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Natacha Sarde

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Romans historiques

Les Lys pourpres

1538. La cour du roi François Ier est fastueuse. Un mouvement magnifique venu d'Italie, la Renaissance, exalte la beauté dans les arts. Architecture, peinture, sculpture : François est un esthète, un roi bâtisseur. Mais ses décisions politiques sont souvent influencées par sa redoutable et ambitieuse maîtresse, Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes. Arrivée de son Italie natale, la petite duchessina, Catherine de Médicis, a épousé Henri, duc d'Orléans, deuxième fils de François Ier mais la mort prématurée du dauphin la propulse au rang de dauphine. La voici, contre toute attente, appelée à devenir reine de France. Catherine est intelligente, discrète et cultivée. Elle ne tarde pas à conquérir le coeur de son beau-père avec qui elle partage l'amour des arts. Cette affection l'aide à vivre une situation douloureuse, car à peine arrivée dans son pays d'adoption, la jeune Florentine découvre que son époux est fou amoureux d'une femme de vingt ans son aînée, Diane de Poitiers, que hait la duchesse d'Etampes. Leur conflit a des conséquences politiques considérables. Les joutes de l'alcôve se répercutent dans les chancelleries. Aidée d'Oriane de Vaudricourt qu'elle sauve de l'enfermement au couvent, Catherine va s'adapter à cette cour hostile où règnent des clans, sur fond de guerres de religion. Incapable de donner un héritier à la France pendant plusieurs années, la dauphine doit lutter pour se maintenir à une place qui lui est disputée. Souvent en proie au désespoir, jamais au renoncement, sa ténacité, son sens politique, sa patience et son sang-froid l'aideront à surmonter tous les obstacles qui se dressent. Une femme sensible, aimante, pertinente et attachante , installée dans une époque flamboyante qu'elle marquera de son sceau. Une histoire, un destin. Un roman.

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Histoire de France

Correspondance, récits, lettres inédites. 1771-1806

Les brefs mémoires et la correspondance de l'abbé Edgeworth de Firmont, ultime confesseur de Louis XVI, ont été publiés presque huit ans après sa mort en 1807, sous la Restauration. L'essentiel a été repris en Angleterre, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite monographie, traduite en France à l'occasion du bicentenaire de la Révolution. Ces textes et cette étude n'avaient toutefois donné lieu à aucune approche historique de fond. La découverte d'une trentaine de lettres manuscrites nous a donné l'occasion de reprendre l'ensemble de ces textes pour les faire mieux connaître. On trouvera réunis ici les textes de 1815 et 1818, dont la Relation des derniers instants du Roi et ces lettres nouvelles sont aussi intéressantes sur la vie et l'esprit de leur auteur qu'utiles pour vérifier l'authenticité des pièces déjà publiées. L'introduction fait état des connaissances sur le personnage, par la mise en lumière de ses réseaux de relations et d'amitiés en France, en Irlande, en Angleterre et ailleurs, de son statut institutionnel dans l'Eglise de Paris pendant la crise révolutionnaire (historiquement douteux avant ces nouvelles lettres), de son lien à la famille royale aux Tuileries puis au Temple, de ses fonctions auprès de Louis XVIII émigré, de ses convictions sur le rapport du politique et du religieux, et de sa spiritualité. Cette première étude sur un homme dont le souvenir qu'on en garde se réduit le plus souvent au célèbre "Fils de Saint Louis, montez au ciel", qu'il ne se souvenait plus d'avoir prononcé un certain 21 janvier 1793, permet aussi d'entrevoir quelques personnalités, maintenant bien oubliées, du clergé contre-révolutionnaire.

07/2013

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Couple, famille

Les Recettes de Mame

Avec les Recettes de Mame, je n'ai pas la prétention de savoir faire la cuisine mieux que quiconque, mais j'ai tout simplement réfléchi à la possibilité de pouvoir faire soi même une des recettes que vous avez eu l'occasion de déguster lors d'un des vos séjours en Afrique de l'Ouest, ne serait-ce qu'une fois ! Parce que vous en avez gardé le goût sur votre palais, ou tout simplement par nostalgie. Alors n'hésitez pas à tenter la recette, tout est réuni pour la réussir. La particularité des Recettes de Mame se décline sur deux axes : 1° Les recettes de Mame sont chronométrées pour vous éviter les questions que l'on se pose souvent, sur le temps de cuisson avant de passer d'un ingrédient à un autre pendant l'élaboration d'une recette. Aujourd'hui, plus de questions, j'ai tout simplifié pour vous. 2° Les recettes de Mame sont quantifiées afin que vous n'ayez plus de questions à vous poser : est-ce que cette quantité de sel ? D'oignon ? De tomate ? D'huile ou d'eau... suffit ou pas ? Ne vous posez plus de questions, lisez la recette puis réalisez la. Tout va bien, je me suis chargée de tout. Vous voyagerez dans différents pays africains avant même d'y avoir mis les pieds, surtout pour ceux ou celles qui ne connaissent pas forcément la cuisine africaine. Je vous invite à la curiosité, et vous ne serez pas déçu de votre voyage. Ils ont goûté, ils ont adoré, elles ont découvert, elles ont aimé. Plusieurs témoignages dans mal de pays le prouvent, pour ne citer que la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, les Etats Unis ou la Guyane Française, et bien entendu la France. Vous allez adorer !!! ! !!! ! !!!

04/2013

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Religion

A la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours

"Cathos de gauche" : l'expression s'est imposée dans la seconde moitié du XXe siècle pour désigner un monde de militants et de "clercs", d'organes de presse et de mouvements, laïques ou religieux, dont la contribution politique, sociale, culturelle et intellectuelle à l'histoire de la France de l'après-guerre apparaît souvent oubliée. Cet ouvrage retrace pour la première fois l'aventure des "chrétiens de gauche", comme on devrait appeler plus justement les catholiques et les protestants de cette mouvance. Contre une Eglise catholique jusque-là massivement portée à droite et une Eglise protestante embourgeoisée, ils voulaient, au nom de leur foi, s'engager dans la Cité et peser sur la politique tout en changeant le visage de leurs Eglises. Décolonisation, syndicalisme, autogestion, féminisme, tiers-mondisme... : ils ont été de toutes les luttes, et souvent même à l'avant-garde de la contestation. Beaucoup engagèrent un dialogue exigeant avec la tradition marxiste. Après le concile Vatican II et Mai 68, certains furent même tentés par la révolution dans la société et dans leurs Eglises. Leur contribution à la rénovation de la gauche socialiste puis à l'élection de François Mitterrand en 1981 fut ensuite décisive. Mais la réforme de l'Eglise catholique n'est-elle pas devenue restauration sous Jean-Paul II puis Benoît XVI ? Et la victoire de la gauche en 1981 n'a-t-elle pas sonné l'heure du déclin politique de la gauche chrétienne ? Que reste-t-il aujourd'hui de ses combats et des idéaux qu'elle entendait porter ? Au-delà d'une parenthèse utopique, c'est l'évolution du rapport entre le politique et le religieux, à l'épreuve de la sécularisation de la société française, que cette histoire éclaire.

