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musée Guimet exposition

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Histoire de l'art

Wednesdays at A's 300 Broome St. NY 1979-1981

A la fin des années 1970, le loft new-yorkais de l'artiste Arleen Schloss fut un lieu d'expression hors normes. Elle y accueillit concerts ou expositions, lors des soirées Wednesdays at A's. Présentés dans l'ouvrage, les flyers qui annonçaient l'événement racontent au plus près ce que furent ces rencontres, jusqu'aux prémices de nouvelles pratiques artistiques. Les flyers égrènent une longue liste hétéroclite d'artistes plus ou moins connus du mythique underground new-yorkais. Au 330 Broome Street, on croise ainsi (liste non exhaustive) : Glenn Branca, Alan Vega, Kim Gordon et Thurston Moore avant qu'ils ne montent Sonic Youth, Richard McGuire, John Zorn, Liquid Liquid, Jean-Michel Basquiat (19 ans en pyjamas) et son complice Al Diaz, mais aussi Ai Weiwei... Cette tribu improbable, post-punk, post-rock, post-jazz, ne se réclamant d'aucune wave (" No wave "), expérimente chez Arleen Schloss toutes sortes de bricolages : concerts de guitares électriques et murs acoustiques, performances, sampling, hacking, poésie sonore... Traces fragiles et éphémères d'événements non enregistrés, les flyers sont aussi des spécimens exceptionnels de graphisme, emblématiques du Xerox art, cet art de la dégradation du motif détournant l'usage de la photocopieuse. A la périphérie de SoHo, au moment où les légendaires La Factory, The Kitchen ou CBGB entrent en voie de patrimonialisation, les Wednesdays at A's sont animés par une radicalité et une exigence festive, drôle et mélancolique. La réponse de Arleen Schloss au courrier du BMI (équivalent de la Sacem) le dit (couverture du livre) : A's est un laboratoire et n'entre dans aucune catégorie. Trente ans plus tard, Baptiste Brévart et Guillaume Ettlinger ont rencontré Arleen Schloss à l'occasion d'un voyage à New York en 2011. Performeuse se situant elle-même dans la tradition de Fluxus et aux avant-gardes des arts numériques, elle les a invités à entamer un travail archéologique sur cette mémoire évanescente. Ils ont rassemblé un grand nombre de documents, de témoignages et d'informations exceptionnels et absolument inédits. Avec la précieuse contribution de Pauline Chevalier et Guillaume Loizillon, ils retracent ainsi une histoire des arts parallèle du légendaire underground new-yorkais.

10/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Je réinventerai la pluie

"Si ton coeur est ailleurs, le verre se brisera". Pour Iris, être souffleur de verre a toujours été aussi facile que respirer. Formé par les plus grands, il pousse cet artisanat jusqu'à l'excellence. Mais malgré son succès, il n'aspire qu'à rentrer à Monterey pour reprendre l'atelier de sa grand-mère. Loin des expositions, des interviews et de cette question : qu'est-ce qui l'inspire ? Il n'y répond d'ailleurs jamais. Il garde ce secret au fond de sa poche depuis qu'il a quitté la Californie à la fin du lycée. Aujourd'hui, il est temps de rentrer près de cette famille italienne qu'il chérit tant et de Maddox, son meilleur ami, un thanatopracteur féru de grandes littératures. C'est le moment de tourner la page, de jeter cette vieille chanson mal enregistrée sur un MP3. Iris a eu du temps pour se faire une raison. Il ne le reverra jamais, à Monterey encore moins que n'importe où dans le monde. Il y a bien longtemps que Monsieur Scott est parti, ce professeur de musique avec qui il passait de longues soirées. Il s'asseyait dans le coin d'une salle de classe, il l'écoutait jouer, il griffonnait sur ses cahiers des idées de sculptures. Les interdits s'effleurent sans jamais se briser. Mais que reste-t-il de ces sentiments défendus, lorsqu'on se retrouve huit ans plus tard ? Lorsque la personne qui vous a le plus blessé est soudain devant vous ? Lorsqu'on espère de nouveau réinventer cette pluie, comme la toute première fois ? D'un atelier de souffleur aux partitions que l'on écrit la rage au coeur, de Monsieur Scott à Liv, d'un désir illicite aux prémices de l'histoire d'une vie, Iris devra trouver la force de se battre pour une passion qui l'a détruit. Et emmener jusqu'aux portes de son passé le seul homme qu'il ait toujours aimé. "Il est chacun de mes cris, emprisonnés dans le verre". #SouffleurDeVerre #Pianiste #SecondeChance #Famille #MM

05/2021

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Animaux, nature

Lions. Edition français-anglais-allemand

Le photographe français Laurent Baheux dédie son nouveau livre au roi des animaux, le lion. Des images en noir et blanc à couper le souffle créent un portrait puissant de l'une des espèces les plus majestueuses et les plus menacées du monde. Pensez aux lions et au puissant membre du "Big Five", avec un rugissement qui résonne à travers les plaines et une poursuite sans merci de sa proie. Certains penseraient à l'animal de troupe, étonnamment joueur et affectueux dans sa fierté. D'autres penseraient au lion en danger, longtemps la cible des chasseurs et des collectionneurs de trophées. Dans ce nouveau livre photo, Laurent Baheux parcourt l'Afrique pour capturer le lion sous toutes ses facettes complexes. Le résultat en est un portrait photo sensible et intime qui montre le gros chat dans toutes ses nuances : à la fois puissant, fragile et tendre. Les superbes photographies de lion en noir et blanc de Baheux montrent le félin avec la précision et la texture d'un portrait en studio : ses nombreux mouvements, postures, comportements et expressions capturés avec une intimité surprenante. Jouant avec fierté, chassant sa proie ou nous regardant droit dans les yeux, la photographie du lion de Baheux est autant un hommage au caractère, à la puissance et au sentiment du lion qu'elle nous rappelle insidieusement que ce plus impressionnant des animaux fait également partie des espèces sauvages les plus menacées de la planète. Depuis plus de 15 ans, Laurent Baheux crée une collection de photographies animalières monochromes, caractérisées par un style contrasté et condensé. Avec une approche unique qui dépasse les lois de la photographie de la nature, Baheux cherche à saisir le caractère de chaque animal en tant qu'individu. Il collabore activement avec des organisations environnementales, notamment le Fonds mondial pour la Nature (WWF) et le Jane Goodall Institute. En 2013, il a été ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans le cadre de la campagne Wild & Precious contre le braconnage. Ses photographies sont exposées dans des galeries et des expositions en France et à l'étranger, et font l'objet de nombreux ouvrages et publications.

10/2019

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Décoration

F. Millot, parfumeur. De l'Eau Magique à Crêpe de Chine, une histoire de famille

Sont-ce les grands parfums qui ont fait les grandes marques ou les grandes marques qui ont fait les grands parfums ? La maison parisienne F. Millot a su se faire une place prépondérante sur le marché entre 1860 et 1970. Par son caractère essentiellement familial, elle revêt une importance toute particulière dans l'histoire de la parfumerie. Félix Millot, issu d'une famille originaire du Bouchon-sur- Saulx, dans la Meuse, devient parfumeur à 30 ans. Non pas créateur, mais marchand et fabricant, comme la plupart de ses confrères dans la seconde moitié du XIXe siècle. A cette époque, la découverte des molécules de synthèse, l'extension des échanges commerciaux et l'évolution des techniques industrielles, sont autant de facteurs qui promettent à la parfumerie un très bel avenir. Malheureusement Félix décède à l'âge de quarante-quatre ans. Louise, son épouse, va diriger d'une main experte la parfumerie et en faire l'une des vingt plus importantes de cette fin de siècle, à côté des Guerlain, Piver, ou encore Roger & Gallet. Elle en remettra le flambeau à ses petits-enfants qui auront à traverser les épreuves des guerres, des crises économiques, monétaires et sociales, mais qui sauront à leur tour transmettre le patrimoine à leurs enfants. Au cours de cette belle histoire, on assistera à la naissance de plus de trois cents créations, pour la plupart des parfums. Mais seuls quelques-uns, créés par Jean Desprez, parviendront jusqu'à nous : Récital, Altitude, Regard, Bois précieux et Crêpe de Chine. La parfumerie F. Millot s'est entourée de grands artistes, comme Hector Guimard, pour la création de ses flacons, écrins, publicités, pour la décoration de ses magasins et de ses stands dans les différentes Expositions qui lui valurent d'obtenir de nombreuses récompenses. Dix années de recherches ont été nécessaires pour reconstituer le parcours de cette entreprise. Il aurait été dommage que des parfums aussi beaux que Crêpe de Chine sombrent à jamais dans l'obscurité de nos mémoires, après avoir tant éclairé l'élégance parisienne d'un sillage "enveloppant comme la soie".

