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Tom Connan Radical

Extraits

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Développement durable-Ecologie

Le choix du feu. Aux origines de la crise climatique

Comment a-t-on pu négliger à ce point l'énergie de l'eau, du vent ou de la terre ? Des quatre éléments, notre civilisation n'en a retenu qu'un pour produire son énergie : le feu. Le pétrole, le charbon ou les grandes chaudières que sont les centrales nucléaires fournissent ainsi aujourd'hui l'essentiel de notre énergie. Alain Gras, après avoir décrit l'omniprésence au pouvoir de la chaleur dans la vie quotidienne, remonte aux mythes et aux représentations collectives du feu et réinterprète l'histoire de façon entièrement nouvelle, en particulier celle de la révolution industrielle. Il montre comment le choix du feu s'est effectué et de quelle manière il a entraîné une coupure radicale avec le monde des énergies renouvelables, qui nous empêche encore aujourd'hui de penser à une voie alternative qui nous permettrait de sortir de la crise climatique. L'auteur suggère d'autres trajectoires et propose de faire appel à nos capacités créatrices en décolonisant notre imaginaire. Car ce n'est pas le progrès technologique qui nous sauvera du malheur engendré par lui-même, c'est en reconnaissant que le règne du feu n'est qu'une contingence historique que l'on pourra se libérer de tout déterminisme fataliste. II est urgent d'échapper à la chaleur technicienne et au moteur thermique, qu'aucun biocarburant ne rendra jamais propre, et de s'orienter vers d'autres technologies, synonymes de nouveaux modes de vie et rapports sociaux. Un ouvrage riche de nombreux exemples, original, stimulant et optimiste.

10/2007

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Cinéma

Profession magicien. La passion Disney

Pendant presque trente ans, Michael Eisner a vécu et travaillé au cœur de la culture populaire américaine. Jeune cadre chez ABC, il a contribué à créer des séries, des feuilletons aussi célèbres que Happy Days ou Racines. Président de la Paramount, il a supervisé la production de films tels que Le flic de Beverly Hills, Les aventuriers de l'Arche perdue, Tendres passions et Elephant Man. PDG de la compagnie Walt Disney depuis seize ans, il a orchestré la transformation de cette entreprise en la développant dans diverses directions : le cinéma, la télévision, la radio, les parcs à thèmes, le théâtre et même le cyberespace. Il raconte ici l'extraordinaire résurgence de l'animation chez Disney et les négociations qui ont conduit à la plus vaste acquisition dans ce métier - Cap Cities/ABC -, dont les prémisses se déroulèrent sur un parking au fin fond de l'Idaho. Il relate les débuts chaotiques de Disneyland Paris et la féroce opposition qui déboucha sur l'abandon du projet Disney's America. Il nous confie la mort tragique de son partenaire et ami, Frank Wells ; son quadruple pontage ; les bouleversements existentiels qui s'ensuivirent. A travers ces mémoires, le lecteur français ne pénètre pas seulement dans les coulisses de la société du spectacle : il lui est donné, pour la première fois, de vivre en direct dans la peau et dans la tête de celui qui présida à la destinée de cette célèbre compagnie, confronté à la mutation radicale d'une industrie du loisir traditionnelle en géant du multimédia.

03/2000

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Sciences de la terre et de la

Savantes nébuleuses. L'origine du monde entre marginalité et autorité scientifique (1860-1920)

D'où venons-nous ? Comment se sont formés les astres et les planètes ? Les origines cosmiques peuvent-elles être interrogées par la science, et qui est légitime pour aborder scientifiquement ces questions ? Ce livre nous immerge dans le monde méconnu des auteurs de cosmogonies scientifiques du second XIXe siècle. A partir des années 1860, avec la publication puis la traduction en français de De l'origine des espèces de Charles Darwin, avec le développement de l'astronomie physique et l'essor de la vulgarisation scientifique, de nombreux savants de métier mais également des amateurs d'horizons variés - ingénieurs, officiers militaires, instituteurs ou ecclésiastiques - formulent des théories sur l'origine du monde et cherchent la reconnaissance des institutions scientifiques. Souvent débattues aux marges d'une science alors en voie de professionnalisation, les origines cosmiques sont un sujet délicat, au carrefour de l'astronomie et de la religion, de la preuve et de la spéculation, du travail et du loisir. Par l'étude de ces cosmogonistes, pour la plupart oubliés, cet ouvrage nous permet d'observer, de façon exemplaire, la manière dont les scientifiques et leurs institutions s'efforcent de réguler le désir de participer à la production du savoir qui parcourt largement la société. Volny Fages nous raconte ici les dernières décennies d'une cosmologie bouillonnante, vouée à disparaître avec la rupture épistémologique radicale due à Albert Einstein, dont l'un des effets sera proprement sociologique, à savoir une réduction drastique du nombre de personnes susceptibles d'y contribuer.

03/2018

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Sociologie

La construction de la réalité sociale

Que font exactement les sciences humaines ? La philosophie veut rendre les raisons dernières de la pensée, voire de ses antinomies ; l'histoire, dire ce que furent réellement les situations et les actions ; la sociologie, expliquer le jeu des intentions des acteurs et des contraintes collectives ; l'économie, dévoiler les mécanismes autonomes de la production et de l'échange. Toutes, à leur manière, tiennent pour acquise la réalité objective de leurs objets. Aucune ne repart de la question radicale posée par John R. Searle : comment une réalité mentale, un monde de la conscience, de l'intentionnalité s'ajustent-ils à un monde entièrement constitué de particules dans des champs de force ? En effet, du monde physique, les sciences, telles la chimie ou la physique, rendent compte. Mais des faits sociaux, qui ne tirent leur réalité que des hommes, comment rendre compte ? Tous les éléments de la réalité sociale (aussi divers que l'argent, la délégation politique, les convictions et les programmes, les groupes d'appartenance ou les archives) existent objectivement parce que collectivement nous y croyons, leur assignons une fonction (de symbolisation, de représentation, de signification), élaborons à côté des faits bruts, objets des sciences, (les faits institutionnels, objets des sciences humaines. Par cette grammaire simple (les croyances institutionnelles - celle des actes de langage, de l'intentionnalité collective, du comportement volontairement régi par des règles communément acceptées afin qu'advienne une réalité sociale qui nous lie -, John R. Searle rappelle toutes les sciences humaines à l'ordre de leurs fondements.

