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Lucien Bély, Géraud Poumarède

Extraits

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Sociologie

Signes d'identité. Tatouages, piercings et autres marques corporelles

L'industrie du design corporel s'épanouit. Le corps est devenu la prothèse d'un moi éternellement en quête d'une incarnation pour sursignifier sa présence au monde, pour adhérer à soi. Tatouage et piercing sortis de la marginalité sont devenus les accessoires de la mise en scène de soi. Partant du constat que le " corps marqué " a, depuis l'Antiquité et dans les sociétés traditionnelles, été l'expression d'un parcours d'un message et surtout d'une identité, David Le Breton montre comment l'Eglise s'est fortement opposée à cette pratique, mais aussi comment, après les marins et les soldats, la justice s'en est emparée comme d'une " marque infamante ". Il étudie la façon dont le tatouage intervient comme langage de révolte jusqu'à aujourd'hui où le piercing est bel et bien une identité à fleur de peau qui concerne la jeunesse. David Le Breton s'appuie sur une recherche de terrain pour analyser successivement : les marques corporelles dans les sociétés occidentales, le passage de la dissidence à l'affirmation de soi, la recherche d'une identité, les rites de passage, la naissance d'une culture. Il s'intéresse à la différence entre souffrance, douleur et plaisir sexuel qui restent liés à l'acte même du piercing. Il note enfin ce paradoxe selon lequel, si ce système de marquage corporel régresse fortement dans les sociétés traditionnelles, il se développe de façon rapide et inventive dans le monde occidental nanti, et il s'interroge sur notre désir individualiste de vouloir modifier notre corps. Extrêmement documenté, son livre fait le tour de la question, tant historique qu'anthropologique et philosophique, sur une mode nouvelle et en pleine expansion.

04/2002

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Terreur

Mexican Gothic

Un manoir isolé. Un aristocrate dangereusement séduisant. Et une jeune mondaine poussée à dévoiler leurs atroces secrets. Après avoir reçu un mystérieux appel à l'aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu'elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais. Avec ses robes chic et son rouge à lèvre, Noemí semble plus à sa place aux soirées mondaines de Mexico que dans une enquête de détective amateur. Elle n'a pourtant peur ni de l'époux de sa cousine, un homme à la fois troublant et hostile, ni du patriarche de la famille, fasciné par son invitée... ni du manoir lui-même, qui projette dans les rêves de Noemí des visions de meurtre et de sang. Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd'hui, Noemí découvre peu à peu d'effrayantes histoires de violence et de folie. Si elle ne s'en échappe pas très vite, elle risque fort de ne plus jamais pouvoir quitter cette demeure énigmatique... Un roman aussi captivant que glaçant, déjà vendu à près de 300 000 exemplaires aux Etats-Unis et dont les droits ont été acquis dans 24 pays. " Lovecraft rencontre les soeurs Brontë en Amérique latine. " The Guardian " Une terrifiante réécriture du roman d'horreur gothique. " Kirkus Reviews " C'est comme si une puissance surnaturelle nous forçait à tourner les pages de ce captivant roman. " The Washington Post " Retenez le nom de Silvia Moreno-Garcia, dont la prose hypnotique et attachante est promise à un bel avenir. " Nerdist " Un thriller d'époque, riche en suspense, avec une belle atmosphère évoquant les années 50. " Entertainment Weekly

08/2021

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Nietzsche

Les foudres de Nietzsche et l'aveuglement des disciples

Etant donnée l'hostilité ouverte, constante, déterminée, et même violente que Nietzsche a manifestée contre la démocratie, le socialisme, le progrès social, l'égalité - y compris, soit dit en passant, l'égalité entre les hommes et les femmes -, il n'aurait jamais dû, semble-t-il, y avoir un Nietzsche de gauche. Et pourtant il y en a bel et bien eu un, et c'est même celui-là qui a occupé dans la période récente le devant de la scène et est devenu plus ou moins le Nietzsche officiel. Il n'en demeure pas moins qu'entre ceux qui ont cherché à faire de lui un penseur nazi et ceux qui ont considéré comme allant au contraire à peu près de soi qu'il était un penseur de gauche, on se demande réellement à qui il faut décerner la palme dans l'art de ne pas lire un auteur. Depuis des décennies, Nietzsche est en France l'objet d'une double méprise : l'invention absurde mais tenace d'un Nietzsche de gauche (Deleuze) et son enrôlement dans une vaste entreprise de reformatage du concept de vérité (Foucault) que toute sa philosophie contredit. Lecteur assidu, resté longtemps discret, Jacques Bouveresse n'a jamais cru à ces fables. Poursuivant la réflexion engagée dans Nietzsche contre Foucault (Agone, 2016), et au terme d'une longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste ironiste, lucide et passionné ; Nietzsche en penseur politique, défenseur d'un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l'élite puisse être libre, commander et créer.

10/2021

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Réalistes, contemporains

Hé patron ! Pour une révolution dans l'entreprise

Vous travaillez pour quelqu'un ? Quelqu'un travaille pour vous ? Comment ça se passe au travail ? Dans la vie de tous les jours, nous sommes censés librement tout prendre en main : nos carrières, nos relations, notre alimentation, nos états d'âme et tant d'autres choses. Dans nos démocraties, menacées, nous avons cependant les moyens de peser sur nos destins, tant individuels que collectifs. Nous déposons des bulletins de vote dans les urnes, sollicitons nos mairies et nos écoles pour faire bouger les choses, signons des pétitions ou organisons des manifestations pour faire changer la loi, menons campagne pour nos élues et élus préférés. Bref, nous prétendons avoir quelque chose à dire sur le cadre de notre existence. Pourtant, c'est une toute autre expérience dans le monde de l'entreprise. Les entreprises nous promettent du changement, de l'amélioration, du progrès... mais qui y détient le pouvoir de décider ? Que l'on travaille pour elles ou qu'elles travaillent pour nous, les entreprises - et plus précisément leurs dirigeants et leurs actionnaires - prennent des décisions qui nous touchent à chaque moment de notre vie... sans nous demander notre avis. Leur pouvoir est immense alors que notre statut de citoyen s'arrête aux portes de l'entreprise. Est-ce que cela nous convient vraiment ? Il est clair que non. Alors que faire ? L'enjeu de ce livre est que la démocratie s'exerce bel et bien dans les entreprises. Cette BD idéaliste et remarquablement informée prend appui sur les réflexions collectives d'un groupe de chercheuses et de chercheurs issus des meilleures universités mondiales, ce qui lui confère toute sa solidité intellectuelle. Etudiant, militant, citoyen, entrepreneur, actionnaire ou manager - ou tout simplement lecteur ou lectrice intéressée par le monde de l'entreprise -, ce livre est pour vous !

