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Initiation italien

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Critique littéraire

Maurice Scève ou l'emblème de la perfection enchevêtrée. Délie objet de plus haute vertu (1544)

Lyon, carrefour économique et culturel dès l’Antiquité et le Moyen Âge, est à l’époque des guerres d’Italie (1494-1559) un relais important pour l’épanouissement de la Renaissance française dans sa richesse littéraire et artistique. Les sciences et la philosophie se mêlent alors aux fêtes et jeux urbains, à l’architecture, à l’archéologie, aux techniques d’édition et d’illustration pour créer des chefs-d’œuvre insoupçonnés : en poésie amoureuse, voici la Délie de Maurice Scève. Tourmentés, lunatiques, méditatifs et soudain bienheureux, puis cédant de nouveau à l’égarement, les vers de Maurice Scève, véritable « prince » de la Renaissance lyonnaise aux dates incertaines (1501-1563 ?), dessinent une perfection qu’on dirait enchevêtrée dans l’inspiration qui la suscite. Du coup de foudre amoureux qui le paralyse au premier regard, le poète ne sort plus jamais : il reste embarrassé, « mal caut », en « pensée obscure », en « haut désir de douce piperie », et dit la complexité tortueuse et délectable de son agitation d’esprit. Le surnom de Délie, donné par Maurice Scève à la poétesse Pernette du Guillet, désigne la muse du poète lyonnais. Délie objet de plus haute vertu (1544), premier recueil français composé pour mieux s’en distancier sur le modèle du Canzoniere de Pétrarque, présente un ensemble de 449 dizains de décasyllabes – parfaite quadrature – ponctués toutes les neuf pièces d’emblèmes qui donnent un rythme, une dimension d’échappée fugitive et une portée symbolique à la quête amoureuse. Telle est la perfection enchevêtrée qui, avant Ronsard, Du Bellay et l’ensemble de la génération de la Pléiade qu’elle va influencer, s’offre à l’analyse. Après quelques années au Cned, en charge de l’enseignement supérieur, des langues et de la culture, Bruno Roger-Vasselin a rejoint le ministère de la Culture et de la Communication comme directeur adjoint des Affaires culturelles de la Guadeloupe.

12/2012

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Ethnologie

Du côté des petites filles

Best-seller depuis sa parution en France en 1974, ce livre a été vendu à plus de 300000 exemplaires. " Une étude passionnante sur le conditionnement dont sont victimes les petites filles, dès la crèche, à l'école, dans leur famille. " Marie-Claire " Pourquoi du côté des petites filles plutôt que des petits garçons. Parce que les femmes sont les premières victimes des principes d'éducation qui inculquent aux enfants la différence entre une manièr'e d'être féminine et une manière d'être masculine. " Lire " La soi-disant infériorité des femmes, affirme Elena Gianini Belotti, naît de leur conditionnement. Elle n'est pas plus naturelle que ne l'est la supériorité de l'homme. Et si l'éducation ne visait qu'à développer les qualités humaines de l'enfant, sans tenir compte de son sexe, cette ingégalité s'effacerait d'elle même. " Marie-France " Ecrit par une enseignante, étayé par des enquêtes, c'est un livre important : il montre, pour la première fois, de façon claire et irréfutable les racines de l'inégalité entre hommes et femmes. Dès sa naissance, la petite fille est traitée différemment du petit garçon, dès la maternelle, elle est enfermée dans un rôle écrité à l'avance. Best-seller en Italie, ce livre est à mettre entre toutes les mains, surtout celles des parents et des enseignants. " Télérama " Ce livre ne veut pas être un acte d'accusation contre les parents, mais un appel qui doit leur faire prendre conscience des conditionnements qu'ils ont subis et qu'ils risquent de reproduire en les transmettant à leurs enfants. Cette étude rigroureuse n'est pas un roman. Pourtant, l'amour, l'aventure, la passion habite ses pages. L'amour des enfants, l'aventure de leur développement et la passion de leur liberté vont toucher au cœur les parents qui sont tous coupables. " Parents

05/2011

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Littérature étrangère

La Trogue

Des dirigeables silencieux et inquiétants traversent, au crépuscule, le ciel de Rome, aux couleurs de terre et de gris déchirées par des filaments d'or roussi : dans ce paysage d'angoisse, une minuscule petite dame lance son cri d'alarme fatal et définitif : «Nous sommes tous surveillés, nous sommes tous menacés d'un désastre... parce qu'à la base de tout, il y a la trogue.» C'est ce qu'elle dit à Pantieri, commissaire de police. Et, en quelques heures, ce pauvre Pantieri rencontre plusieurs personnes de milieux différents qui ne cessent de répéter autour de lui cet apparent lapsus : tous disent «trogue» au lieu de «drogue». Et, en bon commissaire, Pantieri commence à penser que le lapsus est le chemin de la vérité. Qu'est donc la «trogue» ? Avant d'arriver à résoudre l'énigme posée par ce mot fatidique, nous rencontrons, sur le chemin du commissaire, des sectes vouées au Mal, des délits sanglants, des banquiers véreux, des politiciens corrompus, des terroristes vrais ou faux, des filles de joie... Enveloppés dans une trame des plus étonnantes et des plus outrancières, personnages et situations sortent au fur et à mesure de l'absurde pour prendre place dans cette construction «policière» d'une précision sans faille. C'est que la qualité «démentielle» de la réalité italienne, qui semble être une acquisition des années soixante-dix et quatre-vingt, parle ici avec naturel, à l'intérieur d'une situation narrative où tout est en même temps tragique et dérisoire, ténébreux et grossier, exaspéré et plausible : l'Italie trouble, grotesque et sanguinaire de l'affaire Moro, de l'inflation, des services secrets et de la loge maçonnique P 2, a trouvé enfin son romancier.

