Recherche

Isabelle Sbrissa poésie

Extraits

ActuaLitté

Beaux arts

Raphaël, La chambre de la signature

En 1508, Raphaël (1483-1520) quitte Florence à l'appel de Jules II. A ce pape mécène il doit sans doute beaucoup de sa notoriété puisque c'est aux côtés des grands chantiers, de Bramante à Michel-Ange, au coeur de la Ville Eternelle, qu'il a pu donner les meilleures preuves de son talent. La Chambre de la Signature est la première, et la plus célèbre, parmi les quatre que Raphaël réalise pour décorer le nouvel appartement pontifical au Vatican. Les fresques de la Chambre de la Signature, ancienne bibliothèque privée du Pape, traitent des grands genres livresques. Raphaël y met en scène l'histoire à travers les Vertus cardinales, la théologie, avec Le Triomphe de l'Eucharistie, la poésie, avec Le Parnasse et la philosophie, à travers L'Ecole d'Athènes. Si Raphaël choisit de mêler en poésie Horace et Dante, s'il réconcilie en théologie Duns Scot et Thomas d'Aquin, s'il nous fait rêver à une Athènes où les rivalités philosophiques ont disparu, cette opus hominis effervescente, éclectique, puise cependant ses sources dans un catholicisme plus traditionnel. L'oeuvre raphaëlesque se veut cosmique dans sa dimension esthétique. Les quatre éléments y président et jettent, du haut des parois, une avertissement solennel aux spectateurs : c'est ici que la Nature offre à l'Histoire sa modernité, à l'Art ses modèles d'imitation. Raphaël en immortalise toute l'idéalisation. Par là-même, c'est lui qui annonce tous les académismes à venir, en livrant à la postérité les canons picturaux que l'art occidental s'appropriera pour longtemps.

11/2002

ActuaLitté

Poésie

Comme si Comme ça. Poèmes 1980-2007

Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D’un parcours en poésie qui s’est d’abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu’il faut arpenter et repérer s’adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu’il faut d’un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s’apparenterait à la fin d’un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l’urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l’analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l’écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l’un des thrènes les plus poignants de la littérature : A ce qui n’en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.

09/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Singulier pluriel. Conversations

" Ce qu'on dit de soi est toujours poésie ", écrivait Ernest Renan, phrase mystérieuse, oraculaire, dont on ne retiendra ici que le verbe " dire ". C'est entre fiction et diction, répondant aux questions d'universitaires et de journalistes, que Maurice Olender donne dans ce livre de Conversations quelques clés de son rapport à la lecture, au savoir, à l'édition. En lisant Singulier Pluriel, on est frappé par l'importance que l'auteur accorde à la parole, aux tensions et liens entre l'oralité et l'écriture. Archéologue de formation, auteur d'une oeuvre multiforme, Olender travaille sur les sexualités extrêmes, l'origine des langues et les mythologies modernes de la " race ". Intellectuel engagé, doté d'une conscience aiguë de la " responsabilité sémantique " et de la fragilité des démocraties, il est aussi le créateur de " La Librairie du XXIe siècle ", une collection au rayonnement international. Ce livre fait entrer les lecteurs dans la fabrique d'un funambule, chercheur indiscipliné qui conçoit l'érudition comme une forme de poésie et la pensée comme une aventure. On y trouvera des paroles, devenues traces écrites d'un cheminement intellectuel et sensible, le rappel de compagnonnages, une esthétique de l'amitié. Car lire, écrire, éditer, c'est tout ensemble se situer dans le monde, rendre les savoirs accessibles, construire un univers entre réel et fiction, une " Librairie ". Christine Marcandier Maurice Olender est historien (EHESS) et éditeur (Seuil). Il a publié notamment Les Langues du Paradis (1989), Race sans histoire (2009) et Un fantôme dans la bibliothèque (2017).

09/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Le lyrisme démocratique ou la naissance de l'éloquence romantique chez Lamartine (1834-1849)

1820. Les Méditations. Le Lac. Qui connaît encore la suite ? Et pourtant. Lamartine n'a pas seulement inventé le lyrisme romantique, il a aussi actualisé sa doctrine poétique dans le domaine le plus éloigné en apparence de ses vallons et coteaux ombragés : dans la politique parlementaire. De 1834 à 1848, puis pratiquement jusqu'à sa mort, il s'est forgé un destin de polygraphe hors pair. Il est devenu simultanément et successivement orateur de la Chambre, historien, journaliste, romancier. Avec pour seule mission d'inventer sur la terre une de ses Républiques imaginaires qui peuplent les manifestes politiques et poétiques dès 1830. Il est le père de la démocratie moderne et nous rappelle à son insu que la politique des gouvernements doit et devra toujours des comptes à la poésie. A-t-il réussi à joindre avec panache et splendeur le poème et la tribune en Février 1848 ? A-t-il au contraire manqué le tournant du désenchantement, dépassé par ses cadets, Flaubert et Baudelaire ? Sans doute, le poète moderne n'a-t-il pas que des succès à son actif. Lyrique par intermittence - successful aurait dit Stendhal -, mais aussi vilipendé, moqué et finalement déchu simultanément de la lyre et du pouvoir, Lamartine est le poète démocratique par excellence. Il dota d'une souveraineté révolutionnaire l'opinion publique, la rumeur, les bruits de la me, les voix du peuple en les consacrant au moyen d'une éloquence démocratique, en inventant un lyrisme de masse : au même titre que ses muses glorieuses et anciennes, en prenant le risque d'y perdre la poésie.

