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Jude Stéfan

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Histoire internationale

Une révolution inachevée. Sécession, guerre civile, esclavage et émancipation aux Etats-Unis

Et si la révolution inachevée américaine avait changé la face du monde ? La guerre de Sécession américaine, que les Américains eux-mêmes préfèrent appeler la "guerre civile", reste un moment fondateur de l'Histoire des Etats-Unis. Dans les oppositions politiques d'aujourd'hui les références à ce conflit ne sont jamais absentes tant celui-ci a structuré l'imaginaire collectif américain et son champ politique. Quand la guerre éclate. nombre des amis de Marx émigrés aux Etats-Unis après l'échec des révolutions de 1848 s'engagent dans les armées de l'Union pour mettre fin à l'esclavage. Nombre d'entre eux seront colonels. généraux. conseillers, élus républicains, agitateurs ouvriers... De Londres, dans les colonnes du New York Daily Herald, Kart Marx écrit. commente, juge. soutient Abraham Lincoln. le critique pour ses atermoiements. appuie la libération des esclaves par les armées de l'Union et la confiscation des biens des planteurs, décortique les liens entre l'esclavage et le développement capitaliste... Le président des Etats-Unis et l'agitateur communiste comprennent que derrière la question de l'esclavage et son abolition, se joue la possibilité d'un nouvel ordre social. C'est bien ce basculement possible qui va déclencher les luttes acharnées dont les Etats-Unis de la fin du 19e siècle seront le théâtre. Dans sa préface. qui constitue à elle seule un ouvrage dans l'ouvrage. Robin Blackburn nous offre une mise en perspective des textes présentés et un rappel utile du contexte historique et du déroulement du conflit. Elle nous emmène à la poursuite d'une histoire sociale et politique des Etats-Unis souvent ignorée du lecteur francophone et nous entraîne sur les traces des pionniers d'une autre Amérique, des expéditions anti-esclavagistes de John Brown jusqu'à la répression d'une société en pleine ébullition qui naît des cendres du conflit.

04/2012

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Faits de société

Ma vie chez les milliardaires russes [EDITION EN GROS CARACTERES

"Sous un soleil de plomb, j'entrevois l'embarcation. La concurrence est rude. Long d'une petite soixantaine de mètres, avec sa coque noire et ses étages blancs, le pied-à-terre flottant des Sokolov n'occupe que la deuxième ou troisième place en termes de grandeur dans le palmarès des yachts privés amarrés au port. Mais l'honneur est sauf : privilégié, mon patron bénéficie d'un anneau facturé à 2 000 euros cash par jour au lieu des 1 000 indiqués sur la grille des tarifs". Le luxe ? Un plaisir. Une routine. Peut-être même une obligation quand on devient milliardaire en Russie. Engloutir du caviar au petit-déjeuner, prendre une leçon de golf en pleine mer, multiplier les allers-retours en jet privé et les titres de propriété sur chaque continent du monde, c'est le minimum syndical. Marie Freyssac a vécu comme préceptrice française à Moscou. Saynète après saynète, elle nous ouvre les portes d'un monde opaque, qui révolte autant qu'il fascine, celui des oligarques fiers de leur réussite, qui exhibent volontiers leurs liasses de billets et paient tout au prix fort, jamais rassasiés après avoir été élevés au biberon du communisme. Et quand elle quitte les alentours de la Roubliovka, c'est pour retrouver la rue, les babouchkas vendeuses à la sauvette, les Caucasiens pas toujours en odeur de sainteté, la vodka moins festive qu'arme de destruction massive, en bref, le quotidien parfois âpre des Moscovites, que la jeune nounou croque avec la juste combinaison d'impertinence et de drôlerie. Marie Freyssac a 30 ans. Journaliste devenue professeur de français en Russie, elle n'envisage pas de "faire gouvernante" à Moscou toute sa vie.

05/2013

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Policiers

Un hiver de glace

Jessup Dolly s'est éloigné au volant de sa Capri bleue sur la route creusée d'ornières en abandonnant à leur sort ses trois enfants et une épouse qui n'a plus toute sa tête. II a promis de revenir avec un sac bourré de billets. Or Jessup n'est jamais revenu. Dans la maison isolée, les placards sont vides et il fait froid. Ree, l'aînée âgée de seize ans, veille comme elle le peut sur le reste de la famille. Elle ne tarde pas à apprendre que son père a bénéficié d'une mise en liberté conditionnelle moyennant une hypothèque sur sa maison et ses terres. S'il ne se présente pas au tribunal le jour du jugement, les Dolly seront sans toit, au cœur de l'hiver. Alors, telle une héroïne de Dickens, Ree prend la route et affronte la neige, la nuit, le froid, et surtout l'hostilité des autres membres du clan Dolly qui n'aiment pas les questions. En quête de son père, ou de son cadavre. Peut-être est-ce effectivement un cadavre qu'elle cherche, car Jessup était " le meilleur fabricant de blanche " du coin et sa disparition doit être liée à ce douteux trafic. Huitième roman de Daniel Woodrell, Un hiver de glace est le récit de l'odyssée poignante d'une mère Courage de seize ans à travers les paysages désolés des Ozarks. La beauté âpre du style de Daniel Woodrell illumine les brefs moments où le contact physique, la solidarité, la fraternité viennent humaniser un monde fruste et dur dans lequel chacun lutte pour sa survie. On ne peut qu'être bouleversé à la lecture de ce livre signé par un grand écrivain que James Ellroy juge " totalement brillant ".

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Littérature française

Pour ce qu'il me plaist. Jeanne de Belleville, la première femme pirate

Qui était Jeanne de Belleville, la première femme pirate ? Fille d'un riche seigneur, elle épouse le baron breton Olivier de Clisson. Condamné pour une supposée haute-trahison sur ordre du roi Philippe VI, il est décapité en 1343 ; sa tête est empalée à l'entrée du château des ducs de Bretagne, tandis que son corps est exposé au gibet de Montfaucon. Les biens de Jeanne de Belleville sont confisqués. Indignée par cette injustice, Jeanne prend la mer. Elle la prend positivement. Elle arme des navires qu'elle jette sur les fleuves de France et sur la côte atlantique pour nuire aux intérêts français. La première femme pirate a pris le large. Quelques mois lui suffisent pour faire régner la terreur. Quelques mois pour devenir "la lionne sanglante" - le plus frappant des surnoms que son courage lui ait valu. Dévastant et pillant les navires qui croisent sa route, Jeanne de Belleville devient une légende. Pourchassée sans relâche par la flotte de Philippe VI, son ennemi juré, elle finit par se rendre en Angleterre. Le roi Edouard III l'accueille comme un membre de sa famille. Jeanne se remarie avec un lieutenant anglais et veut partir à la reconquête de ses terres, pour que flotte encore sur la Bretagne le blason des Clisson. Dernière étape de l'odyssée d'une femme devenue pirate. Revenue en France, elle meurt de vieillesse, à l'âge de 59 ans. Laure Buisson est allée à la recherche de sources inédites en France et en Angleterre sur ce personnage fascinant. A son impeccable travail d'historienne, elle greffe son art de romancière qui nous permet de sentir au plus près ce qu'était la vie d'une femme au Moyen-Age - la vie de cette femme, Jeanne de Belleville : intrépide, intransigeante, passionnée, et auprès de qui bien des féministes modernes pourraient prendre des leçons.

