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Jesse Kellerman

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Policiers

Chinese strike

Monsieur Efner ne dit rien. Il déboutonne sa manche de chemise, la remonte précautionneusement d'un centimètre, et nous présente l'intérieur de son poignet sur lequel est tatouée la cocarde bleue, blanche et rouge de la Royal Air Force, signe de reconnaissance des mods, au même titre que la Fishtail Parka ou la Lambretta à rétroviseurs multiples. Ce tatouage délavé me saute aux rétines. Ivan Efner reboutonne sa manche. Ça fait plus de soixante ans qu'on ne m'a pas appelé Herbert Lancelaw, encore moins " Herb " .Lionel exulte en me malaxant l'épaule. - Qu'est-ce que je disais ? C'est dingue, non ? Putain, Herb... Fallait être gonflé pour miser sur la disparition de la solidarité, y compris familiale, et se consacrer au plaisir des plus vieux et des plus riches. C'est ce que le directeur octogénaire d'une résidence de retraite ultra luxueuse, le " Last Heaven ", a fait. Le jour du 1er janvier, son petit univers bascule. Un amour de jeunesse surgit du passé avec un fils suspecté de terrorisme. " La Famille ", un gang mafieux a pour projet de l'assassiner pour récupérer l'héritage d'une star de la chanson. Les policiers le surveillent sans cesse... Il va vivre l'enfer pendant vingt-quatre heures, alors que la fête annuelle du " Last Heaven " bat son plein en ce jour de l'an 2048.

05/2013

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Sciences historiques

Polices d'Empires. XVIIIe-XIXe siècles

Les policiers furent les figures les plus visibles et les plus symboliques de la domination coloniale dont ils formaient le premier maillon. Au contact quotidien des populations, chargés des tâches les plus diverses, sous des dénominations très variables, ils jouaient cependant pleinement leur rôle dans la "mission civilisatrice de l'homme blanc". Cet ouvrage entend montrer quelle fut leur contribution à l'émergence d'un nouveau mode de gestion colonial des populations, des années 1750 à la veille de la Grande Guerre. De Buenos Aires à Sydney, en passant par Rio, Montréal, Bombay, Le Cap ou Batavia, du Suriname aux Indes néerlandaises, les contributions réunies ici retracent l'histoire des forces de l'ordre des empires coloniaux européens, l'intense circulation des pratiques, des conceptions policières et des hommes au sein des empires. Loin d'être la projection des structures des polices métropolitaines, les polices des territoires coloniaux ont été des terrains d'expérimentation, sans cesse adaptés aux contraintes matérielles et politiques des sociétés locales. A bien des égards, les colonies furent le laboratoire de la modernité policière, présentée comme une innovation des métropoles du XIXe siècle. Fruit d'une enquête collective, rassemblant douze études inédites de spécialistes internationaux, cet ouvrage se veut une contribution à l'histoire de l'Etat et des empires coloniaux, ainsi qu'à celle des polices.

11/2012

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Sciences historiques

Joseph Lakanal 1762-1845. Apôtre de la république

S'il y eut un grand serviteur de l'Etat républicain, ce fut bien Joseph Lakanal. A la fois modeste, déterminé, travailleur et intègre, doué d'un vif esprit critique, il a joué un rôle essentiel dans la fondation de notre école et de nos institutions culturelles les plus prestigieuses. Les fluctuations de notre Histoire ont marqué le parcours de ce fils de paysan, qui va du professeur au membre de l'Institut, en passant par le Conventionnel et le super préfet. On le suit dans sa vie politique parisienne, ses diverses missions dans la France révolutionnaire et dans les départements rhénans. Il se taille une place incontournable dans le monde de l'éducation, fort de son engagement politique et philosophique. Nous partageons son exil douloureux aux Etats-Unis, sa vie de planteur en Louisiane, le retour en France sous la Monarchie de Juillet. Ces tranches de vie très différentes suscitent un intérêt renouvelé et ménagent sans cesse des surprises liées aux circonstances ou aux décisions personnelles de Lakanal. Toute la vie de I.akanal témoigne de son engagement républicain, au service de valeurs nobles et fermes, qui en fait un grand personnage historique, à la fois respecté dans les milieux spécialisés et méconnu dans un public plus large. Sa vie, ses choix et son oeuvre font de lui un apôtre de la République. Ses options posent des questions toujours actuelles.

06/2012

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Histoire internationale

Les Comores réinventées

Les Comores réinventées est un ouvrage à la fois politique, lyrique et juridique où l'empathie ne tient pas lieu d'intrigue, où se juxtaposent des repères et des souvenirs d'une mélancolie patriotique inexplorée. L'auteur essaie de récrire l'histoire de son pays longtemps falsifiée par les auteurs occidentaux. Il rappelle à la France les manoeuvres grotesques et dilatoires, les artifices coupables et toutes les techniques de ruse inimaginables pour confisquer l'île comorienne de Mayotte tout en imputant la responsabilité aux Comoriens eux-mêmes. Ce péché d'orgueil, qui n'a eu de cesse de se manifester, continue aujourd'hui avec la récente départementalisation. Il passe, ensuite, au peigne fin, l'élite politique des Comores postcoloniales pour parvenir à identifier la nouvelle élite politique qu'il baptise la "génération Azali", et met en relief les concepts de fédéralisme et d'insularisme. Ces concepts n'ont d'intérêt qu'au regard de la nouvelle République comorienne née avec la Constitution du 23 décembre 2001 révisée en 2009. En raison de la prolifération du constitutionnalisme comorien, plusieurs analystes estiment que les Comores ont connu plus de trois Républiques. Dans son analyse, Hamidou Said Ali retient trois moments forts du constitutionnalisme comorien pour justifier sa théorie de la troisième République. Le lecteur remarquera alors que le débat est ouvert. Les spéculations sont ici motivées et illustrées avec précision, clarté et cohérence.

