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Guerre sainte, jihad, croisade. Violence et religion dans le christianisme et l'islam

Extraits

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Religion

L'islam, une religion américaine ?

Les musulmans américains sont bien intégrés dans l'économie, la politique et la culture des Etats - Unis. Et pourtant il y a de vifs soupçons, de la part de la droite surtout, mais même au-delà, quant à la nature de l'islam et à la loyauté citoyenne des musulmans. Les arguments avancés sont étrangement similaires à ceux qu'on entend en Europe depuis les années 2000. On parlemente sur la taille des nouvelles mosquées, on s'interroge sur le contenu des prêches, on veut interdire la circoncision au nom des droits des enfants, on proteste contre les revendications d'un jour de congé officiel à l'école le jour de l'Aïd, des clients s'insurgent contre une chaîne de supermarché bio qui veut vendre des produits halal. Tous ces débats, décrits avec précision par Nadia Marzouki, paraissent étrangement familiers... Qu'est - il donc arrivé aux Américains ? C'est la question de ce livre. Pourquoi l'islam est-il devenu ces dernières années aux Etats - Unis non plus simplement un problème de sécurité ou de politique étrangère mais un véritable problème de politique intérieure ? Et pourquoi ces polémiques expriment-elles, au-delà de la question de l'islam, une contestation plus profonde, inattendue aux Etats - Unis, de la démocratie libérale et séculière ?

05/2013

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Actualité et médias

L'Islam, une religion française

L'islam est devenu une religion française. Parce que c'est la première religion pratiquée de France. Parce que les musulmans de France sont français pour les trois quarts d'entre eux. Parce que la France peut être une terre fertile pour le renouveau théologique et intellectuel dont l'islam a tant besoin. La religion musulmane enfin est un problème français parce que c'est au nom d'Allah que le terrorisme frappe la France ou que certains tentent d'imposer une vision du monde alternative au projet républicain. Le livre d'Hakim El Karoui explore les pratiques, les croyances et les comportements des musulmans de France, grâce à l'exploitation minutieuse de la grande enquête réalisée en 2016 par l'Institut Montaigne. Il décortique la stratégie de diffusion de l'islamisme et les ressorts de son succès. Il analyse enfin les mécanismes qui conduisent petit à petit intellectuels et commentateurs à tomber dans les pièges des islamistes : réduire l'islam à l'islamisme pour encore et toujours imposer une seule et unique vision de l'islam. Il y a pourtant une voie, explorée dans ce livre, qui doit permettre à l'islam de trouver sa place sereinement dans la République grâce à une nouvelle génération qui émerge peu à peu, fruit de l'assimilation à la française, ici réhabilitée. C'est cette nouvelle génération qui doit mener la contre-insurrection culturelle dont l'islam a besoin, en France bien sûr, mais aussi dans le monde musulman.

01/2018

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Islam et christianisme

Conversions religieuses et liberté. Regards croisés entre le christianisme et l'islam

Alors que le débat tend à se focaliser sur la radicalisation, le sujet de la conversion reste peu étudié. Cet ouvrage vient combler une lacune importante. Il croise le regard sur des parcours de conversions avec une enquête qualitative de longue haleine. On trouvera dans ce livre de belles restitutions d'expériences individuelles qui laissent entrevoir la diversité des trajectoires et permettront notamment d'apporter des pistes aux questions suivantes : Qui sont ces personnes converties ? Comment se sont-elles converties ? Y a-t-il des différences dans les processus de conversion, selon qu'on choisisse l'islam ou le christianisme ? Quel rôle jouent les Eglises ou les associations religieuses dans ce processus ? Quelles conséquences les personnes converties doivent-elles assumer à la suite de leur choix ? On comprendra, en lisant cet ouvrage, que les parcours de conversion se ressemblent beaucoup plus qu'on ne l'imagine. En revanche, la conversion ne produit pas les mêmes effets sur les plans individuel et collectif. Car si elle constitue un facteur d'intégration dans la société suisse pour les personnes nées dans l'islam et converties au christianisme ; inversement, les Suisses devenus musulmans semblent devenir étrangers à leur société d'origine.

06/2022

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Philosophie

Socialisme et religion au XXe siècle. Judaïsme, christianisme et athéisme dans la philosophie de la religion d'Ernst Bloch