04/2017

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Droit

Le droit de l'exécution des peines. Espoirs ou désillusions ?

La phase de l'exécution de la peine est devenue aussi importante que celle de son prononcé. La peine n'a d'utilité que par une exécution effective et constructive. La réinsertion du condamné et la protection de la société en dépendent. L'inflation législative des dernières années en la matière illustre l'intérêt grandissant du législateur pour le droit de l'exécution des peines, mais aussi sa difficulté à résoudre les problèmes essentiels liés à la lutte contre la récidive et la surpopulation carcérale. La prison n'est plus l'unique référence. Les aménagements de peine sont de plus en plus valorisés. Cependant, le système actuel révèle des incohérences et des dysfonctionnements. La pénurie des moyens octroyés ne permet pas d'assurer un suivi satisfaisant des condamnés en milieu ouvert. Le présent ouvrage, issu d'une journée d'étude qui s'est tenue à la faculté de droit et de science politique de Nice, propose une analyse du droit actuel de l'exécution des peines. Les plus grands spécialistes universitaires en la matière, ainsi que des acteurs des procédures d'exécution, apportent une réflexion pertinente sur les problèmes substantiels liés à la difficile mise en oeuvre de ce droit. La promotion des aménagements de peine, comme le bracelet électronique ou la libération conditionnelle, est-elle une solution appropriée ? Est-il opportun de faire sortir les condamnés avant l'heure, sachant qu'ils ne seront pas suffisamment suivis ? Faut-il réformer la probation ? Le juge d'application des peines, ainsi que le ministère public, sont-ils en mesure de prendre les "bonnes décisions" ? Autant de questions permettant de s'interroger sur la valeur de notre droit de l'exécution des peines : espoirs ou désillusions ?

07/2014

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12 ans et +

Garçon manqué

" Oh, la jolie petite fille ! " Je suis pas mal sûr que c'est ce qu'on a dit quand je suis né. On a regardé entre mes jambes et le sort en était jeté. Après, ça n'a plus arrêté. " Regarde ses beaux cheveux longs, comme ceux d'un ange ", disait toujours mon grand-père. Et mon frère refusait que je reste dans sa chambre quand il était avec ses amis : " Tu ne peux pas jouer avec nous, je ne veux pas d'une petite soeur dans les pattes. " Puis j'entendais ma mère me complimenter : " Eloïse, regarde-toi, ma belle, tu as l'air d'une princesse dans cette robe. " Eloïse. Je savais que c'était mon nom. Mais qui étaient la soeur, la belle, la poupée dont ils parlaient? Je ne me reconnaissais pas dans ces mots, je me sentais différent et je ne comprenais pas pourquoi. Quelque chose en moi avait mal. Les miroirs et le temps ont répondu à mes questions. J'ai vu un corps de fille. Et pourtant... Malgré mon corps féminin, je sais que ce n'est pas moi. Moi, je suis un garçon. Un gars, un homme, un ti-cul, un dude... Ou vous pouvez tout simplement m'appeler Eloi. Parfois, la nature fait une erreur, et un enfant naît dans le mauvais corps. Il se livre alors à un horrible combat intérieur, acceptant difficilement son physique comme étant le sien. Lorsque cette personne prend conscience de sa différence, lorsqu'elle décide que le changement de sexe est sa seule option, un immense processus s'enclenche. L'auteur, lui-même en transition, utilise son expérience pour raconter tous les obstacles inhérents à la transsexualité.

02/2015

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BD tout public

Pathetik N° 1 : Smilin'Joe & Captain Bulb choient dans l'espace intericonique !

Ils sont de retour ! Le duo infernal James et la Tête X, déjà responsables d'un odieux Les mauvaises humeurs de James et la Tête X qui brocardait en son temps -et c'était il y a peu- avec une nonchalance de dandy toutes les saintes institutions de la bande dessinée, les voilà qui nous reviennent donc, le regard torve et la glotte chatouilleuse, avec une forme de marathonien s'apprêtant à gravir le Baxter building pour le plus grand désespoir de la profession. En effet, mettant en scène les aventures d'un candide candidat à la profession d'auteur de bande dessinée, dûment accompagné de son fidèle guide spirituel et moral, les deux tristes sires en remettent une couche, et des plus vitriolées, sur les aléas de l'ascension aux sommets du neuvième art. Smilin' Joe, l'heureux prétendant et Captain Bulb, le scrupuleux témoin, vivront ainsi les étapes successives d'une comédie très réelle, peuplée de séances de dédicaces, d'interviews, de nouveaux médias et de produits dérivés, oscillant sans cesse entre le statut de rat de laboratoire et celui de pigeon, ce qui finalement n'est pas dépaysant pour de la bande dessinée animalière (ou presque). En partie pré-publié dans la revue Jade, les aventures de Smilin' Joe et Captain Bulb réutilisent opportunément les ingrédients ayant fait le succès des Mauvaises Humeurs : la forme et le contenu d'un bon vieux comics, de la page de jeux au courrier des lecteurs en passant par la trading-card. Tout n'est que faux et apparences, ricanements de hauts de pages et couvertures flashies car qui aime bien châtie dans les détails et les détails, justement, sont dans les petites lignes en bas des contrats de ce vibrant hommage aux trésors cachés de la bande dessinée. Comment y résister ?

04/2010

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Sciences de la terre et de la

Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs

Du fait de sa proximité à l'échelle du Système solaire, Mars soulève d'invraisemblables projets de colonisation qui, à grand renfort de très jolis films d'animation, donnent l'impression d'être réalisables à court terme. De nombreuses superproductions de science-fiction ont peu à peu habitué le grand public à considérer que vivre loin de la Terre ou en apesanteur est très facile, alors que ce n'est que du cinéma dopé aux effets spéciaux. La réalité est beaucoup plus rude, très loin des rêves de quelques milliardaires excentriques complètement déconnectés de la réalité. Une analyse critique et sérieuse des immenses écueils qui se dressent entre nous et notre plus proche voisine démontre clairement que sortis de la double protection terrestre (atmosphère et magnétosphère), nous sommes terriblement vulnérables dans un cosmos hostile et glacial. Imaginer de faire amarsir une fusée contenant des êtres humains confinés dans quelques mètres cubes pendant six mois et épuisés par un si long voyage hors gravitation terrestre relève de l'inconscience la plus totale. Sur Mars, les conditions extrêmes et le manque de ressources vitales rendraient la survie d'improbables martionautes bien plus difficile que dans les lieux les plus inhospitaliers de notre planète : une minime erreur humaine, la moindre défaillance matérielle ou la plus légère déchirure d'une combinaison spatiale seraient fatales. Il n'y a pas de planète B. Nous sommes les habitants naturels de la Terre et destinés à y vivre pour toujours, obligés d'en prendre le plus grand soin. Les rêves loufoques de colonisations proches ou lointaines sont des mirages inutiles et dangereux qui gagneraient beaucoup à vite se transformer en un projet bien plus urgent et nécessaire : rendre notre biosphère à nouveau viable à long terme.

