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Impondérables

Extraits

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Littérature française

Cadet Rousselle

Quelque part sur la mer du Nord, un village appelé Sennemonde ; un jeune homme qui vient s'installer à l'hôtel, pour écrire un livre ; un mystérieux promeneur qu'il rencontre par hasard, au bord de la plage, et avec qui il va nouer une étrange relation : de cette matière presque impondérable, Olivier de Vleeschouwer a tiré son premier roman. Chacun des deux personnages préfère le silence à la conversation ; pourtant, une force inconnue d'eux les pousse à se confier l'un à l'autre. Sixte, l'apprenti écrivain, apprendra peu à peu le secret de Guillaume, celui dont, sans le vouloir, et même à son corps défendant, il est devenu insensiblement l'ami. Autour d'eux, la rumeur des vagues, le cri des mouettes, le chahut des enfants, tous les bruits d'une petite station balnéaire. Roman d'atmosphère, où ne comptent ni l'intrigue ni la psychologie, Cadet Rousselle s'apparente, par la lenteur ouatée de l'action, par l'imprécision savante des détails, par la part faite au non-dit, à une sorte de rêve éveillé. Un livre qui, en dehors des courants et des modes, révèle un univers intérieur, une voix personnelle, un talent neuf.

12/1988

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Poésie

Petit traité du déplaisir ou des dimensions de l'absence

Printemps 2020. Confinement, enfermement, c'est-à-dire rupture avec une certaine habitude du monde, éloignement, impossibilité d'aller, exil temporaire... Outre l'aspect purement juridique de ce retrait du droit qui n'est pas mon propos, reste le sentiment de profonde injustice, même si ces dispositions peuvent se justifier par des raisons évidentes de santé publique. Je me suis attaché cependant à l'aspect moral de cette privation de liberté. Et c'est ce sentiment d'arbitraire, cette rage que j'ai traités dans ce recueil ; je n'ai pas choisi, c'est tout naturellement que la douleur de l'exil a fait irruption dans ces pages parfois un tant soit peu coléreuses. Mais aussi, comment accuser le hasard, cette part d'impondérable que les Grecs appelaient le Destin ? Alors à qui dois-je cet exil ? Je dis "exil" , car j'ai été tenu éloigné du pays merveilleux où j'ai tant d'amis et de souvenirs, où je connais ce sentiment de plénitude que donnent cette sensation profonde de liberté, cette promiscuité heureuse du cur, l'aisance et la légèreté du geste, et même une certaine désinvolture à l'égard de l'Autorité. Cette "injustice" étant insupportable, je lui ai donné une forme acceptable que je dédie à la Grèce.

05/2021

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Psychologie clinique

Étude UCMF. Étude de l’impact des conditions de travail sur les compositeurs(trices) de musique pour l’image

Le monde est en crise : qu'elle soit sanitaire, économique, politique, sociale, cette crise est le dénominateur commun de chacun, à l'échelle de notre résilience personnelle. De nombreuses études sur le monde de la musique ont vu le jour ces dernières années, donnant beaucoup de chiffres et de quotas sur la parité notamment. Il manquait la dimension psychologique et l'UCMF s'est penchée toute l'année 2022 sur les conditions de travail des compositrices et compositeurs de musique à l'image. Il est temps de donner, outre une notoriété de plus en plus tangible, une visibilité sociale à cette profession. Ces travailleurs de l'ombre doivent en effet officier avec tact et pédagogie auprès de plusieurs autres professions de l'audiovisuel qui ne parlent pas souvent le même langage... Il n'est pas question ici de soulever la problématique du langage musical versus le langage de l'image, mais bien de rendre compte aujourd'hui, en 2022, des conditions de travail des compositrices et compositeurs de musique pour l'image : quels sont les facteurs récurrents qui influent positivement ou négativement sur le bien-être au travail de ces artistes ? Quelles sont les conditions qui rythment leur quotidien, les figures imposées et les impondérables inhérents de ce métier qui génèrent stress positif ou négatif, qui peuvent les conduire au burn-out ou au pinacle ! Jade Tifiou, psychologue du travail, signe ici sa première étude, sur un métier à la fois connu et méconnu, qui explore l'impact des conditions de travail sur les compositrices et les compositeurs de musique pour l'image.

