie douce de certains animateurs, les manoeuvres des producteurs, les guerres concurrentielles, la nature éphémère du rôle de dirigeant, la campagne pour la présidence du groupe. Toutes scènes, qui, finalement, contribuent à la construction et la compréhension du système télévisuel. Que reste-t-il de la télévision quand les nouveaux écrans connectés nous amènent ses images à l'endroit et au moment où nous le souhaitons ? Lorsque de grands groupes mondiaux contournent les chaînes pour mieux satisfaire nos nouveaux et compulsifs besoins de programmes ? Quand des adolescents armés d'une simple caméra numérique regroupent des millions de fan pour chacune de leurs vidéos postées sur les réseaux ? Quand les enfants les plus jeunes autrefois fascinés se détournent du poste ? Il reste l'avis de décès, non pas de la télévision, mais de ce qu'elle a été. Au profit d'un monde impossible à délimiter et donc à définir, où l'omniprésence des images animées, curieusement, marque la fin de règne du système télévisuel. Télévisions est un récit personnel qui mêle témoignage et analyse. Raconter la télévision permet de comprendre ce qu'elle n'est plus, et laisse deviner ce qu'elle sera.

10/2016

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Beaux arts

Le regard de l'histoire. L'émergence et l'évolution de la notion de patrimoine au cours du XXe siècle en France

Ces douzièmes Entretiens du Patrimoine qui se sont tenus en novembre 2001 au Cirque d'Hiver, sous la présidence de Henry Rousso, retracent l'évolution en France de la notion de patrimoine tout au long du XXe siècle, avec une attention particulière portée à la période qui s'étend des années 1960 à aujourd'hui et dont les principales caractéristiques sont l'invention, l'apogée et la banalisation des politiques culturelles. Par une mise à distance que permet le regard de l'histoire, ces rencontres examinent sous un angle critique les pratiques patrimoniales qui, dans un passé récent, ont pu être suspectées notamment de participer aux abus de la mémoire. Il s'agit donc de replacer cette évolution dans la moyenne durée du siècle, en l'inscrivant dans un cadre conceptuel plus général : celui d'une interrogation sur les changements de " régime d'historicité ", c'est-à-dire des modalités politiques, culturelles, sociales ou autres par lesquelles une société laisse entrevoir la nature singulière de son rapport avec le passé en même temps que sa propre perception de son présent et de son futur. Deux phénomènes contraires et complémentaires retiennent l'attention d'un côté la manière dont une société opère la mise au présent du passé, de l'autre la façon dont s'opère la " mise en histoire " progressive du présent. Ces questions sont indispensables pour saisir les débats sur les meilleurs moyens de parler du passé avec les images, les techniques, les mots d'aujourd'hui, et les discussions ou controverses sur les réalisations du temps présent qui doivent ou non passer à la postérité. Cette approche dialectique est l'occasion d'offrir un regard ouvert sur l'histoire des usages du passé dans la France contemporaine. Conçues en 1988 pour débattre de questions techniques et doctrinales, ces rencontres sont devenues le lieu d'une réflexion sur la place et le rôle du patrimoine dans notre société en révélant d'autres types d'approche et de nouveaux axes de recherche.

11/2003

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Science-fiction

50% sauvages Tome 2 : La Révolte de la Communauté

2053. La Médiation entre la Communauté, cette association mondiale détentrice de 50% des terres planétaires, et les Nations Civiles qui exploitent l'autre moitié, a échoué. Amno, porte-parole unique et désigné par la Communauté, vient de vivre trois années au coeur des plus hautes instances du monde Civil. Après avoir sombré lui-même dans toute la corruption de l'esprit qu'un tel mode de vie est capable d'engendrer, il en est ressorti plus déterminé que jamais, mais en grand danger. L'attentat du siège de l'ONC à New York, dont il est accusé, l'a poussé à fuir au plus vite les Etats-Unis pour l'Islande, avec l'aide de son ami et protecteur, l'agent Edward Black. Sa famille s'en retrouve cependant tout aussi divisée que ne l'est le monde ; Yin étant restée à la présidence de l'ONC, et Mélisande et Hélios ayant été expulsés vers Green Scarf. Plus conscient que jamais des enjeux, Amno doit rejoindre ses enfants, la Communauté, et son milliard de partisans, car le Consortium et l'ONC comptent assurément mettre à exécution leur plan de récupération des Terres Sauvages et de ses riches ressources naturelles. Le dialogue étant rompu, et la tension entre les deux mondes à son apogée, une révolte gronde. Les mystères derrière Amno, Athéna, Sakina et tout le potentiel humain de la Communauté se révèlent à tous, par nécessité. LES MOTS DES LECTEURS ET LECTRICES DU LIVRE 1 : "Juste parfait. J'ai tout simplement adoré ! J'étais plongé dedans ! Absorbant ! " "A lire vraiment, indispensable ! " ... "Cet auteur est incroyablement bon". "Un livre à lire et à relire ! " ... "Dévoré du début à la fin ! " "Livre lu en famille : le père, la mère, l'ado... Satisfaisant à 100%" "A quand le film ? Un roman passionnant. ". . "Je postule pour être actrice dans le futur film tiré de ce chef-d'oeuvre".