09/2012

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Histoire internationale

Algérie mon amour. Journal épistolaire d'un appelé en Algérie (1960-1962)

1960-1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d'événements qui appartiendraient un jour à l'histoire, de ne rien cacher, même si l'inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d'un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce "maintien de l'ordre" : la guerre n'exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l'auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l'était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu'il ne pouvait l'imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l'aviation, de l'artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la "corvée de bois", embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d'eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d'un pays magnifique et d'une misère insondable, d'un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l'indignation d'un jeune homme plein de l'idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d'avenir.

03/2012

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Policiers

Rampart Street

L’armateur John Benedict est retrouvé assassiné dans Rampart Street, l’une des rues les plus malfamées de Storyville, le célèbre quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. La police conclut hâtivement que le notable a été la victime d’un maraudeur, mais la famille ne se satisfait pas de cette explication. L’affaire est donc confiée au détective créole Valentin Saint-Cyr, de retour après dix-huit mois d’absence. Il ne tarde pas à comprendre qu’on l’a recruté, non pour découvrir la vérité, mais pour enterrer cette histoire au plus vite. Il n’en faut pas plus pour lui donner envie de creuser davantage, d’autant que la jolie fille de la victime le soutient dans cette démarche.Plus obstiné et insolent que jamais, le détective se retrouve plongé au cœur d’un drame dont l’origine remonte au passé violent de La Nouvelle-Orléans qui continue d’être déchirée par les antagonismes raciaux.David Fulmer poursuit avec ce troisième volet des aventures de son enquêteur créole sa peinture de La Nouvelle-Orléans à l’aube du vingtième siècle. Il y approfondit des personnages croisés dans les deux premiers épisodes : la prostituée Justine Mancarre, toujours éprise de Valentin, le lieutenant de police Picot, son ennemi juré, le journaliste Joe Kimball, alcoolique impénitent et mémoire de la ville… A travers les destinées individuelles, l’auteur décrit une société métissée, passionnant microcosme où couvent des haines tenaces. Et bien sûr, le jazz demeure présent en arrière-plan dans tout le roman, pas seulement comme un décor mais comme incarnation de la vitalité et des contradictions qui définissent la ville. Une ville inépuisablement romanesque qui est sans doute le personnage principal du roman.Journaliste, homme de radio, documentariste et producteur de disques, David Fulmer est l’auteur de la série Valentin

02/2012

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Littérature française

Dénouer les mots

Comment se fait-il que Frédérique Montagné, des années après la mort de Gabrielle, sa tante sourde, se sente soudain appelée à écrire un roman sur elle ? Pourquoi consacre-t-elle une année entière à rassembler photos, documents, souvenirs ? Comment expliquer ces signes, coïncidences, rêves, douleurs, qui font irruption dans son quotidien alors qu'elle a commencé à écrire ? C'est qu'elle se met à reconstituer une longue vie qui a duré de 1910 à 1989. Il n'est pas innocent de faire revivre par les mots une personne chère qui est devenue sourde à l'âge de deux ans. Ne va-t-on pas la trahir, la modeler selon nos propres désirs, elle qui avait une parole limitée ? Et ne portons-nous pas tous, en nous, une part de surdité, d'aveuglement et de mal à dire ? Face aux épisodes qui se succèdent : enfance, apprentissages, amours, deuils, guerres, comment imaginer avec justesse le monde intérieur de cette personne et de celles qui l'entourent ? "Un caillou, un jour, est tombé dans l'eau, dit Frédérique, et je ne pourrai jamais le retrouver. Mais je vois les cercles mouvants qu'il a dessinés à la surface. Ils emmènent mon imaginaire vers des espaces inexplorés". Voilà un récit passionnant qui montre en quelque sorte la naissance d'un roman. Il tente de tirer à la lumière ce qui est caché dans l'ombre de nos vies et pourrait nous emmener inconsolés vers la mort, si nous n'y prenions pas garde. Il porte sur la réalité un regard qui la transforme en l'interprétant. Lorsque la parole se dénoue, elle peut témoigner de nos passages et valoir devant les générations futures.

10/2011

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Beaux arts

Cézanne et l'argent. Salons, marchands et collectionneurs

Sa vie durant, Cézanne présentera régulièrement ses toiles au Salon où il sera toujours refusé, hormis une fois en 1882, lorsqu'il propose un "portrait de M.L.A" qui pourrait être celui de son père, Louis Auguste Cézanne lisant L'Evénement (couverture). Durant des décennies, l'oeuvre de Cézanne ne rencontrera guère d'amateurs et le peintre survivra grâce à la pension versée par ce père banquier. Violemment critiqué par les tenants de l'académisme qui forment le noyau dur des jurés du Salon, Cézanne est exclu des cimaises officielles. Avec d'autres artistes d'avant-garde, les futurs impressionnistes, il défie l'hégémonie du Salon en participant à des expositions privées. Dans les années 1880, les impressionnistes ont conquis la reconnaissance du public. Seul Cézanne reste oublié. Trop provocante, trop scandaleuse dans sa modernité, sa peinture n'est appréciée que d'une poignée d'amateurs, tels le docteur Gachet et Victor Chocquet, et de ses amis peintres. Un jeune marchand, Ambroise Vollard, a l'audace d'organiser dans sa galerie la première exposition personnelle de l'artiste en 1895. Et c'est le succès, les prix des "Cézanne" s'envolent. N'en déplaise aux critiques académiques qui continuent de vitupérer, les collectionneurs affluent dans la boutique de Vollard tandis que les jeunes artistes néo-impressionnistes, les nabis et ceux que l'on appellera bientôt les "fauves" vénèrent Cézanne comme leur "maître à tous". A travers les démêlés de Cézanne avec les tenants du goût officiel en peinture, cet ouvrage propose à la fois une histoire du marché de l'art, de la constitution des collections et des différents courants picturaux qui se sont opposés à la fin du XIXe siècle pour aboutir à la naissance de l'art moderne.