11/2020

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Histoire internationale

La guerre germano-soviétique

Le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie lance contre l'URSS la plus grande armada jamais réunie jusqu'alors. Cette "guerre d'extermination" du "judéo-bolchevisme" et pour la conquête de "l'espace vital" tournera à la catastrophe. Repoussée jusqu'à Leningrad, Moscou et Stalingrad, l'Armée rouge se redresse, brise l'envahisseur, et déferle bientôt sur l'empire nazi, jusqu'aux rues défoncées de Varsovie, Budapest et Berlin. Ayant confronté deux féroces tyrannies à une époque où le pouvoir de destruction était proportionnel aux masses, la guerre germano-soviétique est bien le conflit de tous les superlatifs. Les affrontements se sont déployés sur un immense théâtre d'opérations, de l'Arctique à la mer Noire, de l'Europe centrale et orientale à la Russie d'Europe. Ils ont également tenu du huis clos, de Leningrad assiégé pendant 900 jours (septembre 1941-janvier 1944) aux ruines de Stalingrad (juillet 1942-février 1943), du cimetière de chars de Prokhorovka, près de Koursk (juillet-août 1942), aux flammes de Budapest et de Berlin. Batailles colossales, exterminations, déportations ou exodes de peuples entiers, décimation des prisonniers, ce cataclysme a tué plus de trente millions de personnes - la moitié du bilan mortuaire de la Seconde Guerre mondiale -, généré d'inextinguibles souffrances, pulvérisé des records de barbarie, léguant aux peuples belligérants une mémoire tourmentée. S'appuyant sur une vaste documentation russe, allemande et anglo-saxonne, le présent livre embrasse tous les aspects de cet affrontement, réfutant au passage nombre de légendes et d'idées reçues. Analysant les calculs de Hitler et de Staline, retraçant les opérations et les doctrines militaires, l'auteur fait aussi une large part aux péripéties diplomatiques, aux violences à l'oeuvre de chaque côté du front, ainsi qu'aux facteurs économiques, sociaux et culturels ayant maintenu la cohésion des troupes et de l'arrière.

09/2013

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Littérature française

Fleur de tonnerre

C’était au temps où l’esprit des Lumières et le catéchisme n’avaient pas soumis l’imaginaire populaire aux lois de la raison et du Dieu unique. Partout en Bretagne, dans les forêts et les landes, sur les dunes fouettées par les vents fous de l’Atlantique, couraient les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait inlassablement les manigances des êtres surnaturels qu’on savait responsables de la misère et des maux qui frappaient sans relâche. De tous, l’Ankou, l’ouvrier de la mort, était le plus craint, et c’est cette terrible image qui frappa avec une violence inouïe l’esprit de la petite Hélène Jegado. Blottie contre le granit glacé des gigantesques menhirs, l’enfant minuscule se persuada qu’elle était l’incarnation de l’Ankou. Elle devait donc tuer tous ceux qui se trouveraient sur sa route et remplit sa mission avec une détermination et un sang-froid qui glacent le sang. Après avoir empoisonné sa propre mère qui l’avait surnommée « Fleur de tonnerre », elle sillonna la Bretagne, éliminant sans la moindre hésitation tous ceux qui accueillaient avec bonheur cette cuisinière si parfaite. Elle tuait tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards et nourrissons. Elle empoisonnait dans les maisons, dans les presbytères, dans les couvents, dans les bordels. Et elle était si bonne, si compatissante aux chevets des mourants, que personne ne pouvait soupçonner un seul instant son monstrueux dessein. Au contraire, on plaignait cette personne si dévouée que la malchance conduisait toujours dans des familles victimes de la guigne. À laisser trop de traces, elle finit par se faire prendre, le jour où elle s’attaqua à un ancien juge, expert en affaires criminelles. Hélène Jegado reste la plus grande « serial killer » de France et, sans doute, du monde entier.

03/2013

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Sciences historiques

Croire en l'histoire

Le XIXe siècle fut la grande époque de l'Histoire. On y croyait avec une force et une foi sans faille, on s'est mis à la pratiquer méthodiquement avec pour ambition de la hisser au rang de science, le roman s'en est emparé… Véritable théologie des temps modernes, trait d'union entre passé, présent et futur, elle organisait le monde et lui donnait un sens. Qu'en est-il aujourd'hui, où « faire de l'histoire » se signifie plus, comme chez Chateaubriand, jouer un rôle politique, être moteur des événements, mais simplement être historien, avoir fait des études et obtenu des diplômes justifiant ce titre ? Peut-on encore croire en l'Histoire ? Y croire implique-t-il de croire qu'elle a un sens ? Qui fait l'Histoire et qu'est-ce que qu'écrire l'Histoire ? Le concept moderne est-il définitivement dépassé ? Poursuivant une réflexion entamée dans ses précédents ouvrages, notamment dans Évidence de l'histoire, dialoguant avec les artistes (trois commentaires d'image ponctuent le livre), les écrivains (de Balzac à McCarthy), les historiens (Spengler, Toynbee), François Hartog montre comment l'évolution du concept d'histoire est significatif du basculement progressif de notre rapport au temps : on assiste à une fermeture du futur et à l'essor d'un présent omniprésent, mais aussi à une montée de la « mémoire » (lois mémorielles, devoir de mémoire, droit à la mémoire…). L'avenir disparaît de nos horizons, devient imprévisible, « infigurable » ; ce n'est plus l'Histoire qui juge : elle est jugée. Grand objet de croyance de l'époque moderne (avec ses dévots, ses martyrs, ses hérétiques et ses traîtres), l'Histoire semble bien être entrée dans l'ère de doute. Quelle peut dès lors être encore la mission de l'historien ?