11/2019

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Ouvrages généraux

Décrire la Terre, écrire le Monde. Le livre du bicentenaire de la Société de Géographie 1821-2021

A quoi sert la Géographie ? Fondée le 15 décembre 1821 par 217 personnalités dont beaucoup ont participé à l'expédition d'Egypte de Bonaparte, la Société de Géographie souhaite " concourir aux progrès de la géographie " grâce à des membres très divers qui forment une assemblée de diplomates, marins, militaires, politiques et savants. Parmi eux Gay-Lussac, Cuvier, les frères Champollion, Chateaubriand, Dumont d'Urville, Freycinet, le prince héritier Christian Frédéric du Danemark, et Humboldt, considéré comme l'un des plus grands géographes de tous les temps. Tout au long du XIXe siècle la Société rayonne grâce aux explorations qu'elle organise et subventionne sur tous les continents et sur océans, aux expositions universelles organisées à Paris auxquelles elle contribue et à la réputation de ses présidents comme Ferdinand de Lesseps ou de ses membres tels Jules Verne, Alexandra David-Néel, le Prince Albert Ier de Monaco ou Charcot et André Gide au début du XXe siècle. Le bilan de la Société raconté dans ces pages par Jacques Gonzales, actuel secrétaire général de l'institution, est extrêmement riche. Elle a participé à la constitution d'une cartographie quasi complète des continents, des mondes sous-marins et souterrains et dispose de collections de documents iconographiques exceptionnels aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. Près de 300 documents sont ici présentés, témoignages de cette volonté de décrire la Terre et d'écrire le Monde. Grâce à son action de pédagogie et de diffusion de la connaissance, la Société de Géographie, qui fête son bicentenaire en 2021, reste un acteur majeur aujourd'hui encore. En effet, les géographes peuvent éclairer de leur savoir les débats sur l'évolution de l'environnement, sur le devenir des pôles, sur l'avenir démographique de la planète, sur les solutions à envisager en matière de ressources énergétiques. La pensée géographique n'est pas en voie d'extinction et elle doit faire encore rêver. C'est ce feu qui animera la Société de Géographie pour encore longtemps.

11/2021

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Histoire des idées politiques

URSS, de l'idéologie à la crise finale. Le socialisme soviétique, trahi par l'ordinateur ?

L'idéologie a un rôle clé dans la société soviétique, dans la mesure où elle justifie la domination du Parti-Etat et de son objectif suprême, hérité de la révolution d'Octobre 1917 : la construction du communisme, phase ultime du développement social. De la réalisation de l'objectif octobriste dépend la légitimité du régime soviétique. Dans l'optique d'une progression rapide vers le communisme démontrant la supériorité du Parti, l'accélération de la croissance devient une nécessité politique. L'Economie centralement planifiée est née de cette exigence historique. Via le plan quinquennal, elle suppose une centralisation totale pour concentrer les efforts du peuple soviétique sur les objectifs du PCUS. Selon un principe de soumission hiérarchique, le fonctionnement de l'ECP s'appuie sur une pression constante du Parti sur les agents soumis à ses directives. A partir des années 1970, la complexification de l'économie rend cette centralisation impossible car, dépassé par le volume d'informations à traiter, le Parti devient " aveugle " : le système lui échappe. S'opposant à l'emprise du Parti et à toute réforme menaçant ses intérêts, l'hostilité du contrepouvoir ministériel va aggraver la perte de contrôle de ce dernier sur les agents. Dès lors, l'économie soviétique n'est plus guidée par le plan et entre en trajectoire instable, idéologiquement dangereuse. Amorce d'une crise finale. En permettant une gestion mathématique optimale, l'ordinateur semble alors la seule solution pour éviter la saturation informationnelle et sauver le plan soviétique de la "maudite échelle". Or, en favorisant le pluralisme de l'information, l'ordinateur menace le monopole du Parti. En brisant le pouvoir sclérosant de la Nomenklatura et des bureaucraties ministérielles, l'ultime tentative réformatrice de Gorbatchev – Perestroïka – de créer un "socialisme à visage humain" sera impuissante face à une mort programmée, actée par sa démission de la présidence de l'URSS, le 25 décembre 1991. Fin d'un rêve, un peu fou.

08/2021

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Histoire internationale

La reine Nzingha et l'Angola au XVIIe siècle

Avec courage, une détermination et une intelligence hors du commun, Nzingha, reine d’Angola au XVIIe siècle (1582-1663), s’efforça de repousser les Portugais qui voulaient envahir son royaume. Trop peu connue en Occident, la personnalité de la souveraine est devenue pour les Africains une incontournable héroïne, symbole de la résistance aux oppressions coloniales. L’ouvrage relate cette épopée fondatrice de l’identité angolaise qui n’a rien à envier à la chevauchée de Jeanne d’Arc et fait la lumière sur la personnalité d’une femme qui sut montrer toutes les qualités d’un chef d’Etat dans l’une des guerres les plus dures que connut l’histoire du continent. Les missionnaires, témoins de ce premier conflit colonial, en font le récit en présentant les Africains comme relégués dans les ténèbres de la barbarie. Au prisme de la culture chrétienne de l’époque, ils décrivent les Angolais comme des cannibales gorgés de chair humaine et de sang, véritables disciples de Satan qui aurait installé son empire au coeur de leur royaume. Si le chrétien du XVIIe siècle pouvait encore placer le Paradis terrestre, perdu par Adam, aux limites du monde asiatique, le discours théologique, lui, indiquait son symétrique infernal en Afrique. Ces premiers récits initient une longue série de discours racistes qui vont perdurer jusqu’au début du XXIe siècle. Dans cette trajectoire, l’auteur dénonce les contre-sens toujours véhiculés par le pessimisme de bon nombre de nos contemporains sur un continent qui, bien au contraire, est porteur de vastes espoirs. Jean-Michel Deveau, professeur honoraire à l’université de Nice, membre du Centre international de recherche sur les esclavages (CIRESC) à l’EHESS, est spécialiste d’histoire de l’esclavage et d’histoire coloniale. Il a assuré pendant dix ans à l’UNESCO la vice-présidence du comité scientifique la Route de l’Esclavage et est membre fondateur du Comité international d’experts de l’UNESCO relatif au projet éducatif sur la traite négrière.

