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Histoire de France

Histoire de la Résistance (1940-1945)

Parce qu'elle repose sur l'engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes. Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s'unir à l'ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son indiscutable pluralisme. Elle resta néanmoins de bout en bout minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense : la Résistance évita à la France les affres de la guerre civile et favorisa, à la Libération, une transition pacifique du pouvoir au profit d'une Résistance regroupée derrière l'altière figure du général de Gaulle. Ce livre aborde sans tabous l'ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Il ne dissimule ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l'armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l'efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l'engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine. Pour la première fois, un ouvrage à la fois complet et accessible, synthétique et vivant, offre une vision globale sur un phénomène majeur qui reste curieusement méconnu malgré le rôle que la Résistance a joué dans l'histoire et la mémoire nationales.

01/2013

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Littérature française

Un crime presque parfait sous la 3e République

Dès le 28 novembre 1938, tous les journaux annoncèrent le décès de Monseigneur Alexandre Pons, protonotaire apostolique, à 2 h 30 dans la clinique tunisienne où il se remettait des blessures reçues lors d'une agression dans la nuit du 14 au 15 novembre. Sa guérison était certaine et cette issue fatale incompréhensible. Le chaos politique et international de 1938, la crainte de la guerre puis sa déclaration en 1939, l'inertie de la famille disloquée et timorée expliquent l'oubli de ce drame. Plus de 75 ans après, Thérèse Campan, la petite-nièce de ce prélat lève le voile sur "un crime presque parfait" . Né à Rieumes, Haute-Garonne, le 2 juillet 1877 dans un milieu très modeste, prêtre au parcours hors norme, chanoine théologal à la primatiale de Carthage, Monseigneur Pons exerçait sa mission en France et en Afrique de Nord. Conférencier célèbre, il était domicilié à la fois à Paris et à Tunis. Prélat engagé, ses activités multiples brouillèrent soi-disant les pistes pour une enquête policière et son assassinat devint une affaire classée. D'après Thérèse Campan, Monseigneur Pons avait courageusement souhaité faire cesser une incroyable magouille électorale dans son Occitanie natale. Tous les évènements dramatiques, farouchement maintenus secrets par un tabou savamment orchestré dans tous les domaines, par des sommités et des notables de la région toulousaine. C'est en effectuant des rapprochements entre des évènements familiaux et politiques que Thérèse Campan a découvert le pot aux roses.

08/2020

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Décoration

La caricature contre Napoléon

La caricature est-elle une " chaire publique de diffamation " ? La Convention, pressée par ses adversaires, l'affirmait, et Napoléon Bonaparte, bon connaisseur en matière de propagande, prenait la peine de s'insurger officiellement auprès des autorités britanniques contre la diffusion en France de ces armes corrosives. Mais au-delà du témoignage, virulent et subversif, la satire imagée royaliste, née du redoutable creuset anglais, se prépare à devenir un art majeur, dans l'ombre de la clandestinité. En élève douée, la caricature française s'invente un langage et une culture qui lui sont propres. En gerbes colorées et incisives, elle invective un public rompu aux nouveaux supports politiques de la récente Révolution. Elle fustige un pouvoir personnel au moment décisif où s'affirme une société aux légitimités inédites. Témoin lucide et truculent de son temps, elle en est aussi le produit, par ses représentations symboliques du politique. Par sa vision du corps social, elle reflète les valeurs et les interdits d'une société en pleine évolution. Images anglaises, images françaises. Quel contraste entre les deux visages de l'Empereur ! Différence à la mesure des antagonismes qui séparent les deux pays. Et cet aspect méconnu de l'opposition à Napoléon confirme enfin l'existence d'une légende noire longtemps éclipsée par l'hagiographie romantique du solitaire de Longwood ! L'illustration de ce livre - 196 estampes dont 96 en couleurs - n'avait jamais encore été rassemblée.

03/1985

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Religion

Avec Dieu, on ne discute pas. Les radicalismes religieux : désislamiser le débat

Sur la question de la radicalisation du religieux, les salafistes djihadistes concentrent toute notre attention. Or ils ne sont pas les seuls à constituer une menace : il faut aussi s'intéresser aux téléprédicateurs du Conseil évangélique de Trump, aux juifs radicaux du " Grand Israël ", aux extrémistes bouddhistes et hindouistes... Dans notre monde globalisé, on doit en réalité parler des radicalismes religieux au pluriel. Tous reposent sur le même triptyque d'intolérance : une foi, une terre, un peuple, s'appuyant sur une réécriture victimaire de l'Histoire et légitimant une violence vengeresse " sanctifiante " - à l'instar des kamikazes salafistes qui se croient promis au paradis ou de ces pasteurs et prêtres américains justifiant le meurtre de médecins avorteurs. S'ils partagent de nombreux points communs, tous ne visent pas un objectif planétaire. Mais tous redessinent la géopolitique moderne, tandis qu'au sein des sociétés, les poussées radicales sapent chaque jour un peu plus l'égalité entre les hommes, les droits des femmes, des minorités, excluant l'" Autre " du champ politique quand il ne s'agit pas purement et simplement d'épuration ethnique... Face à ces dangers, il est temps de cesser de traiter les religions sous l'angle de la liberté de conscience et de les considérer en termes politiques. Les mêmes appels à l'exclusion proférés par des néonazis ou des suprémacistes seraient immédiatement condamnés : pourquoi faudrait-il les tolérer quand ils sont tenus par des religieux, quelle que soit leur " chapelle " ?