12/2017

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Droit

La Grande Guerre et son droit

Si le centenaire de la Première Guerre mondiale a évidemment été l'occasion d'expositions et de manifestations scientifiques nombreuses, rares sont celles dont le droit a été l'objet exclusif. Tel est au contraire le parti pris de l'ouvrage aujourd'hui présenté au public, qui entend appréhender non seulement l'attitude des juristes face à la guerre, mais aussi la réaction des systèmes juridiques eux-mêmes, à travers des exemples tirés tant du droit privé que du droit public, dans le but de saisir le fonctionnement concret des règles de droit dans un contexte assurément particulier, la résistance des principales distinctions (droit privé/droit public), catégories (propriété privée) et notions juridiques et la solidité de certains principes juridiques (liberté contractuelle, intangibilité du contrat). L'ouvrage s'adresse ainsi non seulement aux universitaires et étudiants des facultés de droit et d'histoire, mais aussi à tous ceux qui souhaitent découvrir comment les systèmes juridiques des principaux pays belligérants, confrontés à l'âpreté des combats et à l'enlisement d'un conflit dans lequel ils ne sont pas tous entrés de manière identique, ont entendu répondre aux divers défis qui leur étaient adressés. Les contributions réunies dans ce volume, pour l'essentiel rédigées par des historiens du droit, montrent alors que, pour chacun de ces systèmes, les difficultés liées à la mobilisation, à la conduite des opérations militaires, au maintien de l'activité économique, au fonctionnement de la justice ou encore à la réparation des dommages de guerre, ont souvent été résolues au moyen de techniques pour une bonne part similaires, comme la mise en place d'un contrôle accru des activités économiques au moyen notamment de restrictions à la liberté contractuelle et à la liberté du commerce, le recours à la technique des moratoria ou, au contraire, le maintien de certains grands principes du droit contractuel, spécialement la force obligatoire du contrat. Elles montrent également que cette adaptation des systèmes juridiques au temps de guerre a souvent bénéficié de l'expérience passée (notamment le premier conflit franco-prussien de 1870) et que, sur certains points (réparation des dommages de guerre, encadrement accru du contrat de bail), elle laissera des traces bien après la fin des hostilités.

04/2018

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Empire colonial

Colonisation et propagande. Le pouvoir de l'image

Un beau livre illustré par des images exceptionnelles, jalonné d'extraits de textes d'époque sur l'histoire de la propagande coloniale. Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la " plus grande France ". Au coeur de l'Etat, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les " indigènes ". Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la " mission civilisatrice " s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la " République coloniale ", dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.

03/2022

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Dictionnaires et ouvrages géné

Iles en devenir. Des Antilles et d'ailleurs

Iles et archipels ne peuvent qu'être en devenir, rien ne les fige. L'impermanence est constitutive de l'entrelacs systémique hommes/environnement, et plus spécifiquement celui des îles et archipels. Cette impermanence suit le cours du temps avec des intervalles de relative stabilité, non durables, et des séquences de ruptures, brutales pour certaines, plus insidieuses mais non moins perturbantes et déstabilisantes pour d'autres, de gravité variable. Ces séquences de ruptures sont des crises à identifier, gérer, solutionner et dont il faut recouvrer en tendant le plus possible à retrouver le système dans sa phase antérieure d'équilibre, donc à en assurer la résilience. Tous les environnements insulaires et archipélagiques ne sont pas également exposés à ces soubresauts chaotiques de nature composite, intégrant tant des facteurs naturels que socio-naturels et autres. Au sein d'un même ensemble, diverses sont aussi les expositions à ces possibles déstabilisations. Les Antilles sont des terres fragmentées soumises à une grande diversité de crises, expressions d'aléas climatiques, géodynamiques, sociaux etc. Enoncer les problématiques soulevées par la complexité des crises, de leur gestion et les possibles constructions différenciées des territoires à l'épreuve des perturbations subies fait l'objet de la première partie de cet ouvrage. Penser les îles en espaces clos, bridés par les mers, représente désormais une vision surannée de l'insularité. Vivre, penser, se représenter les îles et les archipels c'est avec le mouvement, la pratique du lien, sous toutes ses formes qu'il importe de le faire. La distanciation physique est effacée par tous les modes de rapprochements, l'avion, le bateau, la réticularite qui affranchit des barrières environnementales. C'est au réexamen de quelques concepts clés, que la seconde partie de cet ouvrage (Insularité, îléité, mobilités interrogées) invite le lecteur. Si les Antilles françaises fondent le coeur des analyses, les auteurs partent de leurs particularismes, mais construisent modélisation et typologies aussi à partir de la diversité des îles et archipels du monde. Enfin l'augmentation de la vulnérabilité de l'ile de la Réunion au risque cyclonique est abordée, renvoyant à celle des Antilles, et des sources d'espoir en Haïti sont énoncées. Des secteurs de biodiversité préservée pourraient servir une nouvelle dynamique touristique fondée sur la protection de l'environnement.

03/2022

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Histoire de la peinture

Traité de peinture

Christian Bonnefoi (1948-) est un artiste peintre et théoricien. Il a présenté de nombreuses expositions personnelles, depuis 1977, à Paris, Cologne, New-York, Berlin, Londres, Tokyo... Docteur en histoire de l'art (Sorbonne), il est également l'auteur de nombreux articles et écrits sur l'art qui jalonnent son parcours depuis plus d'une cinquantaine d'année. Figure marquante de la peinture contemporaine en France, l'oeuvre de Bonnefoi s'est élaborée patiemment dans une reprise de la question du tableau et du pictural dont il s'est efforcé de repenser à nouveau frais les fondements. Comme l'écrit le philosophe Michel Guérin dans la préface : "Plus que le motif, le moteur de l'écriture de Christian Bonnefoi, c'est la construction d'un concept du tableau, dont la fin n'est pas de se substituer finalement au tableau réel mais d'en partager l'incertaine condition" . Attentive aux opérations que la peinture et le tableau mettent en oeuvre, la pensée de Bonnefoi prend appui sur des auteurs de prédilection et forgent des concepts clés. Le lecteur du Traité de peinture trouvera ainsi convoqués Bergson, Freud, Proust, Benjamin, voisinant avec les Pères (Tertullien, Augustin) ou le théologien Albert le Grand, mais aussi Léonard, Michel-Ange, Mondrian, Picasso, Matisse, et pour les artistes plus contemporains, Jean-Pierre Pincemin, Philippe Rivemal, Saverio Lucariello et d'autres pour construire une série de notions, telles "l'Obscur" , "l'Inachevant" , "machines" , "dispositifs" , "épaisseur" , "mémoire involontaire" , etc. Le premier tome du "Traité de peinture" se compose de trois sections : la première regroupe des textes qui s'efforcent de poser à nouveau frais les conditions d'une pensée du tableau dans l'espace pictural contemporain. La seconde section propose une incursion dans ces problèmes esthétiques en prenant pour point d'attention la question de savoir : "comment faire une composition en forme de récit ? " . Enfin, la dernière section, intitulée explicitement "Exempla", regroupe des textes en grande partie consacrés à des artistes contemporains dans la proximité desquels l'oeuvre de Bonnefoi se construit. L'ouvrage, richement illustré, constitue une ressource précieuse dans le domaine de l'esthétique contemporaine.

04/2023

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Architecture

Architecture en Algérie de 1830 à nos jours

Cet ouvrage, richement illustré, présente l'évolution historique des lieux, des édifices et des acteurs de l'architecture et de l'urbanisme en Algérie de 1830, fin de l'hégémonie ottomane au Maghreb, à l'aube du XXIe siècle, dans un pays ayant recouvré son indépendance depuis un demi-siècle. Il met en lumière la créativité des réalisations, les expérimentations techniques et l'importance de l'héritage matériel et culturel. Le but de ce livre est de décrypter ce passé afin de donner des pistes de recherches et d'analyses pour l'avenir. S'articulant autour de 1962, date de l'indépendance, l'ouvrage est rythmé par décennies. Ainsi, il met en évidence : - l'importation du modèle européen dans les villes, où l'architecture locale fut parfois malmenée ; - à la charnière des XIXe et XXe siècles, avec la frénésie pour les expositions universelles et coloniales, le goût pour l'orientalisme qui permit le sauvetage de quelques édifices ou ensembles urbains ; - durant les années 1930, la construction dopée par la célébration du centenaire de la conquête de l'Algérie et influencée par l'Art déco en vogue ; - après-guerre, l'émancipation de l'Algérie, qui devint un terrain d'expérimentation fabuleux pour les nouveautés architecturales et constructives du Mouvement moderne ; - à l'indépendance, l'édification de quelques projets importants confiés à des architectes internationalement reconnus, comme le brésilien Oscar Niemeyer, puis l'intégration des premiers architectes algériens dans les ministères, les administrations ou les organismes étatiques, permettant des réalisations parfois inspirées de l'architecture ottomane ; - depuis les années 1990, le virage libéral de l'Etat algérien, qui impacte le statut des architectes qui, toujours plus nombreux, ouvrent des agences privées dans les grandes villes. L'ouvrage met ainsi en évidence de nombreuses réalisations architecturales remarquables, pas seulement celles des principales villes d'Algérie que sont Alger, Oran et Constantine, mais de tout son territoire, comme à Orléansville (Chlef), Ghardaïa. Ce livre, véritable voyage dans l'histoire de l'architecture, constitue une référence pour les architectes et tous les curieux désireux de prendre conscience des efforts de l'administration algérienne et des architectes, algériens et étrangers, pour dépasser les empreintes du colonialisme et écrire une architecture ayant sa propre identité.

