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Philosophie

D'une cité l'autre. Essai sur la politique platonicienne, de la République aux Lois

Platon est-il sérieux ? Au sortir de la République, on s'interroge. Si oui, Popper a raison : voici l'ancêtre du totalitarisme. Si non, doit-on admettre, avec L. Strauss, que le vrai sérieux, chez ce disciple en ironie de Socrate, est de ne pas se prendre au sérieux ? La République ne serait-elle décidément qu'une utopie impossible, destinée à montrer la nécessité d'en rabattre pour qui se débat dans les limites de la politique réelle ? Il y a au moins un indice de bon sens : si Platon avait jugé la République pleinement satisfaisante, il n'aurait pas écrit les Lois. L'histoire a voulu que, durablement, seule la première retienne vraiment l'attention, les Lois, testament politique inachevé, restant une manière de continent oublié. S'inscrivant dans le mouvement actuel de réexploration de ces dernières, le présent ouvrage resitue la pensée politique de Platon dans le seul contexte pertinent, celui d'une évolution qui, d'une cité l'autre, épouse le profond changement de perspective opéré par le platonisme tardif. Intégrant les apports du Politique ou du Timée, Christophe Rogue en propose une interprétation novatrice et féconde. Il nous montre un Platon étonnamment " moderne ", qui découvre l'importance de l'histoire et en formalise la notion, s'alarme du désordre économique, et conçoit une cité à la fois ancrée dans le réel et fidèle au projet d'origine. Une cité confrontée aux interrogations mêmes que rencontre notre temps rendre la loi légitime et la faire aimer, subordonner l'économie à la politique, construire un ordre à l'épreuve du temps. Dans cette cité réconciliée avec l'humain, Platon trouvera matière à un dépassement des approches qui a nourri la modernité politique, d'Aristote aux théories du contrat.

01/2006

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Philosophie

Dis/simulations. Jules-César Vanini, François La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto : religion, morale et politique au XVIIe siècle

Après une analyse des notions de simulation et de dissimulation, omniprésentes et centrales dans l'ensemble de la culture des XVIe et XVIIe siècles, l'auteur étudie les stratégies d'expression de quelques écrivains de la première moitié du XVIIe siècle qui sont aussi des théoriciens de la dis/simulation : Jules-César Vanini, condamné au bûcher pour athéisme à Toulouse en 1609 ; Gabriel Naudé, le bibliothécaire libertin du cardinal de Mazarin, auteur des Considérations politiques sur les coups d'Etat dont on dit qu'elles furent imprimées à Rome en douze exemplaires ; son ami François La Mothe Le Vayer, contempteur sceptique de l'art politique et pourtant précepteur de la famille royale ; Louis Machon, agent de Richelieu, auteur malheureux d'une Apologie de Machiavel impubliée, aujourd'hui encore manuscrite ; Torquato Accetto, enfin, obscur secrétaire d'une petite principauté italienne, auteur du fascinant traité de la Dissimulation honnête. Un chapitre est consacré à chacun d'entre eux, où l'examen de la figure humaine de l'auteur, telle qu'elle apparaît dans la documentation, est étroitement associée à l'interprétation des textes. Par ce travail de patiente exégèse des œuvres restituées dans leur contexte historique le plus proche, l'ambition de l'ouvrage est de présenter une nouvelle image de la culture du XVIIe siècle, plus complexe et plus conflictuelle que les clichés du tout baroque ou de la grandeur classique. L'auteur se propose enfin de contribuer par son étude à une interrogation sur les pratiques de lecture et d'écriture, et, à travers celles-ci, sur les rapports aux pouvoirs et aux institutions de tous ceux qui aujourd'hui pratiquent l'histoire et la philosophie, par profession ou par amour.

12/2002

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Pléiades

Oeuvres. Réunit Ethiques, Politique, Rhétorique, Poétique, Métaphysique

A sa mort, en 322 av. J. C., Aristote laisse une oeuvre savante aux proportions gigantesques - et qui demeure aujourd'hui très vaste, même si une grande partie en a été perdue. Fondements de la philosophie et de la science occidentales, les nombreux traités dans lesquels il scrute et pense le monde sous ses aspects les plus divers ont fait longtemps considérer leur auteur, selon le mot de Dante, comme "le maître de ceux qui savent". Ils ont laissé une empreinte profonde dans la conception même que nous nous faisons des sciences et de la connaissance. Si l'image dogmatique que la scolastique a véhiculé de cette philosophie lui fait parfois encore du tort, elle ne résiste pourtant pas à la lecture des textes. Aristote se réclame d'une double originalité : celle de pouvoir trancher, mieux que d'autres, des questions controversées, et celle de pouvoir engager de manière assurée le savoir sur de nouvelles pistes. Pour ce faire, il prête la plus grande attention aux opinions d'autrui, celles du plus grand nombre comme celles des spécialistes. C'est pour lui un principe de méthode, maintes fois rappelé. L'immense contribution au savoir universel que forme son oeuvre demeure irremplaçable, sinon par son contenu doctrinal, du moins par les procédures qu'elle instaure et par les questions qu'elle pose. Depuis Boèce jusqu'à nos jours, chaque traduction d'Aristote est l'occasion d'une nouvelle interprétation et une possibilité de redécouverte. Les traités réunis dans ce volume sont tous (à une exception près, l'Ethique à Nicomaque, dont la version française a été révisée par son auteur, Richard Bodéüs) proposés dans des traductions inédites et accompagnés d'un appareil critique qui, tout en profitant de la littérature savante, spécialisée, ne s'y substitue pas : il vise "simplement" à rendre l'oeuvre d'Aristote accessible au lecteur d'aujourd'hui.

11/2014

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Actualité et médias

Nous, peuples d'Europe

Nous avons été témoins en France, dans les mois qui ont précédé le référendum du 29 mai, d'un des plus formidables débats qu'il nous ait jamais été donné de connaître. Passion, raison, connaissances, interprétation, énergie, engagement - tout y était. Mais dans bien d'autres endroits en Europe le débat ne semble même pas nécessaire tant la règle du jeu européen paraît sinon claire, du moins acceptée par tous sans examen critique. Aujourd'hui, il faut expliquer les raisons du Non français pour contribuer à la construction d'une citoyenneté européenne. Comment, pourquoi se doter d'une Constitution, émanation du peuple, si le peuple fait défaut ? Que proposer si ce peuple n'existe pas ou, pire, n'a aucune envie d'exister ? Comment faire si nous n'arrivons pas à construire une citoyenneté et une opinion publique proprement européennes ? Ce serait alors la victoire du marché. Si nous laissons faire, il y aura bien sûr d'autres batailles dans l'avenir, mais toutes auront les mêmes enjeux : essayer d'empêcher que de nouveaux secteurs ne tombent entre les griffes du secteur marchand, empêcher la protection sociale de se dégrader encore davantage, les services publics d'être privatisés, les inégalités de se creuser... Citoyenne française, Européenne convaincue, Susan George a fait campagne pour le Non dans le cadre d'Attac et des " collectifs ". Dans ce texte court et incisif, elle démontre que l'Europe a besoin d'une orientation radicalement différente, rompant avec la vision néolibérale incarnée par la Constitution, mais explique aussi pourquoi l'effort pour faire émerger une autre Europe dans un autre monde, loin de s'arrêter avec la victoire du Non en France et aux Pays-Bas, ne fait que commencer.