09/1998

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Littérature française (poches)

Le cri des oiseaux fous

"Droite, fière, sans un sourire, ma mère me regarde partir. Les hommes de sa maison partent en exil avant la trentaine pour ne pas mourir en prison. Les femmes restent. Ma mère a été poignardée deux fois en vingt ans. Papa Doc a chassé mon père du pays. Baby Doc me chasse à son tour. Père et fils, présidents. Père et fils, exilés. Et ma mère qui ne bouge pas. Toujours ce sourire infiniment triste au coin des lèvres. Je me retourne une dernière fois, mais elle n'est plus là." Vieux Os a vingt-trois ans. Son ami Gasner, journaliste comme lui, vient d'être assassiné par les tontons macoutes. Dès lors s'enclenche la mécanique de l'exil, pressante, radicale : Vieux Os doit passer sa dernière nuit hors de chez lui. De taps-taps bondés en déambulations hasardeuses, Vieux Os parcourt son monde en accéléré : les belles de nuit du Brise-de-Mer, bordel miniature où l'on parle d'amour et de grammaire, les amis de toujours, Lisa et Sandra - "l'une pour le corps, l'autre pour le coeur" -, les souvenirs d'enfance à Petit-Goâve dans le giron de Da, les tueurs qui rôdent, les anges gardiens aux allures de dieux vaudou, et toutes les bribes de vie saisies au vol dans les rues de Port-au-Prince... Le Cri des oiseaux fous est la chronique ardente d'une nuit superlative. La nuit de tous les dangers, des éclairs de la mémoire à vif, des adieux qui n'osent pas se dire.

09/2015

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BD tout public

Histoire de la bande dessinée polonaise

Comme un peu partout en Europe, la bande dessinée (komiks) apparaît en Pologne à la fin du XIXe siècle. Elle est dabord un phénomène de presse, plutôt destiné aux adultes, privilégiant les formats courts et soumis aux influences des voisins allemands et suédois, dont les créations peuvent y être exportées avant de connaître des adaptations locales. En Pologne peut-être plus quailleurs, les mouvement tectoniques considérables qui engagent la nation, lEtat et le pays dans son existence même et ses frontières, ont un impact direct et immédiatement observable sur la bande dessinée. Lindépendance retrouvée du pays en 1919, après sa disparition en tant quEtat, linvasion et loccupation allemande entre 1939 et 1945, le moment communiste jusquen 1989 puis la période contemporaine : autant de périodes déterminantes, entraînant des changements majeurs en Pologne, qui auront aussi affecté de manière radicale lévolution de la bande dessinée. Apparition ou disparition de personnages pour cause de non conformité avec lidéologie en vigueur, approche plus ou moins bienveillante des institutions, liens manifestes avec les publications dautres pays européens selon les périodes, et notamment avec les publications communistes françaises Vaillant et Pif pendant la période communiste... Cet ouvrage qui retrace lhistoire de la bande dessinée en Pologne, des origines au XXIe siècle, sur plus dun siècle, a été réalisé par les plus grands spécialistes polonais de la bande dessinée. Après lHistoire de la bande dessinée suédoise publiée dans la même collection, il propose au lecteur francophone la découverte dune nouvelle facette peu connue de la bande dessinée européenne.

12/2019

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Philosophie

Théologie clandestine pour les sans-religion. Une confession de foi du non-philosophe

Il n'y aura pas de retour du Christ, la guerre des religions continue. Après tant de philosophies réduites au débat du grec et du juif, de Platon et de Levinas, quelle place reconnaître au christianisme, gnose comprise, et comment l'arracher au dernier fond religieux et philosophique dont il a tenté de libérer les sujets humains ? Après tant d'appels au meurtre de Dieu, à la mort du christianisme, tant de sommations d'athéisme, tant de haines religieuses enfin, quelle pensée universelle du monde est encore possible pour la dernière fois, moins tapageuse que l'athéologie et moins obscurantiste que la théologie, qui ne lie plus le sort de l'Homme, soit par refus soit par identification, à celui des religions ? Posant l'axiome inverse de celui des religions qu'entérinent encore les philosophies, l'Homme comme être sans religion, mais comme Etranger ou Messie affrontant clandestinement les religions auxquelles il est condamné par l'histoire et le monde, quelle pratique est-il en son pouvoir de mener pour transformer ce destin ? La solution est dans la découverte d'une foi ou d'une messianité immanente, strictement humaine, qui sous-vient au monde ou subvertit les religions. De là cette théologie clandestine destinée aux Etrangers ou aux Messies que nous sommes et qui se fonde sur notre indifférence comprise de manière non-nihiliste, comme humaine ou "radicale", aux religions. Comme toujours il s'agit avec cette confession de foi du nonphilosophe d'un manuel théorique, d'une pratique de la théorie théologique en faveur d'un Verbe tout de messianité.

10/2019

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Théâtre

Face à Médée. Journal de répétition

La rencontre entre Valérie Dréville et Anatoli Vassiliev a été inoubliable. A tel point que la comédienne décide de rompre son contrat avec la Comédie-Française, obtient une bourse de la Villa Médicis hors les murs et part étudier en Russie avec le maître de l'école stanislavskienne. Elle plonge alors dans la langue russe. Ils décident de créer ensemble le spectacle Médée-Matériau, adapté du texte d'Heiner Müller : Médée qui, après avoir aidé Jason à obtenir la Toison d'Or, se fait répudier. Après la fuite de son aimé avec une autre, Médée va enflammer la robe de la nouvelle mariée, ce qui provoquera un incendie et donnera la mort à ses propres enfants. Voici le prix de la trahison, à la hauteur de la souffrance due à l'amour perdu. Pendant cinq ans, le spectacle connaît un grand succès. Et puis, onze ans plus tard, Valérie Dréville le recrée au Théâtre national de Strasbourg, en 2017. Proche de la transe, elle se met à nu, livrant une Médée transgressive qui fait exploser les formes convenues ainsi que les codes de représentation. Une expérience radicale, une renaissance totale. Ce texte est le journal de cette reprise, au jour le jour. Avec un metteur en scène qui a changé, qui souhaite faire évoluer le spectacle, qui travaille différemment. C'est ce que raconte ce journal de travail, ne laissant rien de côté : ni les moments de douleur, de découragement, ni le bonheur des jours où l'élan semble retrouvé.