12/2023

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Education et santé

Dérèglement climatique. Les vraies conséquences pour la santé et la biodiversité

Quelles sont les causes et les conséquences du dérèglement climatique ? Notre santé et notre environnement sont-ils réellement en danger ? Un essai documenté d'une précision chirurgicale, un constat implacable ! On peut comparer la situation du monde à celle d'une structure maintenue par un ensemble de rivets, chacun d'eux représentant un des écosystèmes : la température de l'atmosphère, notre environnement, nos concitoyens, notre alimentation, le niveau de la mer, les insectes, la disposition en eau potable, la proximité d'une centrale nucléaire... La modification progressive de ces données, l'ablation progressive de ces rivets va-t-elle induire un effondrement progressif ou au contraire brutal de tout l'ensemble ? Globalement, le réchauffement climatique (canicules, sécheresses ou précipitations extrêmes) est l'élément le plus grave qui menace notre santé, il fait partie de notre exposome (définie comme la totalité des expositions d'un individu depuis sa conception jusqu'à sa mort), complément environnemental de notre génome, et constitue l'élément dominant du concept One Health (une seule santé), qui vise à promouvoir une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires. Sommaire Préface de Gilles Boeuf Introduction. A quoi jouons-nous ? - Données scientifiques et fake news. Le principe de Brandolini I. Le changement climatique et ses conséquences matérielles 1. Les évidences climatiques - 2. Les sécheresses, les incendies de forêt et les déforestations - 3. Les inondations. Les cyclones, ouragans et typhons - 4. L'océan, l'eau douce et l'air II. Les autres risques 5. Les risques majeurs : nucléaires, pandémiques, tectoniques et démographiques - 6. Les risques sociaux-économiques : les conflits et les migrations, l'effondrement économique et la dette publique III. Le changement climatique et ses conséquences médicales et biologiques 7. Les conséquences médicales majeures : les inégalités sociales et l'alimentation - 8. Les urgences médicales et les limites physiologiques de l'adaptation à la chaleur - 9. Les pollutions particulaires et chimiques - 10. Trop de germes ou pas assez. Les maladies allergiques - 11. Biodiversité - 12. Santé et biodiversité Conclusion La notion d'exposome et le concept One Health - Complexité du vivant et ordre darwinien - Complexité et interrelations des écosystèmes

01/2022

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Photographes

Recompositions

"Photographier, c'est engager une course poursuite contre l'effacement, la disparition, le néant. C'est une lutte contre le temps, un défi à l'oubli. (...) C'est une arme imparable contre les génocides culturels ou les abandons volontaires ; le contrepoison à la passivité". Jean-Claude Gautrand n'a que 24 ans lorsqu'il découvre l'oeuvre du photographe allemand Otto Steinert, fondateur de la "Subjektive Fotografie" et adepte d'une rigueur formelle aux limites de l'abstraction. Pour le jeune Gautrand, c'est un véritable choc esthétique. Dès lors, il ne cessera de développer une poésie par l'image où graphisme, matière et lumière sont les composants essentiels d'une oeuvre fondamentalement engagée. Marqué tout autant par les traces d'une époque révolue que par la manière dont l'homme transforme perpétuellement son environnement, Jean-Claude Gautrand s'est fait le témoin des bouleversements et des injustices de son époque. De la construction du périphérique parisien à la destruction des Halles de Baltard en passant par la catastrophe écologique de l'usine Pechiney et les vestiges du Mur de l'Atlantique construit par les nazis, toute l'oeuvre de Gautrand est traversée par cette nécessité de créer un rempart contre l'oubli. Faisant siens les mots du philosophe Georges Santayana, son oeuvre se lit comme un avertissement : "Ceux qui oublient l'histoire sont condamnés à la revivre" . Né en 1932 en plein bassin minier du PasâdeâCalais, Jean-Claude Gautrand arrive très jeune à Paris, où il vivra toute sa vie. Dès 1945, il s'intéresse à la photographie et se démarque en étant l'un des premiers photographes à présenter ses images en séries. Homme d'action, il fonde en 1963 le groupe Gamma puis crée, en 1964 le groupe "Libre Expression" afin de promouvoir une photographie nouvelle, créative et personnelle. La même année, il rejoint le club photographiques des 30x40 qui défend la notion de photographie d'auteur et en deviendra le président quelques années plus tard. En parallèle de son activité de photographe, il mène une carrière de journaliste et écrit dans plusieurs grandes revues françaises. Ses photographies font l'objet de nombreuses expositions de groupe et personnelles, et figurent dans plusieurs collections publiques.

04/2024

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Littérature française

Joyeux animaux de la misère Tome 1

"Une mégalopole intercontinentale et multiclimatique constituée de sept mégapoles dont l'une au moins est en guerre. Vaisseaux spatiaux, drones occupent l'espace céleste. En bas, animaux, monstres, fous de "dieu". En bordure d'un district "chaud" de l'une de ces sept mégapoles, de climat chaud, à proximité de grands ports et de grands chantiers, et dans un reste d'immeuble (rez-de-chaussée, escalier, deux étages), un bordel mené par un maître jeune qui l'a hérité de son père, et qui se pique. Trois putains y traitent un tout-venant de travailleurs - époux souvent trompés, pères prolifiques -, de fugitifs, d'échappés d'asiles, de meurtriers : deux mâles, un "père", son "fils", Rosario, une femelle en chambre à l'étage et qui ne sort jamais - un chien la garde. Les deux mâles sont renforcés, en cas d'affluence, d'un "appoint", époux abandonné avec enfants ; la femelle est le but sexuel mais il faut passer par l'un des mâles, le tarif comprend les deux prises. Vie domestique ordinaire dedans, et au dehors immédiat : toilette, à l'étage, des putains, leur exposition, en bas, à l'entrée contre le mur (la montre), prises disputées, conflit "père"/"fils", saillies de putains à putains d'autres bordels pour renouvellement des cheptels. Aventures extérieures, surtout pour Rosario dont la "mère" survit dans un abattage mi-urbain mi rustique, climat humide, très lointain dans la mégalopole. Il la visite à intervalles réguliers : le trajet d'aller, en camionnette ou fourgon locaux d'abord puis en bahut intercontinental, dure plus d'une journée, de nuit à nuit, la visite, quelques heures à l'aube, où, entre autres, la mère reprise le mowey, court vêtement, toujours redecousu, du "fils". La fiction avance sous forme de comédie, crue et enjouée, de dialogues, de jactances, de "direct" sur l'action en cours. J'ai écrit ce texte, de langue aisée, d'une seule traite et toutes affaires cessantes, comme exercice de détente dans le cours de la rédaction d'une ouvre plus longue, Géhenne, à paraître prochainement : son emportement, son allégresse se ressentent, je l'espère, de cette exclusive heureuse. Le monde qui s'y fait jour n'est ni à désirer ni à rejeter : il existe aussi, en morceaux séparés par la distance, dans l'humanité actuelle; et je ne suis ni le premier ni le dernier à vouloir et savoir tirer connaissance, beauté et bonté de ce qui peut nous paraître le plus sordide, voire le plus révoltant, à nous tels que nous sommes faits". Pierre Guyotat.