01/2015

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Histoire internationale

Dans le vent violent de l'Histoire. Parcours d'un enfant de la révolution hongroise

Ce récit est l'itinéraire d'un enfant du Danube qui, entre 1932 et 2010, traversa divers moments de l'Histoire : de la Hongrie féodale d'avant-guerre au régime fasciste allié à l'Allemagne nazie, de l'occupation allemande et la liquidation des Juifs au siège de Budapest, de l'arrivée des Russes à l'instauration, en 1945, d'une "démocratie populaire" totalitaire. Jeunesse difficile où l'adolescent, pénalisé par ses origines bourgeoises, se voit refuser l'accès à l'Université et devient manoeuvre puis ouvrier. Un quotidien alors fait de grisaille, de propagande, de frustrations et de rêves de liberté. En octobre 1956, Budapest soudain s'insurge. Zoltan participe aux combats et à l'espoir démocratique. Mais le 3 novembre, l'armée russe entre dans la capitale et écrase la révolution. Zoltan et quelques-uns de ses amis réussissent à franchir la frontière autrichienne et se retrouvent à l'Ouest. Arrivé en Belgique, il s'inscrit à la faculté de Médecine de Louvain, tout en travaillant pour subsister. Passionné par la psychanalyse depuis son enfance, il obtiendra une licence de psychologie. Après un séjour au Congo comme professeur pour l'UNESCO, il rejoint l'Ecole belge de Psychanalyse et se lie avec Jacques Schotte, René Micha, Octave Mannoni, Jean Oury ou Félix Guattari, avec lesquels il travaillera sur le projet du Snark, institution thérapeutique non répressive accueillant des adolescents difficiles. Il s'intéresse à Jacques Lacan qu'il rencontre à maintes reprises, et crée, en 1984, avec des amis, le Questionnement psychanalytique. Récit d'une vie, d'un combat incessant, d'une revanche, mais aussi histoire d'une désillusion que ne tempérera pas, en 1995, la remise, par son pays, de la médaille des Héros ; en effet, Zoltan découvrira que deux de ses plus proches amis, travaillant pour la police secrète hongroise, l'avaient surveillé de 1960 à 1989. Défenseur acharné de l'Europe et de la démocratie, il meurt à Bruxelles le 13 décembre 2010, à l'aube de la présidence hongroise.

05/2011

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Histoire de France

De la Ve République au néoféodalisme

La société française est en crise. Les grands repères sont brouillés. Le poids de l'Etat n'a jamais été aussi lourd et son autorité jamais aussi faible. Des pans entiers de souveraineté ont été transférés à des fonctionnaires autocrates. Sur les décombres de la nation, le féodalisme, modèle de société que l'on pensait appartenir au passé, refait surface. À maintes reprises, dans ses heures les plus sombres, la France a tenté de renouer avec ce mode de gouvernance. Au cours des XIXe et XXe siècles, les tentatives pour restaurer l'ordre ancien ont échoué, l'Etat étant suffisamment fort pour les contrer. Après l'épisode vichyste et les errements de la IVe République, la guerre du Vietnam, la crise algérienne... le Général de Gaulle était parvenu à faire croire à une restauration de l'Etat. Les événements de Mai 68 ont sonné le glas de ces illusions. Le Général parti, les vieilles tendances néo-féodales reprenaient le dessus et sous la longue présidence de François Mitterrand, le processus de décomposition de la nation et de l'Etat, amorcé dès la Ve République, connaîtra une formidable accélération. Sous les habits de la modernité, les grandes seigneuries triomphent : technocrates à la tête des administrations, barons des entreprises du CAC 40, princes des médias, rivalisent face à un pouvoir d'Etat devenu moribond, si ce n'est complice. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie sont les grandes victimes d'un pouvoir émietté incarné par la bureaucratie, les associations caritatives et les nouveaux " évêques verts " chargés du salut de nos âmes... La tentation pour le néo-féodalisme semble l'emporter sur une République vacillante : renversement des valeurs, retour des corporations, remplacement de la " sécurité sociale " par la " charité sociale ", ghettoïsation des banlieues, victimisation de leurs habitants, réveil du corporatisme, du fanatisme et du sentiment de culpabilité chez les Français... l'auteur met en garde contre les effets à long terme de ce néo-féodalisme sur l'Etat, la Nation et les valeurs démocratiques.

09/2011

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Histoire de France

L'ambition et le remords. Les socialistes français et le pouvoir (1905-2005)

Le Parti socialiste français a dirigé pour la première fois un gouvernement il y a près de soixante-dix ans. Il a exercé le pouvoir sous trois républiques et il est devenu, plus encore sous le régime actuel que sous le précédent, un parti du système, parvenant enfin, pendant trois législatures, à diriger ce " gouvernement parfaitement normal de la nation tout entière " que Gaston Defferre appelait jadis de ses vœux. C'est sous ces couleurs que François Mitterrand a conquis la présidence de la République et il est l'un des deux seuls partis français à pouvoir espérer raisonnablement gagner à nouveau cette élection dans un avenir prévisible. Pourtant, paradoxalement, ce parti n'a jamais assumé aisément son action gouvernementale. Il s'est généralement senti soulagé quand il est retourné dans l'opposition, s'accusant lui-même, ou ceux qui avaient gouverné en son nom, d'avoir trahi ses objectifs et son projet, bref, de n'avoir pas conduit une véritable politique de gauche. Après chaque défaite, envahi par le doute, il a recherché dans son identité originelle les ressources nécessaires à l'élaboration d'un projet authentiquement socialiste. Sa vocation gouvernementale, qui paraît établie, ne lui apparaît pas à l'évidence comme le résultat et la preuve de ses succès. Au contraire, elle suscite chez lui méfiance et suspicion. L'exercice du pouvoir ne le satisfait pas, ne lui suffit pas. Il veut autre chose. Comme le remarquait Léon Blum, il veut accomplir des réformes qui laissent " une trace éblouissante ". D'où ses déceptions répétées et son intention, réitérée régulièrement, de mener, la fois suivante, une action enfin résolument transformatrice. Chaque cycle de pouvoir débute ainsi par la réaffirmation de la doctrine, puis, une fois au pouvoir, par un malaise croissant débouchant sur une critique de l'action gouvernementale, des désillusions et l'appel à un retour aux sources avec la réaffirmation d'une volonté de " rupture ".