02/2013

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Policiers

Elvis et la vertu

« Il n’y avait donc pas un témoin à Largos à m’avoir vu au bras de cette jolie blonde d’à peine quarante ans ? Personne n’ayant aperçu le vieux Jon Ayaramandi ivre mort, au petit matin, errant la gueule cassée et les poings éraflés, semant l’effroi parmi les honnêtes gens ? Etais-je trop vieux pour le rôle ? C’est ce que tout le monde semblait penser. "Pas lui, pas ce vieil homme aux cheveux blancs." Est-ce que ça me vexait ? Ouais. Est-ce que ça m’arrangeait ? Encore plus. Ça faisait même sacrément mon affaire. » Où l’on retrouve les personnages hauts en couleur de Du son sur les murs, premier roman remarqué de Frantz Delplanque : Jon Ayaramandi, le papy tueur débonnaire, rocker dans l’âme et véritable juke-box vivant, la belle Perle, sa fille Luna, les Gitans et Valentin, le célèbre chanteur des Fucking Puppets… Cette fois, des cadavres tombent du Ciel. Du Ciel ? Avec une capitale ? C’est bien ce qu’on veut nous faire croire. Tiré une nouvelle fois de sa paisible retraite, dont il profitait pour écrire ses Mémoires d’assassin professionnel, Jon part à la chasse aux intégristes catholiques qui s’en prennent aux musiciens qu’il aime. Aidé de ses amis gitans, et d’une bombe sexuelle prénommée Mylène, la coiffeuse de Largos, il va sillonner le Sud-Ouest en Lamborghini Murcielago, des flingues plein les poches et la rage au cœur. Miracle : entre les Pyrénées et l’Atlantique, les morts se multiplient bientôt comme des petits pains. Pas de pitié pour la calotte, nom de Dieu ! Drôle et vif, énergisant, irrespectueux, si ce n’est d’une écriture millimétrée, ce deuxième roman de Frantz Delplanque devrait élargir un lectorat qui ne demande que ça.

01/2013

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Histoire internationale

Le siècle de la Chine. Comment Pékin refait le monde à son image

De dictature perfide, la Chine est devenue la planche de salut de l'économie mondiale. Une spectaculaire expansion aujourd'hui renforcée par les turbulences économiques liées aux récentes crises bancaires. Fascinés par l'ampleur du phénomène, les journalistes Juan Pablo Cardenal et Heriberto Araújo ont décidé de faire le tour des pratiques économiques, géostratégiques et sociales de cette Chine conquérante. En allant là où l'ampleur du géant est la plus nette : dans le monde en développement. Du commerce ambulant du textile en Égypte à la pénétration des marchés en Russie orientale, de l'exploitation du pétrole en Asie centrale aux relations ambiguës avec l'Iran, de l'implantation en RDC au cas effrayant de la Birmanie, où, avec la complicité des généraux, le jade est extrait jour et nuit dans des conditions inhumaines, de l'exploitation du fer au Pérou à celle du pétrole au Soudan ou des hydrocarbures au Turkménistan, des conditions de vie et de travail des expatriés chinois à la "pax sino-cynique", l'enquête de terrain, entamée à la fin de l'été 2009 pour plus de deux ans, s'appuie sur quelque 500 témoignages, recueillis par les auteurs dans vingt-cinq contrées du monde en développement, parfois au péril de leur vie. Au-delà du constat, les auteurs s'attachent à comprendre les mécanismes de cette nouvelle forme d'impérialisme silencieux, qui mise sur la puissance économique plutôt que militaire : ils décortiquent le fonctionnement des banques de développement ; sondent l'esprit entrepreneur et le sens du sacrifice des ressortissants chinois, l'expression de leur patriotisme et d'une solidarité nationale à toute épreuve ; ils décryptent la stratégie "infrastructures (barrage au Soudan, stade national au Costa Rica…) contre matières premières", et s'interrogent : si la Chine doit être le prochain maître du monde, comment en faire un monde à visage humain ?

01/2013

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Animaux, nature

Du tigre à l'ours. Souvenirs de la forêt tropicale Java, Sumatra

"Lentement, les ombres montaient de la forêt, et avec elles s'installait l'obscurité. Haut dans le ciel, deux oiseaux passèrent à tire d'aile ; dans la forêt, on entendait les chamailleries des singes se disputant les places dans leurs arbres à sommeil. Il y avait peut-être dix minutes que nous étions ainsi étendus dans l'eau lorsqu'un bruit singulier nous fit sursauter. Cela semblait venir de tous les côtés à la fois, très près de la terre. C'était incertain, sinistre, menaçant. Cela commençait par une sorte de ronronnement sourd, monotone, mélancolique, et montait jusqu'aux sons les plus hauts, se terminant par un cri suraigu et déchirant : "Ha... uhbbbb... ha... uhbbbb. . ". "Nous bondîmes sur nos fusils, après un bref coup d'oeil échangé. Puis nous essayâmes de démêler d'où venait le son. C'était fou, mais, malgré toute notre expérience, aucun de nous n'était capable de déterminer la direction d'où il provenait, pas même si c'était à côté de nous ou beaucoup plus loin. C'était le cri de chasse du tigre royal, toujours maître de son temps et qui ne se donne pas la peine d'aller à la recherche de sa proie". Ton Schilling a rencontré un vieux forestier hollandais qui a passé sa vie aux Indes néerlandaises. Il lui a confié ses souvenirs de chasse à Java et Sumatra. Avec Hasim, son fidèle pisteur local, le forestier a traqué le seigneur tigre, l'éléphant de forêt, le sanglier et le muntjac, petit cervidé des îles de la Sonde. Il partit aussi à la recherche des dragons de Komodo. Une vie rude et solitaire à laquelle la chasse donna tout son piment.

03/2016

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Histoire de France

Souvenirs 1914-1919. Une traversée de la Grande Guerre

Auguste Rama est un fils de paysans né en 1883 à Quintenas en Ardèche, près d'Annonay. Son frère aîné garde la ferme et les terres. Avec ses deux frères cadets, après leurs études, il passe le Rhône et fonde une imprimerie à Romans, dans la Drôme. En 1914, il a 31 ans. De santé fragile, il est d'abord jugé inapte au front, et employé à divers travaux d'écriture ou de gardiennage jusqu'en janvier 1916. Mais après les saignées des premières années, tout est bon pour le front ! Après quelques mois d'instruction, il connaît très vite le baptême du feu à Verdun... Il sera plus tard blessé au Chemin des Dames... Evacué en 1918, marqué à tout jamais par ce qu'il vient de vivre, il lit tout ce qui s'écrit : Barbusse, Dorgelès, Remarque... mais en est toujours insatisfait. Dans les années 60, à plus de 80 ans, il se met à son tour à écrire, dans des cahiers d'écolier, à la plume et à l'encre de chine, les Souvenirs de sa vie... Plus de 700 pages dont environ 130 consacrées à la guerre de 14. Pas de fioritures, pas d'artifices, pas d'effets dans ses pages, mais toujours la recherche du mot juste, celui qui convient car il y a pour lui exacte adéquation entre les mots et les choses. Ses pages n'ont pas besoin de fabriquer des "effets de réel". Il raconte, il écrit, et c'est ça, c'est là, c'est vrai, avec une rare évidence. On croyait avoir tout lu, tout savoir sur cette guerre... pourtant ces pages, ce texte-là, ce témoignage sort du commun. Les publics qui en ont entendu lecture ces dernières années en ont été touchés, bouleversés.