01/2023

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Littérature française

Changement de lune

Une invitation à un week-end entre amis. Enfants, adolescents, puis adultes, l'impondérable nous pousse à être et à devenir. Le lien qui unit à l'autre peut être fragile. Ne jamais dire "jamais". Franchir le pas, c'est entrer dans l'intimité de l'autre, c'est se glisser derrière le rideau, se remettre en question et ranimer son passé. Une histoire du temps qui passe, de liens qui réveillent nos fantômes, qui parfois nous dépassent. C'est un sourire, dans la tempête, et une larme. Ensemble, ils sont comme une main de secours. Unis par cette rencontre, par une phrase d'enfant qui peut prendre et donner tout son sens au fil d'une vie, de deux vies... Ma dyslexie : c'est un héritage auquel j'ai su m'adapter... Des histoires j'en ai toujours eu plein la tête, et cela depuis l'enfance. Mais en tant que dyslexique, pas simple de sortir de l'oral et des images pour passer à l'écriture... Parallèlement, grâce à elle, je suis depuis toujours, dans l'obligation constante de trouver la solution la mieux adaptée pour compenser cette handicapante distinction. Avec le temps, j'ai pu développer une capacité d'en faire si ce n'est pas une force, du moins une alliée. Imaginer, puis écrire "Changement de lune" demeure une belle expérience que je regarde candide.

11/2014

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Philosophie

Le pur et l'impur

La philosophie a pour vocation de penser l'impensable jusqu'à l'extrême frontière au-delà de laquelle le discours deviendrait impossible ; à partir de cette limite la poésie et la musique relayeraient la philosophie. C'est pourquoi l'auteur, dans tous ses livres, a étudié de préférence les formes les plus impalpables de ce qu'il appelle le Presquerien : l'ineffable musical (par exemple le charme chez Fauré et l'instant insaisissable chez Debussy), le je-ne-sais-quoi impondérable de l'innocence et de l'intention (Traité des vertus), la mort elle-même qui est l'indicible par opposition à l'ineffable du mystère amoureux, et enfin la Pureté. La pureté n'existe pas, au sens chronique, historique, local du verbe exister : psychologiquement personne n'est pur, c'est-à-dire sans mélange d'arrière pensées, d'arrière-intentions, de motivations égoïstes et de petits calculs. Et pourtant ce n'est pas une raison pour dire que ce presque-rien n'est rien : Fénelon et Kant nous confirment dans cette conviction. Je suis impur c'est-à-dire mélangé, analysable, descriptible à tout moment, en d'autres termes, concret. Et pourtant, dans un éclair instantané, l'évidence de la pureté reparaît quand je cesse d'en prendre conscience. Elle est l'objet de la pudeur. Anima, dit Claudel, cesse de chanter quand Animus ou la conscience consciente la regarde ; mais quand Animus cesse de regarder, Anima recommence à chanter.

