Recherche

Maylis Daufresne, Ian De Haes

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Kiruna

Dotée d'une carte blanche dans le cadre d'un programme de résidences intitulé "Mineurs d'un autre monde", Maylis de Kerangal prend un vol à destination de Kiruna, en Laponie suédoise. En 2004 les résultats d'un diagnostic des sols révèlent que la ville menace de s'effondrer. L'existence de Kiruna est intrinsèquement liée à celle de la mine ; la décision est alors prise de déménager la ville de quelques kilomètres afin que l'exploitation des sols puisse se prolonger. Sur le mode du reportage littéraire, l'auteure nous emmène à la découverte de l'une des plus grandes exploitations minières encore en activité, tout en dressant le portrait d'hommes et plus particulièrement de femmes qui ont marqué l'histoire des lieux, manifestant l'importance de leurs luttes pour obtenir considération, reconnaissance et autorité au sein de cette industrie minière.

01/2019

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Corniche Kennedy

" Les petits cons de la corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison. " Le temps d'un été, quelques adolescents désoeuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe. Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer...Apre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, celle d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges.

04/2010

ActuaLitté

Littérature française

Tangente vers l'est

Dès l’ouverture de ce bref roman, on prend le train en marche, en l’occurrence le Transsibérien, déjà loin de Moscou, à mi-chemin de l’Asie. Le long du corridor, se presse une foule de passagers de 3e classe bardés de bagages, d’où se détache une horde de jeunes hommes en tenue camouflage agglutinés dans la fumée de cigarettes, que le sergent Letchov conduit à leur caserne d’affectation en Sibérie. Parmi eux, Aliocha, grand et massif, âgé de vingt ans mais encore puceau, et comme désarmé face aux premiers bizutages qui font partie du rituel de ces transports de conscrits. Il préfère s’isoler, lui qui n’a pas su trouver le moyen d’éviter le service militaire, qui n’attend rien de bon de cette vie soldatesque et sent la menace de cette destination hors limite. A l’écart, il commence à échafauder les moyens de fausser compagnie à son régiment. Mais comment se faire la belle à coup sûr ? Profiter d’un arrêt à la prochaine gare pour se fondre dans la foule et disparaître. A priori, il a tout à craindre de son sergent, mais aussi des deux provodnitsa, ces hôtesses de wagons, en charge de la maintenance des lieux et de la surveillance du moindre déplacement des voyageurs. Une première tentative échoue. Aussitôt repéré, il remonte dans le train. Sa fébrilité suspecte a dû le trahir. Occasion manquée donc, mais sur le quai, Aliocha a croisé une jeune Occidentale qui va bientôt s’émouvoir de son sort : Hélène, une Française de 35 ans, montée en gare de Krasnoïarsk. Elle vient de quitter son amant Anton, un Russe rencontré à Paris et récemment revenu au pays gérer un énorme barrage, un homme qu’elle a suivi par amour près du fleuve du même nom. Malgré les barrières du langage, Aliocha et Hélène vont se comprendre à mi-mots. Toute une nuit, au gré d’un roulis engourdissant, ils vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du train. Les voilà condamnés à suivre un chemin parallèle, chacun selon sa logique propre et incommunicable, à fuir vers l’Est et son terminus océanique, Vladivostok. Une histoire fragile et fulgurante dans une langue sensuelle et fougueuse, laissant à nu des êtres pris dans la rhapsodie d’un voyage qui s’invente à contre-courant. Ce texte a été conçu dans le cadre du voyage d’écrivains dans le Transsibérien organisé par Cultures France pendant deux semaines, en juin 2010, sur la partie orientale du trajet Novossibirsk-Vladivostok. Sa première version, sous forme de fiction radiophonique, a été profondément remaniée pour le présent volume.

01/2012

ActuaLitté

Littérature française (poches)

A ce stade de la nuit

Lampedusa. Une nuit d'octobre 2013, une femme entend à la radio ce nom aux résonances multiples. Il fait rejaillir en elle la figure de Burt Lancaster- héros du Guépard de Visconti et du Swimmer de Frank Perry- puis, comme par ressac, la fin de règne de l'aristocratie sicilienne en écho à ce drame méditerranéen : Le naufrage d'un bateau de migrants. Ecrit à la première personne, cet intense récit sonde un nom propre et ravive, dans son sillage, un imaginaire traversé de films aimés, de paysages familiers, de lectures nomades, d'écrits antérieurs. Lampedusa, île de littérature et de cinéma devenue (épicentre d'une tragédie humaine. De l'inhospitalité européenne aussi. Entre méditation nocturne et art poétique A ce stade de la nuit est un jalon majeur dans le parcours littéraire de Maylis de Kerangal.