09/2023

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Arts divinatoires

Mon Oracle Intuition

Un coffret oracle élégant et féminin, avec sa dorure et ses cartes colorées, pour se connecter à son intuition ! 50 cartes avec jaspage + une pochette en satin pour les ranger + un livre d'interprétation Imaginez : prendre une décision parce que vous " sentez " que c'est la bonne, éviter les personnes toxiques grâce à l'avertissement de votre petite voix intérieure, trouver la solution à votre problème dans un éclair de génie... Ce superpouvoir existe, il s'agit de votre intuition ! Avec ce bel oracle, entrez dans la magie et apprenez à vous connecter à votre sixième sens en interrogeant les cartes et leurs symboles. Des Emotions aux Mots en passant par les Symboles ou les Animaux totems, 7 thématiques de cartes pour décoder les intuitions de votre corps, de votre coeur et de votre esprit. Une approche originale, complète, multiple et intuitive pour coller au plus près des fulgurances de l'intuition, suivre ses chemins de traverse et répondre à l'appel de votre étoile intérieure. Ce coffret contient : 50 cartes illustrées en couleur. Une création riche de symboles, de messages inspirants, un univers pop de l'illustratrice Mademoiselle Eve. + 1 petite pochette en satin pour ranger ses cartes + 1 livre contenant un mode d'emploi et l'interprétation des cartes : Un mode d'emploi pour apprendre à tirer les cartes selon ses besoins : faire la lumière en soi, prendre une décision, examiner une relation, suivre ses aspirations... . L'interprétation des 50 cartes (1 carte par double page, avec la signification de la carte), organisées par " famille " (1 famille = 1 thématique à explorer) Pour chaque carte, des questions pour se guider dans l'interprétation, un exo pratique et un rituel pour se mettre en action.

10/2023

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Réussite personnelle

L’énergie vitale des mots. Les mots, ils sont pour toi ou contre toi

L'énergie vitale des mots (Les mots, ils sont pour toi ou contre toi) Réfléchir en dehors des sentiers battus, sur l'échec scolaire, c'est ce que nous propose ce livre. Il s'agit de créer une "dynamique de l'ouverture" , dont la clé demeure en priorité "l'écoute de l'autre" . Savoir remettre en question nos attentes, vis-à-vis des enfants et adolescents, en situation d'échec, et interroger nos contradictions, flagrantes parfois, entre nos désirs éducatifs, et la réalité des relations que nous proposons, voilà une démarche utile et efficace. Réussir sa vie, ne serait-ce pas aller dans le sens de valoriser ce qu'il y a de meilleur en chaque être ? Le langage, la parole, prennent, dès la naissance, une importance capitale qui vient soutenir notre relation à l'autre, et notre désir de communiquer. Si le vécu de la parole est luxé quelque part, alors inévitablement, une distorsion dans l'acquisition du langage va se produire. C'est de tout cela dont nous parlerons dans cet ouvrage. Un livre qui retiendra assurément l'attention de nombreux parents, pédagogues, rééducateurs, orthophonistes, psychologues, thérapeutes de la communication, confrontés aux difficultés des enfants, et adolescents, en conflit avec les mots parlés ou écrits, démotivés pour la scolarité, et cheminant de ce fait, trop souvent, vers de futures difficultés relationnelles, voire d'insertion sociale. Néanmoins, toute personne qui s'intéresse au pouvoir des mots, en général, y trouvera à n'en point douter un bel intérêt. Le lecteur appréciera la riche dimension professionnelle de ce praticien qui n'a cessé d'ouvrir l'espace de ses interventions thérapeutiques. Qui plus est, beaucoup d'humanité se distille au cours de cette enrichissante et passionnante lecture.

05/2021

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Sciences historiques

Un instituteur de l'Armée d'Afrique dans la folie des guerres sous le casque de l'armée. Sous le casque de l'armée

Alexandre Nicolas est né le 6 juin 1917 à Saïda. Son père, horloger bijoutier, a quitté, en 1912, Aix-en-Provence pour l'Algérie où il épouse Céline Castafio, d'origine espagnole, française et maltaise. Aîné de trois garçons, Alexandre quitte, dès douze ans, sa famille : l'éducation passe pour meilleure à Oran. Habitué des dortoirs, des réfectoires, au lycée d'Ardaillon, à l'École normale, puis en France à Saint-Maixent et à Hyères pour sa formation militaire, il se coulera, avec un certain bonheur, dans le cadre de l'armée et ses valeurs de fraternité et de courage, et avec émotion dans le compagnonnage viril autour d'une cause. Pour cet enfant d'un petit village des Hauts Plateaux de l'Algérie de l'époque, l'armée est une promotion dont il est fier. Comme celle également de l'Éducation nationale qui le fait instituteur en 1937. Il n'en garde pas moins une tête raisonnable et un coeur où l'éthique ne bat jamais en retraite. Sa vision générale des choses, calme et mesurée, si elle le rend fier de participer à ce qui est pour lui, jusqu'au plus profond de lui-même, sauvetage de la patrie contre la folie, ne le prive cependant pas de constater que la guerre est une aberration et que certaines attitudes de cette très belle armée française ouvriront la porte, par leur injustice, à une autre période, la guerre de l'Indépendance. Ces allusions, discrètes mais plusieurs fois répétées, donnent à son texte une évidente modernité. Lieutenant pendant la guerre, instituteur jusqu'au bout, il deviendra en 1962, à Sidi-Bel-Abbès, directeur de l'Office culturel français, puis s'installera en 1964 à Aix-en-Provence, ville d'où était parti son père en 1912, pour Saïda en Algérie.

