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"La joie pour l'éternité". Correspondance du Goulag (1931-1933)

Extraits

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Histoire de France

Carnet du Front populaire 1935-1936

Ces carnets totalement inédits ont été tenus par André Malraux des tout premiers jours de la naissance du Front populaire jusqu'à son accession au pouvoir, qui coïncide avec les prémices de la guerre d'Espagne. Ces notes devaient fournir la matière d'un roman sur le Front populaire, projet que Malraux abandonnera pour se consacrer à la rédaction de L'Espoir. A cette époque-là, Malraux est partout : à Moscou où il prend la parole sur la place Rouge, à Paris, dans les meetings électoraux sous les préaux d'école... A travers ses notes, on revit les événements, des plus spectaculaires aux plus ténus, on ressent la vibration de l'instant, la beauté du moment. Qu'il s'agisse de la poésie des mises en scène qui président aux grands rassemblements populaires, de la cocasserie de certains détails, ou de réflexions d'ordre personnel, voire intime, c'est toute une époque, et tout Malraux, qui revivent dans ces pages. L'ouvrage est complété par une lettre inédite de Malraux et par un hommage à Léo Lagrange. Il est illustré d'intéressantes photographies d'époque.

03/2006

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Histoire de France

La France et la menace nazie. 1933-1939

Comment la France a-t-elle perçu la montée du péril nazi dans les années 1933-1939 ? Cette question a longtemps été négligée par l'historiographie. Les responsables français avaient-ils une perception claire des intentions d'Hitler et de ses capacités militaires ? Ont-ils fait bon usage des rapports de leurs services secrets ? L'historien canadien Peter Jackson a entrepris, le premier, de répondre à cette question-clé dans cet ouvrage qui a fait date dès sa première parution en anglais. Il raconte les missions d'espionnage français en territoire allemand et reconstitue la façon dont les services français ont évalué les forces et les menaces allemandes. Il démontre que le travail de ces services était très efficace, avec une évaluation exacte des plans allemands dès avant l'Anschluss ; mais leurs rapports furent le plus souvent négligés par les politiques et les diplomates qui jugeaient Hitler dans la continuité de ses prédécesseurs. Ce n'est qu'après Munich que la menace nazie les préoccupa réellement. Peter Jackson est professeur d'Histoire à l'université de Glasgow, chercheur associé au centre d'Histoire de Sciences po Paris et dirige la revue Intelligence and National Security.

09/2020

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Revues

Les annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet N° 22/2020 : Ce soir (1937-1939)

Ce Soir 1937-1939 Aragon : articles de 1937 à 1938 Elsa Triolet : chroniques de 1938 à 1939 Jean-Richard Bloch : articles de 1937 à 1939 Le rexisme La Suisse en danger Francis Jourdain : articles de 1938 à 1939 Jean Wiéner : articles de 1937 à 1938 Anna Seghers : Le Juge intègre (nouvelle) Geneviève Chovrelat-Péchoux : Mémoire, histoire, écriture. Ben Barka ou "la profanation de l'homme" par Aragon

05/2021

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Récits de voyage

Carnets de voyages en Albanie (1931-1938)

Lorsque Jacqueline et René Bénézech, grands voyageurs et ethnographes convaincus, partirent en direction de I' Europe du Sud et des Balkans au début des années trente, ni l'un ni l'autre n'aurait imaginé combien l'Albanie, au départ une destination de passage, allait marquer leur vie. Malgré les difficultés rencontrées en chemin lors d'un premier séjour en 1931, le couple, passionné par la découverte de ce pays, organise un séjour plus long (du 16 août 1938 au 15 janvier 1939). Ce second voyage sera alors mené dans le cadre d'un accord avec le Musée de l'Homme, qui charge René, photographe, d'étudier les costumes traditionnels portés par les Albanais de l'époque. Un récit extraordinaire rédigé au jour le jour par Jacqueline et des photographies uniques de René Bénézech, conservées aujourd'hui au Musée du quai Branly-Jacques Chirac, offre au public un ensemble documentaire précieux sur un pays aux traditions d'une grande richesse et peu visité durant cette période de l'entre-deux-guerres.