10/2015

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Dans les rapides

"T'es rock, t'es pas rock. La vie rock. Ce n'est pas gravé sur les disques, ce n'est pas imprimé dans les livres. Une épithète consubstantielle, un attribut physique comme être blonde, nerveux, hypocondriaque, debout. Rock rock rock. Le mot est gros comme un poing et rond comme un caillou. Prononcé cent fois par jour, il ne s'use pas. Dehors le ciel bouillonne, léger, changeant quand les nuages pèsent lourd, des milliers de tonnes bombent l'horizon derrière les hautes tours, suspendus. Etre rock. Etre ce qu'on veut. Plutôt quelque chose de très concret. Demandez le programme ! " Le Havre, 1978. Elles sont trois amies inséparables. Un dimanche de pluie, elles font du stop, et dans la R16 déboule la voix de Debbie Harris, la chanteuse de Blondie. Debbie qui s'impose aux garçons de son groupe, Debbie qui va devenir leur modèle.

03/2020

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Un chemin de tables

"La plus grande violence de ce métier, tu sais, c'est que la cuisine exige qu'on lui sacrifie tout, qu'on lui donne sa vie." Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique : les tables défilent dans la vie de Mauro. Aux côtés de ce jeune chef en vogue, gardien d'un certain héritage, Maylis de Kerangal nous plonge dans l'univers méconnu de la restauration. Un monde fait de passion, de solidarité, mais aussi de violence et de fatigue. Un monde dans lequel la cuisine devient un langage qui s'invente, réunit et se partage, croqué avec brio par l'auteur de Réparer les vivants.

08/2019

ActuaLitté

Littérature française

Canoës

"J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, "Mustang", et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un "je", au plus proche". (M. de K.)

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Pierre feuille ciseaux

"Les jeunes du Clos appellent "Champ" cette réserve d'espace non affectée, indécise, entre Stains et Saint-Denis. Pour eux, il s'agit d'un monde en suspens, sorte d'alvéole acquise à l'imprévisibilité et au biologique : ils y sont mal à l'aise, ils n'y entrent pas comme ça, il leur faut une raison supérieure, un cas de force majeure, quelque chose à planquer ou un assaut du désir a vivre au revers d'un buisson, couchés dans l'herbe drue, toi Jane moi Tarzan." Pierre, feuille, ciseaux mais aussi îlot, parcelle, lisière.,. De mot en mot, au gré d'analogies et de fictions embryonnaires, apparaît un territoire composite fait de mystérieuses friches et de zones maraîchères, vestiges agricoles d'un autre temps. On y croise une vieille dame ex- chef de bande de la Cité-Jardin, une fillette qui conserve ses trésors dans une boîte à chaussures, on y, trouve des centaines de téléphones portables qui recèlent des milliers de textos, une perle noire soigneusement enfouie au tond d'une commode, un cahier de couture et d'amples chorégraphies pour rejouer son existence aux yeux du monde. Fidèle à son écriture puissante et aux thèmes qui la mobilisent, Mayas de Kerangal s'appuie sur les photographies de Benoît Grimbert pour construire un récit en forme de jeu de piste.

03/2012

ActuaLitté

Littérature française

Naissance d'un pont

"A l'aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c'est un autre homme qui sort des bois, c'est un homme hors de lui, c'est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d'acier, irise les nappes d'hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte." Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, "à l'américaine", qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.

08/2010

ActuaLitté

Littérature française

La vie voyageuse

Ariane, la trentaine, travaille pour la revue L'Archiviste, spécialisée dans la recherche généalogique. Elle enquête sur le puzzle des origines d'autrui ,jusqu'au jour où Jeanne Malauzier, sa tante, la charge de retrouver l'éphémère et secret amour de sa jeunesse guindée. De Barcelone au Havre en passant par Vals-les-Bains, Ariane voit remonter à la surface un autre mirage sentimental. Avec La Vie voyageuse, Maylis de Kerangal a écrit un livre d'aventures de l'intime. Elle nous fait partager une errance identitaire qui évoque la géographie sentimentale de certains films d'Antonioni.