10/2020

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Beaux arts

Après la fin. Suspensions et reprises de la peinture dans les années 1960 et 1970

Pendant les années 1960, et jusqu'à la fin des années 70, de nombreux artistes à travers le monde s'interrogent sur une question devenue pour eux centrale : la peinture est-elle encore possible ? Cette interrogation se développe dans le contexte idéologique particulier de l'époque, baigné de marxisme, où le statut lui-même d'artiste est interrogé, souvent en termes d'engagement politique. Et chacun réagit à sa manière. A travers dix chapitres, ce livre expose les différentes réponses qu'ont données les artistes : ceux qui ont changé de médium, comme Martin Barré en France, ou ailleurs les membres du groupe Art and Language ; ceux qui ont arrêté toute pratique artistique pendant quelques années, comme Agnes Martin ou Michel Parmentier, voire de façon définitive comme Lee Lozano, Charlotte Posenenske ou Eugen Schönebeck. Mais la plupart de ceux qui avaient arrêté la peinture y ont revenus à partir du début des années 1970, comme on peut le voir dans les parcours qui sont retracés ici - dont ceux d'artistes parfois encore vivants. Si aujourd'hui le contexte idéologique a changé, avec le reflux des engagements politiques, un nouveau rapport au marché, il n'est pas inutile d'analyser cette mise en suspension de la peinture pendant près de vingt ans - comme un spectre que l'époque aurait voulu mettre de côté -, qui se révèle un moment riche et complexe dans l'histoire de l'art contemporain.

12/2017

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Littérature française (poches)

Et si on dansait ? Eloge de la ponctuation

Après La grammaire est une chanson douce, après Les Chevaliers du Subjonctif, après La révolte des accents, Erik Orsenna poursuit les aventures grammaticales de son héroïne Jeanne et de son frère Tom. Ou comment vont-ils découvrir cette fois l’art de ponctuer leur vie…Jeanne a seize ans désormais. Depuis les débuts de son exploration de la grammaire, elle a grandi et s’est enhardie. Elle est aujourd’hui à la tête d’un commerce illicite : elle rédige et monnaye les devoirs des élèves de l’île. De fil en aiguille, elle va devenir le nègre des hommes politiques et rédiger leurs discours. C’est à cette occasion, l’élargissement de sa clientèle au monde politique, que l’importance de la ponctuation lui saute aux yeux, ou plutôt aux oreilles. Avec l’aide de Tom, son frère musicien, elle apprend les bases de la musique et du rythme pour parfaire les discours qu’elle écrit. Car qu’est-ce qu’un discours sinon une sorte de chanson où la musique, le ton, le rythme jouent un rôle aussi grand que les paroles ?Jeanne va trouver à cette recherche un intérêt tout particulier. Car elle est tombée amoureuse. Et la ponctuation n’a-t-elle pas été inventée pour exprimer les sentiments, marquer le rythme du cœur, noter les nuances affectives ?Alors comment ponctuer un texte ? Comment animer sa vie ? Et si, au lieu de la subir, on la dansait ?

08/2010

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Droit

La confiance. Un dialogue interdisciplinaire

Dés lors qu'elle renvoie à la possibilité de "se fier", à quelqu'un ou à quelque chose, la confiance est au coeur et au fondement des relations sociales, intéressant ce faisant la plupart des sciences sociales. Dans un contexte dominé par le constat partagé d'une "crise" de confiance/ou de défiance — dans la société, dans la démocratie, dans les hommes et les institutions politiques, dans le progrès, dans l'économie, etc. —, une interrogation croisant les analyses de différentes disciplines prend tout son sens. Si le juriste est interpellé par la problématique de la confiance en tant que "juriste dans la cité", il peut également y trouver un concept invitant à renouveler certains cadres classiques des droits constitutionnels, de l'environnement, de l'économie ou encore des finances. L'organisation d'une "journée d'étude interdisciplinaire" tendait à poursuivre ce questionnement, en invitant des spécialistes de disciplines non juridiques à dialoguer avec des juristes. Les points de vue de la philosophie, de l'histoire, de la science politique et de l'économie ont ainsi été mobilisés pour questionner la thématique commune de la confiance. Il s'est agi notamment, d'une part, de se demander si la réflexion sur la confiance était en mesure de développer des outils aptes à renouveler certains cadres théoriques classiques ; d'autre part de s'interroger sur l'impact de ces réflexions théoriques sur le lien social, eu égard aux enjeux actuels.

03/2019

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Histoire de France

L'école aux colonies. Entre mission civilisatrice et racialisation (1816-1940)

La volonté de "civiliser" les populations colonisées grâce à l'école fut hautement proclamée par les colonisateurs français mais qu'en fut-il réellement ? Cette enquête, effectuée à partir des archives coloniales, restitue les débats et les réalisations de la politique scolaire. Dès 1815, le projet colonial fut durablement établi : les colonies devaient fournir des matières premières mais aussi être des débouchés pour les produits manufacturés de la métropole. La mission de l'école s'imposa : apprendre le français, le calcul et quelques bribes de civilisation nécessaires à la bonne participation des colonisés à l'entreprise coloniale, en faire des producteurs et des consommateurs mais aussi montrer la grandeur de la France et susciter son amour. La conquête morale accompagna la conquête par les armes, les écoles ouvrirent alors que la poudre du canon fumait encore. Très vite, les limites apparurent, il fallait se garder de trop instruire. La volonté de dispenser un savoir pratique, de bannir un savoir trop intellectuel, de freiner la mobilité sociale provoqua les déceptions et la colère des colonisés. Carole Reynaud-Paligot, dans cette étude rigoureuse loin de l'histoire légendaire encore mobilisée aujourd'hui, révèle la pratique quotidienne de l'administration coloniale, les mobiles et la mise en pratique du projet éducatif mais aussi les doutes, les craintes, les obsessions, l'entêtement d'une partie des acteurs politiques à maintenir coûte que coûte un enseignement différencié et à priver les colonisés d'une culture émancipatrice.