10/2011

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Critique littéraire

Lettres de France et de Belgique (1881-1889)

Avocat, écrivain et amateur d'art, Edmond Picard héberge en 1883 dans son luxueux hôtel bruxellois le romancier français Léon Cladel, témoin comme lui au mariage de Camille Lemonnier. Ce séjour, le premier des quatre que l'auteur d'Ompdrailles fera en Belgique, marque le début d'une amitié qui s'étendra bientôt aux deux familles. L'écrivain méridional sera aussi l'un des modèles dont Picard se réclamera tout au long de la campagne qu'il mènera dans sa revue, L'Art moderne, en faveur d'un art social, qui soit aussi un art national, c'est-à-dire révélateur d'une identité " belge ", septentrionale. Car l'oeuvre de Cladel, que Barbey d'Aurevilly avait surnommé " le rural écarlate ", exalte, dans un langage patiemment ciselé, à la fois le Quercy et la Commune de Paris, l'authenticité du Sud et l'héroïsme de la vie ouvrière. La rencontre de Cladel et de Picard intervient, de plus, à un moment crucial de la trajectoire de l'avocat : celui-ci se voudrait, au début des années 1880, en même temps le chef de file incontesté du jeune mouvement littéraire belge et, par-delà l'opposition stérile du " parti clérical " et des libéraux doctrinaires, le champion d'un nouveau courant progressiste. Picard échoue toutefois aux élections de juin 1884 et n'obtient pas à Paris, en dépit du soutien que lui apporte Cladel auprès des critiques et des éditeurs, la reconnaissance littéraire que le milieu intellectuel belge tarde à lui accorder. Chaleureuse et sans concession, à l'image de ces deux hommes également intraitables et colériques, la correspondance Picard Cladel nous ouvre les coulisses des grands débats politiques et esthétiques qui agitent, dans les années 1880, les mondes littéraires belge et français.

10/2009

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Actualité et médias

La République des mallettes. Enquête sur la principauté française de non-droit

La démocratie est-elle en train de tuer la démocratie, à bas bruit ? L'actualité a égrené depuis quinze ans des scandales politico-financiers sans que nous ne puissions en comprendre la logique, s'il devait même y en avoir une. Après plus d'un an d'enquête, au cours de laquelle de très nombreux acteurs, jusqu'au sommet de l'Etat, ont accepté de lui parler, à condition que cela soit souvent en "off", Pierre Péan met au jour bien des aspects passés inaperçus sur les activités dans les zones grises de l'Etat. Dans toutes ces affaires, un seul enjeu : constituer un "trésor de guerre", en vue de la campagne présidentielle suivante. A chaque fois, il s'agit de tirer la manne des grands contrats civils ou militaires. Le durcissement de la législation sur le financement des partis a accouché d'un monstre : désormais, la pratique des rétrocommissions est devenue la règle d'un certain commerce international d'Etat. Cette "République des mallettes" a pris le pas sur l'Etat démocratique. Son fonctionnement et les décisions les plus stratégiques du pays semblent aiguillonnés, plutôt que par l'intérêt national, par le souci de perpétuer ce système et de le rendre le plus fluide possible par la constitution d'une oligarchie restreinte occupant les postes "stratégiques" : à la tête des grandes entreprises à capital public, à l'Elysée et dans les ministères régaliens. Une oligarchie pour qui l'argent est devenu roi. A travers l'incroyable itinéraire de l'un des "facilitateurs" de ce système, personnage au passé des plus troubles, Pierre Péan démonte une à une les pièces d'un mécanisme qui, si nous n'y prenons garde, finira par ronger le système démocratique français, comme c'est déjà le cas en Russie ou en Italie.

09/2011

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Sociologie

Rabindranath Tagore, sentinelle d'une inde nouvelle

Loin de l'hagiographie, cet ouvrage, composé d'une dizaine d'articles, s'interroge sur l'impact que le poète bengali Rabindranath Tagore (1861-1941) a eu sur le monde littéraire, artistique et politique. Il aide à comprendre comment ce penseur et réformateur social, la "grande sentinelle", ainsi que l'appelait Gandhi, mit en garde l'Inde et l'humanité tout entière contre les dangers du grégarisme, et prépara et accompagna avec intelligence et courage ses compatriotes sur les chemins de la liberté, de la démocratie et de la modernité. Y est étudié Tagore l'idéaliste, l'humaniste tenté par la politique, qui tissa avec des intellectuels occidentaux des liens qui, parfois, s'effilochèrent à cause, certes, de soucis de communication, de l'évolution des positions qui mena à des clivages d'opinion, mais surtout parce que ce fut une période où la pensée évolua sans répit et où la grandeur des hommes se lisait dans leur capacité à réagir pour éviter le chaos. Dans ce contexte d'entre-deux-guerres et de pré-indépendance nationale, Tagore sut réagir et rappeler chacun à ses responsabilités. Tout en poursuivant son oeuvre plurielle (littéraire et socio-éducative), il se rallia finalement à Gandhi. Sur le plan personnel, il se tourna tardivement vers la peinture et devint un artiste prolixe et décomplexé qui se fit découvrir en France. Comme l'intégralité de son oeuvre nous renvoie à l'enfance, ce collectif s'achève sur un clin d'oeil à la naissance et à la renaissance, la sienne et celle de l'Inde, pour inciter à la (re)lecture d'ouvrages dont l'universalité et la contemporanéité offrent des clés pour un meilleur entendement de l'époque actuelle.

05/2011

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Critique littéraire

La Comtesse de Ségur. Mots, silences et stéréotypes

Si les romans de la comtesse de Ségur sont réputés être aujourd'hui décalés, c'est davantage en raison de l'univers qu'ils décrivent et des valeurs auxquelles ils se réfèrent que pour une difficulté particulière à y décoder mots et expressions. Nous pouvons toutefois faire l'hypothèse que la langue de la comtesse n'échappe pas au sort de toute langue et que des glissements s'y sont opérés sans que nous y prenions garde. Nombre de mots utilisés naguère ne seraient pas compris comme ils l'étaient alors et les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd'hui ne seraient pas celles du code moral et social en vigueur sous le Second Empire. Nous rencontrons chez la fille de Rostopchine des pestards, des busons, des cafards, des capons, des grigous qui ne se gênent pas pour prendre un coup de fil en quatre ; quant aux dames et demoiselles, n'en doutez pas, ce ne sont pas toutes des petites filles modèles et nous croisons des pies-grièches, des pécores, des oisons bridés, des péronnelles qui font les renchéries. Passons tout de même à table, puisqu'il y a toujours fricot dans les bonnes maisons. Connaissez-vous le potage de gélinottes et becfigues ? Encore un peu de langue fumée fourrée à la pistache ? Talmouses, croquembouches ou croquignoles ? Sac à papier ! Ce n'est pas de la gargote ! Vous ne suivez pas ? Laissez-vous conduire... Pour instruire l'affaire, nous avons lu les oeuvres complètes de la comtesse muni du Dictionnaire de la langue française de Pierre Larousse, publié en 1856, confrontation improbable mais féconde entre l'aristocrate russe exilée et le fils d'un charron-forgeron de l'Yonne qui dégustait les mots en connaisseur. Tous les deux s'étaient promis d'instruire mais aussi d'éduquer en distrayant.