L'objet de ce livre est le rapport complexe et assez conflictuel du socialisme/ communisme avec la religion (ou les religions), comme conséquence de la sécularisation, du développement de la pensée matérialiste-athée et de la critique radicale de la religion par Feuerbach, Marx et tous les autres représentants d'une pensée socialiste, communiste ou athée aux XIXe et XXe siècles. Après avoir abordé la problème de la "guerre" déclarée à la religion, au nom de l'athéisme et de la vision du monde scientifique du matérialisme historique et dialectique, par Lénine, Staline et les bolcheviks, pendant les campagnes anti-religieuses, menées en Union Soviétique, notamment à partir de l'année 1925, ainsi que la situation a priori difficile des Eglises dans les pays satellites de l'URSS, en Europe de l'Est, dans l'après-guerre, l'auteur consacre une partie importante de ce livre à l'analyse de l'amorce d'un dialogue entre marxistes (athées) et chrétiens, dans les pays de l'Est, dans la période 1960 à 1975, en focalisant notamment sur la situation en R.D.A. et sur la contribution importante et originelle à ce dialogue par le philosophe marxiste allemand Ernst Bloch dont le livre Athéisme dans le christianisme (1968) avait été assez favorablement accueilli par certains théologiens protestants progressistes allemands (J. Moltmann, C.H. Ratschow...) mais surtout par les représentants de la Théologie de la Libération en Amérique Latine (L. Boff, Gutierrez, Dussel, E. Cardinal) qui s'en sont inspirés pour leur combat en faveur d'une Eglise des pauvres et une alliance des chrétiens avec les forces politiques progressistes. En effet, il s'agissait, pour Ernst Bloch, de plaider en tant que philosophe "athée-religieux" pour une alliance constructive d'un marxisme authentique libéré de ses scories dogmatiques, avec les chrétiens de gauche, libérés des entraves de l'orthodoxie religieuse, afin de construire ensemble un monde meilleur, démocratique et plus égalitaire, libéré des injustices et des violences.

05/2018

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Religion

La Croix et le Croissant. Le Christianisme et l'Islam, de Mahomet à la Réforme

La croix et le croissant. L'histoire du christianisme et de l'islam est-elle marquée dès les origines par l'incompréhension ? C'est en conquérants que les musulmans apparurent d'abord aux chrétiens, et c'est donc comme essentiellement belliqueux que l'islam est représenté par l'Occident. Pour les chrétiens du Moyen Âge, Mahomet était un pseudo-prophète, un imposteur et un hérétique. Les musulmans, de leur côté, étaient intimement convaincus d'avoir été choisis pour recevoir l'ultime révélation divine. D'où leur mépris pour le monde chrétien, qui, vu de Bagdad, en 900 par exemple, constituait un fouillis de sectes confuses et de monarchies insignifiantes. De Mahomet à la Réforme, l'auteur retrace les relations des premiers siècles de l'islam avec la chrétienté : tensions, échanges, collaborations, croisades ou persécutions.

02/2010

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Religion

L'économie de Dieu. Famille et marché entre christianisme, hébraïsme et islam

Cet ouvrage explique pourquoi et comment, au cours de leur élaboration doctrinale puis de leur affirmation religieuse et politique (Ier millénaire après J.-C.), les trois religions monothéistes - hébraïsme, christianisme, islam - ont élaboré puis imposé des systèmes familiaux et de parenté distincts et consciemment opposés, créant entre elles des barrières culturelles et sociales infranchissables. Ces structures profondes ont persisté parfois jusqu'à nos jours. Elles ont eu, sur le plan économique et politique, des conséquences considérables : affirmation progressive d'un marché "libre" - en partie, aussi de l'Etat -, en Occident ; persistance du rôle dominant de l'Etat dans le monde musulman ; "économie de la diaspora" dans le monde juif. L'Economie de Dieu analyse tous les principaux aspects de ces évolutions divergentes, renouvelant, dans ce domaine, les thèses de K. Marx, de M. Weber et de K. Polanyi. L'auteur pose sous un jour nouveau des problèmes d'une brûlante actualité.

02/2015

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Islam

Traditions et religions aux Comores. Le Grand mariage et l'islam

Le Grand mariage est un phénomène ancien qui a cours aux Comores depuis des siècles. C'est un fait sociologique qui caractérise les ethnies, les tribus, les clans, les lignages et les familles de l'archipel. S'il est pratiqué dans tout l'archipel, en revanche les formes diffèrent d'une île à une autre, d'une région à une autre et d'une localité à une autre. Mais il y a des étapes qui se recoupent dans l'accomplissement du Grand mariage : les fiançailles, l'abattage des zébus, l'envoi de la dot. La majorité des Comoriens pratiquent l'islam d'obédience chafiite qui s'est implanté dans l'archipel au VIIe siècle. Venu du continent, le Grand mariage s'est adapté à l'islam. Même musulmans, les Comoriens adhèrent au Grand mariage, considéré par les orthodoxes comme une pratique relevant des coutumes animistes. Dans ce monde musulman, il y a un conflit ouvert entre les conservateurs et les orthodoxes musulmans.

03/2023

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Philosophie

La folie de Dieu. Du combat des trois monothéismes

Les conflits entre les religions monothéistes jouent, à notre époque, un rôle prépondérant et profondément inquiétant. Dans ce livre, Peter Sloterdijk prolonge une réflexion engagée de longue date sur la coexistence de structures antagonistes, telle qu'il l'avait étudiée dans Bulles et Ecumes. Décrivant et analysant la naissance des trois monothéismes, le judaïsme, le christianisme et l'islam, il montre comment ceux qui prônent la suprématie de leur seul dieu s'engagent dans des croisades de plus en plus excessives : la guerre sainte des islamistes en est un exemple. Refusant l'utilisation de la religion comme "banque de vengeance métaphysique", il propose la reconversion de ces zélateurs de l'absolu en acteurs de la société, seule manière de remédier aux désastres de la folie de Dieu qui tue au nom de la vertu.

11/2012

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Religion

La violence monothéiste : mythe ou réalité ?