05/2019

ActuaLitté

Philosophie

Conjonctions et disjonctions

"Le temps moderne, le temps linéaire, homologue des idées de progrès et d'histoire, toujours projeté vers le futur ; le temps du signe non-corps, acharné à dominer la nature et à maîtriser les instincts ; le temps de la sublimation, de l'agression et de l'automutilation : notre temps, s'achève. Je crois que nous entrons dans un autre temps, un temps qui ne laisse pas encore voir sa forme et dont nous ne pouvons rien dire, si ce n'est qu'il ne sera ni le temps linéaire ni le temps cyclique. Ni histoire, ni mythe. Le temps qui revient, s'il est vrai que nous vivons effectivement un retour des temps, une révolte générale, ne sera ni un futur ni un passé, mais un présent. Du moins est-ce là ce que, obscurément, réclament les rébellions contemporaines. L'art et la poésie non plus ne demandent rien d'autre, même si parfois les artistes et les poètes l'ignorent. Le retour du présent : le temps qui vient se définit par un maintenant et un ici. [...] Si la rébellion contemporaine (et je ne pense pas seulement à celle de la jeunesse) ne s'éparpille pas en une succession de clameurs isolées ou ne dégénère pas en systèmes autoritaires et fermés, si elle articule sa passion dans l'imagination poétique, au sens le plus libre et le plus large du mot poésie, nos yeux incrédules seront les témoins du réveil et du retour à notre monde abject de cette réalité, corporelle et spirituelle, que nous appelons présence aimée." Octavio Paz.

11/1990

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'évangile selon Jésus-Christ

L'Evangile selon Jésus-Christ. Si José Saramago avait vécu quelques siècles plus tôt, nul doute que ce cinquième évangile lui aurait valu les foudres de l'Eglise et le bûcher. Mais contredire aujourd'hui une histoire qui depuis deux millénaires appartient au domaine du sacré, est la mémoire symbolique et la matrice de notre civilisation, n'apparaît plus comme relevant de l'hérésie ou du blasphème. Encore que d'autres pays et d'autres religions n'hésitent pas à prononcer d'impitoyables sentences de mort contre les poètes et la poésie. Mais notre marge de liberté est-elle aussi grande que nous voulons bien le croire ? C'est la question que pose ici Saramago en faisant de Jésus, ce fils de Dieu qui ne voulait pas l'être, la victime sacrificielle et l'instrument du plus absolu des pouvoirs qu'est l'idée même de Dieu, et contre lequel toute rébellion est impossible. Comme les révolutions, les religions dévorent leurs enfants, aussi innocents soient-ils. Dans cet évangile qui retrace l'enfance et la vie privée de Jésus en un drame romanesque somptueux, mêlant histoire, mythe et fiction. Saramago invite le lecteur à participer au débat voltairien que se livrent Dieu, le Diable et Jésus, chacun d'eux n'étant pas celui que l'on croit. La poésie de l'auteur et l'ironie du narrateur se rejoignent dans les arabesques et la polychromie d'une très grande écriture, une des plus accomplies et des plus maîtrisées de la littérature européenne d'aujourd'hui.

12/1993

ActuaLitté

Poésie

Mes silences du Maghreb

"Face à la simplicité enchantante du quotidien, face à la beauté d'un monde mal connu, l'artiste se remplit de l'humanité qui l'entoure en prenant conscience de sa place comme un petit fragment d'un monde vaste et rempli de merveilles. Le voyage que les yeux d'un Touareg nous racontent, la tranquillité d'une ruelle vide, la sérénité d'un vieil homme observant les passants, ou le mystère d'une femme jetant un regard rêveur vers l'absolue liberté qu'offre l'horizon sur les rives de la Méditerranée... autant de scènes de vie qui ont inspiré l'auteure dans sa quête spirituelle". Préface de Khaled Youssef Profondément humain et authentique, ce recueil de poésie et de photographie est un bel hommage à la terre du Maghreb et à ses enfants, une invitation à la découverte au travers de mots qui vibrent et de couleurs embaumées de silences et de lumières. Née en France, Sarasvati Devi est Citoyenne du Monde. Enseignante de français et de yoga, elle est également danseuse de danse sacrée indienne, photographe et poète par passion. Ses travaux trouvent place lors d´expositions internationales comme au Palais de la Culture d´Alger, à l´ENA Paris et Nancy, lors de festivals internationaux en Tunisie et dans des universités allemandes et françaises. En 2018 elle reçoit un diplôme d´honneur lors du Festival International de la Poésie de Tozeur. Elle s´engage également activement auprès des enfants orphelins de cette région de Tunisie du sud en exposant pour leur avancement culturel, social et éducatif.

11/2019

ActuaLitté

Poésie

La mer à boire

Né à Paris en 1934, Ludovic Janvier, romancier et essayiste, fait entendre en poésie une voix qui ne se soucie d'aucune référence, d'aucune révérence : alliance d'un rythme affirmé, d'une rythmique, et d'une volonté de dire les éclats de mémoire, d'ironie, de fureur, les commotions soudaines. Ludovic Janvier écrit au plus près du corps, il s'investit sang et os dans une parole qui ne craint ni la violence, ni la gouaille, ni la dérision froide. Souvent, il semble parler comme pour se donner congé, comme pour se piéger. C'est un souffle qui entretient la forge et les braises, les cris, les murmures, qui fait que la bouche sort de l'ombre et que les muscles, doucement, transmuent de l'air pour créer une musique de mots. La poésie de Ludovic Janvier est une succession d'instants qui objectent, qui poussent au désespoir lucide, qui ne cherchent pas plus à adoucir le manque que les moeurs. L'impatience en est l'énergie première, sans cesse convoquée et toujours insatisfaite. Comme le suggère le titre de son recueil, il y a en toute chose, en toute action, en toute émotion, de La mer à boire, de l'impossible à affronter, du défi à relever, mais sans oublier d'en sourire, sans oublier d'avouer mine de rien que ce n'est quand même pas "la mer à boire". Parole du doute brutal, la voix de Ludovic Janvier est de celles qui régénèrent sans ménager de repos.