03/2018

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Vie chrétienne

Dieu n'est pas un chic type. Manifeste pour un Dieu qui en vaut la peine

"Dieu n'est pas un chictype" ... et heureusement : qui donnerait ne serait-ce qu'un quart d'heure de sajournée pour un Dieu aseptisé, gentil et terriblement ennuyeux ? Pourquoi alorsavons-nous délaissé un Dieu infiniment beau, bon, exigeant et tout-puissant pour lequel tant d'hommes et de femmes ont tout quitté et tout enduré, jusqu'à donnerleurs vies ? Sans détour, UlrichLehner nous amène avec une étonnante facilité à (re)découvrir ce Dieu quenous ne connaissons plus. Il casse l'image trop souvent répandue d'un Dieufrelaté qui n'attire plus les foules. Il plaide avec passion pour "reconquérirle Dieu qui apparaît à Moïse dans le buisson ardent, qui parle à travers lesânes, qui bannit les démons d'un troupeau de porcs, qui jette Saul de soncheval, et apparaît à saint François ". En contemplant le Dieu de laBible, le seul qui peut saisir notre âme, on ne peut que vouloir chercher à le rencontreret se faire proche de lui, dès aujourd'hui. Un ouvrage salvateur etlumineux. "Dieu n'est pas un chictype est un livre incontournable pour les parents, les éducateurs religieux etles simples fidèles qui veulent se libérer de la divinité en pullover issue dela culture pop américaine et rencontrer la grandeur radicale de Dieu". Rod Dreher Originaire de Bavière, le professeur Ulrich Lehner enseigne avec passion l'histoire et lathéologie à l'université Notre-Dame (Etats-Unis). Membre de l'Académieeuropéenne des sciences et des arts, il est l'auteur d'une vingtained'ouvrages, traduits dans de nombreux pays.

02/2022

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Chimie

Pasteur

Le virus responsable de la Covid-19 n'est pas un professeur adepte de nouvelles méthodes pédagogiques. C'est un maître dur à l'ancienne qui répète inlassablement la même leçon. Et de reprendre encore une fois la démonstration de sa puissance : " Vous me prenez pour un intrus dans votre monde, mais c'est vous qui êtes des intrus dans le mien. " Chaque mutation de ce virus imprime dans notre cerveau rétif à quel point nous faisons société avec les microbes. Un monde de microbes ? Cette leçon a été donnée aux sociétés humaines pour la première fois au XIXe siècle. Il était donc inévitable de revenir à l'histoire de la microbiologie en essayant de comprendre pourquoi nous ne sortirons pas de ces intrigues où s'emmêlent si étroitement la science, le droit, la politique et la structure des sociétés de ce temps. Si je me suis tellement intéressé à Louis Pasteur, c'est parce qu'il offrait un cas unique au milieu de cette histoire de liens entre sociétés et microbes. Unanimement admiré pour ses découvertes, il est aussi le savant qui s'était mêlé, comme on va le voir, de toutes les questions de son temps. Pour la nouvelle histoire et sociologie des sciences, c'était le test idéal : une science à l'importance indiscutable qui avait transformé la société de façon radicale. Voilà qui allait permettre de nous sortir de ces visions figées qui continuent à vouloir séparer la science et la politique, les découvertes savantes et les collectifs humains alors qu'ils sont, à l'évidence, si étroitement mêlés.

11/2022

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Economie

Economie hétérodoxe

Les six essais de Galbraith rassemblé, ici et publié, dans les dernières années de sa vie composent le testament intellectuel d'une figure emblématique de l'économie hétérodoxe. L'hétérodoxie, c'est le refus de la doxa simpliste des néolibéraux , le développement d'une analyse qui intègre le rôle des institutions, de la psychologie, des rapports de forces et des conventions sociales. Le présent "opus" illustre cette approche, et ce, dans trois directions. La relecture de l'histoire. L'économie en perspective retrace le parcours de la pensée économique depuis Aristote, en la restituant dans son contexte politique et culturel. Dans voyage dans le temps économique, Galbraith réalise le même tour de force de synthèse en racontant l'histoire économique et politique du monde au XXe siècle. La critique et la refondation de la démocratie. Anatomie du pouvoir propose une analyse originale du pouvoir politique et montre notamment sa mutation vers des formes qui privilégient la manipulation psychologique et le rôle des grandes organisations. La république des satisfaits est une critique radicale de la démocratie américaine où s'installe la domination des riches satisfaits d'eux-mêmes, et où la politique est impuissante à défendre les intérêts des classes populaires. La critique et la refondation de l'économie de marché. Brève histoire de l'euphorie financière démontre et raconte l'inéluctable propension du capitalisme à engendrer des crises nourries par la spéculation. Pour une société meilleure tente de dessiner une alternative : une économie où la réduction des inégalités et la cohésion sociale sont compatibles avec un capitalisme régulé.