01/2021

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Revues

Cahiers du CIRHILLa N° 46 : Le "corps-relation". Représentation, incarnation, création

Qu'il s'agisse d'architecture, de création artistique, de religion, de politique, d'usages sociaux ; qu'il s'agisse encore de corps réels ou de corps virtuels, de corps en action dans la pratique artistique ou sportive, de corps sensibles face aux émotions et aux oeuvres, les articles rassemblés dans ce numéro thématique des CIRHILLa nous invitent à découvrir de nouvelles manières d'appréhender et de comprendre le corps selon trois dimensions : la représentation, l'incarnation et la création. Les représentations sociales et individuelles régissent les relations entre individus, la communication, les courants de pensée, les orientations politiques et, finalement, la vie en société. Ceci étant posé, qu'est-ce que Les représentations du corps engagent en termes de changements dans La définition de soi, les émotions, les comportements, les perceptions, actions et interactions avec Le monde social et concret qui nous entoure ? Pouvons-nous nous appuyer sur nos perceptions ou devons-nous tenir compte des signaux envoyés par notre corps (signes de malaise ou d'euphorie) ? A l'heure où certains prédisent que le contenu de nos cerveaux sera bientôt téléchargeable, pouvons-nous encore nous incarner dans ce corps ? Comment ce corps nous permet-il de ne faire qu'un avec l'oeuvre que nous créons ou que nous contemplons ? Autant de questions auxquelles Le Lecteur trouvera quelques clés de réponse dans les pages de ce nouveau numéro des CIRHILLa.

02/2021

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Histoire des idées politiques

Qui veut la révolution ?. La tragédie de l'idéalisme radical

Pourquoi tant de révolutions emblématiques des temps modernes se sont-elles soldées par des tragédies sanglantes ? Et quelles leçons peut-on tirer de ces échecs aujourd'hui, dans un monde où l'extrémisme politique est en hausse et où une réforme rationnelle fondée sur la modération et le compromis semble souvent impossible à réaliser ? Dans QUI VEUT LA REVOLUTION ? , Daniel Chirot examine un large éventail de révolutions de gauche et de droite à travers le monde, de la fin du XVIIIe siècle à aujourd'hui, pour apporter de nouvelles réponses importantes à ces questions cruciales. De la Révolution française du XVIIIe siècle aux révolutions mexicaine, russe, allemande, chinoise, anticoloniale et iranienne du XXe siècle, Chirot constate que les solutions modérées pour répondre à de graves problèmes sociaux, économiques et politiques ont été submergées par des idéologies radicales qui promettaient des remèdes plus simples et plus radicaux. Mais les promesses révolutionnaires ont rarement été tenues. Chirot explique pourquoi l'extrémisme, suivi par la corruption et la trahison des idéaux, ont si souvent gagné - et quelles sont les perspectives à long terme d'un changement social majeur si les libéraux ne sont pas en mesure d'apporter les réformes nécessaires. Ce livre est un compte rendu puissant des conséquences involontaires du changement révolutionnaire. Il est rempli de leçons d'une importance capitale pour les démocraties libérales d'aujourd'hui qui luttent contre de nouvelles formes d'extrémisme.

11/2022

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Sociologie

Enseignement religieux ou histoire des religions ? L'exemple du canton suisse du Tessin

Au début des années 2000, deux initiatives parlementaires dans le canton suisse du Tessin ont proposé te dépassement des enseignements religieux confessionnels dans l'école publique au profit d'un enseignement d'Histoire des religions, laïque et destiné à ta totalité du public scolaire. Le processus de réforme, loin d'être paisible et linéaire, a rencontré tout au long de son chemin des écueils de nature politique, pédagogique et idéologique. Mais plutôt que se focaliser sur le discours des institutions ou des factions politiques et religieuses, la recherche ici présentée a comme but principal de décrire et de comprendre comment Les acteurs impliqués dans l'implantation pratique de l'enseignement d'Histoire des religions se réapproprient les indications et les prescriptions institutionnelles. Comment enseignants, élèves, parents et cadres scolaires se représentent-ils un projet de réforme qui touche au coeur du rapport entre Etat et religions et qui est susceptible de réanimer un débat vieux de deux siècles ? Quel est le sens qu'un tel réagence-ment institutionnel prend au niveau des établissements, des salles de classe et des familles des jeunes élèves ? Ce travail montre comment différentes logiques d'action se côtoient, se superposent et se contredisent. Ces différentes logiques sont à mettre en rapport avec les hésitations de l'Etat et les difficultés qu'il a rencontrées dans sa tentative de redéfinir son rôle par rapport au domaine du religieux dans l'école et dans la société.

