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Emmanuel Aubin, Isabelle Savarit-Bourgeois

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Ouvrages généraux

La France contre le monarque. De l'an Mil à nos jours

Et si la France n'avait pas été bâtie par ses rois, empereurs et présidents, mais par son peuple ? A contrepied pied de ce qu'on appelle le " roman national ", Alphée Roche-Noël montre que notre pays s'est construit contre ses monarques. Après avoir retracé les origines de cet antagonisme jusqu'au coeur du Moyen Age, dans la confrontation entre les seigneuries, les villes et les villages, cette histoire à front renversé se déploie jusqu'à nos jours, en passant par la révolte de Paris en 1357, l'oeuvre des états généraux et des parlements aux XVe et XVIe siècles, la longue Fronde, la Révolution de 1789 et les révolutions du XIXe, épisodes culminants d'un conflit entre la patrie et son prétendu sauveur. Les personnages secondaires, bourgeois, députés aux états, magistrats, protestants du Midi, paysans de la Normandie, femmes des faubourgs, canuts et communards, ouvriers et étudiants, se révèlent sous un jour nouveau, à travers leur combat contre le pouvoir d'un seul. C'est moins une histoire des luttes qu'une histoire de France revue et inédite que signe ici Alphée Roche-Noël.

03/2022

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Critique littéraire

Pourquoi L'Education sentimentale de Flaubert ?

S'il est des livres écrits pour défendre une thèse ou un homme, d'autres le sont au contraire pour s'opposer et lutter "contre". Contre une certaine conception de la littérature et certaines attentes du lecteur, contre une page de l'Histoire (1848) et les convaincus de tous bords, progressistes et conservateurs, contre une manière d'être un bourgeois, un amoureux ou un ambitieux. Contre soi, aussi, le jeune romantique auteur de la première version de 1845... L'Education sentimentale de Flaubert est de ceux-là. Parce qu'il voulait rompre avec Salammbô, comme il avait souhaité oublier Madame Bovary, Flaubert entreprend ce roman empli de colères et de choses à dire contre son temps. Lui, le partisan de l'impersonnalité, le fondateur de la littérature "autotélique", il a décidé de régler ses comptes et le voilà qui anticipe déjà sur sa future promesse "de mettre les pieds dans le plat ! d'être violent ! impitoyable, et de cracher un joli glaviot à la face de la Médiocratie." Incompris, L'Education sentimentale sera mal accueilli et pourtant il reste peut-être notre roman le plus moderne.

09/2017

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Poches Littérature internation

Un homme au singulier

Un homme au singulier, c'est une journée de la vie de George Falconer, professeur, gay. Ayant perdu son compagnon dans un accident de voiture, George vieillit seul dans un quartier bourgeois en Californie. Ses voisins apprécient sa courtoisie parfaite tout en réprouvant son homosexualité. Nous assistons à son premier cours du matin à l'université, à une visite à l'hôpital, à un dîner avec une amie alcoolique, à sa rencontre avec des amis dans un bar. Nous assistons à sa solitude dans une société policée où il n'est que toléré. Il ne se révolte pas. Il mène sa vie d'homme seul. Ce livre, un des chefs-d'ouvre de Christopher Isherwood, est la tragédie d'un homme blessé par ce qu'on lui impose, et résigné face à l'intolérance. Il doit souffrir et mourir. Pourquoi crier lorsque personne ne peut entendre ? On retrouve l'incroyable finesse et le merveilleux art de la suggestion de Christopher Isherwood. Un homme au singulier a été adapté au cinéma par Tom Ford (A Single Man, 2009), avec, dans les rôles principaux, Colin Firth et Julianne Moore.

04/2014

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Littérature française (poches)

Les Jeunes France et autres récits humoristiques

"Les Jeunes France", c'est le nom que l'on donnait, dans les années 1830, à la jeunesse extravagante et chevelue gagnée à l'art romantique et aux idées contestataires. Dans ce recueil paru en 1833, Théophile Gautier, qui fut l'un des leurs, dépeint avec humour et panache leurs excès de langage, de conduite et de parure. Dialogue de deux ivrognes sur les vertus de leurs maîtresses (Sous la table), vie d'un peintre basculant dans la démence (Onuphrius), portraits de romantiques excentriques (Daniel Jovard, Élias Wildmanstadius), récit déjanté d'une orgie (Le Bol de punch), étude des mérites respectifs de l'amour domestique et de la passion impossible (Celle-ci et celle-là) : ces six « romans goguenards », injustement méconnus, dénoncent la folie de toute folie et marquent, deux ans avant Mademoiselle de Maupin, la véritable entrée de Gautier en littérature. A la suite des Jeunes France, cette édition rassemble une série de chroniques parues dans la presse à la même époque, qui témoignent d'un même esprit de dérision : Gautier y évoque les travers du bourgeois parisien, la laideur des acteurs, ou encore l'embonpoint des écrivains...