04/2012

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Histoire et Philosophiesophie

Léo Lesquereux, 1806-1889, de Fleurier à Colombus (Ohio). Récit biographique d'après sa correspondance avec Fritz Berthoud

C'est en ouvrant une ancienne armoire de la maison familiale que Michel Clément-Grandcourt a découvert cent soixante lettres autographes échangées pendant plus de quarante ans par deux amis de jeunesse, l'un à Columbus (Ohio), Léo Lesquereux, l'autre à Fleurier (Neuchâtel), Fritz Berthoud. Descendant de Fritz Berthoud, l'auteur de cet ouvrage a patiemment reconstruit au travers de cette correspondance, la vie de Léo Lesquereux. Au récit biographique passionnant de cet homme attachant s'ajoute en filigrane l'histoire du mouvement naturaliste neuchâtelois et américain du XIXe siècle. Replacés dans le contexte de leur époque, ces échanges épistolaires riches et variés offrent en effet un éclairage sans artifice sur une période clef du développement scientifique moderne. Léo Lesquereux s'est fait connaître en Suisse dès la publication en 1844 de son mémoire sur les tourbières, qui lui a ouvert une carrière scientifique dans son pays natal. La Révolution neuchâteloise de 1848 l'a contraint à s'exiler aux Etats-Unis, à l'appel de ses collègues Louis Agassiz et Edouard Desor qui s'y trouvaient déjà. Cependant, il n'a jamais cessé d'écrire à son ami et confident Fritz Berthoud, de 1847 à 1889. Ses lettres apportent un témoignage de première main sur les aspects sociologiques, politiques, culturels et religieux de la vie américaine dans la seconde moitié du XIXe siècle.

06/2013

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Littérature française

La note verte

La Note Verte. II était naturel que Jean-Claude Ellena, après avoir levé le voile sur son quotidien de créateur de parfums dans Journal d'un parfumeur, glisse vers la fiction. Claude Nael compose depuis vingt ans les parfums de la société Robert Gallot (toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait bien entendu fortuite). Créateur exigeant et solitaire, il porte haut son art de l'éphémère. Alors même qu'il a déjà livré quelques litres du " féminin " dont la date de lancement est fixée, il se voit évincé par un jeune homme talentueux et pressé, tout disposé, lui, à se soumettre à des tests de marché et à suivre les tendances en innovant sans cesse. Commence alors une course contre la montre pour trouver la " note verte " qui donnera à cette création sa profondeur et son mystère. Jean-Claude Ellena, en professionnel rigoureux, livre un très intéressant portrait d'un monde en pleine évolution. Narrateur subtil, il se garde bien de tomber dans le panneau d'une querelle des anciens et des modernes; mais, s'il ne prend parti pour aucun de ses protagonistes, dont il saisit avec finesse les contradictions et les failles, il laisse planer sur certaines scènes le parfum d'une délicieuse ironie, qui n'est pas la moindre qualité de ce roman... de terrain.

05/2013

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Littérature étrangère

Esquisses pour un troisième journal

Les deux premiers journaux de Max Frisch sont des ouvres littéraires à part entière, conçues comme un genre en soi, et revues et publiées de son vivant. Le cas du troisième journal est différent. Le tapuscrit a été retrouvé dans les archives de Max Frisch, alors que l'auteur l'avait clairement laissé de côté (d'où son titre). Max Frisch commence ce « journal » en forme d'aphorismes et de récits brefs au début des années 1980 et le rédige jusqu'à son décès en 1991. Portraits de ville, récits de la vie aux Etats-Unis, indignations et coups de tendresse alternent dans une langue superbe, parfois fulminante. Réflexion sur l'affrontement entre deux mondes, la Suisse et les Etats-Unis, c'est aussi et surtout le récit d'un cheminement vers la mort, dont Frisch ne cesse de se demander comment elle va venir, quand elle va surgir. Ce dernier texte littéraire de l'auteur est un testament d'une grande noirceur, qui parle de la vanité de l'écrivain ne s'adressant qu'à sa génération, juge sévèrement sa dernière ouvre, Barbe-Bleue, et doute de sa postérité. Ce qui n'empêche pas l'humour, ou des fragments oniriques : Frisch dessine sa maison rêvée, peint la vie qui s'y déroule et parle aux morts sur sa véranda...