08/2007

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Actualité médiatique internati

Echec à la barbarie

Jack Angeli, Didier Raoult et Mark Zuckerberg : trois figures des dérives du temps. Le premier, américain visage peint et coiffé de cornes de bisons, est monté à l'assaut du Capitole ; le deuxième a proposé sa médecine magique contre le coronavirus et le troisième a exposé le " metaverse " , la génération prochaine des réseaux sociaux qui nous transformera en nos propres avatars dans " la réalité augmentée " . Le complotiste, le sorcier, le prêtre des paradis numériques : trois formes du même danger d'irraison. Ajoutez le fondamentalisme religieux, le conflit sino-américain, la crise climatique... De toutes parts, la peur saisit l'opinion publique et l'appelle au repli sur soi, au ressentiment et à la haine. Le populisme version 1 (celle des gourous comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro) a échoué. Dans la version 2, il ne faut plus croire en rien. Sauf à la défiance généralisée et au plongeon dans le " n'importe quoi " , entrainant la fin de la démocratie libérale et, plus profondément, l'abandon de la Raison grecque. Nous allons vers un nouveau Moyen-Age. La société démocratique libérale peut réagir. L'espoir d'une " bonne vie " peut renaître. Les solutions aux maux sont connues, mais elles sont mises en place trop lentement et trop timidement. Le capitalisme, l'écologie, la technologie nécessitent de vastes réformes dictées par la " modération radicale " : viser le milieu, mais très vite et fort. L'élite dirigeante qui, dans sa bulle, profitait seule de l'époque, doit voir la menace existentielle et s'engager.

02/2022

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Philosophie

La liberté politique de se mouvoir. Desexil et création : philosophie du droit de fuite

L'essai philosophique part de la migration, des réfugiés, découvre la liberté politique de se mouvoir, revisite l'exil (domination), le desexil (lutte créatrice) et propose une philosophie du droit de fuite. L'essai philosophique est une démarche sur des embarras, apories, énigmes de mensonges politiques, de la liberté politique (Arendt, Douglass) de la révolution (Luxemburg), des lignes de fuite (Guattari), du droit de fuite (Mezzadra), de la ruse (métis d'Ulysse, Pénélope), de la création (Castoriadis), dans des positions, pratiques multiples de desexil, y compris dans la prise en charge du conflit de la politique avec la philosophie (Rancière, Marx). Le but est de sortir d'un capitalisme expansionniste sans limites, d'une pensée d'Etat, de police, de guerre, de force, d'état d'exception, des catégories territoriales, souverainistes des Etats (nations), et d'imaginer une transpolitique démocratique en réfléchissant à ce que j'appelle le vertige démocratique. Quelles énigmes désignent Luxemburg avec l'effet boomerang de l'impérialisme, Balibar avec la violence extrême et le pari du possible/impossible, la figure globalisée des disparus (Cortazar) ? Quel goût pour l'autonomie, la démocratie, nous apporte Castoriadis à partir de sa découverte de l'imagination radicale pour penser le desexil de l'exil des exilés prolétaires que nous sommes ? La liberté politique de nous mouvoir nous appartient autant que le droit d'imaginer, le droit de fuite, la pratique de la ruse face à la violence banalisée, la création de l'autonomie et de la démocratie, un autre mot pour "Révolution" et pour la pratique politique et philosophique créatrice aujourd'hui.

05/2019

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Religion

Antisionisme - Judéophobie - Islamophobie. Quelques mises au point

Au point de départ de ces Mises au point, l'indignation provoquée par un Manifeste contre un nouvel antisémitisme lancé en avril 2018. S'appuyant sur les crimes odieux perpétrés sur des concitoyens de religion ou de culture familiale juive ces dernières années, il décrit un tableau apocalyptique de la situation dans notre pays. Il en attribue de façon scandaleuse la responsabilité aux jeunes Musulmans comme groupe social et à ladite "gauche radicale", qu'il stigmatise comme porteurs contemporains d'un antisionisme qui ne serait que le visage moderne d'un "antisémitisme éternel". Cette campagne, largement entamée dans la France des années 1980, ne vise pas seulement à délégitimer la lutte nationale du peuple palestinien, rendu étranger en son propre pays. Elle s'insère dans les crispations identitaires qui marquent la situation présente, en cherchant à détourner les luttes sociales qui s'y développent dans une direction islamophobe, stérile et dangereuse. Occasion était donnée de préciser les notions de racisme, pris en général comme dans ses formes particulières, de Sionisme et d'antisionisme, de judéophobie et d'antisémitisme, enfin d'islamophabie. Il fallait, pour ce faire, les évaluer dans le contexte des aventures impérialistes des XIXe-XXe siècles, de leurs fruits empoisonnés à l'échelle internationale et de leurs effets délétères encore manifestes dans notre société. Et il était utile d'opérer de façon comparative, non seulement dans notre société, mais encore dans les sociétés arabes, et qui plus, en rapport avec les religions juive et chrétienne, dans l'Islam aujourd'hui mis sur la sellette.

06/2019

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Histoire de France

Felix Gaillard, le Président

Félix Gaillard a été le plus jeune et, de fait, le dernier chef de gouvernement de la IVe République avant l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle. Son souvenir a été gommé des livres d'histoire. Pourtant, cet acteur dé des grandes aventures de la France des années 50, a directement participé à tous les combats de son temps : la Résistance, la reconstruction du pays au côté de Jean Monnet, le Plan, la Communauté Européenne, la décolonisation, la lutte contre l'inflation. Il a également été l'initiateur de la modernisation de l'agriculture, des fondements constitutionnels de la Ve République et de l'indépendance énergétique et militaire de la France. Ainsi se dessine par petites touches le portrait d'un homme au destin fulgurant, orateur d'exception, accessible à tous, aimant les siens autant que l'action publique, discret et chaleureux. Au fil des pages de ce livre, Samuel Cazenave nous entraîne à la redécouverte de ce surdoué de la politique, d'une vie publique aussi brillante que vibrante ; d'une époque mal connue et mal comprise, gangrenée par la guerre d'Algérie et malade d'une Constitution à bout de souffle, écartelée entre la fidélité à l'héritage de la IIIe République et la nécessité d'une démocratie moderne. Félix Gaillard, député de Charente, qui présida aux destinées du parti Radicat à une période clé de son histoire - de 1958 à 1961 - allait revenir au pouvoir, bouleversant ainsi la donne politique nationale, quand il disparaît tragiquement sur son bateau au large de Jersey le 9 juillet 1970.