04/2013

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Psychologie, psychanalyse

Portrait de Sigmund Freud. Trésors d'une correspondance

A partir des milliers de pages des correspondances de Freud à une soixantaine de correspondants, André Bolzinger dresse un portrait de Freud inédit et neuf, insolite et méconnu. Freud y apparaît plongé dans un bain insolite de langues, l'allemand moderne, l'anglais des gouvernantes britanniques, le français des salons bourgeois, l'italien pour l'amour de Mozart, l'espagnol de Cervantès, sans oublier le Yiddish des ashkénazes. Freud est juif et athée, philanthrope selon la tradition de la médecine viennoise, misanthrope comme chercheur solitaire aux travaux dénigrés. Opiniâtre, insoumis et résigné, prudent et impulsif. Germanophile et antiprussien. Francophile et francophobe. Lecteur amical de Goethe et de Heine, de Shakespeare, de Zola, de Daudet et d'Anatole France. Bref, Bolzinger met au jour toute la richesse et la profondeur de cette personnalité exceptionnelle qu'était Freud. Les entrées thématiques (Le parler de soi - Sédiments viennois - Le trésor des lumières - Moeurs bourgeoises - Coordonnées géopolitiques - Guerres et après-guerre - La génération suivante - Vie associative - L'oreille magique de la Bergasse) permettent une lecture vivante de cet autoportrait autographe. C'est la première fois qu'une telle approche est entreprise.

09/2012

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Romans historiques

Les Philopyges Tome 1 : La conjuration des patriotes

Nos philopyges de 1898 sont un groupe d'écrivains libertaires, de journalistes francs-maçons et d'intellectuels sodomites. Voulant déjouer le complot de Paul Déroulède et de quelques politiciens "patriotes" et généraux "courageux" pour s'emparer du pouvoir, ils se lancent dans une bataille occulte et imaginative. Aidés d'un abbé du Quartier latin, d'un cambrioleur anarchiste, de la fille d'un grand avocat et d'une prostituée callipyge, ils fomentent même un attentat "à la bombe sexuelle", qui causera, comme on le sait, la mort de Félix Faure, président de la République... Ils croisent de nombreux autres personnages réels du Paris politique et littéraire, que l'on n'appelle pas encore people, et qui sans doute n'autoriseraient pas ces pages "biographiques", marquées au coin de l'ironie, voire de la satire. Un roman-feuilleton plein de rebondissements, largement assaisonné d'humour et d'érotisme - et truffé de clins d'oeil à notre époque, à dénicher au fil des pages. Solidement documenté néanmoins, et dénonçant à sa façon l'esprit cocardier, colonisateur, antisémite et petit-bourgeois de cette fin de siècle. Jubilatoire.

05/2010

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Littérature française

Polyandre. Histoire comique

Georges Perec n'avait sans doute pas en tête le Polyandre (1648) de Charles Sorel lorsqu'il composa sa Vie mode d'emploi (1978). C'est pourtant une tranche assez semblable de vie (parisienne) que nous conte la déambulation des personnages de Sorel en quête du "mode d'emploi" de leurs loisirs au milieu du XVIIe siècle. Bourgeois de fortune médiocre, d'âge moyen, de goût raffiné et d'esprit caustique, Polyandre promène son loisir et Sorel son récit de quartiers en paroisses, de cercles en salons, de rencontres en fréquentations, entre la foire Saint-Germain et le jardin du Luxembourg, la rue Saint-Jacques et les salons à la mode, dans la capitale du jeune Louis XIV animée par le carnaval. Autour de ce piéton de Paris s'agrège une petite société de personnages colorés et typés. L'écrivain a suspendu sa plume quand allait s'engager entre eux une intrigue à peine esquissée. Il a eu raison : le meilleur était dit, qui nous plonge de façon à la fois saisissante et insolite dans le quotidien d'une époque disparue, d'un "grand" siècle dont le drapé est ici contemplé côté doublure.

