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Maimonide

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Romans historiques

Le prince des ténèbres

Saad al Dawla al Misri, important négociant en tissus du Vieux Caire et ami de Saladin, est mort de bien étrange façon, victime d'un empoisonnement impossible dans le minaret de la mosquée Ibn Tûlûn. Saladin entend bien ne pas laisser ce crime impuni ; il charge donc le philosophe juif Maïmonide, son médecin personnel, de lui trouver un savant capable d'apporter une réponse à ce mystère. C'est un chrétien qui se présente. Il vient de Tolède. Il fait profession d'Empoisonneur de l'Impossible. Au service de Dieu, il Lui renvoie toutes sortes d'individus, de manière insoupçonnable. Cependant, sa venue au Caire cache un autre objectif... Le contexte sous-jacent au scénario est celui de l'introduction dans l'Occident chrétien des oeuvres des savants grecs de l'Antiquité, où comment la recherche de la Fin des Temps a permis l'introduction des oeuvres d'Aristote et bouleversé la philosophie médiévale. Pourquoi l'Eglise de Tolède a-t-elle payé des traducteurs afin de traduire les oeuvres des Grecs, enrichies par les Arabes ? Quelle a été l'influence du Livre de l'Apocalypse ? Et comment ces oeuvres sont-elles entrées en Occident ?

04/2018

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Religion

Une manière d'être juif

Théo Klein est une des figures majeures de la communauté juive. Avocat d'affaires, ancien résistant, il a été président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) entre 1981 et 1987. Il raconte ici, avec la liberté de ton, le franc-parler, l'humour et le sens du paradoxe qui le caractérisent, son parcours et ses combats, livre ses analyses et ses espoirs. De son enfance dans le Xe arrondissement de Paris à l'école maimonide, du scoutisme à la Résistance, de sa découverte de l'Etat hébreu à la Guerre des Six Jours, de ses relations avec les principaux dirigeants d'Israël à ses engagements dans la politique française, l'itinéraire de Théo Klein est celui d'un grand témoin du XXe siècle qui porte sur son histoire et sur la société humaine un regard libre, lucide et éclairé. Revendiquant la double nationalité française et israélienne, il livre une réflexion originale, et souvent à contre-courant de sa propre communauté, sur le conflit israélo-palestinien, la question de la Shoah et celle de l'antisémitisme, sur l'identité juive enfin, telle qu'il la vit et la conçoit, " fondée ni par le malheur ni sur le malheur, mais par un message exceptionnel, celui de la Torah ".

10/2007

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Religion

Dialogues d'amour

Les Dialoghi d'amore de Juda Abravanel, dit Léon Hébreu, sont très vite devenus, après leur publication posthume en 1535, un relai majeur des aspirations intellectuelles et culturelles de la Renaissance. Fils du célèbre Isaac Abravanel, homme politique et théologien de l'époque de l'Expulsion, Juda entre en dialogue avec le nouveau platonisme italien représenté par Marsile Ficin, en vue d'instruire la crise du modèle philosophique arabe, celui d'al-Fârâbî et d'Avicenne, au fondement de l'entreprise de Maïmonide. S'agissant de rendre justice à l'exigence philosophique de l'averroïsme juif, mais aussi d'en réformer les attendus systématiques, la philosophie de l'amour des Dialogues constitue un moment décisif de l'histoire intellectuelle du judaïsme, mais aussi de la pensée moderne, qui, au delà de son succès littéraire immédiat, trouvera des échos indiscutables chez Bruno ou chez Spinoza. L'édition proposée donne, en orthographe modernisée, la traduction de Pontus de Tyard, figure majeure de la littérature française du XVIe e siècle. Elle en seconde la lecture par des notes explicatives qui s'efforcent de restituer la multiplicité des horizons culturels, intellectuels et spéculatifs, qui fait la richesse et la profondeur de la philosophie de Léon Hébreu.