09/2011

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Cinéma

Les images de l'eau dans le cinéma français des années 20

Pendant un peu plus de dix ans, de la fin de la Première Guerre mondiale à l'arrivée du film sonore, le cinéma français s'est passionné pour le motif de l'eau, qu'il a saisi et mis en scène sous toutes formes, et dans tous ses états. Des trublions de l'avant-garde aux promoteurs d'un cinéma populaire, de la fiction au documentaire, du court au long métrage, des réalisateurs aux critiques, presque tous ceux qu'intéressait le dernier né des arts ont vu dans les formes infinies de l'eau, dans la diversité de ses manifestations, un puissant vecteur d'imaginaire, apte à susciter des représentations nouvelles, des drames inédits, des réflexions audacieuses sur le dispositif cinématographique lui-même. Cette vision d'un accord presque parfait entre le cinéma et l'élément aquatique, relayée jusqu'à nous par des commentateurs parfois peu soucieux d'en faire véritablement la critique, a transformé ce syntagme, " les images de l'eau dans le cinéma français des années 20 ", en un cliché que généralement on évite de convoquer ou, pire, que l'on reconduit tel quel sans autre forme de procès. L'ambition de ce livre, et l'hypothèse de laquelle il se soutient, est précisément de prendre ce cliché au pied de la lettre, en le mettant à l'épreuve des images - parfois célèbres, parfois complètement oubliées - qui le constituent. Cheminant entre les films et les discours qu'ils suscitent tout au long des années 20, on se proposera ainsi d'éclairer les raisons historiques de cet engouement pour les images de l'eau, d'inventorier les paysages qu'elles génèrent. Et de montrer surtout comment les cinéastes en ont incessamment mobilisé les ressources plastiques afin de démontrer, mais plus encore de penser, pour eux-mêmes, les puissances du cinéma comme art visuel.

02/2010

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Littérature française

Bakou, derniers jours

En 2003, de retour d'Afghanistan, j'avais dû m'arrêter à Bakou, Azerbaïdjan. Je logeai dans un hôtel portant le nom, Apchéron, de la péninsule sur laquelle est construite la ville. J'écrivais alors Suite à l'hôtel Crystal un livre composé d'une quarantaine d'histoires se déroulant dans des chambres d'hôtels à travers le monde. Le nom de l'Apchéron, si proche de celui du fleuve des morts de la mythologie grecque, me suggéra l'idée d'y mettre en scène mon propre suicide. La notice biographique sur la couverture du livre mentionnait mes lieux et dates de naissance et de mort : Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009. Depuis 2004, j'étais donc mort en 2009 à Bakou, dans la chambre 1123 de l'hôtel Apchéron. À mesure que se rapprochait cette fatidique année 2009, les recommandations se faisaient plus pressantes : surtout, si par hasard tu es invité à Bakou en 2009, n'y va pas ! Ces amicales mises en garde firent évidemment naître en moi l'idée qu'au contraire je devais m'y rendre pour honorer une sorte de rendez-vous, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne une chance raisonnable de se réaliser. Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j'étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s'agissait d'un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu'à un certain point mes imaginations et même mes regards.

02/2010

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Littérature française

Toute la mer va vers la ville

Dans ce récit, dont le titre est emprunté à un poème de Verhaeren, l'auteur nous livre son Comment peut-on être Breton ?. Mais ce n'est pas l'air de la nostalgie qu'il entonne : il y préfère un plaidoyer pour aujourd'hui, et pour l'ailleurs. Quand on aime, il faut partir et l'on n'emporte jamais ce qu'on quitte. Du moins, né provincial, est-on débarrassé de l'illusion d'occuper le centre du monde. Hervé Hamon nous conte son enfance à Saint-Brieuc, dans l'après-guerre, ses démêlés avec l'école, avec la religion, sa formation politique dans une ville qui fut la première à basculer vers la gauche, ses allers-retours, très tôt, entre la Bretagne et Paris. Et puis le journalisme, l'écriture, l'édition qui " forcément " se passaient dans la capitale, et " forcément " à Saint-Germain-des-Prés. Comment il devient, à l'époque, un Breton saisonnier, un " touriste " chez les siens, heureux et malheureux à la fois. Puis, la Bretagne, il la retrouve. Sur l'Abeille Flandre, un remorqueur de sauvetage. Il devient Brestois d'adoption avec enthousiasme, avec le même enthousiasme qu'il éprouve au contact des marins. Il aime Brest, son parfum d'anarcho-syndicalisme, puis revient vers son Trégor natal. Mais rien à faire : la grande ville lui manque aussi, Tokyo, New York, Dehli... Alors il s'installe dans l'entre-deux. Il comprend qu'il n'a pas des racines, mais des attaches - fortes -, qu'on garde, mais dont on est libre. C'est un livre de passion, de passion ouverte. La suite, en quelque sorte, de Besoin de mer et de L'Abeille d'Ouessant.

09/2009

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Histoire de France

Souvenirs Militaires du Général Berthezène

Les " Souvenirs militaire de la République et de l'Empire " du général Berthezène n'ont pas fait objet d'une réédition intégrale depuis leur parution en 1855. Cependant, quel parcours bien rempli que celui de Berthezène ! Engagé volontaire au début des guerres révolutionnaires, il accomplit son premier fait d'armes au siège de Toulon. Il fait campagne en Italie, jusqu'au jour de Pozzolo (25 décembre 1800) où il reçoit une blessure très grave qui le retient loin des champs de bataille. Mais Napoléon n'avait pas oublié ses services, et le 10 février 1807, Berthezène est nommé colonel du 10e léger, un des meilleurs régiments de l'armée française. Il fait la campagne de 1807, puis celle de 1809 en Autriche, est blessé à Wagram et devient général de brigade en 1811. Attaché à la Jeune Garde, il la suit en Russie et en Saxe. Fait général de division en août 1813, il est compris dans la capitulation de Dresde. En 1815, il servira de nouveau Napoléon, à Ligny et à Wavre, ce qui lui vaudra un exil. Dans ses souvenirs, Berthezène relate ses campagnes, n'hésitant pas à porter des jugements, toujours lucides, sur les personnages, à donner son avis sur les combinaisons stratégiques et tactiques. Notamment, dans son récit de la campagne de Russie, très détaillé, où Berthezène nous livre beaucoup de choses inédites, parfois en contradiction avec les versions "officielles". Un autre inédit : sa relation de l'expédition des Anglais contre Anvers en 1809, ainsi que celle de la campagne de 1815 en Belgique. Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir ce texte de grande qualité absolument introuvable, dont le style agréable et la richesse historique sauront emporter tous vos suffrages.