10/2006

ActuaLitté

Littérature française

A la piscine avec Norbert

A l'approche de la soixantaine, une femme doit faire des efforts pour atténuer les rides et bien choisir ses petites culottes, surtout quand elle n'a pas la silhouette d'Ursula Andress. Des efforts, l'héroïne de ce roman en fait encore, le soir, pour rompre sa solitude sur les sites de rencontre, livrée aux faux-semblants du virtuel. Avec Norbert (rencontré sur Meetic), elle baise, elle va à la piscine, elle parle de tout, de sexe, du salaire des patrons du CAC 40, des migrants, de #Me too, de sa future (toute petite) retraite. Elle lui parle de poésie, il répond T'as pas d'autres sujets en réserve ? Il cite la sélection de l'équipe de France, elle préfère Kafka, il la voudrait en robe, elle préfère les pantalons. A part ça, ils s'entendent bien. A la piscine avec Norbert est un texte cru, drôle et enjoué, une réponse féminine et féministe aux Houellebecq de tous bords. Née en 1960, Véronique Pittolo est poétesse et performeuse. Lauréate du prix de poésie de la SGDL en 2004, elle a notamment publié Gary Cooper ne lisait pas de livres (Al Dante, 2004), Hélène mode d'emploi (Al Dante, 2008), La Révolution dans la poche (Al Dante, 2009). Elle anime des ateliers d'écriture dans l'Education nationale, en école d'art, en maison d'arrêt, à l'hôpital. On sait pourquoi les renards sont roux (Le Temps des cerises, 2012) est le fruit d'un atelier réalisé avec des patients hospitalisés à l'Institut Gustave-Roussy.

01/2021

ActuaLitté

Poésie

Il y a trace de nous

La poète Marie-Claire Bancquart est décédée le 19 février 2019. Un an après sa mort, son mari, le compositeur Alain Bancquart, lui écrit une longue lettre d'amour qui se conclut avec ces lignes : "J'ai passé toute ma vie dans la lumière de tes yeux" . Il n'y a pas d'exemple, dans notre histoire, de couple poète-musicien. Cette simple constatation donne à ce livre un relief particulier. Alain raconte à Marie-Claire ce qu'a été leur vie commune, exceptionnellement longue, puisqu'elle a duré plus de soixante huit ans. C'est l'histoire d'un couple, ou plutôt d'un double, le récit de leur vie, à partir de la fin de l'adolescence ? ; le récit de leurs études, de leurs carrières, de leurs oeuvres personnelles et de leurs nombreuses oeuvres communes. C'est aussi l'histoire de l'apprentissage de la vie ensemble, et celle de l'époque qui a été la leur. De la seconde guerre mondiale au début du vingtième siècle, à travers la guerre d'Algérie, 1968, les différentes crises, et en particulier celle de la culture. On rencontrera dans cet écrit de nombreux acteurs de la vie musicale et poétique de l'époque, les grandes amitiés qui ont nourrie cette vie (et quelques inimitiés, aussi ? ! ) et des considérations sur la musique de l'auteur et la poésie de Marie-Claire Bancquart, dont une étude sur l'importance et l'évolution du rythme dans la poésie de cette dernière.

09/2020

ActuaLitté

Poésie

Cinquante-deux reflets

Dans ce livre, dialoguent des structures, des décors, des actions, des personnages. Ce recueil est donc une scène où se succèdent quatre mouvements ou plutôt quatre chapitres intitulés Miroitements (1), Décors (2), Danses et rythmes (3), Aux risques du vent (4). Miroitements est ici à comprendre comme l'impression générale laissée sur la rétine de l'oeil, ou comme un rassemblement de divers tableaux enregistrés par la surface sensible d'un papier photographique. Ici, c'est la forme textuelle du " triple triolet " qui joue le rôle de support. Le premier chapitre de ce recueil est à lire comme une matière de structures de fictions à développer, à penser ou à rêver. Décors (2) est à entendre comme une réserve de lieux, d'accessoires, de paysages, de fonds d'image, d'espaces. Le deuxième chapitre vise à offrir de nouvelles scènes de tournages à l'imagination du lecteur. Les deux derniers chapitres offrent quant à eux un répertoire d'actions et une galerie de personnages. Ce livre est aussi un recueil de poésie. Il se rythme avec cette antique et belle question : Qu'est-ce que la poésie ? Une cadence de triple triolet traverse l'ensemble de ces pages. A chaque lecture d'apporter la substance d'une voix nouvelle à cette matière textuelle. La préface de ce recueil a été rédigée par Christian Robert, auteur de fables et de nouvelles, ancien professeur de lettres et coauteur (sous le pseudonyme de Robert Vincent) de plus d'une dizaine de romans policiers déjantés.

10/2022

ActuaLitté

Poésie

Au fil du temps, au fil de l'eau, au fil du vent

Parfois intime, parfois métaphysique, Au fil du temps, au fil de l'eau, au fil du vent nous fait aspirer à un renouveau, à une nouvelle façon de voir la vie... Pour l'auteure, la poésie est le langage subtil de l'émotion, celui qui permet d'exprimer l'inexprimable, de dire l'indicible, d'accepter ou de revendiquer des paradoxes. Le style concis, rapide et rythmé des différents poèmes teinte des émotions, souvent intenses, d'une touche d'optimisme et de légèreté. Un questionnement existentiel qui est particulièrement en résonance avec la période que nous traversons aujourd'hui, où nos repères, peu importent les domaines (environnement, santé, vie sociale, économie...), sont chahutés. La bonne nouvelle est que la lumière se trouve au fond du tunnel. Suivez-la ! Partie sur une erreur d'orientation qui l'a conduite vers les mathématiques et les technologies de l'information, Sylvie H. D. Véron s'est réincarnée à plusieurs reprises dans différentes vies professionnelles riches en défis et en créativité. Son fil conducteur est de comprendre comment une organisation, une entreprise ou un individu peut se réinventer. Ce n'est que tardivement qu'elle se consacre à ses véritables passions : le design, la peinture et la poésie. Elle crée une maison familiale dans l'artisanat d'art dont elle assure la direction créative et le design. Elle est aussi sylvicultrice et aime à voir pousser ses arbres. Elle signe avec Au fil du temps, au fil de l'eau, au fil du vent son premier ouvrage aux Editions Vérone.