10/1989

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Histoire de France

De papier, de fer et de sang. Chevaliers et chevalerie à l'épreuve de la modernité (1460-1620)

Le XVIe siècle est considéré comme le «crépuscule de la chevalerie». La violence des guerres d'Italie, la haine des affrontements religieux et l'expérience de la guerre moderne y seraient venues à bout de ses pratiques et de son idéal. Pourtant, cette période est aussi celle du chevalier Bayard, de l'adoubement de François Ier au soir de Marignan et de la mort d'Henri II lors du tournoi de la rue Saint-Antoine. Jamais cet idéal n'avait été autant invoqué par les princes et leurs hommes de guerre. Mais comment pouvaient-ils encore se dire chevaliers ? Pourquoi en éprouvaient-ils même le besoin ? Cette chevalerie, à laquelle ils vouaient un véritable culte, était-elle encore celle du Moyen Âge ? Voilà quelques-unes des questions qui conduisent la réflexion de Benjamin Deruelle. A partir d'une étude des pratiques littéraires, guerrières et symboliques de la chevalerie, il nous invite à redécouvrir cet idéal avec les yeux des gentilshommes de la première modernité. Ce cheminement au travers des romans de chevalerie, des cérémonies du pouvoir ou de la violence de ces gentilshommes dévoile un versant essentiel, et pourtant peu connu, de leur imaginaire. La redécouverte de cette culture, réinventée pour mieux survivre, et de ses multiples appropriations rend ainsi à cet idéal martial son rôle d'acteur à part entière de l'histoire. La chevalerie redevient alors ce langage autour duquel une monarchie, plus forte que jamais, s'oppose et communie avec sa noblesse. Cette étude revisite ainsi les figures multiples du chevalier et de la chevalerie au moment même où ce mythe fondateur de l'imaginaire de l'Occident est reforgé dans le papier, le fer et le sang de la guerre.

06/2015

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Beaux arts

L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture (1900-1945)

L'antisémitisme n'est certes pas né en 1900 (l'affaire Dreyfus en porte témoignage), mais il s'est développé parmi une importante fraction de l'opinion publique et chez de nombreux intellectuels dès le début du XXe siècle. L'installation à Paris – à Montmartre, puis à Montparnasse – de jeunes artistes juifs venus des pays de l'Est (Chagall, Soutine, Kisling, Pascin, etc.) ou d'Italie (Modigliani) contribue à créer un courant d'hostilité, car ils révolutionnent la perception des formes et des couleurs contre certaines traditions picturales françaises. Cet ostracisme n'affecte pas que les peintres. Il répond à une idéologie de rejet d'individus supposés être peu travailleurs, âpres au gain, intrigants... Ce que reprennent des hommes politiques, des journalistes, des écrivains. Mais c'est entre 1940 et 1944, sous l'Occupation (partie la plus importante du livre), que se déchaînent les extrémistes à la radio, dans la presse, dans la littérature : notamment Céline, Brasillach, Rebatet, Léon Daudet... Dans ce livre, Jacques Lambert, se référant à des faits précis, traite de la littérature, de l'art, du cinéma, du théâtre, du music-hall, de la chanson, du journalisme,... qui n'échapperont pas, surtout durant la Seconde Guerre mondiale, à ce phénomène de l'antisémitisme qui va diviser les Français : certains, à des degrés divers, collaboreront avec les représentants de l'Allemagne nazie, d'autres entreront en résistance, en particulier plusieurs Juifs courageux tels que les époux Aubrac, Jean-Pierre Aumont ou Jeanne Modigliani, fille du peintre... Ce livre, riche d'informations et d'anecdotes soigneusement contrôlées, passionnera tout lecteur épris de vérité en une époque qui voit refleurir en France (mais pas seulement) des comportements haineux et agressifs envers la communauté juive.

05/2019

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Beaux arts

Niki de Saint Phalle. La révolte à l'oeuvre

Entrée sur la scène de l'art armée d'un fusil destiné à " faire saigner la peinture ", Niki de Saint Phalle (1930-2002) a créé une œuvre protéiforme traversée de façon continue par ce qu'elle a vu et vécu. Cette biographie de référence - la première en langue française qui lui est consacrée - éclaire le dialogue que la femme et la créatrice ont constamment entretenu. Elle révèle le parcours hors du commun de cette artiste autodidacte, élevée en Amérique dans une famille de la vieille aristocratie française, et met en évidence la cohérence de son engagement artistique, depuis ses débuts peu connus de peintre, jusqu'aux animaux de l'Arche de Noé, en passant par les Tableaux-tirs, les Autels, les Mariées, les Nanas, les diverses sculptures monumentales, créées ou non avec son compagnon Jean Tinguely, sans oublier les films et les innombrables dessins, pétris de poésie et d'humour, qu'elle a réalisés. Croisant, pour la première fois et de manière systématique, quantités de sources (témoignages, correspondance, journaux, travaux préparatoires, archives sonores et audiovisuelles, notes, manuscrits) recueillies dans plusieurs pays (Amérique, France, Allemagne, Suisse, Belgique, Italie), cet ouvrage a bénéficié de la confiance de la Fondation Niki de Saint Phalle installée en Californie. Il campe une personnalité exceptionnelle par la forme remarquablement joueuse qu'elle a donnée à son féminisme, par l'énergie qu'elle a déployée, notamment pour construire son Jardin des tarots en Toscane, et l'opulence de son œuvre, conçue en menant vies privée et professionnelle de concert. A travers le portrait de celle qui fut la seule femme du groupe des Nouveaux réalistes (Klein, César, Arman, Villeglé, etc.), cette biographie dessine celui d'une époque dont les révoltes et les audaces fascinent toujours la jeune génération.

10/2013

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Histoire de France

Le Génie au combat. Indochine 1945-1956

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le génie militaire français a subi une transformation sans précédent dans son histoire. Les campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne l'ont enrichi de nouvelles expériences et pelles et brouettes ont été remplacées par une gamme d'engins modernes, d'origine américaine ou britannique. D'arme du travail, le génie est désormais devenu celle des communications, destinée à faciliter la mobilité des forces armées et à assurer le soutien des troupes en opérations. Engagés à partir de 1945 en Indochine, les sapeurs du Corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient découvrent "un milieu physique démesuré" particulièrement contraignant pour les hommes comme pour les matériels, et un adversaire, le Viêt-Minh, qui pratique une guérilla généralisée dans laquelle la destruction des infrastructures, routières, ferrées mais également fluviales constitue l'un des objectifs principaux. Durant neuf années, le génie d'Extrême-Orient devra lutter contre ces deux ennemis, en développant parfois des réponses originales. Les sapeurs (métropolitains, légionnaires, nord-africains ou indochinois) seront amenés, dans un contexte permanent de crise des effectifs et de pénurie de spécialistes, à remplir de nouvelles missions, telle que la construction de bases aéroterrestres - dont Na San et Diên Biên Phu - ou celle de bases opérationnelles, immenses complexes logistiques interarmées. Rédigé à partir des archives des unités du génie d'Extrême-Orient, ce livre présente une autre vision de l'histoire militaire de la guerre d'Indochine, trop souvent réduite à celle des troupes d'élite. Il revisite le conflit sous l'angle d'une arme qui, comme l'écrit l'auteur, se trouve depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale "à la croisée des domaines militaires, politiques et économiques, une place que le génie est, peut-être, seul à occuper au sein de l'institution militaire".