02/2003

ActuaLitté

Littérature française

Ni fleurs ni couronnes. Suivi de Sous la cendre

"Finbarr repoussa la couverture, repoussa l'idée de la bière et du tabac, l'idée d'un tour au pub ou d'un racket crapuleux derrière les tanneries, il repoussa l'idée des filles de Belgooly. Il écarta tout cela et alors, il ne resta plus devant lui que l'avenir tout nu et qui n'en finissait pas." Irlande, 1915. La nuit où Finbarr Peary décide de quitter le petit village misérable dans lequel il a grandi, un navire échoue près de la côte. Les décisions qu'il prendra alors bouleverseront le cours de son existence. Eté 2003, une expédition nocturne s'organise sur les pentes du Stromboli. Deux amis, aux prises avec leurs vertiges volcaniques, tombent sous le charme d'une inconnue, Antonia. Cette rencontre pourrait bien précipiter leur chute à tous...

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

Canoës

"J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, "Mustang", et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer ses paroles, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi tes leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un "je", au plus proche." Maylis de Kerangal.

ActuaLitté

Littérature française

Un archipel. Fiction, récits, essais

"J'ai choisi d'intituler ce volume Un archipel car il m'a semblé [... ] que ces textes distincts, disparates, cré[e]nt exactement un archipel : ils agencent une forme ; ils font apparaître une unité. Or, c'est précisément cette notion de composition qui m'intéresse, et l'idée qu'une écriture singulière puisse être rendue sensible dans ce choix d'écrits ponctuant quinze années d'écriture et de publication". Maylis de Kerangal . "Rouge" , une longue fiction inédite, ouvre ce volume qui offre aussi vingt-deux textes, des récits et des essais de longueur variable, parus entre 2007 et 2022 en une vingtaine de lieux différents. Ensemble, ils composent un paysage unique et multiple au sein duquel la lecture emboîte allègrement le pas au récit tandis que l'attention portée à une texture, une voix, une image nous place, dans une langue vive et somptueuse, au coeur d'une recherche en mouvement constant, curieuse de tout. La prose de Maylis de Kerangal trouve, dans la brièveté, une densité et une force remarquables dont le lecteur ne peut qu'être frappé.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Un monde à portée de main

"Paula s'avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur La paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c'est le grain de la peinture qu'elle éprouve. Elle s'approche tout près, regarde : c'est bien une image. Etonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l'illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu'elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu'un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture. Une fois parvenue devant la mésange arrêtée sur sa branche, elle s'immobilise, allonge le bras dans l'aube rose, glisse ses doigts entre les plumes de l'oiseau, et tend l'oreille dans le feuillage."

08/2018

ActuaLitté

Littérature française

Réparer les vivants

"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

01/2014

ActuaLitté

Littérature française

La bibliothèque de Hans Reiter

" La croyance de Hans Reiter fut dès lors celle de tous les hommes de toute éternité et qu'ils ont désiré censurer, à savoir que la guerre - dans son cas la Seconde Guerre mondiale - était née non pas d'un quiproquo diplomatique, du caractère belliqueux d'une nation, d'un accident climatologique ou de tout autre phénomène naturel, mais d'une blague. Il en avait été le témoin. La guerre est une farce qui tourne mal. "

02/2016

ActuaLitté

Romans de terroir

Les Haies de la misère

Julien Bartoli, journaliste au sein d'un grand quotidien parisien, enquête sur les mouvements paysans. En cet été 1907, la campagne rejoindra-t-elle les ouvriers, risquant ainsi de bousculer le pouvoir en place ? Logé dans une petite station thermale, au coeur d'un pittoresque bocage, il rencontre les grands propriétaires, les fermiers généraux, les métayers, les syndiqués, les meneurs. Mais, à force d'interroger les paysans, il se rend compte du malheur qui frappe la région : sur la terrasse d'un grand café, il entend ainsi parler de l'épouvantable sort qui semble s'acharner sur les petites filles. Julien a un mauvais pressentiment. Antoine, un jeune garçon, le suit sans cesse et sa rencontre avec la belle mais étrange Garance accroît son inquiétude. Le reportage terminé, il s'apprête cependant à regagner Paris. Mais voilà qu'Antoine l'appelle au secours contre l'Ogre, celui qui lui a pris son amie Valentine. Garance, et même le curé, insistent pour qu'il reste, car seul un homme comme lui pourra démasquer et anéantir l'Ogre. Dès lors, Julien arpente la campagne en motocyclette. Sa présence effraie et ses questions dérangent au point que des hommes tentent de le noyer dans un étang. Il doit faire face aux dangers, mais aussi aux horreurs qu'il découvre peu à peu. La vérité viendra des femmes et Julien traquera l'Ogre, poussant aux limites extrêmes sa propre personnalité. Grâce à la détermination d'un homme, à la volonté d'un enfant, à l'aura d'une femme et à la solidarité des familles paysannes, la paix renaîtra.