04/2006

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Histoire du judaïsme

Au nom du père pour le fils. Le testament spirituel de Judah Ibn Tibbon

Ce texte important de la spiritualité hébraïque, écrit à Lunel dans la seconde moitié du XIIe siècle, par un savant rabbin de Grenade, traducteur, médecin et philosophe, fuyant en Provence les persécutions des Almohades, n'avait jamais été traduit en français. Judah Ibn Tibbon (1120-1190) y expose à l'adresse de son fils Samuel (1160-1230) des conseils bienveillants, d'impérieuses recommandations et des admonitions empreintes de sévérité à observer dans les divers aspects de la vie juive. La copie unique de cette oeuvre, conservée à Oxford, montre que le père s'y reprend à trois fois pour consigner l'éthique, idéale à ses yeux, qu'il dispense à son fils : d'abord quand ce dernier a douze ans, puis pendant son adolescence, et enfin quand le futur et génial traducteur du Guide des Egarés de Maïmonide est marié et père de famille, toutes strates de la rédaction mêlées et enchevêtrées. Michel Garel traduit avec brio cette oeuvre dans les trois styles littéraires de la plume de Judah, en vers, prose et prose rimée confondus. Précédée d'une introduction, sa traduction est suivie d'un commentaire qui bouleverse la perception que les historiens de la pensée juive avaient jusqu'ici de cette composition.

11/2021

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Religion

Le monothéisme juif et le paradoxe de l'existence

Comment définir l'essence du monothéisme dans un monde où les religions paraissent désuètes, dangereuses, voire évanouies et absentes ? Qu'en est-il réellement du judaïsme ? Et que nous dit-il aujourd'hui ? C'est à une relecture des sources de l'expérience et de l'existence juive qu'invite ce livre, témoignant combien la tradition peut être créatrice. Alors que la Bible et le Talmud, ainsi que les autres grands corpus juridiques ou mystiques, visent à en garantir la pratique afin d'en assurer la transmission et la pérennité, le coeur du projet n'en ressort pas moins opaque pour beaucoup. Ce sont donc les véritables enjeux qui l'animent qu'il s'agit d'éclaircir. Entrant en dialogue avec des siècles de commentaire, des Maîtres du Talmud à Maimonide, de Rashi à Rabbi Haïm de Volozhin, Aaron Eliacheff et Frank Alvarez-Pereyre interrogent des expressions dont on croyait tout comprendre, comme "se faire un nom", des notions dont on croyait tout savoir, comme le "monothéisme", des concepts à propos desquels on croyait avoir tout lu, comme le tsimtsoum. Un ouvrage indispensable pour saisir les fondements du judaïsme, le pourquoi de son apparente complexité, le comment de sa simple proximité.

10/2019

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Littérature française (poches)

La Confrérie des Eveillés

Au XIIe siècle, à Cordoue, avant d'être torturé et pendu, un artisan juif eut le temps de révéler à son neveu comment obtenir le livre " le plus important à avoir jamais été écrit par un être humain ". Lancé dans cette quête à travers l'Europe et le Maroc, Maïmonide croise un jeune musulman, Averroès, entraîné dans la même recherche. L'un et l'autre -qui deviendront des géants de la pensée - sont poursuivis par un groupe mystérieux bien décidé à tout faire pour les empêcher d'aboutir la Confrérie des Eveillés. La plupart des personnages de ce roman ont vraiment existé. La plupart des événements politiques et personnels auxquels ils sont confrontés ont eu lieu. Tout donne à penser qu'en ce moment crucial de l'histoire du monde, le plus grand des penseurs juifs et le plus grand des philosophes musulmans ont dialogué exactement comme ils le font ici. Tout, enfin, dans l'Histoire, s'est toujours déroulé et se déroule encore exactement comme si le complot évoqué dans ces pages avait vraiment existé. Comme si les " Eveillés " étaient encore parmi nous, porteurs d'un secret essentiel pour l'avenir de l'humanité, mais à jamais perdu. A moins que... ?