03/2010

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Histoire de France

LA NOBLESSE EN OCCIDENT. Vème-XVème siècle

Au Moyen Âge, la noblesse apparaît comme un groupe social aux facettes multiples qui comprend aussi bien le prince du sang, cousin du roi, que le pauvre hobereau rural menacé par la dérogeance ou le bourgeois parvenu achetant une lettre d'anoblissement... Les membres de cette aristocratie hétérogène n'en possèdent pas moins une identité commune qui se manifeste par une forte conscience généalogique reposant sur l'appartenance à une parentèle fondée par un ancêtre mythique. Ils prisent le métier des armes, embrassent des valeurs chevaleresques, exercent le pouvoir sous toutes ses formes (magistratures de l'Etat ou tribunaux seigneuriaux), détiennent la terre et se dotent d'un réseau de clientèle, recevant la foi et l'hommage de leurs gardes, de leurs guerriers et de leurs feudataires. Au fils des siècles, ces élites du sang, de la guerre et du pouvoir préservent leur prépondérance. Elles se renouvellent, toutefois, de façon constante : le déclassement ou l'extinction des vieilles maisons appellent des hommes nouveaux. L'immobilisme apparent d'une société hiérarchique ne saurait cacher toute sa fluidité et toutes les nuances de son évolution, au rythme de l'affaiblissement ou du renforcement des structures étatiques.

05/1999

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Histoire internationale

Symptômes viennois

" Ce sont des enfants de la rue. La rue est leur foyer et leur toit, leur origine et leur but. Ce sont eux en premier qui lui prêtent sa physionomie et son caractère spécifique, ils en font partie comme les pieds des réverbères, les pavés, les refuges au milieu de la chaussée, les colonnes Morris, les obélisques et les guérites. Ils sont le mobilier de la rue, fabriqué par l'usine de la vie et bradé dans la grande ville. Le bourgeois passe tous les jours devant eux, indifférent et apathique, il les évite comme un arbre sur le trottoir ou un caniveau et il s'arrête, surpris, quand l'un de ces meubles ouvre la bouche ou tend la main. ". Dans une série d'articles pleins de compassion et d'humour opiniâtre, Joseph Roth (1894-1939) décrit un petit peuple de miséreux et de marginaux qui, en 1919, hante les rues d'une Vienne encore meurtrie par la guerre. Peu à peu, ce qui paraissait impossible se réalise, tout empire encore avec l'apparition du nazisme. L'ironie n'est alors plus de mise...

11/2004

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Photographie

Muller. Mécanicien-photographe

"Mécanicien-Photographe. Dans le Parti, la seule noblesse est ouvrière. Dans ce double titre, l'important c'est "mécanicien". L'autre est bourgeois, négligeable, un hobby de désoeuvré. Et pourtant bien vite, seul comptera le photographe et son arme indomptable, celle que nul ne peut enrégimenter : l'oeil. Emile Muller porte sur ces années cinquante l'un des regards les plus riches. Ni géomètre, comme certains, et des plus grands, ni professionnel de l'attendrissement et fabricant de nostalgie, il laisse vivre et cadre. Ouvrant, ce faisant, autant de portes sur le secret de cette époque. La misère, qui existe encore. La pauvreté, que n'humilie pas l'argent, dont le règne actuel n'a pas commencé. Et malgré tout, une gaieté, une insouciance, une douce ébriété de quatorze juillet. On entend siffloter des refrains dans l'air de Paris. Montand, le grand Yves, va venir en pousser une. Des autobus passent. En cas de besoin, de fille à retrouver vite, on peut toujours les prendre à la volée. Tel fut Emile Muller, faux mécanicien, mais vrai, ô combien vrai, photographe, magnifique guetteur de l'après-guerre". Erik Orsenna.

10/2003

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Littérature française

Festin de miettes

Elle traversa le vestibule sur la pointe des pieds, s'appliquant comme par le passé à ne marcher que sur les cabochons noirs du carrelage en damier, moins par superstition que par crainte de laisser des traces de son passage sur le marbre blanc. Elle retrouvait ses vieux réflexes. De peur que les Rausbœrling ne se lassent de sa présence, elle avait toujours veillé à se faire aussi discrète qu'une souris, et se cantonnait autant que possible dans la Petite Maison, au fond du jardin. Elles étaient les meilleures amies du monde. Sophie la provinciale, la mal-aimée, idolâtrait Deya, fille de grands bourgeois protestants, décadents et singuliers. Livrées à elles-mêmes, les adolescentes régnaient sur la Petite Maison au fond du jardin de l'hôtel particulier des Rausbœrling. Puis Sophie a été chassée du paradis. Les années ont passé, et soudain ce coup de fil de Deya... Mais comment revenir en arrière, comment ressusciter la magie ? Roman d'amour et d'amitié, roman de mœurs, de démence et de ténèbres, ce Festin de miettes nous entraîne de Saint-Germain-des-Prés à la brousse sénégalaise, dans une épopée contemporaine haletante.

