Recherche

Oeuvres

Extraits

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Philippe Jaccottet a lui-même choisi les oeuvres rassemblées dans ce volume, y recueillant tout ce qu'on pourrait qualifier d'écriture "de création" et laissant de côté son travail de critique et de traducteur, ainsi que certains textes de circonstance liés à des voyages ou à des hommages ; il a veillé à ce que ses livres apparaissent selon la chronologie de leur publication initiale, qui était jusqu'alors parfois masquée par des regroupements éditoriaux ultérieurs. Recueils de poèmes et livres de prose alternent d'abord, bientôt ponctués à intervalles plus ou moins réguliers par les notes de carnets qu'égrènent les différentes livraisons de La Semaison. Retrouvant leur titre unique, celles-ci sont ici restaurées dans toute la cohérence de leur projet et complétées par les Observations, 1951-1956, longtemps inédites et qui sont comme l'amorce de ces semences littéraires rassemblant choses vues, choses lues et choses rêvées. L'évolution des poèmes est frappante : des sonnets rimés de L'Effraie (1953) aux pièces brèves et épurées d'Airs (1967) se fait sentir l'influence des révélations majeures que furent les paysages de Grignan et les haïku japonais. Par les chants plus tourmentés des livres de deuil qui se succèdent ensuite, de Leçons (1969) à Pensées sous les nuages (1983), le poète tente de maintenir le flux des mots malgré la mort qui semble faire vaciller jusqu'au langage. À partir de Cahier de verdure (1990), proses poétiques et vers se mêlent au sein d'un même recueil. Une forme éminemment personnelle s'invente, se concentrant sur les éclats de joie épars dont il s'agit de restituer la lumière. Comment embrasser à la fois le clair et le sombre, le grave et le léger, le tout et le rien ? L'ouvre de Jaccottet s'impose par l'exigence de sa quête, la pureté rayonnante et sans affectation de son chant - «L'effacement soit ma façon de resplendir», écrivait-il dès L'Ignorant (1957). Sans céder jamais à l'épanchement, se refusant autant au nihilisme qu'à l'exaltation - à «l'écourant brouillard d'un certain lyrisme» -, elle trouve certes dans la beauté subtile et poignante de la nature - lumière d'hiver, vergers en fleurs - une réponse vitale à la violence du monde et au désenchantement. Mais cette beauté n'a rien d'un refuge éthéré ; elle est comme une lame qui permet de creuser dans l'opaque. Cette poésie, nourrie d'ombre, s'écrit avec le vide et contre lui.

02/2014

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

Max Jacob (1876-1944), écrivain et peintre, fut étroitement lié au cubisme et au modernisme littéraire. Pour la première fois réunies en un volume, ses ouvres majeures - poèmes, récits, romans, contes, maximes - dévoilent l'envergure de son projet esthétique et spirituel. Burlesque et grave, tendre sous l'ironie, Max Jacob lutta sans cesse contre ses démons, de sa rencontre déterminante avec Picasso jusqu'à sa mort au camp de Drancy.

10/2012

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Oeuvres

Apollinaire ne fut pas seulement le poète que l'on connaît, il fut également chroniqueur pour de nombreux journaux littéraires et éditeur d'anthologies d'oeuvres érotiques par Sade, Nerciat ou Mirabeau dont nous avons réédités les oeuvres érotiques. Le plaisir gourmand pour l'érotisme ancien et le goût de l'érudition bibliophilique animaient Apollinaire dans ses aventures éditoriales (éd. Bibliothèque des Curieux) et influençaient ses propres écrits. L'anthologie des oeuvres de Nerciat n'est pas exhaustive, elle comporte les textes les plus connus de Nerciat : Le Doctoral impromptu, Monrose ou le libertin par fatalité, Mon Noviciat ou les joies de Lolotte, Le Diable au corps, et le texte non intégral des Aphrodites. Ici Apollinaire tire notre auteur d'un oubli posthume certain (mort en 1800), ce dernier est pourtant connu de son vivant mais sa biographie et sa production littéraire restent ensevelies sous un mystère peu interrogé par les chercheurs. Il fut sans aucun doute un auteur prolifique de la littérature érotique du XVIIIe siècle, situé dans ce champs littéraire, entre Crébillon fils et le marquis de Sade.