02/2018

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Littérature française

Du côté de chez Marianne. Chroniques 1933-1937

Romancier, nouvelliste, auteur dramatique, Marcel Aymé a aussi pratiqué le journalisme. Ce fut même l'un des premiers métiers qu'il exerça. Quoique son rédacteur en chef de l'Agence Radio l'en ait vivement dissuadé, en lui assurant qu'il ne savait pas écrire... En 1922, Marcel Aymé obtint le prix Théophraste Renaudot pour La Table-aux-Crevés. Au début de 1933, un autre rédacteur en chef, Emmanuel Berl, directeur de l' hebdomadaire Marianne, lut le manuscrit de La Jument verte et trouva que son auteur avait du talent. Il lui proposa de tenir une rubrique dans son journal. De 1933 à 1937 ses chroniques passent en revue l'actualité politique, sociale, judiciaire d'une époque qui a notamment connu les émeutes de février 1934, le scandale Stavisky ... Et la résistible ascension d'un certain Hitler.

10/1989

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Critique littéraire

Ecrits d'un monomane. Essais 1933-1939

Sur plusieurs des textes qui sont reproduits dans ce volume, on connaît le jugement porté par Pierre Klossowski lui-même : "Je faisais du zèle". Telle boutade risque de faire prendre à la légère, comme oeuvres de jeunesse ou de pure complaisance, des pages où se cherche l'avenir d'une pensée et d'une écriture fondatrices de notre modernité. Au fil de ces années 1933-1939, c'est une longue interrogation qui se poursuit, motivée tout d'abord par la très fascinante et inacceptable figure du marquis de Sade, dont la véritable implication semble fondée sur le scandale qui interpelle chez le lecteur à la fois le philosophe et l'artiste. C'est donc très logiquement que tout s'engage, sur le terrain de la psychanalyse, autour d'une conception virulente de l'agressivié. Sans tarder cependant, d'autres figures, d'autres références, mobilisant d'autres savoirs, vont esquisser un déplacement fondé sur un sentiment d'ambivalence, dont les principaux intervenants seront Nietzsche, Benjamin Constant et Kierkegaard. Ainsi s'opérera le passage de l'agressivité "aveugle" à l'amertume et à la mélancolie, dont les noms, soufflés par Kierkegaard, apparaissent dès 1937, dans une perspective de plus en plus esthétique. Le fruit de cet étrange dialogue, de ces amalgames méthodologiques, est d'ores et déjà perceptible. Cette opération a fait concevoir à Klossowski ce qu'il appellera plus tard le "phénomène de la pensée" . Il n'est pas interdit de supposer que Pierre Klossowski pose ici les jalons de cette monomanie qu'il revendiquera quelques années plus tard.

11/2001

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Philosophie

Réflexions, II-VI : Cahiers noirs. 1931-1938

Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu). Les "Cahiers noirs" ou "Cahiers de travail" (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration. La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger ? Certainement pas, si l'on entend par "connaître" le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Etre et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler "l'histoire de l'être" .

11/2018

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Policiers

Les romans durs. Volume 1, 1931-1934

Premier volume de l'intégrale des " romans durs " de Georges Simenon. Le créateur de Maigret montre "l'homme nu", avec ses faiblesses et sa grandeur. 1931-1934 " Un vrai roman... " " - C'est fini, j'arrête... - Vous êtes fou ! Vous allez vous casser le nez en essayant d'écrire autre chose que du roman policier ! - Finissons-en avec Maigret. Je n'ai plus besoin de fil conducteur... Je pense pouvoir écrire maintenant un vrai roman... " Conversation entre Simenon et son éditeur Fayard [1933 ? ]

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Histoire internationale

Le Troisième Reich. Volume 2, 1933-1939

Chaque année, des centaines de livres paraissent qui traitent de tel aspect peu connu, de tel pan ignoré du Troisième Reich, livres qui viennent grossir la bibliographie considérable - près de 40 000 titres - qui existe sur le sujet. Comment le non-spécialiste peut-il se repérer dans cette masse? C'est précisément au lecteur curieux des travaux les plus récents sur le nazisme, mais craignant de s'y noyer, que s'adresse le livre de Richard Evans. Renouant avec la tradition de l'histoire événementielle, tout en faisant la somme des derniers apports de la recherche, l'historien britannique a conçu, au dire de lan Kershaw, " l'ouvrage le plus complet qui ait jamais été écrit sur cette époque désastreuse " : une histoire générale, totale, du Troisième Reich, qui en embrasse tous les aspects, politiques, idéologiques, culturels, économiques ou sociaux. Ce deuxième tome décrit la façon dont Hitler a transformé l'Allemagne en profondeur pendant les six premières années d'existence du régime. Analysant le fonctionnement du pouvoir et son évolution, et brossant un tableau de la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie, Richard Evans montre comment l'intervention de l'État se fait de plus en plus omniprésente, bientôt mise au service d'un seul objectif : préparer le pays à la guerre.