02/2013

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Littérature étrangère

Comme personne

Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale. Maria Liedmann fuit les ruines d'un Berlin dévasté. Elle vient de perdre son petit garçon lors d'un bombardement. Il s'appelait Gregor, il avait à peine trois ans. Dans son errance vers le sud du pays. Maria. esseulée, bouleversée. retrouve son père, Emil. Bien déterminé à redonner le sourire à sa fille, il saisit sa chance, lorsque, dans la marée humaine des fuyards. le destin lui fait croiser la route d'un orphelin du même âge que Gregor. Il met la main de l'enfant dans celle de Maria. Le petit s'appellera Gregor. Il sera son fils. Personne ne s'en rendra compte. Soixante ans plus tard, ce souvenir hante encore la mémoire de Gregor. Cette route, ce grand-père, cette femme qu'il pense être sa mère. Cette mère qui. il en est certain. lui a toujours caché quelque chose. Sa judéité. Il est aujourd'hui professeur de musique, divorcé, il est devenu père aussi. Mais jamais il n'a trouvé la paix ; sans cesse anéanti par le tourment de ses origines. Profitant d'une journée avec sa famille et ses amis dans la quiétude d'un verger, il se penche sur son existence. D'où vient-il ? A quel peuple est lié son destin ? Pourquoi a-t-il l'impression de n'être comme personne ?

01/2010

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Actualité et médias

Notre vieux pays

Au cours de mes nombreux déplacements à travers la France, j'étais sans cesse désarçonné par le changement des paysages. Ce n'était plus le pays que j'avais connu. Ce n'était pas non plus le pays tel qu'il s'imaginait, tel qu'il se montrait à lui-même et aux autres. Je me suis rendu compte que je préférais les Français tels qu'ils étaient, changeants, incertains, vivants, aux images d'Epinal immuables et ridicules qui occupent l'espace public. La France au quotidien, ce n'est ni une pagnolade ni une caricature hip-hop sur fond de souffrance urbaine. On peut l'aimer telle qu'elle est, et pas seulement comme on croit qu'elle a été ou comme on voudrait qu'elle soit. Je n'ai guère la nostalgie d'une France de l'enfance, car la France, je l'ai rêvée avant de la connaître, depuis l'autre rive de la Méditerranée où je suis né, depuis l'autre rive de l'Atlantique où j'ai grandi. Recommencer, encore recommencer, voilà le mot d'ordre de toujours des amoureux de notre pays. Rien ne serait pire que de le figer dans le marbre. Faisons-nous encore peuple, faisons-nous encore société ? Quelle étrange et fière nation, de si haute ambition et de si peu de citoyens.

08/2011

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Histoire et Philosophiesophie

Colin Maclaurin ou l'obstination mathématicienne d'un newtonien

Colin Maclaurin (1698-1746) est connu pour les formules qui portent son nom. Mais il est surtout un des plus importants savants britanniques du XVIIIe siècle. Ce mathématicien embrasse l'ensemble des mathématiques pures et appliquées, sa production scientifique s'étend de la géométrie au calcul différentiel et intégral en passant par l'algèbre. Ce livre est la première biographie intellectuelle éditée de Maclaurin. Il retrace ce parcours mathématique. en mettant en évidence trois périodes, la première essentiellement géométrique, la deuxième algébrique et la dernière qui est une espèce de synthèse pendant laquelle il s'attaque à la méthode des fluxions et des fluentes. Par ailleurs, son activité scientifique s'inscrit pleinement dans la vie sociale et intellectuelle de l'Ecosse et de la Grande-Bretagne. Tout au long de sa vie, il n'a de cesse, par ses connaissances scientifiques ou par son réseau de connaissances de promouvoir un newtonianisme en action dans lequel le développement de son pays a une part importante. Enfin, par ses activités sociales ou scientifiques, Maclaurin est un élève de Newton. Nous montrons dans ce livre comment Maclaurin se veut être un ardent défenseur de Newton et de sa pensée newtonienne tout en la dépassant. Ouvrage publié avec le soutien de l'Agence nationale de la recherche, de la MSH Lorraine et des Archives Poincaré (UMR 7117) de l'Université Nancy 2.

03/2011

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Littérature française

Comme un jeu d'enfants

La descente aux enfers de deux adolescents dépassés par leurs jeux de rôles. Un "casse" qui tourne mal, deux vies qui dérapent, une en prison et l'autre qui s'arrête sur le pavé. L'auteur Gérard Lambert, auteur du "Beau monde" , talent confirmé qu'il met volontiers au service des plus petits et des opprimés. Avec des accents de Zola ou de Céline, l'écriture de Lambert n'emmène pas loin des cages mais aide à les supporter, voire à les combattre. Au bout de ses phrases des plages de liberté. La vie réelle, toile peinte pour être déchirée, est décrite comme un verre qui tremble sans cesse et partout. "Déjà, je n'ai plus d'autre histoire que celle de notre colère dont un juge a rempli son dossier d'instruction. N'ai-je donc jamais été cette petite fille espiègle qui étonnait les passants et dont la photo oubliée jaunit entre les pages d'un album, sur l'étagère du salon familial ? N'ai-je pas été cette adolescente brillante pour laquelle on déroulait le tapis rouge d'ambitions qui n'étaient pas les siennes ? N'ai-je plus pour seule identité que celle de la taularde que ses amis plaignent ou renient ? Et mon bel amour, n'a-t-il été rien d'autre que le complice qu'un avocat général stigmatisera jusque dans son cercueil ? "