11/2005

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Sciences historiques

Archives et manuscrits précieux tournaisiens. Volume 2

La seconde livraison des Archives et Manuscrits précieux tournaisiens analyse tout d'abord le plus ancien manuscrit conservé à la cathédrale, daté de l'an mil, découvert en 2006, et qui contient le commentaire sur l'évangile de Matthieu composé en 398 par saint Jérôme (par Pierre-M. Bogaert). Le manuscrit dit " Psautier Hirn " en raison d'un ex libris de l'évêque de Tournai bibliophile François-Joseph Hirn (1802-1819), est un psautier de travail qui se distingue des psautiers traditionnels utilisés pour la liturgie par la présence d'une glose. Muni d'une nouvelle reliure au 15e siècle, ce superbe manuscrit d'origine probablement anglaise, enrichi de lettrines qui introduisent onze des 150 psaumes, pourrait avoir fait partie de la bibliothèque de l'officialité (par Nathalie Demaret). Le missel de Noyon dit " Missel d'Ourscamp ", du 17e siècle, a été utilisé au choeur de la cathédrale jusqu'à la fin du 19e siècle. Son réalisateur, Claude Ruffin, a réutilisé quatre magnifiques miniatures tardo-médiévales. Ce manuscrit possède une belle reliure renouvelée au 18e siècle et des estampes en taille-douce coloriées issues d'ateliers renommés, dont celui de Pierre Paul Rubens (par Max Schmitz). La section " Archives " analyse en profondeur tous les recueils d'épitaphes de la cathédrale dispersés en Occident et dont la plupart sont restés inédits : ceux-ci font état de plus de 600 personnes inhumées entre 1252 et 1829 dans la cathédrale, alors qu'on ne conserve plus actuellement que 205 dalles funéraires et 25 stèles gravées. L'auteur met en garde les chercheurs qui se contenteraient de puiser des renseignements biographiques dans des recueils d'épitaphes dont ils ne connaîtraient ni l'auteur, ni l'origine, ni le modèle recopié ou ... trafiqué ! (par Florian Mariage, historien et historien d'art, attaché aux Archives de l'Etat à Tournai).

01/2008

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Musique, danse

MICHEL BERGER. Quelques mots d'amour

De michel Berger, on garde l'image d'un adolescent fragile, timide et chaleureux. On l'imagine heureux, serein, contemplatif, un professeur Nimbus avec les doigts de Mozart. Tout cela est vrai. Tout cela est faux. Pour la première fois, un livre s'attache à raconter l'histoire personnelle de Michel Berger et l'importance qu'elle a eue sur son oeuvre. Car, par cetains côtés, le destin de l'homme est tragique. Abandonné par son père (l'académicien Jean Hamburger), quitté par son premier amour, frappé par la mort de son frère puis par celle de son ami Ballavoine, il disparaît il y a juste cinq ans, au coeur de l'été 1992, en pleine jeunesse, en pleine gloire. Célèbre à seize ans, star dix ans plus tard, Michel Berger reste le découvreur de Véronique Sanson, le compositeur des plus belles chansons de France Gall, son épouse. Il demeure l'homme de tubes séduisants, comme ce Message personnel adressé à Françoise Hardy, ou somptu- eux, comme Quelques chose de Tennessee qui a renouvelé la carrière de Johnny Hallyday. Sait-on aussi qu'il fut compositeur de musiques de film ? De thèmes pour slogans publicitaires ? (Orangina, c'est lui ! ) Michel Berger était tout cela à la fois : auteur-compositeur-interprète. Mais aussi pygmalion, metteur en scène, homme d'affaires, patron d'éditions musicales et, bien sûr, co-auteur, avec Luc Plamondon, de l'opéra rock du siècle : l'immortel Starmania. Jean-François Brieu, est maître de conférences à l'IUT de journalisme de Bordeaux. Il est aussi l'auteur de nombreux livrets ayant accompagné les intégrales CD de férré, Souchon, Sardou, Berger. Eric Didi, diplômé d'HEC, est producteur indépendant, concepteur et réalisateur d'intégrales CD (Vartan, Montand, Berger et Souchon). Ils ont déjà cosignéJohnny en concert, 35 ans de passion, aux éditions Vade Retro.

06/1997

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Romans historiques

La fille de Maître Jacques Tome 2 : Le Piqueur maudit

Saumur 1771. Gavots et devoirants, compagnons menuisiers appartenant à deux sociétés rivales, se sont affrontés dans l'espoir de devenir maîtres de la ville. Mais en lieu et place de la grande bataille qui devait régler leur sort, une succession de crimes atroces ont été perpétrés, jetant le discrédit sur tout les compagnons, et brisant la jeune vie de Pierre Le Languedoc, le menuisier soupçonné à tort d'être l'auteur des assassinats. Fraîchement arrivé dans la paroisse de Nantilly, ignorant ces terribles événements, le père Ambroise y découvre la chaire que Pierre s'intéresse d'un peu trop près au secret des deux étranges aristocrates qui l'ont recueilli. Très vite, il découvre que le baron de la Giberdière n'a pour tout héritier qu'un fils valétudinaire, Adhémar, sauvé de la mort, quinze ans plus tôt, par le marquis de Belmar. Mais à quel prix ! celui-ci a convaincu le baron d'engendrer un bâtard sur lequel, par une opération diabolique, il détourne les maladies du petit héritier. Et cela marche... Pierre comprend que le fils sacrifié est son ami André. Comment le trouver pour le mettre en garde contre les véritables intentions du baron ? Car Adhémar est à nouveau souffrant, et l'on aurait bien besoin de transférer à nouveau sa maladie sur André. Les recherches de pierre sont d'autant plus difficiles qu'il doit être prudent : beaucoup de devoirants ont disparu, ces derniers temps, dans la région de Saumur. Et tout étaient présents lors de l'attaque de la Cayene. L'enquête révèle à Pierre le fil mystérieux qui relie tous ces événements... et qui le ramène à Marie-Noëlle. Amour, triomphe de la chaire enfin achevée, fortune... tout semblerait sourire aux deux jeunes gens, si l'ombre inquiétante de Belmar ne menaçait encore leur bonheur.