03/2006

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Philosophie

L'un dans l'autre. De l'unité des spiritualités

Le paradoxe de l'universel, c'est qu'il se décline au pluriel : il en existe plusieurs versions, qui se font parfois rudement concurrence. Pour échapper au choc des civilisations ou à la guerre des dieux, on prône aujourd'hui un dialogue apaisé et constructif entre les traditions. Mais le dialogue a peu de chances d'aboutir si l'on part du principe que la pluralité des sagesses, des religions et des spiritualités dont nous héritons renvoie à des différences irréductibles. On peut bien entendu chercher un plus grand dénominateur commun, des valeurs humanistes abstraites dans lesquelles chacun puisse se reconnaître. On peut aussi faire le pari, plus risqué, plus ambitieux, qu'en s'éclairant les unes par les autres, ces versions de l'universel finissent par révéler un noyau d'unité réelle. Les contributeurs de ce volume relèvent le défi en se penchant sur quelques cas exemplaires : le message moral de la Bhagavadgita, les sources hébraïques et chrétiennes du Coran, le problème de l'unité des sagesses du point de vue des premiers chrétiens confrontés à la religion et à la philosophie païennes, l'oeuvre de Maïmonide, partagé entre la Torah et Aristote, enfin la parole des poètes et mystiques des "sombres temps", de Maître Eckhart à Nelly Sachs.

01/2018

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Histoire de la philosophie

La philosophie juive

De Maimonide, du Zohar ou de la Kabbale à Mendelssohn, Samson-Raphaël Hirsch, Rosenzweig, Buber ou Léo Baeck, voici un ouvrage qui intègre la philosophie rationnelle juive et la mystique. Unique sur le marché. Entièrement mis à jour. Ce livre est un ouvrage générique, couvrant toute la philosophie juive au travers de ses diverses langues : l'hébreu biblique, l'araméen biblique, le judéo-arabe, l'hébreu philosophique médiéval jusqu'à l'allemand, jusqu'au renouveau de la pensée juive en Allemagne tout au long du XIXe siècle. Considérant la philosophie juive comme un tout, Maurice-Ruben Hayoun aborde l'ensemble des tendances qui s'y sont exprimées, de la Bible et du Talmud aux rabbins libéraux et réformés, en passant par les mystiques et les rationalistes. Examinant les sources arabes de la philosophie médiévale juive : al-Farabi, al-Kindi, ibn Sina, ibn Rushd, ibn Tuyal, etc. , il met en avant les continuités, marque les prolongements de Cordoue à Berlin et suit la migration de la pensée juive jusqu'en la modernité. Dans cette édition actualisée, l'auteur propose, en fin de volume, des présentations de grands penseurs ainsi qu'une large bibliographie apte à guider ceux qui veulent aller plus loin.

04/2023

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Ouvrages généraux

Voyager dans les philosophies du monde

La philosophie, une affaire grecque ? Seulement européenne, occidentale ? Absolument pas. Partout dans le monde, d'autres cultures, d'autres langues ont des usages multiples de la raison et de son exercice, qui produisent des systèmes de pensée rigoureux, déductifs, démonstratifs. Des philosophies à part entière. Encore faut-il trouver des chemins pour y accéder. En grand pédagogue, Roger-Pol Droit nous propose d' "entrer dans les têtes" des philosophes d'ailleurs, indiens ou chinois, logiciens bouddhistes tibétains ou japonais, penseurs juifs ou arabo-musulmans. S'adressant à tous, dans une langue limpide et précise, cette brève histoire fait découvrir des univers intellectuels captivants, souvent méconnus, parfois mal compris. Et notamment des philosophes arrivés récemment parmi les auteurs du baccalauréat, comme Zhouang Zi, taoïste aux provocations paradoxales, Nâgârjuna, théoricien bouddhiste de la Voie du Milieu, Maïmonide, maître du Talmud, Avicenne, penseur de l'iIslam des Lumières. Et bien d'autres, mis en perspective. Un guide inédit pour renouveler la réflexion sur les ressorts de la philosophie, son histoire, ses frontières et son évolution, tout comme ses relations aux sagesses, religions et spiritualités. " Roger Pol-Droit entraine son lecteur, avec rigueur et clarté, dans un tour du monde des pensées. " Le Monde