03/2009

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Ethnologie

"Chers tous deux". Lettres à ses parents 1931-1942

Ce volume publie des lettres inédites de Claude Lévi-Strauss, écrites pendant son service militaire, à Strasbourg puis Paris (1931-1932), lors de sa première année d'enseignant à Mont-de-Marsan (1932-1933), et enfin des "Amériques" (1935 et 1941), adressées à ses parents restés en France. Claude Lévi-Strauss écrit souvent plusieurs lettres par jour à ses parents, ce qui donne à cette correspondance une allure de journal autobiographique. Dans ces missives, il se raconte, il se met en scène dans sa vie quotidienne comme il souhaite être vu par ses parents. Ce qui, pour le lecteur d'aujourd'hui, donne à ces pages un caractère d'"autofiction". Cette correspondance prend également une dimension ethnographique. Qu'il s'agisse de la description matérielle de la vie militaire d'un jeune conscrit en 1931 ou de la vie d'un jeune professeur de lycée politiquement très engagé à la SFIO, nous avons ici une ethnographie au quotidien de celui qui plus tard deviendra précisément le maître d'une nouvelle anthropologie... Enfin, Claude Lévi-Strauss avait lui-même prévu la publication des lettres des "Amériques", en rédigeant en décembre 2002 un "avant-propos", resté lui aussi inédit, dans lequel il écrivait : "A les relire aujourd'hui, je mesure les ravages exercés par le temps. Certains souvenirs surnagent, d'autres ont sombré dans l'oubli, et plusieurs passages me sont même devenus incompréhensibles."

09/2015

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Généralités

Le Vol de Piatakov. La collaboration tactique entre Trotsky et les nazis

Lors du procès de Moscou de janvier 1937, Guéorgui Piatakov, vice-ministre de l'Industrie lourde soviétique de 1932 à août 1936, a reconnu avoir pris en secret un avion à Berlin en décembre 1935, avec l'aide des hitlériens au pouvoir, pour atterrir quelques heures plus tard en Norvège et rencontrer tout aussi secrètement Trotsky dont il prétendait être, depuis la seconde moitié de 1931, un partisan caché et une "taupe" habile, solidement établie au plus haut niveau de l'appareil économique de l'Union soviétique stalinienne. Piatakov a-t-il dit la vérité sur les événements de décembre 1935, ou était-ce là le fruit d'une horrible machination du pouvoir soviétique à propos d'un prétendu voyage et d'un entretien avec Trotsky n'ayant jamais eu lieu ? Sommes-nous en présence d'un sinistre complot contre non seulement l'innocent Piatakov mais aussi Karl Radek, un autre accusé au procès de janvier 1937, et surtout Trotsky, faussement accusé, par contumace, d'être devenu un "laquais de Hitler"? En réalité, c'est à partir de sources et de documents anti-staliniens incontestables, à commencer par les archives de Trotsky à Harvard, qu'est apparue récemment une série de révélations retentissantes qui prouvent de manière concluante la collaboration directe entre les nazis au pouvoir et Trotsky. En particulier, et à l'encontre des théories encore en vigueur sur l'impossibilité pratique du vol, il est maintenant certain qu'en décembre 1935, Piatakov s'est bien envolé avec l'aide des fascistes allemands pour une rencontre clandestine avec Trotsky, avec qui il eut une confrontation dramatique, précisément sur la question d'une alliance tactique avec les nazis. Les livres d'histoire sur les années 1930 et 1940 devraient donc être largement réécrits, ce qui ne peut avoir que des répercussions évidentes sur la gauche contemporaine.

09/2021

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Philosophie

Introduction à la lecture de Hegel. Leçons sur la "Phénoménologie de l'esprit" professées de 1933 à 1939 à l'École des hautes études

Le noyau de cet ouvrage est formé par les notes prises de janvier 1933 à mai 1939 au cours que fit Alexandre Kojève à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, sous le titre La philosophie religieuse de Hegel, et qui était en réalité une lecture commentée de la Phénoménologie de l'Esprit. Chaque année de cours est complétée par le résumé publié dans l'Annuaire de l'Ecole des Hautes Etudes. De plus, les trois premières leçons de l'année 1937-1938 et toute l'année 1938-1939 sont données dans leur texte intégral. Enfin, en guise d'introduction, on trouvera la traduction commentée de la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de l'Esprit, parue dans Mesures (14 janvier 1939).