06/2013

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Critique littéraire

Choderlos de Laclos

Les Liaisons dangereuses paraissent le 7 avril 1782. En quelques jours, on s'arrache le roman chez les libraires. Est-ce le catéchisme d'un moraliste ou le bréviaire d'un libertin ? L'opinion publique se divise et chacun cherche à découvrir les personnes qui se cachent derrière les héros. L'auteur est Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos, officier d'artillerie. C'est à peine si le public le connaît pour un opéra-comique dont il écrivit le livret et qui fut un " four ". Sa vie pourtant est un roman : homme de lettres, il devient politique. Conseiller du duc d'Orléans en 1789, est-il un citoyen vertueux désireux de réformer l'État et la société ou bien, " Homme noir ", un " roué " qui fomente des complots et organise des insurrections ? Directeur du Journal des Amis de la Constitution, il est l'un des membres importants du club des Jacobins. Militaire, il aide Danton à défendre Paris en septembre 1792 et contribue à la victoire de Valmy. Savant, il invente le boulet creux : l'obus moderne. Homme des Lumières, il rêve d'une cité où la femme trouverait la place qu'elle mérite. En 1793, victime de la Terreur, il connaît les geôles et l'angoisse du petit matin des exécutions. Dans la correspondance qu'il entretient alors avec sa femme, il apparaît bon époux, bon père et révolutionnaire malgré tout. Sous le Directoire, il est haut fonctionnaire et participe à la prise de pouvoir de Bonaparte. Celui-ci le réintègre dans son grade de général et l'envoie en mission en Italie où il meurt le 5 septembre 1803. " Enfer et ciel mêlés ", lumières ici, ombres là, homme-labyrinthe, Laclos est un séducteur qui, à deux siècles de distance, captive encore.

09/2003

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Religion

L'histoire de toute ma vie. Autobiographie d'un potier d'étain calviniste du XVIIe siècle

Né à Obernai (Alsace), en 1596, dans une famille d’artisans aisée et en vue, Augustin Güntzer est éduqué dans la confession calviniste. À 19 ans, après un apprentissage chez son père, potier d’étain, il entreprend à pied un premier voyage de compagnon. Pendant quatre ans, il parcourt l’Allemagne et l’Italie, poussant jusqu’à Sienne et Rome où il découvre les moeurs des «papistes ». Un second voyage d’un an et demi le conduit en Lettonie, au Danemark, en Angleterre et en France. Ces pérégrinations l’exposent à la faim et au froid, aux bonnes et aux mauvaises rencontres. À son retour, refusant d’abjurer sa foi, il quitte Obernai, se fixe à Colmar où il épouse une veuve fortunée de l’élite protestante. Mais la guerre de Trente Ans fait rage, Colmar est pris par les impériaux, catholiques, et seul l’exil sauve les protestants de la conversion. Augustin Güntzer émigre alors à Strasbourg, où il se débat dans les difficultés matérielles, s’engage comme artilleur et voit mourir sa femme et son fils. Une fois Colmar repris par les armées protestantes, il s’y réinstalle, mais souffre du cantonnement des soldats dans sa maison, du manque de pain, des violences faites à ses filles et du mépris de ses congénères luthériens. À bout de forces, il se réfugie à Bâle, où il survit comme confiseur et marchand ambulant. Supplicié par des maux physiques qui se succèdent depuis l’enfance, il endure de surcroît l’effondrement de ses biens, de son statut social et de ses réseaux de parentèle pour n’avoir jamais renoncé à sa foi, ferment de son existence. Il écrit alors l’histoire de sa vie, où il rend compte à ses enfants de ces déclins et proclame son indéfectible croyance.

06/2010

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Construction européenne

Les défis de l'Europe. Les racines d'une civilisation et les limites d'une bureaucratie

Envahie, divisée et culpabilisée, l'Europe semble se résigner à s'effacer discrètement et à sortir de l'histoire. Aux yeux de nombreux Européens, leur continent, mutilé et défiguré par les technocrates de Bruxelles, n'apparaît plus que comme une entité géographique sans frontières ni souveraineté, sorte de prélude à la construction d'un grand espace cosmopolite. Une civilisation aussi ancienne que la nôtre ne peut pourtant pas être réduite à quelques dizaines d'années de piètre gouvernance bureaucratique. L'Europe est avant tout une unité ethnique, anthropologique, culturelle, spirituelle et politique, une unité qui peut devenir un centre dans les eaux agitées et tumultueuses de l'actuel désordre mondial. Et si c'était justement dans une prise de conscience de leurs racines et des défis auxquels leur civilisation est confrontée au XXIe siècle que les Européens pouvaient retrouver le chemin d'une existence propre et originale ? C'est à une juste estimation de ces défis qu'est consacré l'essai de Pietro Ciapponi. Cet essai, écrit en Italie, nous offre une vision lucide des enjeux et des épreuves militaires, écologiques, technologiques et démographiques qui attendent nos peuples et dévoile l'immense potentiel qui sommeille encore en eux. De ce fait, il mérite une large diffusion à l'échelle européenne. Il est temps de reprendre conscience de nos origines et de tracer notre route vers des destinées plus glorieuses. Pietro Ciapponi, né en 1996, a grandi à Sondrio, en Lombardie. Nourrissant depuis toujours un vif intérêt pour la politique, l'histoire et la philosophie, il s'inscrit à l'université de Milan et obtient un diplôme en sciences politiques en 2021. La même année, il publie son premier essai, Les défis de l'Europe, aux éditions Passaggio al Bosco.

01/2023

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Actualité et médias

Goodbye Britannia. Le Royaume-Uni au défi du Brexit

Le vote de 2016 sur le Brexit a provoqué la stupeur dans le monde et au Royaume-Uni, généralement considéré comme l'incarnation de la mondialisation heureuse. Même si la Grande Bretagne est un pays insulaire, très différent des Etats membres continentaux de l'Union européenne, et intuitivement eurosceptique, ce scrutin a en réalité marqué le début d'une ère populiste où l'expertise et les faits sont rejetés au profit des passions souvent négatives. Les thèmes dominants exploités par des démagogues issus eux-mêmes des classes privilégiées ont été la haine des élites, le rejet de l'immigration et un réflexe identitaire profond fondé sur la nostalgie d'un âge d'or fantasmé. Cela a été révélateur d'un basculement du monde, qui a trouvé sa réplique quelques mois plus tard aux Etats-Unis avec l'élection de Donald Trump, mais aussi en Italie avec l'émergence du mouvement 5 étoiles et de la ligue de Salvini, en Allemagne avec l'arrivée d'une centaine de députés d'extrême droite de l'AFD au Bundestag, et en France avec les gilets jaunes. Pendant que l'Union européenne se défait, la Chine poursuit sa politique de puissance géoéconomique alors que les Etats-Unis ont initié une nouvelle guerre froide tous azimuts. La pandémie de Covid a mis en lumière et accentué ce phénomène et le monde se définit désormais par rapport à la rivalité entre ces deux géants, qui devrait être le facteur déterminant des prochaines décennies. Dans ce contexte, le Royaume-Uni malgré la proclamation d'une "global Britain" a choisi un chemin solitaire, pris en étau entre Pékin et Washington qui limitera ses choix au lieu de les augmenter. L'Union européenne doit maintenir une ligne solidaire afin de préserver sa liberté et exercer le rôle d'une puissance d'équilibre.