10/2005

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Géographie

Nouvelle géopolitique des régions françaises

En deux décennies la France a considérablement changé, et ce sont ces changements que les auteurs ont analysés selon une approche géopolitique. Sur le plan de l'organisation politique et administrative, la mise en place de la régionalisation a profondément fait évoluer les rapports de pouvoirs entre les différentes collectivités territoriales, communes et départements, en bien comme en mal selon les situations. Quoi qu'il en soit, il aura fallu à peine moins de vingt ans pour que ce nouveau territoire de pouvoir s'installe dans le paysage politique français. Si, à leurs débuts, les élections régionales ont été des lots de consolation pour les candidats évincés des élections législatives, ce n'est plus aussi fréquemment le cas. De plus, l'accroissement des compétences octroyées à chaque niveau de pouvoir a entraîné celui de la responsabilité des élus et aussi parfois leurs rivalités. Les lois de décentralisation n'ont en aucune façon affaibli les pouvoirs des communes et des départements au profit des régions, bien au contraire. Ce sont les champs de compétences de chacun d'eux qui furent accrus sans que puisse s'exercer la moindre hiérarchie du département sur la commune et de la région sur le département. Les conseils généraux des départements sont d'ailleurs très loin d'être les perdants de la décentralisation (on peut même se demander si, du fait de l'accroissement de leur champ de compétences, ils ne sont pas devenus plus puissants encore depuis la régionalisation). A cela il faut ajouter de nouveaux territoires de gestion des affaires locales que sont les différentes intercommunalités, et qui sont loin de n'être que des territoires où se règlent des questions techniques (logements, déchets, secours, etc.) ; ce sont aussi des lieux de pouvoirs, ainsi qu'en témoigne le choix de grands maires qui, pour cause de cumul de mandats, choisissent la présidence de l'intercommunalité et laissent le fauteuil de maire à un adjoint choisi avec soin. B. G.

06/2005

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Actualité et médias

La Révolution arabe. Dix leçons sur le soulèvement démocratique

     Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n’est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d’être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles. Ce livre représente la première tentative d’interprétation de ce bouleversement historique et s’efforce d’en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues.      Non, l’islam n’est pas le facteur systématique d’explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l’alternative à la démocratie n’est plus la dictature, c’est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s’affirme une forme très avancée d’autodiscipline citoyenne. Non, il n’y aura pas d’effet domino, ni d’entraînement mécanique d’un pays à l’autre.      Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l’État moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu’au début d’une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l’Égypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes.Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po (Paris), a aussi enseigné dans les universités de Columbia (New York) et de Georgetown (Washington). Historien et arabisant, il est notamment l’auteur, chez Fayard, de L’Apocalypse dans l’Islam (grand prix des Rendez-vous de l’Histoire de Blois en 2008) et de Les Neuf Vies d’Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.

09/2011

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Philosophie

Le parjure et le pardon. Volume 2, Séminaire (1998-1999)

Jacques Derrida poursuit dans le second volume de son séminaire sa réflexion sur l'inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l'excuse, l'amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède les modalités du " comprendre ", de la mémoire et de l'oubli, d'un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une " violente tempête ", l'histoire, le droit et le politique. Inconditionnel, le pardon fait l'épreuve de l'impossible : c'est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l'écart de tout échange et de toute transaction. Se déplaçant du contexte européen d'après-guerre à l'Afrique du Sud et aux Etats-Unis, la dimension politique du pardon prend, au cours de cette seconde année du séminaire, un relief particulier alors que Jacques Derrida analyse la théâtralité des scènes de repentance en faisant comparaître successivement Hegel, Nelson Mandela, Desmond Tutu et Bill Clinton - sans oublier la portée singulière de la parole des femmes. La trajectoire esquissée en 1998-1999 passe ainsi par la lecture de La Cité de Dieu de saint Augustin, des textes de Hegel sur le pardon, de certaines Lectures talmudiques de Levinas, de différents écrits de Mandela et de Tutu au sujet de la Commission Vérité et Réconciliation, notamment, ainsi que par l'analyse de scènes d'actualité - d'aveu ou de repentir - telles qu'elles se sont multipliées dans l'espace public, en France, en Afrique du Sud, au Chili et aux Etats-Unis, en particulier sous la présidence de Bill Clinton au sujet de l'esclavage, de la politique américaine en Amérique latine, ou encore du " Monicagate ". Le texte de ce séminaire a été établi par Ginette Michaud, Nicholas Cotton et Rodrigo Therezo.