07/2012

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

"Je m'étudie à disposer par ordre ce que je dis, afin d'en donner plus claire et facile intelligence", écrivait Calvin. Ainsi a-t-on fait dans ce volume, qui voudrait faire redécouvrir ou (soyons francs) découvrir une oeuvre à facettes. Au sommaire, plusieurs sections : Calvin théologien, prédicateur, pédagogue, polémiste, épistolier, associé à la mise en place de structures sociales, économiques ou politiques appelées à se développer pendant des siècles, Calvin "autobiographe" aussi, même si le mot est infidèle à ce que sont vraiment les textes dans lesquels l'homme transparaît derrière le réformateur. Et au-delà de ces facettes, une constante : Calvin écrivain, l'un des créateurs de la langue française classique, l'inventeur d'un art d'écrire qui forme une "rhétorique de la simplicité", le maître d'un style qu'un de ses plus farouches détracteurs qualifiait, à regret, d'"éloquent et admirable", et sans la ravageuse efficacité duquel ses idées n'auraient pas eu l'influence (immense) qu'elles ont exercée sur la société et la culture modernes. Il y a une légende noire de Calvin, le bourreau de Michel Servet, le chasseur de sorcières, l'organisateur de la théocratie genevoise... et il y a la réalité complexe, contrastée, d'un homme qui, par-delà les luttes dont sa vie fut émaillée, voyait la "vraie et certaine sagesse" dans une double connaissance : celle de Dieu, celle de soi. Calvin est né en 1509. Cinq cents ans plus tard, tâchons de lui rendre toute sa complexité.

04/2009

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Beaumarchais ou le génie des contrastes. ou l'art de décourager toute définition. D'une part, l'auteur en liberté d'un théâtre dit « de société », où l'obscénité s'ajoute à la fantaisie verbale la plus débridée. D'autre part, l'héritier de Diderot, l'auteur contraint de drames « sérieux » et bourgeois dont nous retenons aujourd'hui des préfaces-manifestes reprenant avec une rigueur plus grande, les idées de l'illustre devancier. D'une part, ce discours de l'insolence : Figaro. D'autre part, cette douloureuse expression de la difficulté d'être dans un ordre moral : Eugénie ou Rosine la mère coupable. Et pour nous, pour la critique, la volonté d'associer ces contraires, la nécessité d'affirmer que drame et comédie sont les deux faces d'un même talent, que la personnalité de cet homme est toute d'oppositions, que sa vie est paradoxe, que ses noms eux-mêmes - le bourgeois Caron et l'aristocratique Beaumarchais - semblent vouloir concilier l'inconciliable. En écho à l'étonnante diversité de l'ouvre dramatique, on lira (pour la première fois dans une édition annotée) les mémoires judiciaires. Un commun dénominateur : l'absence de complaisance. Ici et là, un même bonheur d'écriture, une même sensibilité, un même esprit. Il faut désormais admettre que Beaumarchais n'est pas seulement Figaro, parce qu'il faut garder présents à l'esprit ses mots, qui expliquent l'étrange entreprise que fut sa vie : « Vivre, c'est combattre. Je m'en désolerais peut-être, si je ne sentais en revanche que combattre, c'est vivre. »

11/2000

ActuaLitté

Religion

Oeuvres

François d'Assise (1182-1226), qui fut à l'origine au XIIIe siècle de l'ordre des Frères mineurs ou Franciscains, a profondément marqué toute la spiritualité occidentale. Par son sens de l'humilité et sa simplicité, par son exigence à vivre l'esprit de pauvreté évangélique, par son amour fervent de la nature qu'il célébra en poète inspiré, le poverello demeure l'une des figures les plus fascinantes de la chrétienté et Assise le lieu de rencontres fraternelles entre toutes les religions. Ses oeuvres écrites, rassemblées ici dans l'admirable traduction d'Alexandre Masseron, comprennent, outre les deux Règles qu'il rédigea pour l'ordre, des lettres, quelques poèmes latins et des Laudes. On y trouve également un court Testament adressé à ses compagnons en 1226, qui témoigne de la nostalgie qu'il éprouvait pour la pureté de l'origine des Frères mineurs, et le Cantique de frère soleil, célébration de Dieu en toutes ses créatures.

10/2006

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Les trois grands écrivains du début du début du XIXe siècle que réunit ce volume ouvrent la voie triomphale où s'engage la littérature russe quand, cessant d'imiter ou d'adapter des modèles étrangers, elle révèle son originalité nationale. On y trouvera la comédie de Griboïèdov, Le Malheur d'avoir trop d'esprit, le drame de Pouchkine, Boris Godounov et ses oeuvres en prose, Les Récits de Bielkine, Doubrovski, La Dame de Pique, La Fille du Capitaine, et les oeuvres en prose de Lermontov parmi lesquelles Un héros de notre temps.