06/2005

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Littérature étrangère

Un monde à découvert

Le monde de Fritz Brubaker a tout pour faire envie : une femme ravissante, brillante avocate d'affaires ; deux enfants adorés à défaut d'être adorables ; une grande maison dans une banlieue huppée de Boston ; une résidence secondaire sur l'île de Nantucket, et un bon job chez Playtime, le géant du jouet, qui lui laisse suffisamment de temps et de disponibilité d'esprit pour s'adonner à ses passions : skier, faire de la voile, et rêvasser. Car Fritz est d'un naturel sceptique, peu ambitieux et doté d'un humour décalé. Il est, à bien des égards, un étranger dans ce rêve américain. Aussi garde-t-il son calme lorsque Playtime est pris dans une tempête boursière : un initié, très au fait de certaines pratiques comptables peu orthodoxes du groupe, a déclenché sans le vouloir une cascade de ventes à découvert sur le titre. Les hyènes et les vautours du monde des affaires tournent autour de Playtime, attirés par la perspective d'un juteux dépôt de bilan. Le FBI, lui, enquête et remonte la piste jusqu'à... Fritz Brubaker. Lequel oppose à tous son imperturbable sourire et s'accuse de tous les maux. En particulier celui de s'être laissé couler dans ce moule absurde où une famille n'est plus unie par les moments qu'elle passe ensemble ou les valeurs qu'elle partage, mais par l'obsession de la réussite et le besoin d'en étaler les signes extérieurs. Est-il coupable ? Ou est-ce le système qui est criminel ? Car pendant que certains perdent leur emploi, avocats, liquidateurs et spéculateurs de tout poil se repaissent du cadavre de Playtime... Féroce et hilarante comédie de mœurs sur une Amérique malade de son matérialisme, Un monde à découvert raconte la faillite d'une famille, d'une grande entreprise, et d'un système de valeurs.

06/2005

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Religion

La Maison muhammadienne. Aperçus de la dévotion au Prophète en mystique musulmane

L'amour et la vénération du Prophète sont au centre de la vie spirituelle des musulmans, dans les dévotions populaires comme dans les enseignements mystiques. Fondée sur les sources scripturaires, développée dans des milliers de poèmes et dans un immense corpus de traités savants, cette piété intense, souvent dénoncée par des oulémas qui choisissent d'y voir une atteinte au pur monothéisme, est attestée par les innombrables observations recueillies par les ethnologues, les sociologues, les voyageurs ou les journalistes. Ces images, un regard superficiel peut n'y voir que les manifestations d'un folklore exubérant. Or, ce qu'elles montrent n'est pas une forme naïve de religion populaire. L'ouvrage de Claude Addas met en évidence le lien qui unit ces pratiques à la plus haute mystique. La foi simple des croyants perçoit spontanément ce lien, même si elle ne trouve pas les mots pour le dire dans le langage des doctes. La prophétologie qui fonde cette brûlante dévotion est décelable dès le début de l'islam. Mais ce n'est que peu à peu qu'elle trouve à se formuler dans une expression théologiquement rigoureuse. Le rôle des écrits d'Ibn Arabî, "le plus grand des maîtres spirituels", dans cette élaboration doctrinale toujours associée à l'expérience personnelle des soufis est à cet égard décisif. La minutieuse analyse des textes fondamentaux à laquelle se livre Claude Addas se conclut par une réflexion sur la notion de famille prophétique. Le trésor mystique dont le Prophète est la source et l'interprète exemplaire a de multiples héritiers qui en assurent la garde et en perpétuent la fécondité : au-delà de la filiation charnelle, c'est la vaste tribu des saints que rassemble d'âge en âge la rayonnante "Maison muhammadienne".

03/2015

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Littérature française

Là-haut. Un roi au-dessus des nuages

Henri Lanvern tournait un film en Thaïlande... Un soir, c'était en juin 1978, il réunit son équipe et annonce qu'il part le lendemain vers le Laos chercher un vieil ami. Depuis, on ne l'a plus jamais revu. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-il disparu ? Qu'est-il devenu ? Une femme se livre à une véritable enquête policière, psychologique, historique. Pendant près de trente ans, Henri Lanvern a été mêlé à tous les drames du Vietnam, de la chute de Dien Bien Phu à la prise de possession du pays par les communistes. Témoin, acteur d'une des plus grandes tragédies modernes, il se découvre à travers les témoignages de ceux qui l'ont connu : le producteur de son dernier film ; un colonel du S.D.E.C.E ; un monteur vietnamien frère du général Ky, l'ami qu'il est parti secourir au Laos ; un journaliste dont l'Extrême-Orient est la drogue ; le recteur du village breton dont il est originaire... Henri Lanvern se dévoile ainsi peu à peu : fidèle aux liens tissés dans le combat, comme aux valeurs spirituelles de sa jeunesse bretonne, il aime les aventures ou plutôt l'Aventure, celle où il affronte la vie, la mort, l'amour. Toujours à la recherche de lui-même, il assume pourtant son destin jusqu'au bout, en gardant au cœur la nostalgie des montagnes du pays méo. Et jusqu'au bout il garde son mystère. Après tout, a-t-il disparu à jamais ? Pierre Schoendoerffer a écrit cette fois-ci son roman le plus ambitieux et le plus passionnant, où le récit d'aventures devient histoire de ce temps, et incite chacun de nous à s'accomplir dans le dépassement.

04/2004

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Pléiades

Ivanhoé ; Quentin Durward ; Le Talisman

Adolescent, Walter Scott se réfugiait dans la campagne écossaise pour raconter à un ami d'interminables histoires de chevaliers errants, de batailles, d'enchantements. Il attendra toutefois d'avoir la cinquantaine pour écrire des romans d'aventures médiévales. Ivanhoé (1819), le premier du genre, demeure sans conteste l'étendard de son oeuvre romanesque aux yeux des Français. Rien de plus familier que la figure de ce héros à jamais fidèle à son souverain menacé, Richard Cour de Lion. Et chacun garde en mémoire la scène du tournoi d'Ashby, avec son cortège de chevaliers masqués, ou l'apparition de Robin des Bois venu prêter main forte à Richard, qui entend bien reprendre son trône à son frère, Jean sans Terre. Retour en arrière avec Le Talisman (1825), qui relate l'épisode des Croisades précédant le retour en Angleterre du roi Richard. Jusqu'à la révélation finale, nul n'est véritablement celui qu'il dit ou paraît être : les héros changent d'identité aussi vite que de déguisement. Déjà Quentin Durward (1823) évoquait deux animaux politiques antagonistes, Louis XI et Charles le Téméraire. A leur époque, le XVe siècle, les valeurs de la chevalerie n'ont plus cours, l'honneur est une vertu oubliée, le monde dépeint par Scott bascule dans la barbarie. Quentin, le jeune archer écossais, l'apprendra à ses dépens ; il devra composer avec quantité de complots, de trahisons, d'alliances maléfiques et mortifères. Ces trois oeuvres, ici publiées dans des traductions nouvelles, sont autant d'illustrations d'un mythe, la chevalerie, envisagée de sa gloire à son déclin, du XIIe au XVe siècle. Le volume propose, en appendice, de larges extraits d'un article, commande de l'Encyclopaedia Britannica, dans lequel Scott analyse en philosophe la grandeur et la décadence de cette institution.