01/2012

ActuaLitté

Photographie

Un amour photographique. Hans Guilbert : Hans Georg Berger

L'amitié entre Hervé Guibert et Hans Georg Berger dura treize ans, de 1978 jusqu'à la mort de Guibert en 1991. Berger était directeur artistique du Festival de théâtre de Munich lorsque le jeune écrivain français âgé de 22 ans, alors correspondant pour Le Monde, apparut pour la première fois dans son bureau. Leur relation fut dès le début aussi passionnante qu'intense. Une année seulement après leur première rencontre, Guibert est l'invité de Berger sur l'île d'Elbe. Celle-ci allait devenir un point de rencontre et une source d'inspiration d'une importance fondamentale pour Guibert. Hans Georg Berger, comme l'écrivit Guibert plus tard, "est le maître d'oeuvre de cet endroit miraculeux où je me sens si bien, où tout est beauté, où l'arrivée est plus heureuse que le soulagement du départ, et où j'ai écrit la plupart de mes livres, il est son inventeur, et il est son maître, ce qui pose parfois quelques problèmes, des grincements d'autorité et de révolte contre cette autorité. Mais en même temps il est le créateur de cet endroit miraculeux, et il m'a laissé généreusement me l'attribuer". Leur dialogue, Hans Georg Berger et Hervé Guibert l'ont cultivé au-delà de l'île d'Elbe, que ce soit lors de voyages à Arles, à Budapest, à Séville, en Egypte ou au domicile munichois de Berger, à Paris ou dans la Villa Medicis. Ce dialogue a toujours été à la fois émotionnel, intellectuel et visuel. Les nombreux portraits que Berger a réalisés de Guibert témoignent de cet échange. Ils initient en outre, et ce de manière intime, une méthode que Berger a établie dans ses futurs travaux, celle de l'engagement collectif : l'image comme un produit d'une entente profonde, tel un résultat d'une compréhension mutuelle. Dans son texte accompagnant les photographies de Hans Georg Berger, Hervé Guibert développe et affine son approche lorsqu'il prend position pour un narcissisme positif et existentiel. Il en parle de manière explicite : "Pourquoi diable n'en finit-on pas de faire le procès du narcissisme ? Comment un substantif charmant et grave a-t-il pu devenir si trivialement péjoratif ? Les peintres qui, durant toute l'histoire de leur activité, n'ont pas cessé de fouiller leur propre pomme, entre celles des autres, ne l'ont-ils fait que pour léguer une vaniteuse luisance, l'assurance flatteuse d'une admiration posthume ? Ce qu'on dénigre comme narcissisme n'est-il pas le moindre des intérêts qu'on doit se porter, pour accompagner son âme dans ses transformations ? " Les photographies d'Hervé Guibert, ses amis, les espaces et les voyages sont bien des outils permettant de suivre la métamorphose de son âme. Ils constituent la base d'une réflexion quant à la signification du dialogue et sur l'autoréflexion à travers les yeux, les lentilles et les objectifs de l'autre. Les photographies manifestent, avec tout le désir littéraire du dévoilement, la certitude qu'il réside plus de vérité dans la dissimulation que dans la révélation et la divulgation. Elles témoignent d'un amour photographique. Dans leur ensemble, les photographies sont comme un kaléidoscope, une galerie des glaces qui renvoient au moyen de milliers d'angles et de facettes une image résultant d'une pose répartie durant treize ans.

11/2019

ActuaLitté

Sécurité

Gestion et partage de fichiers sous Windows Server. Projet de gestion et de gouvernance des identités et des accès pour améliorer la sécurité de l'entre

Ce livre vise à donner une définition simplifiée des principes fondamentaux couverts par la Gestion et la Gouvernance des Identités et des Accès. En effet, les terminologies sont nombreuses (IAM, IAG, IGA, IRM, IAI, IDaaS...). Pour la pratique, l'auteur a eu à implémenter la gestion & gouvernance de partage de fichiers sous Windows Serveur 2012 R2. En sécurité des systèmes d'information, la Gestion des Identités et des Accès (GIA) (en anglais Identity and Access Management : IAM) est l'ensemble des processus mis en oeuvre par une entité pour la gestion des habilitations de ses utilisateurs à son système d'information ou à ses applications. Il s'agit donc de gérer qui a accès à quelle information à travers le temps. Cela implique ainsi d'administrer la création, la modification, et les droits d'accès de chaque identité numérique interagissant avec les ressources de l'entité. In information systems security, (Identity and Access Management : IAM) is the set of processes implemented by an entity to manage the authorizations of its users to its information system or its applications. Access. Indeed, the terminologies are numerous (IAM, IAG, IGA, IRM, IAI, IDaaS...).