02/2003

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Pour la première fois se trouve rassemblé dans ce volume, en traduction française, l'essentiel de l'ouvre d'un poète actuel entre tous. Soit : la totalité de ses Lettres, les trois états et les plans de sa tragédie inachevée, Empédocle, son roman, Hypérion, précédé de son ébauche la plus accomplie, la totalité de ses Essais achevés ou inachevés. L'éditeur ne s'est permis de procéder à un choix que dans l'ouvre poétique antérieure à 1800 et dans celle des dernières années (largement représentées toutes deux néanmoins) ; en revanche, il n'est pas un plan, pas un fragment, à plus forte raison pas un poèmes achevé des années suprêmes (1800-1806) qui ait été écarté, à l'exception des variantes. L'édition groupe cet ensemble de textes (dont un grand nombre était inédit en français) selon un plan chronologique inspiré de l'édition de Hellingrath, en cinq périodes : Années d'études, Hypérion, Empédocle, Grands poèmes, Dernières années ; elle est conçue, dans son ordre comme dans son appareil critique, pour permettre au lecteur l'accès le plus naturel à une ouvre dont le développement est profondément organique. Le texte lui-même est fondé, sauf exceptions signalées en notes, sur l'édition la plus récente, celle de Fr. Beissner. (Bulletin Gallimard, 1967)

11/2000

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

C'est l'histoire d'une licorne qui croyait que les petites filles étaient des monstres fabuleux. La petite fille, elle, ne croyait pas aux licornes. Jusqu'à ce qu'Alice et la Licorne se rencontrent de l'autre côté du miroir : «Eh bien, maintenant que nous nous sommes vues une bonne fois l'une l'autre, dit la Licorne, si vous croyez en mon existence, je croirai en la vôtre. Marché conclu ?» Tout Carroll est là, comme en raccourci : l'enfance et le merveilleux ; l'univers réel et l'univers fabuleux ; l'interrogation sur l'existence de chacun de ces deux univers ; et la question, fondamentale, du pacte conclu ou à conclure entre eux. L'inventeur du Chapelier fou et de la Tortue fantaisie est à bien des égards un original (un excentrique, disent les Anglais). Ce n'est pas la moindre de ses originalités que d'avoir décrit, par la biais d'une vision enfantine, un monde d'adultes absurdes dans lequel c'est l'enfant qui détient justice, sagesse et vérité ; et de l'avoir décrit dans la double perspective d'aider les enfants à se comprendre et de rouvrir pour les adultes les lieux qu'habite l'enfance. Le révérend Charles L. Dodgson-Lewis Carroll entre dans la Pléiade, dans une édition soigneusement annotée - et illustrée de près de trois cents dessins - qui a pour ambition de faire découvrir derrière le créateur d'Alice le poète, le diariste, l'épistolier, le pamphlétaire et le logicien, soit toutes les facettes d'un auteur qui, comme il arrive, fut trop longtemps masqué par l'extraordinaire popularité dont jouit l'un de ses personnages.

05/2005

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

D'Oscar Wilde on retient surtout l'esprit fulgurant, les provocations, certains paradoxes, un roman (Le Portrait de Dorian Gray), quelques pièces de théâtre, enfin (surtout ?), sa condamnation aux travaux forcés pour pratiques homosexuelles. Wilde a longtemps pâti de son extraordinaire souci de créer sa propre légende, d'être non pas un créateur de fictions, mais une fiction vivante, et aussi du caractère spectaculaire de sa chute : passé de l'astre au désastre, l'élégant causeur dont les comédies triomphaient sur les scènes de Londres devenait brutalement un faussaire démasqué et un imposteur. Pour avoir voulu faire semblant d'être un homme honnête, il se trouva implicitement accusé d'avoir fait semblant d'être un écrivain. Le public d'aujourd'hui, soumis à un discours moins ou autrement normatif, voit plutôt en lui une victime de l'hypocrisie victorienne. Et l'écrivain de devenir une cause à défendre. Proposant des traductions nouvelles, regroupant la poésie, les contes et histoires, Dorian Gray, De profundis, les essais critiques (méconnus) et le théâtre, ce volume permet enfin à l'Ouvre de se dégager en tant que telle, dans sa cohérence comme dans ses contradictions, au-delà de ce qu'on a longtemps perçu comme un brillant recueil d'épigrammes.