02/2021

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Littérature étrangère

Le corps des ruines

Au cours d'une soirée chez son ami le docteur Benavides, Juan Gabriel Vásquez, auteur et narrateur du livre, fait la connaissance de Carlos Carballo, un personnage étrange, tourmenté par les meurtres d'hommes politiques célèbres. Quels liens y a-t-il entre l'assassinat, en 1948, du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán, ceux de John Fitzgerald Kennedy et du sénateur Rafael Uribe Uribe, tué en 1914 à coups de hachette par deux menuisiers ? Pour Carlos Carballo, tout est lié par le complot de puissances obscures. En écrivain passionné par l'histoire et le récit des autres, Juan Gabriel Vásquez ne résiste pas à la tentation d'écouter ce qu'il tient pour des élucubrations et tombe dans le piège que lui tend son interlocuteur. Au cours d'une nuit hallucinée, il se rend chez Carballo pour lire le récit d'un certain Anzola sur la mort d'Uribe Uribe et le procès de ses assassins. Ces fantômes du passé qui réclament vérité et justice manquent de faire vaciller la raison de l'auteur et sèment le doute dans l'esprit du lecteur. Autobiographie, enquête politique et policière aux accents shakespeariens, Le Corps des ruines est de la première à la dernière page un livre magistral et ensorcelant où le roman devient l'instrument par excellence de la spéculation historique. Il consacre définitivement Juan Gabriel Vásquez comme le grand écrivain latino-américain d'aujourd'hui.

08/2017

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Littérature étrangère

Plus haut que la mer

1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau, chacun de son côté, pour se rendre sur l'Ile. Mais ce n'est pas un voyage d'agrément, car c'est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L'homme et la femme ne se connaissent pas, Paolo est professeur de philosophie, mais il n'enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. A l'issue du voyage et de la brève visite qu'ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l'Ile, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ. Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri livre un deuxième roman incisif et militant, une superbe histoire d'amour et d'idées qui est aussi une subtile réflexion sur le langage, celui de la politique et celui du monde dans lequel nous vivons.

02/2015

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Littérature française

Chronique de septembre

Paul Nizan a publié en 1939 cette Chronique de septembre, récit et analyse des accords de Munich de septembre 1938. Ce sera son dernier livre. Il trouve la mort le 23 mai 1940, au combat, près de Dunkerque. Pendant l'Occupation, la Chronique de septembre a été saisie et détruite par les nazis. Nizan décrit le journaliste comme un "historien de l'immédiat" . Avant d'entreprendre son étude sur Munich, il examine les sources de celui qui doit ainsi écrire l'histoire immédiate, il en pèse la valeur. Il définit toute une méthode, avec une clarté d'esprit remarquable. Ayant ainsi forgé son instrument, Paul Nizan fait un récit, constamment appuyé sur une fine analyse politique, des jours dramatiques que l'Europe venait de vivre. Au terme de son enquête, il arrive non à une conclusion, mais à une question troublante : et si Munich n'avait été qu'une "mystification" ? Une mise en scène concertée entre Chamberlain, Daladier et peut-être même Hitler, afin de provoquer dans les populations un état d'angoisse pour en tirer ensuite un maximum d'avantages politiques et sociaux ? Et si l'entente avec Hitler, au moyen de la médiation de Mussolini, avait été voulue par Londres et Paris pour tenir à l'écart Moscou et Washington ? Presque quarante ans après, aucune étude historique n'a apporté plus d'informations et d'idées que cette analyse faite "à chaud" .

09/1978

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Littérature étrangère

Ecrits de combat. Suivis de Charles Dickens

Bien connu pour ses romans salués comme des classiques, 1984 et La Ferme des animaux, George Orwell est aussi un essayiste hors pair. Dans ces textes d'intervention s'expriment toute son attention et toute son humanité. Le présent volume recueille quelques-unes de ses plus importantes contributions de 1931 à 1946 : "Une pendaison", "Comment j'ai tué un éléphant", "Au fond de la mine", "Souvenirs de la guerre d'Espagne", "L'esprit du sport", "Pourquoi j'écris", "Comment meurent les pauvres". On y trouvera aussi une évocation de Marrakech, ainsi qu'un essai capital consacré à Charles Dickens, un de ses modèles littéraires qui l'inspire également dans le champ politique et social. Comme le rappelle dans sa préface Lucien d'Azay, Orwell "se range toujours, quelles que soient les circonstances, du côté des laissés-pour-compte, des indigents et des êtres vulnérables : prolétaires, ouvriers, mineurs de fond, paysans, clochards, colonisés, immigrés, forçats, fugitifs, victimes de préjugés racistes, proscrits, excommuniés, réfugiés politiques, malades, infirmes, orphelins, veuves, femmes battues ou mises au ban de la société, etc." Orwell fut un écrivain engagé dans son temps. Sa capacité de vision continue d'inspirer notre présent et notre avenir. Nul doute que ce précieux recueil rassemblant ses essais les plus pertinents contribuera à éclairer sa pensée large et démocratique, interprétée par les esprits les plus divers en un temps empreint de profondes interrogations. Plus que jamais la présence d'Orwell s'inscrit dans le débat contemporain.

01/2021

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Histoire de France

Quand on savait vivre heureux. 1830-1860

Fille du général de Ségur, historien de l'Empire et membre de l'Académie française, Célestine de Ségur naît en 1830. Elle est élevée dans l'hôtel familial parisien de la rue La Boétie, au faubourg du Roule, où ses parents reçoivent de nombreuses personnalités politiques et intellectuelles. Elle raconte avec talent son enfance de petite fille modèle et les premiers bals d'une jeune fille de la haute société. Puis vient le temps des fiançailles avec M d'Armaillé qu'elle épouse en 1851. Se poursuit alors une existence où se côtoient vie mondaine, vie politique (son père fut créé pair de France par Louis-Philippe, son frère est député orléaniste, son cousin germain est nommé sénateur par Napoléon III ; son mari, sa mère et elle restant légitimistes) et vie intellectuelle (Célestine d'Armaillé publiera d'ailleurs plusieurs ouvrages d'histoire). Elle évoque aussi ses séjours dans la propriété des bords de Seine, près de Fontainebleau, et ses voyages en Anjou et en Mayenne, sur les terres de son mari, en Normandie et en Bordelais, dans la propriété de sa soeur Galard. Si ses souvenirs s'arrêtent l'année de ses trente ans, la comtesse d'Armaillé vécut jusqu'en 1918. Elle fut la grand-mère de Maurice, duc de Broglie, de l'Académie française et de l'Académie des sciences, de Louis-Victor, duc de Broglie, prix Nobel de physique, et de la comtesse de Pange qui laissa des souvenirs célèbres.