09/2018

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Romans historiques

La mémoire du monde Tome 2

On avait quitté à la fin du Livre I Sophia-Merit, l'immortelle née sous la XVIIIe dynastie égyptienne, à Alexandrie, où elle s'occupait de l'éducation des jeunes Ptolémée dont Cléopâtre, fillette dure et orgueilleuse. On la retrouve installée à Rome où, devenue la fille adoptive de Cicéron, elle veille après la mort de Cléopâtre sur le destin de Ptolémée Philadelphe, fils de la reine et de Marc-Antoine. Elle n'en oublie pas ses filles de Judée dont une certaine Myriam qui accouche de celui qui deviendra Jésus et dont elle apprend à son retour de Bretagne, où se sont établis certains membres de sa lignée, qu'il a été crucifié. Sous le règne de Néron, elle tombe amoureuse de Lucia, la fille adoptive du futur empereur Vespasien qui meurt en martyre chrétienne, voit Titus détruire la ville et plus tard Hadrien exterminer les Juifs. Revenue à Alexandrie, elle y devient bibliothécaire copiste de la Grande Bibliothèque. Des siècles plus tard, on la retrouve à Grenade, Cordoue et Bagdad où elle est à l'origine des Mille et une nuits. Elle voyage jusqu'en Chine et vers l'an mil, elle devient moine bénédictin puis participe à la croisade de Godefroi de Bouillon avec le comte d'Aughan qui devient son époux et avec qui elle vivra jusqu'à sa mort à la cour d'Aquitaine. Cette héroïne, immortelle malgré elle, cherche toujours et en vain à donner sa seconde dose d'élixir d'immortalité à un humain qui la mériterait et l'accompagnerait dans sa traversée des siècles. Elle en confie le récit à cette jeune étudiante en philo qui recueille ses paroles su un lit d'hôpital parisien et qui pourrait être une de ses descendantes.

04/2014

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Sciences politiques

L'affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

La reconstitution passionnante de l'affaire Ranucci. Avec elle, les débats houleux de l'erreur judiciaire et de la peine de mort. Trente ans plus tard, Jean Rambla, victime et témoin de l'affaire et du " pull-over rouge ", sera accusé de meurtres. Concis, humain, passionnant, ce récit raconte une époque et ses destins. Entre doute et intime conviction : une quête de vérité. Juin 1974, Marseille. Marie-Dolorès Rambla, huit ans, est enlevée sous les yeux de son petit frère et retrouvée morte deux jours plus tard, le corps lardé de quinze coups de couteau et le crâne fracassé. Aucune trace de violences sexuelles, pas de mobile. Un crime gratuit pour lequel Christian Ranucci sera guillotiné deux ans plus tard. Derrière l'affaire du " Pull-over rouge ", le destin tragique du frère de Marie-Dolorès, Jean-Baptiste Rambla, aujourd'hui en attente d'être jugé en appel pour le meurtre, en juillet 2017, d'une femme de 21 ans. En état de récidive, il avait bénéficié d'une libération conditionnelle après avoir été condamné, en 2008, pour le meurtre de sa patronne. Les deux victimes ont été massacrées. Aucune trace de violences sexuelles. Pas de mobile. Le destin de cet homme interroge celui de sa famille, disloquée par la perte et le chagrin, emportée dans la tourmente judiciaire, broyée par la machine médiatique. Comment se construire dans un tel chaos ? Revenir sur la tragédie de Jean Rambla, c'est aussi se replonger dans une époque : les années 70, la France de Giscard, quand les cités marseillaises étaient encore riantes, le débat sur la peine de mort suscitait les passions, jusqu'à son abolition. Et les ombres de l'affaire Ranucci.

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Histoire internationale

Commandant Si Lakhdhar Bouchema, 1931-1960. Armée de Libération Nationale (Wilaya IV-Algérie)

Dès 1957, Si Lakhdhar Bouchema. alors jeune lieutenant, nous disait que le temps des armes était terminé et qu'il fallait passer au dialogue, afin d'arrêter au plus vite les massacres : " Les meilleurs d'entre nous sont déjà tombés au combat ! ". nous disait Si Lakhdhar. Quand, en 1959-1960, le général de Gaulle a parlé de " la paix des braves ". Si Lakhdhar, comme la grande majorité des " jounoud " de l'Armée de Libération Nationale (A.L.N.), ces termes " Paix des braves ", il les a reçus comme une insulte. Lorsque le général de Gaulle a lancé l'idée d'une " autodétermination ". la réaction fut tout autre. Il fallait tout faire afin de savoir ce que le chef de l'Etat français entendait par " autodétermination ". Serait-ce un premier pas vers l'indépendance, ou alors cette formule cacherait-elle un nouveau piège ? Il fallait tout faire pour voir clair et essayer d'avancer vers la Paix. Ainsi des officiers de l'état-major de la Wilaya IV allaient-ils risquer leur vie pour construire une paix véritable dans l'indépendance de leur patrie. Ainsi le capitaine Si Ahd-el-Latif. les commandants Si Halim, Si Lakhdhar, Si Mohammed et le colonel Si Salah chercheront-ils à connaître la pensée du général de Gaulle. Trois d'entre eux, Si Salah, Si Lakhdhar et Si Mohammed iront le rencontrer à Pans. A leur retour, ils seront exécutés par des militaristes sans formation politique. Le colonel Si Salah, à cause de son grade et en tant que responsable de toute la Wilaya IV, sera envoyé à Tunis. en principe pour être jugé par le GPRA. en réalité pour être protégé par ses amis du massacre déjà commencé en Wilaya IV. En chemin, il mourra au combat.

09/2010

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Religion

Regard de la tradition juive sur le monde

La Collection Les Architectes de la Sagesse est fière de publier Regard de la Tradition juive sur le monde. Cet ouvrage est né de la plume de l'un des grands philosophes et historiens de la pensée juive contemporaine, le professeur Maurice-Ruben Hayoun. De nationalité française, né en 1951 dans la ville marocaine d'Agadir, il fut professeur des universités à Strasbourg, Bâle, Heidelberg, et chargé de cours au Département de philosophie de l'Université de Genève. Spécialiste de la philosophie juive en général et de la philosophie juive médiévale en particulier, ce professeur l'est également de la pensée judéo-allemande moderne (de Moïse Mendelssohn à Gershom Scholem) et de la philosophie arabo-musulmane de l'Age d'Or (Averroès, Ibn Badja, Avicenne). Le judaïsme n'est pas seulement une religion, c'est aussi une culture, écrit Maurice-Ruben Hayoun dans le livre que vous tenez en main. Et cette culture ne cesse d'irriguer les autres. Sans elle, chaque Européen, quelle que soit sa religion ou ses conceptions philosophiques, serait amputé d'une part essentielle de son identité. L'étude est le mot-clef dans le judaïsme. L'humain est ainsi mis en tension pour qu'il s'efforce de comprendre ce qui lui paraît incompréhensible, d'appréhender ce qui le dépasse, de saisir ce qui lui échappe. D'interroger encore et toujours. Saisir le regard du judaïsme sur le monde conduit à se forger ses propres outils pour travailler à l'amélioration de nous-mêmes et de la société. En ce sens, le professeur Hayoun est l'un de ces Architectes de la Sagesse qui peuvent nous permettre de mieux habiter cette planète en pleine tourmente.