09/2005

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Philosophie

L'immanence des vérités. Tome 3, L'être et l'évènement

Le socle philosophique de l'oeuvre multiforme d'Alain Badiou (théâtre, romans, essais esthétiques ou politiques, éloges, polémiques...) est déposé dans trois grands livres, qui constituent une sorte de saga métaphysique : L'être et l'événement (1988), Logiques des mondes (2006) et enfin L'Immanence des vérités, auquel il travaille depuis une quinzaine d'années. Apres avoir étudié vérités et sujets du point de vue de la théorie de l'être, après avoir rendu raison de ce que cette universalité des vérités et de leurs sujets peut se plier aux règles de l'apparaître dans un monde particulier, ce troisième volume aborde une question redoutable : d'où peut se soutenir que les vérités sont absolues, c'est-à-dire non seulement opposées à toute interprétation empiriste, mais encore garanties contre toute construction transcendantale ? Qu'en est-il des vérités et des sujets, saisis, au-delà des formes structurales de leur être et des formes historico-existentielles de leur apparaître, dans l'irréversible absoluité de leur action et dans l'infini destin de leur oeuvre finie ? Et que faut-il entendre par l'absoluité du vrai, puisque les dieux sont morts ? Il s'est agi, au fond, d'un bout à l'autre, de construire pour notre temps une pensée complète, tirée, comme le firent Platon, Descartes ou Hegel, de matériaux rationnels contemporains, mathématiques, poétiques, amoureux et politiques. Il s'est agi de la vraie vie : nous sommes capables, dans la forme d'une oeuvre, individuelle ou collective, dans les quatre registres que fréquente l'animal humain survolté, de processus créateurs où se conjuguent dialectiquement la singularité, l'universalité et l'absoluité. Depuis sa naissance, la tâche de la philosophie ne tient qu'à ceci : créer, dans les conditions de son temps, le savoir de la possibilité existentielle du vrai.

09/2018

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Histoire ancienne

Qu'est-ce-que la Préhistoire ?

Découvertes de grottes, reconstitution de sites d'art pariétal, voire superproductions cinématographiques ou inscription au Patrimoine mondial : la Préhistoire fascine un public de plus en plus large. Mais, au-delà du spectaculaire, réducteur souvent, sait-on précisément ce qu'est la Préhistoire ? C'est à la fois une discipline et un champ de savoir. Champ de savoir, où commence-t-il ? Avec l'histoire de l'homme ? Mais s'agit-il de l'homme anatomiquement moderne, auquel cas elle débute il y a 100 000 ou 150 000 ans. Ou bien doit-on y inclure les premiers représentants du genre Homo et remonter alors à plus de 2 millions d'années ? Doit-on la faire débuter avec les premiers outils, il y a quelque 2,3 millions d'années, et y inclure alors les Australopithèques car ces outils pourraient être leur oeuvre ? Et où clore la préhistoire : selon l'opinion commune, elle s'arrête avec l'invention de l'écriture, mais celle-ci est apparue à des époques différentes selon les lieux, et elle était encore absente dans bien des sociétés il n'y a pas si longtemps. Faut-il prendre en compte des critères économiques, et extraire le Néolithique de la préhistoire ? Si les limites du champ sont encore discutées, que dire de la nature de la discipline ? Le lecteur va ici découvrir combien sont indissociables les objets de la discipline et les modes de pensée de celle-ci : concepts, outils, méthodes, modélisations. S'il va de soi que la plus grande rigueur est de mise au stade de la fouille, de la compilation des données et de leur analyse, leur exploitation fait une large place à l'interprétation. Plus encore qu'en histoire, les conclusions sont toujours susceptibles d'être reprises, reformulées, remises en cause. Qui a dit que la préhistoire n'était pas fascinante ?

02/2016

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Religion

Thérèse de Lisieux et Dietrich Bonhoeffer. Kénose et altérité

La " voie d'enfance spirituelle " de Thérèse de Lisieux (1873-1897) est un déploiement de la théologie de la " soles gratia ", une théologie " existentielle " ou " sapientielle " dont l'objet central est l'action salvifique de Dieu. C'est par là qu'elle rejoint la théologie du pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Il existe en effet une convergence structurelle entre les deux pensées, notamment quant à la justification par la foi analysée par le biais des notions centrales de kénose et d'altérité. L'axe de la justification par la foi est le fil conducteur de la présente étude dont l'organisation tripartite épouse l'évolution de la théologie de Bonhoeffer traditionnellement répartie en trois phases. L'organisation même de la présente démarche illustre l'évolution de l'approche de l'altérité chez Bonhoeffer à partir du schème sujet-objet, en passant par l'altérité-extériorité jusqu'à l'altérité-intériorité. Ainsi peuvent être dégagées les convergences doctrinales profondes, au-delà des différences thématiques et culturelles nombreuses, entre la moniale catholique et le pasteur luthérien. La structure kénotique commune permet d'éclairer notamment la question du rapport entre foi et œuvres dont l'originalité n'a guère été relevée dans la vaste littérature thérésienne jusqu'à présent. Par la gratuité absolue du salut, tant sous l'aspect de la justification que sous celui de la sanctification, ces deux auteurs offrent une convergence étonnante. Dans les deux cas, la libération du soi passe nécessairement par la conformation à l'existence kénotique du Christ. Par sa triple ligne polyphonique de la christologie (kénose), de l'anthropologie théologique (rapports entre grâce et liberté) et de la spiritualité (maturité du croire), cette étude permet donc un renouvellement de l'interprétation de ces grandes œuvres tout en offrant un nouvel appui au dialogue œcuménique.