05/2014

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Histoire internationale

Lettres de Kharkov. La famine en Ukraine 1932-1933

Au début des années 1930, le gouvernement fasciste italien met en poste plusieurs diplomates en URSS. Attentifs aux manifestations de la politique stalinienne autant qu'à la vie quotidienne de la population désespérée, ils font état, dans des rapports réguliers, des événements terribles de la guerre civile, de la collectivisation forcée et de la famine, qui coûtèrent la vie à des millions de personnes. Ces documents exceptionnels, écrits sur le ton d'une chronique depuis Moscou, Kharkov ou Batoum, évoquent entre les lignes les sacrifices de la population, mais aussi les événements marquants de la grande Histoire. Ils nous permettent aujourd'hui de mieux comprendre cette période cruciale de l'histoire soviétique. Longtemps oubliés au ministère italien des Affaires étrangères, ces témoignages ont été mis en lumière par le travail d'Andrea Graziosi. La traduction parue dans les Cahiers du monde russe et soviétique est ici complétée par de nouveaux documents, inédits en français, avec une préface de l'historien Nicolas Werth et une introduction revue et augmentée d'Andrea Graziosi.

11/2013

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Religion

Oeuvres complètes. Volume 5, 1932-1935

1932-1935 Le songe de Descartes - De la philosophie chrétienne - Du régime temporel et de la liberté - Sept leçons sur l'être et les premiers principes de la raison spéculative - Frontières de la poésie - La Philosophie de la nature.

10/1982

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BD tout public

Krazy Kat Tome 3 : 1935-1939

Ce troisème volume rassemble toutes les Sunday pages ("planches du dimanche") de Krazy Kat, parues dans la presse américaine entre 1935 et 1939. Ce sont plus de deux cent cinquante pages de strips qui s'enchaînent, mettant en scène Krazy, Ignatz et le sergent Pupp. Krazy Kat étant considéré comme une des plus grandes bandes dessinées de tous les temps, il était nécessaire et indispensable de remettre en lumière ses strips dans une nouvelle traduction et une nouvelle édition françaises. C'est donc bien à une jeune génération de lecteurs, mais aussi aux passionnés de Krazy Kat que nous proposons aujourd'hui de découvrir ou de redécouvrir ce chef-d'oeuvre absolu.

11/2014

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Comics

Krazy Kat. Volume 1 (1935-1936)

La toute première anthologie d'un des plus grands classiques de la bande dessinée... l'intégrale de Krazy Kat, tout en couleurs, de George Herriman. Dans Krazy Kat, les thèmes sont ensorcelants, l'humour insolent, le dessin mémorable, la mise en page pleine d'imagination, les couleurs stupéfiantes, et l'ivresse qu'il procure est totale. Lecteurs de journaux, critiques d'art distingués et mille autres enthousiastes désignent Krazy Kat pour ce qu'il est : la plus grande bande dessinée de tous les temps. Grâce à une soigneuse compilation de rarissimes épreuves et de patientes recherches dans les archives des journaux, ce chef-d'œuvre revoit le jour pour la première fois depuis plus d'un demi-siècle...