01/2021

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Littérature française

Mon nom est sans mémoire

Lorsque son frère devient père, Michela cherche à comprendre pourquoi elle n'a jamais eu le courage de mettre au monde un enfant. De quoi a-t-elle eu toujours si peur ? Lorsqu'elle se tourne vers son père, découvrant qu'il porte pour deuxième prénom Benito, elle se heurte à une indifférence qui hésite entre l'esquive et l'hostilité. Pourquoi le prénom de Mussolini ? Michela entreprend d'y voir plus clair et, bientôt aidée d'Internet, d'une boîte de médailles familiales qui dort au sommet d'un placard, et de piles de lettres empoussiérées par les années, elle saisit des pans de vérité. La vérité c'est que son grand-père paternel que la transmission familiale racontait royaliste et patriote fut un des tout premiers soutiens du Duce. La Première Guerre avait ravagé l'Italie, tuant 1. 240. 000 soldats et civils, et une jeune génération traumatisée s'était laissé tenter par le fascisme. Mais ensuite ? Installé entre Lecce, dans les Pouilles, et Rome, il poursuit une carrière de juge, opérant sur la politique locale et nationale. Avec le temps, les tabous se cristallisent et le silence s'installe, minant les relations familiales. Le choc intime que provoquent en Michela ces recherches est vertigineux. Et si l'origine de sa honte résidait dans le passé refoulé de sa famille ? Son histoire familiale se révèle en écho au destin de son pays avec une telle intensité qu'elle nous saisit à chaque page. La joie de vivre est si étrangère à son père qu'elle semble d'abord aussi interdite à Michela. Mais grâce à sa détermination, grâce à son écriture, elle la retrouve et nous la partageons. Un cheminement bouleversant.

08/2022

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Histoire internationale

Une histoire de la résistance en Europe occidentale. 1940-1945

La résistance en Europe de l'Ouest a longtemps été considérée comme un phénomène national. Et elle a, de longues années durant, été analysée comme telle, les historiens privilégiant, pour l'étudier, le cadre de leur pays. Pourtant, si les facteurs internes jouèrent un rôle central dans sa naissance, la part des Anglo-Américains dans sa croissance fut éminente : en Norvège comme au Danemark, aux Pays-Bas comme en Belgique, en France et en Italie, l'armée des ombres n'aurait pu croître sans le soutien de Londres d'abord, de Washington ensuite. Il convenait dès lors de décloisonner les frontières et d'élargir les horizons pour offrir la première histoire transnationale de la résistance en Europe occidentale. Pour ce faire, Olivier Wieviorka a étudié l'organisation puis l'action des forces clandestines et des gouvernements en exil de six pays occupés entre 1940 et 1945. En scrutant le rôle de la propagande, du sabotage et de la guérilla dans cet espace ouest-européen, il invite à reconsidérer sans tabou l'action de la résistance, ainsi que ses relations, tantôt cordiales, tantôt conflictuelles, avec les Alliés et les pouvoirs installés à Londres. Tout en mesurant la singularité de chaque pays, ce prisme original lui permet de pointer la communauté de destin qui unit cet ensemble appelé à être libéré par les troupes anglo-américaines. L'auteur lève également le voile sur l'importance des finances, de la logistique et de la planification des grands Alliés dans le développement des forces clandestines, une donnée largement occultée lors des libérations. Il interroge, in fine, l'efficacité de l'armée des ombres, donc de la guerre subversive, dans la chute du IIIe Reich.

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Littérature française

Appartenance. La femme, la fille et la petite fille de Léon Tolstoï se racontent...

"Aucune de nos enfants n'apporta autant de sens à notre existence, ne nous offrit autant d'aide, d'amour, de diversité. Intelligente, vive, douée, joyeuse et aimante, elle sut toujours créer une atmosphère de bonheur autour d'elle. Elle fut aimée par sa famille, ses amis, les étrangers, tout le monde" . C'est sur la base de ces quelques lignes de l'épouse de Tolstoï qui décrivent Tatiana, leur fille aînée, qu'est bâti ce récit qui retrace, à l'aide de lettres et de citations, l'atmosphère de la grande demeure de Iasnaïa Poliana. Les rapports y sont souvent animés et parfois tendus, la vie continue malgré maints problèmes, présages d'une époque de privations, de séparations et de fuites vers des horizons plus sereins. Le patriarche meurt en abandonnant ses droits d'auteur au peuple russe. Ses descendants, sans le sou, se dispersent, Tatiana et sa fille campent quelques années dans la chambre d'un cocher à Moscou avant de parvenir à quitter leur pays. L'épopée continue avec la narration des conférences de Tatiana sur son père à travers l'Europe, des échanges inespérés avec des intellectuels français, des débuts de sa fille Tania sur les planches et, pour finir, du hasard qui les conduit vers l'Italie. Un nouveau chapitre qui s'ouvre, inattendu, présage de quiétude. Mais toujours, présente, une profonde nostalgie pour leur terre... Arrière-petite-fille de Léon Tolstoï et de Giuseppe Giacosa (librettiste des opéras de Puccini), Marta Albertini retrace l'histoire de sa famille russe avant, pendant et après la révolution de 1917 : un acte d'amour envers trois femmes, en particulier sa Baboushka Tatiana dont elle évoque la vie courageuse malgré les nombreux obstacles rencontrés tout au long de son chemin.