11/2009

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Sociologie

L'ingénierie sociale du développement. A l'école de l'eau

Depuis mes lointaines études au Cameroun jusqu'aux études universitaires en France, vingt ans ont passé. Vingt ans de questionnement et d'errance dans la planète des savoirs élaborés. Vingt ans pour trouver une réponse à la question que je m'étais moi aussi posée depuis très longtemps ; une question sans cesse amplifiée par les difficultés de l'Afrique : pourquoi ça ne marche pas ? Pourquoi au bout d'un siècle de scolarisation, les populations africaines n'arrivent-elles pas à s'approprier le savoir technique et scientifique qu'elles côtoient chaque jour, sans vraiment l'habiter ? Pourquoi ce savoir venu d'ailleurs reste-t-il toujours, comme juxtaposé dans l'individu, tout en lui cachant si bien les mécanismes de son fonctionnement ? Si les recherches universitaires m'ont donné les moyens théoriques pour comprendre les cultures d'oralité en général, ce sont les villageois camerounais qui, en s'engageant dans une expérience de vérité avec des ingénieurs et des techniciens bénévoles français, à travers des projets d'eau potable, ont fourni la réponse la plus appropriée à mes questions. Aussi cette réponse pointe du doigt les enjeux concrets du progrès de l'Afrique actuelle. Elle invite par ce fait les partenaires du développement à un renouvellement des méthodes d'action en direction des populations rurales et urbaines africaines, ainsi que leurs institutions.

04/2010

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Histoire de France

Lettres de la "der des der"

Ces lettres ont été retrouvées presque par hasard en 1986 au fond d’un placard, dans un vieux sac de pommes de terre. Leur auteur, Pierre Suberviolle, engagé volontaire à l’insu de son père dès le 7 août 1914, alors qu’il n’a que 17 ans, écrit à sa famille pendant plus de 51 mois. Mobilisé comme chauffeur mécanicien, il se bat sur le front de l’est et du nord, avant de rejoindre l’armée française d’Orient à Salonique, et de sillonner l’Albanie, la Macédoine et la Grèce. Rapatrié en France en octobre 1917, il est versé dans les chars d’assaut, et il est blessé au visage près de Dunkerque trois semaines avant l’armistice. De ces années de guerre, nous avons ces lettres, mais aussi des centaines de photos, la plupart inédites car oeuvres de l’auteur lui-même, des cartes postales et aussi divers documents, tel ce curieux avertissement, tout à fait officiel (“Le moustique, voilà l’ennemi !”) dont l’ironie grinçante ne cesse d’interpeller. Au-delà, ce que Pierre Suberviolle livre ici, de son écriture souvent teintée d’humour malgré les circonstances, c’est la longue “tranche de vie” d’un jeune homme ordinaire dans un monde devenu fou. Mais, comme il l’écrit lui-même, une lettre, c’est d’abord « une communion d’âmes »...

03/2011

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Droit

Les grandes décisions de la cour commune de justice et d'arbitrage de l'OHADA

En créant entre les Etats parties au traité OHADA une Cour commune de justice et d'arbitrage, les rédacteurs de ce traité ont eu à l'idée de dynamiser par ce moyen l'oeuvre d'uniformisation en cours du droit des affaires en Afrique, notamment en s'assurant que les règles édictées sont interprétées et appliquées de la même manière dans l'ensemble des pays signataires. Une décennie après l'adoption des premières règles uniformes, il n'est pas prématuré de prendre la mesure de l'activité de la cour. Quelques interrogations apparaissent autour desquelles l'exercice peut se structurer : quelle est l'incidence de son activité sur la jurisprudence des juridictions étatiques ? La Haute juridiction est-elle parvenue à jouer son rôle unificateur en évitant des divergences de solutions dans l'espace juridique que couvre l'OHADA ? L'importance de telles interrogations se perçoit aisément lorsqu'on a présent à l'esprit que la création de l'Organisation a essentiellement répondu aux exigences d'entrepreneurs et d'investisseurs, notamment étrangers. Invités à s'installer en Afrique afin de contribuer à stimuler la croissance et juguler la crise économique, ils n'avaient pas de cesse de souligner l'obsolescence des textes et les décalages entre les législations des Etats, lesquels selon eux brouillaient la lisibilité des règles en vigueur, accroissant par contrecoup les risques d'exploitation...

05/2010

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Littérature française

Intermittences

L'intermittence sera-t-elle le lot de chacun dans la société qui s'annonce ? Peintre par vocation, mais figurant sur les plateaux de télévision par nécessité, le jeune héros de ce roman est " intermittent du spectacle ". Quand il n'est pas à la recherche des contrats qui lui permettront d'obtenir te statut tant convoité, il mène une autre quête, dans les quartiers de Paris ou l'intimité de l'appartement qu'il partage avec sa fantasque amie Pauline : celle de la sensation juste et d'un accès poétique au monde. Hélas, les contretemps des tournages, ajoutés aux délirantes complications administratives de " l'intermittence ", compromettent sans cesse le fragile équilibre. Et le parcours de ce combattant inexpérimenté serait du plus haut comique, s'il ne le conduisait à vivre un enfer chaque jour plus absurde, où il a peu à gagner et presque tout à perdre. Celia Levi décrit avec une subtilité de touche - et un luxe de nuances - le basculement de cette situation ordinaire dans une sorte de " fantastique du quotidien ", où se perçoivent les échos de quelques grands mythes littéraires. Dans Intermittences, elle prête à l'écriture du Journal que tient son héros, une année durant, la simplicité et la pureté classique du style qui ont déjà émerveillé les lecteurs de son premier roman, Les Insoumises.