10/2002

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Philosophie

Le temps. Temps cosmique, Temps vécu

Qu'est-ce que le Temps ? Quelle est sa nature et quel est son mode d'existence ? Quelle est la relation de l'esprit au temps ? S'il est vrai que le temps, à la fois familier et mystérieux, est inscrit au coeur de la condition humaine comme au coeur des communautés humaines engagées dans une histoire, en quoi une réflexion sur le temps permet-elle de comprendre la condition humaine et les rapports complexes que les sociétés humaines entretiennent avec le temps ? Enfin, est-il possible de transcender le temps ? Ou bien la sagesse se résume-t-elle à l'art du bon usage que nous devons faire du temps ? En dépit d'un questionnement bimillénaire, énigmatique demeure la nature du temps. Et certes, le temps reste paradoxalement insaisissable, alors que nous y sommes plongés sans pouvoir jamais en faire abstraction. Si la réflexion sur le temps se heurte à maintes apories qui résistent, c'est que le temps est une réalité contradictoire sur l'expérience de laquelle la pensée vient sans cesse se briser, oscillant entre une définition tautologique et une interprétation dénaturante du temps. Le problème du temps n'en constitue pas moins l'une des questions fondamentales de la philosophie, voire même l'unique problème philosophique. Le problème du temps fait ici l'objet d'une élucidation systématique qui conjugue approche philosophique, apports des sciences de la nature et apports des sciences humaines. Embrassant les diverses formes de temps - temps physique ou temps cosmique, temps biologique, temps psychologique, temps social, temps historique - et s'interrogeant sur leur articulation, le présent ouvrage se propose de donner une vue d'ensemble, cohérente et rigoureuse, de cet immense sujet.

06/2018

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Psychologie, psychanalyse

Epître à l'objet

Sans nos objets internes, nous ne pouvons pas vivre. Mais nous pouvons aussi être étouffés par eux, jusqu'à en mourir. C'est de leur fait que nous devenons lâches ou héroïques dans l'adversité, courageux ou pleutres au quotidien. Ce sont eux qui nous poussent à nous tourner vers les autres, eux aussi qui nous incitent à demeurer dans un isolement narcissique superbe. D'où viennent-ils donc, ces compagnons internes incontournables ? Comment se sont-ils emparés de notre force pulsionnelle ? Quel est leur degré de parenté avec les personnes qui nous entourent, et tout spécialement avec ceux qui ont présidé à nos premières expériences du monde dans un environnement donné ? En quels termes peut-on se figurer leur surgissement premier et leurs relations avec ce qui fait notre originalité propre - notre Moi ? Quel rôle joue notre mémoire subjective dans leur constitution et leurs modifications ultérieures ? Que devient leur compagnonnage avec le Moi, lors des séparations et des pertes inhérentes au déroulement psycho-biologique de la vie et, pis encore, lors des traumatismes graves qui peuvent briser le cours d'une existence ? Si l'on se souvient que le but de la cure analytique est le remaniement de la névrose infantile au travers de l'organisation d'une névrose de transfert dans l'expérience de la relation analytique, y compris dans la cure psychanalytique de l'enfant ? Sur ces multiples questions, l'auteur de cet essai propose un mode de réflexion, bien davantage qu'elle ne prétend apporter de réponses. A la suite d'une première partie plus théorique, la deuxième partie du livre regroupe des études cliniques intéressant l'interprétation, dans la cure analytique, de la relation d'objet et des identifications au masculin et au féminin qui leur sont corollaires.

07/1998

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Critique littéraire

Critique N° 617, Octobre 1998

L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité - contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général. Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs. Ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologiques qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie. Même s'ils n'ont pas lu le chef d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur. Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, -laissant le coupable impuni ? Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir, avec l'aide de la psychanalyse, sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.

09/1998

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Philosophie

Deux cartésiens. La polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche

De 1683 à 1694, Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche, anciens " amis " et prêtres que leur intérêt pour Descartes, leur révérence pour Augustin et leur commune inquiétude face au " libertinage " semblaient pourtant destiner à s'entendre, polémiquèrent violemment. En insistant sur l'aspect philosophique de ces débats, cet ouvrage propose la première interprétation d'ensemble de cette célèbre confrontation. Y a-t-il de sérieuses raisons philosophiques au désaccord entre Arnauld et Malebranche ? Leur détermination permet-elle d'éclairer certains aspects du malebranchisme ? Existe-t-il une philosophie d'Antoine Arnauld et peut-on en préciser les contenus ? Répondre à ces trois questions amène à éclaircir trois champs de recherche. En premier lieu, la polémique entre Arnauld et Malebranche fut un événement intellectuel. Nombreux furent les grands esprits contemporains qui prirent position et se trouvèrent ainsi impliqués, à des degrés divers, dans l'empoignade. En signalant leurs réactions, on voit apparaître les contours des camps philosophiques des années 1680, ainsi que quelques-unes des lignes de fracture conceptuelles qui contribuèrent à cette " crise de la conscience européenne " dont parlait Paul Hazard. En second lieu, les références à Descartes sont fréquentes chez Malebranche, incessantes chez Arnauld : en interrogeant le statut et les modalités de ces renvois et rapports croisés à une grande figure absente qui hante le débat, on précise le statut de la catégorie " cartésianisme " en histoire des idées. Enfin, Malebranche et Arnauld parlent souvent de Dieu. Au point de fuite de ce travail, on est alors conduit à une nouvelle interrogation : l'impuissance théologique du cartésianisme est-elle congénitale, ou bien peut-on tirer des dividendes théologiques de la philosophie cartésienne sans en faire jouer les structures et en modifier les concepts fondamentaux ?

02/1999

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Psychologie, psychanalyse

Essais sur la symbolique de l'esprit

Les Essais sur la symbolique de l'esprit viennent clore la trilogie entamée par La Vie symbolique, Psychologie et vie religieuse puis L'Ame et le Soi, Renaissance et individuation, dernier cycle des publications de Jung quant à la fonction religieuse de l'inconscient. On y trouvera deux textes parmi les plus importants de C. G. Jung, celui sur l'Esprit Mercure d'une part, celui sur l'interprétation du dogme de la Trinité de l'autre. A travers ces deux études, en effet, l'une principalement fondée sur la figure du spiritus rector de tout travail alchimique, l'autre sur l'un des mystères centraux de la révélation chrétienne, Jung dévoile les fondements les plus certains de sa position envers les phénomènes religieux : ni approbation béate comme on l'a cru souvent, ni croyance en une sorte de sacré nébuleux auquel il suffirait de s'abandonner pour goûter aux extases de l'âme. Au contraire. Comme Walter Otto l'avait bien fait ressortir, toute "manifestation sacrée" est à double tranchant et si l'imago Dei peut s'y donner à voir, c'est tout autant la puissance du Mal que l'on peut y découvrir. D'où l'exigence de tout un travail intérieur, d'une ascèse à proprement parler, que guide la lumière de la raison, sous peine de tomber dans l'aliénation de soi-même et, à la limite, par submersion sous l'inconscient, dans la psychose. De quoi dissiper bien des malentendus et prendre enfin conscience que toute l'oeuvre de Jung est aussi fondée sur un principe de raison nécessaire où on ne recherche pas tant la fusion que, dans la pensée même de l'Un, les séparations qui permettent de le penser.