06/2021

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Littérature française

Les fanatiques de l'Oustacha. Cycle littéraire "Les BONNABEL" – Tome V

Les Bonnabel est le titre d'un cycle littéraire composé d'une suite de douze ouvrages. L'odyssée débute pendant la Grande Guerre pour s'achever un siècle plus tard. L'ensemble du récit décrit la vie d'une famille huguenote originaire de la Drôme ; ses membres sont cruellement éprouvés par les conséquences guerrières, et la folie meurtrière des hommes. A partir d'archives nationales, la collection Les Bonnabel évoque avec réalisme des évènements, et des grandes figures historiques du pays, conférant à la totalité de l'oeuvre une cohérence et une véracité d'une parfaite justesse sur la dimension militaire, politique, religieuse et de science humaine et sociale. Les épisodes de la dodécalogie Les Bonnabel se composent comme suit : Tome I : Les veuves blanches. Tome II : Les sacrifiés de l'Argonne. Tome III : Les oubliés de Monastir. Tome IV : Les galopins sanglants. Tome V : Les fanatiques de l'Oustacha. Tome VI : Les enfants de Mussolini. Tome VII : Les enragés de la défaite. Tome VIII : Les triangles roses. Tome IX : Les oubliés du Vercors. Tome X : Les enfants de Boches. Tome XI : Les amants de Bouillante. Tome XII : Les justiciers. Note préliminaire de l'auteur : L'année 1934 marque un tournant de l'histoire de la vieille Europe en ce qu'elle est celle de toutes les violences, en France avec les émeutes du 6 février qui manquent d'emporter la République, l'assassinat du Roi de Yougoslavie à Marseille, en Europe avec celui du chancelier d'Autriche et la mort d'Hindenburg, la connivence entre Allemagne nazie et URSS, le virage de l'Italie mussolinienne vers la dictature. Les Bonnabel, enfin sortis du malheur, reconstruisent patiemment, et portent haut les qualités de courage et de tolérance qui sont leur vraie richesse, soutenus par l'espoir redonné de leur descendance.

07/2023

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Histoire internationale

Le bruit des armes. Mises en forme et désinformations en Europe pendant les guerres de Religion (1560-1610)

Henri Hauser disait du massacre de la Saint-Barthélemy qu'il avait fait couler " à peine moins d'encre que de sang ". Dans la même veine, ce recueil détourne temporairement les yeux du sang pour les fixer sur l'encre, celle des guerres de Religion, délaissant l'évènement pour s'arrêter sur ses modes d'appropriation, de diffusion et de transformation par les " médias ". Car dans l'urgence de raconter l'histoire, on a peut-être laissé de côté l'essentiel : l'extraordinaire des guerres de Religion, ce n'est pas tant ce dont on a parlé que le fait qu'on en ait tant parlé. Tout ne complote-t-il pas, sous l'Ancien Régime, plus encore en temps de guerre civile, à étouffer l'évènement ? L'absence d'espace public structuré, les distances infinies, l'illettrisme, la censure, les rites ou encore la rapide polarisation des camps qui prive les adversaires d'un public capable de changer d'avis, contribuent à brouiller la transmission du récit. Comment expliquer alors l'infatigable soin porté à mettre en mots, en images, en scène ou en chansons les évènements dont les contemporains furent témoins ? Quelles formes ont été imaginées, aux quatre coins de l'Europe (de l'Angleterre à l'Italie, de l'Espagne à la Baltique), pour dire l'horreur vécue ou rapportée et au prix de quelles transformations ? A-t-on pris la plume au temps des troubles " comme on a pris la Bastille en 1789 ", pour diffuser au loin l'odeur du sang et le bruit des armes ? Et a-t-on écrit de la même manière et avec la même intensité dans la Rome pontificale, dans la Genève calviniste, dans la Saxe luthérienne ou dans l'Espagne catholique ?

06/2012

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Monographies

Pieter Bruegel. La biographie

Pieter Bruegel (1525 ? -1569) compte parmi les artistes les plus connus du 16e siècle. Des tableaux tels que Les proverbes, Les jeux d'enfants, Dulle Griet ou La danse paysanne sont reconnaissables entre tous et appréciés par un très large public. Bruegel est même devenu une référence populaire, pourtant son parcours et sa vie restent peu connus. S'il existe une grande quantité d'ouvrages consacrés à ses oeuvres, on ne connaît pas grand chose de l'homme qu'il a été. Leen Huet signe ici la première véritable biographie du peintre et fait découvrir au lecteur son cadre de vie : les villes animées d'Anvers et de Bruxelles et aussi plus largement l'Europe, traversées par les conflits religieux entre catholiques et protestants ainsi que l'iconoclasme. Dessinateur et graveur, puis peintre, il crée une oeuvre prolixe en quelques années seulement. On le suit pas à pas, guidé par chacune de ses réalisations comme autant d'indices. Avec lui, nous faisons le périlleux voyage des Alpes vers l'Italie, côtoyons nombreux artistes et érudits de son temps. Après lui ses fils, devenus peintres, perpétuent son nom et son oeuvre, avant qu'un long oubli ne l'éclipse pour longtemps : redécouvert par un collectionneur à la fin du 19e siècle, il fait partie de la grande Histoire au 20e siècle. Magistrale, cette biographie parue d'abord en néerlandais aux éditions Polis fait l'objet d'une traduction en français par Marie Hooghe, adaptée et complétée avec l'aide de l'auteure qui y a inclus les dernières recherches consacrées à l'artiste réalisées dans le cadre de "l'année Bruegel" en Europe. Si elle invite à mieux connaître un artiste majeur, elle plonge également le lecteur dans une époque-charnière humaniste et passionnante.

11/2021

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Philosophie

Karl Löwith et la philosophie. Une sobre inquiétude

Karl Löwith (1897-1973) reste en France un auteur peu connu. Cet ouvrage vise à remédier à cette lacune. Fondé sur une riche documentation, comprenant notamment les lettres échangées avec les grandes figures philosophiques du XXe siècle, il se présente comme une biographie intellectuelle de l'auteur de De Hegel à Nietzsche et du diptyque Max Weber et Karl Marx. Löwith fut le premier élève de Heidegger, avec lequel, dès ses années d'études, il noua un dialogue critique destiné à se prolonger jusqu'à sa mort. Il fut contraint par l'antisémitisme nazi à un long exil en Italie, au Japon et aux Etats-Unis. A son retour en Allemagne, il devint l'un des critiques les plus pertinents de son ancien maître, dont le ralliement au nazisme avait définitivement révélé les aspects les plus inacceptables de sa pensée. Critique de la modernité, Löwith est un penseur sceptique qui s'interroge sur le sens de la philosophie après la mort de Hegel et sur la responsabilité de la philosophie dans le mal qui a dévasté le XXe siècle. Il place sur le banc des accusés l'un des mythes fondateurs de la pensée philosophique et politique moderne, selon lequel l'homme est maître et possesseur de son propre destin. Adversaire de la "pensée historique", il ne saurait cependant être tenu pour un néoconservateur soucieux de rétablir l'ordre des valeurs menacé par l'historicisme moderne. Dans sa quête d'une extériorité à l'histoire, il s'efforce de saisir "dans ses justes proportions" notre rapport au monde, contre toute représentation illusoire de la réalité. Se tenant à distance de toute confiance excessive dans la philosophie, toujours portée par un désir de maîtrise, comme de toute "pensée faible", il pratique une philosophie qui se déploie dans l'élément de l'inquiétude et du doute.