01/2008

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Littérature étrangère

La Mort à Venise. (suivi de) Tristan. (et de) Le Chemin du cimetière. Récits

La Mort à Venise et Tristan comptent parmi les meilleurs récits de Thomas Mann. Malgré leur brièveté, ces deux chefs-d'œuvre d'inspiration très romantique contiennent de la pensée du grand écrivain allemand. On y retrouve le pessimisme foncier hérité de Schopenhauer, la clairvoyance, la perspicacité et l'extraordinaire raffinement psychologique que Thomas Mann admirait chez Nietzsche, ainsi que les quatre notions fondamentales qui, à travers la littérature, ont pendant des siècles défini l'âme allemande : culture, musique, protestantisme et sens du devoir. La fascination mortelle que peut exercer la beauté physique, tel est le sujet à ces brusques déraillements qui conduisent à la mort. Univers glacé de la montagne, gaieté factice du sanatorium, Tristan est en quelque sorte un prélude à la Montagne magique. Dans ce monde qui déjà échappe aux vivants s'affrontent l'artiste, voué aux rêves morbides et à la métaphysique, et le bourgeois, l'homme d'action à la santé et aux affaires florissantes. Nouvelle brève, infiniment poignante, le Chemin du cimetière clôt sur un point d'orgue la réédition de ces deux joyaux de la littérature allemande.

06/1995

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Mer

Tabarly

Juin 1998. Un coup de gîte en mer d'Irlande précipite Eric Tabarly dans une eau à 11 degrés, par une nuit noire, alors que l'affolement règne à bord. Le navigateur de 67 ans est la victime de ce qu'il aura le plus adoré : la mer. Un destin sans mystères au terme duquel la mer prend l'homme ? La biographie de Benoît Heimermann reconstitue avec précision le calendrier de sa vie. Sait-on que le baroudeur aux larges épaules fut le fils, élevé au martinet, de bourgeois aisés dont il gardera la rigidité ? Sait-on que l'élève-officier de marine fut l'éternel protégé d'un corps d'origine qui lui accorda subsides et faveurs ? Que l'inventeur mondialement célébré du Pen Duick s'employa à sauver le moindre franc ? Que ce monomaniaque de la mer fut un piètre financier, un indifférent en politique, un célibataire rêveur qui se maria sur le tard ? L'auteur explore ici, sans rien oublier de la part d'ombre que même un Tabarly portait en lui, une des figures les plus pures de la mythologie du sport.

06/2003

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Sciences historiques

Fortune de mère

Est-il possible de descendre à la fois des maîtres de forges du Creusot et du fondateur du premier parti ouvrier marxiste de France dont la fille a épousé un anarchiste russe ? Quelle rencontre plus improbable que celle qui s'est produite un jour entre un grand bourgeois allié à la noblesse la plus traditionnelle et une artiste élevée sur les barricades ? Que fait-on, à la génération suivante, d'une ascendance aussi contrastée ? Peut-on additionner les deux cents familles et les damnés de la terre ? Comment croise-t-on la grande Histoire - la Commune, les grèves, l'Exposition universelle, le canon de 75, la création des syndicats, les guerres... - et la petite histoire - la maladie, l'amour, les drames, la richesse et le dénuement ? Comment se tissent le travail de la mémoire et celui de la transmission ? Ecrit-on plus facilement ce qui vous a été raconté ou ce qui vous a été tu ? Sur quoi portaient les silences de Lilian Volpert, petite-fille de Jules Guesde, de Lilian Constantini, vedette du cinéma muet, ou encore de Lilian Schneider, femme de Charles Schneider, le dernier maître de forges ?

04/2001

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Poches Littérature internation

L'origine. Simple indication

Salzbourg, c'est la beauté. l'art, la culture. C'est aussi une ville au climat pourri, peuplée de bourgeois bornés, mesquins, matérialistes, hypocrites. une ville haïe de l'auteur qui y est né, qui ne peut jamais y retourner sans se sentir de nouveau accablé par l'atmosphère qui s'en dégage. où tout être sensible se sent condamné à tous les abandons et parfois au suicide. C'est l'idée du suicide qui obsédait le collégien lorsque. dans le cagibi à chaussures de l'internat où l'avait placé son grand-père, il étudiait le violon. Internat dirigé par un nazi. selon des méthodes éprouvées. guère différentes de celles des bons catholiques qui le remplacèrent après la défaite. Entre-temps il y a eu la guerre et les bombardements avec leurs visions d'horreurs. Premier volume autobiographique de Thomas Bernhard, L'origine nous plonge dans l'enfer quotidien de l'internat dans lequel il a passé son adolescence. D'abord tenu par les nazis, il est reconverti en établissement catholique, après la chute du III Reich. mais les méthodes restent les mêmes... Un surprenant roman d'éducation écrit dans une langue admirable.