Des violences contre les idolâtres et les hérétiques ont jalonné l'histoire du christianisme et de l'islam. Elles ont été appelées et justifiées théologiquement par les plus hautes figures de ces religions, au nom des commandements des textes sacrés, de l'ordre de "brûler les idoles". Malgré les faits, malgré les déclarations des acteurs eux-mêmes, la responsabilité des textes sacrés reste encore aujourd'hui très largement contestée. La singularité des religions abrahamiques par rapport à la violence — leur "dieu jaloux" ordonnant de détruire les dieux d'autrui — est occultée. La violence ne serait qu'humaine. Les violences dites religieuses ne seraient que politiques. Il ne faudrait retenir des textes sacrés que l'esprit et non leur lettre. Il n'y aurait pas d'invariants en histoire. Quoi de commun d'ailleurs entre judaïsme, christianisme et islam ? Etc. Face à une violence récurrente, une attitude de témoin responsable consisterait pourtant à écouter les témoignages, établir les faits, proposer un diagnostic, suggérer des remèdes, en vérifier l'efficacité. Cet essai est le dernier d'une trilogie sur la violence monothéiste. Le premier, intitulé Guerres de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ? visait à présenter les faits. Le second, intitulé A l'origine de la violence monothéiste, le dieu jaloux, partait à la recherche des mobiles, et suggérait une voie de solution. Ce dernier essai vise à recenser et discuter les différents éléments du débat.

01/2017

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Religion

Le culte des saints dans l'islam maghrébin

Cet ouvrage donne un tableau des pratiques et des idées se rapportant au culte des saints dans l'Islam, plus particulièrement en Afrique du Nord, en Algérie, où l'auteur a pu faire des observations directes pendant de longues années. Une première partie expose les concepts ; une deuxième définit les personnages, historiques et folkloriques ; une troisième décrit les sanctuaires et les rites, propitiatoires, déprécatoires, sacrificiels, dont ils sont l'occasion. La quatrième partie a trait aux fêtes collectives : pèlerinages urbains, rassemblements dans la montagne berbère ou les hauts plateaux arabes. Le rôle antique du "lieu saint", des vieilles initiations, des rites sexuels sporadiquement conservés, est mis en relief. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux rites extatiques des diverses confréries.

04/1982

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Psychologie, psychanalyse

Enfance et violence de guerre. Tome 2, La violence de guerre engendre-t-elle la violence de l'enfant ?

La violence et la délinquance de guerre sont difficilement compréhensibles dès lors qu'elles engagent des enfants. Pourtant, c'est une réalité endémique qui continue de sévir dans plusieurs parties du monde. Après avoir utilisé les enfants, ces mêmes sociétés, au sortir des conflits, leur tournent le dos. Ils ne sont plus considérés comme des enfants, tant leurs actes ont été abominables. Ils deviennent même une honte pour la communauté qui essaye tant que bien mal de cacher leurs méfaits. Elle les abandonne une seconde fois à leur sort, préférant axer la priorité sur la reconstruction morale et physique du pays. Ces enfants violents, délinquants ou soldats sont voués à une agonie morale certaine. Au sortir des conflits, s'ils ne sont pas en prison, ils sont dans les rues. Et la rue qui va les accueillir, va aussi les déformer, les marginaliser. Le second tome évoque donc le passage à l'acte de l'enfant qui a grandi et qui a été sevré dans la violence ; les mécanismes d'embrigadement, les profils types des enfants les plus voués à entrer dans cette spirale. Spirale infernale qui fait que ni la victime ni l'ancien bourreau ne pourront accéder à leur humanité retrouvée. Alors ces gamins de la guerre, devenus gamins des rues se réinventent leur histoire, leur vie et leur enfance volées.

07/2015

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Religion

Un choc de religions. La longue guerre de l'islam et de la chrétienté 622-2007

Il y a ces grands noms qui surgissent du passé : bataille de Poitiers, croisades, prise de Constantinople, guerre d'Algérie, et tant d'autres épisodes. Il y a ce conflit armé qui a commencé en l'année 632 et qui, de décennie en décennie et jusqu'à nos jours, a été marqué par des événements dont la presse mondiale, si elle avait existé, aurait fait pendant des jours sa première page. Il n'y a pas d'année, pas de mois, pas de semaine peut-être sans que du sang soit versé par des chrétiens ou par des musulmans. Ne vaut-il pas la peine de le rappeler, de montrer à nos contemporains que les événements qui occupent l'actualité, qui les bouleversent, s'inscrivent dans une longue série de 1375 ans d'événements tout aussi spectaculaires ; que de plus petits faits dont on ne parle guère qu'un jour ou deux ont eu, tous les jours, leurs équivalents pendant 1375 ans ? Déclarée et ouverte, génératrice de grandes batailles, de villes enlevées à l'ennemi, de provinces conquises, de pays occupés, de populations exterminées, ou larvée et sournoise, la guerre entre l'islam et la chrétienté, malgré cette amitié que l'on évoque encore et qui fut souvent réelle, malgré ces relations entre Byzance et le califat de Cordoue ou entre Charlemagne et Harun al-Rachid, malgré ces traités d'alliance comme celui de François Ier et de Soliman le Magnifique, malgré de longues périodes de trêves sur tel ou tel front alors qu'on se battait ailleurs, malgré tout ce que chrétiens et musulmans se sont mutuellement apporté, ont échangé, malgré l'admiration qu'ils ont pu avoir les uns pour les autres, cette guerre est une réalité. Elle n'a jamais vraiment pris fin.