03/2014

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Cinéma

Conversations avec Darius Khondji. Edition bilingue français-anglais

Sept ans après la sortie du très remarqué Conversations avec James Gray, le deuxième ouvrage de la collection Conversations, consacré à l'immense chef opérateur Darius Khondji. Darius Khondji, un des chefs opérateurs les plus talentueux et reconnus de notre époque, a travaillé avec tous les maîtres du cinéma contemporain : David Fincher (Seven), James Gray (The Lost City of Z), Michael Haneke (Amour), Woody Allen (Midnight in Paris), Roman Polanski (La neuvième porte), Bernardo Bertolucci (Beauté volée), Sydney Pollack (L'Interprète), Jean-Pierre Jeunet & Marc Caro (Delicatessen, La Cité des enfants perdus) et Bong Joon-ho (Okja). Conversations avec Darius Khondji, un des rares ouvrages consacrés exclusivement à l'oeuvre d'un chef opérateur, offre au lecteur un voyage à travers le cinéma des cinquante dernières années, vu par l'oeil d'un directeur de la photographie qui a su révolutionner son art et se mettre au service d'Hollywood comme du cinéma d'auteur européen ou asiatique. Depuis sa petite enfance en Iran à sa découverte du cinéma à Paris, de ses premiers Polaroïds pris à NY dans les années 1970 à sa formation d'Assistant Caméra, de ses débuts en France en tant que chef opérateur à son arrivée à Hollywood, de ses expériences de plateau avec les plus grands acteurs et réalisateurs à son travail avec des photographes et plasticiens, ce livre retrace tant l'évolution de la carrière de Darius Khondji que celle du cinéma des années 1960 à nos jours. Conversations avec Darius Khondji aborde également tous les aspects techniques de son travail (éclairage, travail du cadre, exposition de la pellicule, choix des optiques, passage au numérique...) de manière simple et accessible à tous et livre au lecteur ses méthodes élaborées film après film. Un ouvrage qui ravira les amoureux du 7ème art et comblera les attentes des étudiants en cinéma et en photographie. Ces conversations sont accompagnées d'entretiens exclusifs avec les réalisateurs, acteurs et proches techniciens avec lesquels il a collaboré. Divisées en chapitres retraçant les différentes périodes de la carrière de Darius Khondji, ces conversations sont accompagnées de documents exceptionnels (scénarios annotés, storyboards, plan lumière, photos de plateau, Polaroïds inédits...). Un beau-livre écrit par Jordan Mintzer, auteur du déjà culte Conversations avec James Gray, dont chaque page met en lumière le travail de Darius Khondji et nous révèle le rôle primordial du chef opérateur dans la fabrication d'un film. Un ouvrage unique, tant sur la forme que le fonds, au graphisme soigné et novateur.

10/2018

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Thèmes photo

Nos vies partagées

C'est avec un Lubitel, moyen format bon marché, léger, rétro et sympathique que Patrick Taberna travaille dans le style assumé de la photo de vacances. Une habitude du voyage léger et hors des sentiers battus, prise avec Sylvie dès leur vie d'étudiants, s'est prolongée après la naissance des enfants, embarqués dans des périples ouverts à l'imprévu, peu préparés, sinon par la lecture des écrivains voyageurs comme Nicolas Bouvier vers Ceylan puis la Suisse une destination proche, familiale et tranquille, mais très inspirante, à l'égal d'un autre pays de montagne : le Pays Basque et le village familial de Musculdy. La naissance des enfants, Clément et Héloïse, a considérablement élargi la perspective et le sujet de ses voyages photographiques de Patrick. Ils se sont enrichis avec la découverte sensorielle du monde, le règne éphémère des jouets, l'apparition du temps, les mains qui caressent les fleurs et la terre. Ensuite l'adolescence, juste évoquée, comme un couperet, tandis que Patrick et Sylvie s'avancent vers la "fleur de l'âge" . C'est ainsi le déroulement de ces vies partagées qui se lit peu à peu dans la suite des photographies accumulées au fil des ans. Une suite musicale, poétique plus que documentaire, même si les images portent cette évidence de l'instant vécu qui est la magie de la photographie. Didier Brousse Patrick Taberna né en 1964 à St Jean de Luz, vit et travaille à Paris. Représenté par la Galerie Camera Obscura, son travail est régulièrement exposé en France et à l'étranger, notamment au Japon. Ses photographies ont été publiées dans plusieurs ouvrages dont A contretemps, Du Portugal, frôlement, puis Au fil des jours et Le goût des mandarines en 2012. Il participe également à de nombreux festivals comme la Biennale de la photographie à Moscou ou à Pozna et dernièrement au Festival du Regard à Cergy-Pontoise. Il est mention Fnac en 2000, lauréat Fnac Paris en 2001 et lauréat 2004 de la fondation HSBC pour la photographie. Didier Brousse est le directeur de la galerie Camera Obscura depuis 1993 située dans le 14e arrondissement de Paris, l'une des galeries d'art les plus en vue dans la capitale. Albin de la Simone, né en 1970 est auteur-compositeur-interprète ainsi que musicien et dessinateur nommé deux fois aux Victoires de la musique. Une exposition Nos vies partagées se tiendra à Paris, à la galerie Camera Obscura en novembre 2022.

11/2022

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Poésie

Fleurs d'âme. Poèmes (1897 à 1906)

Chaillé-sous-les-Omeaux et Paris, du bocage yonnais à l'Exposition Universelle (1899), quel rapport ? Un homme, Edmond Bocquier, né dans le village au bord de l'Yon qu'il prend pour sujet d'une Monographie et qu'il présente lors de la fameuse manifestation. En effet, à la charnière des XIXe et XXe siècles, l'instituteur Edmond Bocquier manifeste une curiosité et une compétence scientifiques remarquables dans les domaines de ce que l'on appelle les Sciences de la Vie et de la Terre : biologie, géologie, botanique, archéologie, malacologie, etc. , auxquelles on pourrait ajouter l'écologie dont il paraît être un évident précurseur. Son terrain d'études privilégié, ce sont les vallées de l'Yon, du Marillet et du Graon (depuis, engloutie sous les eaux d'un barrage) si bien que, chemin faisant, le jeune savant rencontre la poésie. Poète, il compose les textes de Fleurs d'âme que Jean Vimpère a rassemblés et préface avec une méthodique érudition, une pertinente intelligence et une sensibilité complice. Bien plus que des "poèmes de jeunesse" - auxquels on ne prêterait qu'une condescendante indulgence - ce sont les poèmes d'un jeune poète : par exemple, Les Hiboux condense les influences novatrices de l'époque (Baudelaire, de Nerval, Verlaine et les autres ! ) dans une écriture qui cherche sa propre singularité. Certes, Edmond Bocquier ne révolutionne pas le monde des Lettres mais ses poèmes s'inscrivent sans complexe dans le mouvement qui ouvre à la modernité du XXe siècle. Il se fait également éditeur d'une revue, La Terre vendéenne, pour publier les auteurs qu'il admire : P. Loti, F. Mistral, A. Le Braz, L. Frapié, M. Rollinat, etc. et l'alors tout jeune Pierre Menanteau. Bien sûr - et on le sait trop ! - nul n'est prophète en son pays. Si les travaux scientifiques et les livres d'Edmond Bocquier sont répertoriés dans de prestigieux Instituts et enrichissent les meilleures bibliothèques, bien peu de vendéens en ont connaissance aujourd'hui, en particulier dans sa commune natale, à l'exception notable de l'érudit local André Boutin. Et il a fallu l'obstination quasi "filiale" de Jean Vimpère pour que ce livre prenne vie. Or dans un livre, l'auteur reste vivant. Comme dans la mémoire de l'ami qui trouve les mots pour l'évoquer : le jadis jeune compagnon de poésie d'Edmond Bocquier devenu nonagénaire, Pierre Menanteau, est nombre de fois venu m'en parler dans mon atelier d'éditeur de poésie - la boucle est bouclée ! - à Chaillé-sous-les-Ormeaux. Louis Dubost