05/2005

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Homme-orchestre, touche-à-tout inspiré qui faisait son miel de tous les genres et de tous les sujets, Thomas De Quincey (1785-1859) est, pour beaucoup de lecteurs français, " seulement " l'auteur des Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Traduit successivement par Musset et Baudelaire (qui en tire la moitié de ses Paradis artificiels), ce livre phare inspira, il est vrai, des générations d'écrivains : Balzac, Poe, Gautier, Huysmans... Parce que le portrait des autres est l'une des façons les plus justes de s'auto-dépeindre, De Quincey, créant un genre nouveau, mêla souvent autobiographie et biographie, notamment dans ses Souvenirs de la région des Lacs et des poètes lakistes. Ami intime, entre autres figures du premier romantisme, de deux des plus grands poètes anglais, Wordsworth et Coleridge, il est un portraitiste à l'oeil acéré et à la dent dure, particulièrement pour ses anciennes idoles : la description de Wordsworth coupant les pages d'un livre à l'aide d'un couteau beurré le dispute en raillerie aux célèbres Derniers Jours d'Emmanuel Kant. Les liens qu'il tisse, dans Suspiria de profundis surtout, entre la souffrance de l'adulte et les "malheurs" de l'enfance, aussi bien que le rôle central qu'il accorde aux rêves (ou aux rêveries liées à l'opium), décrits dans une prose poétique qui contribue à sa réputation de styliste, font de lui un précurseur de la psychanalyse. Borges, qui compte au nombre de ses admirateurs fervents et partage son goût pour tout ce qui touche aux mots et à l'érudition en général, adoptera le genre si original de ses essais mêlés de fiction (La Malle-poste anglaise, Du heurt à la porte dans Macbeth...). L'art de De Quincey, c'est enfin, comme dans De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, celui de l'humour noir poussé à son paroxysme.

04/2011

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Des trente-six tomes de l'Histoire naturelle, ce volume propose un choix de textes organisé selon le plan tracé et suivi par Buffon ; il est illustré de cent vingt gravures tirées de l'édition originale. L'ouvrage fut l'un des plus retentissants succès de librairie au XVIIIe siècle, lequel reconnut immédiatement le génie littéraire de l'auteur. Au XIXe, on le classe parmi les quatre écrivains les plus éminents du siècle précédent, avec Montesquieu, Voltaire et Rousseau. L'Histoire naturelle est bientôt déclinée en anthologies, du Buffon des écoles au Buffon des familles, en passant par le Buffon des demoiselles. Et, au XXe, Francis Ponge salue Buffon comme « l'un des plus grands poètes en prose de notre littérature » - comme son égal, en somme. Pourtant, il y a quelques décennies, Buffon a semblé s'éloigner, au point qu'on pouvait le croire relégué dans les limbes de la littérature. C'était compter sans l'imagination théorique d'un penseur auquel on a récemment rendu sa place au cour des débats et des combats des Lumières. C'était compter, aussi, sans la force d'entraînement de la phrase, sans la variété de la langue, sans la liberté d'un style qui s'approprie le proche et le lointain pour nous parler du monde dans lequel nous vivons. Si le cheval a disparu de nos villes, si le chat n'est plus considéré comme le plus hypocrite de nos compagnons, si le désert et la savane sont devenus des destinations touristiques, les descriptions que Buffon en a données demeurent des documents sur une époque qui a disparu et des témoignages sur une sensibilité au réel qui peut rester la nôtre.

03/2007

ActuaLitté

Littérature étrangère

Oeuvres

"Autrefois on disait déjà la colline comme on aurait dit la mer ou la forêt. J'y allais le soir, quittant la ville qui s'obscurcissait, et, pour moi, ce n'était pas un endroit comme un autre, mais un aspect des choses, une façon de vivre. [... ] J'y montais le soir pour éviter le sursaut des alertes : les chemins fourmillaient de gens, de pauvres gens que l'on évacuait pour qu'ils dorment au besoin dans les prés, en emportant un matelas sur leur vélo ou sur leur dos, criaillant et discutant, indociles, crédules, amusés". Cesare Pavese, La Maison des collines, 1948.

09/2008

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

"J'appartiens à une tradition où la création poétique est complétée par la réflexion sur la poésie", écrivait Paz. A cette tradition il se montrera fidèle en préparant ce volume : la Poésie - l'essentiel de son oeuvre poétique, y compris de nombreux poèmes inédits en français - y est suivie d'une Poétique : quatre essais qui ne sont ni théorie pure ni pure spéculation, mais plutôt le témoignage d'une rencontre avec quelques poèmes. "Grand poète mexicain, grand intellectuel européen, esprit universel et charmeur planétaire" (la définition est de Pierre Nora), Paz est un pérégrin impénitent : de voyages diplomatiques en rencontres fortuites, d'influences en révélations, ses écrits, vers ou prose, gardent la trace de chacune des étapes de son parcours. Mais jamais la découverte de l'autre - T. S. Eliot ou Ezra Pound, Paris et le surréalisme, l'Inde et ses dieux... - ne lui fait oublier ses propres ancrages, le Mexique et la Pierre de soleil, l'Espagne et Quevedo. Jamais non plus son goût des mythes ne le détourne de son temps. En Paz cohabitent la parole poétique et la passion politique. Sa poésie "révèle ce monde" et "en crée un autre". Produit du temps, elle en est aussi la négation, et constitue en quelque sorte la "religion secrète de l'âge moderne".