04/2007

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Religion

Le christianisme, l'histoire et les grandes religions. Conférences britanniques de 1923

Ernst Troeltsch (1865-1923), l'un des principaux représentants de la théologie protestante d'orientation libérale et de l'Ecole dite "de l'histoire des religions", avait été invité au lendemain de la Première Guerre mondiale à prononcer à Londres, Oxford et Edimbourg une série de conférences destinées à faire connaître aux Britanniques qui s'y intéressaient l'essentiel de sa pensée. Il était un des premiers intellectuels allemands invités en territoire britannique après le conflit mondial. Mort subitement avant son départ pour l'Angleterre, il ne put s'acquitter de cette tâche, mais il avait déjà envoyé le texte de ses exposés Outre-Manche pour traduction. Ces cinq conférences présentent le grand intérêt de nous offrir l'état ultime de sa pensée sur la rencontre du christianisme et des autres religions, mais aussi sur la leçon qu'il estimait devoir tirer de la défaite allemande de 1918 et de ses conséquences. Des pages d'une très grande lucidité devant les dérives idéologiques qui menaçaient l'Europe à ce moment crucial de notre Histoire.

10/2013

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Sciences politiques

La guerre de l'ombre en Syrie. CIA, pétrodollars et djihad

Opération Timber Sycamore. Ce nom de code ne vous dit probablement rien. Il désigne pourtant une gigantesque guerre de l'ombre, dont le principal objectif était de renverser Bachar el-Assad. Menée par la CIA et ses alliés dès l'automne 2011, puis stoppée à partir de l'été 2017, cette campagne secrète attira peu l'attention des médias occidentaux. Or, elle mobilisa des milliards de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d'armes et de munitions, aidant ainsi une rébellion dont les forces les plus efficaces étaient liées ou affiliées à al-Qaïda. Fruit de cinq années de recherches, cet ouvrage explique comment Washington, Londres, Paris et leurs alliés du Moyen-Orient ont soutenu la nébuleuse djihadiste anti-Assad, y compris l'"Etat Islamique". Interrogeant certains des plus grands experts de la Syrie et du monde arabe, l'auteur nous décrit comment — sous couvert d'appuyer des "rebelles modérés" —, les puissances occidentales et leurs partenaires ont renforcé la même mouvance islamiste accusée des attentats du 11 Septembre et du Bataclan. Une enquête percutante et dérangeante, qui remet en cause bon nombre d'idées reçues sur le conflit syrien.

03/2019

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Ouvrages généraux

De l'autre côté des croisades. L'Islam entre croisés et Mongols

De l'autre côté des croisades Pour les historiens arabes, ce que nous appelons les "croisades" entre dans le récit plus vaste de l'effondrement de l'Empire islamique, pris en étau entre la grande offensive des "? Francs ? " en Méditerranée et les invasions mongoles aux XIIe-XIIIe siècles. A l'est, l'histoire chinoise domine pour un petit siècle, le coeur de l'Empire mongol se trouvant à Pékin. A l'ouest, Saint Louis s'impose, après la vague des guerriers fondateurs que sont Godefroy de Bouillon, Baudouin, Amaury ou Roger de Sicile. C'est donc à un décentrement du monde que nous invite Gabriel Martinez-Gros. A travers une réflexion originale, l'auteur propose une fascinante lecture des croisades, de l'Empire islamique et de la puissance mongole. Gabriel Martinez-Gros Professeur d'histoire médiévale du monde musulman à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, il est notamment l'auteur chez Points d'une Brève histoire des empires (2016) et de L'Empire islamique. VIIe-XIe siècle (2021).

02/2023

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Exégèse

Violence et bienveillance dans l'Évangile

Cet essai, destiné à un large public, propose une lecture philosophique de l'Evangile, qui renouvelle en profondeur son interprétation. Il ne remet pas en question ce qui relève de la foi, comme la virginité de Marie, les miracles, ou la résurrection de Jésus, chacun étant libre de croire ou de ne pas croire. Mais il éclaire la part d'ombre contenue dans l'Evangile. Jésus peut se montrer affectueux avec ses disciples, qu'il appelle "mes enfants" , "petit troupeau" ou "brebis" . II pleure avec Marie qui a perdu son frère, Lazare. Mais tout son enseignement montre à quel point la porte qui ouvre le "Royaume de Dieu" est étroite et la fin des temps imminente. Page après page, on découvre un Jésus qui exige de renoncer à toute richesse, interdit à un disciple d'aller enterrer son père, est ingrat avec sa mère, violent avec les marchands du Temple, injurieux avec les Pharisiens, menaçant avec "les femmes de Jérusalem" qui, pourtant, pleurent de le voir marcher vers sa crucifixion. Enfin, il accepte d'être crucifié, seul moyen de satisfaire son "Père" qui n'exige rien de moins qu'une "rançon" , le sacrifice de son Fils, pour pardonner au plus grand nombre. L'auteur, ancien professeur de philosophie, s'est efforcé de rejeter toute interprétation qui ne serait pas cohérente avec l'ensemble du Nouveau Testament et remet, autant que possible, chaque passage étudié dans son contexte. Il tord le cou à beaucoup d'idées préconçues, montre ce que la Bible doit à l'épopée de Gilgamesh, ou le Nouveau Testament à l'Ancien, et n'hésite pas à faire quelques rapprochements avec l'histoire contemporaine. Michel de Metz est né en 1950. Après des études de philosophie à la Sorbonne, il devient professeur. Aujourd'hui, il publie un essai sur la religion, issu de ses nombreuses recherches.