02/2024

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Religion

La demeure oubliée. Genèse religieuse du politique

Comment naît la modernité ? L'homme moderne a toujours cru qu'elle s'était construite sur la table rase du passé et de la tradition. Et pourtant, d'où viendrait-elle ? Au fil d'une enquête philosophique autant qu'érudite, Shmuel Trigano avance l'hypothèse que c'est dans la théologie négative du Moyen Age qu'il faut trouver le moment où la société et la pensée de la tradition vacillent et s'ouvrent à la logique de la modernité. En somme, c'est dans l'histoire de ce que les hommes ont dit de Dieu et dans leur effort pour parfaire la conception de la Divinité que l'on pourrait lire les évolutions qui ont finalement conduit à la constitution du monde dont Dieu s'est résolument absenté... A travers une analyse du projet philosophique juif, tel qu'il s'incarne en ces trois auteurs charnières que sont Maïmonide, Spinoza et Mendelssohn, Shmuel Trigano montre comment, au cour du débat théologique propre à la philosophie religieuse, émerge la modernité. Ainsi se profile, derrière l'univers de la Raison, un enjeu insoupçonné, d'ordre spirituel et religieux, dont l'analyse nous aide à lire les errements, mais aussi le refoulement et les retours successifs, ainsi que la puissance de reviviscence. N'est-ce point là le grand enjeu de la fin du XXe siècle ?

03/1994

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Bibles

Le sacrifice d’Isaac

Dans la Bible, l'épisode du sacrifice d'Isaac imposé par Dieu à Abraham interroge hier comme aujourd'hui. Onze études retracent les différentes interprétations qui ont été données à travers les siècles en littérature et en peinture. Dans la geste biblique d'Abraham, l'un des événements les plus connus est le sacrifice de son propre fils Isaac que lui impose Dieu, bien qu'il lui ait promis une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. L'épisode pose fondamentalement la question de la soumission à la volonté divine. Face à cet ordre, aussi scandaleux qu'incompréhensible, les interprétations ont été nombreuses et contrastées au fil des siècles ; elles oscillent entre fanatisme religieux et consentement exemplaire. Ce volume réunit onze études sur les enjeux de ces récritures. Après un état de lieu de la recherche sur l'épisode vétérotestamentaire (Gn 22), sont passées en revue les grandes étapes de la réception de la ligature d'Isaac, depuis le commentaire patristique d'Origène jusqu'aux relectures juives contemporaines de Saul Bellow et Bernard Malamud. Rachi de Troyes et Maïmonide, Calvin et Théodore de Bèze, Calderón, Kierkegaard, Saramago s'approprient, se démarquent et livrent leur propre compréhension de l'épisode au prisme de différents genres littéraires. Ghiberti et Brunelleschi, Rembrandt et Giambattista Piazzetta complètent ce vaste panorama pour le domaine pictural.

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Religion

Le Buisson et la Voix. Exégèse et pensée juives

Multiples sont les voies d'accès à la pensée juive : l'exégèse, la théologie, la philosophie et la mystique. Ces divers types de cheminement sont empruntés, tour à tour, dans le présent recueil, qui souligne leur interdépendance et leur complémentarité. La première partie du livre est consacrée, plus spécialement, à l'exégèse biblique et à la littérature abbinique. L'auteur y aborde le thème de la Révélation accordée à Môise, la tradition formée autour de sa figure, l'interprétation du "sacrifice" d'Isaac. L'Ecriture sert ainsi de toile de fond à une ample méditation sur la souffrance, l'épreuve, la vocation prophétique. Des institutions fondamentales du judaïsme : le sabbat, Jérusalem y sont examinées dans l'étape suivante, selon une perspective historique étendue. La seconde partie du livre concerne la tradition philosophique et mystique. Des problèmes majeurs de la pensée et de l'existence juives sont perçus à travers l'oeuvre de philosophes prestigieux : Philon d'Alexandrie, Maïmonide, Rosenzweig. Enfin, les maîtres de la Kabbale inspirent les deux derniers essais du recueil : mystiques qui pénètrent toute la portée de la Loi et des commandements et rendent compte de leur expérience du divin. Les études groupées dans ce livre embrassent ainsi l'ensemble de la pensée religieuse juive, de la Bible au Talmud et à la littérature rabbinique, de la Kabbale médiévale au hassidisme, de même que la réflexion philosophique juive, depuis ses débuts hellénistiques jusqu'aux temps modernes.