06/2007

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Littérature française

Hongroise

Le voisin du narrateur, dans un hameau isolé, s'appelait Claude. Il s'est arrêté de vivre en mai. Les deux hommes ont beaucoup parlé ensemble de la mort. Elle a fini par prendre l'un d'eux. Au survivant, l'écrivain, il appartient de dresser une stèle à son ami. La voici. C'est Hongroise. Claude s'était installé à Bordeaux, au début des années 1960. Grand bourgeois, cassé par la guerre d'Algérie, il voulait devenir un bon mari, un bon père. Le hasard le conduisit chez les Ferenczi, des Hongrois en exil, mystérieux et fantasques. Il y retrouvait Viktor, un courtier en tableaux, et ses deux filles, Véra et Ibolya. Le trio habitait l'ancienne pension Esterhazy, connue de toute la ville. Claude leur rendait des visites régulières, d'abord sans savoir pourquoi. Pour oublier la vie de province ? Pour voir et perdre Véra ? La prose sensible d'Eric Holder ne tient ici qu'à un fil, ténu et tenace, celui d'une existence qu'il faut dévider ou renouer. Elle a déjà des vertus classiques, un mélange d'élan et de retenue.

08/2002

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Ethnologie

L'Anthropologie face aux problèmes du monde moderne

A l’occasion de son quatrième séjour au Japon, au printemps 1986, Claude Lévi-Strauss écrit les trois chapitres qui composent aujourd’hui ce volume, trois conférences faites à Tokyo, à l’invitation de la Fondation Ishizaka. Il choisit pour cet ensemble le titre que porte à présent ce livre. L’anthropologue y aborde les problèmes cruciaux d’un monde sur le point de rentrer dans le XXIe siècle, et propose un nouvel humanisme : « Après l’humanisme aristocratique de la Renaissance et l’humanisme bourgeois du XIXe siècle, l’anthropologie marque donc l’avènement, pour le monde fini qu’est devenue notre planète, d’un humanisme doublement universel. En cherchant son inspiration au sein des sociétés les plus humbles et longtemps méprisées, elle proclame que rien d’humain ne saurait être étranger à l’homme. Elle fonde ainsi un humanisme démocratique qui dépasse ceux qui le précédèrent : créés pour des privilégiés, à partir de civilisations privilégiées. Et en mobilisant des méthodes et des techniques empruntées à toutes les sciences pour les faire servir à la connaissance de l’homme, elle appelle à la réconciliation de l’homme et de la nature dans un humanisme généralisé ».

03/2011

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Littérature française

John Color

"Octobre 1958. "Tu es tellement sale que tu es noir, tu ne peux pas jouer avec nous ! ", lance à Jean Samba un garçon de sa classe qui joue au ballon avec un petit groupe, dans une école primaire de la banlieue nord de Paris. Tous les garçons s'esclaffent. Fou de rage, Jean saisit leur ballon. Il est ensuite mis à terre et frappé à coups de pied. Sa souffrance originelle : sa mère, une femme blanche issue d'un milieu bourgeois qui l'abandonna peu après sa naissance à cause de sa couleur de peau.
Son père, d'origine sénégalaise, brocanteur au marché aux puces, l'élève seul. Ils tirent leur force de l'amour qu'ils se portent. Quelques années plus tard, parce que son père désire plus que tout le voir surmonter l'adversité, devenir une personne respectée au sein de la société et fonder une famille unie, Jean n'aura pas d'autre choix que de s'ouvrir au monde et, parfois, l'affronter avec une détermination sans faille.
Cette quête l'amènera à travailler dur, nouer des amitiés fortes, rencontrer la foi religieuse, et à voyager jusqu'à Hué, au Vietnam.

12/2020

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Critique littéraire

Louis Guilloux dans les médias. Les réceptions de l'oeuvre

Louis Guilloux (1899-1980) dispose de marqueurs médiatiques très tôt avec La Maison du peuple (1927) et Le Sang noir (1935). Ils lui offrent des ressources (il est identifiable et dispose d'une place dans l'espace littéraire). Ils le lestent aussi d'un poids (la figure de l'écrivain-du peuple). A chaque fois, les médias semblent "réqresser" vers les oeuvres les plus connues pour confirmer la définition de la situation antérieure, soit un Guilloux écrivain révolté et anti-bourgeois. Analyser les réceptions médiatiques d'un écrivain, c'est aussi mieux voir les transactions à l'oeuvre. Guilloux compose, accepte, masque. Il évite aussi de parler de ce dont il ne souhaite pas parler, comme son voyage en URSS en 1936. Guilloux tente encore dans les médias de lutter contre sa peur de trahir ses origines autant que de dissimuler sa grande difficulté à se penser comme un théoricien de la (de sa) littérature. En observant au fil des contributions les réceptions de l'oeuvre de Louis Guilloux se dessinent en arrière-plan la vie des périodiques autant que le travail de la critique littéraire tout au long du XXe siècle.