08/2010

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Littérature française

Radio sauvage

Ce livre rassemble, sous différentes formes, des récits sur la radio. Il n'est cependant ni un manuel technique, ni un essai socio-historique, ni un traité théorique et encore moins des mémoires ou un pamphlet sur ce moyen de communication. Il n'est pas davantage une fiction, comme l'était L'Intervieweur, publié par l'auteur en 2002. Il veut être le récit sentimental d'une pratique à haute tension, commencée en 1978, sur France Culture, avec la création des Nuits magnétiques, poursuivie par la suite avec d'autres émissions, notamment Surpris par la nuit et Du jour au lendemain - un entretien quotidien avec un écrivain, encore à l'antenne actuellement. Alain Veinstein retrace le périple qui l'a conduit au micro grâce à de multiples hasards et malgré ce qu'il appelle son " passé de silence ". Il dit cette sorte de "sauvagerie" qui n'a cessé de l'inspirer dans ses différents projets radiophoniques; la passion aussi, qui lui a permis d'aller de l'avant, dans cette voie toujours plus intense, mais toujours plus étroite que traversent des élans contradictoires: la volonté de se taire et l'obligation de parler. Radio sauvage tente enfin de faire partager l'expérience singulière de l'interview, entre écoute, parole et silence, en invitant le lecteur au plus près du micro.

05/2010

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Sciences politiques

La Chine et les grandes puissances en Afrique. Une approche géostratégique et géoéconomique

L'Afrique n'a jamais cessé de susciter l'intérêt et d'attirer les convoitises des grandes puissances, faisant souvent planer le soupçon d'une nouvelle forme de colonisation sur une présence qui s'annonce comme strictement économique et marchande mais joue inévitablement sur un fond géopolitique. Dans ce concert d'influences, si les Etats-Unis et l'Europe gardent une place importante, la Chine se présente comme la nouvelle puissance, sans complexe lié au passé, sans états d'âme quant au bien-être des populations ou au respect des droits de l'homme. Quel modèle préférer : le modèle occidental, qui associe le développement économique à la coopération au développement, ou le "modèle de Pékin" qui ne fait pas mystère de son pragmatisme ? A moins qu'il existe une troisième voie, qui aurait l'avantage d'associer la haute technicité du premier avec l'inépuisable main-d'oeuvre du second... Cet ouvrage passe en revue les différents acteurs économiques en Afrique, évalue leurs poids respectifs, met au jour leurs enjeux et pointe les perspectives. Etats, entreprises, institutions entretiennent des rapports de force entre eux et avec les Etats africains. L'auteur offre une vision lucide sur le présent de leur engagement, et aussi sur ce que pourrait bien leur réserver l'avenir dans un continent au potentiel encore largement ouvert.

01/2010

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Histoire internationale

Israël. La fabrique de l'identité nationale

U n foyer, un peuple, une nation. Eretz Israël, ou le royaume promis par Dieu aux juifs dispersés sur la terre. Une espérance plurimillénaire devenue réalité au XXe siècle, portée par un messianisme sécularisé, le sionisme, et concrétisée par un puissant levier d'assimilation, trop souvent négligé par les historiens: l'éducation. Car le sionisme fut d'abord et surtout un projet pédagogique, réunissant dans un même idéal des juifs venus d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Le mouvement lancé par Herzl réussit à faire d'eux les citoyens d'une nation homogène, partageant la même vision de l'histoire juive et le sentiment d'un destin commun - en dépit des tensions internes entre croyants et laïques, populations ashkénazes et sépharades, centre et périphérie. Avner Ben-Amos explique comment ce formidable défi a été relevé. Si l'école a joué un rôle fondamental, d'autres moyens ont accéléré la formation de cette conscience nationale : cérémonies commémoratives, monuments, musées d'histoire, programmes télévisés. Le dialogue sans cesse renouvelé avec le passé, les perpétuels réaménagements de la conscience collective, la mobilisation constante des moyens de communication rendent possible le maintien de cette identité, fondée sur une interaction complexe entre intégration et exclusion. Malgré le retour en force des particularismes et la sanctuarisation des mémoires particulières, ce sentiment national reste vivant par la stigmatisation d'un ennemi commun: les Arabes.

05/2010

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Littérature étrangère

Mémoire du vide

On l'appelait le tigre de l'Ogliastra : Samuele Stocchino fut le plus redoutable bandit sarde du siècle dernier. Par une nuit de pleine lune, pour un simple verre d'eau refusé alors qu'il rentrait à pied avec son père, son destin fut scellé. A seize ans, ce fils de paysans s'engage dans l'armée et part lutter d'abord contre les Turcs en Libye, puis contre les Autrichiens pendant la Grande Guerre ; décoré à maintes reprises, il rentre en héros dans son village d'Arzana. Mais rien n'y fait car, sa mère le sait, il a le cœur en forme de loup, anguleux comme celui des assassins. La guerre lui a enseigné à tuer et, lorsqu'il apprend la mort de son frère, son âme de justicier prend le dessus ; mais les dizaines de meurtres qu'il commet ne parviennent pas à assouvir sa soif de vengeance. Seul l'immense amour que lui porte depuis toujours Mariangela le soulage parfois, adoucissant un peu la violence qui domine toute sa vie. Autour de ce personnage à la fois historique et légendaire, véritable croquemitaine des enfants sardes, Marcello Fois construit un récit ample et limpide, animé par un formidable sens épique et dans lequel la voix populaire côtoie sans cesse le registre de la tragédie grecque.