11/2008

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

L'ouvre de Claude Simon trouve l'un de ses ancrages dans l'histoire du XXe siècle, telle qu'il l'a vécue. La Grande Guerre, la mort dès 1914 d'un père qu'il n'a pas connu, le deuil d'une mère inconsolable puis sa disparition, la révolution dont il fut témoin, à Barcelone, en 1936, la débâcle de juin 1940, l'anéantissement de son escadron de cavalerie sur une route des Flandres, dont il sortit vivant, par hasard - ces expériences, les siennes, des centaines de milliers d'autres hommes les ont faites, y ont survécu, en sont restés marqués, ont voulu leur donner un sens et ont essayé de les faire partager, en vain : entre « voir écrit le mot obus » et se trouver au point de chute de l'objet, il y a, comme le fait observer Simon, une différence assez nette. On a beau se livrer à toutes les « tentatives de restitution » qu'on voudra, impossible de restituer ce qui fut tel que cela fut. Mais cet impossible est en soi un sujet. « Que savoir, comment savoir ? » Comment rendre compte du « luxuriant, anarchique et impétueux désordre de la vie » ? Quelle forme et quel sens donner à ce qui semble n'être que chaos et absurdité ? De la guerre l'expérience n'est pas transmissible, et ses acteurs eux-mêmes n'en conservent qu'une perception fragmentaire. Alors que raconter, comment, et à qui ? Qu'y a-t-il à tirer du magma des émotions et des souvenirs ? Comment reproduire ? qu'exprimer ? pour démontrer quoi ? « Non plus démontrer », répond Claude Simon, « mais montrer, non plus reproduire mais produire, non plus exprimer mais découvrir ». Écrire. Se livrer aux mots, eux-mêmes créateurs de réalité. Ne pas laisser l'écriture s'effacer « derrière un récit et des événements qui n'existent que par elle ». S'émanciper de toute ambition réaliste, pour explorer librement des contrées inconnues. Les livres de Claude Simon ne reconstituent pas le réel : ils le constituent dans et par l'écriture. Leur forme se renouvelle de roman en roman, avec toutefois une constante : aucun de ces livres n'est un pur « tour de force », dans chacun d'eux la vie passe, et l'ouvre de Claude Simon est l'une des plus émouvantes de notre temps.

02/2006

ActuaLitté

Philosophie

Oeuvres

Parce qu'il avait conscience que l'interrogation philosophique liait toutes nos expériences - la seule perception enseignait déjà " un rapport obsessionnel avec l'être ", le dialogue avec les philosophes du passé ou la réflexion sur le sens de l'histoire ne se séparait pas des premières questions que pose notre regard -, Merleau-Ponty sut écrire avec une égale profondeur, dans un même style, et sans jamais perdre de vue sa fin, sur la psychologie de la perception et du comportement, sur l'ethnologie et l'histoire, sur le communisme et les événements de notre temps et jusque sur le fait divers, sur la peinture et le langage. Ces divagations qui ramenaient toujours secrètement aux mêmes questions suivaient un itinéraire fondé dans l'Être, annonçaient, selon ses propres termes, l'idée d'une " histoire ontologique ". Claude Lefort

09/2010

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

Oeuvres de M. Maillet-Lacoste,... Date de l'édition originale : 1822 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

10/2020

ActuaLitté

Littérature française

OEuvres

Oeuvres de madame de La Fayette / gravures sur acier d'après les dessins de G. Staal ; [notice sur Mme de La Fayette, par L. -S. Auger] Date de l'édition originale : 1863 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