11/2019

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Romans de terroir

Le dernier des pénitents

" Vêtus de hardes de pêcheurs, tremblant dans la nuit, soutenant le plus âgé, ils avaient lancé à Antoine une dernière supplique, un dernier adieu. Il n'avait pas pleuré. Un Cauchois ne pleure jamais. Sans doute pensait-on, en pays cauchois, qu'il existait une trouble parenté entre l'eau des larmes et celle du Déluge s'abattant sur le port, comme si chaque être en particulier avait quelque commerce avec le monde du vent, des nuages et du sel. " C'est l'enfant le plus misérable de Saint-Valery, petit port ouvert dans les falaises de craie du pays de Caux, entre Fécamp et Dieppe... Il n'est rien, il devient " quelqu'un ". Jeune bourgeois, Antoine Dubourg s'éprend d'une aristocrate. Mais on ne prétend pas impunément à l'amour de Céleste de Sainte-Colombe... Découvert, pourchassé, Antoine est laissé pour mort. Les moines Pénitents le ramènent à la vie et le cachent derrière les murs de leur couvent. De son côté, Céleste, défigurée par la variole, s'est enfermée dans son château. Tous deux désormais se cherchent à travers les déchirements de la Révolution, et les haines jamais éteintes.

03/2003

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Littérature française

Illégitime

Il avait gardé tout cela pour lui. Il avait tout enfoui au plus profond de lui-même. Au risque de se perdre, ou plus simplement de ne pas se trouver. Patrick Vilbert raconte l'histoire bouleversante, nostalgique et pleine d'espérance d'un abandon et d'une ambition. Conçu un 25 décembre à 15 heures, d'un père dont le nom (Henri Rollan) a brillé au firmament du théâtre, mais qu'il ne connaît pas, et d'une mère atypique, aux rêves brisés par la réalité, il sera tour à tour aidé par le Parti Communiste, placé à la DASS, adopté par ses oncle et tante. Adulte, et une fois avocat, féru de musique, de littérature, de cinéma et de théâtre, il partira à la recherche de ce père qu'il n'a vu qu'une seule fois sur la scène de la Comédie Française dans le rôle du maître de philosophie du Bourgeois Gentilhomme, sans pour autant connaître le lien de filiation qui les unit. Ce voyage lui fait rencontrer une demi-soeur (femme de Jacques Laurent), des comédiens illustres et se transforme en conquête de soi.

06/2017

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Littérature française

L'enfer des Anges. Une banlieue nommée Neuhof

" Quel Sébastien Brant, quel Albert Schweitzer disposera de quelques siècles pour raconter le Neuhof ? Une rue principale bordée de maisons habitées par des petits bourgeois ou plutôt des gens simples, un terrain vague sans odeur de mer, une mer d'immondices sans bruit de vagues, un petit supermarché au parking dangereux, deux ou trois bistrots vinasseux, quelques tristes immeubles H.L.M., un vague jardin, l'absence de fleurs, un raton laveur...Le tiéquar a donné naissance à un style plus qu'à un art de vivre. Une trajectoire dépourvue de frontière et de nationalités ". Ce roman sur la banlieue de Strasbourg est une réminiscence du mythe platonicien de la caverne. C'est l'histoire de jeunes qui galèrent et qui espèrent : histoire croisée d'adolescents de la banlieue dont les destins vont s'imbriquer jusqu'au drame. " L'enfer des Anges " met en scène le télescopage de vies et d'histoires de partout et de nulle part. Sans perspective. Une simple ligne de fuite pour direction de survie. Car seuls ceux qui sont chauves dans la tête ne savent plus piétiner le ciel et la lune.

11/1999

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Sociologie

TRAVELAND. La dame et le travesti

Pauline Pascal a croisé un homme qui, sous une apparence banale, cachait une pulsion irrésistible au travestissement. A ses propres yeux, raconte-t-elle, le travestissement " n'existait tout bonnement pas. Il faisait partie de ces milliers de choses dont on n'ignore pas l'existence, sans leur attacher plus d'importance qu'aux quelques lignes qui leur sont consacrées dans les dictionnaires. " Cette expérience curieuse, trouble, ludique aussi, fait rencontrer le petit milieu attendrissant, drôle, ridicule, pathétique et plus rarement dangereux des travestis. C'est donc à la fois une histoire singulière entre un homme et une femme, avec ses routines et ses moments forts, et une visite du milieu dépaysant dans lequel elle s'est déroulée. Ces travestis " bourgeois ", pour les distinguer de ceux du trottoir ont leur vocabulaires, leur code social et leurs lieux c'est pourquoi Pauline Pascal ajoute à son témoignage un lexique et un carnet d'adresses. Une abondante littérature et de nombreux films (l'auteur et le petit milieu ont effectivement participé à un tournage) évoquent le monde des trav. Une bibliographie et une filmographie trav figurent en fin d'ouvrage.