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

L'homme des haies

Ayant depuis plusieurs années cédé la ferme à son fils, Vincent Loiseau est vieux, de soixante-quinze ans ou plus. Il demeure quand même à La Hourdais, dans sa famille en somme, où il se contente des tâches dont il est encore capable et, surtout, que son fils lui laisse faire. Selon le désordre de la mémoire, mais avec minutie et un humour discret, il raconte sa vie de retiré sur place, les petits travaux qui l'occupent et ceux qu'il a rudement accomplis autrefois. C'est l'entretien des haies, son ouvrage préféré. Il en détaille les charmes, exprimant du même coup sa profonde solitude. Une solitude dans les choses, qui se console par leur contact, et celui des animaux. Voilà l'homme habillé d'écorces ! Si son monologue permet d'entrer dans une ferme, d'écouter les voix paysannes tout au fond du bocage mayennais il y a quelques décennies, autant dire hier, c'est surtout l'occasion d'un jeu avec la langue pour restituer la façon singulière dont l'homme de la terre ressent ce qu'il fait, ce qu'il touche, et comment il le dit.

03/2012

ActuaLitté

Milieux naturels

Le chant des haies

Jean de Bosschère, dont l'oeuvre atteste à la fois la connaissance profonde et l'amour de la Nature, est un des maîtres dans l'art de découvrir et de décrire le mystère des choses animales et végétales. Voici la haie vive : monde secret, fourmillant d'êtres dont elle est le refuge, l'abri, le garde-manger. Le naturaliste l'observe, il l'espionne, pourrait-on dire, dès l'aurore, guettant les premiers bruits du réveil, cris, chants qui se mêlent dans un tout harmonieux. Voici le pic, chasseur de vers et de larves, voici les derniers attardés, la chouette et l'effraie... Les saisons passent sur la haie. La Voie Lactée printanière est une longue et lumineuse traînée de fleurs. Les insectes peu à peu fourmillent : hanneton, cantharide, grillon. Voici les parfums : églantine, muguet, sureau, tilleul ; les parures : liseron, chèvrefeuille, clématite. Les chenilles apparaissent, mais aussi les papillons. Comme il a amoureusement décrit la fleur, l'oiseau, le scarabée et l'escargot, Jean de Bosschère s'attarde aux merveilles du vanesse, du paon de jour, du machaon. La haie offre ses bouquets : violette, campanule, digitale ; elle est faite d'arbres aussi : charme, érable, cornouillet. La nuit, c'est le règne de la belette et de la chauve-souris. L'automne transforme la haie en buisson ardent. Les fruits de l'églantier, de l'alisier, du fusain bonnet-de-prêtre revêtent les branches d'écarlate. Une à une, toutes les plantes sont décrites avec leurs habitats, leurs moeurs, leurs vices et leurs vertus. Tous les oiseaux, tous les insectes et le comportement particulier de chaque espèce ; aucun être végétal ou animal n'est oublié, et des dessins aussi gracieux qu'exacts illustrent ces pages où la poésie ne le cède qu'à la science.

04/2023

ActuaLitté

Théâtre

Ian. Suivi de Articulations

Ne croyez pas qu'il va venir. Je ne peux pas le faire venir ici. Il est mort, ça vous le savez. Je ne veux pas que quelqu'un le remplace. Je ne veux pas que quelqu'un prétende posséder ses gestes, sa silhouette ou même le col de son manteau. Que quelqu'un puisse prétendre à sa gorge, sa gorge - à la fois cavité sombre creusée sans fin sans lumière, et velours enroulé dans un chuchotement de pluie contre l'oreille...

03/2014

ActuaLitté

Policiers

Je te hais

Flic tourmenté, le capitaine Marc Kasowski aimerait pouvoir tirer un trait sur les horreurs de son passé. Mais comment oublier son père, ce bourreau qui a assassiné sa mère et sa soeur ? Surtout au moment où celui-ci va sortir de prison... Alors que le policier lutte contre ses terribles souvenirs d'enfance, un petit garçon et une fillette disparaissent. Et le kidnappeur envoie aux parents une lettre glaçante dans laquelle il détaille la manière dont il les a tués. Cette affaire, qui rappelle étrangement à Marc ce qu'il a lui-même vécu, risque de faire vaciller son fragile équilibre psychologique. Pour parvenir à démasquer le meurtrier, il va devoir plonger dans les abîmes de son histoire familiale. Et le prix à payer pour sa rédemption risque d'être terrible...