Oeuvres

L'écrivain israélien Aharon Appelfeld dit que les romanciers russes, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekov, Tourgueniev, savaient aimer " leur peuple, leurs douleurs et leurs blessures ". Vassili Grossman, romancier russe né en 1905 dans l'une des capitales juives de l'Ukraine et mort à Moscou en 1964, aimait son peuple et sa mère. Son œuvre rend compte du chant secret de ceux qui, dans la Russie stalinienne, croyaient encore que la liberté, la tendresse, la bonté étaient " le pain et l'eau de la vie ". La pensée de cet homme, l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, seul face à la tragédie totalitaire, dépasse les circonstances. Affrontant les horreurs et les idéologies mortifères de son temps, il parle " du grincement combiné des fils de fer barbelés de la taïga sibérienne et du camp d'Auschwitz ". Grossman, c'est aussi un destin hors du commun. D'abord chimiste de son état (comme Primo Levi) puis écrivain, il se montre un serviteur docile de l'Etat soviétique avant de centrer sa création sur le phénomène totalitaire. Son roman, Vie et destin, est saisi par le KGB et Grossman interdit de publication. Il meurt après avoir mis au point une dernière version de Tout passe, son testament spirituel, sans jamais savoir si ces textes seront publiés. C'est bien après sa mort que ses romans seront découverts en Occident. Ce volume, présenté par Tzvetan Todorov, réunit l'essentiel des écrits de Grossman postérieurs à la mort de Staline, Vie et destin, Tout passe, ainsi que plusieurs nouvelles et des lettres inédites à sa mère et à Nikita Khrouchtchev. La traduction de Vie et destin, véritable Guerre et Paix du XXe siècle, ce chef-d'œuvre de la littérature mondiale, a été révisée et restituée pour la première fois dans son intégralité, conformément à l'édition russe de 2005. DANIEL RONDEAU

04/2006

ActuaLitté

Sciences politiques

Oeuvres

Oeuvres / Michel Bakounine. [Tome I], Fédéralisme, socialisme et antithéologisme. Lettres sur le patriotisme. Dieu et l'Etat Date de l'édition originale : 1895 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

04/2020

ActuaLitté

Poésie

Oeuvres

Tout l'œuvre poétique, les écrits sur les arts, un large choix du théâtre, un choix d'articles de l'homme de radio qui dirigea le Club d'essai, préfiguration de France-Culture et France-Musique. Des lettres, entretiens, témoignages et articles critiques (Martin du Gard, Ponge, Paulhan, Supervielle, Blanchot, Frénaud, Jaccottet, Réda...) Une riche iconographie (Victor Tardieu, Roger Vieillard, Elie Lascaux, Picasso, Bazaine, Max Ernst, Hartung, Alechinsky...).

09/2003

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

" J'écris des romans depuis l'âge de quatre ou cinq ans. Revenant du Petit Cours La Fontaine, rue du Ranelagh, un genou légèrement écorché pendant la récréation, j'ai prétendu avoir été attaqué par un loup égaré avenue Mozart. Fort heureusement, j'avais pu le tuer avec un bâton. C'est bien mon premier roman. Faute de savoir écrire, je le parlais. Quatre-vingts ans plus tard, rendons justice à mes parents. Au lieu de se moquer de moi, ce qui, étant donné ma déjà grande susceptibilité, aurait brisé une carrière en herbe, ils feignirent de me croire et répandirent l'histoire dans leur entourage où des cris d'effroi et d'admiration accueillirent mon exploit. J'aurais dû les trouver pas mal crédules et même leur rire au nez, mais, on le sait, la vanité des auteurs est immense et, de toute façon, il est à peu près certain qu'à force d'entendre répéter cette fable, j'ai fini par y croire moi-même. " Michel Déon, Préface, 2006.

09/2006

ActuaLitté

Philosophie

Oeuvres

Connaissez-vous George Steiner ? L'arpenteur de toutes nos cultures, présentes et passées, le philosophe qui nous convainc que penser c'est aussi dialoguer avec d'autres langues, d'autres cultures. Car pour Steiner, le don des langues dont il est doté c'est la jubilation de communiquer au lecteur le savoir le plus érudit mais c'est aussi le talent sans égal de raconter la pensée, de la mettre en scène, d'en faire un événement. Il est l'homme aussi bien de l'essai, du récit, de la critique que du roman - pour ce qui relève de la forme - ; quant à son «matériau», en définir les contours reviendrait à défier la Culture même. Pour celui qui «a commis l'indiscrétion d'être juif», le cour de l'ouvre est habité par «la volonté d'être présent», dans tous les sens du terme, «après la Shoah». Est-ce à cet héritage talmudique que nous lui devons ce statut de maître de lecture ? Un maître qui nous fait la courte échelle pour gravir des sommets autrement inaccessibles.

02/2013

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

Raymond Radiguet partage avec Arthur Rimbaud le terrible privilège d'être un phénomène des lettres françaises. Il est une plante qui parle, en quelque sorte. Dans Le Diable au corps, cette plante raconte le mystère de ses racines. Dans Le Bal du comte d'Orgel, cette plante donne sa fleur, et son parfum est parole. [...] Il savait et ne savait pas. Le visible et l'invisible s'équilibraient par miracle dans ses ténèbres où il avançait avec la canne blanche des aveugles et avec un œil interne qui n'oubliait rien. La présente édition des œuvres essentielles de Raymond Radiguet comporte, Le Diable au corps, Le Bal du comte d'Orgel, ainsi que les poèmes, les nouvelles et les textes critiques publiés entre 1918 et 1927.