06/2011

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Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

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Littérature française

Les faux beaux jours. Livre 1, (1950-1960)

Les faux beaux jours est le récit d'un départ. Entre les spires, les remous des souvenirs et l'inconnu qui l'attend, Osuna quitte la banlieue parisienne pour une ville au bord de l'Atlantique. Assiégée par un irrémédiable sentiment de perte, la jeune adolescente inscrit en elle une géographie de l'exil. " J'ai tout vu et tout cessé de voir en un instant, passé et avenir confondus. Quelque chose m'avait échappé, que je ne retrouvais pas. " Par l'écriture, elle se signe et gravit l'espoir dans la ville de Biarritz. Grandir est un exercice périlleux, une parole tremblante et forte. Mais comment s'érige un corps au milieu des séismes et multiples menaces... ? Au pied de ces adultes qui l'enferment, Osuna va-t-elle éprouver les courants amoureux ? Sous quels climats, sous quels méridiens va-t elle aborder son équateur ? Maïté Villacampa nous entraîne dans la cohorte vacillante de la mémoire, ce théâtre d'ombres où nous butons sur nous-mêmes malgré tous les voyages. Quelles curieuses extractions se substituent-elles à nos contradictions et paradoxes difficiles à jouer librement ? Peut-être s'adresser à ce livre selon les pointillés, vaporiser en ondes et autres bouffées d'air. Extrait de la préface L'enfance, l'adolescence, la jeunesse : " les beaux jours ", dit-on souvent, " le bel âge ". Est-ce bien sûr ? Celui ou celle qui, comme Osuna, garde les " yeux ouverts " et " le plus longtemps possible ", doit peut-être convenir que ce sont souvent, en réalité, de " faux beaux jours ", construits sur un faisceau de faux semblants, de vérités tues ou de francs mensonges. Fabienne Casta-Rosaz. Sur l'illustration de couverture, collage de Maïté Villacampa, figurent des éléments empruntés au peintre d'art brut Henry Darger.

12/2021

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Revues

L'année Céline 2007

La recherche est loin d'en avoir fini avec la vie et l'oeuvre d'un écrivain si étonnant que, même là où on croyait avoir réglé définitivement et raisonnablement une question, celle-ci peut ressurgir sous une autre forme et mener à de nouvelles trouvailles. Ainsi, avec la suite de l'édition des Cahiers de Prison (Cahiers 4 à 7), cette livraison de L'Année Céline présente ce qui est sans doute la toute première interview du futur Céline, le jeune docteur Louis Destouches répondant, en janvier 1923 à une enquête menée par Lectures pour tous sur le thème : "Peut-on prolonger la vie ? " Ce document jusqu'alors inconnu a pu être retrouvé grâce à la mise au jour, lors d'une vente publique, de deux lettres de Louis Destouches, proposant avec un bel aplomb au rédacteur du magazine, Albert Charleux, d'apporter sa contribution à l'enquête. Autres correspondants découverts : André et Madeleine Pinson, locataires de Céline lorsqu'il est propriétaire d'un petit immeuble à Saint-Leu-la-Forêt. Les rapports de Céline avec l'argent sont compliqués, on le sait depuis longtemps. Mais que penser de ses "placements" immobiliers et de sa manière de les gérer ? C'est ce que nous apprend la longue et méticuleuse enquête de Jean-Pierre Latterner. Autre dossier important. La collection des photographies faites au Cameroun par Frédéric Gadmer quelques mois après le séjour de Louis Destouches avait été partiellement exploitée par Roland Grillot en 1984. L'enquête a été reprise, par Laurent Simon et Gaël Richard, là où il l'avait laissée dans son travail fondateur, ce qui nous permet de publier plusieurs dizaines d'images nouvelles, sur les pas de Céline pendant son séjour africain, mises en regard avec les différents épisodes transposés dans Voyage.

06/2008

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Histoire internationale

La Russie sous l'avalanche

"Aujourd'hui, tout le monde reconnaît que la Russie est bel et bien écrasée. D'aucuns affirment que les choses n'auraient pas pu se passer autrement, qu'il n'y avait pas d'autre voie, qu'on devait faire face à des difficultés passagères. Mais ceux qui ont du bon sens savent bien qu'il existait une autre voie, la juste voie, et qu'un peuple dispose toujours de ressources pour la trouver. Que la vérité soit là, j'en suis persuadé, mais cette controverse appartient désormais au passé : ce qui compte maintenant, c'est de réfléchir tous ensemble au moyen de sortir de sous les décombres. Cela fait douze ans que la Russie est entrée dans une nouvelle période de crise qui touche en profondeur la vie politique comme celle de la société tout entière. En publiant cet ouvrage - le dernier que je consacre à toutes ces questions -, je n'espère pas contribuer dans l'immédiat à trouver les voies de notre guérison. Je ne suis qu'un témoin parmi d'autres de ce siècle qui, pour la Russie, n'en finit pas d'être atroce, et, si j'ai écrit ce livre, c'est pour fixer ce que nous avons vu, ce que nous voyons, ce que nous endurons. Bien sûr, je suis loin d'être le seul à dresser ce bilan et à réfléchir à toutes ces questions. Il existe dans notre pays bon nombre de gens qui partagent mon point de vue ou en sont proches. De nombreux articles ont été publiés, dans lesquels nos maux et nos tares sont analysés en détail, mais de façon dispersée. Alors il faut bien que quelqu'un prenne sur lui de s'extraire un moment du tourbillon de la vie pour faire la synthèse de tout cela."

10/1998

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Littérature étrangère

L'Amérique de Philip Roth. Pastorale américaine ; J'ai épousé un communiste ; La tache ; Le complot contre l'Amérique

Ce volume parcourt cinquante années de l'histoire américaine, de l'avant-guerre aux années 1980, au sein de la communauté juive de Newark, une banlieue new-yorkaise. Une histoire parfois reconsidérée que le romancier se réapproprie sans souci de chronologie : l'Amérique de Philip Roth. Partant du mouvement de la contre-culture des années 1960 en lutte contre la guerre du Viêtnam (Pastorale américaine), il revient sur la guerre froide et la croisade anticommuniste des années 1950 (J'ai épousé un communiste), passe par le politiquement correct des années 1970-1980 (La tache), et se "projette" dans d'hypothétiques années 1940 (Le complot contre l'Amérique), où le fascisme et l'antisémitisme gagnent les Etats-Unis. En contrepoint d'une sévère critique de la société américaine, Philip Roth tisse une fine analyse des mécanismes de l'homme pris au piège de l'imprévisible. Confrontés à de grands bouleversements, des destins se brisent soudain sous l'effondrement des illusions, des secrets, des certitudes sur lesquels reposaient des vies idéales, prototypes du rêve américain. Quatre oeuvres sur l'identité de l'individu pris dans la tyrannie des mythes américains. Quatre oeuvres sur "le bel avenir américain qui semblait promis, celui qui devait naître en toute logique du solide passé américain, issu d'un processus sans rupture où chaque génération gagnait en intelligence, parce qu'elle connaissait les limites et l'inadéquation des aînés, dont elle savait dépasser l'étroitesse d'esprit pour jouir pleinement des droits conférés par l'Amérique, pour s'affranchir des habitudes et des attitudes juives, pour s'émanciper de l'insécurité du vieux monde et des vieilles obsessions, et, enfin conforme à l'idéal, vivre parmi ses pairs, sans complexes" (Pastorale américaine).