01/1993

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Critique littéraire

Le nibbio ou La médiation des imaginaires

Le nibbio est le petit faucon ou aigle qui, d'après une tradition souvent reprise, se serait posé sur la bouche du petit Léonard de Vinci dans son berceau installé dans le jardin et, des plumes de sa queue, lui aurait entrouvert la bouche. Ce récit aurait si fort frappé l'imagination du grand peintre et savant que par la suite il aurait inconsciemment cédé dans son oeuvre de créateur formel et d'inventeur "scientifique" à l'obsession que représentait pour lui l'image de l'oiseau de proie : d'après Freud, notamment, on retrouverait dans la plupart des grandes toiles de Vinci, camouflée par les plis des vêtements des personnages ou inscrite dans le paysage, la mystérieuse figure. A partir d'une telle connection qui sait joindre les impondérables, Salah Stétié, établit sa propre toile d'araignée afin d'imaginer, à travers les siècles et les cultures, depuis les premiers textes sacrés jusqu'à la fusée Ariane, les liens qui se sont tissés entre la religion, la poésie, la philosophie, l'art et la science pour parvenir à formuler l'espace. Cette même démarche de pensée, mêlant l'intuition la plus aiguë à l'érudition la plus vaste, se retrouve dans l'ensemble des essais - sur la notion de "gouffre", sur les rapports entre la langue orale et la langue écrite, sur l'identité poétique dans son conflit avec l'Histoire, sur la spécificité de chaque langue, etc. - où l'on voit se répondre, d'un millénaire à l'autre et d'un continent à l'autre, véritable "médiation des imaginaires" qui montre à l'évidence la plénitude et la complétude des hommes, de grands thèmes et de grands témoins.

03/1993

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Littérature française

Les Gens fidèles ne font pas les nouvelles

Y a-t-il des gens fidèles ? Qui n'a jamais trahi de sa vie ? Nadine Bismuth donne ici une première oeuvre qui révèle un étonnant tempérament d'écrivain, c'est-à-dire un ton, un regard, un coup de plume qui lui permet, au détour d'une phrase, sans jamais appuyer, de croquer un personnage, de saisir le ridicule d'une situation, de révéler le pathétique du quotidien Y a-t-il des gens fidèles ? Qui n'a jamais trahi de sa vie ? Qu'il s'agisse de nos premières amours ou de nos plus grandes passions, de l'amour que l'on doit à ses parents ou d'une aventure d'une nuit, on a tous un jour oublié, cessé d'aimer, menti. On a tous vécu cet instant impondérable où l'amour s'éclipse ou s'évanouit à jamais. Ces nouvelles sont autant d'instantanés qui captent le moment précis où le conte de fée dérape, où la belle histoire se met à fausser, où la réalité tourne en dérision nos illusions et nos idéaux. Nadine Bismuth donne ici une première oeuvre qui révèle un étonnant tempérament d'écrivain, c'est-à-dire un ton, un regard, un coup de plume qui lui permet, au détour d'une phrase, sans jamais appuyer, de croquer un personnage, de saisir le ridicule d'une situation, de révéler le pathétique du quotidien. Elle s'y affirme déjà comme une virtuose de l'ironie et de l'humour, humour qui fait de la lecture de ces nouvelles une expérience infiniment réjouissante.

06/2002

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Littérature française

Le dernier timbre de Marianne. Impunité, inégalité, iniquité

Sur un fond de crise économique, Guillaume se retrouve confronté à des difficultés financières dans son activité de peintre figuriniste, qu'il exerce avec passion pour les collectionneurs depuis de nombreuses années. Par suite d'une dépression, il est placé dans un hôpital psychiatrique, et se repose d'un burn-out. Le docteur lui propose de participer à un protocole de recherche. Ses pensées seront l'objet d'une surveillance qui l'entraînera dans un milieu carcéral, un monde hostile, de violence, auquel il doit faire face. Il participe à de nombreuses activités qui lui permettent de rencontrer un metteur en scène et de préparer sa réinsertion. Dans un dialogue avec Gérard son codétenu, les deux chefs d'entreprise se soutiennent, ils font une analyse sur les prévaricateurs qui ont mis le pays à genoux, et sur Marianne qui ne sert plus à rien. La divinité de la république est devenue au cours des dernières années d'une jalousie et d'une méchanceté insupportable. Guillaume mythomane, raconte les raisons de son arrestation, d'un héritage dont le testament sera contesté par ses contradicteurs. Une situation qui semble assez courante dans les familles, et l'opportunité pour les héritiers d'ouvrir les portes du passé afin de régler leurs comptes. L'impondérable va encore une fois couper le fil de la vie de Guillaume. Face aux épreuves, il doit improviser, et trouver des solutions, mais il est suffisamment intelligent pour comprendre les enjeux de cette recherche médicale, il choisit sa cible en détention, pour mettre en défaut l'analyse des puissants ordinateurs du programme Conscience 1, qui devient au cours des premiers résultats une raison d'Etat.