03/2011

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Critique littéraire

Tristan Tzara. L'homme qui inventa la révolution Dada

De Tristan Tzara, on ne sait souvent qu'une chose c'est l'homme de la révolution Dada. Celui qui lança dans l'Europe entière cet impératif d'une remise en cause radicale : " balayer, nettoyer ! ". Mais entre Samuel Rosenstock, né le 16 avril 1896 dans la province de Bacau en Roumanie, et le révolutionnaire portant monocle et attablé au Flore, qui s'éteindra en 1963 dans un appartement parisien bourré de livres et de masques africains, quelle transformation ! Cette première biographie de Tzara, riche de nombreux entretiens inédits avec les survivants du surréalisme, nous apprend la fabrication d'un mythe. Comment devient-on Tzara ? Comment, au cabaret Voltaire dans le Zurich de 1916, ce " barbare auto-stylé " chevauche la vie tel " le chef d'une armée invisible ". Comment cet inconnu est appelé à Paris par Max Jacob et Apollinaire. Comment il prône la révolution tout en habitant un hôtel particulier construit par Alfred Loos à Montmartre. Comment, devenu compagnon de route du Parti communiste, il reste fidèle à ses amitiés surréalistes. Comment, alors qu'il écrit dans la solitude, il se perd dans le tourbillon de l'entre-deux-guerres, du Bœuf sur le toit aux bals costumés où l'accompagnent Crevel et Cocteau... On croise ici toutes les figures de l'époque, que ce soit en politique - Lénine, Thorez -, ou en littérature - Breton, Crevel, Dali, Georges Bataille, Roger Caillois, tant d'autres. C'est un kaléidoscope de noms, d'images, d'éclats publics et de coups de pistolet.

10/2002

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Sciences historiques

Combats d'un humaniste algérien

Si le Général De Gaulle dira aux Algériens, lors d'un discours clé, le fameux "Je vous ai compris", 4 juin 1958 à Alger, le 1er novembre 1954, "Toussaint rouge ou sanglante", fut la première manifestation publique du FLN. Quelques jours plus tard, François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, déclara "La seule négociation, c'est la guerre. L'Algérie c'est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d'autre autorité que la sienne". Cette période s'avérera à la fois dramatique, stratégique, et floue. Larbi Adouane, ancien enseignant et chef d'établissement scolaire algérien, retraité depuis 2008, s'est entretenu en 2016 avec le journaliste Pierre Guelff de son vécu de la guerre d'Algérie. Il raconte son combat humaniste dès sa jeunesse dans sa Kabylie natale. Il baigna dans une ambiance scolaire et familiale, puis professionnelle, teintée par une forte montée révolutionnaire algérienne dans ce pays annexé par la France en 1830. La conquête d'indépendance se mua en conflit armé dès 1954 en Algérie, pays où la fièvre islamiste radicale ne fut pas absente. Larbi Adouane y fréquenta les maquisards, s'investit avec humanisme pour protéger les valeurs de fraternité ; il fit face au terrorisme aveugle et à une réalité politique autoritaire. Ce livre est atypique, éclairé et engagé ; il rayonne des plus belles valeurs de coeur et de courage, et conquiert le lecteur par un vécu fort d'une sensibilité qui magnifie l'humain de paix. Il est le résultat de deux plumes amicales unies, de deux militants pour une humanité pacifique.

10/2019

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Vie chrétienne

Hélas. Qu'avons-nous fait de son Amour ?

L'Eglise catholique est en voie de disparition rapide tant en France que dans les pays développés. Ce n'est pas, comme on le dit souvent, une question d'adaptation à un monde qui change trop vite. Le problème est beaucoup plus profond et plus grave. L'Eglise est incapable de transmettre le message d'Amour du Christ. Elle n'a pas compris à quel point Dieu nous aimait, ni la valeur de l'amour humain comme chemin vers Dieu. Elle n'a jamais compris jusqu'où allait le mystère de l'Incarnation. Elle n'a jamais admis une véritable union de Dieu et de l'homme jusqu'à la divinisation de ce dernier, malgré le témoignage de tous les mystiques et de ceux qui ont frôlé la mort. Elle a inventé, pour régenter la vie des hommes jusque dans leurs relations les plus intimes, des règles qui n'ont rien à voir avec les exigences des Evangiles. Elle a bloqué le sacerdoce avec l'idéal monastique du célibat, contre la volonté évidente du Christ qui avait choisi pour chef de son église un homme marié et père de famille. Cette insuffisance radicale ne pourra être corrigée dans sa pratique que si elle est corrigée aussi dans sa théologie. Heureusement, une autre tradition théologique, beaucoup plus mystique, existe dès les origines du christianisme. C'est à cette tradition qu'il faut revenir. A travers ce livre, comme à travers ses autres ouvrages, c'est cette démonstration que poursuit le père François Brune depuis maintenant cinquante ans.

07/2021

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Philosophie

Les affres de la philanthropie. Essai sur l'imaginaire, la dignité et la bêtise dans le monde globalisé

Voici une réflexion politique sur l'histoire contemporaine, sur les principes théorétiques qui permettent de la lire, ses bégaiements, ses errements, les outrances qui la caractérisent et les espérances des milliards d'êtres humains qui la composent. Le texte s'adresse à chacun de nous. L'esthétique de la mort y fonctionne comme l'outil privilégié pour caractériser notre "monde globalisé". Elle est rendue possible par un préalable : l'exégèse critique du vécu historique nègre présentée à travers deux entrées privilégiées : l'humanitaire et la pitié. Tels sont les fondamentaux de l'humanisme abstrait contemporain, idéologie qui consiste à mystifier les autres acteurs de la scène internationale, en les asservissant par le recours à la force, en les aliénant par l'abondance et la "grandeur" des larmes, et, dans chaque cas, en aveuglant leur intelligence. Le bilan humain de ces idées réactionnaires est fort éloquent, ainsi qu'en témoignent les massacres perpétrés en Irak, en Côte d'Ivoire, en Libye, en Syrie... Cet ouvrage est une exégèse de notre expérience historique commune, articulée avec un travail sur nos mémoires respectives. Cette herméneutique radicale est tempérée par un effort critique en vue d'éclairer les enjeux socio-politiques d'une compréhension interraciale sous-tendue par le paradigme de l'humain-limite, tel qu'il se dévoile dans l'imaginaire littéraire et à chacune des occasions. Certes, l'auteur fait à grands traits le portrait de la bêtise qui parcourt l'histoire contemporaine de part en part, mais il présente également le visage de l'avenir lumineux que piétinent en permanence ses insoutenables soubresauts.