06/1991

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Critique littéraire

Correspondance 1925-1939

Au-delà d'un romantisme de jeunesse et d'emballements religieux, il faut lire dans ces lettres de Maurice Sachs à Jacques et Raïssa Maritain le témoignage émouvant d'un être écrasé par son passé, déchiré par ses désirs, prêt à tout instant à des résolutions nouvelles et à des serments irrévocables, tout en sachant qu'il retombera, l'instant d'après, dans ce qu'il a refusé et qu'il n'échappera pas à la veulerie et à la bassesse. " Ce n'est pas le courage qui me manque, c'est le courage de ce courage. Or le courage, c'est encore le courage pur. Le premier pas ne coûte pas, mais ce sont les quotidiens derniers pas qui me coûtent [...] Mon esprit est faible, distrait, tiède parfois, mon corps est parfois secoué par le démon. C'est à la force des poignets du cœur que je veux marcher ", écrit-il à ses " Très chers et doux amis " (3 octobre 1925). Faut-il voir dans ces aveux lucides et pathétiques une volonté de mensonge, une dramatisation perverse destinée à impressionner les naïfs et zélés Maritain ? Sachs a le goût des mises en scène, il aime jouer, mais ce jeu lui permet aussi de délivrer une certaine vérité. De parler en vérité de son homosexualité. S'il sait que la rigueur théologique et la probité morale de Maritain réprouvent l'homosexualité, il sait aussi, comme le montre cette correspondance, que ses amis ne se voilent pas la face, ne s'indignent pas, ne s'attardent à aucun reproche. Ils accueillent seulement ceux qui sont exténués. Exténué, déchiré, Maurice Sachs l'est constamment jusqu'à la fin de sa vie. Les lettres témoignent, de manière troublante, de cette perpétuelle oscillation entre des temps d'ascèse, de volonté de maîtrise de soi et des périodes où, après avoir donné libre cours à ses pulsions, Sachs éprouve des sentiments de forte solitude et de dégoût de soi, tant semble fondamentale chez lui l'amertume de se sentir victime de la fatalité.

10/2003

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Critique littéraire

Correspondance. (1919-1938)

Cette correspondance inédite fait revivre vingt ans de l'histoire de Dada et du surréalisme au fil des échanges entre deux acteurs majeurs. Des noms d'écrivains - Tzara, Aragon, Crevel, Char, Péret et d'autres - traversent ces pages, ainsi que ceux de peintres, Max Ernst et surtout Dalí. On y voit l'histoire des revues s'enrichir de nouveaux épisodes. L'auteur de Capitale de la douleur et de L'amour la poésie a donné à la poésie surréaliste son plus pur éclat, sa participation aux côtés de Breton à la vie palpitante du mouvement se révèle primordiale. Les enthousiasmes alternent avec les aveux de détresse absolue dans le dialogue de deux êtres réunis par une amitié sans réserve. Relation dont l'un et l'autre mesureront rétrospectivement le caractère exceptionnel. "J'ai cru, comme en aucun autre, à ton amitié, à ta compréhension profonde de ce que nous voulions" , écrit Breton à Eluard en mars 1936. A partir de cette année, les engagements révolutionnaires dictés au départ par la même et intransigeante passion les conduisent peu à peu vers des choix opposés. Rejoignant une aspiration de jeunesse vers la fraternité humaine, Eluard va en chercher l'incarnation du côté du Parti communiste auquel il adhérera pendant la guerre alors que les yeux de Breton se seront définitivement dessillés lors du premier Procès de Moscou. Sous nos yeux, la correspondance se fait la chronique d'une rupture.

12/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019

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Psychologie, psychanalyse

Correspondance. 1873-1939

Les trois cent trente-deux lettres de ce recueil ont été choisies par le fils de Sigmund Freud, Ernst, parmi les quatre mille lettres qui ont été conservées. Elles s'étendent sur plus d'un demi-siècle, de la Vienne impériale au Londres d'après l'Anschluss, et s'adressent à une centaine de correspondants : parents, amis, collègues, souvent récalcitrants, personnages illustres (Einstein ou Romain Rolland), parfois inattendus (comme Yvette Guilbert).On trouvera dans ce volume les lettres passionnées que Freud écrivit à Martha Bernays pendant les quatre années de leurs fiançailles. Elles révèlent un Freud ombrageux, jaloux, exigeant sur un ton passablement exalté une adhésion sans réserves, une alliance absolue. C'est cette même sombre passion qui lui fait défendre tout au long de sa vie la «cause» psychanalytique, contre ses adversaires et contre les amis encombrants. Sur un homme qui, malgré ce qu'il a pu livrer de lui par l'analyse de ses rêves, est resté secret, cette correspondance constitue le plus sûr des témoignages. Sur l'histoire des idées, et notamment sur la période capitale de la découverte de la psychanalyse, elle est un document incomparable. Cette nouvelle édition comprend dix-sept lettres, retrouvées, qui ne figuraient pas dans la première.

12/1979

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Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

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Correspondance

Correspondance 1913-1948

Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur. Qui est Gabriel Bounoure ? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent : "On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page". L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur. Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes. Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles : et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure ("Dernière parole de Suarès") et un index des noms et des oeuvres.