04/2012

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Histoire internationale

Mémoires du pasteur et professeur Michel Turrettini. Seigneur de Turretin, 1644-1720

Les Mémoires du pasteur et professeur d'hébreu Michel Turrettini (1646-1721) constituent un document incontournable pour l'histoire de Genève entre 1650 et 1720. Ils racontent la saga de l'une des plus importantes familles du refuge italien, les Turrettini. Ce texte très varié décrit l'intimité de la vie familiale, les maladies des enfants et leurs remèdes ou les accidents des parents ; il dépeint la noblesse vaudoise à laquelle Michel est allié par son mariage, le meurtre de son frère par deux garçons de bonne famille qui échappent à la rigueur de la justice grâce à leurs appuis gouvernementaux, le déposition temporaire de Michel après de virulents sermons contre le laxisme du magistrat qui avait toléré une représentation du Cid, l'arrivée de milliers de réfugiés à la suite de la Révocation de l'Edit de Nantes, le fonctionnement de l'Académie dont Turrettini est recteur, la crise politique de 1707 et l'exécution de Pierre Fatio tenu pour un homme d'esprit certes, mais pour "un méchant homme" et un séditieux. Personnalité intense à la foi profonde, esprit curieux et tempérament sourcilleux, Michel Turrettini redresse avec ténacité une situation matérielle désastreuse causée par les investissements inconsidérés de son père dans la construction d'un canal entre Morges et Yverdon destiné à relier la Méditerranée à la mer du Nord. Ses Mémoires fourmillent de notations familiales, politiques, sociales, économiques, médicales ou religieuses qui en font une source unique pour l'histoire de son époque.

11/2018

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Critique littéraire

Jean Genet, menteur sublime

Tahar Ben Jelloun nous livre ici le récit de douze années de rencontres avec Jean Genet. Les fulgurances de leurs conversations et les nombreuses anecdotes que recèlent ces souvenirs inédits jettent un jour nouveau sur cet écrivain secret et souvent mal compris. On retrouve aussi toute la force et l'urgence des débats politiques et intellectuels du tournant des années quatre-vingt. En 1971. lors de leur premier rendez-vous. l'homme qui s'installe en face de Tahar Ben Jelloun n'a plus grand-chose en commun avec l'écrivain-voleur mythique. saint et martyr. II écrit rarement, a coupé les ponts avec Sartre et Cocteau et se passionne désormais pour les luttes révolutionnaires les plus contemporaines : Zengakuren japonais. Black l'anthers américains, et enfin la cause palestinienne. Ce Genet " politique„ n'en est pas moins resté un homme insaisissable et créatif. Pendant les dix années qui vont suivre. Genet tantôt apparaît, tantôt disparaît. pour se lancer dans de nouveaux projets auxquels il associe souvent Tahar Ben Jelloun : entretiens, articles, scénarios, traductions... Malgré les séismes que Genet provoque encore régulièrement. quand il apporte son soutien à la Fraction armée rouge par exemple, ces années sont également marquées par des doutes et une fragilité dont Tahar Ben Jelloun est aussi le témoin. I : opinion l'ignore, Genet est alors un homme gravement malade qui met ses dernières forces dans l'écriture d'un livre ultime, achevé à la veille de sa mort : Un captif amoureux.

10/2010

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Généralités

La Grande Mer. Une histoire de la Méditerranée et des Méditerranéens

"Le plus grand historien vivant de la Méditerranée" Andrew Roberts "Une réalisation grandiose" Sunday Times "Une étude mémorable" Sunday Telegraph Pendant quelque trois mille ans, le bassin méditerranéen a été un foyer de civilisation de premier ordre. Il a exercé une influence majeure sur les affaires du monde. David Abulafia retrace ici l'histoire d'une mer à hauteur d'homme, de la guerre de Troie à la piraterie, des batailles navales entre Carthage et Rome à la diaspora juive des mondes hellénistiques, de la montée de l'Islam aux Grands Tours du XIXe siècle jusqu'au tourisme de masse du XXe siècle. Plutôt que d'imposer une unité artificielle à l'activité foisonnante qui se déroule à la surface de la "Grande Mer" , David Abulafia insiste sur sa diversité, qu'elle soit ethnique, linguistique, religieuse ou politique. Au coeur de sa thèse se trouve l'idée que la prospérité de cités maritimes telles qu'Alexandrie, Trieste, Salonique, Venise et beaucoup d'autres, a reposé pour une large part sur leur capacité à accueillir peuples, religions et identités et à leur permettre de coexister : la Méditerranée a incarné pendant des millénaires ce lieu exceptionnel où religions, économies et systèmes politiques se sont rencontrés, affrontés, influencés et finalement assimilés. David Abulafia combine la recherche historique la plus exigeante avec le style enlevé du conteur. Son histoire de très longue durée a été unanimement saluée comme une splendide réussite.