11/2020

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Sociologie

De mémoire d'éléphant

" A jouer, pour ce livre, le rôle du chroniqueur, je m'aperçois que j'ai toujours aimé cette place : spectateur de ma vie, témoin en même temps qu'acteur et gardant une certaine distance par rapport aux personnages que j'interprétais, comme à ceux que je rencontrais. Est-ce d'avoir souvent pris le risque de m'exposer en première ligne, d'être incompris, voire rejeté ? J'ai pris de plus en plus goût au bonheur. Sans passer d'Epictète à Epicure, car je n'ai jamais été un ascète, je me suis rallié progressivement aux plaisirs de la vie. Trahison des rêves de ma jeunesse ? Je me le demande parfois. Il est certain que le tranchant de mes convictions s'est émoussé peu à peu au contact du réel [...]. J'ai traversé des moments de total isolement, et d'autres où j'étais très entouré, des moments de doute, et d'autres où j'étais trop sûr de moi, des moments de courage, coupés d'instants de lâcheté ou de résignation. Et j'ai probablement une nature double, deux visages, entre lesquels j'oscille, soutenant l'un par l'autre, agissant d'instinct... " A travers les Mémoires d'Hervé Bourges, c'est un demi-siècle d'histoire de la France que l'on revit, de " Témoignage chrétien " à l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, de l'Algérie à l'Afrique, de Radio France Internationale à TF1 puis France 2 et France 3, de l'UNESCO au CSA. On comprend mieux, à lire ces rencontres et ces souvenirs, ces portraits des leaders algériens et des présidents africains, des compagnons de la première heure et des complices de toujours, des inconnus et des illustres, la trajectoire atypique d'un homme né dans une famille catholique traditionnelle de Bretagne et que ses convictions ont peu à peu affranchi des certitudes de son milieu d'origine.

10/2000

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Religion

ACTES DE LA CONFERENCE DE CARTHAGE EN 411. Tome 1, Introduction générale

En mai 411, près de six cents évêques, pour moitié catholiques, pour moitié donatistes, s'affrontèrent à la Conférence de Carthage sous la présidence d'un représentant impérial. Les actes de 411 sont une mosaïque de pièces d'origines diverses qui furent jointes aux procès-verbaux sténographiés. La crise donatiste est un moment bien connu de l'histoire de l'Eglise ancienne en Occident et la conférence tenue à Carthage en 411 qui mit, au moins officiellement, un terme à l'affaire, est aussi un événement connu dont on possède les Actes transmis par deux manuscrits qui n'ont jamais été traduits. Les rendre dans un texte aussi fidèle que possible et en donner une version française, telle est la tâche que s'est assignée Serge Lancel. Les deux volumes suivants (SC 195 et SC 224) contiennent les Actes eux-mêmes et le tome IV (SC 373) les notes complémentaires, les tables et les cartes. L'introduction générale traite avec une attention précise de tout ce qu'il faut savoir pour aborder le texte des documents de la Conférence. Trois chapitres sont d'ordre historique. Le premier rappelle tous les antécédents de la querelle qui culmina dans la Conférence de 411 et le déroulement de celle-ci qui fait invinciblement penser aux débats les moins exaltants de certaines assemblées parlementaires ; du deuxième chapitre, on retiendra la difficulté de dégager des documents une majorité certaine en faveur d'une des deux parties et de se faire une idée précise sur l'importance relative des deux Eglises rivales ; le troisième chapitre est fait d'une série de portraits des protagonistes de l'action ; tous sont bien vivants mais celui de Saint Augustin a un relief particulier. Suivent deux chapitres philologiques : le quatrième étudie avec attention la langue des documents et la situe dans l'évolution du latin. Le cinquième traite de l'histoire du texte ; il la reconstitue depuis les sténogrammes jusqu'à nos manuscrits (le " Parisinus 1546 " du IXe siècle, le " Gratianopolitanus 152 " du XIIIe) et jusqu'aux éditions.

10/1972

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Histoire internationale

Histoire des Apaches. La fantastique épopée du peuple de Géronimo (1520-1981)

Pour la première fois de ce côté-ci de l'Atlantique, voici l'histoire organique d'un groupe indien d'Amérique du Nord, les Apaches, tant décriés, avilis et trahis dans leur vérité sur l'instigation des "médias" américains de la fin du siècle dernier. Or, les Apaches furent avant tout un peuple qui, quatre siècles durant, mena son combat contre les conquérants espagnols (1520-1821), mexicains (1821-1846) puis américains. Une étonnante épopée par laquelle, ni tout à fait coupables, ni tout à fait innocents, ils répondirent aux exactions de leurs adversaires, engagés dans l'exécution de la "solution finale" : De ce temps et de ces luttes sans merci, la légende a retenu les noms des plus célèbres de leurs chefs : Mangus Colorado, Cochise, Victorio, Nana, Geronimo. Ils revivent ici, en situation dans leur groupe respectif, dans un récit qui dépasse la seule chronique événementielle pour, d'une part, décrire un mode de vie, et, d'autre part, analyser les tenants et les aboutissants de la politique indienne des gouvernements successifs de Madrid, de Mexico et de Washington. L'auteur expose notamment les aspects de la politique de "désindianisation" systématiquement mise en rouvre par Washington au préjudice des tribus ruinées jusqu'à l'entrée a la Maison Blanche de Franklin D. Roosevelt (1933) . Il souligne enfin les efforts des présidents Kennedy et Nixon pour une "réindianisation" qui subit aujourd'hui les effets de la politique de Ronald Reagan. Mais on en sont, de nos jours, les Apaches des réserves d'Arizona, par exemple, à San Carlos et à Fort Apache ? Destiné a un large public, l'ouvrage adopte le ton du récit épique qui est mouvement, dynamisme et couleurs. Très ouvertement parfois, la narration se réclame du découpage cinématographique. Le drame devient alors présent et vivant. Au total, un livre 'plein de bruit et de fureur" restituant sa vérité à un peuple qui recherche fièrement les voies d'une "cohabitation" difficile avec la société dominante et sa culture.