08/2008

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Histoire de France

Le duc d'Orléans. Frère de Louis XIV

Monsieur, duc d'Orléans et frère de Louis XIV est un personnage controversé de l'Histoire de France. Elevé comme une fille dès sa naissance par sa mère, la régente Anne d'Autriche, il acquiert très vite le goût insatiable des parures, des rubans et des bijoux puis celui des garçons auprès desquels il s'affiche ouvertement. Cet entourage de favoris, plus ou moins intrigants et vénaux, ne l'empêche pas d'engendrer une nombreuse progéniture avec ses deux épouses, la jolie Henriette d'Angleterre puis celle qui est restée dans l'Histoire sous le nom de Princesse Palatine et avec laquelle il s'entend fort bien. Il devient ainsi le père du futur Régent. Louis XIV embarrassé par ce frère dispendieux, imprévisible et goûtant immodérément le faste et les arts, ne cesse de l'accabler de petites humiliations. Une brillante et inattendue victoire du duc sur les troupes néerlandaises, qui révèle chez lui d'incontestables qualités de stratège, ne fait qu'attiser la jalousie du roi : celui-ci s'emploie désormais à le tenir éloigné des armées. La vie du duc d'Orléans, affranchie des préjugés, tranche singulièrement sur celle de ses contemporains. Cet homme d'une indéniable intelligence mais systématiquement écarté des allées du pouvoir par son frère n'en finit pas d'étonner. C'est ce destin surprenant que nous raconte avec verve Christian Bouyer.

05/2003

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Littérature française

Sous les étoiles

Par testament, le richissime et mystérieux Maurice Chauvet a contraint ses enfants à résoudre une énigme, faute de quoi sa fortune leur échapperait. A ses yeux, Patrick et Nicolas, ses fils, sont des ratés. Quant à Adrienne, jeune peintre de talent, sa vie tumultueuse l'a éloignée de son père. Après la mort du magnat, pourquoi Adrienne décide t-elle soudain de relever le défi alors que l'argent ne l'intéresse pas ? De Paris à Jérusalem et New York, guidée par un archéologue israélien, un cabaliste de Brooklyn, un jeune astronome et Michel Fuks, un romancier qu'elle a jadis aimé, Adrienne se lance dans une quête dont elle ignore le sens. Sans cesse le texte de l'énigme s'interpose entre elle et Chauvet, lui interdisant de connaître la paix qu'elle a si longtemps fuie et l'espoir d'elle ne sait quelle rédemption. Car la cruauté et l'amour des pères sont des secrets que leurs enfants ne peuvent percer sans mettre en cause leurs propres rêves. Pour Adrienne et ses frères, la liberté peut-elle naître du partage de la souffrance, de la reconnaissance et de la tendresse que recherchait le solitaire Maurice Chauvet ? Peut-être la réponse se niche-t-elle sous les étoiles, au cœur même de l'énigme.

01/2002

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Droit

Droits de famille et communauté de vie

La communauté de vie est une liberté civile, elle repose sur un élément indispensable, la volonté. La reconnaissance de droits de famille par la communauté de vie a été réformée, puisqu'au mariage et au concubinage, désormais reconnu par la loi, s'ajoute le pacte civil de solidarité. Les droits accordés au moment du choix de la forme de la communauté de vie sont fonction de l'intensité de l'engagement, et les époux bénéficient du statut le plus complet : le rapprochement entre les statuts se fait en réalité par l'enfant. La communauté de vie, source de droits, conditionne aussi l'effectivité de ces droits. Vécue de bonne foi, elle permet la consolidation du titre, le maintien des droits reconnus, voire l'acquisition de droits nouveaux. Sa disparition donne toute la mesure de son importance. Que la communauté de vie cesse volontairement ou par décès, les époux sont les mieux protégés : reconnaître au plus démuni ou au survivant, pourvu de droits successoraux " ab intestat ", le maintien de ses conditions de vie. Par comparaison, les partenaires peuvent prétendre à une moitié du patrimoine commun, les concubins devant s'en remettre au juge. L'étude souligne ainsi la supériorité du mariage, institution et acte de prévision d'un engagement pour la vie, sur le PACS, contrat à durée indéterminée, et sur le concubinage, union factuelle aléatoire. (Laurent GRIFFON)

09/2001

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Cinéma

Sarabande. Scénario

Trente ans après leur divorce, Marianne (Liv Ullmann) et Johan (Erland Josephson), les deux protagonistes de Scènes de la vie conjugale, se retrouvent, à l'initiative de Marianne, dans la retraite sauvage que Johan s'est aménagée au cœur des forêts de Dalécarlie. Mais cette rencontre, qui devrait être celle de la paix du cœur, est traversée par la haine irrémédiable qui oppose Johan à son fils Henrik, né d'un premier mariage, et les déchirements de Karin, la fille d'Henrik, jeune violoncelliste douée, dont la carrière est devenue l'enjeu du conflit entre son père et son grand-père. Cet épisode de quelques semaines de fin d'été connaît une phase dramatique avant que chacun ne retrouve un apaisement sans doute précaire : la sarabande de la cinquième suite pour violoncelle de Bach jouée par Karin devient alors l'instant sublime, emblématique, de cette paix fragile. Et puis au cœur de ces événements il y a le souvenir rayonnant d'une absente, celui d'Anna, la mère de Karin, morte deux ans plus tôt, qui ne cesse de hanter les trois principaux personnages à la recherche d'une raison d'être. Marianne elle-même, habitée à son tour par l'image qui s'est esquissée dans les confidences de chacun, découvrira, après son séjour, le lien ineffable qui l'attache à sa propre fille autiste.