05/2013

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Récits de mer

Ports et rivages. Anthologie

Toute sa vie, André Suarès a nourri un immense amour pour la mer, ses ports et ses rivages, sa beauté et ses mystères. Ni le demi-siècle qu'il passa à Paris, ni son oeuvre abondante vouée aux plus nobles quêtes intellectuelles, esthétiques et spirituelles ne permettent cependant d'en prendre d'emblée conscience. On le sait natif de Marseille, mais auteur d'un hommage aussi tardif quambigu à sa ville natale (Marsiho) ; on lui connaît un voyage breton au début du siècle, à l'origine d'un de ses premiers livres (Le Livre de I'Emeraude), resté toutefois moins célèbre que le Voyage du Condottière - ode à l'Italie et à ses trésors artistiques. La postérité a surtout retenu à vrai dire le portraitiste d'un grand nombre d'écrivains et d'artistes, l'essayiste prolifique courtisé par La Nouvelle Revue française et cent autres revues, le pamphlétaire anti-germaniste, prophète de la tragédie hitlérienne. N'oublions pas trop vite, dans les interstices d'une vie et d'une oeuvre animées par la passion de I'art et la recherche de la grandeur, le Provençal épris d'otium marin loin des mesquineries et de l'agitation de la vie liftéraire parisienne, le fils adoptif des rivages de Cornouaille, le contemplateur sensuel des beautés méditerranéennes. Suarès s'est défini une fois pour toutes comme "homme de la mer avant tout". A. de R. Cette riche anthologie, complétée par des notices et des index a été conçue par Antoine de Rosny, professeur de lettret classiques et membe du comité Suarès. Elle met en lumière une clef de lecture méconnue de l'oeuvre d"André Suarès (1868-1948), l'un des pionniers de La NRF, et constitue une merveilleuse invitation au voyage.

11/2021

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Italie, Florence, Toscane

Toscane

Cette nouvelle formule des guides Evasion vous invite à voyager autrement. Guidés par nos auteurs, experts de chaque destination, vous partirez à la découverte des plus beaux lieux, en prenant le temps d'explorer des zones moins connues, en séjournant dans nos adresses " coups de coeur " ou en testant de nouvelles activités, en lien avec la région et ses habitants. Dans ce titre Toscane, Jean-Philippe Follet, passionné d'Italie, et Lucie Tournebize, amoureuse de ce pays au point d'y vivre, vous proposent un voyage en immersion. Dans le classique triangle Florence-Pise-Sienne d'abord, et sa richesse patrimoniale époustouflante mais aussi en passant par des coins moins connus de Toscane. Au-delà du Chianti, échappez-vous dans le plus reculé val d'Orcia ou les villages du marbre dans les montagnes au nord de Lucques, arrêtez-vous dans des villages hors du temps Retrouvez leurs meilleurs conseils et leurs coups de coeur pour un voyage au coeur d'une Toscane authentique : - Des circuits sur mesure pour découvrir les grands sites mais aussi des coins encore préservés du tourisme. Coup de coeur garanti ! Egalement un circuit sans voiture pour voyager plus tranquillement. - Les meilleures adresses, à la fois simples et authentiques : restos et terrasses sur des places au calme, artisans passionnés, agritourisme de charme... - Des balades secrètes et des randonnées pour découvrir les paysages vallonnés de la Toscane et des lieux moins connus (bords de mer, pré-Alpes) ou pour s'immerger dans la culture locale : visite de chais, oliveraies... - Et bien sûr, toutes les activités pour partir à la rencontre d'une autre Toscane : les endroits pour randonner ou faire de l'équitation, des contacts de guides passionnés pour découvrir les traditions locales...

06/2022

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Psychologie, psychanalyse

Guérir la guerre. Des récits qui soignent les blessures de l'âme, expériences d'un psychothérapeute

Vouloir guérir la guerre est à la fois ambitieux, utopiste et profondément modeste, car on sait la tâche à recommencer éternellement ! Tel est sans doute Natale Losi dans sa furieuse envie de comprendre la guerre pour épargner ceux qui la subissent et même, peut être, éviter de la faire ou, en tous cas, guérir ceux qui la subissent dans les pays en guerre ou en Italie où les migrants cherchent à se réfugier, comme dans toute l'Europe. L'approche ethno-systémique-narrative développée par Natale Losi à Rome s'adresse aussi bien aux migrants qu'aux non-migrants. Il propose ce nom pour conjuguer approche "systémique" et "ethnopsychiatrique". Puis, il a ajouté "narrative" pour insister sur le récit intime et singulier nécessaire. Natale Losi cherche des entrées universelles du récit comme la différence des générations, la différence des sexes, le rapport humbles / puissants que l'on trouve de manière presque systématique dans la clinique transculturelle et il y ajoute le rapport entre le monde visible et invisible (les vivants et les morts mais aussi, sans doute, les humains et les génies par exemple). Les migrants sont donc d'abord des êtres qui produisent des récits singuliers et, en cela, ils ne sont pas des représentants de leurs cultures, dénonce-t-il, position réductrice dans laquelle on les confine parfois, mais des êtres précieux et singuliers qui déroulent une histoire individuelle, familiale et collective dont nous avons besoin, pas seulement pour les soigner, mais pour la nécessité de la rencontre. Ce beau livre nous aide à penser l'accueil sans condition comme le préconisait Jacques Derrida ou un accueil qui permet de se raconter de nouvelles histoires comme l'a théorisé Paul Ricoeur [extrait de l'avant-propos de Marie-Rose Moro].