05/2017

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Littérature française

Renata n'importe quoi

Catherine Guérard nous emporte dans le monologue de son héroïne, bonne à tout faire, qui décide un jour de quitter ses patrons pour devenir "une libre". Ce sont trois jours et deux nuits d'errance, à marcher dans les rues, s'asseoir sur les bancs, regarder les passants et écouter les oiseaux. La narratrice va se confronter à un monde qu'elle semble découvrir au fur et à mesure qu'elle l'arpente, un monde qui la rejette systématiquement, elle dont la liberté ne peut souffrir aucune entrave. Le plus saisissant dans ce roman est la réussite magistrale d'un parti pris formel : une seule longue phrase ponctuée de quelques virgules et majuscules judicieuses. Le flot du texte emporte le lecteur dans les ressassements et les obsessions d'une pensée pleine de candeur mais toujours déterminée et dangereusement radicale. Publiée pour la première fois en 1967, cette oeuvre résonne aujourd'hui comme un hymne prémonitoire. N'annonce-t-elle pas le vent révolutionnaire qui soufflera bientôt sur un monde corseté dans ses certitudes et empêtré dans sa peur de manquer ou de perdre ses acquis ? Renata n'importe quoi c'est l'invraisemblable odyssée d'une bonne de Giraudoux qui attendrait Godot. Un trésor qu'une communauté de lecteurs initiés se transmet comme une pépite, qui nourrit une réflexion profonde et nécessaire sur l'absurdité de nos sociétés, la loi, l'argent, le travail et la consommation. Ou pour le dire autrement : comment refuser l'aliénation qui nous est imposée sans apparaître soi-même comme un aliéné dans le regard des autres ?

11/2021

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Sociologie

L'entreprise du XXIe siècle sera féministe. Manuel d'action

Il faudra 500 ans, voire 1000 ans dans le pire des cas, pour atteindre une réelle égalité femmes-hommes. Ces dernières années, dans un contexte de renouveau féministe, les femmes sont incitées à prendre le pouvoir en entreprise, à briser le "plafond de verre". D'autres luttent activement pour améliorer leurs conditions de travail, à l'instar des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles. Mais ces initiatives ne suffisent pas si l'entreprise ne s'interroge pas sur ses pratiques sexistes "boys club", biais de recrutement, division genrée du travail, sexisme ordinaire, inégalités entre les femmes elles-mêmes... Il est donc urgent d'agir. Car le monde de l'entreprise et ses pratiques de management jouent un rôle majeur dans la perpétuation de l'oppression et l'exploitation des femmes. Alors, comment et pourquoi devenir un alliée du féminisme dans son entreprise ? Comment agir, réagir, prévenir et gérer des pratiques sexistes ? Comment transformer l'environnement et la culture d'entreprise ? Loin du féminisme de marché, cet ouvrage défriche la critique féministe des entreprises en offrant une vision plus radicale des liens entre management et féminisme, et affirmant qu'il est possible et nécessaire de réinventer des modes d'organisation du travail véritablement féministes. Managers, dirigeantes, RH, déléguées du personnel et salariées, découvrez des pistes de réflexion et d'action pour transformer le monde du travail de façon à le rendre vivable pour toutes les femmes. Notre implication est fondamentale pour faire advenir un monde où le travail favorise l'émancipation de toutes ! l'entreprise du Ur siècle sera féministe.

08/2021

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Autres

Repenser l'identité. Ces mensonges qui unissent

Malgré la difficulté de définir ce que le mot identité recouvre vraiment, entre le champ social et l'intime, le concept a envahi le débat public depuis de longues années. Sa prévalence est devenue un enjeu majeur au sein de nos sociétés et un défi pour les politiques. Kwame Anthony Appiah, quant à lui, procède à un examen systématique de l'identité pensée en fonction de catégories telles que la croyance, le genre, la citoyenneté, la couleur, la classe ou la culture. En questionnant la validité de ces critères, il remet en cause nos partis pris et hypothèses quant à la manière dont l'identité serait une chose évidente ou innée. Il parvient à démontrer au contraire comment elle se fabrique, et son exposé, limpide, est appuyé par une érudition époustouflante. Il n'hésite pas à nourrir cette réflexion de sa propre expérience et de sa biographie pour nous amener à voir que non seulement il existe des identités conflictuelles, mais que ce sont peut-être précisément nos conflits intérieurs qui créent le besoin de définir artificiellement ces identités. Dans une approche radicale, il démontre à quel point ces constructions identitaires à l'oeuvre dans nos sociétés modernes sont le résultat d'approximations plutôt que de données objectives. Qu'il s'agisse du sens du mot " nation " , de notre perception de la question raciale, des différences sociales ou du mythe de la culture occidentale, Appiah déconstruit point par point nos certitudes et élargit l'horizon vers un dépassement du piège identitaire. Traduit de l'anglais par Nicolas Richard

10/2021

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Littérature française

Le poulailler métaphysique

Le narrateur de ce récit, professeur à l'Education nationale, habite avec J. une ferme non loin de Paris, où il enseigne. Rurbain assumé, version " retour à la terre ", il entretient une basse-cour. Entre lui et ses poules s'est établie une proximité étrange, faite d'altérité radicale et d'empathie : il leur apporte un seau blanc plein de détritus dont elles se régalent ; en échange, elles lui permettent de faire commerce de leurs oeufs. Régulièrement, il en abat quelques-unes, pour sa consommation personnelle. Mais donner la mort, est-ce nécessairement haïr ? Dans la lignée de la grande littérature de la Mitteleuropa dont il est un traducteur reconnu, Xavier Galmiche signe un texte hors norme, bouleversant, souvent drôle, intelligent parce que sensible, sensible parce qu'intelligent. La campagne qu'il donne à voir est loin de tout bucolisme (la grange sent le fuel, le poulailler en tôle est jonché de fientes...), mais elle n'est pas austère, illuminée qu'elle est par une poésie délicate et pudique. Dans ces pages, ce qui unit homme et bête, ce n'est pas quelque chose de commun, de positif, c'est le partage, dans des sphères fondamentalement différentes, dans l'apparente incommunicabilité, d'une même condition face à notre compréhension limitée de l'univers qui nous entoure, face à l'arbitraire de la mort, que le dieu du poulailler inflige aux poules, mais avec cette miséricorde que nous espérons lorsque la mort viendra s'emparer de chacun de nous. Une expérience de lecture !