10/2022

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Religion

Monothéisme et violence. L’expérience chrétienne

Qui pourrait soutenir que les religions sont sources de paix face aux récents actes terroristes et à la folie du Djihad ? Laissant aux autres monothéismes abrahamiques le soin d'aborder l'étude de leurs responsabilités, Jean-Michel Maldamé interroge, dans l'expérience chrétienne, le lien entre violence et religion. Alors que l'Evangile repose sur un appel à un amour universel, comment expliquer que tant de chrétiens aient trahi le message de Jésus-Christ ? Quel est le chemin qui mène à la persécution et à la guerre sainte ? D'où vient ce mal qui ronge les coeurs et empoisonne les esprits ? Pourquoi l'Eglise a-t-elle gardé les textes bibliques qui font l'apologie de la violence, depuis la conquête de la Terre Promise jusqu'aux carnages de l'Apocalypse ? Cet ouvrage analyse les abîmes de noirceur qui se dévoilent dans les cruautés des croisades, de l'inquisition ou des guerres de religion. Il cherche à comprendre l'articulation des causes qui pervertissent la foi et falsifient l'appel de Jésus-Christ à devenir artisan de paix. Cette quête de la source du mal dans l'histoire de la chrétienté ouvre aussi la porte de l'espérance, car selon la parole du Christ, "Qui fait la vérité vient à la lumière".

03/2018

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Religion

Religion et violence. Perspectives philosophiques de Kant à Derrida

Il est impossible de théoriser le politique, tant dans ses définitions abstraites que dans les formes concrètes de la politique, sans s'appuyer sur sa théologie et plus précisément sur sa "théologie politique" dont les formes actuelles et les réaménagements ne peuvent à leur tour être évalués sans faire référence aux médias technologiques, d'hier et d'aujourd'hui. C'est particulièrement flagrant dans les diverses manières dont la violence, la violence phénoménale et politique, la violence gratuite comme celle des guerres dites "justes", se légitime en se raccrochant à des raisons et des motivations qui restent transcendantes et excèdent toute cause possible. Ce constat informe l'hypothèse centrale du présent ouvrage : pas de violence, injuste ou apparemment juste, sans religion ; pas de religion sans une certaine violence empirique ou symbolique, ni sans cette violence que l'on peut qualifier de "transcendantale". En empruntant la voie ouverte par Derrida dans ses lectures de Kant notamment, cette étude montre que la marque la plus profonde de la tradition occidentale est moins à chercher dans la dogmatique théologique et l'éthique, l'esthétique et la pratique rituelle, que dans l'exposition sans cesse réitérée à et d'un horror religiosus, et entend proposer une interprétation de ce que, à présent, cela peut précisément vouloir dire.

03/2013

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Economie

Le marché de Dieu. Economie du judaïsme, du christianisme et de l'islam

Pour la première fois, les textes fondateurs du judaïsme, du christianisme et de l'islam sont lus par un économiste. Une lecture enrichie par un recours aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues qui permet de rendre compte de la construction et de l'évolution des trois grands monothéismes. C'est en effet un authentique marché que Dieu aurait conclu avec Abraham, le père fondateur revendiqué par ces trois religions. D'où la constitution de la Terre promise, aujourd'hui encore âprement disputée. Paradoxe : le monothéisme tend à la destruction de la concurrence sur le marché des religions, puisqu'il implique la croyance à un dieu unique, exclusif de tous les autres, donc un monopole. Ainsi s'est trouvée facilitée la perception des dîmes, dons et offrandes, ces " impôts volontaires " qui financent le quotidien des religieux et leurs investissements parfois somptueux. Est alors apparu le risque que ce monopole religieux, comme tout monopole, abuse de sa position : échappant à la concurrence, il augmente les " prix " de son " produit " alors même que la qualité de ses " services " se dégrade... jusqu'à ce qu'une religion concurrente réussisse à entrer sur le " marché ". L'histoire des croyances se retrouve en fin de compte singulièrement éclairée par cette lecture du phénomène religieux du point de vue de l'économiste.

01/2008

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Sociologie

Guerre, art et religion en Inde du Nord

Comment trois siècles de continuelles invasions, d'Alexandre le Macédonien aux Kouchans, ont-ils involontairement favorisé un bouleversement religieux et artistique extraordinaire en Inde du Nord ? Gérard Fussman fait ici le bilan de soixante années de recherches internationales qui ont profondément transformé notre perception de l'histoire ancienne de la péninsule indienne. Il y évoque les circonstances de la création d'une représentation anthropomorphique du Buddha et de la diffusion du bouddhisme en Asie centrale et en Chine continentale, aujourd'hui dans le monde entier. Il revient aussi sur son parcours personnel et intellectuel d'enfant d'immigrés.