07/2020

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Histoire de France

Les sources juives de l'histoire de France

Les Juifs seraient absents de la mémoire historique de la France. A contre-courant de cette idée, ce livre propose de relire le processus de construction de l'histoire des Juifs de France en partant à la recherche de ses sources. Centré sur le XIXe siècle, il prend pour point de départ les ardents débats relatifs à la citoyenneté des Juifs sous la Révolution française. Tandis que la recherche historique se voit portée en France, à partir des années 1830, par la volonté politique de mise en ordre du passé archivé au sein des dépôts publics, de nombreux documents se voient identifiés, classés, inventoriés et publiés. Parmi eux, des documents relatifs à l'histoire des Juifs. Certains sont disséminés dans les fonds des archives locales, d'autres au contraire sont retrouvés au coeur même des collections les plus prestigieuses de la royauté française. Parallèlement, la fièvre archéologique qui gagne les élites provinciales cherchant à célébrer les racines chrétiennes de la France, fait émerger, presque par hasard, des inscriptions hébraïques. Celles-ci sont néanmoins intégrées difficilement et marginalement au domaine alors florissant des antiquités nationales. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour qu'un cercle restreint de savants ancre une histoire française des Juifs depuis le Moyen Age, non pas séparée, mais intégrée à l'histoire de France. Cette histoire " judéo-française ", répondant à distance aux attaques antisémites de la presse nationalisted'alors, permet de révéler la part juive insoupçonnée de l'histoire de France. Mais cette reconnaissance a un prix : la perte et la dislocation de nombreuses archives issues des anciennes communautés juives de France, fragilisant à terme la possibilité de reconstituer leur histoire " intérieure ". Préface de Yann Potin

01/2021

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Sciences historiques

Archives judiciaires et généalogie

On peut hésiter, en faisant l'histoire de sa famille, à fouiller dans les archives des tribunaux. Ne risque-t-on pas de retrouver un ancêtre jugé pour vol ou homicide, condamné à la prison, déporté à Cayenne, voire guillotiné, illustrant de fâcheuse manière une branche morte de l'arbre généalogique ? Au-delà de cette réticence, rentrer dans les papiers du monde de la chicane, c'est aussi craindre de s'égarer dans le maquis des procédures et d'actes aux noms peu compréhensibles. Ce livre a pour objet de vaincre ces appréhensions en présentant les documents utiles à la connaissance de l'état civil et de la vie des personnes qui ont fréquenté les tribunaux : leur personnel bien sûr, mais surtout les justiciables, nombreux à faire valoir leurs droits devant les tribunaux civils. Une partie des fonds de la justice porte d'ailleurs directement sur l'état des personnes (état civil, nationalité) et la famille dont la justice protège les membres les plus faibles (mineurs n'ayant pas la capacité juridique, par exemple). Au-delà de l'éclairage donné aux rapports familiaux, l'intérêt majeur des archives judiciaires est de faire revivre, dans le règlement des différends civils comme dans les instructions criminelles, la vie quotidienne des hommes des siècles passés, dans leurs relations sociales inhérentes à leur famille, à leur travail et à leur cadre de vie, village rural ou quartier de grande ville. Pour une telle découverte, pas besoin d'être juriste. A condition de connaître les lieux où ont vécu les ancêtres, on peut tenter de retrouver leur trace tant dans les archives d'une cour d'assises - comme témoins, victimes et pas seulement accusés ! - que dans celles d'une justice de paix, d'un tribunal de première instance ou d'un conseil de guerre.

07/2018

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Critique littéraire

Ourod. Autopsie culturelle des monstres en Russie

Première étude d'envergure sur les monstres et le monstrueux en Russie, cet essai en dévoile les sources historiques, culturelles et littéraires. On y découvre tour à tour les termes qui disent les monstres en russe - ourod en est un - les mythes et légendes qui en content les aventures, l'imaginaire qui en dessine les contours visuels, les événements qui jalonnent leur parcours. Trois moments clés révèlent la puissance symbolique des monstres en Russie : au XVIIIe siècle, la Kunstkamera, considérée comme le premier musée russe, expose des monstres anatomiques - vivants ou en bocaux - côte à côte avec des animaux exotiques et des découvertes scientifiques et techniques. Au XIXe siècle, des êtres au physique jugé monstrueux sont exhibés dans des foires populaires et autres espaces de divertissement, marquant profondément la culture citadine de l'époque. Enfin, au tournant du XXe siècle, avec le développement fulgurant de la médecine et des sciences de la vie, le regard sur les monstres change encore : le scalpel des chirurgiens fait surgir la possibilité de soigner les anciens monstres et d'en créer de nouveaux. L'auteure se focalise sur des années charnières de l'histoire culturelle et sociale de la Russie, à savoir le premier tiers du XXe siècle, qui revisite en profondeur ce passé monstrueux. A l'heure de construire une société nouvelle, de faire table rase du passé, quel rôle les monstres ont-ils joué face à "l'homme nouveau" et à la "femme de demain" ? Pour répondre à cette question, l'auteure explore divers textes d'Alexandre Beliaev, Mikhaïl Boulgakov, Marietta Chaginian, Vladimir Maïakovski, Mikhaïl Ossorguine, Andreï Platonov, Andreï Sobol, Alexandre Tchaïanov, Iouri Tynianov ou encore Evgueni Zamiatine. L'extrême diversité des monstres dont témoigne la littérature de l'époque éclaire d'un jour nouveau la complexité du rapport à l'Autre dans la Russie d'hier comme d'aujourd'hui.

01/2020

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Histoire de France

La maison des souffrances. Dans les prisons militaires allemandes de Clermont-Ferrand (1943-1944)

" Les Souvenirs de prison de Geneviève de Hody sont particulièrement émouvants. M. Camille de Hody, juge au tribunal administratif de Strasbourg s'était réfugié près de Brioude au début de la guerre, avec sa famille, puis à Vieille-Brioude. Très rapidement il s'engagea dans la Résistance. A la fin de l'année 1943, l'occupation allemande se fit plus durement sentir car cette zone appartenait à la région où le maquis du mont Mouchet allait s'installer. En novembre 1943, sur dénonciation de son propriétaire qui était milicien, Camille de Hody fut arrêté par la feldgendarmerie et avec lui son épouse Geneviève et deux personnes de service, laissant seules trois petites filles, soulignant ainsi la brutalité impitoyable de la Wehrmacht. Ils furent conduits à Clermont-Ferrand à la caserne du 92e R.I.transformée en prison militaire allemande. Les deux jeunes filles furent libérées au bout de huit jours, Geneviève de Hody au printemps 1944 et Camille de Hody sera déporté à Mauthausen où il mourra en avril 1945. Les Souvenirs de Geneviève de Hody rapportent un long chemin de croix dans ce qu'elle appelle " La maison des souffrances ", dans une prison un peu particulière. Car elle est en effet tout à la fois centre disciplinaire où l'on trouve des militaires allemands indisciplinés, maison d'attente pour des transferts dans des camps de concentration et maison d'arrêt pour les résistants qui attendent dans ce lieu la décision de la Gestapo. Cette dernière est d'ailleurs également installée là, laissant entendre et même voir les horreurs des interrogatoires... " Extrait de la préface de François-Georges Dreyfus, professeur émérite à la Sorbonne. Les souvenirs de Geneviève de Hody, objet de cet ouvrage (notes éparses et parfois griffonnées) ont été triées et mises en forme par Edith de Hody-Dzieduszycka, sa fille.