02/1987

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Exégèse

Job 19. Révolte, espérance ?

Issu des dix-huitièmes "Journées bibliques", ce volume revient sur un des chapitres les plus fascinants de la Bible, le chapitre 19 du livre de Job. Le livre de Job est l'un des plus fascinants de la Bible et son chapitre 19 est certainement l'un des textes les plus étonnants : d'un côté, les paroles de révolte de Job accusent Dieu d'injustice, de l'autre côté, on a l'affirmation exaltée d'une foi en un Rédempteur toujours vivant. L'exégèse traditionnelle a tenté d'atténuer la violence des propos et mis en valeur la foi de Job. Mais la complexité du livre n'a pas échappé aux commentateurs juifs et chrétiens. Après Jean Chrysostome, l'exégèse chrétienne occidentale est dominée par les Moralia in Iob de Grégoire le Grand, qui accentuent l'approche morale. Au XIIIe siècle, après la traduction latine de Maïmonide, l'approche est plus volontiers théologique, avec notamment le commentaire de Thomas d'Aquin et la mise en relief du problème de la Providence. Les exégètes protestants (Johannes Fischer, Jean Calvin) exploitent le chapitre dans une perspective morale, tandis que les catholiques (Cajetan, Balthasar Cordier) développent les thèmes théologiques et l'approche christologique. Les exégètes juifs optent pour une approche philologique (Rashi, Abraham Ibn Ezra, les Qimhi) ou théologique (Gersonide, Isaac Arama). Ce volume est issu de la dix-huitième des " Journées bibliques " organisées par le Laboratoire d'Etudes des Monothéismes/Institut d'études augustiniennes, UMR 8584 (CNRS-EPHE Sciences religieuses- PSL-Sorbonne Université) et l'UR 4378, Faculté de théologie protestante (Université de Strasbourg).

02/2022

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Théologie

Sur les lois de l'Ancien Testament. Quatre questions disputées ; Traité sur les préceptes cérémoniels ; Neuf points sur les préceptes judiciels ; Mystère du parcours de la Loi et de la Synagogue, Edition bilingue français-latin

Ces textes du franciscain Pierre de Jean Olivi (1248-1298), rédigés dans les dernières années de sa carrière, offrent une version scolastique de la doctrine chrétienne sur la nature et le statut de la Bible hébraïque. Quatre questions disputées portent sur la pertinence des différents types de préceptes. Suit un dossier composite, sans doute constitué par le théologien en vue de la rédaction des questions ou d'un traité perdu ou jamais écrit. Sous des angles variés, ces textes visent à rendre raison des lois de l'Ancien Testament, imparfaites quoique données par Dieu et dont le christianisme se présentait comme l'accomplissement. La contribution d'Olivi à la réflexion sur la "Loi ancienne" est marquée par sa dépendance envers Thomas d'Aquin et par l'usage du Guide des égarés de Maïmonide, enrôlé dans l'effort scolastique de rationalisation de la Loi et de construction du sens chrétien. Dans le contexte languedocien de la fin du XIIIe siècle, l'usage et la discussion des interprétations maïmonidiennes suggèrent la possibilité de contacts avec des juifs réels. Outre les différents niveaux de contexte (biographique, scolastique, local), la présentation traite des singularités matérielles des textes et des vicissitudes de leur transmission, et envisage les représentations des juifs produites par le discours sur la Loi. Livrant la pensée sur le judaïsme d'un théologien majeur de la fin du XIIIe siècle, ces textes intéressent tout à la fois l'histoire du travail scolastique, celle des approches chrétiennes de la Bible hébraïque et celle des relations entre juifs et chrétiens au Moyen Âge.