09/2021

ActuaLitté

Littérature française

La femme et "l'amore"

Il y a dans ce livre : De la psychanalyse, car comme l'évoquait Jacques Lacan : "Parler d'amour on ne faisait que cela en psychanalyse" . De la poésie : "Mais je finirai bien par te trouver et le monde entier s'éclairera à nouveau parce que nous nous aimons, parce qu'une chaîne d'illuminations passe par nous, parce qu'elle entraîne une multitude de couples qui comme nous sauront indéfiniment se faire un diamant de la nuit blanche" . André Breton "L'amour fou" . Mais aussi de la musique, celle qui vient si souvent combler nos manques existentiels, et ce seront ; Chopin, Fauré, Stravinski, Berg. En dernier ressort c'est peut-être la poésie qui l'emportera : "J'ai connu en l'absence de cet amour les vrais ciels vides, les flottaisons de tout ce que je me préparais à saisir sur la mer morte, le désert des fleurs... Il ne manquait qu'une grande vie de feu partant de moi pour donner du prix à ce qui existe" . André Breton "L'amour fou" . Quoi qu'il advienne du couple à venir en ce XXIe siècle rien ne pourra jamais atténuer cette étincelle narcissique du "coup de foudre" . Mais pour que cette illusion "effet mère" construise dans le temps un véritable amour, il faudra que cet amour s'édifie de "sujet à sujet," puisque l'amour, comme nous l'a révélé Lacan, est asexué , donc sûrement pas de "sujet à objet" ! Philippe GUILLAUME. Philippe Guillaume signe ici son nouveau livre.

06/2022

ActuaLitté

Critique Poésie

Les Epîtres

Si la collection Poésie /Gallimard offre de Clément Marot une édition de référence de L'Adolescence Clémentine par l'un de ses plus grands spécialistes, Frank Lestringant, c'est un volume qui regroupe les oeuvres de jeunesse du poète et ne peut suffire à rendre justice à celui que l'on considère généralement comme le fondateur avec Villon (dont au reste il proposa la première édition critique) de la poésie moderne. Il nous a donc paru utile de proposer cette nouvelle parution qui regroupe les 73 épîtres du poète dont une dizaine seulement était présente dans L'Adolescence Clémentine et où se trouve à son plus haut l'art frondeur, insolent de ce poète épris de liberté. Ouvre fameuse qui fait écho à son existence aventureuse, oscillant entre les faveurs du roi, la prison et les exils (Marot meurt à Turin à 48 ans), les Epîtres, outre leur originalité et leur virtuosité formelle, sont beaucoup plus que "l'élégant badinage" que vantait Boileau, l'invention d'un ton inimitable, une impertinence enjouée qui cache sous l'humour une pensée grave et libre, qui incarne l'audace de l'Humanisme. Ce sont deux universitaires tout aussi enjoués, Guillaume Berthon et Jean-Charles Monferran, qui ont bâti cette édition dont le souci premier, sans se départir de la rigueur scientifique, est de rendre les textes accessibles aux lecteurs d'aujourd'hui : modernisation de l'orthographe qui préserve la rime et le mètre, glossaire, notes, tout contribue à une lecture aisée. Le curieux comme l'étudiant y trouvera son compte. .

07/2021

ActuaLitté

Littérature française

La conologie

Un ouvrage fou, savant et plein de poésie ! Mais qu'est-ce donc que la conologie ? "Reine des sciences de l'esprit" , la conologie, ou science du con, est restée secrète jusqu'à ce jour. Dans cet ouvrage, un éminent conologue nous y initie en quelques leçons. A quoi cette science sert-elle ? Laissons répondre le personnage principal de ce livre, oncle Gustave, qui, l'âge avançant, a décidé de transmettre sa science à son neveu : "Tu verras le monde tel qu'il est. Sans doute te sentiras-tu seul. Mais cette solitude te sera un réconfort et un bienfait, car tu auras un compagnon qui ne te quittera jamais plus : le rire". Et l'on rit en effet beaucoup à la lecture de La Conologie. On rêve aussi, tant sa poésie surréaliste apporte un regard décalé sur la réalité. Mais on en sort surtout avec le recul et la clairvoyance nécessaires pour se confronter à l'Autre, car nul endroit en ce monde ni aucune catégorie sociale ou professionnelle se sont exempts de cons. Et car, toujours d'après l'oncle Gustave, "tout homme porte un con en lui, et celui-là est le moins con qui connaît le mieux son propre con". La Conologie a été écrite vers 1958 par Frédéric Hoffet (1906-1969), génial essayiste, romancier, pasteur et avocat, auteur notamment de l'indémodable Psychanalyse de l'Alsace. Ses enfants et petits-enfants ont sorti le tapuscrit de leurs archives familiales pour que le plus grand nombre puisse enfin bénéficier de cette précieuse science.