05/1991

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Critique littéraire

Sémantique, codes, traductions. Quelques essais sur la sémantique des langues formelles et des langues naturelles

La sémantique prend connaissance des lois structurales, comme le faisaient avant elle la phonologie et la syntaxe. Mais les structures qu'elle étudie ont pour caractéristique d'être fuyantes et labiles, riches d'ailleurs de conditions entrecroisées. C'est pourquoi, en adoptant le point de vue exact des sciences, elle reste singulière par sa recherche et par la manière dont l'analyse doit s'y conjuguer avec l'interprétation. La complexité de ses approches est encore accrue par la diversité des informations qu'elle doit recueillir, venant de la logique, de la linguistique, de la théorie mathématique des modèles, de la sociologie et de l'histoire. Le Centre de Recherches sur l'analyse et la théorie des savoirs (section sémantique) de l'Université de Lille III a mis en discussion certains de ces problèmes qui touchent à la fois aux méthodes d'analyse et à la théorie des signes. Il a invité des spécialistes qui leur ont apporté leur compétence et il a fixé quelques unes des idées qui ressortaient de cet échange. Ainsi des questions ont été posées, concernant le régime des sigles, la typologie des références et des codes, l'incidence des champs catégoriaux sur le discours. Derrière ces questions théoriques se profilait la question politique des traductions, c'est-à-dire du transport des significations dans des langues différemment codées. Ces interrogations sont présentes dans les textes que nous avons transmis en symposion, elles apparaissent traitées à part ou jointes dans le corps des mêmes articles. Nous publions ce cahier en formant l'espoir que les lecteurs pourront tirer parti de la diversité des thèmes et des voies d'approfondissement qui s'annoncent à travers eux. Ont collaboré à cet ouvrage : D. Cahen-Van de VeldeB. HarrisonN. MouloudA. NicolasG. StahlJ. -M. Zemb

01/1979

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Beaux arts

Histoire de l'architecture de Java

L'architecture javanaise est née des conditions physiques et climatiques de l'Ile. Lorsque l'homme a abandonné les grottes qu'il ne pouvait mieux aménager, il a créé des abris qui le protégeaient des intempéries, lui apportant ainsi un milieu rassurant dans une nature hostile. C'était un premier pas vers une mise en ordre de l'univers et, de là, vers une expression de l'imaginaire. L'architecture est un art abstrait dont la force de suggestion est très grande, le spectateur ou l'utilisateur participe à la création de l'oeuvre en lui donnant sa propre interprétation. Introduction Première Partie - Les contraintes I : Les contraintes économiques II : Les contraintes techniques III : Les contraintes du projet architectural IV : Le décor architectural V : Les contraintes du chantier Deuxième Partie - Les structures I : L'architecture hindouiste du VIIIe au début du IXe siècle II : L'architecture bouddhique du VIIIe au début du IXe siècle III : L'architecture hindouiste de 830 à la fin du IXe siècle IV : L'architecture bouddhique de 830 à la fin du IXe siècle V : L'architecture domestique des VIIIe et IXe siècles VI : L'architecture religieuse du Xe au XIIe siècle VII : L'architecture religieuse au XIIIe siècle VIII : L'architecture religieuse au XIVe siècle IX : Palais et maisons aux XIIIe et XIVe siècles X : L'architecture au XVe siècle XI : Les mosquées, par le Dr. Hasan Muarif Ambary XII : L'architecture coloniale, par le Dr. Yulianto Soemaljo Conclusion Planches et photographies Annexe I : Le vocabulaire architectural dans l'épigraphie indo-javanaise, par le Dr. Machi Suadi Annexe II : Chronologie des principaux monuments Bibliographie Index Table des figures dans le texte Table des planches Table des photographies

01/1993

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Sciences historiques

HISTOIRE DE L'ENFANCE EN OCCIDENT. Tome 2, Du XVIIIème siècle à nos jours

Peut-on écrire une histoire de l'enfance ? De celle-ci, il ne nous reste bien souvent que des lambeaux et nous ne pouvons croire sur parole ce qu'écrivent au soir de leur vie des mémorialistes enclins à enjoliver un passé lointain. Si la reconstruction de ce qu'ont pu être des identités enfantines ne date que du début de ce siècle avec la naissance de la théorie psychanalytique, l'historien doit faire flèche de tout bois pour saisir un sujet qui échappe aux regards et n'a laissé que des traces fugitives. Le but de ce livre est de faire, plus de trente ans après le grand livre de Philippe Ariès, le bilan de nos connaissances. Aucune source n'a été négligée : si derrière les discours (philosophiques, pédagogique, médicaux ou religieux, etc.) que les adultes tiennent sur les enfants, on peut tenter de lire la fonction qui leur est assignée et l'évolution des pratiques sur les enfants, on peut tenter de lire la fonction qui leur est assignée et l'évolution des pratiques, on n'a pas négligé les objets de l'enfance (jouets, livres pour enfants) ni l'iconographie (ainsi le message de la peinture hollandaise au XVIIe siècle) ni surtout les sources autobiographiques (journaux, correspondances) où l'enfant parle à la première personne. De l'enfance des rois aux enfants des rues, des saints enfants aux hôpitaux d'enfants trouvés, du jeu au travail, des tableaux du Moyen Age aux films de Fellini, ce livre cherche à cerner les multiples visages qu'a pu prendre à chaque époque cet âge de la vie : attentif aux lieux, aux segments sociaux et aux sexes, il tente de relier représentations et pratiques, discours, images et actes sans surimposer une interprétation anachronique. Chaque volume comprend une séquence iconographique.