05/1992

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Littérature française

Le monde à nos pieds

Paris. Septembre 1994. Tandis que la France se prépare à enterrer les années Mitterrand, Louise, jeune fille sage débarquée de sa banlieue, fait son entrée à Sciences-Po, certaine d'avoir rendez-vous avec son destin. Dans le hall de la rue Saint-Guillaume, où l'on débat du marxisme et du libéralisme sous un épais nuage de fumée, elle se lie avec une bande d'élèves. Il y a Lucas, le militant d'extrême-gauche romantique. La sublime et pétillante Finette. Katel, d'origine africaine, passionnée par Bourdieu. Max, le chiraco-gaulliste solitaire. Et Stan, qui se destine à la présidence de la République. Trois filles et trois garçons promis à un brillant avenir, et que ces années à Sciences-Po vont lier à jamais. Ensemble, ils découvrent tout : l'engagement et le combat politique, les tourments de l'amitié et de l'amour. Mais quand les espoirs romantiques de leur adolescence se heurtent à l'injustice et à la violence, tous se retrouvent confrontés à leur incapacité à changer le monde. Les années passent, et ils porteront le poids des secrets, des fautes et des regrets nés de cette époque. Vingt ans plus tard, en pleine effervescence macronienne, le temps sera venu d'affronter ou d'être rattrapé par les fantômes de ces trois années. Le Monde à leurs pieds restitue ce moment si particulier où l'on découvre que grandir c'est renoncer, et que toute réussite a un prix. Il explore le mystère de ces fils invisibles qui nous relient, et que le temps attaque sans parvenir à rompre. "Un roman prenant, acide et acidulé". ELLE "Un roman qui dépeint avec finesse le passage à l'âge adulte". Le Journal du Dimanche "Une plume accrocheuse, qui séduit par sa maîtrise narrative". Version Femina "Un premier roman puissant". Télé 7 jours "Quelle intelligente plongée dans l'adolescence. Un roman juste, générationnel". Historia "On adore ce roman d'amitié, d'ambitions et de désenchantements". Télé Star "Un édifiant roman des illusions perdues". La Voix du Nord

03/2019

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Histoire internationale

Paul Collowald, pionnier d'une Europe à venir. Une vie à dépasser les frontières

En captivité en Allemagne, après la prison à Metz, Robert Schuman confiait en 1942 : " Les frontières qui nous séparent ne doivent pas être la barrière entre des peuples foncièrement différents les uns des autres, mais le lien entre les hommes qui, en fin de compte, n'ont jamais été eux-mêmes à l'origine des conflagrations ". Paul Collowald, homme des frontières ayant subi l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par le régime nazi, a résisté contre les atteintes à la dignité humaine. Une fois la guerre gagnée, il s'engage pour gagner la paix. En 1949, journaliste à Strasbourg, il rencontre le ministre des Affaires étrangères Schuman et sa vie en sera bouleversée ll vouera désormais sa passion de l'information à la cause européenne. Faire comprendre la complexité et les exigences d'une Europe à unir, aussi bien pour les journalistes que le grand public, Paul Collowald l'assumera en tant que porte-parole des vice-présidents successifs de la Commission Robert Marjolin puis Raymond Barre. Directeur à la direction générale de l'information ensuite, il terminera sa carrière au Parlement européen comme directeur général de l'information. Tout au long de sa vie, il s'est appuyé sur les principes énoncés par Schuman dans sa Déclaration du 9 mai 1950 pour expliquer l'ouverture des frontières et la liberté de circulation, les nouvelles solidarités entre les Etats et les peuples et l'élargissement de l'Europe qui devait s'accompagner de son approfondissement. Résister, s'engager, parler de l'Europe à unir, oser le saut dans l'inconnu de la Déclaration Schuman. Le réinventer face aux enjeux d'aujourd'hui. Cette biographie de Paul Collowald retrace le parcours d'un homme qui a fait bien plus que de franchir les frontières entre Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg. Avec d'autres de sa génération qui reprennent vie dans ce récit, connus ou méconnus, il a oeuvré pour jeter des ponts afin de les dépasser.

09/2018

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Economie

John Law. Le magicien de la dette

Septembre 1715. Louis XIV meurt. Ses guerres interminables ont laissé les caisses vides et un endettement public record. L'économie est en récession. Les impôts sont lourds et écrasent les producteurs. Le régent Philippe d'Orléans succède au grand roi. Il mène une politique de rigueur, impopulaire et inefficace. Philippe se laisse alors convaincre par un financier écossais du nom de Law, personnage romanesque fuyant la justice anglaise. Ce Law a sillonné l'Europe et assimilé toutes les techniques bancaires et financières modernes. Il propose de remplacer intégralement la monnaie d'or et d'argent par du papier ! Séduit, le Régent laisse carte blanche à l'Ecossais : création d'une banque - une première en France -, gonflement de la masse monétaire, rachat de la Compagnie du Mississippi. L'économie se redresse, la confiance revient, les taux d'intérêt sont au plus bas. Fin 1719, les titres de la dette publique sont échangés contre des actions de la compagnie qui devient à cette occasion collectrice des impôts. Le " Système " est né. Début 1720, Law est contrôleur général des finances. Plus puissant que le grand Colbert, il manipule la monnaie, contrôle la banque, la fiscalité et le commerce extérieur. Pour soutenir les actions de la Compagnie du Mississippi, il invente un mécanisme de type subprimes. C'est le règne de l'argent fou. Le système va s'effondrer en quelques mois. L'avertissement que nous lance la faillite spectaculaire de John Law, c'est qu'une monnaie qui n'est plus étalonnée sur le métal précieux voit son sort fondamentalement lié à celui de l'endettement public. C'est pour ne pas l'avoir compris que la zone euro est aujourd'hui en danger. Economiste et haut fonctionnaire, Bertrand Martinot a été conseiller à la présidence de la République en 2007-2008. Il est l'auteur de plusieurs essais économiques, dont Chômage : inverser la courbe (Les Belles Lettres, 2013), récompensé en 2014 par le prix Turgot du meilleur livre d'économie financière et par le prix Edouard Bonnefous de l'Académie des sciences morales et politiques.