10/2018

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Philosophie

Philosophie Magazine N° 131, Juillet-août 2019 : Quand est-on soi-même?

Par moments, nous sentons que c'est là, que nous sommes vraiment nous-mêmes. Et pourtant, ces moments ne se ressemblent pas, cela survient parfois dans l'isolement ou en compagnie, dans l'activité ou l'inaction... Avoir le sentiment d'être soi-même, n'est-ce pas aussi impondérable qu'une expérience esthétique, comme quand un paysage vient soudain nous couper le souffle par son harmonie ? Pour le philosophe Claude Romano, qui vient de publier une contre-histoire de la philosophie centrée sur la quête de soi et l'authenticité, la meilleure manière d'être soi-même est certainement ce naturel négligé, cette forme de nonchalance qu'avait atteint, en son temps, Montaigne, l'auteur humaniste des Essais. Une voie toujours valable ? Ils sont comédien, apnéiste, transgenre, immigré, méditante. Ils se sont cherchés, ou ont subi des changements qui les ont contraints à se redéfinir. Ont-ils fini par se trouver ? Témoignages commentés par la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, qui vient de publier Le Soin est un humanisme. Elle est l'écrivaine des amours multiples, et l'un de ses derniers romans, Celle que vous croyez, vient d'être adapté au cinéma. Il est le philosophe de La Traversée des catastrophes et de la Discrétion. Ensemble, Camille Laurens et Pierre Zaoui discutent de cet oubli de soi qui est certainement le meilleur moyen de devenir authentique. Ce philosophe accessible et généreux nous a quittés le 1er Juin dernier. Il était un grand ami de la rédaction de Philosophie Magazine. Nous lui rendons hommage, en racontant notamment ses derniers moments. Michel Serres a tenu à mettre un point final à son ultime essai - sur la religion - avant de partir s'éteindre à l'hôpital. Ce penseur visionnaire a travaillé jusqu'à son dernier souffle.

07/2019

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Traduction

Edgar Allan Poe traduit par Charles Baudelaire. Une fraternité littéraire

"(...) Aucun homme, je le répète, n'a raconté avec plus de magie les exceptions de la vie humaine et de la nature ; les ardeurs de curiosité de la convalescence ; les fins de saisons chargées de splendeurs énervantes, les temps chauds, humides et brumeux, où le vent du sud amollit et détend les nerfs comme les cordes d'un instrument, où les yeux se remplissent de larmes qui ne viennent pas du coeur ; l'hallucination laissant d'abord place au doute, bientôt convaincue et raisonneuse comme un livre ; l'absurde s'installant dans l'intelligence et la gouvernant avec une épouvantable logique ; l'hystérie usurpant la place de la volonté, la contradiction établie entre les nerfs et l'esprit, et l'homme désaccordé au point d'exprimer la douleur par le rire. Il analyse ce qu'il y a de plus fugitif, il soupèse l'impondérable et décrit, avec cette manière minutieuse et scientifique dont les effets sont terribles, tout cet imaginaire qui flotte autour de l'homme nerveux et le conduit à mal. (...)" Charles Baudelaire, Edgar Poe, sa vie et ses oeuvres (texte introductif du recueil Histoires extraordinaires) Charles Baudelaire est l'un des traducteurs d'Edgar Allan Poe. ? Sans doute celui qui en fut le plus proche par son univers au point que beaucoup de critiques de l'époque trouvèrent entre eux une véritable fraternité littéraire. Pour la première fois, nous réunissons dans un seul volume l'ensemble des oeuvres de Poe qui furent traduites par Baudelaire, soit : - trois recueils de contes (Histoires extraordinaires, Nouvelles histoires extraordinaires, Histoires grotesques et sérieuses) - un roman (Aventures d'Arthur Gordon Pym) - un essai (Eurêka) ... et une thèse introductive d'Arthur-S. ? Patterson en rapport direct avec le sujet : L'influence d'Edgar Poe sur Charles Baudelaire. L'ensemble étant préfacé par le texte d'Alice Seelow, spécialiste de cette symbiose entre les deux hommes.