02/1998

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Esotérisme

L'expérience de l'ange

L'ange est à la fois une manifestation divine et un autre nous-même. Ainsi, parler des anges, c'est dire la présence de Dieu en toute chose et mettre en évidence une zone cachée de ce que l'on est. L'ange est celui qui réveille les potentialités qui sommeillent en chacun de nous. Il parle par signes : un texte révélant une réponse inattendue, un ami qui nous appelle au bon moment, un rêve particulier, une chose jusqu'alors ignorée qui apparaît sous un jour nouveau. Comment faire l'expérience de son ange ? Dans ce guide pratique, Marie-Pascale Rémy propose de nombreux exercices favorisant une ouverture sensible à la présence de l'ange dans son quotidien. Pas à pas, elle nous guide dans cette rencontre. Il convient avant tout de porter un regard sacré sur le monde comme sur nous-même pour appréhender cette compagnie. L'échange avec l'ange, gardien de la destinée humaine, est facilité par l'approfondissement du sentiment d'amour qui nous habite. C'est ainsi que nous pouvons aller vers l'accomplissement, en nous familiarisant avec le langage angélique, par la prière et la méditation. L'auteure donne ensuite les clefs d'interprétation de l'Annonciation afin que nous soyons en mesure de décrypter les indices laissés sur notre chemin. Enfin, elle conclut son ouvrage par le portrait de Michaël, l'ange tutélaire de notre époque dont les valeurs d'espoir et de pardon rayonnent sur le monde. L'enjeu de "L'Expérience de l'ange" est de transformer cette conscience qu'un fil conducteur sous-tend notre vie en un lien qui nous rattache durablement à cette facette céleste de notre humanité.

06/2017

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Photographie

Pour vivre ici

Sophie Zénon a développé une recherche autour du site du Hartmannswillerkopf (HWK), rebaptisé "Vieil Armand" après guerre, dans le massif des Vosges. Elle y questionne la notion de restitution de la mémoire d'un lieu de conflit de la première guerre mondiale. La spécificité de cet endroit est d'avoir été une ligne de front à la frontière entre la France et l'Allemagne. Pour vivre ici, titre emprunté à un poème de Paul Eluard, puise sa source dans une mémoire du conflit encore aujourd'hui très vive parmi la population. A mi-chemin entre recherches documentaires et esthétiques, ce livre propose une interprétation du lieu à partir de sa forêt (et notamment des arbres qui la constituent) et une approche du site par ceux qui le vivent, le côtoient, le pratiquent. Paysages "vibrés" , lumières éblouissantes, superpositions de documents d'archives et d'éléments naturels réalisées in situ constituent la trame d'une écriture photographique personnelle pour rendre compte tant de "l'esprit des lieux" que de la manière dont les hommes ont aujourd'hui appris à vivre avec cette forêt chargée d'Histoire. Des textes issus d'entretiens avec Raoul Ermel, ébéniste vivant sur la commune de Wattwiller et grand connaisseur du site, témoigne de manière sensible de sa relation à la forêt. Ses commentaires autour des photographies d'arbres de Sophie Zénon, nous disent tout l'émerveillement, mais aussi les croyances populaires attachées au lieu. Cette voix singulière alterne dans le livre avec des extraits d'un journal de 1915 écrit par l'aspirant Henri Martin, publié en 1936 aux éditions Payot sous le titre Le Vieil Armand : il y évoque, lui aussi, mais en pleine guerre de tranchées, la même forêt.

04/2019

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Sociologie

HyperUrbain 6. Art et ville post-numérique

Chaque jour, la ville connectée s'empare un peu plus de nos corps pour les transformer en produits communicants. Dans cette aventure indissociable des technologies numériques, menée avec l'architecture des flux et les systèmes de contrôle, quel peut être le rôle de l'Art ? Face à cet HyperUrbain, comment se conçoit notre territoire et / ou comment regagner un peu de terrain ? Quel est notre place en tant que vecteur subjectif de tous ces i-LISIBLES (dans le lisible de l'information, dans les flux qui nous traversent)? Et comment encore créer du lien social dans ces villes d'un nouveau genre à l'aide de, ou contre ces machines informationnelles disséminées tout autour de nous ? Ainsi, est-ce qu'il nous est encore possible de concevoir une nouvelle ère post-numérique ou de plus simplement s'emparer de ces machines algorytmiques afin de les détourner, retourner, disséquer vers un imaginaire créatif, voire de nouveaux terrains d'expérimentation pour retrouver enfin un pouvoir de mobilis-acteur ? Dans cette ouvrage, consacré à la ville post-numérique, nous questionnerons ainsi le rapport de l'art numérique à la ville ainsi que l'impact sur la vie urbaine de ces technologies qui transforment fondamentalement le rapport du corps à l'environnement, dans ce que Michel Foucault nomme comme des relations d'emplacement. Ces questions, à travers (l'art au sens large du terme) portent, par exemple, sur : - la place du corps et des interrelations qu'il entretient entre société, patrimoine et territoire numérique dans les villes contemporaines. - la multiplication des réponses citoyennes face à la géolocalisation des flux et leurs systèmes de contrôle. - l'interprétation artistique des réseaux sur la numérisation des formes, des flux et des informations. - la dynamique poétique de l'appropriation des territoires urbains.

03/2019

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Théâtre

Récits de spectateurs. Raconter le spectacle, modéliser l'expérience (XVIIe-XXe siècle)

Comment parler des spectacles que l'on a vus ? Comment mettre en mots une expérience qui s'inscrit dans l'intimité la plus profonde et se partage en société dans une pratique culturelle ritualisée ? Dans le prolongement des recherches actuelles sur l'anthropologie du spectateur ou sur son action critique ou politique, cet ouvrage collectif s'intéresse à la verbalisation de son expérience. Des spécialistes d'études théâtrales et de littératures française et européenne interrogent la construction d'un récit par le spectateur, construction qui est déjà une réponse au spectacle, une interprétation où l'évaluation critique, la mémoire, l'imagination et le désir s'entremêlent. Au fil des trois parties de ce livre ("Raconter l'expérience du spectacle", "Façons d'être spectateur et genres de récit" et "Inventer le spectacle par le récit"), les quatorze études réunies ici témoignent de la force créatrice des discours par lesquels on s'affirme comme amateur de spectacles et où l'on se les approprie jusqu'à les réinventer. Loin d'être pure expression de la subjectivité, les témoignages de spectateurs mettent en tension l'individualité d'une réception et des modèles collectifs : des manières de parler ou d'écrire sur le théâtre, d'être au théâtre, d'éprouver le théâtre. En ce sens, ces récits évoluent dans leur forme et leur teneur au gré des cadres de réception et des constructions artistiques et littéraires qui façonnent l'écriture de l'expérience théâtrale. Cet ouvrage se présente ainsi comme une contribution à une histoire des spectateurs qui montrerait l'évolution des pratiques et des réceptions, donc à une histoire des spectacles qui laisserait une place à la sensibilité, à la mémoire et à l'imagination des individus.