04/2016

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Littérature Italienne

Les dix mille mulets. Un roman d'hommes et de bêtes

Sicile, 1949. Le jeune éleveur de bétail Peppino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Une entreprise qui paraît impossible à réaliser, d'autant que Peppino doit faire face à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Peppino trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, tout en ombres et lumières, marqué par un deuil qui nourrit son désir de vengeance. En face de la mer naît peu à peu, dans le port de Messine, une ville provisoire où se croisent paysans, marchands, mineurs, espions, prostituées, toute une foule de personnages désespérés, drôles, touchants, solitaires, qui essaient avec beaucoup d'imagination et sans trop de scrupules de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. Subversion néofasciste rampante, meurtres impunis, guérilla mafieuse, règlements de compte... Cette épopée tragi-comique, qui mêle des faits et des personnages historiques à de multiples intrigues romanesques, toutes imbriquées, dresse un portrait sans concession de l'histoire politique et sociale de la Sicile de l'époque. "Un grand roman populaire, extrêmement divertissant". La Repubblica "La naissance d'un nouvel écrivain". Il Venerdì "Un roman puissant, choral, engagé plus encore qu'historique". Left Salvatore Maira est scénariste et réalisateur. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Verga, Svevo et Pirandello, et a publié Ero straniero, en 2019. Diecimila muli, qui a reçu le prix Corrado Alvaro 2018, est son premier roman.

06/2021

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Littérature francophone

La Dame d'argile

Sabrina, jeune restauratrice au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles hérite par sa grand-mère, d'un buste de femme en argile d'une beauté remarquable. Piquée par la curiosité, elle se rapproche de Pierre, spécialiste de la renaissance italienne et ancien amant, pour l'aider à identifier l'origine de la sculpture et l'identité de son mystérieux créateur. Dans l'Italie d'après-guerre ravagée par la crise économique, Angela, jeune femme issue d'une famille pauvre se prépare au départ, à l'exil. Elle s'en va rejoindre son nouvel époux, parti travailler dans les mines de charbons en Belgique. Dans ses maigres bagages, quelques vêtements et, caché parmi eux, un buste qui appartenait à sa mère, le seul souvenir qu'elle emporte avec elle vers l'inconnu. A la fin du quatorzième siècle, Costanza Marsiato, fille d'un maître potier d'Impruneta, à côté de Florence, rêve de s'extraire de sa condition de femme pour devenir une artiste reconnue, et ce malgré les interdits et les tabous. Elle se rend à Florence avec quelques affaires et une petite madone de terre cuite qu'elle a façonné en s'inspirant des maîtres. En 1472, Simonetta Cattaneo fait ses adieux aux terres familiales de Portovenere. Sa famille l'a promise, à seulement quinze ans, en mariage à Marco Vespucci, fils d'une puissante famille florentine. Sa beauté sans pareille fera très vite d'elle la muse des artistes, une femme puissante et convoité. Mais cela suffira-t-il à la rendre heureuse ? Au travers des époques, Chrisitiana Moreau nous embarque dans quête d'identité avec les vies entremêlées de quatre femmes aux vies et aux destins très différents, toutes liées par une oeuvre d'art oubliée. Quatres femmes qui, pour vivre libre, vont devoir s'affranchir des désirs des hommes.

02/2022

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Français CM2

Français Enquêtes au CM2. Guide pédagogique, Edition 2021

Le guide pédagogique Enquêtes au CM2 Une présentation de chaque séance pas à pas avec des conseils de mise en oeuvre, des suggestions de programmation hebdomadaires, des propositions de gestion de classe et des évaluations. -- La collection Enquête au... c'est : La première collection où l'étude de la langue est articulée avec la lecture-compréhension pour donner du sens au français. Un enseignement explicite et collaboratif permettant à l'élève de mener l'enquête et de co-construire ses savoirs en ateliers. Une démarche motivante où l'élève prend plaisir à explorer des textes originaux et à les mettre en lien avec des documents concrets et informatifs. -- Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs Nos manuels sont pensés et conçus par des professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. Votre offre numérique Le manuel numérique enseignant est OFFERT et téléchargeable sur clé USB gratuitement aux adoptants du papier Nous sommes éco-responsables Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. >> En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en France Nous sommes très attentifs à réduire les émissions de CO2 liées au transport. Quand l'impression en France n'est pas possible, nous imprimons en Italie. Notre expertise au service de l'éducation Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

06/2021

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Littérature étrangère

L'autre Paris

Il quitte l'école à l'âge de onze ans pour travailler dans les fermes mais poursuivra, pendant l'hiver, son éducation à la Maison du Peuple. Tour à tour facteur, ouvrier du bâtiment, colporteur tout en participant, de 1919 à 1923, aux activités de l'organisation de jeunesse du parti social-démocrate, il écrit dans des petits journaux de la banlieue de Stockholm puis il quitte la Suède pour voir le monde et devenir écrivain. A partir de 1925, il vagabonde en France (Vagabondliv je Frankrike : Une vie de vagabond en France, et occupera un emploi de tailleur de pierre pour la construction d'une église à Rouen), en Italie, en Espagne, en Angleterre (mines de charbon), en Hongrie (gitans) et en Autriche. Durant les années 1930, il écrit de nombreux ouvrages dont plusieurs font scandale à cause du traitement cru qu'il donne du monde du travail et des rapports humains. Statare (Les Statares : paysans sans terre). Fondateur du mouvement qui porte ce nom (statarskolan), il vilipende les tares de la société actuelle (Bonne Nuit, Terre, 1933 ; Rien qu'une mère, 1939), pour réclamer avec force plus de justice, d'égalité et de solidarité. Dans L'autre Paris ((Okänd Paris, 1954) Il relate son voyage dans une ville qu'il a connue vingt-cinq ans plus tôt, qu'il a aimée, et qui, par-delà les souffrances de la guerre, a commencé à subir de profondes transformations - non achevées aujourd'hui. Nous sommes ici dans le Paris populaire et gouailleur des années 1950, celui qui n'en finit pas d'inspirer de la nostalgie à ceux qui l'ont connu et, encore plus peut-être, à ceux qui ne l'ont pas connu.