09/2023

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres poétiques et dramatiques

La postérité retient parfois de Péguy l'efficacité du polémiste, le prophétisme du philosophe de l'Histoire, le moraliste aigu, l'anarchiste irréductible ou le socialiste humaniste et, d'une manière peu discutée, le patriote martyr. Mais le poète, le connaît-on vraiment ? La répétition est l'arme, redoutable, de sa versification. Elle ne produit pas de radotage. C'est le martèlement d'une voix adressée au public que Péguy entend, en quelque sorte, réinventer ; et c'est sans doute aussi la marque d'une scansion, qui rejoint la part d'oralité consubstantielle à presque toute poésie. Henri Meschonnic écrivait de celle de Péguy qu'elle était une «épopée de la voix». Elle est simple, sans affectation. Si Du Bellay et Corneille sont des modèles, Villon n'est jamais très loin. Traditionnel, Péguy ? Les étiquettes lui vont mal. Dramaturge défiant les normes dès sa Jeanne d'Arc de 1897, dont l'héroïne est une nouvelle figure d'Antigone ; vers-libriste, mais créateur d'innombrables alexandrins ; poète de la déchirure ; sonnettiste, mais artisan aussi de nouvelles formes : il n'est qu'à considérer l'effet hypnotique que produisent les enchaînements de quatrains ou de tercets pour saisir la part très contemporaine de son art. L'oeuvre de Péguy a souffert de son destin paradoxal sous l'Occupation. Indexée par la Révolution nationale, revendiquée par la Résistance. Mais sa poésie renaît aujourd'hui, dépoussiérée, et dans une nécessité plus vive. Il est temps de redécouvrir, via une édition qui en restitue enfin la trajectoire, sa parole juste.

09/2014

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes

Qui fut François Villon (1431-apr. 1463) ? Un vagabond, un étudiant, un voleur, un "mauvais garçon" ? Telle est en tout cas l'image qu'il a laissée, transmise même, puisque tel il se décrit à travers sa poésie. La réalité est peut-être en partie différente. Les documents d'archives qui nous sont parvenus, et qui sont ici reproduits, laissent planer le mystère. Si Villon connaît le langage des "coquillards", son appartenance à cette organisation de malfaiteurs reste incertaine : le (passionnant) rapport d'enquête sur la bande procure une liste de ses membres et décrypte leur argot, sans jamais citer notre homme... Si l'on met de côté la légende, reste la poésie, faite d'interrogations et d'inquiétudes, de mélancolie et de nostalgie : une danse de vie et de mort. Considéré comme le premier poète moderne, Villon aime jouer avec les langues, et il les connaît toutes : celle des cours, dans lesquelles il fut reçu, celles du peuple et des métiers, l'argot et les proverbes. Il se les approprie, les détourne, en fait surgir la fragilité et la beauté. Encore faut-il pouvoir y accéder. Une traduction en français moderne figure ici en regard du texte original. Dès le lendemain de sa disparition, Villon fut augmenté, imité, réinterprété, réinventé et célébré par ses lecteurs, et notamment par les écrivains. Un choix de textes (et d'illustrations) propose donc, sous l'intitulé "Lectures de François Villon", les échos de la fortune du poète du XVe au XXe siècle.

10/2014

ActuaLitté

Poésie

Insomnie et autres poèmes

Marina Tsvétaïéva (1892-1941) est aujourd'hui reconnue comme l'un des grands poètes du XXe siècle. Femme de tous les paradoxes, à la fois russe et universelle, prosaïque et sublime, elle commence très jeune à écrire et à publier. Prise dans la tourmente révolutionnaire après l'écrasement de l'Armée blanche dans laquelle son mari s'est engagé comme officier, elle vit un douloureux exil de dix-sept ans à Berlin, à Prague, puis à Paris. De retour dans son pays natal en 1939, elle se suicide deux ans plus tard. Il est des talents si impétueux que les évènements les plus dévastateurs de l'histoire ne sauraient les étouffer. Réduite à néant par la terreur stalinienne, Marina Tsvétaïéva ne cesse aujourd'hui de revivre et de rayonner. Cette "Danseuse de l'âme", ainsi qu'elle se nommait, traverse, subit et transcende les malédictions de l'Histoire comme une comète fracassée. Par sa poésie, fulgurante, rétive et exaltée, elle fraternise d'emblée avec toutes les victimes. La singularité tragique de son itinéraire, d'une indestructible intégrité, garde aujourd'hui toute sa charge libératrice. L'ensemble présenté ici est l'indispensable complément du précédent volume publié en Poésie/Gallimard : Le ciel brûle. Du cycle de l'Amie, commencé en octobre 1914, et à la fougue ouvertement homosexuelle, jusqu'aux terribles poèmes de la fin ("il est temps d'éteindre/la lanterne au-dessus de la porte"), Insomnie et autres poèmes restitue toutes les facettes, tendres et poignantes, de celle qui ne prêcha qu'un seul credo : "l'amour fou de la vie".

05/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Poètes de l'amour

Les poétiques de l'amour étudiées dans ce recueil semblent traversées, d'une époque à l'autre et d'un poème à l'autre, par la question de la trace, de l'empreinte, de l'esquisse. Dessin presque évanoui de ce qui fut peut-être un amour avant d'être de la poésie. Ou tout autant, invention de ce qui aurait pu être un amour, de celle (celui) qu'on eût aimé(e). Pourtant ces poètes qui, tous, rencontrent, sinon la mort, du moins sa menace, son double, la trahison, l'éloignement, ne se veulent pas seulement poètes de la déploration. Il semble qu'ils soient, de ce fait même, inventeurs d'une histoire à travers un ordre précaire. La quête amoureuse est donc aussi celle d'une forme nouvelle, d'une poésie en rupture avec celle qui avait cours, d'un modèle qu'il faut parfois renouveler, quitte, parfois, à prétendre imiter... l'Orient par exemple. Car l'invention, chez ces poètes, comme le montrent savamment les contributeurs de ce recueil, ne va jamais sans la trace de ce qui s'écrivit avant, dans ces textes qui sont autant de réécritures d'autres textes. La blessure, si elle existe, se dit aussi en cherchant sa voix à travers d'autres voix. Ainsi, construire l'être aimé dans la juxtaposition de figures et de pièces éparses n'est pas cesser d'être un " poète de l'amour ", c'est bien chercher à saisir la silhouette du vers idéal.