09/2015

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Ouvrages généraux

Journal (1912-1939)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Il vient de prêter serment quand il commence ce journal, loin d'imaginer qu'il va devenir monumental. Il s'agit, dit-il, de "simples notes" au fil de la plume, jamais retouchées. Petites scènes, portraits, encore un peu scolaires. Et bien vite, il trouve son style, celui d'un exceptionnel observateur. Les premiers temps sont rudes, bouleversés par la Grande Guerre. Réformé, il souffre d'être considéré comme un planqué mais, devant les conseils de guerre, il apprend le métier. Et quand il ne travaille pas, il décrit l'atmosphère qui s'alourdit. Jusqu'à l'armistice qu'il "couvre" comme un reporter. Il en a l'oeil et se débrouille pour être partout où il se passe quelque chose, comme plus tard, au Bourget, à l'arrivée de Charles Lindbergh. Familier des estaminets du Quartier latin, il rencontre des artistes, des auteurs qu'il se fera une spécialité de défendre. Et les clients affluent, l'obligeant parfois à négliger son journal. Entre plaidoiries de routine et intérêts de Coco Chanel, il parvient à courir les premières et, plus inattendu, à satisfaire sa curiosité pour le paranormal. Les scandales des années 1930 lui donnent matière à réflexion, penché sur un dossier proche de l'affaire Stavisky. Son mépris de la corruption des confrères députés, présidents du Conseil passés et futurs, s'épanche, sans parler de ses colères à l'encontre des magistrats. Maurice Garçon mord mais n'est pas lui-même à l'abri des préjugés racistes et antisémites. Il ouvre les yeux à Berlin, peu après la Nuit de Cristal, alors qu'il va représenter la famille du diplomate assassiné par Herschel Grynszpan. La guerre, à nouveau, sera bientôt là.

09/2022

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Communication - Médias

Hermès N° 90 : L'Europe, d'incommunications à la guerre

Directeur de la publication Dominique Wolton Numéro coordonné par Gilles Rouet et Yohann Turbet Delof L'Europe, entre incommunications et guerres L'Union européenne est certainement le plus grand projet politique pacifique réalisé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Une volonté claire, forte, affirmée, consciente, fait rare dans l'Histoire, porte ce projet, depuis la création du Conseil de l'Europe en 1949. La construction de l'Union est une négociation permanente, à 6, 10 ou 27 Etats membres, une conjugaison des différences. Les incommunications ont été et sont toujours autant de chances de dialogue et d'intercompréhension. Les hésitations, désaccords, conflits s'inscrivent dans un processus permanent de construction politique et sociétale. Ce sont en effet les confrontations et les différences qui nous permettent de vivre et d'avancer ensemble. Les réussites sont nombreuses et peu valorisées : un marché unique ; une monnaie unique ; des droits et protections des Européens, droits humains, du numérique, des consommateurs, etc. ; une politique ambitieuse d'aide humanitaire ; une Europe de la santé qui naît dans des conditions de crise. Dans d'autres domaines, il faudra poursuivre encore, collectivement, pour une Europe sociale, de l'enseignement, de la culture... Incommunications, divergences, négociations... c'est ainsi que l'Europe avance et réussit ! Mais l'acommunication, c'est-à-dire la rupture, peut mener à la guerre, ce que nous vivons actuellement à la frontière de l'Union européenne en Ukraine. A l'occasion de la présidence française de l'Union début 2022 et des 70 ans du Parlement européen, alors que ce sujet est presque absent du débat public en France comme dans d'autres pays membres, ce numéro revient sur les réussites et les échecs de la construction européenne, avec, grâce ou à cause des incommunications. Mais 2022, trente ans après la fin des conflits en ex-Yougoslavie (1991-2001), est aussi l'année du retour de la guerre sur le sol européen, avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Gilles Rouet et Yohann Turbet Delof

10/2022

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Histoire de Lyon

Passé d'actualité

" Lyon, 7 mai 1987 - Barbie n'est pas Eichmann. Lyon n'est pas Nuremberg. Pourtant, la cité rhodanienne se prépare avec une certaine fébrilité. Ici, le caractère "historique" de ce rendez-vous judiciaire est souligné depuis l'arrivée de l'ancien responsable SS à la prison Montluc. Sans craintes excessives de "révélations". Et à l'aspect historique, les responsables politiques de toutes opinions espèrent que s'ajoutera une dimension pédagogique. Il suffit pour s'en convaincre de relever l'énorme travail de la presse locale qui - depuis une semaine déjà - tente de retracer les étapes de l'itinéraire de son "illustre" hôte de la prison Saint-Joseph. Ou de mesurer les traces physiques de l'imminence du premier procès en France d'un homme accusé de crimes contre l'humanité : abords du palais de justice transformés en gigantesque annexe de presse pour accueillir cinq cents journalistes (dont la moitié d'étrangers), alors que l'intérieur de la salle des pas perdus de la cour d'assises est interdit d'accès pour cause d'aménagements spéciaux. Dès le 8 mai - une date symbolique - un mémorial juif va être dressé place des Terreaux. Au sein du public, il y aura des lycéens. Des privilégiés en somme puisque l'affluence au palais de justice imposera un "quota" draconien à l'entrée. Deux élèves par jour viendront assister aux débats depuis le lycée Jean-Moulin, un établissement choisi évidemment à cause de son nom". Claude Régent-Torgue, 74 ans, a pratiqué toutes les formes du journalisme classique : radio, presse écrite, télévision (Groupe Le Progrès, RMC, France Inter, Le Monde, France 2, RFO). Il a testé beaucoup de fonctions : reporter, correspondant permanent, rédacteur en chef ; couvert des faits divers ; interviewé des présidents de la République ; commenté des matchs de foot ; suivi des conflits sociaux avant de découvrir l'Outre-mer (Tahiti, Mayotte, la Réunion) et de partager son expérience avec de nombreux étudiants lyonnais, grenoblois et parisiens.