03/2021

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Impressionnisme

Achille Laugé. Le néo-impressionnisme dans la lumière du Sud

Du 24 juin au 30 octobre 2022, pour la première fois en Suisse, la Fondation de l'Hermitage consacre une grande rétrospective au peintre français Achille Laugé (1861-1944). Artiste rayonnant essentiellement dans la région de Carcassonne, Laugé fascine par son parcours solitaire au sein du mouvement néo- impressionniste. L'exposition, qui réunira près d'une centaine d'oeuvres et couvrira toute la carrière de Laugé, met en lumière l'originalité profonde de ce peintre du quotidien, mû par une sensibilité exceptionnelle. Eclosion du néo-impressionnisme Issu d'une famille paysanne, Laugé abandonne ses études de pharmacie et s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts de Toulouse où il se lie avec Antoine Bourdelle, avant de poursuivre son apprentissage à Paris et de partager l'atelier d'Aristide Maillol. Au Salon des Indépendants de 1886, Laugé découvre le tableau manifeste de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Ile de la Grande-Jatte, véritable révélation. En 1890, de retour à Carcassonne, Laugé se convertit à la couleur pure divisée. Un artiste d'une rare sensibilité Seul devant l'éblouissante lumière méridionale, Laugé s'approprie, au gré de nombreuses expérimentations, la théorie des couleurs de Seurat et de Signac. Combinant les teintes de manière très personnelle, il réalise de somptueuses natures mortes où les bouquets de coquelicots et de marguerites voisinent avec les fruits mûrs et les branches d'amandiers en fleurs. Achille Laugé exprime cet " art de sensibilité émue " que relève son ami Bourdelle. Géométrie, perspective et lumière Tel Monet devant la cathédrale de Rouen, Laugé travaille sur des séries, représentant inlassablement la route qui mène à Cailhau, le village dans lequel il s'installe en 1895. Dans ces paysages rigoureusement construits, il s'attache à rendre les nuances de la lumière, le passage des saisons dans leurs plus infimes variations. Arpentant les chemins avec la " roulotte-atelier " qu'il a conçue pour travailler sur le motif, l'artiste crée des compositions au style épuré desquelles se dégagent un doux sentiment de tranquillité, un sens de la composition très géométrique et un goût prononcé pour le vide. La technique stricte qui caractérise ses portraits des années 1896 à 1899 va de pair avec la délicatesse qui imprègne l'oeuvre de Laugé. Vers 1905-1910, il assouplit sa touche, tout en continuant à utiliser une palette réduite aux couleurs pures. Les années 1920 et 1930 le voient passer les étés à Collioure, haut-lieu des coloristes du tournant de siècle. Laugé mourra en 1944, sans avoir jamais cessé de travailler, cultivant la singularité de sa palette et la liberté de sa touche résolument vibrante.

06/2022

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Multimédia

RGPD et droit des données personnelles. 5e édition

1978 : adoption de la loi Informatique et Libertés. 2018 : avec l'entrée en application du règlement général sur la protection des données et de la nouvelle loi Informatique et Libertés, le cadre juridique des données personnelles est renouvelé de fond en comble. Nouvelles notions, nouvelles obligations, sanctions alourdies, les acteurs publics et privés doivent rénover leur gouvernance pour diminuer leur exposition au risque. Une bonne protection des données personnelles représente plus qu'un avantage concurrentiel, notamment en termes d'image de marque ; c'est désormais un must. Voici une présentation complète sur les droits des individus concernant leurs données personnelles, sur les obligations des organisations et des entreprises, sur la mise en oeuvre pratique de ces obligations, et sur les sanctions encourues en cas de manquement. La nouvelle édition de cet ouvrage fait le point sur le droit applicable en France aux traitements des données personnelles, suite aux bouleversements récents du cadre juridique (RGPD, loi Informatique et Libertés, Code des relations entre le public et l'administration, nouvelles procédures concernant les données en matière de santé, etc.). Elle intègre également les retours d'expérience qui ont fait suite à la mise en oeuvre concrète de ces textes : comment s'organiser d'une part pour mettre l'existant en conformité, et d'autre part pour gérer les futurs projets de traitements de données, quelles procédures internes sont à mettre en place, quelle documentation faut-il prévoir ? Les points qui, dans la pratique, suscitent le plus de questions, font l'objet de développements particuliers. Cet ouvrage analyse aussi les jurisprudences récentes les plus marquantes et les recommandations des autorités (cookies, recours à des prestataires de droit étatsunien...). Il intéressera aussi bien les juristes en quête d'un ouvrage de synthèse ou les informaticiens préparant un nouveau développement, que les directeurs informatiques et les dirigeants d'entreprises ou d'administrations désireux de connaître leurs obligations légales. Ils y trouveront les réponses aux questions concrètes qu'ils peuvent se poser : quelles sont leurs obligations avant de traiter des données émanant de leurs employés ou de leurs clients ? Comment déterminer la base de licéité d'un traitement et quelles en sont les conséquences sur les droits des personnes concernées ? Y a-t-il des données dont le traitement est interdit ou encadré ? Peut-on envoyer des données personnelles hors d'Europe, et notamment aux Etats-Unis ? Comment réagir en cas de contrôle de la CNIL ou de vol de données par des pirates ? Quelles sanctions risquent-ils en négligeant leurs obligations ?

09/2021

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Ouvrages généraux

Revue d’Histoire Haïtienne N° 2. L’Occupation américaine d’Haïti

Notre revue consacre son deuxième numéro à l'occupation américaine d'Haïti de 1915 à 1934. Il était pour nous important de dresser un bilan de l'occupation d'autant plus que le pays aura connu à partir de 1994 plusieurs occupations successives. Aborder dans ce numéro la question de la première occupation c'est à la fois accorder une importance particulière à ce qui s'est passé mais aussi aux incidences de cette histoire sur notre présent. L'histoire en Haïti a une emprise spectaculaire sur nos manières de penser la société. Avec ce numéro sur l'occupation américaine nous portons un regard sur la période à partir des nouvelles recherches en train de se faire. Les articles de ce numéro visent à susciter des interrogations et à privilégier la réflexion critique sur le débat passionnel. Cette réflexion se nourrit aussi de l'apport d'historiens analysant la présence américaine chez nos voisins dominicains et la résistance des milieux populaires dominicains avec le mouvement des "gavilleros" et l' "olivorismo" . L'occupation militaire américaine d'Haïti a donné lieu à une abondante littérature : livres de combats politiques, thèses, récits, mémoires, etc. Les textes rassemblés dans ce numéro ne s'ajoutent pas aux précédents, ils essaient au contraire d'apporter des éclairages nouveaux sur la période. Nous avons aussi tenu compte dans ce numéro du contexte historique du pays à la fin et au tournant du XIXe siècle qui annonçait déjà ; des interventions étrangères. Ce deuxième numéro de notre revue vient à la suite de la publication par la Revue de la Société d'Histoire, de Géographie et de Géologie d'un numéro spécial sur l'occupation américaine. Les thèmes abordés dans notre revue apportent un éclairage nouveau sur cette période en complément des dossiers des numéro 259-262 de la revue de la société ; Nous avions d'ailleurs collaboré avec la société à une très grande exposition sur l'occupation américaine préparée par le CIDIHCA et qui a circulé en Haïti et au Canada en 2015 pour le centenaire de l'occupation. La démarche interdisciplinaire et comparative reste une préoccupation majeure de notre revue qui vise à rassembler des travaux de recherche novateurs et à créer les conditions d'un dialogue fécond entre historiens de tendances et d'orientations diverses. L'histoire aujourd'hui a changé et s'est mise à dialoguer avec les autres sciences sociales. Les textes présentés dans ce numéro tentent en ce sens d'appréhender cette époque dans toute sa complexité.

11/2021

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Photographie

Guerre de 14-18

Il est difficile de concevoir aujourd'hui ce qu'a pu représenter dans l'inconscient et l'imaginaire collectif des peuples belligérants la vision des premières photographies de la Grande Guerre. Devenue presque banale à nos yeux, car outrageusement diffusée, l'exposition à l'iconographie de la guerre est, au début du XXe siècle, une expérience traumatisante. A l'héroïsme du récit officiel des dépêches, aux communiqués des états-majors exaltant les vertus du courage et du patriotisme, elle oppose la vérité crue du sang versé, l'horreur des corps mutilés, l'effroyable condition des hommes embourbés dans la fange et transis de froid, la souffrance quotidienne du poilu, les champs de ruines à perte de vue... Si elle n'est pas le premier théâtre d'opérations militaires ayant donné lieu à des photographies, la guerre de 14-18 marque un basculement dans l'histoire du médium : c'est à l'occasion de ce conflit mondialisé que la photographie s'installe définitivement comme une source d'information, de documentation et de témoignage incontournable. Dévoilant les faits bruts, le visage des acteurs, les paysages et les lieux, elle "révèle" concrètement les différents aspects de la réalité de la guerre et détisse la perception imaginaire des combats et des situations. Même si les scènes du front les plus spectaculaires sont souvent des reconstitutions l'âpreté des batailles et la lourdeur du matériel de prise de vue ne permettant pas une saisie sur le vif, la "vérité" du cliché impose désormais son évidence. Dès l'appel à la mobilisation générale d'août 1914, les "reportages" photographiques, publiés par Excelsior, L'Illustration, Sur le vif et l'ensemble de la presse européenne, se multiplient dans des proportions inédites... Phénomènes de masse, la production et la diffusion d'images consacrées à la guerre ne cessent de croître et de se diversifier durant les années de conflit. Le statut, la pluralité (photographes de presse, amateurs, services photographiques des armées, simples soldats, anonymes) et le nombre des opérateurs sont à la mesure de la profusion incalculable d'images qui constitue la mémoire visuelle universelle de ce drame. Edité à l'occasion de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, ce nouveau titre de la collection "Photo Poche Histoire" se veut un recueil d'images emblématiques volontairement puisées à des sources internationales de ce qui fut une des plus grandes tragédies de l'ère moderne, ainsi qu'une méditation sur l'histoire des hommes confrontée à l'expérience de la photographie.