11/2004

ActuaLitté

Poésie

Elle, grenat noir

" Cela brûle/ne sera jamais nommé ". Le monde, notre monde que " les fées désertent ", s'il est bleu, possède le seul bleu possible : celui des hématomes et des ecchymoses que les commotions de l'Histoire ont généreusement assénés sans relâche et avec largesse. La poésie de Patricia Cottron-Daubigné s'installe dans " le juste possible/de tenir ", entre ce que la nuit ne permet pas d'oublier - massacres et atrocités qui jalonnent le quotidien de la planète - et ce que le jour voudrait bien bâtir, un monde qui " s'ouvre/accorde les chemins ", en particulier ceux du désir et de l'amour. Le livre naît dans cette doublure de langage dont se vêt l'existence : à la fois, un revers social, politique, culturel hanté par la présence récurrente de Camille, Mozart..., leurs énigmatiques italiques d'une part, et l'avers qui veut vivre, le corps offert, ouvert à la chair plus qu'au chant de l'amour d'autre part. Le poème, sobre comme une " longue cicatrice/cousue/sur quel désir ", balafre un matin clair, entre sommeil et éveil, qui invente " d'improbables issues ". Mais des issues qui brûlent et laissent interdit. Patricia Cottron-Daubigné est née à Surgères, en Charente-Maritime. Elle vit et travaille aux abords du Marais Poitevin. Elle a publié des poèmes dans de nombreuses revues - Décharge, Friches, Multiples, Poésie première, Rétro-Viseur, L'Arbre à paroles, etc. - et une dizaine de plaquettes, parmi lesquelles Portraits pour ma mémoire qui lui a valu le " Prix du livre de la Région des Pays de la Loire " en 1996.

05/2002

ActuaLitté

Littérature française

Comment prendre de la vitesse sur un circuit gardé par une oie

"C'est quoi, ce jeu ? Pourriez-vous m'expliquer comment ça marche ? (...) Il s'agit du jeu de l'oie, mon pote ! Nous tirons des dés imaginaires, nous avançons, nous rencontrons des obstacles, des entraves". Romain Vidal est né trop vieux : atypique et nonchalant, à bientôt 18 ans il n'aime rien d'autre que lire et méditer. Resté seul à Paris le temps des vacances, il erre dans la capitale à la recherche de diversions pour oublier Mirabelle, son amour fruité. Dans le jeu de société grandeur nature imaginé par l'auteur, les pions sont des personnages aussi bigarrés qu'absurdes, tendres que mauvais pour qui tout semble possible. Riches, pauvres, paresseux, pervers, poètes et pour les plus audacieux, amoureux, ils sont la foule de ceux que l'on croise tous les jours au détour de chaque ruelle parisienne. Alchimiste, l'auteur mélange les sentiments, dose la sensualité, infuse la poésie qu'elle saupoudre d'un peu de fureur pour conter l'initiation brûlante et loufoque de son jeune romantique. L'aventure humaine qui se joue entre le Faubourg Saint-Denis et les quais de Seine est aussi touchante que burlesque, cinglante de beauté, à l'image de la vie. Née en Uruguay, Nut Monegal cherche à travers ses écrits à toucher du doigt l'universel. Elle est déjà l'auteur de Para un jardin en Otono et Sosias chez Seix Barral, Errances dans le miroir aux Editions Les Cahiers de la Poésie, ainsi que plus récemment Les danseurs de Monique Baum et Caravane.

06/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Shakespeare : Le poète au théâtre

Pourquoi le plus grand poète anglais a-t-il choisi d'écrire avant tout pour le théâtre ? Telle est la question essentielle que pose Michael Edwards, lui-même poète, essayiste et grand spécialiste de Shakespeare, à qui il a déjà consacré plusieurs livres. En étudiant comment Shakespeare oeuvre en poète dans tous les aspects d'un travail pour la scène, il montre que la multiplicité des personnages dans chaque pièce l'incite à renoncer à une seule perspective et à soumettre sa vision au jugement de situations concrètes. Shakespeare dépasse le lyrisme du moi en se hasardant sans cesse dans le je des personnages, même secondaires. Il transforme ainsi la poésie en parole, maintient l'oralité, et devient le " poète des autres ". Pour développer ses idées, Michael Edwards a sciemment choisi des pièces moins connues : Les Deux gentilshommes de Vérone, Peines d'amour perdues, Troilus et Cressida, Mesure pour mesure, Tout est bien qui finit bien et Cymbeline. Couvrant toute la carrière de Shakespeare, elles sont particulièrement aptes à éclairer la question, et se révèlent d'une richesse insoupçonnée. Elles lui permettent également de redéfinir le théâtre - lieu autre, à la fois matériel et fictif, image parfaite de ce changement du réel et du moi qui serait la tâche fondamentale de la poésie. En suivant inversement le travail du dramaturge dans les Sonnets, Michael Edwards propose une lecture claire et passionnante de ces poèmes mystérieux qui explique enfin leur sens et leur place dans l'oeuvre de Shakespeare.

09/2009

ActuaLitté

Critique littéraire

Le Tombeau de Cynthia. Mythes, fictions et ironie dans le livre IV des Elégies de Properce

Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit : Cynthia fut la première, Cynthia sera la dernière. Dans son quatrième et dernier recueil, Properce réalise sa promesse : il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome impériale transfigurée par l'élégie. L'adieu à l'amour, à la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poète à l'Empire ne sont que les pénultièmes péripéties d'une aventure qui précèdent de peu l'apothéose de l'héroïne : dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poésie des héros guerriers au profit de sa maîtresse, une femme légère comme le genre qu'elle incarne. "Plaisant paradoxe" selon Paul Veyne, l'élégie est aussi l'écriture, mêlée de joie et d'inquiétude, d'une audace nouvelle : l'esclavage amoureux libère la poésie qui devient nécessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidélité, affidé par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une écriture sincère, il demeure le signifié d'une authentique déclaration : celle d'un poète mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et même la loi, réclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela développer un paradoxe, en même temps plaisant et sérieux : la recusatio de l'épopée, refus dramatisé du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une épreuve digne d'un héros épique.