05/2004

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Histoire de France

La politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794

On n'écrit plus guère sur la Terreur. Cet épisode central de la Révolution française, l'un des plus mystérieux et des plus controversés, n'a cessé de hanter notre histoire contemporaine. II a prêté à des interprétations nombreuses, inconciliables, souvent polémiques, rarement impartiales. Aucune, à ce jour, n'a pu en épuiser le sens et la portée. Cet ouvrage veut éclairer l'histoire de la Terreur en interrogeant ses origines, ses ressorts, ses modalités et la rhétorique qui lui tenait lieu de légitimité. II décrit ce que doit la violence révolutionnaire à l'héritage de l'Ancien Régime. II tente d'élucider la relation complexe entre Terreur et violence, entre idéologie et Terreur. II clôt le débat sur la part des circonstances dans la dérive terroriste de l'an II. Instrument de la politique révolutionnaire, la Terreur ne se laisse pas enfermer dans des bornes chronologiques, écrit Patrice Gueniffey. Elle fait irruption dans le discours comme dans les pratiques dès 1789 : elle apparaît avec la Révolution pour ne disparaître qu'avec elle. Pourtant, on ne peut confondre les deux histoires. C'est en montrant ce qui les sépare qu'on découvre leur secrète parenté. Livre d'histoire politique, attentif aux événements, aux idées, aux passions comme aux destins individuels, cet essai invite à relire l'histoire de la Terreur dans le langage serein de la vérité.

10/2003

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Critique littéraire

Cocteau et Monaco

On commence à savoir enfin que derrière l'image de Jean Cocteau magicien, illusionniste, touche-à-tout de génie, " Paganini du violon d'Ingres " se cachait un poète secret qui s'attacha sa vie durant à mettre sa nuit en plein jour. Doué d'une stupéfiante force créatrice, cet éternel jeune homme au physique de fil de fer fut un athlète de la poésie, utilisant avec bonheur tous les genres : vers, prose, dessin, théâtre, film, fresque, peinture... Aucune activité artistique ne lui resta étrangère. Sur sa trajectoire, le rocher de Monaco fut, dès sa jeunesse, un point de repère important. Du Ballet russe de Serge de Diaghilev basé à Monte-Carlo au séjour à la villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat en passant par l'hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, des studios de la Victorine aux éditions du Rocher de Charles Orengo, du " dernier temple avoué du hasard " aux cérémonies du mariage princier en 1956, Jean Cocteau n'a cessé de hanter cette côte d'Azur et cette principauté de conte de fées, comme la nomme Carole Weisweiller dans sa préface. Patrick Renaudot évoque avec chaleur le parcours du poète, mettant en lumière sa ligne de vie qui fut avant tout une ligne de cœur et le ramena si souvent sur les rives de la Méditerranée.

12/1999

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Critique littéraire

Maximes et autres pensées remarquables des moralistes français

Ce livre est une invitation à la sagesse. Mais à la sagesse la moins bien-pensante, la moins politiquement correcte qui soit : celle des grands moralistes français. Avec une lucidité impitoyable, La Rochefoucauld, La Bruyère, Vauvenargues, Chamfort ou Joubert n'ont cessé de scruter le coeur humain, d'en dévoiler les replis les mieux cachés. Nietzsche a salué la grandeur de ces " immoralistes " souvent trop méconnus des Français. Pour la première fois, leurs maximes les plus aiguës, leurs aphorismes les plus ailés, leurs pensées les plus spirituelles sont réunis en une anthologie générale qui court du XVIIe siècle à nos jours. Car ce génie de moraliste n'a nullement disparu à l'époque moderne : les Fusées de Baudelaire, l'Algèbre des valeurs morales de Jouhandeau, les Syllogismes de l'amertume de Cioran sont les dignes héritiers des Mathématiques du coeur de Joubert. Justice est ainsi rendue à une grande tradition littéraire française. Mais aussi à une fascinante entreprise de connaissance de l'homme. Alors que nos contemporains cherchent refuge dans le bouddhisme, les sagesses antiques ou une fade morale réinventée, ces maximes constituent, pour l'honnête homme d'aujourd'hui, comme pour celui d'hier, un irremplaçable bréviaire. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure et agrégé de lettres. François Dufay est journaliste à L'hebdomadaire Le Point.