08/2014

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Beaux arts

Collages. Edition bilingue français-anglais

Comme André Stas me téléphone pour me demander une préface à sa prochaine exposition, je descends à la cave. Dans l'escalier, je songe à un phénomène curieux qui se produit dans mon quartier depuis quelques semaines. À diverses reprises, en sortant promener mon chien, je découvre des souliers abandonnés dans la rue ; parfois la paire, parfois une chaussure seule. Ce ne serait pas extraordinaire s'il n'y avait cette réitération. Jadis, on trouvait surtout des gants (solitaires comme le vice), entre autres dans les cabines téléphoniques. Je ne sais si cette coutume se poursuit. Toujours dans l'escalier, sur l'antépénultième marche, je me félicite d'habiter une rue en pente, ce qui me met à l'abri des inondations, songeant du même coup à la devise que Ponge prête à l'eau : le contraire d'excelsior. Pour les séismes je me sens moins rassuré. Le mieux serait de grimper les escaliers quatre à quatre et de tomber avec la maison, par-dessus, évitant ainsi de me trouver en dessous. (Le trait d'union dans le premier cas et son absence dans l'autre sont déjà significatifs.) À la cave où je ne me rends guère, je suis frappé par une vaste et épaisse tapisserie de toiles d'araignées, constellée de grosses mouches domestiques. Je n'ai pas vérifié si leur disposition évoquait le ciel étoilé, ce qui ne serait pas plus étonnant que le ciel étoilé lui-même. Car si l'on connaît à peu près la date du big bang, on ne sait toujours pas ce qu'il y avait avant - avant, c'est-à-dire quand nos ennuis ont vraiment commencé. Cette floraison de mouches au sous-sol est étrange car les issues sont fermées. Elle s'explique au grenier, où entrées par les fenêtres et survolant l'escalier, les mouches viennent mourir de faim pour n'avoir pu trouver la voie du retour. (Moi - même, enfant, j'avais de la peine à reconnaître l'envers du chemin quand il me fallait revenir sur mes pas, toutes les mai-sons ayant changé inexplicablement de côté.) Je me pose la question d'une sorte d'élevage savant de mouches par les araignées, de manière à constituer une réserve de nourriture dans ce qui est finalement, bien que spacieuse et poussiéreuse à souhait, une prison. C'est à vérifier. N'ayant pas trouvé de préface dans la cave, je remonte. Il va falloir que je l'écrive.

05/2013

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Beaux arts

Osmoscosmos

La sixième édition de la triennale 50JPG du Centre de la photographie Genève a eu lieu du 19 juin au 25 août 2019. Sous le titre "OSMOSCOSMOS" , l'exposition principale a tenté de réunir Eros & Cosmos, mettant en évidence le trait d'union entre ces deux univers, un lien peu étudié dans nos cultures occidentales, probablement trop marquées par les monothéismes et la culpabilisation développée autour de l'éros visant à mieux soumettre l'individu à l'emprise des églises. Jean-Pierre Vernant, spécialiste de l'antiquité grecque, souligne que la sexualisation du dieu Eros se fait au moment où Uranus est castré et qu'il se dégage de Gaïa dans la souffrance pour devenir, au-dessus de nos têtes, le ciel étoilé. Et pour le philosophe Michel Onfray, se référant au Kama Sutra, le sexe est défini ainsi : "... naturel, en rapport avec le cosmos, jamais séparé du monde, toujours là pour rappeler la liaison entre les parties d'un grand tout" . Une douzaine d'oeuvres établissent cette relation entre les deux facettes d' "OSMOSCOSMOS" , telles que Words and Stars de Grazia Toderi et Orhan Pamuk ou les contributions de Ursula Böhmer, Bunu Dhungana, Heidi Hassan, Eden Levi Am, Urs Lüthi, Boris Mikhailov, Johan Österholm, Thomas Ruff, Pierre Radisic, Catherine Radosa, Annie Sprinkle (avec Beth Stephens), Christian Waldvogel et d'autres. "OSMOSCOSMOS" assemble des oeuvres photographiques et vidéographiques contemporaines ainsi que diverses sources iconographiques. Parmi les artistes sélectionnés, plusieurs d'entre eux ont, dès les années 1970, mis radicalement en question la définition des genres, voire la commercialisation d'Eros, que ce soit Manon, Jürgen Klauke, Renate Bertlmann, Natalia LL, Urs Lüthi, Barbara Hammer, Annie Sprinkle (avec Beth Stephens) et Liliane Vertessen ; d'autres, à la même époque, revendiquaient des esthétiques homosexuelles à l'instar de Pierre Keller ou de Walter Pfeiffer, revisitées sous une forme contemporaine par Mauricio Dias et Walter Riedweg. La trame féministe est poursuivie aujourd'hui par des artistes tels que Romy Alizée, Dorothée Baumann, Anne Collier, Déborah de Robertis, Nadia Granados, Angela Marzullo, Lina Scheynius ou encore A. L. Steiner, tandis que Eden Levi Am, Nicole Tran Ba Vang et Yuri Nagashima traitent des amours lesbiennes et/ou queers. S'il va de soit qu'Eros touche aussi à des problématiques politiques, force est de constater que dans nos sociétés marchandes, il est gangrené par des intérêts économiques très importants, comme le démontrent les propositions de Caroline Bernard, Fred Lonidier, Susan Meiselas, Charles Weber ou encore Patrick Weidmann.

06/2020

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Beaux arts

Miro. Un feu dans les ruines

L'oeuvre de Miró (1893-1983) a pris feu dans les ruines de la tradition de la représentation en Occident. Comment comprendre l'extraordinaire énergie créatrice qui s'est déployée entre ses débuts en Catalogne, son premier séjour à Paris en 1920 et la Seconde Guerre mondiale ? Au cours de cette période d'intense recherche mûrissent et s'élaborent les ferments d'une pensée qui irriguera l'oeuvre de l'artiste jusqu'en ses ultimes prolongements. Une première approche consiste à replacer l'artiste dans le vaste contexte des poétiques du mythe, contemporaines de son oeuvre. Que Miró ait voulu parer ses créations de feux mythiques signifie qu'en sympathie avec le surréalisme et avec d'autres sensibilités proches (celles, en particulier, d'André Masson, de Michel Leiris et de Georges Bataille), il a été saisi par le désir de faire résonner, dans l'édifice brisé des formes de la représentation, la vibration éclatante des origines. Miró a passionnément participé à cet exhaussement d'un socle que la désagrégation de la culture classique européenne allait mettre au jour, par grandes concrétions d'images sauvages, irriguées d'une violence archaïque, secouées d'un rire métaphysique. Tous les récits, tous les objets venus d'horizons non européens ont été compris dans cette lumière, celle d'un nouveau savoir émergeant des ruines, et encourageant à accroître la destruction pour se parfaire. C'est ainsi que le jeune peintre s'est rendu célèbre en voulant de tout son être, disait-il, " assassiner la peinture " . Une autre voix, cependant, n'a pas cessé de se faire entendre en lui. Redevable à l'expérience solitaire de la campagne, au repliement méditatif, dans les champs de sa ferme de Montroig, cette voix ignorait les débats tempétueux de l'art contemporain et les rêveries primitivistes. Elle encouragea l'artiste à distendre le réseau des représentations pour remonter vers un sentiment de la vie intérieure irréductible à toute image. Il s'agissait donc de rendre les images, dans leur fragilité, dans leur ruine, réceptives à une résonance invisible, celle de la pure subjectivité. Entre ces deux postulations - le mythe collectif et la vie intérieure -, l'oeuvre a maintenu pendant un peu plus de deux décennies une tension, souvent portée à un point extrême d'incandescence, qui a fait sa singulière grandeur et sa gravité. Publié pour la première fois en 2004, ce texte essentiel dans l'historiographie du peintre a été mis à jour par Rémi Labrusse à l'occasion de l'exposition que le Grand Palais consacre à Miró à l'automne 2018.