05/2001

ActuaLitté

Pléiades

Œuvres

Les choix de Georges Duby (1919-1996) furent ceux d'un historien formé à la géographie : la vie des hommes est inscrite dans l'espace, qui lui-même influence les rapports sociaux. Sa thèse, en 1952, donne le ton : il va se consacrer à l'étude des sociétés, en France, entre le Xe et le XIIIe siècle, et en explorer toutes les dimensions, économiques, sociales, idéologiques, esthétiques, sexuelles. Compagnon de route de l'école des Annales, il est avant tout un esprit indépendant. Semble-t-il se rallier à l'histoire événementielle en acceptant de consacrer en 1973 un livre au Dimanche de Bouvines ? Cette bataille, au fond, ne l'intéressait pas, dira-t-il ; "Bouvines innovait en m'obligeant à observer le jeu de la mémoire et de l'oubli, à traiter le discours dont un événement a fait objet au fil des siècles, comme constituant cet événement lui-même". L'art, lui, intéresse l'historien des sociétés, qui y voit "l'expression d'une organisation sociale, de la société dans son ensemble, de ses croyances, de l'image qu'elle se fait d'elle-même et du monde". Au milieu des années 1960 ont paru chez Skira trois volumes sur l'art médiéval. Le Temps des cathédrales (1976) en est issu, fruit d'un impressionnant travail de lecture, d'interprétation des sources et de montage de textes venant de la tradition chrétienne. Le livre captive le grand public éclairé. La renommée de Duby ne cesse de croître. Un texte d'accès moins aisé comme Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme (1978) attire lui aussi les lecteurs. La représentation de la société divisée en trois catégories fonctionnelles - ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent - n'est-elle pas l'une des grandes figures de l'imaginaire historique français ? On propose bientôt à Duby de prêter sa voix à l'évocation radiophonique du destin de Guillaume le Maréchal, régent d'Angleterre. De cette expérience naît, en 1984, un récit "biographique". Nouvelle entorse à la "nouvelle Histoire" ? En apparence seulement. Duby démonte dans ce livre le fonctionnement de la société chevaleresque. Il donne carrière à son désir d'écrire un ouvrage d'histoire sérieuse susceptible d'être lu "comme un roman de cape et d'épée". Nouveau succès. En Italie, l'ouvrage sera comparé au Nom de la rose. C'est aux femmes, aux Dames du XIIe siècle, qu'avec une grande liberté de pensée et d'écriture Duby consacrera ses derniers livres. Il aborde là l'histoire "la plus ténébreuse" , celle d'êtres sans voix, et découvre des femmes "si fortes que les hommes s'efforçaient de les affaiblir par les angoisses du péché". Les trois petits volumes parus en 1995 et 1996 témoignent de l'art avec lequel Duby met son savoir à la portée d'un large public. Il n'ignore pas que le réel ou le vécu sont inaccessibles. "Tout historien s'exténue à poursuivre la vérité ; cette proie toujours lui échappe". Mais l'écriture est là pour suggérer le probable...

09/2019

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

" L'œuvre de Jarry est le Carnac de notre littérature. " C'est ainsi que Maurice Saillet définissait ce primitif incontournable des lettres en qui les surréalistes ont salué l'ancêtre par excellence. Une icône. Le symbolisme avait fait de la littérature une religion des plus éthérées ; Jarry est entré dans l'église pour proférer d'horribles blasphèmes. Dans ses articles de critique, réunis sous le titre La Chandelle verte, il soumet l'art et la littérature de son temps à la lumière glauque de sa logique de la dérision. Par l'humour subversif du Surmâle et de La Dragonne, il ouvre la voie à la littérature de l'absurde si caractéristique du XXe siècle. Il se livre, comme disait Apollinaire, à des " débauches d'intelligence " dignes des inventeurs de la Renaissance, démontant l'horloge et détraquant les boussoles de la république des lettres. Nous sommes dans le royaume de la pataphysique du Docteur Faustroll. Ce volume réunit les œuvres les plus significatives de cet iconoclaste des lettres, de ses poésies de jeunesse à ses dernières pièces, en passant par L'Ymagier, le cycle d'Ubu, L'Amour absolu et Messaline. Pour la première fois le lecteur tiendra dans un seul volume les différentes parties de cette prodigieuse machine à décerveler. ROBERT KOPP