11/2013

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Sociologie

Naissance du journalisme comme industrie. Des petits journaux aux grandes agences

Le 29 juillet 1881, est enfin obtenue, en France, la liberté de la presse. Vers la même époque, le journal quotidien se transforme en "média de masse". La presse devient une industrie, son contenu et son prix se démocratisent. Le Petit Journal, lancé en 1863, donne le la : en un quart de siècle, ce premier quotidien à un sou passe de 60 000 à un million d'exemplaires. L'agence Havas devient la plus importante agence d'information et de publicité en France et, avec des associés (un temps rivaux), à Londres et à Berlin, est qualifiée d'"usine à nouvelles". Le journalisme se modifie ; une presse d'opinion, une presse littéraire perdurent ; une presse d'information et "la rage du reportage" prolifèrent. Les journalistes s'affranchissent pour partie des servitudes politiques traditionnelles. De nouveaux domaines d'investigation font parfois la Une. A l'orée de la guerre de 1914, quatre journaux à un sou - Le Petit Parisien, Le Petit Journal, Le Matin et Le Journal - dominent la presse quotidienne. La presse française est presque aussi développée que ses homologues britannique et états-unienne. Par sa maîtrise de la collecte, du traitement, et de la diffusion de l'information, renforcée par son ascendant sur le marché publicitaire en France, Havas oeuvre dans l'ombre. Comment ces entreprises se sont-elles formées ? Qui sont ces journalistes, enfants de Michelet et de Victor Hugo, de Balzac et de Zola, au service de l'actualité et de l'homme pressé, des pouvoirs en place, mais aussi des "petites gens" ? Comment Bel-Ami devient-il Rouletabille ? Fondé sur l'exploitation des archives de l'agence Havas, de plusieurs journaux, des premières associations de journalistes, et complétée par bien d'autres sources, ce livre scrute une période dite de "l'âge d'or de la presse".

05/2014

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Histoire internationale

Colombier-le-Vieux : chemins sacrés et peintures rupestres

La commune de Colombier-le-Vieux illustre jusqu'à la caricature, l'inanité de la croyance selon laquelle le nord du département de l'Ardèche serait un désert archéologique. Car rien n'est plus contraire à la réalité. La présence prégnante de Bel, dieu celte du soleil, inaugure une quête exploratoire qui conduit à des chemins sacrés. Officiants et fidèles déambulaient en brandissant des pierres votives. Parmi les mégalithes, observatoires, dolmens et menhirs, ces derniers parfois géants, répondent à l'appel. Ils nous entraînent au fin fond de la préhistoire. En outre, alors que les anthropologues peinent à en reconstituer l'allure et le faciès, des portraits d'Hommes de Neandertal se trouvent pérennisés dans la pierre. Une éternité plus tard, il en est de même de Celtes. Des animaux marins tendent à montrer que ces nomades, habitués à l'errance, retournaient au pays natal situé sur les rives de l'Océan, et en revenaient. Animaux sauvages et domestiques animent aussi des fresques colorées. Plus surprenant encore, des animaux exotiques attestent de leur retour après la dernière glaciation. Enfin, des figures de marchands égyptiens et phéniciens renvoient aux textes de l'Antiquité, selon lesquels ils fréquentaient le couloir rhodanien. Illustré de magnifiques photographies, cet ouvrage est le quatrième d'une série consacrée aux trésors mégalithiques, dont l'originalité surprend. Explorateur, archéologue et historien, Bertrand Le Tourneau porte un regard neuf sur nos lointaines origines. Le tome 1 de sa Nouvelle Histoire des Celtes : de l'Altaï à l'Occident, des millénaires d'Histoire, en témoigne aussi : cette saga ne se réduit pas aux épisodes tardifs de l'âge du fer. Président de l'association Mémoire Vive, il se propose de faire connaître le patrimoine du pays compris entre le Doux et l'Eyrieux.

06/2014

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Littérature française

La saveur du monde

Où Jouanard retrouve le genre le mieux accordé à son tempérament de solitaire partageux : la promenade humoresque. Occasion de rendre visite à quelques " amis " qui l'ont aidé à vivre : des géographes et des historiens émus par le bel entêtement des hommes (Reclus, Roupnel, Michelet), des naturalistes (Buffon, Fabre), des philosophes (pourvu qu'ils aient le goût des choses - et Bachelard au premier rang), des imagiers-poètes (Claude, Chardin), des marcheurs dans la foulée de Jean-Jacques, et des poètes bien sûr, que ce soit en vers ou en prose (Rilke, Gracq). mais surtout de ces marginaux de l'écrit - Stifter et Powys, Follain et Dhôtel, Reverdy et Cingria, Thomas et Réda - qui sont devenus ce qu'ils sont en faisant confiance aux mauvais chemins. Sans oublier Schubert le Wanderer, le frère de toujours... Sans oublier, non plus, quelques paysages qui savent eux-mêmes faire acte d'amitié : le Ventoux cher à Pétrarque et à Char, le vieil Aubrac tout bosselé, le causse Méjean et la raide vallée de la Jonte, le Paris d'Henri Calet et des rauques chansons de Damia... On l'aura compris, la randonnée où nous entraîne l'ami Jouanard est surtout prétexte à d'aimables haltes où l'on a plaisir à retrouver une sorte de douceur perdue, à reprendre souffle et courage. On voudrait presque dire : à reprendre vie - tant l'oxygène que l'on respire dans ces pages semble nous débarrasser, quasi par enchantement, des miasmes qui ternissent le triste ordinaire de nos saisons. Et ce, presque toujours, pour goûter avec lui à des textes rarement lus, nous attarder auprès d'auteurs qu'on ne trouve plus guère sur les tables des libraires et dont soudain on a envie de tout lire. En nous persuadant que l'heure est peut-être enfin venue, pour nous aussi, d'habiter poétiquement ce monde.