09/1998

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Littérature française

Le petit col des loups

C'est une très jeune femme, elle sort à peine de l'enfance et elle est enceinte. Elle a couché avec Vincent, la veille du départ du garçon pour la guerre d'Algérie. Son ventre est déjà gros, mais personne ne sait qu'elle est enceinte, ni ceux avec lesquels elle travaille à la Poste du village, ni ses parents chez qui elle vit encore, ni Vincent qu'elle n'a plus revu et à qui elle ne sait pas écrire. Elle l'a dit à une seule personne, à Marie-Marthe, la marraine qu'elle s'est choisie depuis toujours. Peut-être aussi parce que Marie-Marthe est hors du monde. Marie-Marthe a trop connu la violence et la blancheur du monde, trop de choses à jamais vidées de leur souffle et de leur ferveur, comme les pierres des murets que Marie-Marthe déplace sans cesse, en pure perte, en contrebas du Petit col des loups où elle habite. Tout reste à faire cependant. Il lui reste à se déprendre du silence et d'abord du silence de cette naissance qu'il faudra bien finir par annoncer. Coûte que coûte il lui faudra apprendre ces mots-là, elle qui n'a rien vu du monde et qui ne possède, en tout et pour tout, que son allant de jeune renarde.

01/2001

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Sociologie

L'identité entre ineffable et effroyable

Si l’identité ne peut être considérée comme un concept scientifique à part entière, son actualité et les passions qui l’entourent ne peuvent laisser indifférentes les sciences sociales et humaines. De fait, si chacun, singulièrement, et tous, collectivement, peuvent se convaincre de l’éprouver, peut-on bien la nommer sans prendre le risque, au mieux de la figer, au pire de la manipuler ? Faut-il donc se taire ou, au contraire, parler et dire encore ? Parler, soit, mais alors de quoi : d’une identité simple ou multiple ? Déterminée ou à construire sans cesse ? Faite d’un bloc ou de multiples agrégats rassemblés de manière plus ou moins choisie et cohérente, dans un méli-mélo où affects et raisons risquent de se retrouver confusément ? Le sens du titre, emprunté à Thomas Mann, donne donc à l’ouvrage son orientation générale mais ouvre aussi sur bien d’autres interrogations.Prendre de la distance en analysant le mot, tel est le projet de ce livre rassemblant les éclairages d’un collectif de chercheurs. Les uns – philosophes, sociologues, historiens, etc. – travaillent la notion elle-même. Les autres – géographes, sociologues, littéraires, etc. – décrivent quelques-uns des processus de sa production, par exemple liés aux mobilités. Quant aux derniers – philosophes, aménageurs, historiens, etc. –, ils s’attachent aux contenus multiples, à travers lesquels, ici et là, l’identité se manifeste : généalogie, religion, histoire, gastronomie, etc.

02/2011

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Histoire et Philosophiesophie

La matière et l'esprit. Sciences, philosophie et matérialisme

" La science ne pense pas " disent les uns, qui répètent sentencieusement les paroles inspirées du Maître. " Les questions métaphysiques sont dénuées de sens ", répondent les autres. Guerre absurde que reproduit notre système d'enseignement, qui voue la philosophie aux séries littéraires et réduit à la portion congrue la réflexion critique proposée aux scientifiques. La philosophie n'existerait pas si elle n'avait dès l'origine fait couple avec l'interrogation scientifique du réel : elle ne saurait, sous peine de virer au pur " supplément d'âme " à destination des autruches qui ignorent tout ce qui se découvre et de la manière dont on le découvre, délaisser par exemple les questions fondamentales soulevées par la physique quantique ou les théories de l'hérédité. Il s'agit de bien plus que d'intégrer ou de réintégrer à la philosophie l'élucidation des énoncés de la science : il y va de l'accomplissement même du programme de pensée ouvert depuis la Grèce antique. Point d'avenir sans reprise du dialogue de la philosophie et des sciences, et sans redécouverte de la pertinence de la position matérialiste. Celle-ci s'enracine chez Démocrite, n'a cessé depuis de constituer aussi, par-delà ses manifestations propres, le contrepoint critique et l'aboutissement sensé des efforts idéalistes pour penser le monde, et représente désormais la seule option ouverte à une pensée effective.

04/2004

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Poches Littérature internation

Rituels

Peu de chose, sans doute, rapproche le rituel de la messe et celui de la cérémonie du thé. Pourtant, l'un comme l'autre vont marquer de leur empreinte Inni Wintrop. Ce dilettante sceptique coulerait à Amsterdam des jours heureux, s'il n'était maladivement sensible à la fuite du temps et à l'omniprésence de la mort. Inni, cependant, aime trop la vie pour ne pas conclure avec elle les compromis que requiert la société. Ce n'est pas le cas des deux êtres dont la rencontre bouleversera son existence. Le premier, Arnold Taads, est un misanthrope qui impose à ses jours le carcan d'une discipline de fer. Le second, Philip Taads fils d'Arnold, qu'Inni rencontre vingt ans plus tard, en l973, a en commun avec lui le goût de la solitude et de la méditation. Les deux Taads refusent le monde tel qu'il est, et le monde les éliminera tragiquement. Mais Inni, sous son masque ironique, n'est-il pas leur frère jumeau ? L'art, l'amour, les religions, le suicide - peu de livres ont l'art d'aborder des sujets aussi graves avec autant de légèreté, d'élégance et d'humour. Poète de la décadence souriante, Nooteboom nous offre ici, avec la délicatesse de trait d'un maître japonais, une chatoyante " peinture du monde flottant ".

10/2006