03/2023

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Littérature française

Ève et Louis, années Mitterrand

Eve et son frère Charles sont les deux seuls enfants d'un couple d'intellectuels parisiens proches, depuis longtemps, d'un certain François Mitterrand. Louis est fils unique et alsacien ; son père est gendarme, sa mère archiviste. Fabrice, lui, est l'heureux descendant d'une richissime famille d'industriels lorrains. Lycéens de seconde, première ou terminale, tous quatre se rencontrent dans un ciné-club du Quartier Latin qu'ils animent ensemble. Liés fortement par leur amour du 7ème art, puis, pour deux d'entre eux, par l'amour tout court, ils croient devenir amis pour la vie. Mais cette vie-là ne dure pas aussi longtemps qu'ils croyaient : c'est qu'il faut bien grandir et devenir adulte. A quel prix ? En abandonnant quels rêves ? Eve sera la seule femme admise dans la première promo de la FEMIS mais ne réalisera plus tard qu'un seul long-métrage. Louis se découvrira gay en tombant d'amour pour Charles mais finira par se marier avec Eve. Charles, adolescent, avait un talent fou pour le son et la chanson, mais, adulte, il se contentera de devenir technicien à Radio France. Quant à Fabrice, il vivra de plein la fouet la déchéance de sa famille, ruinée par la crise industrielle des eighties en France. Eve et Louis, années Mitterrand est l'histoire malgré tout joyeuse et enlevée d'une génération perdue, la première en France à avoir connu le déclin social et le chômage de masse - sans parler du SIDA : la génération X. A travers ce roman à quatre voix se dessine aussi, tambour battant, le portrait d'une France qui, en 1981, fêtait l'élection d'un homme de gauche à sa présidence, et qui, cinq ans plus tard, empêchait sa jeunesse de lutter en faveur de l'égalité du droit d'accès aux études : comme l'a titré Libé à l'époque, "68 c'est trop vieux, 86 c'est mieux ! "

01/2024

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Sciences politiques

Leadership. Six études de stratégie mondiale

"Les leaders pensent et agissent à l'intersection de deux axes : le premier, entre le passé et l'avenir ; le second entre les valeurs immuables et les aspirations de ceux qu'ils dirigent". H. K. Dans Leadership, Henry Kissinger retrace la vie de six leaders hors du commun et leurs stratégies emblématiques dans l'art de gouverner. Après la Seconde Guerre mondiale, Konrad Adenauer a réinscrit l'Allemagne vaincue et en faillite morale dans la communauté des nations par ce que Kissinger appelle "la stratégie de l'humilité" . Charles de Gaulle a placé la France aux côtés des Alliés victorieux et lui a redonné sa grandeur historique par "la stratégie de la volonté" . Pendant la guerre froide, Richard Nixon a donné un avantage géostratégique aux Etats-Unis par "la stratégie de l'équilibre" . Après vingt-cinq ans de conflit, Anouar el-Sadate a apporté une vision de paix en Egypte et au Moyen-Orient par "la stratégie de transcendance" . Contre vents et marées, Lee Kuan Yew a créé une ville-Etat puissante, Singapour, par "la stratégie de l'excellence" . Enfin, alors qu'à son arrivée au pouvoir, la Grande-Bretagne était perçue comme "la malade de l'Europe" , Margaret Thatcher a régénéré le moral et la position internationale de son pays par "la stratégie de la conviction" . Dans le style magistral qu'on lui connaît, Kissinger apporte pour chaque étude son expérience historique et sa connaissance personnelle de ces leaders. Ses réflexions et ses jugements sur l'ordre du monde renforcent la conviction que le leadership est aujourd'hui plus indispensable que jamais. Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d'Etat sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains sur la politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Odile Demange

05/2023

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Sciences politiques

L'affaire Aristophil : liquidation en bande organisée

Le 9 novembre 2017, le procureur de Paris donne son accord pour que la juge d'instruction Charlotte Bilger propose une procédure dite de " plaider coupable " (pas de trait d'union) à Gérard Lhéritier, notamment mis en examen pour " escroqueries en bande organisée ", et aux huit autres suspects poursuivis dans " l'affaire Aristophil ", afin de clore un dossier qui n'a pas abouti à l'issue escomptée. A ce jour, la justice n'a pas rapporté la preuve que Gérard Lhéritier a échafaudé, via sa société, une " pyramide de Ponzi " visant à escroquer ses clients. Pourtant, depuis près de cinq ans, il est la cible d'articles vindicatifs qui ont ruiné sa réputation, il est affublé du surnom de " Madoff français ", ses biens sont saisis, ses comptes bancaires et ceux de sa fille, gelés. A ce désastre personnel s'ajoutent le licenciement de ses 61 salariés et la spoliation des 18 750 clients qui ont vu leurs actifs (lettres et manuscrits) placés sous scellés et aujourd'hui dilapidés à vil prix dans des ventes aux enchères. Le scandale que constitue l'éparpillement des 130 000 pièces de la collection est sans précédent dans l'histoire du patrimoine culturel. La journaliste Isabelle Horlans, qui a étudié le dossier, démontre que Gérard Lhéritier n'a jamais escroqué les acheteurs qui lui ont accordé leur confiance. Depuis 2004, il a multiplié l'acquisition de documents autographes précieux, faisant d'Aristophil un partenaire culturel puissant qui a éveillé la jalousie des uns, l'intérêt des autres. Pendant vingt ans, l'Etat l'a laissé exercer son activité, saluant ses expositions, partenariats et conférences. Présidents de la République, ministres, académiciens, écrivains, personnalités du monde des arts, comédiens, journalistes ont tant cru en lui qu'ils l'ont accompagné durant deux décennies. Plus de 700 articles ont fait l'éloge de ses initiatives. La liquidation d'Aristophil donne désormais lieu à un vaste pillage de sa collection, notamment par les Archives de France.

04/2019