11/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Je hais internet

Après avoir commis "la seule faute impardonnable du début du XXIe siècle" - exprimer publiquement une opinion impopulaire -, Adeline, célèbre illustratrice de bande dessinée, devient la cible d'attaques haineuses sur les réseaux sociaux. Ellen, une jeune femme de vingt-deux ans sans histoires, subit le même sort lorsque des photos de ses ébats sexuels avec son petit ami du lycée se propagent de manière virale sur la toile. Dans le San Francisco de 2013, elles ont fait l'erreur d'être des femmes au sein d'une société qui déteste les femmes. Dans Je hais Internet, Jarett Kobek pose un regard satirique sur une société hyper-connectée, tout acquise au virtuel, intrusive. Il s'en prend à l'idéal libertaire aux origines d'Internet, et se demande comment les géants du net ont réussi à générer des milliards de dollars en exploitant la créativité d'internautes impuissants, sans rencontrer d'opposition. A l'ère du sacre des réseaux sociaux, un récit jubilatoire et salutaire.

01/2018

ActuaLitté

Lecture 6-9 ans

Hans le balourd

Un conte d'Andersen où l'on apprend comment conquérir le coeur d'une princesse, même si l'on est un garçon un peu bizarre et pas forcément le plus distingué du royaume ! Où comment la fantaisie, la créativité et la sincérité de Hans l'emportent sur l'arrogance de ses deux frères un peu trop sûrs de leurs atouts... Avec, en fin d'ouvrage, l'atelier des infos.

06/2019

ActuaLitté

Autres collections (6 à 9 ans)

Je te hais

Mina est furieuse, Raphaël ne veut pas de son amour ! Alors quand il l'invite à son anniversaire elle est décidée à ravir son coeur. Le deuxième titre d'une mini-série signée Susie Morgenstern.

02/2023

ActuaLitté

Poésie

Hadès en manganèse

Clayton Eshleman s'applique depuis longtemps à démêler les rapports qu'entretiennent, dans l'être humain, animalité et rationalité, imagination et idéologie, amour et sexualité. Sa méditation se centre ici sur des lieux (les grottes du Paléolithique) et des figures (le totem de l'araignée, le peintre face à la paroi de la caverne, les parents morts...) qui composent un complexe réseau de sens passionné. Hadès en Manganèse regroupe des textes en prose et des poèmes publiés aux États-Unis sur plus de vingt ans dans divers recueils, dont l'un porte ce titre.

10/1998

ActuaLitté

Lecture 6-9 ans

Je te hais

Mina est furieuse, Raphaël ne veut pas de son amour ! Il a beau être bête, stupide, idiot... il est tout de même craquant. Alors quand Raphaël l'invite à son anniversaire, Mina, est bien décidée à ravir son cœur. Las... Rien ne se passe comme prévu,

09/2004

ActuaLitté

Poésie

Mes haies roses

Mes haies roses est un recueil de poèmes qui sonne comme un hommage à toutes celles qui ont su paver de fleurs le chemin d'un enfant, d'un jeune homme et d'un homme qui, malgré le temps et ses détricotages, tente de maintenir en alerte son sens de l'émerveillement.

11/2022

ActuaLitté

Historique

Hans-Joachim Marseille

Hans-Joachim Marseille surnommé "L'Etoile d'Afrique" , était un pilote de chasse allemand, un as de l'aviation durant la Seconde Guerre mondiale. A bord de son Messerschmitt Bf 109, il cumule le record absolu de 158 victoires aériennes contre les Alliés, que ce soit au-dessus de la Manche ou en Afrique du Nord contre la Desert Air Force (DAF) du Commonwealth. Hans-Joachim Marseille était craint et respecté au point que le Troisième Reich l'utiliser dans sa propagande. Connu pour mener une vie agitée, son attitude chevaleresque mais surtout pour ses rebellions envers l'autorité, il fût transféré à l'unité Jagdgeschwader 27 (JG 27) en Afrique du Nord en avril 1941 pour participer à la guerre du désert. C'est là que Marseille développe ses capacités de pilote de chasse. En septembre 1942, après trois sorties, il revendique 17 avions abattus, et reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants...

02/2024