10/2018

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 17 : Succès comique au Grand-Guignol

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Dès ce tome 17, début de la 5e Epoque, Nadine, en disponibilité de l'hôpital, vit à demeure chez Louis. Là, grosse frayeur des deux amants : une visite surprise d'Henriette, accompagnée de deux officiers américains. Mais Hélène, prévoyante, avait prévenu l'épouse légitime que sa fille venait régulièrement aider Louis à la cuisine et au ménage. Menus évènements : une exposition-vente organisée par Louis pour un vieux peintre ami de Rouly : c'est le fiasco : une seule visite : le maire, et aucun acheteur. Mais comment s'étonner dans une ville presque rasée par les bombardements ? Premières vacances au chef-lieu pour Nadine : celle-ci est hébergée par Yette, une amie de Louis, et non par Germaine, qui doit continuer à ignorer son existence. Enfin, rencontre intime entre Louis et Renée Doller, son ex-belle-soeur : ils ont fini par céder à leur attirance mutuelle de toujours. Remords pour Louis, eu égard à André, le mari. Mais la grande affaire est ailleurs : lors d'une soirée avec Brigitte et Frédéric, ses amis bretons, Louis lit la pièce qu'il vient d'écrire. Effet immédiat sur ses auditeurs, qui se tordent de rire. "C'est du sur-mesure pour le Grand-Guignol ! " lui affirme Frédéric. Selon une formule originale, on y joue des drames, en alternance avec des comédies qui ne valent pas la sienne. Le manuscrit est déposé, et après une semaine, accepté. Commence alors pour notre héros une aventure exaltante : celle du théâtre et de ses coulisses. Doublée, après la désapprobation quasi unanime soulevée par son abandon de l'Administration, de la satisfaction de redorer son blason auprès de ses relations, ses amis, sa famille, à commencer par Henriette...

01/2019

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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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Sociologie

Pornotopie. Playboy et l'invention de la sexualité multimédia

"Je voulais faire de ce Manoir une maison de re^ve. Un lieu ou` travailler et aussi s'amuser, sans les proble`mes et les conflits du monde exte´rieur. A` l'inte´rieur, un ce´libataire avait le contro^le total de son environnement. Je pouvais passer de la nuit au jour, visionner un film a` minuit et commander a` di^ner a` midi, avoir des re´unions au milieu de la nuit et des rendez-vous galants l'apre`s-midi". Voici le projet de Hugh Hefner, le créateur du magazine Playboy et concepteur du fameux Manoir à l'intérieur duquel il va se confiner pendant plus de quarante ans. Publié pour la première fois en 1953, Playboy n'a pas seulement été le premier magazine érotique populaire des Etats-Unis ; il a également fini par incarner un style de vie entièrement nouveau, construisant une série d'espaces multimédia et utopiques : manoir, penthouse, clubs, hôtels... tous ultraconnectés, comme s'ils préfiguraient l'ère contemporaine de l'incessante émission-réception d'images et d'informations et d'une vie conçue pour se donner en spectacle. Simultanément, l'invention de la pilule contraceptive donne accès à une technique biochimique qui sépare la sexualité (hétéro) et la reproduction. Là où on a pour habitude de ne voir que des femmes déguisées en lapin pour le plaisir des hommes, Paul B. Preciado étudie les relations stratégiques entre l'espace, le genre et la sexualité dans des sites liés à la production et à la consommation de pornographie hétérosexuelle restés en marge des histoires traditionnelles de l'architecture : garçonnières, lits rotatifs multimédias ou objets de design. En combinant les perspectives historiques avec la théorie critique contemporaine, la philosophie de la technologie et un éventail de sources primaires transdisciplinaires - Sade, Ledoux, Restif de la Bretonne, Giedion ou Banham, traités sur la sexualité, manuels médicaux et pharmaceutiques, journaux d'architecture, magazines érotiques, manuels de construction et romans -, Pornotopia explore l'utilisation de l'architecture comme technique biopolitique pour gouverner les relations sexuelles et la production du genre pendant la guerre froide aux Etats-Unis, et raconte la genèse de la nouvelle masculinité hétérosexuelle des réseaux sociaux d'aujourd'hui. Paul B. Preciado est philosophe, commissaire d'exposition et auteur. Dans la lignée des travaux de Gilles Deleuze et Félix Guattari, Michel Foucault, mais aussi de Monique Wittig et Judith Butler, ses ouvrages sont des références internationales des études queer, trans et non-binaires. POSTFACE INEDITE DE L'AUTEUR

03/2022

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Beaux arts

Limbes

Comme les voies du Seigneur qui nous demeurent impénétrables, celles de la création peuvent l'être aussi parfois. Ainsi de Rebecka Tollens, née à Stockolm, en 1990, que rien ne destinait somme toute à la création artistique. En effet, se destinant en premier lieu au droit international, et après une mission humanitaire au Ghana et un long voyage en Amérique du Sud, Rebecka Tollens entame une profonde conversion et se lance à Paris dans des études d'illustratrice pour entamer bientôt un parcours artistique personnel et des plus prometteurs, notamment remarqué, en 2015, avec l'exposition Viens ! à la galerie Arts Factory. Lorsqu'on l'interroge sur sa pratique, Rebecka Tollens peut répondre : Mes dessins, comme mes rêves, viennent donc de moi tout en étant également d'ailleurs. Les mots semblent lâchés : ailleurs et rêves. Les dessins de Rebecka Tollens ont le poids, le nombre et la texture du rêve, en effet. Il ne s'agit pourtant en aucune manière d'une interprétation de rêves (au sens freudien de Traumdeutung), mais bien d'une expérience de rêves, d'un espace occupé, travaillé, dessiné, qui permet l'incarnation de scènes de rêves dès lors que Rebecka Tollens les accompagne et les capture et disparaît dans cette capture pour leur laisser la place. Toutefois, malgré leurs caractères étonnants et presque angoissants, ces rêves ne tournent jamais aux cauchemars. Ils peuvent en posséder, c'est vrai, certaines tournures, certains accents, quelques colorations, sans cependant cesser d'être des désirs réalisés de rêves, des désirs accomplis. Ainsi, ces réalisations dessinées à la mine de plomb, en noir et blanc, laissent-ils comme remonter, à la surface, au jour (très gris), des atmosphères étranges : des extérieurs chargés d'une luminosité blafarde, livide, presque gelée (qui sont peut-être comme des rappels de la Scandinavie natale), des paysages frisant l'inquiétante étrangeté, des intérieurs où des scènes douloureuses semblent se jouer sous nos regards plus qu'impuissants. En somme, une énergie tout onirique qui fait de chaque dessin un théâtre qui devient de manière singulière à la fois parfaitement silencieux et bruyant. Tendons l'oreille et ce n'est que silence ; puis bouchons-la et le vacarme et la torture se font entendre dans le lointain, dans ces là-bas ou ces ailleurs qui ne sont pas sans rappeler les limbes, ces territoires à peu près insituables, ces états incertains ou ces régions mal définies, où toutes ces ribambelles d'enfants qui envahissent les dessins de Rebecka Tollens semblent pencher sans fin entre mort et vie.

04/2018

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Histoire de la mode

Vogue. L'âge d'or des couvertures illustrées 1920-1939, 22 planches détachables en couleurs

L'édition française de Vogue a 100 ans : retour en images sur les années 1920-30 de ce magazine de mode mythique grâce aux 22 planches détachables choisies parmi les plus belles couvertures... Une façon originale de remonter le cours de la mode et de (re)découvrir les grands illustrateurs de ces deux décennies, qui ont fait le succès du magazine. L'édition française de Vogue a 100 ans Fondée en 1892 par Arthur Baldwin Turnure, et rachetée en 1909 par Condé Nast, Vogue est devenue au fil des années la revue américaine de mode incontournable. Prônant élégance et modernité, elle s'adresse aux classes les plus aisées de la société, friandes des dernières tendances mais aussi d'art moderne et de chroniques mondaines. Homme d'affaire avisé, Condé Nast a très tôt l'idée d'internationaliser Vogue et d'en décliner des éditions étrangères. En juin 1920, il lance l'édition française, Vogue Paris, qui trouve rapidement son public en exaltant élégance et bon goût, grâce notamment aux pages illustrées en couleurs mettant en lumière les dernières créations de grands couturiers. Vogue, magazine de mode Feuilleter les anciens numéros de Vogue, c'est donc d'abord remonter le cours du temps, retrouver sur les couvertures tenues et accessoires emblématiques comme le fume-cigarette, ou encore les robes dites charleston des années folles. Bien plus qu'une simple revue de mode, Vogue est aussi un miroir de la société de l'entre-deux-guerres. L'esprit de l'époque ainsi que certains changements s'y révèlent. Sur les couvertures, la représentation de la femme évolue : glamour et très féminine, garçonne aux cheveux courts, sportive en pantalon... Vogue, magazine illustré Cette sélection de couvertures montre aussi quelle place Vogue accorde à l'illustration dès son lancement. Parmi les grands dessinateurs de Vogue, mentionnons Helen Dryden, qui a illustré la couverture du premier numéro de l'édition française, George Wolfe Plank, Georges Lepape, Eduardo Garcia Benito, Christian Bérard, René Bouët-Willaumez ou encore Carl Erickson. La grande variété de styles des illustrations à travers les décennies a largement contribué à la renommée de la revue. A partir des années 30, les dessins à l'intérieur du magazine sont peu à peu remplacés par des photographies artistiques, encore en noir et blanc, qui feront bientôt aussi les couvertures, se substituant définitivement à l'illustration. Ce livre-poster dévoile l'âge d'or des couvertures illustrées de Vogue. Sa parution coïncidera avec l'exposition que le palais Galliera consacre au centenaire du magazine iconique au printemps 2021, " Vogue, 1920-2020 ".