08/2021

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Philosophie

Les âges du monde

"Commencé seulement les Ages du monde". Cette note que Schelling consigne dans son Tagebuch à la date du 27 décembre 1810 donne le coup d'envoi d'un des projets les plus grandioses qu'un philosophe se soit proposé, retracer sur la base de concepts philosophiques les étapes de la vie divine et de la création. S'il est vrai, comme le disait Novalis, que "vouloir écrire une Bible est un penchant à la folie que tout homme doit avoir pour être complet", cette grande fresque cosmique et théologique représente la tentative la plus magistrale qu'ait menée l'idéalisme allemand pour rendre compte de la totalité de la manifestation divine et en proposer une présentation effective et complète. Or, dans la dernière version de l'ouvrage, celle-là même que Schelling fera introduire dans ses Sämmtliche Werke et dont nous donnons ici une nouvelle traduction dans la continuité de celle des brouillons de 1811 et 1813, le récit et la construction spéculative cherchent encore à atteindre un point d'équilibre. Un double effort pour implanter la succession au cœur même de l'Absolu tout en équilibrant en Dieu les rapports de l'idéal et du réel prépare l'avènement d'une philosophie historique sans que l'on débouche jamais tout à fait sur une hétérogénéité radicale de l'être et du penser. Ainsi, à travers cette description du passé le plus archaïque, Schelling met pour la première fois effectivement la philosophie en possession de ce qu'elle recherche depuis toujours : "la science, c'est-à-dire l'histoire".

01/2013

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Ethnologie

La société baatonnu du Nord-Bénin. Son passé, son dynamisme, ses conflits et ses innovations

C'est grâce à des adaptations souvent très ingénieuses que les Baatombu (Bariba) ont pu vivre et construire leur histoire dans la savane du Borgu. Dépassant largement les frontières artificielles tracées, d'un commun accord, par les Français et les Anglais pour déterminer l'actuelle République du Bénin, le Borgu englobe également les chefferies d'Ilo, de Wawa, de Kaiama et de Busa en territoire nigérian. Le Borgu que les Européens qualifièrent, au début du XIXe siècle, de pays fermé et rébarbatif, est devenu depuis une région densément peuplée. Lorsque l'on aborde la société baatonnu (barba), l'on croit à tort l'expliquer en la caractérisant par une opposition radicale entre le groupe des Wasangari - la noblesse - et la masse roturière constituée par les cultivateurs, les chasseurs, les artisans, etc. Mais l'étude de cette société ne se comprend pas si l'on oublie les mécanismes sociaux, politiques, économiques et culturels qui déterminent l'implication de tous dans un fonctionnement harmonisé. Les lignages, fondement de la société, se confondent toujours dans des alliances indistinctes où s'associent nobles, roturiers et éléments serviles. Ces liens familiaux servent de soubassement à une solidarité qui débouche sur l'unité nationale. C'est cette réalité-là qui échappe à tant d'observateurs. Se fondant uniquement sur les activités politiques tumultueuses des Wasangari, ils prédisent la fin de cette solidarité et la disparition imminente de l'Etat baatonnu. Qu'en est-il réellement ? Cet ouvrage se veut une étude précise et détaillée de la société baatonnu et une réflexion sur la question complexe de son avenir.

12/2012

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Musique, danse

Fixer la liberté ? Ecrits sur la musique

Wolfgang Rihm, né en 1952, est l'un des compositeurs les plus importants de la scène musicale actuelle, et sans conteste l'un des plus prolifiques. Il a été perçu, dès ses débuts, comme un représentant majeur du courant de la "Nouvelle simplicité", puis comme le musicien typique de l'ère postmoderne, deux étiquettes qu'il réfute de façon virulente dans ses textes. Tout en affirmant une entière liberté vis-à-vis du matériau, du style et des références historiques, Rihm a développé une pensée radicale. Dans ses textes, qui accompagnent et qui éclairent son travail de compositeur, il manie avec virtuosité les paradoxes et les retournements dialectiques, combattant les idées reçues comme les positions dogmatiques. Il y réfléchit notamment à la position sociale du musicien, aux formes de l'engagement éthique, au sens même de la musique, qualifiée d'art "sensuel", et revendique une indépendance qui permette au désir de création de s'affirmer sans entraves. Ses réflexions i se situent presque exclusivement dans le domaine de l'esthétique, le compositeur renonçant aux explications techniques et aux analyses qui avaient caractérisé le discours sur la musique dans les années d'après-guerre ; elles cherchent moins à fixer des notions ou des positions qu'à mettre en question les évidences présumées et à dégager un espace pour l'imagination. Elles illustrent la situation du musicien actuel, à la recherche d'une nouvelle synthèse entre les formes héritées de la "monstrueuse euphorie du modernisme" et celles que la modernité a rejetées.