04/2019

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Religion

L'islam entre religion et idéologie. Essai sur la modernité musulmane

Le constat semble faire chaque jour l'unanimité : l'une des pires menaces qui pèserait sur l'Occident d'aujourd'hui résiderait dans l'islam politique. Le phénomène dicterait l'avenir des sociétés musulmanes, déstabiliserait l'ordre mondial et ruinerait les valeurs attachées à l'expérience historique occidentale - comme hier, au tournant des XIXe et XXe siècles, le panislamisme avait convaincu les chancelleries d'une inéluctable confrontation entre islam et civilisation. Pour comprendre l'islam politique contemporain, il convient de revenir à ce que Nadine Picaudou définit comme le moment moderne de l'islam. Entre les années 1860 et 1930, l'islam devient un régime de croyances et de pratiques qui s'objectivent dans les univers politique et social : loin de s'accompagner d'un désenchantement du monde, la modernité musulmane rationalise le message révélé et l'émancipe de la scolastique du savoir établi. Référence disputée dans le débat public, l'islam entre dans de nouveaux dispositifs de gouvernement à l'heure où les pouvoirs sont confrontés à la nécessaire redéfinition des formes de la souveraineté, de la législation et de la légitimité. Enrôlé dans toutes les mobilisations politiques contre la domination étrangère, l'islam nourrit dans le même temps de nouveaux répertoires de l'action collective. Le moment moderne de l'islam est ainsi celui de la transformation du religieux en idéologie, préalable à toutes les politisations contemporaines.

05/2010

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Sciences historiques

Guerre et santé

La guerre et la santé entretiennent des relations ambiguës. Les Etats belligérants exaltent généralement la maternité, encouragent la croissance démographique et exigent des soldats en bonne santé. Or la guerre tue et mutile aussi bien les combattants que les civils. Elle est responsable de catastrophes épidémiques, sur le front comme à l'arrière, parce que les troupes en mouvement apportent avec elles de nouveaux germes et que les organismes sont affaiblis du fait des privations. Mais la guerre a paradoxalement aussi donné lieu à des progrès médicaux, ceci dès l'Antiquité grecque. Ainsi, la radiologie et la chirurgie réparatrice du visage ont été développées pendant la Grande Guerre. De même, la recherche militaire a permis de grandes découvertes dans le domaine de la médecine tropicale. La guerre, si elle inflige des blessures, des infirmités, des traumatismes psychiques, est donc aussi à l'origine de progrès incontestables, qu'il s'agisse de la prise en charge des blessés ou des traitements. L'humanité se porterait mieux sans la guerre, mais le bilan général est moins déséquilibré qu'il n'y paraît.

09/2018

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Histoire ancienne

Préhistoire de la violence et de la guerre

L'Homme a-t-il toujours été violent ? La guerre est-elle consubstantielle au genre humain ou est-elle inhérente à la construction des sociétés modernes ? Nourri par les recherches scientifiques, le débat sur le pourquoi de la violence n'en finit pas de rebondir. Il donne à la querelle qui opposait Rousseau (le "bon sauvage") à Hobbes ("l'homme est un loup pour l'homme") une actualité toute nouvelle. Pour en finir avec les approches caricaturales, Marylène Patou-Mathis propose avec ce livre une vaste enquête qui croise les données de l'archéologie et de l'anthropologie. Explorant les raisons qui ont transformé les chasseurs-cueilleurs en sociétés guerrières, sédentarisation et changement d'économie, avènement du patriarcat, apparition des castes, elle pointe aussi le rôle des croyances et met en évidence l'existence d'une violence antérieure à l'apparition de la guerre. Ainsi se dessine peu à peu le portrait d'un homme préhistorique, dont la violence exprime surtout ses peurs et ses premières pensées existentielles : humain, trop humain.

10/2013

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Littérature française

Ton jihad et le mien

Le Moyen-Orient s'embrase et de nombreux jeunes partent faire ce qu'ils nomment le " jihad " en Syrie, à Gaza, en Irak ou dans d'autres contrées dangereuses. Hani, entouré dès ses plus tendres années par des extrémistes palestiniens du mouvement Hamas, choisit pourtant, après avoir violemment rejeté sa mère, de venir la rejoindre en France. Pour quelque temps. Ballotté entre un passé islamiste et un Occident inconnu, il se heurte à un profond choc culturel, et parfois à des réactions racistes. Un chemin tourmenté l'attend. Sa quête de Vérité le conduira à d'intenses questionnements et peut-être même au pire. Sarah, sa mère, parviendra-t-elle avec l'aide de ses amis, à écarter Hani de tout danger, à lui transmettre la bienveillante spiritualité, empreinte d'amour et de tolérance, qu'elle tient de son grand-père Amir ? Ce roman est un véritable voyage tant géographique qu'initiatique. Florence Ka, ancienne journaliste au Proche-Orient, auteur de Et les larmes d'or jaillirent... publié aux Editions Ovadia, nous y livre toute l'inquiétude d'une mère face au péril intégriste, tout le désarroi d'un jeune en proie à des errances identitaires.