02/2007

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Développement durable-Ecologie

Demain, seuls au monde ? L'homme sans la biodiversité

A l'heure où l'homme, émerveillé, prend conscience de la diversité quasi infinie du vivant, il s'aperçoit également, peut-être trop tard, qu'il en est l'ennemi mortel et que, paradoxalement, il ne pourra survivre sans elle. La sixième extinction de masse est en cours, mais, cette fois-ci, le principal responsable de cette hécatombe se nomme Homo sapiens. Devenus sédentaires au néolithique, nous avons commencé à modeler la nature suivant nos besoins. En a découlé une prolifération d'espèces nouvelles nées de l'élevage et des pratiques agricoles, et en même temps une destruction de plus en plus intense de l'habitat naturel des espèces sauvages. Tout s'accéléra aux XIXe et XXe siècles, lorsque surgirent la révolution industrielle, la colonisation, la poussée démographique et pour finir la mondialisation, avec leur maux désormais bien connus : surpopulation, pollution, déforestation, réchauffement climatique, au profit d'une économie devenue l'unique chef d'orchestre de notre existence. Mais la mort de la nature, c'est la mort de l'Homme : sans les abeilles, qui pollinisera nos fleurs, prémisse indispensable à la production des céréales, fruits et légumes ? Sans les poissons et les crustacés, où des millions d'hommes trouveront-ils les protéines animales nécessaires à leur survie ? Sans les micro-organismes, qui recyclera nos déchets organiques ? Sans les plantes tropicales et le savoir botanique des peuples forestiers, où trouverons-nous les médicaments pour soigner nos maladies ? Emmanuelle Grundmann, dans cet essai passionnant et passionné, didactique et poétique à la fois, plaide la cause de la biodiversité et nous met en garde: au rythme où nous la détruisons, en 2100 nous serons seuls au monde. Dès lors, c'est notre propre extinction qui sera programmée. Une vieille utopie se muera en cauchemar, sauf si, comprenant enfin la véritable valeur de la biodiversité, nous parvenons à inverser le cours des choses...

03/2010

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Histoire internationale

L'Europe en danger

1992 devait être l'année du grand marché sans frontières et Maastricht nous conduire " irréversiblement " à l'Union européenne. L'Histoire en a décidé autrement, et les difficultés de la ratification du traité ont, depuis lors, confirmé la vulnérabilité intrinsèque de la construction européenne, dont l'intuition est au coeur de ce livre. L'incertitude d'un grand nombre d'Européens sur le sens et les finalités de la Communauté dans l'ère post-communiste, une hostilité nouvelle au Marché unique et à l'Europe du droit, le procès généralisé de son " déficit démocratique ", le réveil des nationalismes, les pressions suscitées par la volonté d'adhésion d'un nombre croissant d'Etats : autant de périls qui, si l'on n'y prend garde, auront tôt fait de miner les efforts de consolidation de la Communauté, dont dépend sa capacité à faire face aux bouleversements géopolitiques en cours. Chacun de ces périls se nourrit pour une part de faux problèmes, qu'il faut désamorcer, et, pour l'autre, de vraies questions qu'il ne faut pas craindre d'aborder de front. Car rien ne serait plus dangereux pour l'avenir du projet européen que de laisser le monopole de la critique à ses ennemis de toujours. Chronique d'une crise annoncée, ouvrage de référence dans le débat sur Maastricht, L'Europe en danger éclaire du même coup les enjeux clés de la construction d'une union politique européenne dans les prochaines années. Normalien, agrégé de lettres et diplômé de Harvard, Laurent Cohen-Tanugi (1957) poursuit une double carrière d'avocat et d'écrivain. Membre d'un cabinet renommé de juristes internationaux et conseiller de nombreuses institutions publiques et privées, il s'est fait connaître par deux essais de réflexion politique, Le droit sans l'Etat (1985) et La Métamorphose de la démocratie (1989).

04/1992

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Critique littéraire

Donne-moi la main

Arlette MONNET vit avec les enfants tout au long de l'année scolaire. L'accident dramatique survenu à une élève et à sa famille a déclenché le besoin d'écrire l'histoire de Jérémy, d'exprimer avec des mots le bouleversement ressenti, de transcrire la dure réalité, l'espoir, l'évolution, la reconstruction d'un enfant dans le désarroi. Par petites touches successives, avec sensibilité et amour, Arlette Monnet dépeint le nouvel univers du petit orphelin, son évolution psychologique, sa prise de conscience de cette situation difficile et son adaptation progressive à sa nouvelle vie. Ce livre, elle l'a voulu pour ces parents cruellement éprouvés, ces enfants blessés par la vie, pour tous ces parents et éducateurs qui entourent ces enfants d'affection et de tendresse pour réveiller en eux la vie endormie. "Donne-moi la main" est un encouragement pour les adultes, un réconfort à leur persévérance, un hymne d'espoir. -Où est maman ? -Où est papa ? -Pourquoi je suis ici ? -Où est ma maison ? Jérémy est désemparé. Il ne comprend pas ce qu'il fait ici dans cette grande maison qui n'est pas la sienne. Patiemment, tendrement, Elisabeth va l'aider à construire sa nouvelle vie sans ses parents chéris, dans un environnement qu'il ne connaît pas mais qui désormais est le sien. Et puis il y a Marion qui devient son amie, et leur secret, et les autres enfants du centre... Et la lettre à Tatie Marie-Rose pour qu'elle lui envoie son cartable, sa trousse et ses crayons, qu'elle garde bien sa maison et prenne soin de Pompon. Et il y a Michel le jardinier, le colis avec la photo de ses parents, la sortie au magasin, l'excursion, la nouvelle école, l'anniversaire, Noël, la visite à sa maison... Tout ce qui fait sa nouvelle vie.