09/1997

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Histoire de France

Le Prince Noir et sa légende. 1330-1376

Le Prince Noir est l'un des personnages centraux de l'histoire de la France et de l'Angleterre au XIVe siècle. Il a joué un rôle décisif dans la guerre de Cent Ans, notamment lors des batailles de Crécy, Calais, Poitiers et Najera. Son règne en Aquitaine, en tant que prince, a marqué l'apogée politique de Bordeaux et de sa région au Moyen Age. Cet ouvrage, abordant le sujet avec le triple point de vue français, anglais et aquitain, tient compte des interprétations les plus actuelles et propose une relecture de certains événements ou sujets importants, par exemple sur le sens à donner à l'épisode des "bourgeois de Calais". Il est le premier à étudier l'évolution du "mythe du Prince Noir" du XVIe siècle à nos jours, en présentant les objets qui y sont liés. Le livre montre aussi - parfois avec un trait d'humour - l'étonnante "modernité" des gens du XIVe siècle et met en lumière des aspects étonnants de cette période de l'Histoire, comme le rôle de l'Eglise, "véritable ONU de l'époque", ou de la finance, dans les relations internationales.

11/2012

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Beaux arts

Grâces lui soient rendues. Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes

Paul Durand-Ruel (1831-1922) est le seul dont on puisse dire qu'il a véritablement inventé le métier moderne de marchand de tableaux. Le reconnaître n'entame en rien le mystère de ce grand bourgeois ultraconservateur, monarchiste, catholique et antidreyfusard qui prit tous les risques pour défendre ces révolutionnaires que furent les premiers impressionnistes, Degas, Manet, Renoir, Corot, Sisley et les autres. Il mit en péril son nom, sa fortune, la stabilité de sa famille pour soutenir un communard comme Courbet, un anarchiste juif comme Pissarro, un républicain comme Monet. Un comportement paradoxal qui tint à son âme de missionnaire. Sa foi artistique, qui puisait son énergie dans sa foi religieuse, lui a permis de tout sacrifier pour soutenir " ses " peintres en leur offrant des conditions de création alors inconnues. Plutôt que de flatter le goût du public, il a choisi d'imposer le sien. Sa biographie est un récit souvent épique de ces années de lutte dans les coulisses du marché de l'art, des salons des plus prestigieux collectionneurs aux couloirs des salles de ventes en passant par les grands musées et les plus fameuses galeries d'Europe et d'Amérique.

03/2004

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Littérature française

Elle voulait voir la mer...

Une famille ouvrière italienne dans la banlieue parisienne. Le père est maçon. La mère rêve d'un meilleur sort pour ses enfants. Elle parvient à faire entrer Renata au lycée. Ensuite pas d'autre orientation que le " technique ". Elle effectue un travail de bureau dans une grande " boîte " alors que ne cessera de l'habiter le désir de parvenir à la culture et de se réaliser. Arrive Mai 68. Le père, à qui elle était fort attachée, meurt, sans avoir concrétisé son ambition de construire une maison pour la famille. Au lieu de faire le riche mariage rêvé par la mère, Renata s'éprend d'un ouvrier. Elle vit avec lui et l'épouse, ils sont tous deux portés par la vague d'espoir en une vie nouvelle. Quand la vague retombe, ils se sentent " les dindons de la farce ". Renata a approché un milieu bourgeois par son frère, richement marié. Elle en voit les côtés rebutants au regard de son idéal. Le groupe des camarades de Mai 68 s'est dissous. Rien à espérer de ce côté-là non plus. Son entrée en faculté lui apportera-t-elle la solution ?