11/2014

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Sciences politiques

L'islam contre l'islam. L'interminable guerre des sunnites et des chiites

Il serait périlleux de décrypter les tumultes qui secouent le monde arabe par le prisme de l'opposition entre démocratie et dictature. Ces catégories ne rendent pas compte d'une réalité fondamentale : l'antagonisme immémorial des sunnites et des chiites. C'est pourquoi Antoine Sfeir a choisi de remonter aux sources historiques et théologiques de cette guerre de "l'islam contre l'islam" afin d'en mieux saisir les implications géopolitiques. De l'Iran à l'Egypte, du Qatar à la Syrie, du Maghreb à "l'Orient compliqué"et, surtout, du prophète Mahomet aux luttes de succession ouvertes par sa mort, il brosse une fresque magistrale du monde arabe tel qu'il est. Une exploration minutieuse et pédagogique qui, en brassant un immense passé, éclaire singulièrement notre présent.

05/2014

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Religion

Les religions au service de la paix

Cet album présente un document récent de Hans Küng édité par la fondation " Ethique planétaire ". Prenant acte que les religions sont souvent accusées de pousser à la guerre et à la violence, il montre au contraire l'immense capital de paix qu'elles recèlent. Dans le contexte de mondialisation et de brassage religieux, il expose de manière très accessible (en particulier pour les adolescents) comment les différentes religions (hindouisme, religion chinoise, bouddhisme, judaïsme, christianisme, islam) peuvent converger sur des valeurs universelles et humaines : " Ne pas tuer ", " ne pas voler ", " ne pas mentir ", " rejeter les abus sexuels " ... Il est publié à l'occasion du 25e anniversaire des Rencontres d'Assise.

10/2011

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Histoire internationale

Peuples, guerres et religions dans l'Amérique du Nord coloniale

Les missionnaires français des XVIIe et XVIIIe siècles en Amérique ont laissé de nombreux écrits nourrissant les recherches des historiens, et permettant d'appréhender le phénomène du "contact" entre les civilisations européennes et amérindiennes. Partis pour évangéliser des terres inconnues, ces hommes apprirent à connaître les cultures autochtones, voire à les apprécier à leur propre surprise, alors qu'ils s'attendaient à ne trouver que des "Barbares" dans les forêts américaines. Les jésuites en particulier, publièrent maints récits de leurs voyages, décrivant en même temps le mode de vie des Amérindiens qui influença la philosophie européenne de l'époque des Lumières. L'exemple du P. Sébastien Racle, qui s'immergea plus de trente ans en Acadie chez les Abenakis, est représentatif du destin singulier de ces hommes de foi. A la croisée des guerres entre Canada français et Nouvelle-Angleterre, entre catholiques et protestants, il fut tué en 1724 par les Anglais, victime des conflits politico-religieux de l'époque, comme de nombreux Amérindiens pris dans les luttes qui modelèrent l'Amérique post-coloniale. En ce XXIe siècle, l'influence de l'Amérique du Nord sur la "vieille Europe" est majeure, bien que parfois décriée. A l'inverse, la place que tient encore la culture française dans l'Amérique du Nord contemporaine, y compris anglophone, est peut-être sous-estimée. A la lumière des textes anciens, on s'aperçoit que le contact avec les peuples du "Nouveau Monde" a modifié progressivement mais profondément les mentalités européennes à l'époque coloniale, et que les conséquences de la colonisation européenne continuent, de nos jours encore, à sous-tendre, dans une certaine mesure, l'évolution de l'Amérique du Nord. Les missionnaires furent des vecteurs précoces et majeurs de ces influences réciproques.

07/2014

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Histoire de France

La croix, la tiare et l'épée. La croisade confisquée

Le mot de croisade est, de nos jours, plus souvent galvaudé qu’à son tour, de G.W. Bush qui le brandit au lendemain de l’attentat du 11 septembre 2001, comme une menace contre les terroristes à tel gouvernement qui déclare lancer une « croisade contre la fraude fiscale » ou « contre la grippe ». Il a bien évidemment une toute autre résonance dans le monde musulman où il est perçu comme le début d’une lutte armée impitoyable menée par les États chrétiens d’Europe contre l’Islam et où il préfigure l’impérialisme de l’Occident sur la planète et son corollaire, le colonialisme, que l’Europe n’en finit plus d’expier.Pour bien comprendre les enjeux de la question, il faut, selon Jean Flori, revenir à l’origine du mot. Qu'est-ce en réalité qu'une croisade ? Un pèlerinage armé ou une expédition purement militaire de reconquête chrétienne ? L’effet d’un élan populaire spontané et anarchique, ou au contraire une entreprise pontificale mûrement conçue destinée à assurer le triomphe du catholicisme ? Faut-il définir la croisade à partir de ses objectifs initiaux ou de ses transformations ultérieures ?Avec son brio habituel et sa verve jubilatoire, teintés d’une bonne dose d’ironie, Flori bouscule le « politiquement correct ». La croisade serait en fait le produit d’une évolution des idées qui, dans l’Occident chrétien, a peu à peu justifié puis sacralisé certaines guerres et par là-même valorisé moralement et spirituellement ceux qui les menaient. Né en 1095, son concept est directement issu de celui de guerre sainte qui se poursuit indépendamment de lui jusqu’à ce que l’Église romaine tente - et dans une très large mesure réussisse - à « confisquer » la croisade en l’institutionnalisant et à l'utiliser contre des objectifs qui n’ont alors plus guère de rapports avec ses traits constitutifs majeurs. En témoignent cette croisade avant la croisade qu’est la Reconquista espagnole ou ces expéditions des XIIIe-XVe siècles contre les païens des régions baltiques, les « hérétiques » du Languedoc ou les rois et princes chrétiens réfractaires aux décisions pontificales.Un essai d’histoire des idées volontiers polémique en ces temps où éclatent de nouvelles confrontations entre Orient et Occident.Spécialiste internationalement reconnu des croisades et de la chevalerie, directeur de recherche au Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers, Jean Flori compte à son actif une vingtaine d'ouvrages fondamentaux (Pierre l'Ermite, Fayard, 1999 ; Guerre sainte, jihad et croisade, Seuil, 2002; L'Islam et la fin des temps, Seuil, 2007). Ses trois précédentes biographies chez Payot (Richard Coeur de Lion, 1999; Aliénor d'Aquitaine, 2004 ; Bohémond d’Antioche, 2007) ont été saluées par la critique comme des incontournables.