01/2018

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Essais biographiques

Cy Twombly et la critique américaine

Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions. Auteur de l'unique monographie existante consacré à Cy Twombly, Richard Leeman, nous livre un passionnant essai : Cy Twombly et la critique américaine. Une histoire. 1951-1995. Aussi étonnant que cela puisse paraître, après la première exposition de l'artiste en 1951, celui-ci dû attendre 1994, afin que le MoMA lui consacre sa première rétrospective. Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions. Richard Leeman est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Bordeaux Montaigne. Il a publié Cy Twombly : peindre, dessiner, écrire (Le Regard, 2004) et dirigé plusieurs ouvrages (Le Demi-siècle de Pierre Restany, Ed. des Cendres ; INHA, 2009 ; Michel Ragon, critique d'art et d'architecture [avec Hélène Jannière], Presses universitaires de Rennes, 2013). Ses recherches actuelles portent sur le discours et les représentations historiques du XXe siècle (Le Critique, l'art et l'histoire : de Michel Ragon à Jean Clair, Presses universitaires de Rennes, 2010), sur des questions théoriques relatives à l'interprétation, ainsi que sur l'art actuel. Il anime depuis 2013 le " Séminaire sur l'art d'aujourd'hui ", lieu de rencontres et de recherches sur l'art contemporain. Benjamin H. D. Buchloh nait à Dusseldorf en 1945. Historien d'art allemand, il est spécialisé dans l'art européen et américain de l'après-guerre. Il est professeur d'art moderne à l'université Columbia et à Harvard.

09/2022

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Pères de l'Eglise

La Cité de Dieu de saint Augustin traduite par Raoul de Presles (1371-1375). Livres VI à X, édition du manuscrit BnF fr 22912 Volume 2

Le De Civitate Dei contra paganos fut écrit par saint Augustin au Ve siècle de notre ère et ne fut traduit en français pour la première fois qu'à la fin du Moyen Age. Cette traduction a été réalisée par le juriste Raoul de Presles sur la commande du roi Charles V entre 1371 et 1375. Le manuscrit qui a servi de base à la présente édition est le BnF, fr. 22912, manuscrit royal copié vers 1376 et inscrit à l'Inventaire des livres de la bibliothèque royale en 1380. Le traducteur, outre sa propre traduction des vingt-deux livres de la Cité de Dieu, propose à la suite de chaque chapitre traduit - pour les dix premiers livres - une "exposition" , sorte de glose-commentaire qui renseigne le lecteur moderne sur la réception que le XIVe siècle fit du chef-d'oeuvre d'Augustin. Ainsi, cette édition entend combler un manque. En effet, celle-ci donne accès à cet immense texte dans une version inédite - la dernière édition du texte de Raoul de Presles date de 1531 - et propose aux lecteurs modernes l'interprétation que fit le bas Moyen Age de ce texte d'autorité. Le premier volume de la présente édition contient deux tomes : le tome 1 (introduction, bibliographie, prologues, livres I, II et III, index) et le tome 2 (livres IV et V, index). Il est le fruit d'un travail collaboratif financé par l'Union Européenne (European Research Council) et effectué au sein du laboratoire ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française) en collaboration avec l'université de Cergy-Pontoise. Le présent volume (volume 2) contient les livres VI à X de l'ouvrage d'Augustin et clôt ainsi un premier ensemble des dix premiers livres qui, selon la tradition manuscrite, forme un tout que l'évêque d'Hippone lui-même appelait de ses voeux.

04/2021

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Sciences politiques

L'Etat et la Révolution

Voici un titre célèbre : L'Etat et la Révolution ; il appartient à Lénine, qui l'a mis sur l'un de ses livres les plus importants, celui où il expose la théorie du marxisme quant à l'Etat. Lénine a publié ce livre en 1918 ; il s'y appuie sur Marx et sur Engels pour exprimer la volonté marxiste de briser la machine étatique afin d'entraîner son dépérissement. Le modèle proclamé est la Commune de Paris. La Commune est un modèle d'autant plus parfait qu'elle est réduite au silence, c'est-à-dire à l'idée qu'on s'en fait. On la raconte, on l'interprète, on s'y réfère, elle est de l'histoire ou du mythe, mais quelle est sa pensée directe et vive ? Aucun doute, elle est ignorée. La preuve : un Communard l'a rassemblée dans un livre à l'écriture accessible à tous, et ce livre est inconnu. Chose étrange en voici le titre : L'Etat et la Révolution. Cet Etat et la Révolution est d'Arthur Arnould et -a paru en 1877, soit 40 ans avant le livre de Lénine. Cet Etat et la Révolution est également anti-étatique, mais à partir d'une expérience réelle. Cet Etat et la Révolution prône l'union libre des collectivités contre le centralisme autoritaire. Avant la lettre, il veut l'autogestion, la décentralisation... Fallait-il que l'interprétation marxiste de la Commune passât par l'oubli du livre d'Arnould ? C'est probable, mais l'Etat marxiste n'a fait jusqu'à présent dépérir que sa propre idéologie. L'histoire est une lecture, elle dépend du regard porté sur les faits. Il est plus que temps d'en revenir aux textes originels pour s'éclaircir la vue.

08/2009

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Essais

L'idiot et le village. Singularités

Qu'est-ce "L'idiot" , parfois trop "simple" et presque fou, joue ici le rôle du singulier, en face du "village" incarnant le nombre et peut-être le confort de la raison. Le langage du nombre domine aujourd'hui (au-delà de la fameuse majorité démocratique) dans la mesure où la culture actuelle brade les mots au privilège du chiffre. Ce livre de Patrick Lacoste utilise le mode de pensée issu d'une pratique psychanalytique et tente de résister aux excès de standardisation et de normalisation. Selon le verdict bien rôdé de la balance "bénéfice/risque" , par exemple, l'idiot ne pèserait pas lourd en regard de l'importance du village, c'est l'évidence raisonnable. Mais si l'on se souvient, entre autres destins des idiomes et des particularités, du premier sens grec de l'idios (particulier, singulier) et d'un mot qui en dérive : l'idiosyncrasie (signifiant le mélange particulier qui définit le propre ou personnel d'une identité physique et psychique) on peut aussi retenir que ce terme bénéficie d'un emploi et d'usages remarquables concernant la manière d'être particulière ou un comportement en réaction. Le mot et la notion spécifiques sont utilisés aussi bien en philosophie, en sociologie, en linguistique, en psychologie, en médecine où l'idiosyncrasie peut désigner à la fois le comportement singulier, particulier, d'un organisme, d'un corps ou d'un esprit, en réaction à un médicament ou bien une maladie. Les sens multiples - parfois même contraires - sont toujours plus créatifs, pour peu qu'on ne les abandonne pas à une interprétation simple, voire fixée par quelque actualité. En passant par l'art, l'histoire, la littérature ou la philosophie, Patrick Lacoste veut ici témoigner de son respect clinicien pour les singularités, tout en assumant les siennes.