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Littérature anglo-saxonne

Happy Family

"C'est une écrivaine exceptionnelle" Zadie Smith Après "Journal d'une femme noire", réimprimé un mois à peine après sa sortie en juin 2020, les Editions du Portrait publient un nouveau livre de Kathleen Collins : Happy Family, un recueil de nouvelles, composé de douze fictions. On y retrouve l'ambiance exaltée et bouillonnante des années 60-70 dans une Amérique qui vient à peine de s'affranchir de ses lois racistes. L'émancipation, la liberté d'être et la conscience de soi en tant qu'individu promettent, aux relations entre les Noirs et les Blancs, des lendemains qui chantent. Mais l'avènement des droits civiques ne va pas effacer, en un jour, les schémas de domination, les préjugés et les peurs. Kathleen Collins le sait ; en plongeant le lecteur dans les relations amoureuses, amicales et filiales de ses personnages, elle dévoile la charge politique portée par l'intime. On retrouve aussi le regard affuté, intègre et le second degré, pénétré d'un redoutable bon sens, de l'autrice ainsi que son écriture, resserrée, sincère qui aiment tant jouer avec la multiplication des points de vue. Lire Kathleen Collins est une énorme chance et peut-être encore plus aujourd'hui où l'on réhabilite le travail des femmes dans l'Histoire et où les communautarismes resurgissent. Les convictions littéraires et politiques de Kathleen Collins s'inscrivent dans celles de Toni Morrison, James Baldwin et Ralph Ellison. Ecrivaine célébrée par le Women Prize for fiction en 2019,

02/2021

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Moyen Age classique (XIe au XI

Les Capétiens

L'histoire du lignage capétien, le plus long de tous les régimes politiques, est celle d'un " miracle " : à chaque règne, un roi succède à son père, quand tant d'autres familles royales disparaissent après quelques générations. La captation du trône des Francs par Hugues Capet et ses descendants sur treize générations a permis à la dynastie de se fortifier et, pour finir, d'incarner la France. Les historiens distinguent trois périodes de la monarchie capétienne qui correspondent à peu près aux trois siècles de leurs règnes. La XIe siècle peut être qualifié de balbutiement. Les ambitions des rois se consacrent à la pacification d'un domaine féodal centré autour de Paris. Les premières décennies du XIIe siècle marquent un tournant dans l'histoire de la monarchie capétienne. Une politique habile permet aux rois de s'appuyer sur l'Eglise et de pacifier leur domaine qui commence à s'agrandir. Le treizième siècle est marqué par la personnalité de trois grands rois, Philippe Auguste, Louis IX et Philippe le Bel. Outre les conquêtes qui dessinent une France qui ne changera guère avant le règne de Louis XI, la monarchie s'organise. Mais la mort de Charles IV en 1328, décédé sans héritier mâle, met fin au bel équilibre construit génération après génération. Suivant une perspective fondée sur la chronologie, cet ouvrage se propose de présenter une synthèse actualisée sur le sujet ainsi que les dernières avancées de la recherche historique.

09/2022

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Ouvrages généraux

La longue reconstruction de la France. A la recherche de la République moderne

Dévastée par la guerre, la France de 1944 doit entièrement se reconstruire. Déchirée par quatre années d'autocratisme, elle aspire à un renouveau démocratique. Un double défi, alors que le pays s'apprête à mener deux nouvelles guerres, en Indochine puis en Algérie, et à connaître deux changements de régime. Ce qu'Herrick Chapman appelle la "longue reconstruction" de la France se prolonge jusqu'à la fin de la décolonisation. Le terme même de reconstruction sert de mot d'ordre aux politiques publiques jusqu'au début des années 1960. Il est utilisé aussi bien à gauche par un Pierre Mendès France désireux de rénover l'économie qu'à droite par un Michel Debré soucieux de mener à terme l'oeuvre amorcée par le général de Gaulle. Durant ces trois décennies, plus tumultueuses que glorieuses, le nouvel Etat français, fer de lance de la modernisation, s'infiltre dans toutes les aires de la vie économique et sociale. Loin de se résorber, les tensions entre les transformations imposées d'en-haut par l'élite technocratique et la demande de démocratie des citoyens de base s'institutionnalisent. Elles instillent dans la vie politique française un esprit de contestation toujours actuel. Cet ouvrage de l'historien américain Herrick Chapman, spécialiste de la France et professeur à l'Université de New York, est initialement paru en 2018 chez Harvard University Press, sous le titre France's Long Reconstruction. Traduit de l'anglais (américain) par Odile Demange.

09/2021

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Sociologie

Précarité et pauvreté au Cameroun. Un diagnostic socio-anthropologique

Une vingtaine de sociologues et d'anthropologues mobilisés individuellement et collectivement posent, sans complaisance, un diagnostic profond et froid des figures plurielles du paupérisme au Cameroun. Les auteurs font le constat d'une situation sociale, économique et politique du Cameroun qui est aujourd'hui peu reluisante. Malgré la mise en oeuvre d'un ensemble de programmes structurants, de diverses politiques publiques et du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), la grande pauvreté, le sous-emploi massif et les ripostes de survie structurent encore le quotidien des ménages/familles. Quelle que soit la résultante des facteurs, endogènes ou exogènes, la précarité dans ses formes plurielles gangrène tous les secteurs de la vie sociale. Ce livre décrypte et met à nu ces diverses formes de précarités et d'incertitudes face auxquelles les Camerounais peinent et se battent au quotidien pour "rester debout". Le pays fait face à un véritable défi urgent : favoriser la construction d'une société émergente, une société dominée par le sens du partage, la sécurité collective, la redistribution collective, la justice sociale, la bonne gouvernance et la démocratie. Contributeurs : Achille Pinghane Yonta, Afu Isaiah, Alain C. Essimi Biloa Aoute Djitoing, Deli Tize Teri, Catherine Ngono, Edith Ndjah Etolo, Edmond VII Mballa Elanga, Elias Perrier Ngueulieu, José D. Manga Kalniga, Gaëlle Bidjo, Harouna, Monique S. Manguelle, Moustapha Nsangou Mbouemboue, Nathan Onana Noah, Paul Basile Odilon Nyet, Patrick Essigue Emossi, Placide Akoa Owona, Salifou Ndam, Solange Essomba Ebela.