05/2010

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Religion

Religions monothéistes. Violence, dialogue interreligieux et ouverture mystique

Au sein des trois"monothéismes, l'idée de l'Absolu crée l'aberration d'un Dieu universel qui ne s'adresse pas à l'homme universel, mais qui s'aliène dans la religion élue. La religion monothéiste tue le Dieu créateur de tous les hommes pour le remplacer par le Dieu d'une religion. C'est ainsi que toute violence religieuse est fondamentalisme, et tout fondamentalisme recèle une violence potentielle contre l'hérétique, le Kafir qui n'entre pas dans la sphère de la vérité divine. De là la nécessité pour les religions de se repenser dans l'interreligieux car la paix entre les religions est la condition de la paix entre les nations. Le dialogue interreligieux peut rénover les religions et les guérir de leur narcissisme, de leur idolâtrie. De la vérité unique à la vérité plurielle, le pluralisme religieux peut être le fondement théologique même du dialogue interreligieux. Mais seul l'humanisme mystique peut donner sa substance au dialogue interreligieux. Le soufi pense que toutes les religions sont vraies puisque la vérité n'est pas une propriété religieuse mais un acte de foi. Au fait, si les idées religieuses séparent, l'expérience mystique unit dans Tawhîdu wâhidun. L'amour est plus important que la différence, car il est le fond de la vérité, le mouvement de Dieu vers l'homme qui rendit possible celui des hommes vers Dieu. En vérité, la relation religieuse doit faire de la souffrance des hommes un nouveau lieu de rencontre théologique. Ce travail est également une contribution pour ijtihader l'Islam dans sa dimension interconfessionnelle et interreligieuse, mettre fin aux interprétations inquisitionnelles et criminogènes de l'Islam, le faire sortir de sa clôture dogmatique, de la logique dualiste dâr al-harb/dâr al-'islâm vers l'ouverture humaniste.

03/2014

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Psychologie, psychanalyse

Les enfants dans la guerre et les violences civiles. Approches cliniques et théoriques

Nombre de situations dans l'actualité internationale mènent à un renouveau d'intérêt pour la question du traumatisme. Effroi lié à des états de guerre, à des attentats ; transmission de génération en génération d'un indicible ; tout ce qui tend à dénier en l'homme l'humain, tout ce qui vise à détruire dans le sujet l'estime de soi et la confiance en l'autre, cette douleur interroge au plus profond celui qui en est le témoin, et rend plus pressente l'urgence de penser. De telles blessures psychiques, souvent irréversibles, sont parfois déconcertantes au regard d'une clinique traditionnelle. En février 1995, la MIRE, conjointement avec le CEDEP et la FPH, prenait l'initiative d'un colloque international ; des interlocuteurs venus d'Algérie ou de Bosnie, du Rwanda ou d'Amérique Latine, devaient apporter des témoignages bouleversants ; ils apportaient aussi leur expérience de cliniciens devant faire face, sur le terrain, à des situations extrêmes. A la suite de cette rencontre, il a paru aux organisateurs nécessaire d'apporter sur cette question une contribution théorique. C'est cette contribution que nous présentons ici. Elle s'organise autour de trois axes : le temps, l'identité, la narrativité. Le rapport au temps est l'expérience cruciale, quand la mémoire est impossible, et ne survit que sous forme de traces ou dans le paradoxe d'un événement transmis sans avoir jamais été vécu. Par ailleurs, de telles blessures ne sont pas de l'ordre de la douleur, qui est bien différent. C'est l'identité même du sujet qui est ici l'enjeu. Quels sont les effets spécifiques de ces différents modes narratifs, le mythe, la fiction littéraire, l'écrit spéculatif, le récit ? De quelle façon le récit réintègre-t-il le sujet dans la temporalité et en même temps reconstruit-il une identité ? Tels sont les points développés dans cet ouvrage.

09/1997