11/2017

ActuaLitté

Poésie

Le corps clairvoyant. 1963-1982

Ce volume regroupe les quatre premiers livres de poésie de Jacques Dupin : Gravir, L'embrasure, Dehors, Une apparence de soupirail.Jacques Dupin est originaire de l'Ardèche. Bien que vivant et travaillant à Paris depuis 1944, où il est arrivé à l'âge de dix-sept ans, il ne s'est pas éloigné de son territoire de pierres sèches et de buissons. Il écrit toujours avec et contre les éléments du paysage qui le constitue, avec et contre l'âpreté d'une langue opaque, qu'une vive lueur réussit parfois à traverser.Nul repos, nul sursis, une volonté qui s'active dans les muscles, les nerfs et le souffle pour naître à l'effraction du jour. Recommencement sans fin, matérialité déchirée, réitération ouverte, piétinement nécessaire : Dupin souligne lui-même le ressac, l'acharnement qui tente, par surprise, de saisir le réel, d'y inscrire une trace impossible.Sitôt l'empreinte avérée, elle s'efface dans un autre pas, vers une nouvelle empreinte, elle aussi à détruire ou à distancer. Comme si le silex disparaissait dans son éclat. Dure et foudroyante absence, qui accède, par brefs instants apaisés, à l'évidence d'un bleu intense, d'un bleu qui tourne le dos au ciel.La terre et les mots, le roc et l'impatience, la bourrasque et l'affrontement, le silence et le cri tué des douleurs, la poésie de Jacques Dupin, sans compromis ni nostalgie, est une profération sans prophétie ni message, un surgissement d'autant plus brutal qu'il ne se soucie pas de ses ravages.

11/1999

ActuaLitté

Poésie

Une barque vers le ciel

Dans ce nouveau recueil, le poète franco-libanais Sobhi Habchi nous offre à lire et à entendre une poésie qui s'est faite au-delà de toute critique, de tout reproche, de tout blâme possible. Il dénonce et condamne avec force les trahisons commises par les ingrats et les faux témoins qui peuplent désormais notre planète et accentuent, par leur lâcheté, sa destruction, sa perte et la nôtre. De là, la poésie n'apparaît plus seulement comme un moyen de connaissance intuitive : c'est un " sentir " et un " voir " par lesquels le poète fait de la langue des yeux et des ailes qui se déploient vers un imaginaire rêvé, plus vrai que le réel. De là aussi, l'absence de toute vaine gratuité et le refus de toute indifférence face à un monde chaotique. Dans ces poèmes, le lecteur trouvera des voix qui interpellent le quotidien et les normes négligées ou oubliées qui fondent toute vie, laquelle n'est plus vécue mais subie, au nom d'un progrès débridé ou l'impossibilité d'une modernité. Modernité fallacieuse qui passe à côté de l'essence même de l'homme dans un univers de plus en plus dramatique. Les quelque cent poèmes assemblés dans le présent recueil nous invitent à méditer sur notre condition dans laquelle le rêve devrait être le complément à notre existence pour que le poème se fasse chant, conjurant nos peurs, ranimant notre enthousiasme, sans pour autant nous laisser tomber dans les gouffres de l'oubli.

03/2019

ActuaLitté

Littérature française

Violeurs de vie

" Je ne trouve goût à rien jusqu'à ce que le printemps arrive et que la nature bouge. Je m'allonge dans l'herbe, les bras en croix, et je savoure les rayons du soleil qui effleurent mon visage, au point que l'humidité de la terre me force à me lever. " Dans les yeux hagards de Flavie suinte une violente mélancolie face à une mise à mort échouée. Une enfance violée à jamais et empreinte de désolation. Alors chaque printemps viendra doucement lui raconter sa magie et l'envie de revivre, d'aimer et de raconter... Trente années d'épanouissement, du bonheur et de la poésie à l'état pur. Quand soudain s'immiscent le harcèlement et le viol psychologique dans le quotidien professionnel d'une femme qui n'avait pas une seconde suspecté la férocité des mois à venir. Brisée par le mépris incessant et tyrannique de ses supérieurs hiérarchiques, son corps et son esprit l'abandonnent et la plongent dans un profond burn-out. Elle ne s'appartient plus. Grâce à une lourde thérapie et au soutien de ses proches, elle entame une lente reconstruction et retrouve ses cinq sens dont la parole. L'écriture – la poésie en particulier – permet à Ella Jules d'exprimer les émotions qui la traversent et de renouer avec elle-même, en pleine liberté : elle revit... Le récit parallèle de l'enfance meurtrie de Flavie et de l'histoire d'Ella nous révèle la cruauté inopinée de la vie. Et pourtant, le printemps nous redonne chaque année notre chance.