03/2022

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Imagerie médicale

Imagerie osteo-articulaire. Guide de lecture pratique

La pathologie ostéo-articulaire est un vaste et complexe pan de l'imagerie médicale. Multimodale et très spécifique, cette surspécialité de la radiologie nécessite l'acquisition de connaissances avancées, préalable indispensable à une interprétation de qualité. Que ce soit dans l'exercice de la chirurgie orthopédique, de la rhumatologie ou de la médecine physique et de réadaptation, la place du radiologue est désormais déterminante, y compris dans la prise en charge thérapeutique du patient. Nous avons choisi ici de privilégier les pathologies les plus communes des articulations périphériques, dont la sémiologie radiologique se doit d'être maîtrisée par un radiologue spécialisé dans cette discipline. Les pathologies nerveuses, à part, n'ont pas été traitées dans cet ouvrage. Ce livre a pour objectif de proposer une aide au diagnostic, par un exposé anatomique pragmatique suivi d'une description didactique de la sémiologie radiologique. Grâce à la contribution de chirurgiens orthopédiques, l'accent a pu être mis sur les informations essentielles à l'attention des correspondants médicaux. Chaque item aborde par ailleurs succinctement les principaux axes thérapeutiques et la place éventuelle de la radiologie interventionnelle dans le projet de soin. La construction de l'ensemble des chapitres sur un modèle commun, l'ajout de schémas simplifiés à une abondante iconographie, et la rédaction synthétique ont pour but de renforcer l'impact pédagogique de ces fiches, offrant ainsi un support fonctionnel auquel le lecteur pourra se référer dans sa pratique clinique quotidienne. Si nous espérons que cet ouvrage constituera une porte d'entrée dans le domaine de l'ostéo-articulaire pour les internes du DES de radiodiagnostic et d'imagerie médicale, il s'adresse également aux radiologues libéraux et aux confrères d'autres spécialités souhaitant parfaire leurs connaissances dans ce domaine.

10/2022

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Napoléon

Napoléon et les femmes

Peut-on imaginer celui qui a tenu l'Europe entre ses mains, souverain d'un empire égal à celui de la Rome antique, désemparé, craignant de ne pas être aimé ? Pourtant oui, le grand Napoléon, n'a pas été seulement le personnage qui a bousculé l'Histoire, mais il fut aussi un homme, tout simplement. C'est ce que nous révèle l'extraordinaire biographie de Frédéric Masson. Il eut la chance de se trouver proche de la famille de l'Empereur. Si proche qu'il consacra sa vie aux études napoléoniennes, dont il devint en son temps le spécialiste incontesté. Frédéric Masson nous entraîne dans l'intimité de Napoléon où, au contact de la femme, il s'humanise, tour à tour timide, gauche, insolent, rêveur, désemparé, grossier, triste ou malheureux. L'approche est une attachante interprétation découlant d'une seule question : qui est l'homme derrière l'impressionnante figure historique ? De sa naissance à sa mort, on suit le parcours de cet homme, chez qui l'amour ne pouvait qu'être associé à la passion politique. Nous y côtoierons l'incomparable Joséphine, son plus grand amour, maîtresse, épouse et impératrice. Egalement, son épouse polonaise, Marie Waleska, dont il eut un fils, et Marie-Louise, son autre épouse autrichienne. Ce roman des amours de Napoléon est un ouvrage majeur, car au-delà des passions et des intrigues - le biographe nous en révèle plus de 58 -, il nous permet d'approcher, dans sa dimension humaine, ce grand personnage de l'Histoire, hors l'homme de guerre et de l'homme d'Etat. Quelle que soit la grandeur des rois et des princes, leur coeur bat aussi fort que celui de l'inconnu qui va.

01/2022

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Ecrits sur l'art

Gr En-k-rE

Après un premier livre de photographies en couleur Un regard à fleur de graine où se côtoient des portraits d'hommes, de femmes de chair et coiffes de végétaux vivants, ici, s'offre un nouvel espace "transversé" entre l'humain et le règne végétal dédié au dessin, au graphisme. Trois protagonistes, l'un, le vivant inventé par la Terre GREN (graine), le second, l'abstrait inventé par l'homme K-RE (carré/code), le troisième, l'imaginaire inventé par la musique (mots/nomination), dansent, se multiplient, se battent, s'aiment, se réfléchissent dans l'espace des pages, où la graine (la Terre), libérée du K-RE (code), se devine, se "divine germante" . Lors du "bouillonnement créatif du dessin" , sont apparus, entre autres, l'univers du sculpteur cybernétique Nicolas Schöffer, les oeuvres numériques de Santiago Torres, d'Antoine Schmitt, les oeuvres cinétiques d'Elias Crespin, le peintre René Magritte, l'oeuvre musicale de Pierre Henri, John Cage, la mémoire de discussions métaphysiques avec l'artiste Eléonore de Lavandeyra Schöffer, les biotechnologies, puis la forêt... A partir de ces expériences, ma libre interprétation poétique de l'ingéniosité d'un langage scientifique a inventé et composé la musique des mots selon l'appel des dessins, sonnant et dissonant leurs formes, leurs textures, leurs vies vibrantes dans le fil du livre. Puis est venu le temps du regard, tourner les pages, écrire le "film" encore et encore jusqu'à l'instant d'harmonie, de liberté enfin trouvée. La lectrice, le lecteur, pourront se laisser aller à écouter le son des mots, déclamer leurs syllabes en haute et basse voix, créer de nouveaux espaces visuels et sonores, improviser en La ou en Sol et pourquoi pas, jouer en GREN-K-RE Excellent voyage ! Le voyage ? Si c'était se laisser chercher par l'invisible ?