08/2021

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Irak

L'irak, un siècle de faillite. De 1921 à nos jours

L'Irak a 100 ans. Ce vaste pays du Moyen-Orient de 40 millions d'habitants peine à s'inventer une identité partagée et se trouve au bord de l'implosion. Résultat d'un découpage arbitraire fait par les Britanniques en 1921 à la suite du démantèlement de l'Empire ottoman, l'Irak s'est construit sans socle politique et culturel commun. Divisé en trois régions occupées par trois communautés - les chiites au sud et majoritaires, les sunnites au centre, les Kurdes au nord -, le pays souffre des rivalités entre ces entités que tout oppose : ni la langue, ni les modes de vie, ni la mémoire collective ne les réunit. De Bassora à Mossoul, de Bagdad à Erbil, l'absence de mythe fondateur et de projets communs retournent violemment ces groupes les uns contre les autres. C'est une histoire passionnante à laquelle nous convie le franco-irakien Adel Bakawan qui aime son pays autant qu'il s'en désespère car, après un siècle, le projet initial d'intégration nationale du roi Fayçal reste dans l'impasse. Aujourd'hui, face à la corruption généralisée, la main basse des partis sur les ressources du, pays - l'Irak vit à 95 % du pétrole -, les ingérences de l'institution religieuse, la milicisation du pays et l'injustice sociale profonde, la nouvelle génération, désillusionnée, exprime une réelle colère contre les classes politiques et constate l'échec de l'unification de l'Irak, sans trouver d'horizon.

08/2021

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Economie

Gouverner par la dette

Experts, hommes politiques et éditorialistes sont unanimes : la dette qui grève les finances publiques entrave la croissance, fait exploser le chômage. Les États doivent à tout prix se désendetter s'ils veulent rassurer les marchés et retrouver le chemin de la prospérité. Le diagnostic de Maurizio Lazzarato est tout autre : la dette, dans le système capitaliste, n'est pas d'abord une affaire comptable, une relation économique, mais un rapport politique d'assujettissement et d'asservissement. Elle devient infinie, inexpiable, impayable, et sert à discipliner les populations, à imposer des réformes structurelles, à justifier des tours de vis autoritaires, voire à suspendre la démocratie au profit de "gouvernements techniques" subordonnés aux intérêts du capital. La crise économique de 2008 n'a fait qu'accélérer le rythme de formation d'un "nouveau capitalisme d'Etat", qui organise une gigantesque confiscation de la richesse sociale par le biais de l'impôt. Dans un inquiétant retour à la situation qui a précédé les deux guerres mondiales, l'ensemble du procès d'accumulation est tout entier gouverné par le capital financier, qui absorbe des secteurs qu'il avait jusqu'alors épargnés, comme l'éducation, et qui tend à s'identifier avec la vie même. Face à la catastrophe en cours et au désastre qui s'annonce, il est urgent de sortir de la valorisation capitaliste, de nous réapproprier nos existences, savoir-faire, technologies et de renouer avec le possible en composant, collectivement, un front du refus.

05/2014

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Sociologie

L'entreprise, formes de la propriété et responsabilités sociales

Comment refonder l'entreprise et la réhabiliter dans ses dimensions propres, au-delà de " la grande déformation " qui, depuis 30 ans, a tendu à l'ordonner à la seule création de valeur pour des actionnaires qui en seraient prétendument propriétaires ? Comment penser ce corps organique qu'est l'entreprise en articulant de manière pertinente et juste les pouvoirs et responsabilités qui lui sont associés ? Ces questions sont au centre du travail réalisé pendant 2 ans par une trentaine de chercheurs et de praticiens rassemblés à l'initiative du Collège des Bernardins. Les réflexions issues de ces travaux renouvellent profondément la manière de concevoir l'entreprise et suggèrent des pistes novatrices pour mieux la mettre au service de l'ensemble des intérêts affectés. Elles mêlent les apports de l'économie, de la gestion, du droit, de la philosophie politique et l'anthropologie dans une approche résolument pluridisciplinaire. Ces travaux contribueront à nourrir la réflexion des chercheurs, responsables économiques et politiques, qui ont conscience de l'importance de l'entreprise au coeur de la société et le souci de lui redonner une place qui honore l'ensemble des dimensions impliquées dans un tel dispositif de création collective. " Une idée très forte qui se dégage, c'est que l'entreprise n'appartient à personne " (P. Escande, Les Echos) " Au-delà de l'intérêt du travail accompli, c'est une sacrée bouffée d'oxygène dans un débat qui est très verrouillé " (J.-C. Le Duigou, CGT).