11/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle (1549-1615). Tome 50

Pendant soixante-dix ans, Jean Paul Barbier-Mueller a aimé la poésie et les livres. En quarante ans, il a publié le catalogue de la plus importante collection de livres de poésie de la Renaissance jamais constituée, Ma bibliothèque poétique, dont le huitième volume (II-2, complément à Ronsard) a paru au printemps. Ce catalogue est devenu un usuel dans de très nombreuses bibliothèques. Aux descriptions bibliographiques précises, Jean Paul Barbier-Mueller a toujours ajouté des éléments biographiques et historiques à ses notices, et il a souhaité développer dans un dictionnaire une masse de renseignements tirés de documents rares, de pièces liminaires, d'épîtres dédicatoires… Avec le concours de Nicolas Ducimetière et de Marine Molins, il a donc rédigé un Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle, qui comptera plus de cinq mille pages en sept ou huit volumes, à raison de deux parutions annuelles. Il a ainsi sorti de l'ombre un grand nombre de poètes peu connus du XVIe siècle, plus de cinq cents, tout en donnant une quarantaine de grandes notices sur des poètes majeurs. Sa contribution sur Louise Labé, remarquable, nourrie de toute la recherche contemporaine et livrant une interprétation personnelle, risque de s'imposer parmi les seiziémistes. Chaque auteur est replacé dans le contexte historique de sa vie d'adulte et de sa région (situation politique, guerres de religion, etc.). Des généalogies et des notes biographiques de personnages influents, français et étrangers, ou de chefs militaires, chantés par "ses" poètes, sont données. Il s'agit du complément naturel et indispensable à Ma bibliothèque poétique.

01/2018

ActuaLitté

Littérature française

Journal de mes amours (1955-1960)

A partir des années 1950 et jusqu'à sa mort, Pierrette Micheloud a tenu régulièrement un journal intime. Entre 1955 et 1960, ce journal se mue en véritable roman dont les héroïnes sont toutes des femmes réelles rebaptisées de noms mythologiques ou imaginaires (Chryséis, Sabik, Sébdémaé…) Combien en avons-nous lu, d'histoires d'amours malheureuses ! Mais ce récit-là est singulièrement saisissant, car nous y progressons pas-à-pas avec sa narratrice, trébuchant avec elle sur les obstacles imprévus, rongeant notre frein dans les attentes, le coeur battant au moindre bruit dans l'escalier, sursautant à la sonnerie du téléphone, souffrant à la lecture d'une lettre assassine… Le Journal de mes amours nous offre l'occasion d'approcher une Pierrette Micheloud tour à tour naïve et avertie, cruelle et généreuse, agaçante et pathétique. Pierrette Micheloud (1915-2007), poète et peintre, s'est installée à Paris dans les années 1950, tout en continuant à séjourner en Suisse : dans le Valais, qu'elle n'a cessé d'aimer et de chanter, et à Belmontsur- Lausanne, où se situait la maison familiale. Auteure de nombreux recueils d'une poésie ardente souvent dédiée aux femmes, elle a également défendu avec constance et générosité l'oeuvre des poètes contemporains, en créant par exemple le Prix Louise Labbé et en publiant d'innombrables chroniques dans des revues littéraires et divers journaux. Son dernier geste en faveur de la poésie a été la création de la fondation qui porte son nom et qui décerne des prix substantiels aux poètes de notre temps.

03/2015

ActuaLitté

Poésie

Mirlitontaines et chansons oubliées. Raretés et inédits

"La chanson et la poésie sont séparées par des points communs qui deviennent des différences selon la définition qu'on en donne et l'usage qu'on en fait. Mon expérience aidant, je confirme que tout, absolument tout, peut se chanter : l'amour surtout, mais aussi la révolution, le clair de lune à Maubeuge, la mer - et même le code de la route. Car cela dépend quand et à qui l'auteur -le parolier- espère s'adresser ; c'est le même Gainsbourg qui a signé "l'ami Cahuète" et "la Javanaise" ; c'est le même Jacques Plante qui a écrit "le Mexicain" ("en guise, en guise") et "la Bohème"("Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"). Si Victor Hugo n'aimait pas que l'on dépose de la musique le long de ses vers, c'est le compositeur Kosma qui a fait un succès mondial des "Feuilles mortes" de Prévert, Brassens qui a fait plus pour la gloire de Francis Jammes que bien des anthologies. A l'inverse, d'authentiques poètes comme Cocteau ont échoué dans leurs rares tentatives chansonnières. On le voit, le propos n'est pas simple et mon appartenance au monde de la goualante n'y change pas grand-chose. J'ai donc fouillé dans le fatras de mes succès populaires et mes laissés-pour-compte pour retenir ce qui me permet de mériter le pli nom de poésie. J'ai fait un tri en parfaite et sereine incompétence. C'est le lecteur qui décidera. Comme d'hab(itude)!

01/2021

ActuaLitté

Critique Poésie

De main en main. Poètes, poèmes et lecteurs au XVIIe siècle

Entre la fin du XVIe siècle et la fin du XVIIe siècle, les poèmes appartiennent à ceux qui les lisent : manuscrits ou imprimés, passant de main en main, ils sont objets d'appropriations de formes et d'ampleurs variées, autoritaires, qui entraînent une variabilité insoupçonnée. Celui que l'on désigne comme l'auteur recouvre une réalité plus complexe qu'un nom écrit sur une page de titre. Cet ouvrage pose de nouveaux cadres d'analyse de la poésie classique, qui renouvellent en profondeur la compréhension de ses enjeux esthétiques et des pratiques sociales auxquelles elle donne lieu. Il met en évidence un phénomène massif, mais jusque-là peu pris en compte : les innombrables commentaires et réécritures auxquels sont soumis les poèmes à l'époque, de la part de multiples sources et acteurs — correspondants des auteurs, experts sollicités ou non, copistes ou lecteurs. Ces gestes constituent autant d'appropriations par lesquelles on s'empare des poèmes en vue de nouvelles utilisations : on en prend possession, pour affirmer son savoir, tisser des liens, les rendre conformes à sa propre définition de l'usage linguistique, ou tout simplement pour s'exprimer. Ainsi ce livre bouleverse-t-il les notions de poème, entendu comme un objet stable et fini, mais aussi d'auteur, compris comme responsable unique des oeuvres, et propose une vision nouvelle de l'idée de poésie classique : enjeu de rapports de force et de conflits de normes, elle s'élabore dans la durée et collectivement, et ne connaît aucune stabilité.

04/2021