05/2022

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Histoire et Philosophiesophie

L'atome dans l'histoire de la pensée humaine

L'hypothèse, née en Grèce antique, que les mondes en nombre illimité et résidant dans un vide illimité sont formés à partir d'un nombre illimité d'atomes incréés et indestructibles, soumis aux lois rigoureusement mécanistes du hasard et de la nécessité, sans intervention divine ni finalité aucune, a été à l'origine d'une des plus fantastiques aventures intellectuelles de l'humanité, aventure qui a passionné pendant vingt-cinq siècles les savants, les penseurs, les théologiens les plus éminents. Conception essentiellement philosophique, elle fut jusqu'au XIXe siècle l'enjeu d'un duel abstrait, pour ou contre les atomes, d'une ampleur et souvent aussi d'une véhémence exceptionnelles. Les découvertes scientifiques du XXe siècle, qui ont apporté les preuves irréfutables de la composition atomique de l'univers, non seulement n'ont pas mis fin au débat philosophique, mais lui ont imprimé, au contraire, une impulsion nouvelle. En effet, l'"atome scientifique" soulève, en particulier dans l'optique de la mécanique quantique, autant, sinon plus, de questions fondamentales sur la nature et la perceptibilité de la "réalité" que n'en suscitaient les interrogations de l'Antiquité. Dans ce livre d'histoire des sciences, l'auteur retrace brillamment, et avec un réel souci pédagogique, les épisodes majeurs de cette joute intellectuelle plus que bimillénaire, qui a compté parmi ses acteurs principaux Leucippe, Démocrite, Epicure, Lucrèce, Aristote, Platon, Zénon, Plotin, saint Augustin, Thomas dAquin, Maïmonide, AI Ascari, Averroès, Bruno, Galilée, Gassendi, Descartes, More, Boyle, Locke, Newton, Leibniz, Boscovitch, Berkeley, Maupertuis, Diderot, Kant, Hegel, Schopenhauer, Comte, Mach, Nietzsche, Dumas, Berthelot, Oswald, Duhem, Planck, Bohr, Einstein, Schrôdinger, de Broglie, Pauli, Heisenberg et beaucoup d'autres.

04/1995

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Religion

La cabale du Livre de l'Image et d'Abraham Aboulafia. Chapitres de l'Histoire de la Cabale en Espagne

"La cabale du Livre de l'image et d'Abraham Aboulafia" est un cours professé par Gershom Scholem en 1964-1965 à l'Université hébraïque de Jérusalem, qui a circulé sous la forme rédigée d'un polycopié en hébreu, mais n'a jamais été publié. Il s'agit donc de la première édition d'un inédit substantiel de l'un des plus importants savants dans le domaine de la pensée mystique juive. Le cours s'intéresse à deux courants de la cabale espagnole au XIIIe siècle, qui eurent un développement quasi parallèle à l'écriture du Zohar, lequel a fini par représenter un canon dans ce qui pouvait être déjà considéré comme les "marges" d'une pensée dominante, représentée par la littérature rabbinique. Consacré aux cycles cosmiques, Le Livre de l'image offre un tableau vertigineux des périodes de révolutions cosmiques de l'univers, dépassant les limites du monde dans lequel nous vivons. S'affranchissant avec audace de la notion même de temporalité, le Sefer haTemunah avance l'idée d'une multiplicité d'actes de Création, tous régis par les lettres de l'alphabet et par les sefirot qui en déterminent la teneur, selon qu'ils relèvent de la Rigueur (Din) ou des Tendresses (Rahamim). Abraham Aboulafia (1240-1292 ? ), quant à lui, développera une cabale dite "prophétique", qui proposait alors une synthèse dialectique entre rationalisme et mystique, que la logique occidentale, et juive à sa suite, jugeait inconciliables. C'est donc aux "marges de la marge" que va s'intéresser Gershom Scholem (1897-1982), parce que c'est là, justement, qu'avait pu s'épanouir une pensée dialectique entre la rationalité juive, incarnée par Maimonide, et une spiritualité fondée sur une théorie du langage et du corps extrêmement complexe, dont Abraham Aboulafia sera la figure la plus extraordinaire.