09/2004

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Philosophie

Sartre, le temps des révoltes

" Il fait un ciel triste sur Paris, ce 21 octobre 1970. La place Bir-Hakeim, à Billancourt, est encombrée de journalistes. Sartre, soixante-cinq ans, est enveloppé dans sa vieille canadienne, au centre de la place ; autour, les murs nous regardent, avec leurs barreaux aux fenêtres, des visages qui épient, les arbres qui désespèrent. Une rue relie cette place à la porte Emile-Zola. Par " Zola ", passent les OS, les immigrés, les laissés-pour-compte de la classe ouvrière ; les professionnels, en bel habit bleu d'ouvrier, passent, eux, par la place Nationale. Ils sont syndiqués. Pas les OS. C'est à ces derniers que le philosophe veut s'adresser. Il est 14 h 30, l'équipe du matin sort ; celle du soir entre. Figures rongées par l'exil, le travail à la chaîne. Quand elles surgissent, deux bras solides aident Sartre à monter sur un vieux tonneau oublié là, et dont plus tard on se gaussera tant ! Le philosophe bascule un peu, se stabilise et, une main sur la hanche, l'autre accrochée à un micro, s'adresse aux visages graves qui se plantent devant lui. Les gars froncent les sourcils. La voix claire s'élance. " Ce livre est un témoignage exceptionnel pour qui veut comprendre les liens du " camarade Sartre " avec les maoïstes de la Gauche prolétarienne, notamment Benny Lévy, leur chef charismatique, avec qui le philosophe en viendra à réfléchir sur le phénomène religieux. Jean-Pierre Barou était de ce petit groupe engagé dans un combat politique radical qui poussera la France au bord de l'explosion. Il participe à la création de Libération, publie en 1975 un livre devenu mythique, Gilda je t'aime, à bas le travail (La France sauvage). Il se consacre aujourd'hui à l'étude des sociétés " primitives " ou extra-occidentales, comme auteur, éditeur et commissaire d'expositions.

09/2006

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Sciences historiques

Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIème siècle

Sans doute ne riait-on pas davantage au XVIIIe siècle qu'à d'autres moments de l'histoire de France. Par contre, sûrement riait-on différemment qu'un siècle plus tôt ou que quelques années plus tard. Les Lumières sont un âge du rire, car une culture spécifique s'est alors constituée autour du fait de rire, avec ses pratiques et ses représentations. Ce livre explore ces manières de rire, ces sujets du rire, ces valeurs, ces débats et ces polémiques, à travers les destins croisés de groupes de rieurs qui ont donné consistance aux éclats de rire du siècle. Rire est en effet une habitude collective et le XVIIIe siècle, moment d'intense sociabilité, a vu naître nombre de ces sociétés, clubs, académies, regroupements, qui possédaient leurs règles, leurs cérémonies, leurs publications. Le Régiment de la calotte, la Société du bout du banc, l'Académie de ces dames et de ces messieurs, les Actes des Apôtres, autant de collectifs du rire qui ont leur histoire et révèlent un état de culture propre aux Lumières. De même, ce livre est composé de destins singuliers, rieurs qui ont laissé trace de leurs éclats : Jean Ramponeau, cabaretier à la mode ; le marquis de Bièvre, virtuose du calembour ; Rivarol et ses chevaliers du bel esprit ; Cérutti qui, de la " gaieté française ", voulait faire bon usage ; le vicomte de Mirabeau, " frelon " aristocrate qui mena une guérilla comique contre la Révolution ; ou Gorsas, qui se fit, au contraire, le héraut du rire patriote... Ce livre est enfin un essai politique, puisqu'il tente de démontrer combien le rire - ou plutôt ses traditions contradictoires, satire, farce et gaieté - a compté dans les habitudes et les représentations politiques du pays, jusqu'à la Révolution française, qui s'ouvre par une véritable guerre du rire.

10/2000

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Policiers

Below zéro

« Une fois de plus, C. J. Box nous donne tout ce qu’il faut de suspense… dans un décor absolument somptueux. » Kirkus Review Dis à Sherry qu’April a appelé. Tel est le message que reçoit un jour Sheridan, la fille aînée du garde-chasse Joe Pickett. Stupéfaite, elle en fait part à son père qui n’y croit pas une seule seconde : il est impossible que la petite April, recueillie par les Pickett, ait survécu au massacre déclenché par les autorités fédérales six ans plus tôt contre les Survivalistes alors retranchés dans leur camp. Impuissant, il a assisté à la tuerie et le dit et le répète à sa fille. Seulement Sheridan l’écoute d’autant moins qu’elle continue de recevoir des messages de l’inconnue… Dans ces messages, certains détails semblent bel et bien confirmer que celle qui les envoie n’est autre qu’April. Au même moment, accompagné d’une jeune fille, un ancien gangster de Chicago atteint d’un cancer en phase terminale traverse le pays derrière son volant. Certain de mourir dans peu de temps, il essaie de se réconcilier avec son fils, éco-terroriste. Qui lui n’a aucune envie de se réconcilier avec son père et entend bien l’obliger à se repentir de tous les crimes commis contre l’environnement. À cet effet, il exige de lui une empreinte carbone au-dessous de zéro… autrement dit : faire comme s’il n’avait jamais existé. C’est alors que les messages de l’inconnue se faisant plus pressants et convaincants, Joe Pickett découvre qu’ils proviennent d’une région où des crimes de plus en plus violents sont en train de se produire.

01/2012

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Romans historiques

Le roman des Croisades Tome 2 : Les étendards du Temple

Ils sont venus par centaines de milliers à travers les déserts et mille combats, ils ont conquis la Terre sainte, arraché Jérusalem et le tombeau du Christ aux Infidèles, fondé des principautés et un royaume : ils étaient là pour l'éternité... Cette jeunesse de la foi et de la gloire a duré moins d'un siècle : de la prise de Jérusalem, en 1099, à la bataille de Hartin, en 1187 , où Saladin écrase l'armée des Croisés et reprend Jérusalem. C'est ce que contait La Croix et le Royaume, le premier tome de ce Roman des Croisades. Et voici la suite, et la fin. Un siècle encore, jusqu'en 1291 - quand Saint-Jean-d'Acre tombe sous les coups des Mameluks -, le royaume chrétien survit. Mais trop de conflits internes le minent, et l'ennemi à ses frontières est innombrable. Les papes ont beau prêcher de nouvelles croisades, convaincre à grand-peine les souverains d'Europe (Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion, Frédéric II) de partir à la reconquête, l'élan initial est cassé, l'idéal dévoyé - comme le montre la quatrième croisade qui prend et pille Constantinople, et s'arrête là. Et saint François d'Assise peut bien débarquer en Terre sainte et saint Louis, à deux reprises, tenter de surprendre l'Egypte, c'en est fini de la grande aventure. De ces temps terribles, les Templiers furent les derniers héros. Il leur restait encore à vivre la pire épreuve : en France, Philippe le Bel les attendait pour abattre par le bûcher l'empire temporel qu'ils avaient élevé. Ainsi s'achève ce Roman des Croisades que Michel Peyramaure, le premier parmi les romanciers de l'Histoire, a conçu et réalisé pour raconter la plus fabuleuse aventure de l'Occident chrétien. Elle aura duré deux siècles et laissé dans la mémoire des peuples une trace inoubliable.