07/2011

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 3, Fragments, Edition bilingue français-grec ancien

L'édition complète des Ouvres de Favorinos d'Arles dans la collection Budé, prévue en trois volumes, s'enrichit d'un deuxième volume, qui recueille tous les fragments ou témoignages connus relatifs à cet auteur. Rappelons que Favorinos est né à Arles et qu'il a fait très tôt le choix de s'exprimer en grec plutôt qu'en latin (c'est aussi le cas, très rare, de Marc Aurèle et d'Elien) et qu'il a été en relation avec ceux qui comptaient dans le monde intellectuel de l'époque (Plutarque, Dion Chrysostome, Aulu Gelle ou Lucien). Néanmoins, de son ouvre, il ne nous est virtuellement rien parvenu : deux discours conservés dans la collection de Dion (publiés au vol. I de cette édition), une Consolatio à l'occasion de son exil, retrouvée sur un papyrus au XXe siècle (ce texte, le " Sur son exil " sera publié au vol. II). Dans ce volume, sont rassemblés tous les textes où apparaît le nom de Favorinos, sans faire de distinction entre testimonium ou fragmentum. On aboutit ainsi à un ensemble de 163 fragments. Ils sont classés, à leur tour, en deux ensembles : fragments assignables à un ouvrage déterminé (96 fragments) ; fragments non assignables (67 fragments). On reconstitue ainsi, avec plus ou moins de précision, vingt-et-un ouvrages, où l'on reconnaît sans peine la plupart des sujets abordés par les sophistes de la seconde sophistique. Tous ces fragments sont accompagnés non seulement d'une traduction, mais aussi d'un riche commentaire. Pour tous les titres d'ouvrages, on trouvera une notice générale, qui s'efforce de replacer le texte dans le contexte de la création intellectuelle du IIe siècle, et confirme la place de Favorinos dans ce vaste mouvement littéraire et philosophique.

06/2010

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Policiers

Le Belge Tome 1 : Emboucaner la planète

Paris. Septembre 2000. Quartier des Champs-Elysées. Un homme est tué de huit balles dans le corps. Le tueur casqué tire une dernière balle dans la nuque et s'enfuit à moto. Dans la minute, le quartier est bouclé. Les plus hauts responsables de la Police judiciaire défilent devant le corps. Un policier révèle l'identité de l'homme. Max Vander dit le Belge est un beau voyou, Marseillais de cœur, Parisien de raison. La nouvelle fait bientôt les gros titres. Règlement de compte en plein jour. Le dernier parrain de Marseille vient d'être assassiné. Au bout de la rue, un homme observe. Son rendez-vous avec le juge de paix n'aura jamais lieu. Pour cet honorable correspondant du Milieu, le meurtre du Belge agit comme un détonateur : il doit honorer sa dette, trouver les commanditaires, dérouler le fil de la carrière de Max. Relations, associations, amours et trahisons. Du Vieux-Port à Paris, en passant par la Corse, Beyrouth, Cuba et Miami. Marseille. 1956. Quartier de la Belle de Mai. Max a dix ans. Adopté par un patron de bistrot puis par une bande de malfaiteurs, il découvre les vols à la roulotte et l'école de la débrouille. Tirant profit du proxénétisme et de braquages audacieux, le Belge monte à Paris où il intègre les filières de l'héroïne. Mais, à Marseille, un Napolitain va bouleverser ses projets en éliminant ses meilleurs amis... Premier tome de la vie du Belge, Emboucaner la planète inaugure la formidable saga d'un demi-siècle de grand banditisme et de trafics à travers le monde. Construit à partir d'archives et de nombreux témoignages, il prend la forme inédite du roman policier d'investigation.

10/2002

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Actualité et médias

La vie a plus d'imagination que toi

"Je sais bien, je m'étais juré que je ne raconterais pas. Que je garderais pour moi les années chères, chéries, et pas toujours faciles de l'enfance. . Je me demande si c'est un bon programme, par les temps qui courent : une femme politique qui ne se livre pas. Aujourd'hui, je ne crois pas pouvoir en rester là : me dire que j'ai été secrétaire d'Etat aux droits de la femme ; et ministre, par deux fois. Que j'ai fait des lois, signé des décrets, parlé à la Chambre : ça oui, bien sûr. Mais dire aussi que me suis cabossée, que j'ai serré les dents. Que j'ai ri de ma tête sur les photos, de mes maladresses. Que j'ai ri surtout d'être aimée, d'avoir des amis. Tout cela est vrai, et passionnant, et dur." Najat Vallaud-Belkacem Najat Vallaud-Belkacem quitte un instant ses habits de ministre pour se raconter avec simplicité et sincérité. Son enfance dans un petit village du Maroc, sa jeunesse dans les quartiers nord d'Amiens avec ses parents et ses cinq frères et soeurs, la découverte de la lecture grâce au bibliobus, sa première marche nocturne dans Paris, à 18 ans... Mais aussi ses premiers engagements, les journées passées à tracter, ses combats pour les femmes et l'éducation et les attaques, toujours nombreuses lorsque l'on part en guerre contre les idées reçues. Ce récit personnel est un texte porteur d'espoir, un message pour tous les désenchantés de la politique, la vision d'une France belle et bigarrée, meurtrie par l'islam radical mais aussi par ses propres déchirures, ses propres doute. Une France qui doit se ressaisir de tout ce qui émerveilla un jour une petite fille débarquant d'un bateau à Marseille.