11/2019

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Esotérisme

Perspectives spirituelles de l'écossisme

Le précédent ouvrage de Pierre-Marie Savaignac, Qabale et Maçonnerie proposait une clef de déchiffrement de la langue hébraïque basée sur la guématrie sinaïtique de Maurice Grinberg et le système de plénitudes exposé par Carlo Suarès. Cette clef fournit des éclairages nouveaux sur le Rite Ecossais Ancien et Accepté en allant au-delà de la connaissance " extérieure " que l'on peut en avoir au travers des mots sacrés, des mots de passe et d'un cathéchisme de questions et réponses faisant souvent appel à la langue hébraïque. C'est dans cette optique que les degrés de Perfection, le degré de Prince de Merci, de Chevalier Kadosch et de Sublime Prince du Royal Secret ont été abordés dans le présent ouvrage. Mais la Franc-Maçonnerie du Rite Ecossais Ancien et Accepté, par son caractère d'Universalité, va au-delà de la seule tradition hébraïque et englobe, parfois à l'insu de ses membres, des connaissances initiatiques qui constituent le fond secret d'autres domaines traditionnels. C'est ainsi que les philosophes grecs, présocratiques et classiques, y trouvent naturellement leur place, tout comme certains philosophes médiévaux de l'Islam et du Judaïsme, Averroès et Maïmonide par exemple. On peut aussi y retrouver les Soufis d'Asie centrale et les voyants toltèques respectivement évoqués par GI Gurdjieff et C Castaneda. En outre la doctrine médiévale des Fidèles d'Amour, développée en France et en Italie, se manifeste au travers de l'analyse du degré de Prince de Merci qui se rattache à la Divine comédie par la présence de la noble Dame de Vérité. Les notions d'intellect acquis et d'intellect agent, issues du monde médiéval, peuvent fournir un début d'explication du processus initiatique censé faciliter le jaillissement de cette " étincelle divine " enfouie au plus profond de l'Homme et qui porte le nom de " Maître Hiram ".

05/2002

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Littérature française

Le Retournement

Le Retournement tient à la fois de l'archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l'autofiction et aux sujets d'actualité (l'identité, le genre, la religion...) pour mieux les subvertir. Comment le juif honteux de l'enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ? Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d'Achrafieh, née à Boulogne, d'origine grecque-catholique. D'un côté, des minorités persécutées ; de l'autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! Ils ont en partage l'aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d'une histoire d'amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d'Ormesson par la grâce d'un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban " Abou Hadri " : le père d'Hadrien. L'auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l'ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d'ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux. Placé sous le signe d'une inquiétude mêlée d'ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l'assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