10/2001

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Tourisme France

Les chemins de l'eau en Provence. 56 itinéraires de randonnée

L'eau est rare en Provence surtout en été et protéger les sources est un devoir écologique. Nous avons tous en mémoire les récits romancés de Marcel Pagnol à propos des sources du Garlaban et les querelles de voisinage aux accents de garrigue où l'eau est au coeur de l'histoire. Tout au long des siècles, l'eau a été une richesse très convoitée. Posséder une source sur son terrain était le gage d'une terre prospère et d'un bel avenir. «Les chemins de l'eau» est le deuxième volet de «Au coeur de mes balades en Provence». Dans cet ouvrage, j'ai recensé les randonnées dans les départements des Bouches-du-Rhône, Gard, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence et Var, et ayant toutes comme point commun et attrait principal, un point d'eau. Que ce soit des sources, des fontaines ou des canaux, vous trouverez dans ce livre tout le rafraîchissement nécessaire à un bon équilibre de la vie trépidante. Je présente rapidement les grandes étapes de l'irrigation en Provence et vous montre les points de curiosité et fontaines particulières mais aussi les sources cachées qui parfois en Provence ne coulent pas toute l'année. Vous parcourrez les chemins au bord des canaux, verrez les cascades de canaux, les lacs de réserves d'eau et bien d'autres curiosités que je vous laisse découvrir au fil «Les chemins de l'eau». Je souhaite vous faire partager mon amour de la Nature, mon besoin d'évasion et, comme je l'ai déjà évoqué, mon « Virus»de randonneur car se balader dans nos belles collines est un réel plaisir mais s'arrêter pour écouter et prendre le temps de regarder la Nature est un pur bonheur !

05/2015

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Histoire de France

Philippe III le Hardi

Long de quinze années, le règne de Philippe III le Hardi a été négligé par les historiens. Probablement son père, Louis IX (Saint Louis), et son fils, Philippe le Bel, lui font-ils tous deux de l'ombre par-delà les siècles... En outre, la personnalité effacée, évanescente d'un roi sachant à peine lire, capable des plus surprenants enfantillages, mais féru de violence et d'exploits militaires donna par la force des choses le pouvoir à son entourage familial et à ses conseillers. Sans les solides réformes administratives et fiscales faites sous Louis IX, la monarchie française aurait pu connaître entre 1270 et 1285 une mutation semblable à celle que la Couronne anglaise avait subie quelques décennies plus tôt : le régime des grandes assemblées mêlant l'aristocratie, les princes territoriaux, les techniciens du droit et de la fiscalité, les évêques et les grands abbés. Ponctué d'expéditions guerrières calamiteuses - y compris la dernière où il laissa la vie - et de secousses politiques comme l'exécution du favori Pierre de Brosse, ce court règne aux péripéties parfois shakespeariennes est passionnant à suivre, car on y voit l'Histoire hésiter : le renforcement du pouvoir central va-t-il s'arrêter là, l'édifice capétien est-il sur le point de se défaire, ou bien les institutions vont-elles se montrer plus fortes que les individus ? Bien sûr - nous connaissons la suite -, ces quinze années de flottement seront oubliées, mais elles auront enrichi l'expérience politique de la dynastie. Première biographie de Philippe III depuis plus d'un siècle, cet ouvrage clôt la magnifique galerie des portraits du " siècle de Saint Louis " que l'auteur a mis plus de trente ans à composer.

03/2003

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Musique, danse

Derrière les lunettes. La biographie de Michel Polnareff

La carrière de Michel Polnareff commence sur les chapeaux de roue par deux succès enregistrés dans la seule année 1966 : La poupée qui fait non et Love Me Please Love Me. Huit ans plus tard, en 1974, après de nombreux triomphes dans les plus grandes salles de France, un scandale dont Gainsbourg en personne s'avoua jaloux (6000 affiches de concert dévoilant les fesses du chanteur placardées dans tout le pays) et d'importants succès discographiques, floué par son comptable, complètement ruiné, Michel Polnareff s'exile aux Etats-Unis.Naît alors un mythe qui tient à la fois de Dorian Gray et du Fantôme de l'Opéra. Immensément populaire en France, Michel Polnareff est à la fois présent et absent. Non seulement ses retours ne sont jamais définitifs mais, alors même qu'il est bel et bien à Paris, il est capable de rester 900 jours sans sortir de son hôtel - autre façon d'être là sans y être. Par ailleurs, depuis 1989, aucune nouvelle composition n'est venue enrichir son répertoire, dont le succès demeure pourtant intact, comme figé dans le temps, indifférent à l'évolution des modes et des styles.S'il se range parmi les fans du chanteur, Christian Eudeline n'en a pas moins gardé son indépendance d'esprit pour rédiger cette biographie, interrogeant plus de cinquante témoins, connus ou anonymes, jusque sur les plus infimes détails du parcours de cette star aussi célèbre que mystérieuse. Sa grande connaissance de l'histoire de la musique lui a permis en outre de resituer la vie et l'ouvre de Michel Polnareff dans leur contexte historique, culturel et social, de l'euphorie libertaire et pacifiste des années 1960 à aujourd'hui.

04/2013

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Littérature française

Fugitifs

C'est Salomé qui lui avait donné cette idée des listes à faire, celle des fugitifs, les traqués de toutes sortes... Des ombres en cavale, et tout ce sang sur le sol desséché, tel est le souvenir d'Un bel été. Tous fugitifs dans ces nouvelles. Celui, Né à Kiev, qui se cache dans une maison, c'est le secret d'une enfant. La peur est partout. Où va le passant qui marche A reculons sur le trottoir d'une ville ? Quelquefois de la peur naît le rêve, du malaise le dérisoire, les dérives. C'est un lourd travail de devenir vieux, confiait Ingmar Bergman à un ami. Dans Une suite d'adieux, c'est un lourd travail aussi pour celui qui a rangé ses outils cette nuit, a épuisé les mots à la tâche. Tous en cavale, ceux qui fuient au loin ou se réfugient au plus près. La fugitive, une ombre s'est recroquevillée au bout de mon lit. Et Noureïev, animal divinisé, Rudolf pied léger, autre ombre immobile près d'une fenêtre. Tous enchaînés, tous ensorcelés, dans la liste de Salomé. Magique, le cinéma : le trac d'une comédienne au théâtre qui se rassure en rêvant à son image au cinéma, au tigre blanc et au sable d'une passion clans le désert. L'écriture est presque elliptique, elle est pour quelque chose dans la poésie et le côté énigmatique que l'auteur réussit à créer. On bascule dans le plus terrifiant le plus normalement du monde. Et la vie continue avec son impitoyable ironie, disait Scott Fitzgerald. Dans Qu'as-tu fait de toi ? celui qui a vendu son corps par fragments pour devenir œuvre d'art dans les biennales connaît l'extase à Florence devant le David de Michel-Ange... Extase et désespoir. Tous fugitifs, à bout de souffle.