01/2023

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Littérature française

CORRESPONDANCE 1920-1935

Parmi tous les correspondants de Valery Larbaud, G. Jean-Aubry fut un de ses meilleurs amis et son biographe. Ce recueil couvre la période de 1920 à 1935 et forme le complément indispensable de l'ouvrage que G. Jean-Aubry a consacré à Valery Larbaud, car il constitue une source importante de renseignements sur sa vie et sur son oeuvre.

01/1971

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Théologie

Correspondance 1939-1974

Cardinal Henri de Lubac, Oeuvres complètes Onzième section : Posthumes, t. XLVIII : Cardinal Jean Daniélou-Cardinal Henri de Lubac, Correspondance 1939-1974 Sont ici données à lire quelque 220 lettres échangées entre le père Henri de Lubac et le père Jean Daniélou qui s'échelonnent du 16 septembre 1939 au 1er février 1974. Et une série d'Annexes attachées à cette période. Nous assistons, dans cet échange, à la naissance et à l'essor de la collection " Sources chrétiennes " (publiée par les Editions du Cerf), une aventure spirituelle, humaine et intellectuelle hors du commun, menée par les deux premiers codirecteurs aux tempéraments différents mais complémentaires qui agirent dans un seul but : offrir au public les grands textes des Pères de l'Eglise. Une riche annotation, due à Marie-Josèphe Rondeau et à Etienne Fouilloux, permet au lecteur de notre temps de resituer et de comprendre les enjeux capitaux d'une Eglise confrontée aux interrogations d'un XXe siècle tourmenté. Henri de Lubac (1896-1991). Jésuite. Prêtre. Membre de l'Institut. Cardinal. Jean Daniélou (1905-1974). Jésuite. Membre de l'Académie française. Cardinal. Ce volume contient Jean Daniélou-Henri de Lubac, Correspondance 1939-1974. Présentation par le P. Dominique Bertrand, sj. Témoignage de Marie-Josèphe Rondeau. Annotation de Marie-Josèphe Rondeau et Etienne Fouilloux. Index des auteurs anciens et index des auteurs modernes.

09/2021

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Correspondance

Correspondance 1896-1934

La correspondance entre André Gide et l'orientaliste pétersbourgeois d'origine estonienne Fédor Rosenberg (1867-1934) est l'une des très rares correspondances gidiennes majeures encore inédites. Riche de 338 lettres, elle s'échelonne de 1896 (Gide et Rosenberg se rencontrent à Florence pendant le voyage de noces du premier) à 1934 (date du décès de Rosenberg). Ces lettres permettent d'apporter une lumière nouvelle sur plusieurs aspects fondamentaux de la pensée, de l'oeuvre et de la vie de Gide : son rapport à l'homosexualité ; sa passion pour Dostoïevski ; ses jugements sur les écrivains russes ; son goût pour les littératures dites "orientales" ; sa vision de la traduction ; l'image qu'il se fait du communisme et de l'URSS ; ou encore son amour pour la musique.

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Correspondance. 1904-1938

Riche de près de 300 lettres, la correspondance inédite entre Freud et la plus jeune de ses filles, Anna, est un document exceptionnel. Tout au long de cette chronique de la vie d'une famille viennoise pendant les premières décennies du XXe siècle, on découvre l'homme Freud travaillant à son oeuvre et à sa pratique clinique et s'intéressant aux détails de la vie quotidienne. Mais c'est la psychanalyse qui scelle d'une manière singulière la relation entre le père et sa fille : "Je vois à présent, en te regardant, combien je suis vieux, car tu as exactement l'âge de la psychanalyse. Vous m'avez toutes deux causé des soucis, mais au fond j'attends quand même plus de joies de ta part que de la sienne", lui écrit-il à la fin de 1920. Cette comparaison montre à quel point, en ses commencements, la psychanalyse s'éprouve en famille et dans le cercle des initiés. Freud observe l'activité onirique de sa fille, une enfant tourmentée, avant de devenir à deux reprises, entre 1918 et 1924, son analyste. L'expérience est décisive. Anna s'implique dans l'International Psychoanalytical Association dès sa création, fréquente ses membres, se fait même courtiser par quelques élèves de son père. Mais, disciple fervente, elle se consacre à la thérapie des enfants et devient dans ce domaine la principale représentante de l'école viennoise face à sa grande rivale de l'école anglaise : Melanie Klein. Après l'exil de la famille en Grande-Bretagne en 1938, le conflit se poursuivra mais se soldera, en plein coeur de la Deuxième Guerre mondiale, par une entente cordiale entre les différents courants. Document historique précieux, cette correspondance, qui s'étend sur plus de trente ans, témoigne d'un moment essentiel de l'histoire de la psychanalyse, avec ses passions et sa formidable volonté de transformer la subjectivité humaine.