04/2018

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Littérature française

LA FOLLE JOURNÉE …et autres nouvelles

" Dimanche 31 janvier, aux alentours de seize heures : Gisèle est dans un autre auditorium. Du Chopin, encore du Chopin. Du piano, toujours du piano. L'artiste qui joue ? Un type avec un nom imprononçable, si compliqué qu'elle n'a pas réussi à le retenir et dont elle ne se souviendra jamais. Puis après tout, quelle importance : elle s'en fout ! Gisèle s'ennuie, comme ce matin, ni plus ni moins. Elle pense "Vivement dix heures que ça se termine".
Elle essaie de se donner un air un peu hautain et coincé, un air supérieur en quelque sorte, pour faire comme les bons bourgeois des quartiers chics, qu'il lui arrive de fréquenter. Elle a l'air de prendre beaucoup d'intérêt à écouter les "Nocturnes". Tu parles ! Allez, on peut le dire carrément : Gisèle s'emmerde ! " Gisèle fait partie de la foultitude de personnages que vous aurez le plaisir de découvrir dans : " La Folle Journée ...
et autres nouvelles " Parmi eux : une ex-danseuse nue qui se lance dans la poésie, une mégère qui régente tout un immeuble, un curé qui picole, un fanatique du Corbusier, une crêpière crépue, une poule qui a un petit furoncle, etc.

12/2017

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Romans historiques

Tant de guerres, temps de paix. Une histoire bordelaise

Début du XXe siècle, la République française s'installe dans une société enrichie par l'industrialisation mais inégale. Les vies culturelle et artistique s'exposent. A Bordeaux, la bourgeoisie négociante donne encore le ton. L'avenir de Robert semble tracé dans son milieu petit-bourgeois. L'entrée d'Antoinette dans sa vie et celle du pays dans la tourmente de 14-18 bouleversent les choses. Marié, mobilisé, Robert réchappe à ses blessures. A son retour, le jeune couple s'établit, plein d'espoir, avec leur fils Paul, au cours d'une parenthèse entre Années folles et nouvelle montée des tensions. Malgré les idées pacifistes à l'oeuvre dans des sociétés restées traumatisées, la Seconde Guerre mondiale éclate. Laissant à son tour son épouse Lucie et sa fille Cécile, Paul rejoint l'armée. Reviendra-t-il ? Dans Bordeaux occupé, Robert survivra-t-il au danger causé par ses responsabilités au sein d'une banque juive ? Au sortir du conflit, alors que le pays panse ses plaies, d'autres s'ouvrent avec les difficiles retours à la vie civile. Chacun saura-t-il composer avec l'impossibilité de conjuguer le passé au présent ?

12/2018

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Policiers

Détenue M.

Franchir une ligne rouge. Ou peut-être plusieurs. Frank Lundquist déclare un patient de 8 ans guéri. Quelques jours plus tard, celui-ci étouffe sa petite soeur. Le psychologue sort indemne de son procès mais il est relégué à la prison pour femme de Milford Basin. Désormais c'est au sein de cet univers carcéral, entre bandes de fortes têtes et règlements de compte, qu'il purge sa peine, loin de cette clientèle new yorkaise huppée, qui était la sienne. Et puis arrive un nouveau dossier. Le dossier M. M pour Miranda Greene, nouvelle patiente qu'il reconnaît immédiatement pour avoir fréquenté le même lycée qu'elle. Issue d'une famille de privilégié. Promis à un avenir bourgeois. Aujourd'hui en prison pour un meurtre sordide. Quinze ans plus tard, elle le trouble toujours autant. Le code déontologique imposerait au psychologue de révéler qu'il connaît M. et de se départir du dossier. Mais Frank Lundquist choisi de mentir. A propos de l'auteur : Auteur et journaliste, Debra Jo Immergut contribue régulièrement au Wall Street Journal et au Boston Globe. Elle a animé des ateliers d'écriture, notamment en prison.

01/2019

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Romans de terroir

La promesse du sel

La grande saga des femmes des terres salées. En cette fin du XIXe siècle, le destin de Charlotte est placé sous le signe du sel, grande richesse souterraine de la Lorraine, à côté du charbon et du fer. Sa grand-mère maternelle était ouvrière aux salines de Dieuze jusqu'à ce que la famille émigre en France, après l'annexion de la Moselle par l'Allemagne. Elle-même est élevée près de Nancy, à Saint-Nicolas-de-Port, autre pays du sel, par ses parents, Emilie et Paul Renaudot, lequel est issu de la bonne société. A mesure que Charlotte grandit, les principes bourgeois de son père se font plus pesants. Entre son amour pour Maurice, brillant étudiant en médecine mais fils d'ouvrier, et le prétendant huppé agréé par ses parents, Charlotte sera placée devant un choix impossible. Plus tard sa fille, Gabrielle, sera confrontée aux épreuves de l'Occupation et à la déportation. Mathilde, la fille de Gabrielle, enfant des Trente Glorieuses et de 1968, s'autorisera toutes les audaces et étreindra — enfin — le bonheur dont les femmes des terres salées avaient, avant elle, tant rêvé...

11/2018