05/2003

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Religion

Une étincelle de Dieu. La joie d'être disciple-missionnaire pour témoigner du Christ aujourd'hui

Après avoir vécu le "Parcours Disciples-Missionnaires", une formation qui se tient dans l'espérance, la foi et la charité, l'auteur vous fait partager en ces quelques pages ce qu'elle ressent lorsqu'elle rencontre son prochain pour lui annoncer l'Evangile, dans la joie et la lumière du Christ ressuscité. Evangéliser en se laissant éclairer par le feu de l'Esprit trois fois saint, c'est un peu comme déposer dans l'âme de chaque personne rencontrée une étincelle de Dieu, une lueur toute petite mais que l'on espère féconde, qui va ouvrir et peut-être enflammer son coeur. Cela commence par un sourire, une parole, et peut mener à un bel échange. Pour cela, il faut aimer son prochain sans conditions, sans le juger, avec douceur, et alors tout peut commencer ! Osons donc faire connaître autour de nous l'Evangile de Jésus le Fils de Dieu, le Crucifié, le Ressuscité, la Lumière du monde ! Par le souffle de l'Esprit-Saint, Dieu nous donnera, à nous qui sommes ses enfants, de vaincre nos peurs, de nous lancer dans la mission et l'apostolat, et ainsi de déployer toutes les grâces de notre baptême dont notre âme a été marquée à jamais. Chaque vie est un mystère. Mais le plus grand mystère, c'est celui de la Trinité : un Dieu unique en trois Personnes, unies par l'Amour car, comme nous le dit l'Apôtre saint Jean, Dieu est Amour. Efforçons-nous de nous approcher de Dieu, de nous laisser attirer par lui, et chaque jour il sera toujours plus à nos côtés. N'ayons crainte de proclamer la Bonne Nouvelle, en laissant à chacun sa liberté, et toujours dans la charité.

06/2020

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Esotérisme

La vigne et le vin, sacrés symboles

Un amateur faisant tournoyer un grand cru dans son verre à pied vous dira peut-être que ce vin a "du corps". Ce dont on ne peut douter, c'est qu'il ait de l'esprit. De fait, la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût est appelée "la part de l'ange". A défaut d'être un spiritueux, le vin est bel et bien spirituel. Dans cet ouvrage érudit, Jean-François Blondel s'intéresse au symbolisme associé à la treille et son jus, ainsi qu'à son évolution à travers les millénaires et les civilisations. Les mythologies et légendes méditerranéennes, les religions abrahamiques, les sociétés à mystères (telles que le Compagnonnage et la Franc-maçonnerie), mais aussi la culture populaire, ont toutes enrichi ce message symbolique pour lui donner une dimension universelle. Ainsi trouve-t-on dans ce divin breuvage la matière même d'allégories propices aux questionnements métaphysiques de l'humanité. Le vin est une boisson complexe et ambiguë. Alors qu'il était célébré depuis la nuit des temps pour ses innombrables vertus thérapeutiques et glorifié pour son ivresse qui rapprochait le simple mortel du sacré, la modernité fait de lui le compagnon d'infortune de la classe ouvrière et ses excès font l'objet d'une lutte de santé publique. Regorgeant d'anecdotes insolites qui satisferont les chercheurs de vérité comme la curiosité du grand public, le travail de Jean-François Blondel nous interroge sur le devenir de cet inestimable héritage. Le goût du vin se mariant si bien avec l'amour des mots, l'ouvrage fait également la part belle à l'analyse du langage, tant ce dernier recèle les marques d'un imaginaire collectif aux origines mystérieuses. Dans le même esprit, un recueil de proverbes, dictons, citations célèbres et un choix de chansons à boire sont consignés en annexe.

02/2020

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Poésie

Adone, adonis

L'Adone (L'Adonis) de GB Marino, dit le Cavalier Marin (1523-1625), a été publié à Paris en 1623. Il s'agit d'un long poème mythologique de près de 41 000 vers en décasyllabes répartis en vingt chants de longueur inégale. Il évoque les amours tragiques de Vénus et d'Adonis, jeune et bel éphèbe passionné de chasse, mais aussi jeune héritier du Royaume de Chypre. L'auteur, à partir d'un rapprochement souvent jugé provocant entre le sacré et le profane (comme entre amour vulgaire et amour mystique) fait d'Adonis d'une part une figure d'"antihéros" passif et efféminé, d'autre part un personnage christologique victime des fausses valeurs du monde. La finalité déclarée est la valorisation paradoxale d'un "héroïsme de la paix" à double résonance éthique et politique. Après les épisodes du Couronnement d'Adonis, puis de sa disparition tragique et de sa Sépulture, le Poème débouche au dernier chant sur l'épisode des "Spectacles" réunissant toutes les nations d'Europe et de Méditerranée autour de ce centre du monde qu'est l'Ile de Chypre. Ainsi est mise en scène une séquence d'harmonie et de réconciliation universelle consécutive à la mort finalement rédemptrice du héros. Sur ce mythe principal se greffe une multitude de mythes secondaires qui en un chassé-croisé complexe de perspectives complémentaires illustrent et explicitent l'éthique et la philosophie de l'auteur. Le présent volume est le premier d'une série de cinq volumes. Il comporte cinq chants qui racontent notamment les péripéties de l'arrivée d'Adonis à Chypre (chant I), l'évocation du Palais d'Amour et de Vénus, ainsi que le récit du Jugement de Paris (chant II), l'énamourement de Vénus et d'Adonis (Chant III), la Fable de Psyché (chant IV), et une pièce de théâtre représentant la tragédie d'Actéon (chant V).