03/2021

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Romans policiers

Le Congrès des Villes-pont - The Congress of Bridge-Cities

L'Association internationale des Villes-pont organise son premier congrès mondial à Pont-à-Mousson. Les villes membres ont en commun que leur nom contient le mot "pont" dans la langue locale, ce qui souligne le but de l'association : créer des ponts entre peuples et ainsi favoriser la paix dans le monde. L'association a adopté cinq langues : allemand, anglais, espagnol, français et italien. Au congrès, les organisateurs doivent payer neuf interprètes maîtrisant ces cinq langues, ce qui est ruineux. Un linguiste anglais polyglotte propose une solution : adopter l'espéranto comme langue unique. Les incomparables avantages de cette langue neutre qu'on apprend dix fois plus vite que l'anglais ou les autres grandes langues occidentales sont mis en évidence et l'association décide de l'adopter. Le livre décrit le monde des congrès avec ses traditions : conférences, excursions, soirées culturelles ou divertissantes. On organise même un concours d'interprétation musicale et les Jeux Intervilles. Il s'agit d'un roman policier ; le meurtre d'un éminent conférencier est résolu par l'agent de sécurité Jacques Bonport, un jovial méridional au langage fleuri dont le lecteur fera son héros. La particularité de la présentation est d'être bilingue avec le texte français sur la page de gauche et le texte anglais sur la page de droite. Mais le texte anglais est satirique : il est supposé d'être traduit par un Français cultivé qui a étudié l'anglais pendant huit ans et qui prétend le maîtriser parfaitement. Il contient des dizaines d'expression traduites mot à mot, ce qui fait rire le lecteur français tandis qu'elles sont incompréhensibles au lecteur anglophone qui doit avoir recours aux explications rédigées par l'auteur.

02/2023

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camps, déportation

Un album d'Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes

Entre mi-mai et début juillet 1944, des centaines de milliers de Juifs hongrois sont déportés à Auschwitz-Birkenau. Pour témoigner auprès de leur hiérarchie de la "bonne mise en oeuvre" de cette opération logistique d'envergure, des officiers SS photographient les étapes qui mènent de l'arrivée des convois jusqu'au seuil des chambres à gaz, ou du camp pour la minorité qui échappa à la mort immédiate. Ces photographies, connues sous le nom d' "Album d'Auschwitz" , ont été retrouvées par une rescapée, Lili Jacob, à la libération des camps, avant de servir de preuves dans différents procès et de faire l'objet de plusieurs éditions. Certaines d'entre elles sont même devenues iconiques. Par-delà l'horreur dont elles témoignent, ces images restent pourtant méconnues et difficiles d'interprétation. Ce livre permet d'y jeter un regard neuf. Préfacé par Serge Klarsfeld, fruit de cinq années de recherches franco-allemandes, il analyse l'album dans ses multiples dimensions. Pour quelle raison a-t-il été réalisé et quand ? Comment a-t-il été constitué ? Que peut-on voir, ou ne pas voir, sur ces photographies ? Trois historiens reconnus et spécialistes de la persécution des Juifs d'Europe, Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, ont mené un remarquable travail d'enquête, recomposant les séries de photographies, analysant des détails passés inaperçus, permettant un travail d'identification et de chronologie inédit. Dans le même temps, c'est une véritable réflexion sur l'usage des images et de la photographie, de leur violence potentielle mais aussi de leur force de témoignage et de preuve que les historiens proposent. Ce faisant, ils élargissent la connaissance tout en redonnant vie, mouvement et dignité aux personnes photographiées quelques minutes avant une mort dont elles n'avaient pas idée.

01/2023

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Sociologie

Créer pour éduquer

Cet ouvrage collectif questionne l'activité de création comme activité d'éducation à travers des approches aussi diverses que les spécialités des enseignements artistiques identifiés : Education musicale, Danse, Arts visuels et numériques, Théâtre, Interprétation de texte, Performance, Design. Pour mener ce questionnement, les auteurs ont poursuivi le double objectif visé par le colloque international "Créer pour éduquer. La place de la transdisciplinarité", un des axes forts du projet : collecter des résultats sur les retombées de la formation à la performance des étudiants en professorat dans leur approche du métier d'enseignant ; contribuer au développement d'une réflexion sur la création, considérée comme outil de formation des professeurs et des élèves grâce aux synergies entre artistes, formateurs et chercheurs, par des apports significatifs dans l'étude des interactions entre recherches artistiques et recherches scientifiques. Trois parties structurent l'ouvrage. La première partie s'intéresse à la transdisciplinarité comme outil didactique interrogeant les gestes des enseignants en formation qui apprennent à créer des dispositifs pour éduquer à la création, à la créativité. La deuxième partie est consacrée à la transdisciplinarité en tant qu'outil didactique et d'apprentissage et son influence sur les gestes que les enseignants mobilisent en classe pour apprendre aux élèves à créer. Enfin, les apprenants développent des gestes créatifs dans toutes les disciplines si on les y invite. En ce sens, la troisième partie propose de regarder la transdisciplinarité comme un outil d'apprentissage et ses répercussions sur les gestes des apprenants. Soutenu par la structure fédérative de recherche en éducation SFERE-Provence (FED 4238) et l'ESPE d'Aix-Marseille Université, cet ouvrage a aussi permis de réunir des créateurs, des chercheurs, des formateurs et des critiques du monde de l'art pour confronter leurs expériences de la transdisciplinarité.

06/2019

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Vie chrétienne

La foi et ses raisons.... Des chrétiens s'expliquent

Le christianisme est-il en train de s'éteindre, comme le répètent les oracles de la décadence ? Une quinzaine de chrétiens ont accepté de se livrer à une opération vérité. Ils ont décidé de prendre le temps et la plume pour livrer un témoignage de leur foi chrétienne, une attestation approfondie et critique des " raisons " qu'ils ont de croire. Conscients de vivre dans une culture issue des Lumières et profondément marquée par la sécularisation, les auteurs ont perçu qu'ils ne peuvent plus parler de " Dieu " en présupposant qu'ils seront compris. Leurs contemporains ont peu ou prou intériorisé les critiques et les réfutations radicales que les philosophes du soupçon ont élevées à l'encontre d'une foi devenue incapable de rendre compte de ce qu'elle affirme. Si la foi ne se justifie pas dans une démarche rationnelle, elle n'est pas déraisonnable pour autant. Est-il permis de penser que certains des textes ici présentés inaugurent une étape nouvelle dans la longue histoire des rapports entre la foi et la raison ? Beaucoup des langages dans lesquelles s'exprimait et s'exprime encore une croyance qui se prétend traditionnelle exigent aujourd'hui un difficile travail de relecture, d'émondement à l'encontre d'excroissances désuètes, afin de se recentrer sur Jésus le Nazaréen et sur son évangile. Un travail de réinterprétations des grands récits symboliques, parfois devenus muets. Cette interprétation touche toute leur existence : la foi s'interprète dans la vie, dans le désir d'être et le courage d'exister. Qui ouvre ce livre y rencontre une surprenante, voire déroutante diversité d'approche, de ton, et même de thématique. Le lecteur ne pourra sans doute pas entrer en sympathie avec chacun. Qu'il se souvienne qu'il s'agit là de témoignage intime, de confession parfois douloureuse, d'attestation fragile.

03/2022