01/2022

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Littérature étrangère

Meïr Ezofowicz

Avec le roman d'Eliza Orzeszkowa nous pénétrons dans Szybow, une bourgade juive de Biélorussie, telle que cette grande dame des lettres polonaises a pu la voir à la fin du XIXe siècle : univers clos, fermé sur lui-même, éloigné de tout centre urbain important, où souffle pourtant le grand vent de l'Histoire et où les passions se déchaînent. Deux familles rivales dominent et animent depuis des siècles la vie de la communauté : celle des Ezofowicz, riches négociants, et celle des Todros, rabbins originaires d'Espagne ; la première représentant l'ouverture au monde et à la modernité, la seconde le rigorisme religieux et la clôture. Meïr, le plus jeune des Ezofowicz - dont le prénom signifie en hébreu " celui qui illumine " -, est celui que le destin choisit pour être le prophète de la sagesse nouvelle. Il sera amené à lire à la face du peuple, et à ses risques et périls, le fameux " écrit de Michel ", texte inspiré par des enseignements de Maïmonide et rédigé au XVIe siècle par son ancêtre Michel Ezofowicz, figure historique célèbre pour avoir reçu du roi Sigismond Ier le titre de " chevalier d'or ". Son action provoque un scandale. Excommunié par Todros, Meïr entraîne dans son malheur Golda, la jeune fille caraïte qui l'aime d'un amour pur et désintéressé. Solitaire, il s'en ira de par le monde proclamer les idées de Michel. De la trame romanesque surgit, dans toute sa richesse et son authenticité, la vie d'un " shtetel " avec ses institutions minutieusement décrites, ses textes liturgiques, son rituel religieux, jusqu'aux moindres faits et gestes de la vie de tous les jours - costumes, repas, moeurs... Cette oeuvre, qui occupe une place exceptionnelle dans la littérature polonaise, connut un rayonnement extraordinaire dès sa parution en 1878. Traduite en yiddish, français, lituanien, russe, tchèque et allemand, elle fit l'objet de plusieurs rééditions dans chacune de ces langues entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. La jeunesse juive, qui s'est enflammée à l'époque pour le roman d'Orzeszkowa, devait exprimer l'idéal d'un nouveau type de juif libéré de la fatalité de l'Exil, dans ces deux mouvements de sécularisation que sont le sionisme et le bundisme.

11/1983

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Religion

Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne

Il est des vies qui ne valent que par leurs œuvres. Telle est bien l'existence de Moses Mendelssohn (1729-1786). Issu d'un milieu pauvre et pieux, il se fit très tôt remarquer par ses dons intellectuels, salués par les plus grands de ses contemporains - Kant, Goethe, les frères Humboldt, sans oublier Lessing qui en fit le héros éponyme de sa pièce sur l'amour du genre humain, Nathan le Sage. Père fondateur d'une dynastie d'une quarantaine d'aristocrates, de banquiers, d'industriels, de juristes, d'officiers, de politiciens, de professeurs d'université, de religieuses et d'un compositeur- Felix Mendelssohn -, Moses fut un pivot des Lumières allemandes et européennes : soucieux de réconcilier la foi et la raison, il n'eut de cesse de souligner l'immortalité de l'âme ; de prouver que, par la raison, l'homme pouvait, tout autant que par l'observance des rites et la récitation des prières, accéder à la Révélation divine; de défendre enfin la singularité du judaïsme, seule religion dont la Loi a été révélée. De là, sa défense et illustration de la foi de ses ancêtres et son engagement dans la bataille en faveur de l'émancipation civique de ses coreligionnaires, pour lesquels il traduit le Pentateuque en allemand mais en caractères hébraïques, afin que la culture juive puisse innerver la culture allemande. Il entend célébrer les noces des Lumières allemandes (Aufklärung) et des Lumières juives (Haskala). L'Europe intellectuelle se précipite sur ses ouvrages. Celui qui, dans la journée, tenait les livres de compte d'une soierie, " Monsieur Moyse, grand savant juif à Berlin " devient, de son vivant, le " Platon allemand ".Vénéré à l'égal de Maimonide, son nom chemine en France lors des débats sur les juifs à l'Assemblée nationale entre 1789 et 1791, puis grâce à Mirabeau. Il y a quelques années encore, son portrait se trouvait aussi bien à Rehavia chez les juifs allemands de Jérusalem que dans la banlieue de Boston ou dans le "quatrième Reich ", Washington Heights à New York, partout où les juifs allemands s'exilèrent. Car la vie réelle de Moses Mendelssohn, c'est la postérité de son œuvre essentielle : la " symbiose judéo-allemande ". La débauche d'intelligence issue de cette mystérieuse alchimie et illustrée par les noms célèbres de Heine, Marx, Einstein, Freud, Schönberg et tant d'autres, naquit grâce à Moses Mendelssohn, le Dernier Moïse.

05/2004