10/2016

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Photographie

David Seidner

Né à Los Angeles en 1957 et prématurément disparu en 1999, David Seidner a laissé une oeuvre aux registres multiples, encore largement méconnue. Dès ses débuts - il avait dix-huit ans lorsqu'il exposa pour la première fois -, ses séries personnelles jouent de l'image du corps et du visage à travers des processus de fragmentation, de découpage, de glissement, de diffraction et de condensation qui provoquent un sentiment proche de ce que Freud nommait "inquiétante étrangeté".
Collaborateur des revues les plus prestigieuses, de Vogue Italie à Harper's and Queen et Vanity Fair, il assura durant plusieurs saisons les campagnes photographiques de la maison Yves Saint Laurent. Les deux livres qu'il se vit confier par le Musée des Arts décoratifs - Moments de mode et Le Théâtre de la mode - sont aujourd'hui ardemment recherchés ; ils prennent place auprès d'Artists' Studios, sans doute son ouvrage majeur, où sont rassemblés les portraits, tant photographiques que littéraires, qu'il mit plusieurs années - et toute son énergie - à recueillir, établissant à sa manière une petite histoire de l'art contemporain.
Articulées autour de différents thèmes - corps fragmentés, nus, portraits, ainsi qu'une ultime, et éblouissante, séquence d'orchidées -, les oeuvres ici présentées allient le souci formel le plus extrême à la sensualité la plus raffinée, tout en restant soumises à ce qui fut peut-être le principe directeur de son approche : l'ouverture aux puissances créatrices du hasard, de l'aléa et du changement.
Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "David Seidner" présentée à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent du 2 octobre 2008 au 29 janvier 2009, est le premier à remettre en lumière la force d'une oeuvre que diverses circonstances ont quelque peu maintenue dans l'ombre depuis la mort du photographe.

10/2008

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Ecrits sur l'art

Sousveillance. L'œil du contre-pouvoir

A l'heure où s'instaure une banalisation de la surveillance, les technologies numériques semblent parfois mises au service d'une politique "antisociale" . La recrudescence des dispositifs de contrôle post-attentats du 11 septembre 2001, l'instauration controversée des lois dites de "sécurité globale" , mais aussi l'injonction au confinement ou au couvre-feu suite à l'irruption de la pandémie de covid-19, ont constitué autant de mesures liberticides qui mettent à mal les droits fondamentaux et la vie privée. Sous couvert d'une vigilance partagée, présentée comme un facteur d'amélioration de la vie sociale, les états ont adopté des technologies de plus en plus intrusives : vidéosurveillance, dataveillance, drones, biométrie, géolocalisation, puces RFID, etc. Dans ce contexte, des artistes et des associations citoyennes s'associent pour développer des contre-feu, reprendre le contrôle ou renverser les rôles de surveillants/surveillés. Est-il possible de restituer et garantir une démocratie de la surveillance ? Les citoyens peuvent- ils exercer en ce sens un droit de sousveillance ? L'art peut-il avoir ici un rôle à jouer ? Angles morts, camouflage, obfuscation, contre-visualités : cet ouvrage propose l'examen de tactiques ou ruses avec l'oeil du pouvoir, doublement esthétiques et politiques, au croisement de l'art et de l'activisme citoyen. A la frontière des "surveillance studies" , en prenant appui sur les oeuvres de différents artistes internationaux - Hito Steyerl (Allemagne), Forensic Architecture (Royaume-Uni, Israël), Paolo Cirio (Italie), Thierry Fournier, Samuel Bianchini, Antoine d'Agata, Eléonore Weber (France) - il s'agit d'interroger le rôle technopolitique des "images opératoires" et les pratiques de sousveillance ou de contre-visualité inventées par l'art comme alternative et contre-pouvoir aux machines de vision.

09/2023

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Littérature russe

Neuf lettres avec une dixième retenue et une onzième reçue

Comme la grande histoire de la Russie où elle voit le jour en 1892, l'histoire de la vie de Marina Tsvetaeva est en son fond terriblement tragique ; une vie d'exil à travers l'Europe, Berlin, Prague et Paris, avant de retrouver la Russie, ou plutôt l'URSS, en 1939, et de s'y donner la mort, en se pendant, deux ans plus tard. Une vie faite de privations, de pauvreté et d'isolements, mais celle aussi d'une oeuvre écrite hors du commun, qui se compose de cycles poétiques, de récits et d'essais et d'une correspondance avec des écrivains de premier plan, comme Boris Pasternak ou Rainer Maria Rilke. Une oeuvre où se trouve aussi ce bien étrange récit épistolaire, rédigé en 1933, en français, à partir d'une matière première dans laquelle elle puise : neuf lettres réellement adressées à l'éditeur Abraham Vichniak dix années auparavant, auxquelles est ajoutée une lettre de ce dernier. Une matière première qu'elle réécrit, transpose, et à laquelle elle ajoute une postface ainsi que le récit d'une dernière rencontre avec Vichniak au cours d'un réveillon quelques années plus tard. Un récit singulier qui se fait au moins le témoin des passions amoureuses qui ont bouleversé l'existence de Marina Tsvetaeva. Ce récit, au cours des années parisiennes, ne trouvera pas alors preneur auprès de l'édition française. Il ne paraîtra pour la première fois qu'en 1983, en Italie, sous le titre Le Notti fiorentine. Puis il faudra attendre le remarquable travail des éditions Clémence Hiver pour le voir paraître, enfin, en France, en 1985, sous ce titre : Neuf lettres avec une dixième retenue et une onzième reçue.

10/2021

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Romans graphiques

Peau d'homme

Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une "peau d'homme" ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ? A travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des moeurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.

06/2020

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Contes et nouvelles

Partout la mort

"La mort, la mort, la mort, toujours recommencée", chantait Georges Brassens en parodiant Paul Valéry et son Cimetière marin. Il est vrai que la Mort est partout, mais en réalité, elle juste là. Plus exactement, elle est là depuis la nuit des temps. Beaucoup la redoutent, ou la craignent, d'autres la souhaitent ardemment, d'autres encore vivent à côté d'elle, sans s'en préoccuper vraiment. Quelques-uns, enfin, la provoquent ; dans les deux sens du terme. Dans la Rome antique, mais aussi en Italie, le nombre dix-sept porte malheur. En effet, il s'écrit en latin XVII, dont l'anagramme VIXI (vixi) signifie " j'ai vécu ", c'est-à-dire " je suis mort ". La mort est toujours. La mort est imprescriptible. La mort est partout. Il y a dix-sept syllabes dans un haïku. C'est aussi le nombre de nouvelles de ce recueil. Celles-ci ne parlent pas vraiment de la mort, mais elles la côtoient, la mettent en scène. Ce sont des histoires, presque des contes, des tranches de vie, des tranches de mort, des histoire à mourir debout. Ainsi, on voit la Faucheuse surgir au beau milieu d'une découverte historique, au travers d'une enquête policière, dans les souvenirs d'une vieille dame désireuse d'en finir, dans les pensées d'une jeune femme suicidaire, dans les projets d'une tueuse en série, au coeur des expériences d'un scientifique de renom, dans les intentions scandaleuses d'un couple désireux d'abandonner leur chien, par les yeux d'un prédateur sexuel et même au sein de conversations à bâtons rompus ? Oui, la mort est partout. Mais à deux pas d'elle, il y a la vie.

03/2023