03/2004

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

"Ce volume se rapproche autant que possible d'une édition des oeuvres complètes de Boris Pasternak en traduction française, à l'exclusion, bien entendu, de ses propres traductions, et aussi de sa correspondance. Sa poésie lyrique, il est vrai, n'est représentée que de façon sélective. Nous pensons cependant que le choix que nous en proposons, présentant la totalité des deux derniers recueils lyriques, les Vers de Iouri Jivago et L'Eclaircie, et une très large sélection de ceux qui font date dans son oeuvre, Ma soeur la vie et Seconde naissance, donnera au lecteur français une image équilibrée de l'ensemble. Les longs poèmes narratifs des années vingt, qui font transition entre la poésie lyrique et la prose de fiction, sont en revanche publiés dans leur totalité. Deux d'entre eux, L'Enseigne de vaisseau Schmidt et Spektorski, paraissent pour la première fois en français. Les textes de Pasternak ont été groupés par genres : c'est une présentation qui respecte aussi, dans une large mesure, l'ordre chronologique, du moins dans la première partie du volume, qui donne les textes littéraires achevés : poésie lyrique, poèmes narratifs, prose de fiction, prose autobiographique, et enfin le roman, Le Docteur Jivago, avec le cahier de vers qui en fait partie. La deuxième partie comprend des textes de circonstance ou inachevés : la critique littéraire, avec laquelle nous avons regroupé des textes de portée plus générale, comme les manifestes "futuristes" ou les Remarques sur les traductions de Shakespeare, les fragments romanesques et dramatiques inachevés, les reportages de guerre, et enfin les discours et déclarations publiques. La plupart des textes réunis dans cette deuxième partie sont traduits ici pour la première fois. Les autres traductions ont été soigneusement relues et, si nécessaire, corrigées", Michel Aucouturier.

04/1990

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

"Balloté par les drames familiaux et les convulsions d'une Europe révolutionnée, Benjamin Constant (1767-1830), d'origine suisse, a passé sa vie à la recherche d'une stabilité. La perfection toute classique d'Adolphe ne doit faire oublier ni la lente exploration, lucide et désespérée, de ses journaux intimes, ni la vaste entreprise de réflexion théorique pour fonder le libéralisme moderne et pour cerner la nature du phénomène religieux", Michel Delon.

05/1957

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

Cette nouvelle édition de Retz est très attendue, car les Mémoires et La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque ne se trouvent plus en librairie depuis longtemps. Elle contient l'essentiel de l'ouvre. Le texte a été établi d'après les manuscrits ou des copies exécutées à la demande du cardinal de Retz. Il est d'ailleurs rare, pour des textes du XVIIe siècle, que l'on dispose d'autant de manuscrits. Voici le sommaire de ce volume : Introduction, chronologie de la vie de Retz. Bibliographie. La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (1665). Pamphlets. Mémoires. Appendices : Histoire de la conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (1682). Avis désintéressé sur la conduite de Monseigneur le Coadjuteur. Notices. notes et variantes. Cartes. Index.

01/1984

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

La postérité a retenu de Joseph de Maistre qu'il a été l'un des plus fermes partisans de la contre-révolution. Ses adversaires l'ont peint comme un doctrinaire sectaire, pourfendeur des idées nouvelles. Ce portrait comporte une part de vérité : ennemi déclaré des Lumières, Maistre développe une philosophie de l'autorité, dénonçant l'illusion des droits de l'homme et de la démocratie, qui peut légitimement révolter une conscience moderne. Quelles raisons a-t-on de lire un tel penseur au début du XXIe siècle ? A en croire les meilleurs esprits, ces raisons ne manquent pas. Cioran en propose un usage thérapeutique : il s'agit de parier ironiquement sur les excès d'un dogmatisme "aussi habile à compromettre ce qu'il aime que ce qu'il déteste ". Une autre raison de lire Maistre consiste à chercher dans son œuvre un révélateur, au sens chimique du terme. C'est ce que suggère George Steiner, lorsqu'il affirme que ce penseur est un prophète, qu'il annonce le malaise idéologique de la modernité en montrant la violence inscrite dès l'origine dans l'émancipation révolutionnaire. Mais on peut aussi lire Maistre, comme Valéry, à la façon du dilettante pour la saveur de son écriture. Ses traits d'esprit sont rehaussés par une langue admirable : causticité, imagination, acuité intellectuelle, Maistre séduit jusqu'à ses adversaires. Ce volume s'adresse aux historiens, aux philosophes, aux juristes et aux amateurs de littérature. Il réunit un choix des œuvres les plus célèbres de Maistre - Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur..., Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Eclaircissement sur les sacrifices -, mais aussi des textes moins connus et partiellement inédits - Six Paradoxes, Sur le protestantisme - établis dans le respect des manuscrits. Et, pour la première fois, sous forme de Dictionnaire, une petite encyclopédie de la pensée maistrienne. A redécouvrir, même si l'on n'est pas un "affreux réactionnaire ". Pierre Glaudes

04/2007