11/2002

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Musique, danse

La musique du XXe siècle en Russie et dans les anciennes Républiques soviétiques

Plus que partout ailleurs, la musique en Russie au XXe siècle fut intimement liée aux événements politiques. C'est sa tragique épopée à travers la nuit soviétique, avec ses espoirs déçus, ses humiliations, ses souffrances, ses compromissions, sa dissidence, sa clandestinité, sa liberté enfin retrouvée que nous dévoile ce livre foisonnant. Tout avait commencé au début du siècle par l'âge d'or d'une double avant-garde : celle de Saint-Pétersbourg avec ses poètes, ses peintres, ses musiciens, ses amateurs d'art et celle apportée à Paris par Diaghilev, Stravinski et Prokofiev. Aux illusions d'une fraternisation possible entre ceux qui avaient bouleversé l'art et ceux qui voulaient bouleverser la vie, va bien vite succéder l'ère du réalisme-socialiste : l'art est alors sommé de se mettre au service de l'idéologie du régime, d'exalter les valeurs du travail, de l'obéissance et de l'optimisme au moment où s'installe la nuit des dénonciations et des bannissements. L'interlude héroïque de la guerre n'apporte pas la liberté comme récompense de la victoire : les plus grands musiciens, Chostakovitch en tête, sont condamnés pour "formalisme". Dorénavant la musique a son grand inquisiteur : Tikhon Khrennikov, dont le règne durera quarante-quatre ans. Malgré cet enfermement, une nouvelle génération de compositeurs (Schnittke, Goubaidoulina, Denisov, Pärt...) parvient à capter les échos de la modernité occidentale. A côté de la musique officielle naît ainsi dans une semi-clandestinité une musique des "catacombes" retrouvant, par-delà tant d'années d'athéisme militant, une dimension spirituelle et une densité intérieure tout à fait surprenantes, avant d'acquérir un rayonnement international au fur et à mesure que le régime va se libéraliser. Ouvrage de référence tout autant que document, ce livre présente en complément l'itinéraire artistique d'une cinquantaine de compositeurs parmi les plus significatifs.

04/1994

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Policiers

Below zéro

« Une fois de plus, C. J. Box nous donne tout ce qu’il faut de suspense… dans un décor absolument somptueux. » Kirkus Review Dis à Sherry qu’April a appelé. Tel est le message que reçoit un jour Sheridan, la fille aînée du garde-chasse Joe Pickett. Stupéfaite, elle en fait part à son père qui n’y croit pas une seule seconde : il est impossible que la petite April, recueillie par les Pickett, ait survécu au massacre déclenché par les autorités fédérales six ans plus tôt contre les Survivalistes alors retranchés dans leur camp. Impuissant, il a assisté à la tuerie et le dit et le répète à sa fille. Seulement Sheridan l’écoute d’autant moins qu’elle continue de recevoir des messages de l’inconnue… Dans ces messages, certains détails semblent bel et bien confirmer que celle qui les envoie n’est autre qu’April. Au même moment, accompagné d’une jeune fille, un ancien gangster de Chicago atteint d’un cancer en phase terminale traverse le pays derrière son volant. Certain de mourir dans peu de temps, il essaie de se réconcilier avec son fils, éco-terroriste. Qui lui n’a aucune envie de se réconcilier avec son père et entend bien l’obliger à se repentir de tous les crimes commis contre l’environnement. À cet effet, il exige de lui une empreinte carbone au-dessous de zéro… autrement dit : faire comme s’il n’avait jamais existé. C’est alors que les messages de l’inconnue se faisant plus pressants et convaincants, Joe Pickett découvre qu’ils proviennent d’une région où des crimes de plus en plus violents sont en train de se produire.

01/2012

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Religion

La vérité vous rendra libres. Hommage au Cardinal Georges Cottier, o.p. Théologien de la Maison Pontificale

" Je vous adresse mes plus vives félicitations à l'occasion de l'hommage qui vous est rendu et je m'y associe avec une particulière reconnaissance pour le travail que vous accomplissez avec dévouement depuis de longues années au service du Saint-Siège. Rendant grâce au Seigneur pour la mission particulièrement délicate que vous réalisez, je tiens à vous redire combien j'apprécie votre collaboration, marquée notamment par votre sens de l'Eglise et par votre souci d'approfondir inlassablement les mystères de la foi, selon les enseignements de saint Thomas d'Aquin et en prêtant une grande attention aux situations contemporaines ". Jean-Paul II. " Un trait original de ce livre d'hommage au cardinal G.-M. Cottier est qu'il rassemble des écrits qui ne portent pas seulement la lumière de la raison mais tout autant la chaleur du cœur. Ces noms, au renom souvent prestigieux, ont en effet répondu d'abord à l'appel d'une sorte de conspiration de l'amitié : on les sent heureux de se donner la main dans une grande chaîne d'affinités de l'esprit. " L'art - ou le devoir ingrat - du Père Cottier est de s'effacer le plus possible derrière la pensée des autres qu'il a souvent aidé à se préciser ou à s'habiller. Sa tâche de théologien de la Maison pontificale ne laisse pas deviner l'ampleur et la gravité des questions abordées au jour le jour. Prêtre disponible pour toutes les rencontres, attentif aux silences ou aux cris des malheureux et des pauvres, théologien en coulisse mais non en chambre, le Père Cottier garde la vigueur et la verdeur d'un regard circulaire qui embrasse les moindres recoins d'un monde en détresse ". Cardinal Roger Etchegaray.

09/2004

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Religion

Saint Marc. Points de méditation pour une communauté

Les points de méditation sur l'évangile de Marc- excepté la deuxième partie de la Passion (Mc 15, 19-47) - ont été donnés par Adrienne von Speyr entre le 11 octobre 1945 et le 7 mars 1948 dans le cercle de la Communauté Saint jean qu'elle avait fondée avec le père H. U. von Balthasar. L'Auteur s'adresse à des jeunes qui se sont décidés pour l'état des conseils évangéliques dans une profession séculière, pour un institut séculier naissant. Cela n'empêche que ce commentaire contemplatif puisse être d'un grand profit pour tous ceux qui s'efforcent de méditer l'Ecriture Sainte. Comme toujours, Adrienne von Speyr parle ici en puisant dans l'abondance de sa propre contemplation qui garde constamment devant les yeux l'unité harmonieuse de la vérité dogmatique chrétienne ; elle transmet ce qui lui a été offert, sans apparat critique exégétique ni autre ambition savante. Puisqu'elle s'adresse à des novices, le fil de ses pensées est simple et pratique. Les points de méditation ne servent pas d'abord à la lecture spirituelle mais introduisent à la méditation personnelle. Ils ne veulent rien de plus qu'indiquer un chemin, car c'est l'Esprit divin qui dirige librement la prière contemplative. On trouvera, en parcourant ce livre en entier, une sorte de synthèse de la spiritualité d'Adrienne von Speyr. Ce livre sera également très utile aux prédicateurs, catéchistes, animateurs liturgiques, communautés et instituts qui ont compris avec Benoît XVI que " le moment est venu de réaffirmer l'importance de la prière face à l'activisme et au sécularisme dominant de nombreux chrétiens engagés dans le travail caritatif " (Dieu est amour, n° 37).

06/2006