05/2014

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Littérature française

Le bon coupable

Un beau dimanche d’été. Un village désert à l’heure de la messe. Une fillette de dix ans en chemin pour rejoindre son père à son atelier. Un homme en état d’ébriété qui traverse le village au volant de sa jeep avant de finir sa course dans un étang, à quelques encablures de là. Un second véhicule, une Jaguar rutilante, qui emprunte à vive allure le même trajet. Le choc, un accident sans témoin. Une fillette de dix ans tuée sur le coup. Un coupable tout désigné. Un suspect potentiel – au-dessus de tout soupçon. Volage et noceur, Carlo Mazure est un marchand de bestiaux qui mène une vie de patachon assez misérable. L’exact opposé de Régis Lagerman, procureur de son état et, à ce titre, incarnation supposée de l’intégrité et de la droiture. Deux hommes et deux destins que tout oppose : l’un, la soixantaine débonnaire et philosophe, qui sait que sa vie est derrière lui ; l’autre, jeune et brillant fonctionnaire, promis à un bel avenir et que les scrupules n’étouffent pas au moment d’éviter les obstacles, de quelque nature soient-ils, qui se dressent sur sa route. Qu’adviendrait-il si leurs routes venaient à se croiser ? Délits de fuite porte le sceau inimitable de ces contes philosophiques aussi légers que profonds dont Armel Job s’est fait une spécialité. Le récit – scandé par un dilemme moral : un représentant de la loi peut-il se dérober à la justice ? – obéit à une mécanique précise et implacable. Inspiré par la parabole évangélique du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14), qui invite en substance à ne pas juger selon les apparences, Délits de fuite scrute le cœur et sonde les reins des hommes avec une rare intelligence.

02/2013

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Musique, danse

Clifford Brown. Le roman d'un enfant sage

Bien des musiciens de jazz, parmi les plus célèbres, ont mené une vie de bâton de chaise, où figuraient en bonne place l'alcool, les drogues, les comportements asociaux et les frasques sexuelles. D'aucuns en ont conclu que leur génie ne pouvait s'épanouir que grâce à ces excès ou à ces dérives. Ce livre les étonnera. Il trace le portrait d'un garçon qui - fils respectueux de parents extrêmement méritants, puis musicien plein de raison, lucide, appliqué, déférent à l'égard de ses aînés, discipliné dans sa vie comme dans son art - n'en devint pas moins l'un des improvisateurs les plus flamboyants et les plus féconds de sa génération. De surcroît, " ce mouton à cinq pattes, cet enfant sage dans la cour des enfants terribles " a bel et bien existé. " Il s'appelait Clifford Benjamin Brown. Il jouait de la trompette, et il en jouait mieux, beaucoup mieux, follement mieux que la plupart des fous. " Est-ce d'avoir trouvé la mort à vingt-cinq ans, dans un accident de voiture, qui lui a conféré après coup l'aura d'un ange foudroyé ? Fascinés par sa quête tranquille de la perfection et cette façon, tout aussi sereine, qu'il avait de viser l'inaccessible, les créateurs majuscules auxquels il s'est un jour ou l'autre mesuré (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Fats Navarro, Sonny Rollins, Art Blakey, Max Roach...) ont tous vu en lui, de son vivant déjà, quelqu'un d'un peu miraculeux. Alain Gerber raconte ici l'histoire de " Brownie ", ses rencontres et ses traverses. Mais aussi, à sa manière habituelle faite d'intime compréhension, il décrit une entreprise esthétique sans pareille et saisit la musique du trompettiste dans le mouvement qui lui confère sa grâce et la rend aussi actuelle aujourd'hui qu'à l'époque où on la découvrait.

03/2001

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Droit

Les grandes figures de la décentralisation. De l'Ancien Régime à nos jours

Loin de se résumer à la loi fondatrice du 2 mars 1982, la décentralisation est d'abord et avant tout le fruit d'une confrontation d'idées, dont les premiers germes remontent à l'Ancien Régime. Un débat passionnant porté par des hommes, des femmes et des collectifs qui ont en commun la défense des libertés locales. Les soixante-neuf grandes figures ici réunies sont précisément celles qui ont permis de faire advenir la décentralisation. L'ambition de cet ouvrage est de restaurer ce débat de façon inédite, à travers la parole et les idées des grandes figures qui peuplent cette vaste fresque de la décentralisation. Y sont questionnés le nombre souhaitable de niveaux de collectivités territoriales, la centralisation de l'Etat, le fédéralisme, ou bien encore les modalités d'exercice du pouvoir local. Suivant un classement alphabétique, chaque figure fait l'objet d'une étude approfondie quant au rapport qui fut le sien avec la décentralisation. Les extraits de leurs écrits ou discours ont été sélectionnés en fonction de leur portée ou de leur rareté. Des repères biographiques permettent de comprendre le parcours de la figure tandis qu'une bibliographie sélective propose d'approfondir les connaissances réunies. Placée au début de l'ouvrage, une frise chronologique permet de situer chacune de ces figures dans son environnement historique, économique, politique et intellectuel. Composée d'une quarantaine d'auteurs, l'équipe dirigée par Vincent Aubelle et Nicolas Kada reflète l'approche plurielle retenue pour cette entreprise : universitaires relevant de disciplines distinctes (géographes, historiens, juristes, politistes), hauts fonctionnaires et élus. Les grandes figures de la décentralisation, ou comment comprendre l'évolution de la pensée décentralisatrice afin de lui autoriser le plus bel avenir !

04/2019

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Sciences politiques

Verrous et contrôles constitutionnels en Afrique. Pour des mécanismes efficients

De par sa dénomination, la République démocratique du Congo devrait, de toute évidence, figurer parmi les pays les plus démocratiques du monde. Or, qui dit démocratie, dit gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, selon la formule consacrée d'Abraham Lincoln. Qui dit démocratie, dit également Etat de droit, car c'est le cadre, par excellence, dans lequel s'exerce la démocratie. Or, l'Etat de droit implique l'existence d'une architecture des normes comme garantie. Et cette architecture des normes nécessite forcément l'existence d'une norme de référence à la base ou au sommet du système, faisant office de rempart, communément appelée Loi fondamentale, mieux encore, Constitution. Le Congo-Zaire, à l'instar d'autres pays africains, a déjà disposé d'une telle norme, à maintes reprises, depuis sa création, dont la dernière en date est la Constitution du 18 février 2006. Une décennie plus tard, cette norme permet-elle de réaliser les objectifs consignés dans son bel exposé des motifs ainsi que dans son préambule ? Lui voue-t-on le respect que toute norme de cette catégorie mérite ? Contient-elle en son sein les mécanismes adéquats pour demeurer ainsi la norme supérieure ? Qu'en est-il du comportement des autres constituants africains ? Quid du comportement des constituants originaires et dérivés occidentaux ? Quelles sont, in fine, les pistes de solutions pour l'Afrique ? Les réponses à ces questions sont la raison d'être de cet ouvrage. Cela afin que l'Afrique cesse d'assumer le rôle de parent pauvre de la démocratie, de bastion des guerres civiles et conflits armés, de repaire des régimes dictatoriaux, de terrain de prédilection des révisions et changements intempestifs de Constitutions.

05/2018