10/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1890 - 1913

Demeurée inédite à ce jour, la correspondance croisée entre Pierre Louis (1870-1925) et Henri de Régnier (1864-1936), procure un étonnant témoignage sur la vie intime et littéraire des deux hommes. Il y est question de leurs amis et relations communes, parmi lesquels André Gide. On y suit également avec passion toute l'évolution de la seconde génération symboliste : les revues de l'époque, le salon de Mallarmé, celui de Heredia, etc. Au hasard des lettres, on retrouve les noms de Schopenhauer, Barrès, Sarah Bernhardt, Jacques-Emile Blanche, Wagner, Judith Gautier, Oscar Wilde, Montesquiou, Debussy, Edmond de Goncourt, Jean de Tinan, Toulet, Léon Blum, Moréas, le Sâr Péladan, Polaire... On trouvera également des lettres de voyage : Louÿs à Séville, Alger et Constantine ; Régnier à Venise. Appelée à devenir la femme d'Henri de Régnier et la maîtresse de Pierre Louis dont elle eut un fils, Tigre, la figure de Marie de Heredia plane sur cet échange épistolaire comme l'élément secret et déterminant des courbes d'une amitié brisée. Intense et complexe, cet échange entre deux écrivains de talent qui ont marqué leur temps dessine le tableau saisissant du monde intellectuel à la veille de la Première Guerre mondiale.

04/2012

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1968

" Il va sans dire que lorsque la question se posera : les quelques centaines de lettres qu'il m'a écrites [sic] sont à la disposition de celui, celle ou ceux qui assumeront la responsabilité de son "héritage" littéraire " (lettre 695). Ce post-scriptum de la lettre d'Armand Petitjean écrite le 10 octobre 1968, au lendemain de la mort de Jean Paulhan, et reçue par Dominique Aury, dernière compagne du directeur de La Nouvelle Revue française, reflète bien la préscience historique et la sensibilité de l'auteur. Ce corpus de presque sept cents lettres s'échelonne sur plus de trente ans, de 1934 à 1968. Le lecteur assiste de près à une véritable et passionnante aventure intellectuelle à travers la période la plus turbulente du XXe siècle : les journées de février 1934, le Front populaire, l'Anschluss, la crise de Munich, la " Drôle de Guerre ", la défaite, l'Occupation, la Libération, les débuts de la Guerre froide, la résurrection de La NRF en 1953, la crise algérienne, l'établissement de la Ve République... Indissociable de cette aventure intellectuelle, et actrice aussi capitale que les deux hommes, s'illustre La NRF elle-même, déjà bien établie en tant qu'institution politico-culturelle. Qu'apprend-on à la lecture de ces lettres, en sus de leur inestimable valeur historique ? Pardessus tout, il s'agit de l'amitié. Dès le début, les deux hommes ont conscience d'être sur la même longueur d'ondes. Comme dans toute amitié qui dure, il y a pourtant des querelles et même des menaces de rupture. Des différences vont les opposer, notamment sous l'Occupation. Tour à tour, les lettres révèlent l'humour partagé, la franchise, la fidélité, l'intelligence de cette amitié, en dépit des colères, des vicissitudes, des réconciliations qui la soumettent à l'épreuve. Aléas du destin, aléas de l'histoire, complicités et discussions, exigences à l'égard de soi, à l'égard de l'ami, affection indéfectible : la correspondance de ces deux hommes nous livre enfin ses richesses, sa complexité humaine et historique.

01/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1923-1941

C’est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d’un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles – une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu’à la mort tragique de Virginia, le bonheur d’une tendresse et d’une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.Vita-Sackville West excellait dans l’art de la correspondance. Qu’elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l’Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d’accorder la prééminence aux techniques de la fiction. Virginia Woolf, pour sa part, n’allait cesser de se débattre dans les affres de l’enfantement de « sa » vérité de l’écriture qui, peu à peu, l’acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita. À travers cette correspondance, c’est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.

11/2010

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Critique littéraire

Correspondance. 1902-1913

Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables : le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du "Maître" à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le "gardien à la porte rodinienne" , Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.

11/2018