02/2021

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Sports de glisse

Le passage amoureux. Pour un imaginaire de l'incertitude

Cet essai s'inscrit dans la foulée de Le Surf change le monde (2020), lui-même le fruit d'un cheminement de pensée initiée par l'écriture de L'entente du mouvement (1995). Pour autant e petit livre peut tout à fait se lire en soi. Il fait écho à l'incertitude (écologique, climatique, sociétale, événementielle...) de plus en plus prégnante dans laquelle notre modernité nous baigne. Le propos n'est pas d'en décrire de possibles tenants et aboutissants, mais de s'y exercer, à l'exemple de ce que surfer et aimer renvoient comme pratique et entendement de la chose incertaine. Le pari, par le fait de se sentir mouvoir face au mouvement inhérent à l'incertitude (de la vague, de l'amour, du monde), est ici de (se) frayer un passage dont le choix ne relève plus tant de notre liberté, de notre libre arbitre décidant de Où va-t-on, mais plutôt de cette interrogation première Qu'est-ce qui nous emporte ? , induisant notre mobilité à un (dé)placement, à un agissement à juste titre avec ce qui la compose et ce qu'elle compose. La conduite de la vague dans l'acte de surfer, la conduite de l'amour dans l'acte d'aimer, offrant l'opportunité d'un passage à prendre (ou pas) dans le mouvement toujours incertain de ce qui advient. Une mobilité conduite à rendre tout autant qu'elle prend, dans la formulation de son échange, en cela attentif, bienveillant et initiateur d'une nouvelle alliance. Il y a de notre part une forme d'enchantement dans la proposition de ce passage amoureux, au titre d'un imaginaire à exercer, à enthousiasmer (individuellement, collectivement) fort de l'incertitude ambiante, celle-ci pouvant tout autant nourrir les travers liberticides et ravageurs de sempiternels ressentiments. Dans l'impondérable de ce qui nous meut, le passage amoureux a le propre de rendre palpable ce qui nous émeut. Raison de plus d'y veiller comme de s'y exercer, s'y aventurer.

07/2021

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Voile

50 problèmes & solutions

Il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions ! Ce grand succès des Hors-série du magazine de Voiles et voiliers, est consacré aux différents soucis qui peuvent survenir en croisière. Depuis les difficultés intervenant lors d'une manoeuvre jusqu'aux pannes de moteur, en passant par les avaries sur la coque, les voiles ou le gréement. Des ennuis les plus bénins ou les plus triviaux, comme les toilettes bouchées, l'écoute qui surpatte, ou la panne sèche, aux plus préoccupants tels la voie d'eau, le démâtage ou la rupture de gouvernail. De l'imprévisible comme la panne de guindeau à l'impondérable qui s'est déjà produit et se reproduira, comme un mouillage qui chasse. Certaines avaries complexes ou rédhibitoires requièrent l'intervention d'un professionnel, ont été écartées. Les 50 problèmes ici recensés sont de ceux qu'un équipage doit pouvoir résoudre avec les moyens du bord, un peu de savoir-faire, de sens marin et de méthode. Les solutions proposées ne sont pas théoriques, elles ont été validées par l'expérience de la rédaction de Voiles et Voiliers, par celles des lecteurs qui racontent leurs fortunes de mer dans la rubrique "Ca vous est arrivé" du magazine, et par les tests que nous avons réalisés sur l'eau, avec la collaboration des Glénans, qui a mis à notre disposition du matériel et plusieurs bateaux pour simuler des avaries ou valider des solutions. La contribution des Glénans ne s'est pas limitée à une aide logistique. Parce qu'ils forment en toutes saisons des milliers de stagiaires lors de navigations dont le programme va du cabotage à la traversée océanique, parce que leurs bateaux en voient de toutes les couleurs, les responsables du secteur croisière et les personnes en charge de la maintenance des trente croiseurs de Concarneau ont fournis une mine de renseignements, de conseils et de retours d'expériences. Les techniques et les méthodes proposées au fil des pages ne prétendent pas à l'exhaustivité, il existe parfois des alternatives ou des variantes, mais elles sont éprouvées. Elles vous seront utiles, dans votre pratique quotidienne de la voile, ou lorsque surviendra l'imprévu. Le pire n'est pas toujours sûr, et les croisières ne sont évidemment pas des litanies d'avaries ou d'ennuis. Mais la meilleure manière de naviguer serein est précisément d'anticiper et d'être prêt à réagir lorsque surviennent les pépins.