01/2014

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Droit

Histoire du droit de la famille. 2e édition

La contestation de l'institution familiale et les changements des moeurs qui ont marqué la fin du XXe siècle invitent à s'interroger sur les racines du droit français de la famille. En quoi les décrets de la Révolution de 1789 ont-ils marqué une rupture radicale avec l'ancien droit familial ? Comment le législateur révolutionnaire a-t-il appliqué au droit de la famille et des personnes les grands principes de la Déclaration des droits de l'homme ? Jusqu'où et sur quels fondements les rédacteurs du Code civil de 1804 ont-ils remis en cause le droit révolutionnaire dans le domaine de la famille ? Comment le droit de la famille est-il adapté à la libéralisation des moeurs ? Toutes ces questions sont abordées avec le souci d'aller à l'essentiel et de faire saisir les tendances du droit de la famille. Cette deuxième édition, revue et augmentée, vise à permettre une prise de conscience du lien entre les règles d'hier et celles d'aujourd'hui, car, plus que dans tout autre domaine, le droit de la famille actuel est la conséquence directe de l'évolution de vingt-cinq siècles d'histoire juridique. Cet ouvrage offre aux étudiants des facultés de droit une vue synthétique avant un examen. Il s'adresse aussi à tous les candidats aux concours dont les programmes comportent des épreuves de culture générale. Enfin, ceux qui désirent acquérir une culture d'histoire juridique seront attirés par la concision de l'exposé. Un index aidera le lecteur à accéder plus facilement à l'information recherchée.

12/2012

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Philosophie

L'humanisme américain. Philosophie d'une communauté de nations

Et si Bartolomé de Las Casas avait perdu la célèbre polémique de 1551 où il démontra, face au Dr Sepulveda, que les Indiens d'Amérique avaient une âme ? Le cours de l'histoire, sans aucun doute, en aurait été changé. Las Casas fit un pari sur l'avenir, et sur une humanité tout entière embarquée dans un destin commun. Sa victoire était indispensable pour bâtir une expérience commune et fraternelle. Tel fut l'humanisme du XVIe siècle, qui trouva dans l'Homme de l'Amérique la preuve pour voir en la diversité et l'affinité la quintessence de la condition humaine. C'est là la contribution de l'Amérique à l'humanisme moderne : partie en victime, l'Amérique triompha face à une radicale négation théologique et politique, et finit par forger un humanisme social et l'indépendance des nations comme philosophie politique. Toutes les ères de l'imaginaire du monde se sont rencontrées en Amérique : l'héritage des anciens Mayas et Incas, l'Europe de la Renaissance, l'Afrique arabe et noire, l'Orient des migrants. Bien qu'encore traversée par des problèmes de développement, l'Amérique latine émerge en tant que continent interculturel, doté d'une force innovatrice. La littérature, la musique, la peinture s'y épanouissent, accompagnées par un mouvement générateur d'idées telles que la philosophie et la théologie de la libération, la pédagogie de la liberté, la théorie de la dépendance, la pensée alternative, l'expérimentation sociale et économique - enfin, par tout un mouvement de subversion créatrice.

10/2010

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Littérature étrangère

Journal d'un cobaye. Ma vie est une expérience

A. J. Jacobs conçoit sa vie comme une expérience grandeur nature. Après L'Année où j'ai vécu selon la Bible, le roi du journalisme expérimental se lance un nouveau défi : comprendre les mystères de la vie moderne. Pour atteindre son objectif, il n'hésite pas à se soumettre à une série d'expériences aussi drôles qu'inattendues : à l'heure où les grandes entreprises externalisent dans des pays à bas coût, il décide de délocaliser sa propre vie et engage deux assistantes en Inde pour gérer chaque détail de son quotidien, des e-mails aux disputes avec sa femme ; il pratique pendant un mois l'Honnêteté radicale - un mouvement qui encourage à toujours dire ce que l'on pense ; il tente d'être l'homme le plus rationnel du monde, en s'appuyant sur la science pour prendre les meilleures décisions, du choix des produits au supermarché à la façon de parler à son fils ; sur Internet, il se fait passer pour la séduisante baby-sitter de son fils et lui cherche un petit ami sur des sites de rencontres ; enfin, et c'est peut-être son expérience la plus extrême, il accepte de céder pendant un mois au moindre caprice de sa femme, et peu importe si cela signifie s'adonner à des massages de pieds ou regarder des comédies romantiques. A. J. Jacobs n'a pas son pareil pour dénoncer avec humour et intelligence les petits et grands travers de notre société. Son Journal d'un cobaye en est la preuve.

11/2009

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Histoire de France

Pétain "J'accepte de répondre". Les interrogatoires avant le procès (avril-juin 1945) suivis de L'audition de l'Ile d'Yeu (août 1946-juillet 1947)

Le maréchal Pétain fut interrogé à dix reprises avant l'ouverture de son procès. Dans ces interrogatoires, nulle conférence, des questions. Les pièces de l'accusation sont présentées à l'accusé : dépositions de témoins, correspondances, ses propres déclarations... Pétain répond, successivement abattu, indigné, combatif, assumant son action ou se défaussant sur son entourage. Sa défense s'ébauche, élémentaire, puis s'échafaude avec ses avocats. Restés inédits dans leur intégralité jusqu'à aujourd'hui, ces procès-verbaux d'audition saisissent par l'incroyable désordre et la marche forcée des questions. L'impression est celle d'un exercice imposé, dans l'urgence, si ce n'est l'improvisation. L'objet principal des interrogatoires n'en est pas moins saisissant : l'armistice " criminel ", la collaboration ? Non pas ! Le socle de l'accusation, c'est le complot : le supposé cagoulard en chef Pétain aurait tramé la défaite pour renverser la République. Radicale, bâtie sur quelques pièces et arguments massues, l'accusation de complot convient à l'urgence judiciaire, mais aussi à l'opinion puisqu'elle disculpe l'immense majorité des Français et de leurs représentants qui ont souscrit à l'armistice et aux pleins pouvoirs. Ces interrogatoires d'avant le procès sont suivis de l'audition de l'île d'Yeu où les représentants de la commission parlementaire chargée d'étudier les événements qui se sont déroulés de 1933 à 1945, viendront entendre Philippe Pétain pour la dernière fois. Ces interrogatoires appartiennent à l'Histoire. Ils ne pouvaient demeurer reclus. Leur lecture est indispensable pour bien comprendre ce que furent l'action et le régime de Vichy.

05/2011