04/2021

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Economie

Principes de l'économie. 5e édition

Le "Mankiw-Taylor" est un manuel de référence dans l'enseignement des principes de l'économie. Régulièrement actualisé et enrichi, il conserve dans cette 5e édition la clarté, la progressivité et la grande qualité pédagogique qui incitent les étudiants à s'initier par eux-mêmes au raisonnement économique et qui ont fait le succès de l'édition originale. L'ouvrage passe en revue tous les grands thèmes et les problématiques de la microéconomie, puis de la macroéconomie. Les 38 chapitres traitent des questions au coeur de l'analyse économique standard et abordent les principes et les pratiques de l'économie comportementale. Forts de ces bases solides, les étudiants sont prêts à aborder une approche plus formalisée des concepts économiques. Ils sont aussi appelés à développer leur esprit critique. Cette 5e édition européenne suit la structure d'un enseignement universitaire d'économie en Europe. Elle présente les idées, les concepts et les variables clés de l'analyse économique. Les éléments essentiels de la formalisation mathématique sont présentés, de manière accessible et efficace. En marge de l'exposition de la "théorie économique standard", l'ouvrage réalise des incursions dans le domaine de l'économie comportementale, des théories non orthodoxes, de la théorie du choix public et des sciences politiques. Ainsi, il reste à ce jour un ouvrage sans égal. Les études de cas faisant référence aux économies émergentes et à l'Union économique et monétaire européenne et les articles issus de la presse économique ont été renouvelés en quasi-totalité et les statistiques conjoncturelles ont été mises à jour. Un nouveau chapitre est consacré l'analyse des causes de la crise financière. La progression du raisonnement économique est ponctuée de questions qui permettent aux étudiants de faire le point sur ce qu'ils ont compris et sur ce qu'ils doivent encore travailler. Principes de l'économie réussit le tour de force de sensibiliser le lecteur novice en économie à l'importance des hypothèses sous-jacentes aux mécanismes économiques, telles que celles portant sur l'information préalable aux décisions individuelles, ou bien la référence aux situations d'équilibre. En cela, cet ouvrage complète et approfondit les développements de la version originale. Cet ouvrage constitue la version enrichie et mise à jour d'un best-seller mondial. Il s'adresse aux étudiants de premier cycle universitaire, d'écoles de commerce ou de MBA qui souhaitent comprendre comment il est possible d'analyser de manière objective le fonctionnement de l'économie mondiale contemporaine.

01/2019

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Monographies

L' Île intérieure

Coédition Dilecta / Fondation Carmignac Des oeuvres détachées de la réalité. / Une île. Des oeuvres dont le sujet échappe à la datation et au temps. / Une île où l'on perd ses repères. Des oeuvres qui ne sont pas uniquement en dialogue avec l'histoire de l'art. / Une île qui nous fait oublier le temps de la civilisation. Des oeuvres qui partagent une énergie intérieure, contenue en chacun de nous. / Un morceau du Gondwana surgi en Méditerranée, Une île qui procure une énergie vitale et des ressources à protéger. Une énergie antique, moderne, actuelle, sauvage, tribale. Des îles de pensées, des îles de gestes, des îles inventées, des îles essentielles. / Une île inspirante mais aussi une île protectrice où l'on vient vivre une expérience mémorable et inattendue. Au commencement, il y a des paysages et des corps, des paysages dans des corps, un enchevêtrement de situations comme les rêves savent en produire. Il est difficile de comprendre ce qui est à l'intérieur, ce qui est à l'extérieur. Les yeux sont tantôt éblouis par une lumière solaire, tantôt plongés dans l'obscurité des profondeurs ou de la nuit. Une lune, deux lunes, trois lunes veillent sur des mondes dont l'homme est souvent absent. Mer et montagne se confondent comme les saisons se jettent l'une dans l'autre. Il arrive que des animaux et des végétaux bâtissent des empires et s'adonnent à des rituels. Dans cette île intérieure, l'oeil est invité à la divagation et entraîne avec lui tout l'être qui le porte. Mettant en abîme la situation insulaire de la fondation, L'Ile intérieure explore l'un des moteurs essentiels de la création : la mise à distance du réel pour révéler une intériorité. L'art contemporain n'a jamais été aussi politique et en prise avec le monde qui nous entoure. Pourtant, tout un pan de la création, dans la peinture contemporaine en particulier, semble s'en détacher pour offrir de vertigineuses plongées dans des mondes intérieurs et des replis imaginaires - après tout, n'est-ce pas là le privilège de l'artiste ? Mais que signifie cet écart du réel aujourd'hui ? Profitant souvent de la péremption de la distinction nette entre figuration et abstraction, de nouvelles formes et de nouveaux paysages émergent, assumant leur matérialité, dans lesquels méditation romantique et expérience viscérale peuvent se trouver réunies. L'exposition propose de confronter les visiteurs à ces mondes flottant hors des géographies et des temporalités connues, qui finissent par nous parler du réel et des urgences du monde mieux que toute autre formule.

07/2023

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Monographies

Lurçat intime. Oeuvres sur papier

"J'use de crayons Gilbert n° 6, de Conté dessin n° 0 pour les noirs et les gris secs... J'ai dessiné à l'encre de Chine et à la plume un paysage tiré de ma peinture de Sceaux... Pour les aquarelles toujours le même sentiment de gêne. Impossibilité de sérieuse réalisation. J'use du blanc tiré du papier et j'auréole mes personnages de la chaîne des passages qui les relient à l'espace. J'obtiens des peintures fort claires parfois dans certains morceaux solides, rarement d'unité. C'est un instrument de recherche et cela ne va pas plus loin" (Jean Lurçat, 1916) "Depuis la rétrospective qui lui a été consacrée aux Gobelins en 2016 et qui l'a fait découvrir au grand public, on connaissait surtout Jean Lurçat pour ses tapisseries et ses peintures expressives et colorées. Mais cet artiste incroyablement éclectique maîtrisait de nombreuses techniques ; il était peintre, lissier, graveur, calligraphe, lithographe, céramiste et dessinateur... L'ouvrage que nous lui consacrons révèle un visage inédit de Lurçat. A l'exception de ses années de jeunesse, il n'y a pas eu d'exposition consacrée uniquement à ses oeuvres sur papier. Il en demeure pourtant plus d'un millier conservé dans la maison de l'artiste. Nous proposons ici un voyage libre à travers des oeuvres qui, pour beaucoup d'entre elles, n'ont jamais été montrées. Ce fonds exceptionnel, cet aspect de son talent constituent une véritable découverte poétique... Lurçat fréquentait le Tout-Montparnasse des années 1920 ; ces tourbillons d'idées, ce fourmillement de couleurs illustrent à la fois l'époque dont il est le témoin et sa flamboyante créativité. Au croisement des arts plastiques avec lesquels il flirtait, on retrouve dans cet ensemble de dessins choisis au fil de sa carrière l'unité d'un artiste engagé dans son temps. Jean Lurçat avait été élu membre de notre Compagnie en 1964, Simone Lurçat s'est donc tout naturellement adressée à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France pour conserver sa maison-atelier, le mobilier et les oeuvres qui s'y trouvent, afin d'ouvrir au public cette belle endormie construite par son frère, l'architecte André Lurçat. Savourons cette occasion rare de pénétrer plus avant dans la création d'un artiste foisonnant du xxe siècle, avant de le retrouver dans l'univers de son atelier de la Villa Seurat" (Jean-Michel Wilmotte, Membre de l'Académie des beaux-arts, Directeur de la maison-atelier Lurçat)

06/2021