06/2023

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Littérature étrangère

Les quarante colonnes du souvenir

Traduit de l'allemand (suisse) par Dominique Laure Miermont Dans l'un des beaux et vastes jardins de la ville perse d'Ispahan se dresse, à l'extrémité d'une pièce d'eau qui, telle une rivière, s'étire à travers des parterres de roses, un petit palais appelé "? Chehel Sotun ? ". Ce nom signifie "? Quarante Colonnes ? ". Et de fait, cet édifice ravissant, aérien, se résume à une forêt de minces colonnes en bois qui, soutenant un toit impondérable et plat, s'élèvent en vain comme de jeunes troncs aspirant à atteindre le ciel ? ; quant au mur du fond, chamarré de mosaïques extraordinairement délicates aux motifs d'arabesques, de fleurs et d'étoiles, il est à peine visible dans la fraîcheur feutrée du portique. Cependant, si l'on compte les colonnes une à une, on n'en trouve que vingt - on s'étonne alors du nom Chehel Sotun, mais il suffit de suivre le jardinier jusqu'à l'extrémité de la rivière pour voir, dans un lointain irréel, les vingt colonnes et leur reflet parfaitement rectiligne. En cette année 2008, Annemarie Schwarzenbach aurait eu cent ans. Ce texte, jusqu'alors inédit, porte la griffe tourmentée de la jeune écrivain, prématurément disparue en 1942. Lorsque Annemarie Schwarzenbach part pour la quatrième fois en 1939, accompagnée de son amie Ella Maillart, pour traverser la Perse vers l'Afghanistan, elle est dans un double mouvement ? : tourner le dos à cette Europe qu'elle aime tant, qui se déchire et qui l'angoisse, et se confronter aux souvenirs douloureux du voyage qu'elle fit en 1935. Ce périple, hautement productif pour les deux voyageuses, se concrétisera pour Annemarie Schwarzenbach dans des articles rédigés pour différents journaux ainsi que dans une série de textes réunis dans Les Quarante Colonnes du souvenir. Ce titre et cette suite de textes, choisis et préparés par Annemarie Schwarzenbach en vue d'une publication qui ne verra jamais le jour, sont ici publiés pour la première fois tant en allemand qu'en français. Ces Quarante Colonnes font référence au palais persan du même nom, palais dont la façade est composée de vingt colonnes se reflétant dans un bassin. Ce chiffre quarante fait aussi référence, pour les Afghans, aux notions de multitude et d'infini. Et c'est bien dans le reflet, la dualité, l'infini... que nous emmènent les textes d'Annemarie Schwarzenbach, entre récit de voyage et journal intime, dans cette forme qui lui est propre, de récit subjectif et poétique. ? La chronologie des chapitres nous aide à progresser dans le déroulement du voyage mais aussi dans les états d'âme de la voyageuse où le temps se marque de souvenir. Et c'est cette perception du souvenir que l'auteur nous donne à voir, tant par la construction de son texte que par la beauté des images convoquées.

02/2008