03/2017

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Droit

La vie privée de la personne protégée. In memoriam Thierry Verheyde

La vie privée de la personne protégée suscite le respect de tous, y compris des organes de la protection juridique des majeurs. Renforcée par des secrets professionnels, la règle de principe est sitôt proclamée qu'elle cède devant de nombreuses exceptions. Toutes fondées sur la sauvegarde des intérêts de la personne protégée, ces dérogations se manifestent par l'accompagnement ou la substitution d'un tiers pour prendre en charge la personne protégée ou ses biens. L'intervention de ce tiers protecteur qui recherche des informations personnelles (notamment médicales ou patrimoniales), est parfois vécue comme une intrusion intolérable par la personne protégée. La détermination de la frontière qui sépare le principe de non-intrusion de ses exceptions, et la recherche des fondements qui les justifient, sont les points communs de toutes les communications. Dans le prolongement du colloque de Caen (7 avril 2017), les actes rendent hommage au juge Thierry Verheyde (1958 - 2017) dont les analyses et la jurisprudence ont nourri la réforme du droit des majeurs protégés et accompagné son application (Loi n°2007-308 du 5 mars 2007), dans le souci d'améliorer le respect effectif de leurs droits fondamentaux. LES AUTEURS : C. Alleaume, V. Avena-Robardet, N. Baillon-Wirtz, P. Barincou, A. Batteur, M. Boudjemaï, A. Caron-Déglise, C. Chaput-Le Bars, J. Combret, M. Couturier, R. Devoldère, F. Dupin, C. Dupuy, B. Eyraud, T. Fossier, E. Frago, N. Gallus, B. Graeff, P. Guntz, S. Helleux, V. Le Berre, V. Legrand, O. Leurent, A.-M. Macé, C. Mackowiak, C. Guilarte Martin-Calero, V. Mikalef-Toudic, S. Moisdon-Chataignier, V. Montourcy, A. Morange, D. Noguéro, L. Pécaut-Rivolier, E. Pecqueur, G. Poissonnier, D. Pollet, G. Raoul-Cormeil, M. Rebourg, C. Robbe, F. Rogue, S. Schmahl, I. Tribou, T. Verheyde, M. Wanègue, K. Yamashiro

03/2019

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Couple, famille

Parents imparfaits et heureux ! Dépression prénatale et postnatale, baby blues et daddy blues, burn out parental

Les relais médiatiques de notre société font aujourd'hui peser une importante pression sur les nouveaux parents. Face à des injonctions de perfection et autres diktats des modèles familiaux formatés, ce livre vient rassurer : personne n'est parfait, pour autant, tout un chacun est susceptible de s'épanouir en tant que parent. " Une grossesse enchantée ; une naissance magique ; un bébé toujours souriant ; un enfant conciliant ", tels sont, en peu de mots, les éléments fallacieux de langage qui alimentent le discours ambiant. Or, il faut le reconnaître, avoir un enfant, ce n'est pas toujours la vie en rose (ou en bleu). Par souci de sincérité, il importe de mettre en mots quelques réalités, car les risques suggérés par cette croyance idéale sont, eux, bien réels : dépression prénatale ou postnatale, baby blues, daddy blues, burn-out parental. L'ambivalence ordinaire des sentiments face à une naissance (bonheur de donner la vie/tristesse et difficultés ressenties), la peur d'être jugé comme une mauvaise mère/un mauvais père, ou encore l'isolement, sont autant de situations qui peuvent conduire à l'impasse du tabou. Ce livre est un véritable soutien, point d'appui et de départ d'un dialogue salvateur. Il permettra aux parents de déculpabiliser et de reprendre confiance, d'engager un échange avec son conjoint, voire de le prolonger auprès de spécialistes dédiés. Emaillé de témoignages issus de l'expérience des professionnels de santé (sage-femme, médecin, psychologue, psychanalyste) et du commun des parents, de questionnaires et de synthèses pratiques, ce livre sera d'un précieux secours pour maman comme pour papa. Car si la perfection n'existe pas, être heureux est parfois plus simple qu'on ne le croit.

10/2018

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Littérature étrangère

La saison des fous

Lidia do Carmo Ferreira, poétesse et historienne angolaise, ultime rejetonne d'une suite incroyable d'incestes, disparaît mystérieusement en 1992 à Luanda, capitale de l'Angola, dix-sept ans après l'indépendance de cette ancienne colonie portugaise d'Afrique. Un journaliste, le narrateur, s'interroge sur la vie de Lidia et, reconstruisant son passé, nous entraîne, à travers l'histoire d'une femme, dans les histoires multiples et cruelles du mouvement nationaliste qui conduit l'Angola à une indépendance suivie, jusqu'à nos jours, des terribles épreuves d'une guerre civile. Les utopies sont mises à la rude épreuve du réel. Le regard de Lidia, nous le suivons dans l'enquête menée par le journaliste. Ni l'un ni l'autre ne ferment les yeux sur les compromissions des civils et des militaires, les impostures des églises, les engrossements sous le maître des corps de femmes vouées à la misère, à la folie ; ni l'un ni l'autre ne cachent les désillusions mortelles. Aux contraintes de la colonisation succèdent les mainmises démultipliées de l'étranger : le poing de fer sous couvert de socialisme, trafics, de corps, de drogue, d'alcool. Un délire infernal au quotidien de centaines de personnages. Quand l'Histoire se fait et se défait sur la peau des hommes. La saison des fous est un moment historique qui appartient exemplairement à l'histoire de l'humanité, au même titre que La Storia d'Elsa Morante. Ce roman, où ne manquent ni l'humour, ni le sarcasme, ni l'ironie qui sillonnent les grandes tragédies, nous en apprend davantage que mille reportages sur le vif et nous fait pénétrer jusqu'au vertige des grandes émotions dans la fragilité des rêves humains.

12/2002

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Critique littéraire

"Ôte-moi d'un doute...". L'énigme Corneille-Molière

Corneille a-t-il écrit certaines pièces de Molière ? La question a soulevé, tout au long du XXe siècle, des réactions vives et des protestations offusquées. En 1919, Pierre Louÿs avait affirmé la paternité de Corneille pour les plus grandes comédies de Molière : Tartuffe, Le Misanthrope, L'Ecole des femmes, Dom Juan. Choqué par la polémique qui avait suivi cette révélation, Louÿs avait renoncé à publier le livre qu'il avait mis en chantier sur cette question. Depuis, sa thèse a été combattue par les spécialistes de l'histoire littéraire, sans qu'ils aient pu prendre connaissance de son dossier, qui est reproduit pour la première fois dans cet ouvrage. Cette thèse reposait pourtant sur une vaste enquête sur la poésie et, plus largement, sur l'histoire littéraire du XVIIe siècle. Tous les manuels de littérature indiquent que Corneille et Molière ont collaboré au moins pour Psyché, qui fut signée par Molière seul. Cette collaboration se serait-elle étendue à d'autres pièces ? Les auteurs de ce livre ont jugé nécessaire de reprendre l'enquête à son origine. La biographie de Molière présente de nombreux points obscurs et son œuvre contient de singulières disparités, notamment au niveau du style. Corneille, si l'on prend la peine d'écarter les clichés scolaires et académiques, apparaît comme un grand poète, doublé d'un personnage rebelle et indépendant, parfois mystérieux, et capable de toutes les ironies et de toutes les audaces. Tout en se gardant de conclusions péremptoires ou sacrilèges, les auteurs n'ont voulu que poser ici une question, le plus objectivement possible : Louÿs aurait-il, au moins en partie, vu juste ? Au lecteur de trancher : il trouvera dans ce livre tous les éléments du débat.

10/2006