06/2019

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Histoire de France

Les choix de l'espoir

Prévoir la vie, observer ses mutations et supputer raisonnablement quelles en seront les conséquence, demain, c'est ce qu'a essayé de faire Michel Poniatowski dans sa première édition de Choix de l'espoir parue en 1970. Mais la technologie va vite, la science plus encore, avec parfois le grain de sable qui annule, modifie ou contrecarre ce qui hier encore était vérité. C'est dire que du raisonnement de demain sera exclue toute pensée figée. Michel Poniatowski appartient à cette génération nouvelle d'hommes politiques qui ignore les crispations idéologiques. Haut fonctionnaire au ministère des Finances, puis député et leader d'un mouvement politique, ministre de la Santé publique et de la Sécurité sociale et aujourd'hui ministre de l'Intérieur et ministre d'Etat, "le premier des ministres" a dit de lui le président de la République, Michel Poniatowski et fondamentalement un homme de mouvement de plain-pied avec les certitudes du présent. Mais il interroge aussi l'avenir et il s'en est expliqué dans la première édition de ce livre. Cinq ans depuis lors ont passé. Sous la pression d'événements internationaux l'équilibre du monde s'est modifié. Le futur de notre génération n'est plus le même et pourtant il faut s'efforcer de le comprendre et d'y répondre. C'est ce que tente de faire Michel Poniatowski dans cette nouvelle édition des Choix de l'espoir.

11/1974

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Linguistique

Le temoin jusqu'au bout. Une lecture de Victor Klemperer

Etre témoin : être sensible. En quel sens faut-il l'entendre ? Dans un procès, on ne demande au témoin que d'être précis, puisque ce sont des faits qu'il s'agit de rendre compte. Mais celui qui décide de témoigner contre vents et marées, sans que personne ne lui ait rien demandé, se tient dans une position différente : il porte aussi en lui l'exigence d'un partage de la sensibilité. Il considère implicitement que ses émotions constituent en elles-mêmes des faits d'histoire, voire des gestes politiques. C'est ce que montre une lecture du Journal de Victor Klemperer tenu clandestinement entre 1933 et 1945 depuis la ville de Dresde où il aura subi, comme Juif, tout l'enchaînement de l'oppression nazie. Témoignage extraordinaire par sa précision, en particulier dans l'analyse qu'y mena Klemperer - qui était philologue - du fonctionnement totalitaire de la langue. Mais aussi par sa sensibilité. Par son ouverture littéraire à la complexité des affects, avec la position éthique - celle du partage - que cette sensibilité supposait. Entre la langue totalitaire, qui ne se prive jamais d'en appeler aux émotions sans partage, et l'écriture de ce Journal, ce sont donc deux positions que l'on voit ici s'affronter autour des faits d'affects. Combat politique lisible dans chaque repli, dans chaque inflexion de ce chef-d'oeuvre d'écriture et de témoignage.

03/2022

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Communication - Médias

Vidéoactivisme. Contestation audiovisuelle et politisation des images

Comment retourner les armes de la surveillance pour en faire des outils d'émancipation. Depuis les années 2000, les usages de la vidéo partagée sur internet ont pris une place croissante dans les manifestations et les émeutes, mais aussi dans le quotidien politique. Au Liban, au Chili ou en Iran, les vidéos documentant les manifestations, les exactions policières et les affrontements ont été partagées par milliers. En France, les Gilets jaunes n'ont eu de cesse de filmer, de se filmer et de partager leurs images. Ces pratiques fascinent et interrogent journalistes, politiques et utilisateurs des réseaux sociaux. Mais, si les articles sur les vidéos de violences policières ou le riot porn sont désormais légion, les sources permettant de les comprendre et de les inscrire dans la longue durée de la contestation audiovisuelle restent rares. C'est ce manque que voudrait combler cet ouvrage, qui introduit à l'histoire du militantisme audiovisuel : des premiers groupes ouvriers français aux expériences états-uniennes de guerilla television, des collectifs argentins combattant l'hégémonie occidentale aux collectifs antiracistes anglais au médiactivisme audiovisuel italien, il passe en revue plusieurs décennies de contestation des régimes de visibilité dominants. En chemin, il propose des outils théoriques pour appréhender la critique des représentations et montre que, par-delà les mutations technologiques, la contestation audiovisuelle obéit toujours au même élan fondamental : arracher l'image au pouvoir, se la réapproprier et, ainsi, mobiliser.

05/2023

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Pédagogie

Zoom sur la fac. Les universités à l'épreuve du distanciel

Les universités ou les lieux d'enseignement sont des îlots de résistance humanistes nécessaires à la construction d'un territoire plus global d'actions citoyennes et interdépendantes. Par nature bien insérés dans leur époque, d'autant plus que nourris de tous les héritages artistiques, scientifiques, philosophiques, culturels, socio-historiques, les enseignants d'aujourd'hui sont engagés dans l'aventure du futur. Ils sont garants de la vie de l'esprit, des aspects continus et discontinus de ses conquêtes. Rappelons que, de tout temps, ce sont les minorités agissantes, y compris au sein des universités, qui en s'appropriant l'objet-monde au sens d'Edgar Morin, ont impulsé d'inédites orientations — sociales, culturelles, éthiques et politiques —, toujours au bénéfice du bien vivre ensemble. Conscients des bouleversements sociétaux, les auteurs de cet ouvrage ne pouvaient pas ne pas penser la crise mondiale majeure enracinée dans la pandémie, fragilisant les principes de fraternité et affaiblissant les solidarités générationnelles, au premier chef, la relation enseignant-enseigné dès lors que les pratiques "distancielles" se substituent à celles dites "présentielles". Les auteurs assument volontairement le risque de se placer, non seulement au carrefour de contradictions entre l'institution et le politique, mais aussi dans un espace d'incertitudes et d'obstacles identifiés accompagnés de solutions pour les surmonter. Le dialogue ouvert entre différents acteurs de l'éducation dessine un champ de possibles — dans ce contexte impossible — capable de se métamorphoser vers une pensée nouvelle et libératrice.

06/2021